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Spiritualité - Page 11

  • Cette gloire du Christ à laquelle nous sommes appelés à participer (5e dimanche de Pâques)

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    Evangile selon saint Jean, chapitre 13, vv. 31-33a.34-35

    Au cours du dernier repas que Jésus prenait avec ses disciples, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l'homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu en retour lui donnera sa propre gloire ; et il la lui donnera bientôt.

    « Mes petits enfants, je suis encore avec vous, mais pour peu de temps. Je vous donne un commandement nouveau : c'est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres. »

    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (Homelies.fr - Archive 2007)

    Ce passage d’évangile a quelque chose de déconcertant, de provoquant même, qui devrait nous ébranler radicalement dans notre « bonne conscience ».

    Jésus sait que son sort est décidé : Judas, un des Douze à qui il a donné toute sa confiance - qu’il a aimé plus que les autres en raison de sa faiblesse - Judas vient de sortir pour trahir son Maître ; pour le vendre comme un vulgaire objet évalué à trente pièces d’argent.

    Paradoxalement - et c’est notre première surprise - Jésus déclare à ce moment précis : « Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié ». Le « maintenant » ne peut porter que sur la trahison et sur tout ce qui s’en suivra : l’arrestation, les interrogatoires, la flagellation, la couronne d’épines, les humiliations de la soldatesque, le portement de croix, la crucifixion, la longue agonie et enfin la mort dans un grand cri. Est-ce donc dans ces événements, où semblent triompher le mal, la haine, la violence, que le Christ est glorifié ? Qui donc voudrait participer à une telle gloire ? Nous aurions sans aucun doute ajouté : « et quel est donc ce Dieu qui réserve un tel sort à son Envoyé », si Jésus n’avait pas poursuivi en disant : « et Dieu est glorifié en lui ». Comment Dieu peut-il être glorifié en cet homme meurtri, humilié, anéanti ? Qu’est-ce que tout cela peut bien vouloir dire ?

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  • Le pape demande aux diplomates de respecter le mariage et les enfants à naître si l'on veut l'harmonie civile

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    DISCOURS DU PAPE LÉON XIV AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÈGE

    Salle Clémentine
    Vendredi 16 mai 2025

    source

    Éminence,
    Excellences,
    Mesdames et Messieurs,
    Que la paix soit avec vous !

    Je remercie S.E. M. George Poulides, Ambassadeur de la République de Chypre et Doyen du Corps diplomatique, pour les paroles cordiales qu’il m'a adressées en votre nom à tous, et pour le travail inlassable qu’il poursuit avec la vigueur, la passion et l’amabilité qui le caractérisent. Ces qualités lui ont valu l’estime de tous mes prédécesseurs qu’il a rencontrés au cours de ces années de mission auprès du Saint-Siège, et en particulier du regretté Pape François.

    Je voudrais également vous exprimer ma gratitude pour les nombreux messages de vœux qui ont suivi mon élection, ainsi que pour les messages de condoléances au décès du Pape François provenant aussi de pays avec lesquels le Saint-Siège n’entretient pas de relations diplomatiques. Il s’agit là d’une marque d’estime significative qui encourage à approfondir les relations mutuelles.

    Dans notre dialogue, je voudrais que le sentiment d’appartenance à une famille prenne toujours le pas. En effet, la communauté diplomatique représente toute la famille des peuples, partageant les joies et les peines de la vie ainsi que les valeurs humaines et spirituelles qui l’animent. La diplomatie pontificale est, en effet, une expression de la catholicité même de l’Église et, dans son action diplomatique, le Saint-Siège est animé par une urgence pastorale qui le pousse non pas à rechercher des privilèges, mais à intensifier sa mission évangélique au service de l’humanité. Il combat toute indifférence et rappelle sans cesse les consciences, comme l’a fait inlassablement mon vénérable prédécesseur, toujours attentif au cri des pauvres, des nécessiteux et des marginalisés, mais aussi aux défis qui marquent notre temps, depuis la sauvegarde de la création jusqu’à l’intelligence artificielle.

    En plus d’être le signe concret de l’attention que vos pays accordent au Siège Apostolique, votre présence aujourd’hui est pour moi un don qui permet de renouveler l’aspiration de l’Église – et la mienne personnelle – à rejoindre et à étreindre tous les peuples et toutes les personnes de cette terre, désireux et en quête de vérité, de justice et de paix ! D’une certaine manière, mon expérience de vie, qui s’est déroulée entre l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Europe, est représentative de cette aspiration à dépasser les frontières pour rencontrer des personnes et des cultures différentes.

    Grâce au travail constant et patient de la Secrétairerie d’État, j’entends consolider la connaissance et le dialogue avec vous et vos pays, dont j’ai déjà eu la grâce d’en visiter un bon nombre au cours de ma vie, en particulier lorsque j’étais prieur général des Augustins. Je suis convaincu que la Divine Providence m’accordera d’autres occasions de rencontres avec les réalités dont vous êtes issus, me permettant ainsi de saisir les opportunités qui se présenteront pour confirmer la foi de tant de frères et sœurs dispersés à travers le monde, et pour construire de nouveaux ponts avec toutes les personnes de bonne volonté.

    Dans notre dialogue, je voudrais que nous gardions à l’esprit trois mots clés qui constituent les piliers de l’action missionnaire de l’Église et du travail diplomatique du Saint-Siège.

    Le premier mot est paix. Trop souvent, nous considérons ce mot comme “négatif”, c’est-à-dire comme la simple absence de guerre et de conflit, car l’opposition fait partie de la nature humaine et nous accompagne toujours, nous poussant trop souvent à vivre dans un “état de conflit” permanent : à la maison, au travail, dans la société. La paix semble alors n’être qu’une simple trêve, une pause entre deux conflits, car, malgré tous nos efforts, les tensions sont toujours présentes, un peu comme des braises qui couvent sous la cendre, prêtes à se rallumer à tout moment.

    Dans la perspective chrétienne – comme dans d’autres expériences religieuses – la paix est avant tout un don le premier don du Christ : « Je vous donne ma paix » (Jn 14, 27). Elle est cependant un don actif, engageant, qui concerne et implique chacun de nous, indépendamment de notre origine culturelle et de notre appartenance religieuse, et qui exige avant tout un travail sur soi-même. La paix se construit dans le cœur et à partir du cœur, en déracinant l’orgueil et les revendications, et en mesurant son langage, car on peut blesser et tuer aussi par des mots, pas seulement par des armes.

    Dans cette optique, je considère que la contribution que les religions et le dialogue interreligieux peuvent apporter pour favoriser des contextes de paix est fondamentale. Cela exige naturellement le plein respect de la liberté religieuse dans chaque pays, car l’expérience religieuse est une dimension fondamentale de la personne humaine, sans laquelle il est difficile, voire impossible, d’accomplir cette purification du cœur nécessaire pour construire des relations de paix.

    À partir de ce travail, auquel nous sommes tous appelés, il est possible d’éradiquer les prémices de tout conflit et de toute volonté destructrice de conquête. Cela exige également une sincère volonté de dialogue, animée par le désir de se rencontrer plutôt que de s’affronter. Dans cette perspective, il est nécessaire de redonner un souffle à la diplomatie multilatérale et aux institutions internationales qui ont été voulues et conçues avant tout pour remédier aux conflits pouvant surgir au sein de la Communauté internationale. Bien sûr, il faut encore la volonté de cesser de produire des instruments de destruction et de mort, car, comme le rappelait le  pape François dans son dernier Message Urbi et Orbi, « aucune paix n’est possible sans véritable désarmement [et] le besoin de chaque peuple de pourvoir à sa propre défense ne peut se transformer en une course générale au réarmement » [1].

    Le deuxième mot est justice. Poursuivre la paix exige de pratiquer la justice. Comme je l’ai déjà évoqué, j’ai choisi mon nom en pensant avant tout à Léon XIII, le Pape de la première grande encyclique sociale, Rerum novarum. Dans le changement d’époque que nous vivons, le Saint-Siège ne peut s’empêcher de faire entendre sa voix face aux nombreux déséquilibres et injustices qui conduisent, entre autres, à des conditions de travail indignes et à des sociétés de plus en plus fragmentées et conflictuelles. Il faut également s’efforcer de remédier aux inégalités mondiales, qui voient l’opulence et la misère creuser des fossés profonds entre les continents, entre les pays et même au sein d’une même société.

    Il incombe à ceux qui ont des responsabilités gouvernementales de s’efforcer à construire des sociétés civiles harmonieuses et pacifiées. Cela peut être accompli avant tout en misant sur la famille fondée sur l’union stable entre un homme et une femme, « une société très petite sans doute, mais réelle et antérieure à toute société civile » [2]. En outre, personne ne peut se dispenser de promouvoir des contextes où la dignité de chaque personne soit protégée, en particulier celle des plus fragiles et des plus vulnérables, du nouveau-né à la personne âgée, du malade au chômeur, que celui-ci soit citoyen ou immigrant.

    Mon histoire est celle d’un citoyen, descendant d’immigrés, lui-même émigré. Au cours de la vie, chacun d’entre nous peut se retrouver en bonne santé ou malade, avec ou sans emploi, dans sa patrie ou en terre étrangère : cependant sa dignité reste toujours la même, celle d’une créature voulue et aimée de Dieu.

    Le troisième mot est vérité. On ne peut construire des relations véritablement pacifiques, même au sein de la Communauté internationale, sans vérité. Là où les mots revêtent des connotations ambiguës et ambivalentes ou le monde virtuel, avec sa perception altérée de la réalité, prend le dessus sans contrôle, il est difficile de construire des rapports authentiques, puisque les prémisses objectives et réelles de la communication font défaut.

    Pour sa part, l’Église ne peut jamais se soustraire à son devoir de dire la vérité sur l’homme et sur le monde, en recourant si nécessaire à un langage franc qui peut au début susciter une certaine incompréhension. Mais la vérité n’est jamais séparée de la charité qui, à la racine, a toujours le souci de la vie et du bien de tout homme et de toute femme. D’ailleurs, dans la perspective chrétienne, la vérité n’est pas l’affirmation de principes abstraits et désincarnés, mais la rencontre avec la personne même du Christ qui vit dans la communauté des croyants. Ainsi, la vérité ne nous éloigne pas, mais au contraire elle nous permet d’affronter avec plus de vigueur les défis de notre temps comme les migrations, l’utilisation éthique de l’intelligence artificielle et la sauvegarde de notre Terre bien-aimée. Ce sont des défis qui exigent l’engagement et la collaboration de tous, car personne ne peut penser les relever seul.

    Chers Ambassadeurs,

    mon ministère commence au cœur d’une année jubilaire, dédiée d’une façon particulière à l’espérance. C’est un temps de conversion et de renouveau, mais surtout l’occasion de laisser derrière nous les conflits et d’emprunter un nouveau chemin, animés par l’espérance de pouvoir construire, en travaillant ensemble, chacun selon ses sensibilités et ses responsabilités, un monde dans lequel chacun pourra réaliser son humanité dans la vérité, dans la justice et dans la paix. Je souhaite que cela puisse se réaliser dans tous les contextes, à commencer par les plus éprouvés, comme celui de l’Ukraine et de la Terre Sainte.

    Je vous remercie pour tout le travail que vous accomplissez afin de construire des ponts entre vos pays et le Saint-Siège, et de tout cœur je vous bénis, ainsi que vos familles et vos peuples. Merci !

    [Bénédiction]

    Et merci pour tout le travail que vous accomplissez !

    ___________________________________________________

    [1] Message Urbi et Orbi 20 avril 2025.

    [2] Léon XIII, Lett. enc. Rerum novarum, 15 mai 1891, n.9.

  • Cent ans après sa canonisation, la « petite voie » de sainte Thérèse guide toujours les cœurs vers Dieu

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Cent ans après sa canonisation, la « petite voie » de sainte Thérèse guide toujours les cœurs vers Dieu

    Thérèse de Lisieux est l’une des figures spirituelles les plus appréciées du catholicisme moderne.

    Sainte Thérèse de Lisieux
    Sainte Thérèse de Lisieux (photo : Domaine public)

    En 2025, l'Église honore une sainte dont l'influence n'a fait que croître avec le temps. Cent ans après sa canonisation, le jubilé de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et du Saint-Face – la sainte plus connue dans le monde entier sous le nom de la Petite Fleur – attire les pèlerins vers son message durable de confiance, d'amour et de simplicité joyeuse.  

    Canonisée par le pape Pie XI en 1925, puis déclarée docteur de l'Église par Jean-Paul II en 1997, Thérèse de Lisieux est l'une des figures spirituelles les plus appréciées du catholicisme moderne. Sa « Petite Voie », ancrée dans une confiance enfantine en la Miséricorde Divine, continue de captiver le cœur des fidèles comme celui des personnes en quête spirituelle. 

    L'année du centenaire a commencé le 4 janvier et se poursuivra jusqu'à Noël prochain, avec un week-end de célébrations qui se déroulera du 16 au 18 mai dans sa ville natale de Lisieux, dans le nord de la France. 

    Le thème choisi pour l'événement, « La joie dans la sainteté », fait écho à l'appel du pape François pour l'année jubilaire 2025, « Pèlerins de l'espérance ». Pour d'innombrables personnes, Thérèse est précisément cela : une compagne pleine d'espoir, les guidant sur des chemins cachés mais lumineux vers Dieu. 

    Un week-end spécial à Lisieux

    Les principaux événements commémoratifs ont débuté vendredi soir par une procession aux chandelles des reliques de Thérèse depuis le couvent des Carmélites local - où la sainte a passé sa vie religieuse - jusqu'à la basilique, suivie d'une veillée chantante. 

    Le 17 mai, jour du centenaire, s'ouvrira par un rassemblement solennel devant le reliquaire, au son des chants choraux et du carillon. Une messe suivra à 11 h, diffusée en direct sur les réseaux sociaux. Tout au long de l'après-midi, les pèlerins seront invités à participer à diverses activités spirituelles, artistiques et familiales. Parmi celles-ci, des visites guidées de lieux marquants de la vie de Thérèse, un projet collaboratif de mosaïque reproduisant son portrait et la façade de la basilique, ainsi qu'une projection du film « Une course de géants », consacré à sa vie. 

    Un moment fort de la journée sera le concert en soirée de la chanteuse franco-canadienne Natasha St-Pier, dont les interprétations musicales des poèmes de Thérèse ont fait découvrir à une nouvelle génération le mysticisme de la sainte. L'artiste, qui a maintes fois évoqué sa dévotion personnelle à la carmélite, est devenue l'une des plus importantes ambassadrices culturelles du message spirituel de Thérèse dans le monde francophone. 

    La dernière journée, le dimanche 18 mai, débutera par un lien symbolique avec le présent de l'Église : l'inauguration du pontificat du pape Léon XIV sera retransmise en direct de Rome sur les écrans de la basilique. Plus tard dans l'après-midi, un rassemblement exceptionnel se tiendra devant le Carmel pour évoquer la longue liste de miracles attribués à l'intercession de la sainte, rappelant ainsi sa proximité éternelle avec les fidèles.

    Le pouvoir de la « petite voie »

    Ce qui continue d'attirer les gens vers la Petite Fleur, c'est la simplicité radicale de sa vision spirituelle. Dans une culture axée sur la réussite, le bruit et l'affirmation de soi, sa « petite manière » de faire les petites choses avec beaucoup d'amour offre un antidote. 

    Réfléchissant à l'influence durable de la sainte de Lisieux, le père Emmanuel Schwab, recteur du sanctuaire, a récemment rappelé l'exhortation apostolique C'est la confiance du pape François de 2023 qui lui était dédiée, et qui s'ouvrait sur une phrase de la sainte : « C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à aimer. » 

    « Ces derniers mots résument sa « petite voie » : une confiance éperdue en Dieu qui sauve, donne la vie et nous porte à l'aimer par-dessus tout », a-t-il expliqué dans un entretien au diocèse de Paris.

    Le message de Thérèse est d'autant plus pertinent aujourd'hui que son cheminement spirituel ne fut pas sans épreuves. Née à Alençon en 1873, elle entra au Carmel de Lisieux à seulement 15 ans et mourut de tuberculose en 1897, à 24 ans. Le dimanche de Pâques 1896, déjà gravement malade, elle entra dans ce qu'elle appelait sa « nuit de la foi ». Durant les 18 derniers mois de sa vie, elle vécut l'absence de toutes ses images réconfortantes de Dieu. Cette période d'obscurité spirituelle, décrite par le théologien Père François Marxer, nous apprend à « ne pas conclure de pacte ni à entrer en confrontation, mais à supporter cette part d'athéisme que nous portons tous en nous », conscients que « cette nuit, c'est Dieu lui-même ».

    Cette capacité à parler aux âmes blessées et en quête fait partie de ce qui a attiré si profondément la chanteuse St-Pier dans l'orbite du saint.

    « Thérèse m'a fait découvrir une foi simple à appliquer au quotidien », a déclaré St-Pier lors d'une interview accordée à La Croix en 2018. « Elle ne nécessite ni grands gestes, ni démonstrations, ni culpabilisation. Dieu nous aime, même si nous sommes pécheurs, même si nous ne sommes pas exceptionnels. »

    Un jubilé mondial

    Les célébrations du centenaire s'étendent au-delà de la France. Aux États-Unis, une grande tournée de reliques traversera une douzaine de villes d'octobre à décembre, avec notamment des escales aux sanctuaires nationaux de la Petite Fleur à San Antonio, au Texas, dans le Michigan et en Floride. D'autres paroisses locales, comme l'église Sainte-Thérèse d'Alhambra, en Californie, proposeront des processions eucharistiques et des conférences autour de cet anniversaire en mai. 

    En Irlande, le sanctuaire de Knock accueillera une « Journée internationale de Sainte Thérèse » le 13 juillet, associant vénération des reliques, célébration eucharistique, procession du rosaire, conférences et célébrations communautaires. Le Royaume-Uni prépare également des commémorations nationales, notamment dans les paroisses portant le nom de la sainte, avec une semaine de célébrations culminant avec des messes solennelles le 18 mai. 

    Alors que les fidèles convergent vers Lisieux et se rassemblent à travers les continents, ils le font non seulement pour honorer une sainte, mais aussi pour renouer avec une intuition spirituelle qui continue d'éclairer les recoins sombres de la vie moderne. En célébrant le centenaire de sa canonisation, l'Église se tourne une fois de plus vers l'audace enfantine de la promesse de Thérèse : « Je passerai mon ciel à faire le bien sur terre. » 

  • Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains (Jean-Pierre Snyers)

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    De Jean-Pierre Snyers sur "1000 raisons de croire" :

    Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains

    Il y a quarante ans, un visage correspondant à Jésus – selon l’iconographie chrétienne – apparaît sur le mur d’une maison d’un bourg situé dans le département de la Moselle, à deux pas de l’Allemagne et du Luxembourg. Depuis 1982, tous les habitants ont remarqué la présence d’une grande tache d’humidité (due à une inondation) qu’ils peuvent voir entre le premier et le deuxième étage de la façade de cette habitation. Rien de très spécial, à vrai dire... Trois ans plus tard, cependant, tout change. Fin août 1985, ces mêmes habitants constatent avec stupéfaction que cette tache s’est transformée en un visage ressemblant étrangement à celui du Christ. Simple phénomène naturel ou manifestation divine ? À chacun de se faire son opinion, mais les raisons de penser qu’il s’agit d’un signe du Ciel sont loin de pouvoir être éliminées.

    Sierck-les-Bains (France) / © J-P Snyers
    Sierck-les-Bains (France) / © J-P Snyers

    Les raisons d'y croire :

    • Dès l’apparition du visage, des experts scientifiques ont analysé la matière qui constitue l’image. Il ne s’agit de rien d’autre que du salpêtre dû à l’humidité. Aucune trace de peinture ou de quoi que ce soit d’autre ne la compose. Tous sont unanimes : l’image est acheiropoïète, c’est-à-dire non faite de main d’homme.
    • L’image du visage, une fois formée, ne s’est jamais altérée. Alors qu’aucun enduit n’a été appliqué, quarante ans plus tard, le visage est toujours là, intact, inchangé. Il est scientifiquement inexplicable que les intempéries, le soleil brûlant, les pluies abondantes, etc., n’aient pas suscité de changement de forme ou de coloration du salpêtre.
    • Il est bien mystérieux, également, que les yeux du visage regardent en direction d’une chapelle située à deux kilomètres de là.
    • Voici, entre autres, l’avis d’une diplômée des Beaux-Arts, spécialisée dans la conservation et dans la restauration des tableaux artistiques : « La qualité de la conservation graphique de ce visage ainsi que sa mise en œuvre en perspective nécessitent une maîtrise expérimentale du dessin par contrastes d’ombres et de lumières. La finesse de la facture exige un trait apprivoisé. La naissance de ce portrait légèrement de côté, symétrique, doux et dépourvu de traits inappropriés, témoigne de connaissances techniques de réalisation ainsi que d’un œil exercé. » Il devient difficile d’admettre qu’une tache spontanée de salpêtre se transforme d’elle-même par le jeu du hasard en une œuvre d’art…

    • Un verset de la Bible dit : « Même si les hommes se taisent, les pierres parleront » (Luc 19,40).

    • Autant il convient de se méfier de ceux qui voient des miracles partout, autant il serait déraisonnable de partir du postulat que rien n’existe en dehors de notre monde visible. Dans son livre intitulé Rue du Bac, le philosophe Jean Guitton écrit : « Renan, lorsqu’il étudie le récit d’un miracle dans l’Évangile "sait" avant tout examen que ce miracle n’est pas possible... Le surprenant, c’est la négation préalable des esprits qui se disent scientifiques. »

    Synthèse :

    Qu’il fait bon se balader dans les ruelles ancestrales de Sierck-les-Bains (sélectionné en 2024 par Stéphane Bern pour figurer sur la liste de son émission « Le village préféré des Français »). La richesse architecturale de cette bourgade de quelque 1 700 habitants ne manque pas de surprendre. L’on peut y voir notamment le château des Ducs de Lorraine (XIe siècle), la tour de l’Horloge (1294), la porte de Trèves (1732), la tour Saint-Nicolas (XIIIe siècle), la porte Neuve (XVe siècle), la tour des Grilles (XIIIe siècle), la chapelle de Marienfloss (vers laquelle les yeux du visage regardent) et de très nombreuses maisons anciennes… L’une d’elles comporte cette inscription gravée dans la pierre il y a environ trois siècles : « Celui qui fait confiance à Dieu n’a pas construit sur du sable. Espère en Dieu un certain temps et ne doute pas de lui : il n’est pas loin. Dieu protège tes entrées et tes sorties à partir de ce jour et à jamais. Amen. » Faut-il voir en ces mots un quelconque rapport avec ce qui s’est passé en 1985 ? Sans nécessairement aller jusque-là, une telle phrase pourrait au moins contribuer à qualifier Sierck-les-Bains de petite ville spirituelle...

    Le principal témoin de l’apparition du visage du Christ est Paul Huther, qui, décédé en 2017, exerçait le métier de coiffeur dans cette localité.  Revenant de Metz, un soir de la fin du mois d’août 1985, il remarque que la tache d’inondation qu’il connaît depuis des années est devenue un visage.  « J’ai un moment songé à une hallucination, me confiait-il en 2013, mais quand, le lendemain matin, je suis retourné sur place, rien n’avait changé et un attroupement de gens constatant la même réalité que moi était présent. Peu après, j’ai contacté un journaliste du Républicain Lorrain qui a publié un article. Suite à celui-ci, d’autres journalistes sont venus et la nouvelle s’est répandue de plus en plus. Même les médias étrangers se sont déplacés. Une énorme foule était présente aussi. C’était impressionnant. Il régnait un grand silence et un profond respect. On pouvait voir des visiteurs qui faisaient un signe de croix ou qui allumaient des bougies. »

    En effet, quelques jours après l’apparition étrange de ce visage, la foule et les médias français (TF1, France 3, Antenne 2, Le Républicain Lorrain, RTL, Europe 1...) et internationaux (y compris les télévisions américaine et japonaise) s’emparent du phénomène. Trente mille personnes débarquent quotidiennement dans cette petite ville médiévale. Parmi celles-ci, des croyants, des curieux et bien sûr des sceptiques. Ces derniers voient certes bel et bien le visage, comme tout le monde, mais ils sont persuadés que l’image finira par passer et qu’on n’en parlera bientôt plus. Nous voilà quarante ans plus tard.

    Jean-Pierre Snyers est un écrivain belge qui tient aussi un site Internet jpsnyers.blogspot.


    Au-delà des raisons d'y croire :

    Il n’échappe à personne que le visage est entouré d’une nuée. Dans la Bible, les nuages (ou nuées) sont l’objet de nombreuses comparaisons. Ils expriment le mystère (Ps 96), la présence de Dieu, l’image de réalités inaccessibles (Ps 55 ; Is 14,14) et servent de décor lors d’apparitions (Nb 12,5 ; Ps 98 ; Lv 16,2 ou Ex 19,9). En outre, le Messie est porté par les nuées du Ciel (Mc 13,26 ; Mt 24,30) et l’apôtre Paul enseigne que les saints seront enlevés dans une nuée (1 Th 4,17).


    Aller plus loin :

    Une brochure intitulée « Le mystérieux visage de Sierck-les-Bains », rédigée par Jean-Pierre Snyers en 2014, aux éditions Sursum Corda.


    En savoir plus :

    • De nombreux articles, photos et vidéos sont présents sur Internet.
  • Léon XIV : « la contribution que l’Orient chrétien peut nous offrir aujourd’hui est immense ! »

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    Les dirigeants de l'Église d'Orient et un éminent défenseur des chrétiens persécutés saluent le discours du jubilé du pape Léon XIV

    Le Saint-Père a souligné que le Saint-Siège « est toujours prêt à aider à rassembler les ennemis » pour dialoguer et retrouver « la dignité de la paix ».

    Le pape Léon XIV rencontre les participants au Jubilé des Églises orientales lors d'une audience à la salle Paul VI le 14 mai 2025 à la Cité du Vatican, Vatican.
    Le pape Léon XIV rencontre les participants au Jubilé des Églises orientales lors d'une audience à la salle Paul VI le 14 mai 2025 à la Cité du Vatican, Vatican. (photo : Mario Tomassetti / Vatican Media)

    CITÉ DU VATICAN — Les dirigeants des Églises catholiques orientales ont accueilli avec enthousiasme le discours prononcé mercredi par le pape Léon XIV, dans lequel il a loué leurs liturgies et encouragé les membres de ces Églises dans leurs souffrances et leurs persécutions. 

    Dans son discours prononcé dans la salle Paul VI devant les dirigeants des Églises orientales participant à un rassemblement jubilaire à Rome du 12 au 14 mai, le pape Léon XIV a parlé de l'importance de préserver et de promouvoir l'Orient chrétien, a souligné l'« immense » contribution des Églises orientales et comment leurs liturgies et leurs traditions servent d'exemple à l'Église mondiale. 

    Le Saint-Père a également attiré l'attention sur la situation critique des persécutés, en particulier au Moyen-Orient, et a souligné que son prédécesseur, Léon XIII, avait été le premier pape à consacrer un document à la dignité des Églises orientales, sa lettre apostolique de 1894, Orientalium Dignitas (La dignité des Églises orientales). 

    « L’appel sincère » du pontife du XIXe siècle est tout aussi pertinent aujourd’hui, a déclaré le pape Léon XIV, alors que de nombreux catholiques de la région ont été « contraints de fuir leur pays d’origine à cause de la guerre et des persécutions, de l’instabilité et de la pauvreté, et risquent de perdre non seulement leur terre natale, mais aussi, lorsqu’ils atteignent l’Occident, leur identité religieuse. » 

    « En conséquence, au fil des générations, l’héritage inestimable des Églises orientales est en train de se perdre », a-t-il déclaré. 

    Le Saint-Père a souligné la nécessité, comme l’a fait Léon XIII, de « préserver et de promouvoir l’Orient chrétien, en particulier dans la diaspora », tout en s’engageant à trouver les moyens de les « soutenir concrètement » dans la préservation de « leurs traditions vivantes ». 

    Entre-temps, il a insisté pour que les chrétiens persécutés – orientaux et latins, en particulier au Moyen-Orient – ​​aient « la possibilité, et pas seulement en paroles, de rester dans leur pays d’origine avec tous les droits nécessaires à une existence sûre ». 

    « S’il vous plaît, efforçons-nous d’y parvenir ! » a-t-il imploré. 

    Léon XIV a souligné combien l’Église « a besoin de vous », ajoutant que « la contribution que l’Orient chrétien peut nous offrir aujourd’hui est immense ! 

    Importance des liturgies orientales

    Il a parlé du « grand besoin de retrouver le sens du mystère qui reste vivant dans vos liturgies, des liturgies qui engagent la personne humaine dans sa totalité, qui chantent la beauté du salut et évoquent un sentiment d'émerveillement devant la façon dont la majesté de Dieu embrasse notre fragilité humaine ! » 

    Léon XIV a également déclaré qu'il est « tout aussi important de redécouvrir, en particulier dans l'Occident chrétien, le sens de la primauté de Dieu, l'importance de la mystagogie [doctrines mystiques] et les valeurs si typiques de la spiritualité orientale : l'intercession constante, la pénitence, le jeûne et les pleurs pour ses propres péchés et pour ceux de toute l'humanité ( penthos ) ! » 

    Le Saint-Père a déclaré qu’il était donc essentiel de « préserver vos traditions sans les atténuer, peut-être pour des raisons pratiques ou de commodité, de peur qu’elles ne soient corrompues par la mentalité du consumérisme et de l’utilitarisme ». 

    La spiritualité chrétienne orientale, a-t-il poursuivi, parvient à combiner « le drame de la misère humaine » avec la « merveille de la miséricorde de Dieu, de sorte que notre péché ne mène pas au désespoir » mais plutôt « nous ouvre à accepter le don gracieux de devenir des créatures guéries, divinisées et élevées aux hauteurs du ciel ». 

    Il a souligné l’importance de demander la « grâce de voir la certitude de Pâques dans chaque épreuve de la vie et de ne pas se décourager », et a rappelé les paroles du Père de l’Église orientale saint Isaac de Ninive : « Le plus grand péché est de ne pas croire à la puissance de la Résurrection. » 

    Le pape a conclu en mettant l’accent sur la paix, affirmant que les catholiques orientaux, que le pape François appelait « Églises martyres » en raison de l’ampleur de leurs souffrances, sont les mieux placés pour « chanter un chant d’espoir même au milieu de l’abîme de la violence ». 

    Les violences qu'ils ont subies, au Moyen-Orient comme en Ukraine, au Tigré et dans le Caucase, « devraient provoquer l'indignation car des vies sont sacrifiées au nom de la conquête militaire », a-t-il déclaré, tout en provoquant un appel retentissant « non pas tant du Pape, mais du Christ lui-même, qui répète : "La paix soit avec vous !" »

    Il s'est engagé à faire sa part pour aider à promouvoir la paix du Christ qui, a-t-il dit, « n'est pas un silence sépulcral », et a souligné que le Saint-Siège « est toujours prêt à aider à rassembler les ennemis » pour dialoguer et retrouver « la dignité de la paix ». 

    Enfin, il a exhorté les Églises d’Orient à être exemplaires, « en particulier dans le Synode des évêques », afin qu’elles soient des lieux de « fraternité et de coresponsabilité authentiques », libres de « tout attachement mondain » et de tendances « contraires à la communion » pour qu’elles puissent « demeurer fidèles dans l’obéissance et dans le témoignage évangélique ». 

    Réactions positives

    En réponse au discours, le patriarche Ignace Joseph III Younan, patriarche syriaque catholique d'Antioche et de tout l'Orient, a déclaré au Regiter que les paroles du pape étaient « la preuve de ce que le Seigneur ressuscité a dit à Pierre : « Confirme tes frères ». » 

    Le Saint-Esprit, a-t-il ajouté, « a fait un don magnifique à l’Église universelle avec l’élection de Léon XIV comme successeur de Pierre, accomplissant ainsi la promesse de Jésus d’être avec son Église jusqu’à la fin des temps ». 

    Le patriarche Younan, présent à l'audience dans la salle Paul VI, a déclaré que les Églises catholiques orientales, fondées par les apôtres et leurs disciples, « subissent depuis des siècles de terribles épreuves pour le nom de Jésus ». Elles « ne réclament pas de privilèges, ne se plaignent pas et ne déplorent pas les persécutions dans leurs pays d'origine, mais ont besoin d'être confirmées dans la foi afin de préserver leur spiritualité, leur liturgie et leur culture, qui enrichissent toute l'Église », a-t-il ajouté. 

    Faisant référence aux inquiétudes du pape Léon XIV concernant la perte du patrimoine de l'Église d'Orient, chassée de la région par la persécution, le patriarche Younan a déclaré que le pape avait fait « une observation très significative de la crainte des dangers qui menacent la survie même des chrétiens d'Orient, tant dans leurs pays d'origine qu'à l'étranger. » 

    « Les chrétiens du Moyen-Orient ont besoin de paix », a-t-il déclaré. « Le chaos est le pire ennemi de toutes les minorités, en particulier des chrétiens prêts à endurer individuellement la persécution ; mais la survie même de leurs Églises est en jeu ! En cette Année jubilaire de l’espérance, nous sommes convaincus que le pape Léon traduira ses paroles en actes, car il se soucie profondément de la survie des Églises orientales. »

    Le père Benedict Kiely, fondateur de Nasarean.org, une organisation caritative basée aux États-Unis qui aide les chrétiens persécutés au Moyen-Orient, a fait écho au soutien du patriarche Younan aux commentaires du pape Léon XIV concernant les persécutés, affirmant qu'il était « extrêmement encouragé » par le fait que, lors de sa première semaine, le pontife avait « fermement abordé » la question.

    Il a déclaré au Register qu'il était « particulièrement reconnaissant » que Léon ait parlé des chrétiens du Moyen-Orient « qui ont, comme il l'a dit, "persévéré" et sont restés dans leur pays, malgré les persécutions ». Il a également félicité le pape d'avoir rappelé à l'Église d'Occident « combien elle avait besoin de l'Église d'Orient et combien il était vital d'en apprendre davantage sur elle » – une chose qu'il souhaitait entendre depuis de nombreuses années, a déclaré le père Kiely. 

    Réponse de l'archevêque Warda

    L'archevêque chaldéen d'Erbil, Bashar Warda, a déclaré avoir lu le discours du pape à deux reprises, affirmant qu'il montrait que le Saint-Esprit « donne à l'Église le pape dont l'Église a besoin pour le temps » et « nous enseigne toujours à lire les signes des temps ».

    L'archevêque chaldéen de la région du Kurdistan irakien a déclaré qu'il saluait particulièrement la manière dont le pape a exprimé une telle appréciation pour le riche patrimoine liturgique de l'Église orientale, affirmant qu'il s'agissait d'un « appel à la responsabilité » à la lumière des récentes « réformes superficielles » qui, a-t-il dit, « ont réellement conduit à une sorte de profanation de ces liturgies ». 

    L'archevêque Warda faisait référence à plusieurs réformes liturgiques intervenues ces dernières décennies au sein de l'Église catholique chaldéenne, qui visaient à rendre la liturgie plus accessible aux contemporains, mais qui ont également suscité des critiques . Ces réformes comprennent des modifications des traductions liturgiques, l'instauration d'une messe opposée au populum et la suppression de certains éléments traditionnels. 

    L'archevêque chaldéen du Kurdistan irakien a déclaré au Register combien il appréciait l'accent mis par le pape sur la paix, un thème que Léon n'a cessé de souligner depuis son élection la semaine dernière. Le Saint-Père s'engage à œuvrer « de tout cœur » à ce sujet, a déclaré l'archevêque irakien. 

    Il a également déclaré que le pape Léon XIV donnait de « l’espoir » aux chrétiens en les exhortant à rester sur leurs terres, affirmant qu’ils venaient d’une Église des Martyrs, appartenaient à une « Église de l’espoir » et que leur « espoir était réel ». 

    Le pape Léon, a conclu l’archevêque Warda, dit aux catholiques orientaux de « persévérer, car Dieu est toujours avec vous, il ne vous a jamais abandonnés pendant 2 000 ans et il ne vous abandonnera plus jamais ». 

  • Conclave : le témoignage du cardinal Parolin

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    De zenit.org :

    Le cardinal Parolin publie son témoignage sur le Conclave  Et raconte comment le pape l’a vécu 

    14 mai 2025

    Traduction en français du témoignage du Secrétaire d’Etat, le cardinal Pietro Parolin, dans une lettre envoyée à un média local dont il est originaire. Nous vous proposons ci-dessous le témoignage écrit que le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’Etat, a envoyé au journal Giornale di Vicenza, un média local dans sa région d’origine en Italie.

    Bien qu’il ait été initialement invité à faire un commentaire, le cardinal Parolin a offert un témoignage que ZENIT a traduit en français :  

    Encore « frais » de l’expérience puissante et passionnante du Conclave, je suis heureux de répondre à la demande du Giornale di Vicenza d’écrire un commentaire sur l’élection du pape Léon XIV, le cardinal Robert Francis Prevost, OSA (Ordre de Saint-Augustin).

    Plus qu’un commentaire, c’est un bref témoignage que je me permets d’offrir, à partir de la joie qu’en si peu de temps l’Église universelle ait trouvé son Pasteur, le Successeur de Pierre, l’évêque de Rome, après la maladie et la mort du pape François, qui a eu la patience de me garder comme Secrétaire d’État pendant près de 12 ans.

    Nous croyons fermement qu’à travers l’action des cardinaux électeurs – et aussi à travers leur humanité – c’est l’Esprit Saint qui choisit l’homme destiné à diriger l’Église. Techniquement, il s’agit d’une élection, mais ce qui se passe dans la chapelle Sixtine sous le regard du Christ Juge, renouvelle ce qui s’est passé dans les premiers temps de l’Église, lorsqu’il s’agissait de reconstituer le collège apostolique après la douloureuse défection de Judas Iscariote. Les Apôtres prièrent alors le Seigneur, qui connaît le cœur de tous, de leur montrer qui devait être nommé (cf. Ac 12, 25). 

    Ce mystère s’est répété ces jours-ci et nous sommes immensément reconnaissants au Seigneur qui n’abandonne pas l’Église, son épouse bien-aimée, mais lui fournit des bergers selon son propre cœur. Et nous sommes immensément reconnaissants au pape Léon XIV d’avoir accepté l’appel du Seigneur à l’aimer « plus que ceux-ci » et à le suivre, pour paître ses brebis et ses agneaux, comme Jésus l’a demandé à Pierre dans le passage de l’Évangile que nous avons lu dimanche dernier (cf. Jn, 21, 15 et ss).

    Je pense ne pas révéler de secret en écrivant que le « j’accepte » qui a fait de lui le 267e pape de l’Église catholique a été suivi d’une très longue et chaleureuse salve d’applaudissements. Ce qui m’a le plus impressionné chez lui, c’est la sérénité qui transparaissait sur son visage dans des moments aussi intenses et, en un sens, « dramatiques », parce qu’ils changent complètement la vie d’un homme.

    Il n’a jamais perdu son doux sourire, même si, j’imagine, il était bien conscient des problèmes nombreux et loin d’être simples que l’Église doit affronter aujourd’hui. Nous en avions longuement parlé lors des Congrégations des cardinaux précédant le Conclave, où chacun des participants – cardinaux électeurs et non-électeurs – a pu présenter le visage du catholicisme dans son pays, les défis à relever et les perspectives d’avenir. Et comme l’Eglise, à la suite de son Seigneur, est profondément incarnée dans l’histoire des hommes et des femmes de tous les temps et de toutes les latitudes, le nouveau pape est très conscient des problèmes du monde d’aujourd’hui, comme il l’a démontré dès ses premiers mots dans la loggia de Saint-Pierre, en faisant immédiatement référence à la paix « désarmée et désarmante ».

    Cette sérénité, je l’ai toujours ressentie chez le cardinal Prévost, que j’ai eu l’occasion de rencontrer au début de mon service comme secrétaire d’État pour un dossier épineux concernant l’Église au Pérou, où il était évêque du diocèse de Chiclayo. Puis j’ai eu l’occasion de collaborer directement avec lui ces deux dernières années, après que le pape François l’a appelé à Rome et l’a chargé du Dicastère pour les évêques.

    J’ai pu expérimenter chez lui la connaissance des situations et des personnes, le calme dans l’argumentation, l’équilibre dans la proposition de solutions, le respect, l’attention et l’amour pour tous. 

    Je crois que le pape Léon XIV, en plus de la grâce du Seigneur, trouvera dans sa grande expérience de religieux et de pasteur, ainsi que dans l’exemple, l’enseignement et la spiritualité du bon Père Augustin – qu’il a cité dans ses premiers mots – les ressources pour l’accomplissement efficace du ministère que le Seigneur lui a confié, pour le bien de l’Eglise et de toute l’humanité. Nous sommes proches de lui par notre affection, notre obéissance et nos prières.

    Le cardinal Parolin publie son témoignage sur le Conclave  | ZENIT - Français

  • Saint Simon Stock et le scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel

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    mignard-n-saint-simon-stock-232x300.jpgSaint Simon Stock est fêté aujourd'hui. Catholique.org propose la notice biographique qui suit (et qui est empruntée à Mgr Paul Guérin, édition 1863, p. 229-233 -- Bollandistes, Paris, éd. 1874, tome V, p. 582, ...avec les inconvénients d'un style hagiographique assez daté.)

    Anglais d’origine, saint Simon Stock naquit d’une très illustre famille du Kent dont son père était gouverneur. Lorsqu’elle le portait, sa mère le consacra à la Sainte Vierge. On le voyait souvent tressaillir entre les bras de sa mère lorqu’elle prononçait le doux nom de Marie. Pour apaiser ses cris et ses pleurs, il suffisait de lui présenter une image de la Vierge Marie. Il n’avait pas encore un an qu’on l’entendit plusieurs fois articuler distinctement la salutation angélique. Cette dévotion précoce ne peut provenir que d’un mouvement extraordinaire de l’Esprit-Saint.

    A douze ans, Simon se retira au désert dans le creux d’un arbre, d’où lui vint le surnom de Stock qui signifie "tronc", en langue anglaise. Sa nourriture consistait en herbes crues, quelques racines et pommes sauvages, un peu d’eau claire lui servait de breuvage.

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  • Le pontificat de Léon XIV consacré à Notre-Dame de Fátima au sanctuaire du Portugal

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    D'Andrés Henríquez sur CNA :

    Le pontificat de Léon XIV consacré à Notre-Dame de Fátima au sanctuaire du Portugal

    Procession aux chandelles à Fatima 2025

    Procession aux chandelles à Fatima, le 12 mai 2025. | Crédit : Avec l'aimable autorisation du Sanctuaire de Fatima/EWTN

    Staff ACI Prensa, 14 mai 2025

    Environ 470 000 pèlerins se sont rassemblés à Fátima, au Portugal, les 12 et 13 mai, pour commémorer le 108e anniversaire des apparitions de la Vierge Marie. Cet événement de deux jours avait pour thème principal un appel à l'espoir face aux conflits mondiaux et des prières pour le pontificat de Léon XIV.

    À la fin de la messe de clôture, devant l'image de la Bienheureuse Vierge Marie, l'évêque José Ornelas de Leiria-Fátima a consacré le pontificat de Léon XIV au Cœur Immaculé de Marie :

    « Nous sommes à vos pieds, les évêques… et cette multitude de pèlerins, à l’occasion du 108e anniversaire de votre apparition aux petits bergers dans cette Cova da Iria pour vous consacrer le ministère de l’actuel successeur de Pierre et évêque de Rome, le Saint-Père Léon XIV », a prié Ornelas.

    Près d'un demi-million de pèlerins 

    Malgré des pluies occasionnelles, les fidèles ont participé à la traditionnelle procession aux chandelles le soir du 12 mai, formant une impressionnante mer de lumière sur l'esplanade du sanctuaire.

    Le cardinal brésilien Jaime Spengler, qui a présidé le pèlerinage international anniversaire à Fátima, a souligné le rôle de Marie comme « intercesseur au nom de tous ceux qui cherchent à faire leurs propres sentiments ».

    Marie est une mère ! Une mère qui enfante, qui prend soin, qui accompagne, qui guide, qui corrige et qui encourage ! C'est pourquoi nous la contemplons et laissons-nous veiller sur nous. Laissons-nous guider par elle ; écoutons ce qu'elle continue de nous dire : Faites tout ce que mon fils vous dira ! Chère mère, accompagnez-nous ; veillez sur nous », a déclaré le cardinal pendant la procession.

    Le 13 mai, jour anniversaire de la première apparition de la Mère de Dieu aux petits bergers en 1917, Spengler — qui célébrait la messe de clôture des événements — a constaté que le monde traverse « des temps incertains, tendus et complexes » dans lesquels « certains ne pensent peut-être qu’à eux-mêmes ».

    Vingt-sept évêques ont participé à la messe, dont deux cardinaux : António Marto, évêque émérite de Leiria-Fátima, et Fortunato Frezza, chanoine de la basilique Saint-Pierre, ainsi que 282 prêtres et 14 diacres.

  • Le pape Léon XIV nous laisse-t-il deviner dans quelle direction il s'oriente ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le NCR :

    Le pape Léon XIV nous laisse-t-il des indices sur son orientation ?

    COMMENTAIRE : Dans ses premiers jours en tant que pape, Léon XIV a marqué la continuité plutôt que la rupture, a ancré sa vision dans la tradition patristique et a lancé un appel audacieux aux jeunes : « N'ayez pas peur. »

    Les premiers jours du pape Léon XIV ont été accueillis avec un enthousiasme et une excitation généralisés, notamment parce que le Saint-Père lui-même est confiant, à l'aise et semble apprécier d'être pape. 

    Il a déclaré aux cardinaux qu'ils lui avaient demandé « de porter cette croix et d'être béni par cette mission ». Pour l'instant du moins, la bénédiction est plus apparente que la croix. 

    Après les premières impressions des premiers jours du Saint-Père — et la réaction mondiale —, il y a maintenant de secondes impressions qui suggèrent dans quelle direction le pape Léon pourrait aller.

    Signaux des citations

    À Rome, les citations comptent. Le pape Léon XIV a couvert d'éloges son prédécesseur immédiat, comme tout pape est censé le faire. Le pape saint Jean-Paul II l'a fait en octobre 1978, alors que le bienheureux Jean-Paul Ier n'était pape que depuis 33 jours. 

    Léon XIV a cependant soigneusement cité le pape Benoît XVI, ainsi que Jean-Paul II et saint Paul VI. En choisissant le nom de Léon – en l'honneur du pape Léon XIII, a-t-il déclaré –, il remonte encore plus loin dans l'histoire catholique. 

    À ceux qui pourraient opposer un pontificat à un autre, le pape Léon encourage le contraire : il encourage la continuité entre eux. Et il semble déterminé à rappeler aux catholiques que l’Église n’a pas commencé avec Vatican II dans les années 1960, même s’il reste attaché à sa vision.

    L'ordre augustinien, auquel appartient le pape Léon, a une spécialisation académique en patristique, digne des « fils de saint Augustin », comme le Saint-Père s'est lui-même qualifié lors de sa première apparition au balcon. L'université augustinienne de Rome est spécialisée en patristique.

    Le pape Léon XIV a cité saint Augustin dans son discours et sa bénédiction urbi et orbi (« à la ville et au monde »), saint Ignace d'Antioche dans l'homélie de sa messe avec les cardinaux, et saint Grégoire le Grand dans son premier discours du Regina Caeli. Il ne serait pas surprenant qu'il ait demandé à son équipe de préparer des références patristiques pour ses discours, auxquelles il ajouterait les siennes.  

    L'étude patristique a été négligée ces dernières décennies, en partie parce que le véritable renouveau des études bibliques a absorbé une grande partie de l'énergie et de l'attention des chercheurs, et ces ressources ne sont pas infinies. La patristique se veut pourtant un complément à l'étude des Écritures. Le pape Léon XIV le rappellera à l'Église.

    N’ayez pas peur !

    Les remarques papales sont soigneusement préparées, de sorte que les écarts par rapport au texte et les remarques spontanées sont remarquables — reflétant ce qui pourrait avoir la priorité dans l’esprit papal. 

    Lors de son premier dimanche de pontificat, Léon XIV a prononcé une homélie improvisée lors de la messe célébrée au tombeau de saint Pierre. Parlant de la mission de l'Église et des vocations, il a déclaré : « Courage ! Sans peur ! Jésus dit souvent dans l'Évangile : “N'ayez pas peur.” »

    Peu après, prononçant son premier discours du Regina Caeli depuis le balcon de Saint-Pierre, il s'écartait du texte qu'il avait préparé – centré sur les vocations sacerdotales et religieuses – pour ajouter : « Et aux jeunes, je dis : n'ayez pas peur ! Accueillez l'invitation de l'Église et du Christ Seigneur ! »

    C'était un écho direct au « N'ayez pas peur ! » prononcé par Jean-Paul II en 1978. Ce fut le thème emblématique de tout le pontificat ; Léon XIV aurait voulu rendre cet hommage en le citant spontanément. L'immense foule de quelque 100 000 personnes l'a certainement immédiatement reconnu et a poussé un rugissement d'approbation. 

    Lors de son homélie inaugurale, le 24 avril 2005, le pape Benoît XVI a conclu en citant, puis en réinterprétant, le « N'ayez pas peur ! ». Ce passage est devenu le plus cité de son immense pontificat :

    « C'est pourquoi, aujourd'hui, avec une grande force et une grande conviction, fondées sur une longue expérience personnelle, je vous dis, chers jeunes : n'ayez pas peur du Christ ! Il ne vous enlève rien et vous donne tout. En nous donnant à lui, nous recevons au centuple. Oui, ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ, et vous trouverez la vraie vie. Amen. »

    Benoît XVI a repris le « N'ayez pas peur » de Jean-Paul II et l'a appliqué à la vie de chaque disciple, en particulier des jeunes, et pas seulement aux grands systèmes politiques et économiques dont parlait Jean-Paul II. Le pape Léon XIV l'a désormais appliqué plus spécifiquement à la dimension vocationnelle des jeunes.

    Pour visiter la Sainte Mère

    « Demain, je souhaite aller prier Notre-Dame, afin qu'elle veille sur tout Rome », a déclaré le pape François lors de sa première apparition au balcon. Le lendemain, il irait visiter l'icône de Marie, Salus Populi Romani, à Sainte-Marie-Majeure. Il y retournerait plus de cent fois durant son pontificat, choisissant finalement d'être enterré à côté de l'image. 

    Il est peu probable qu'un pape égale ce record, mais Léon XIV a peut-être contribué à en faire une tradition. Quelques semaines après son élection, Jean-Paul II s'est rendu au sanctuaire marial de Mentorella. Le pape Léon XIV s'est rendu samedi au sanctuaire de la Mère du Bon Conseil, à environ une heure de Rome, un sanctuaire confié aux Pères Augustins, que le Saint-Père fréquente depuis des décennies. 

    Avec Jean-Paul et Léon flanquant le pèlerin marial François, un court pèlerinage vers un sanctuaire marial pourrait bien devenir une tradition pour les papes nouvellement élus. (...)

  • Au-delà des tendances : pourquoi la beauté catholique captive une nouvelle génération

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Au-delà des tendances : pourquoi la beauté catholique captive une nouvelle génération

    ANALYSE : L’esthétique catholique a captivé les croyants et les non-croyants du monde entier, suscitant une admiration renouvelée pour le bien, le vrai et le beau.

    Les cardinaux défilent vers la chapelle Sixtine alors que le conclave pour élire le 266e successeur de saint Pierre, le 267e pape, commence le 7 mai 2025.
    Les cardinaux défilent vers la chapelle Sixtine alors que le conclave pour élire le 266e successeur de saint Pierre, le 267e pape, commence le 7 mai 2025. (photo : Vatican Media / VM)

    Il y a des images qui ne s'effacent pas. Le chant de l'antienne traditionnelle « In Paradisum » flottait au-dessus de la place Saint-Pierre, alors que l'Église confiait l'âme du pape François à la Jérusalem céleste, le 26 avril. 

    Le long cortège des cardinaux vêtus de pourpre suivait en silence, le poids des siècles sur leurs épaules ; la procession solennelle des 133 cardinaux électeurs, défilant lentement de la chapelle Pauline à la chapelle Sixtine, accompagnée de l'hymne antique Veni Creator Spiritus invoquant le Saint-Esprit alors que le conclave était sur le point de commencer, le 7 mai.

    Les cardinaux se réunissent dans la basilique Saint-Pierre pour la messe « Pro Eligendo Romano Pontifice » le 7 mai, jour du début du conclave pour élire le successeur du pape François.
    Les cardinaux se réunissent dans la basilique Saint-Pierre pour la messe « Pro Eligendo Romano Pontifice » le 7 mai. (Photo : Courtney Mares / CNA)

    Puis, suivant l'ordre latin « Extra omnes » (que tout le monde sorte), les grandes portes de bronze de l'emblématique chapelle Sixtine se sont refermées avec gravité, excluant le monde. Tous ces moments ont captivé croyants et non-croyants du monde entier, suscitant une admiration renouvelée pour la beauté inhérente au catholicisme. 

    Antidote à la finitude humaine

    Les publications et les commentaires se sont multipliés sur X et Instagram, rendant hommage au spectacle offert par les traditions ancestrales de l'Église catholique. Un nombre croissant de voix s'exprimaient avec audace. 

    « L'esthétique catholique est belle parce que la religion est vraie », affirmait un compte X – une phrase qui a trouvé un écho au-delà des cercles catholiques habituels. Dans un écosystème en ligne saturé de gratifications immédiates et de modes passagères, l'idée que la beauté puisse signifier une vérité immuable est non seulement rafraîchissante, mais aussi discrètement révolutionnaire.

    Au cœur de cette fascination renouvelée se trouve l'idée que la beauté catholique n'est pas simplement accessoire ou décorative, mais objectivement révélatrice. Ce récent mouvement en ligne n'est pas porté par les autorités ecclésiastiques, mais par des personnalités populaires comme Julia James Davis, créatrice de « War on Beauty », dont la présence sur YouTube, X et Instagram est devenue un point de ralliement pour cette sensibilité. 

    Davis soutient que l'abandon de la beauté par la culture moderne – dans l'architecture, l'art, l'habillement et même les manières – reflète un rejet plus profond de la vérité elle-même. À l'inverse, le catholicisme défend une forme de beauté toujours ordonnée, transcendante et résolument tournée vers l'âme.

    La critique de Davis trouve un écho auprès des jeunes générations, confrontées à un paysage culturel fait de minimalisme stérile et d'utilitarisme agressif. Pour elles, la vue d' autels éclairés à la bougie , de chants grégoriens et d'iconographie sophistiquée est synonyme de transcendance et offre un chemin privilégié vers Dieu.

    Lille Messe 2
    « Je pense que ce qui attire le plus les jeunes, c'est la simplicité de la beauté », a déclaré au Register Joséphine Auberger, étudiante à La Catho et responsable de la communication de l'aumônerie. (Photo : avec l'aimable autorisation de l'Université catholique de Lille)

    D'autres tendances récentes ont confirmé ce phénomène de société, à commencer par l'extraordinaire succès du traditionnel pèlerinage de Paris à Chartres, qui doit refuser des milliers d'inscriptions chaque année. 

    En France, plus de 10 000 adultes – un chiffre record – ont été baptisés à Pâques 2025, soit une augmentation de 45 % par rapport à l’année précédente. Au Royaume-Uni et en Belgique , des hausses similaires sont signalées. Et dans ces trois pays, comme aux États-Unis, les nouveaux convertis les plus fréquents ne sont pas des personnes d’âge moyen ou âgées, mais de jeunes adultes d’une vingtaine d’années. Dans leurs témoignages , la beauté est constamment mentionnée : la beauté de la liturgie, de la musique sacrée, des rites anciens.

    Génie catholique

    Cette intuition — que la beauté parle de vérité — n’est pas nouvelle. 

    Il y a deux siècles, au lendemain de la Révolution française, l'écrivain français François-René de Chateaubriand formulait, dans son chef-d'œuvre Le Génie du christianisme , ce que beaucoup redécouvrent aujourd'hui instinctivement en ligne. À une époque où les Lumières avaient réduit la religion à des principes éthiques, Chateaubriand voyait dans la beauté la forme d'apologétique la plus aboutie pour réaffirmer la réalité de l'Incarnation. La véracité d'une religion, affirme-t-il, se juge à la beauté qu'elle diffuse et à la sophistication de ses dogmes, domaines dans lesquels le christianisme a excellé comme nul autre au fil des siècles. Il faut s'inspirer, insistait-il, non seulement des saints et des théologiens, mais aussi de l'héritage matériel que la foi a produit.

    « Attachés aux traces de la religion chrétienne », écrivait-il à propos des arts, « ils la reconnurent comme leur mère dès son apparition au monde. […] La musique notait ses chants, la peinture représentait ses douleurs, la sculpture rêvait avec elle au bord des tombeaux, et l’architecture construisait pour ses temples des temples aussi sublimes et mystérieux que sa pensée. »

    Livre des Évangiles Chapelle Sixtine 56
    Le livre des Évangiles est exposé à la chapelle Sixtine pour le conclave destiné à élire le prochain pape, le mardi 6 mai 2025. (Photo : Vatican Media)

    Pour Chateaubriand, la beauté n'était pas facultative, mais essentielle. La musique, par exemple, ne servait pas seulement à procurer du plaisir, mais à purifier l'âme et à l'élever vers la vertu. 

    « La plus belle musique », observait-il, « est celle qui imite le plus parfaitement le beau. » Lorsque la religion s’empare de la musique, affirmait-il, elle réunit deux conditions indispensables à l’harmonie : la beauté et le mystère.

    Mais nulle part cela n'est plus frappant qu'en architecture. Pour Chateaubriand, le temple chrétien – surtout dans sa forme gothique – incarnait la présence divine. 

    « C'est pourquoi rien n'est plus religieux que les voûtes de nos anciennes églises gothiques », écrivait-il. « On ne pourrait entrer dans une telle église sans ressentir un frisson de dévotion et un vague sentiment de divinité. »

    Chapelle Sixtine
    La Chapelle Sixtine attend l'arrivée des cardinaux électeurs pour le conclave destiné à élire le prochain pape, le mardi 6 mai 2025. (Photo : Vatican Media)

    Difficile d'imaginer un parallèle plus parfait avec la chapelle Sixtine, où s'est déroulé le récent conclave qui a conduit à l'élection du pape Léon XIV. Lorsque les cardinaux ont défilé sous le Jugement dernier de Michel-Ange , ils ne se trouvaient pas dans une salle de réunion neutre, mais dans un espace animé de revendications théologiques. Ses murs ornés de fresques et son plafond céleste ne sont, en effet, que de simples proclamations de foi.

    Ce que Chateaubriand appelait le lyrisme de la littérature romantique, une nouvelle génération le redécouvre à travers algorithmes, bobines et captures d'écran. Les plateformes ont changé, mais le message reste inchangé : la beauté du catholicisme est la forme extérieure d'une réalité vivante ; elle est l'écho visible d'une vérité trop vaste pour être saisie d'un seul coup.

    Faim culturelle

    Pourtant, de nombreux penseurs de notre époque estiment que le monde postmoderne, celui qui a émergé de la Seconde Guerre mondiale, est confronté à une « crise de beauté » sans précédent et que celle-ci n’épargne pas l’Église catholique. 

    Une relique d'Agnus Dei orne le mur d'une maison.
    Une relique d'Agnus Dei orne le mur de la maison Malloy.

    « Les artistes et écrivains catholiques se sentent isolés et aliénés de leur société et de l'Église. L'Église catholique a perdu son lien traditionnel avec la beauté », affirmait la poétesse Dana Gioia en 2019. L'apologétique postconciliaire, centrée sur la raison, l'éthique et la justice sociale, tendait, selon les observateurs , à marginaliser la beauté, la considérant, au mieux, comme un outil périphérique de la mission évangélisatrice de l'Église et, au pire, comme un vecteur d'orgueil et de cupidité. 

    Hans Urs von Balthasar, l'un des plus grands théologiens catholiques du XXe siècle, a averti dans son livre de 1982 La Gloire du Seigneur : voir la forme , qu'abandonner la beauté signifiait falsifier la foi elle-même. 

    « Nous n’osons plus croire à la beauté », écrit-il, considérant que « la beauté exige pour elle-même au moins autant de courage et de décision que la vérité et la bonté, et elle ne se laissera pas séparer et bannir de ses deux sœurs sans les entraîner avec elle dans un acte de vengeance mystérieuse. » 

    Pour von Balthasar, la beauté n’était pas un luxe mais une nécessité, le rayonnement de la vérité rendu visible.

    La philosophe Simone Weil, attirée par le mystère de l'Église catholique sans jamais y entrer formellement, est arrivée à une conclusion similaire : « Le beau est la preuve expérimentale que l'Incarnation est possible », écrivait-elle. La beauté, pour elle, n'était pas sentimentale, mais métaphysique. C'était le moment où l'âme est transpercée par quelque chose qui la dépasse et reconnaît une présence.

    Corps sang âme divinité de notre Seigneur Jésus Christ.
    La plus grande erreur de la modernité a été de négliger l'Église domestique, écrit Emily Malloy.

    Le renouveau spontané de l'esthétique catholique en ligne – à une époque où les conversions abondent de manière inattendue – est donc particulièrement significatif, d'autant plus qu'il ne résulte pas d'une stratégie ecclésiale, mais d'une soif culturelle populaire. Ces jeunes passionnés, en quête de sens, découvrent, comme Chateaubriand en son temps, que le catholicisme ne se contente pas de posséder la beauté. Il la révèle – parce qu'elle est vraie.

  • Un pontificat sous le signe de Marie

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    De sur Corrispondenza Romana :

    Un pontificat sous le signe de Marie

    Un pontificat sous le signe de Marie

    Le chiffre 8 est un chiffre récurrent le jour de l'élection du nouveau pape : la fumée blanche est arrivée à 18h08 le 8 du mois marial. Le 8 mai marque l'anniversaire de l'apparition en 490 de saint Michel Archange à saint Lorenzo Maiorano, évêque de Siponto, dans la grotte du Gargano ; De là, la dévotion à saint Michel se répandit dans toute l'Europe. L'Archange a indiqué cette grotte comme lieu de culte et ainsi est né le sanctuaire de San Michele Arcangelo, appelé Basilique Céleste, qui se trouve au milieu du centre-ville de Monte Sant'Angelo. Depuis le Moyen Âge, elle est devenue une destination pour un flux ininterrompu de pèlerins.

    Notre-Dame du Saint Rosaire (liée à Notre-Dame de Pompéi et aussi à Notre-Dame de Fatima, dont la fête était célébrée avant-hier, 13 mai) et l'Archange Saint Michel sont d'excellents auspices d'initiation pour le nouveau Pontificat. Le 13 octobre 1884, le pape Léon XIII eut une vision mystique, à la fin de la célébration de la messe, dans laquelle Satan menaçait l'Église ; Immédiatement après, le pape Pecci composa une prière, recommandant qu'elle soit récitée à la fin de chaque messe, ainsi que de l'inclure dans le recueil des exorcismes. En 1886, cette prière, sous forme abrégée, fut insérée avec les Prières léonines , pour être récitée à la fin des messes non chantées ; elle continua à être pratiquée jusqu'au 26 septembre 1964, date à laquelle, avec la réforme liturgique consécutive au Concile Vatican II, l'instruction Inter oecumenici n.48, § j en décréta la suppression. Cependant, dans le Vetus Ordo, la prière à saint Michel Archange continue d'être présente. 

    Le vendredi 9 mai, Léon XIV, au terme de son homélie lors de la première messe sur le trône de saint Pierre, confia à nouveau son mandat pétrinien et missionnaire à la Vierge, affirmant son désir de disparaître pour ne laisser que Jésus-Christ au premier plan : « selon la célèbre expression de saint Ignace d’Antioche (voir Lettre aux Romains, Salut). » Conduit enchaîné dans cette ville, lieu de son sacrifice imminent, il écrivit aux chrétiens présents : « Alors je serai vraiment disciple de Jésus-Christ, lorsque le monde ne verra plus mon corps » (Lettre aux Romains, IV, 1). Il faisait allusion au fait d’être dévoré par les bêtes sauvages dans le cirque – et c’est ce qui est arrivé –, mais ses paroles rappellent, de manière plus générale, un engagement indispensable pour quiconque, dans l’Église, exerce un ministère d’autorité : disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu’il soit connu et glorifié (voir Jn 3, 30), se donner entièrement pour que personne ne manque l’occasion de le connaître. et de l'aimer. Que Dieu m'accorde cette grâce, aujourd'hui et toujours, avec l'aide de la très tendre intercession de Marie, Mère de l'Église .

    En tant que « Fils de Saint Augustin », le Pape Prévost a une dévotion particulière à la Sainte Vierge, patronne de l'Ordre des Augustins et traditionnellement invoquée par les moines sous les titres de Notre-Dame de Grâce, de Consolation, de Bon Conseil et de Perpétuel Secours. N'oublions pas que parmi les Augustins il existe aussi une dévotion particulière pour sainte Monique, saint Ambroise, saint Possidius, saint Alypius et Fulgence de Ruspe ; tandis que parmi les ermites canonisés de saint Augustin sont cités Nicolas de Tolentino, Jean de San Facondo, Thomas de Villanova, sainte Rita de Cascia ; Les figures du bienheureux Simone Fidati et de Mère Teresa Fasce méritent également d'être mentionnées.

    Par surprise, le samedi 10 mai, Léon XIV a visité le sanctuaire de Notre-Dame du Bon Conseil à Genazzano (appelée la « Lorette du Latium »), près de Rome, géré par les Pères Augustins, que le Saint-Père avait déjà visité à plusieurs reprises dans le passé. Au XVe siècle, ce lieu sacré marial devint une destination de pèlerinage car, selon la tradition, une image de la Vierge à l'Enfant Jésus se détacha miraculeusement d'un mur de la cathédrale de Santo Stefano à Scutari, ville albanaise, pendant le siège des Ottomans, pour être placée dans l'actuel sanctuaire de Genazzano. Le 17 mars 1903, le pape Léon XIII l'éleva à la dignité de basilique mineure et aujourd'hui Léon XIV, dévot de cette effigie, alla lui rendre hommage et la prier.

    Le 14 mai 2023, le préfet du Dicastère pour les évêques de l'époque a célébré la messe dominicale pour la visite de la Vierge de San Luca à la ville de Bologne, à l'intérieur de la cathédrale de San Pietro, un événement annuel très attendu par les fidèles. Il s'agit d'une tradition qui voit l'icône de la Vierge de San Luca descendre du Sanctuaire et traverser la ville pendant la semaine de l'Ascension. Le sanctuaire de San Luca, qui se dresse sur le Colle della Guardia, est depuis des siècles un symbole de Bologne : il est relié au centre-ville par une route qui, partant de Porta Saragozza, serpente sur quatre kilomètres à travers un portique de plus de 600 arches, le plus long du monde.

    C'était le 9 décembre 2023 lorsque le cardinal Prevost est entré dans la Sainte Maison de Lorette et la reconstitution historique de la Translation de la Sainte Maison a eu lieu dans la Basilique Pontificale avec la bénédiction du feu sur la place devant le Sanctuaire. Pour l'occasion, les fidèles ont été invités à allumer un cierge à leur fenêtre en récitant un Je vous salue Marie ou les Litanies de Lorette, rejoignant ainsi l'allumage traditionnel des feux de joie dans les campagnes qui, depuis le XVIIe siècle, commémorent la fuite de la Maison de Marie sur la colline de Lorette, arrivée dans la nuit du 9 au 10 décembre 1294 en provenance de Nazareth. Il est à souligner que le sanctuaire de Lorette nous a invités à accompagner le Collège des Cardinaux par la prière pour l'élection du Pape en cette Année Sainte.

    Mais ce n'est pas tout. Dans la neuvaine pour le Sacré Collège des Cardinaux réunis pour le Conclave chargé d'élire le Pontife Romain, que le Cardinal Raymond Leo Burke a invité chacun à réciter, Notre-Dame de Guadalupe est invoquée « pour l'Église en cette période de grande épreuve et de grand danger. Comme vous êtes venu en aide à l'Église de Tepeyac en 1531, nous prions et intercédons pour le Sacré Collège des Cardinaux réunis à Rome pour élire le Successeur de Saint Pierre, Vicaire du Christ, Pasteur de l'Église universelle. En ce moment tumultueux pour l'Église et le monde, suppliez votre divin Fils que les Cardinaux de la Sainte Église Romaine, son Corps mystique, obéissent humblement aux inspirations de l'Esprit Saint. Que, par votre intercession, ils choisissent l'homme le plus digne d'être le Vicaire du Christ sur terre . » 

    Sur la place Saint-Pierre, pendant que la fumée montait sur la cheminée, des fidèles agitaient les drapeaux de Notre-Dame de Guadalupe. Dans le nord du Pérou, où le père Robert Francis Prevost était un évêque missionnaire, qui parcourait également les routes à cheval, il existe une dévotion particulière à Notre-Dame de Guadalupe, une effigie mariale différente de celle mexicaine. Historiquement, la fondation du district de Guadalupe (l'un des cinq districts de la province de Pacasmayo, avec Guadalupe comme capitale) fut l'œuvre, en 1550, du capitaine espagnol Francisco Pérez de Lezcano, qui, lors d'un voyage en Espagne, demanda la possibilité d'obtenir une réitération du culte, suite à son pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe au Mexique, sur la colline Tepeyac, au nord de Mexico (La Villa de Guadalupe). Les premières célébrations et pèlerinages eurent lieu en 1560. Quelques années plus tard, l'image de Notre-Dame de Guadalupe apportée d'Espagne fut donnée aux Pères Augustins, qui travaillèrent dur pour faire construire un sanctuaire en son honneur. En 1954, cette image de Notre-Dame de Guadalupe fut couronnée par Pie XII et le titre qui lui fut accordé fut celui de patronne des peuples du Nord et reine du Pérou.

    Dimanche 11 également, au Regina Coeli , le Pape, devant 150 000 personnes, s'est adressé à la Vierge, d'abord pour les vocations, invitant les jeunes à ne pas avoir peur d'écouter l'invitation de l'Église et du Christ Seigneur et à la prier, qui « a été toute une réponse à l'appel du Seigneur », afin qu'« elle nous accompagne toujours à la suite de Jésus » et ensuite à confier à la Reine de la Paix son rôle magistral d'intercession « pour nous obtenir le miracle de la paix ».

    Une chose est déjà certaine : dans le vocabulaire de Léon XIV, avec son esprit évangélisateur, une place d'honneur est donnée à Jésus-Christ et à la Mère de Dieu, comme le démontrent ses armoiries papales, qui rappellent celles épiscopales, c'est-à-dire un bouclier divisé en diagonale en deux secteurs : en haut à gauche, sur fond bleu, est représenté un lys blanc, qui symbolise la pureté et la virginité, en référence immédiate à la Vierge. En bas à droite, sur un fond clair, est représenté le logo des Augustins : un cœur transpercé d'une flèche, placé au-dessus d'un livre, qui rappelle la conversion du Père et Docteur de l'Église, « Vulnerasti cor meum verbo tuo » (« Tu as transpercé mon cœur par ta parole »). Sous les symboles se trouve la devise, tirée de l'Exposition sur le Psaume 127 par saint Augustin lui-même, « In Illo Uno unum » (« En Celui qui est Un, nous sommes un »).

  • "Léon XIV, ou la rupture avec la confusion": l'éclairage de Jeanne Smits

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    Habemus papam ! Léon XIV, ou la rupture avec la confusion

    Léon XIV rupture confusion

    La première apparition du pape Léon XIV au balcon de Saint-Pierre, après la proclamation de l’Habemus papam, nous a d’abord convaincu d’une chose, presque surprenante : nous avons un pape ! Le cardinal Robert Prevost s’est coulé dans la fonction – une fonction restaurée – avec une gravité empreinte de bienveillance, habillé comme un pape, parlant comme un pape, et ouvrant son discours par ces mots qui renvoient immédiatement au Christ : « La paix soit avec vous. » Notre Seigneur n’a-t-il pas envoyé ses disciples en mission en leur enjoignant de dire, dans quelque maison qu’ils visitent : « La paix soit sur cette maison » ? Et ce sont les premiers mots que Jésus a prononcés – comme l’a aussitôt rappelé Léon XIV – lui, le Bon Pasteur après sa résurrection.

    Léon XIV a aussi rappelé que « l’humanité a besoin de Lui comme le pont qui lui permet d’être atteinte par Dieu et par son amour ». Lui, le Christ, le Dieu fait homme, est en effet en tant qu’homme « l’unique médiateur » entre Dieu et l’humanité. Il n’y en a pas d’autre. Il n’y a pas d’autre religion qui puisse ainsi relier l’homme à Dieu.

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