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Spiritualité - Page 24

  • "Dans le cœur de Jésus est exprimé le noyau essentiel du christianisme" (Benoît XVI)

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    CÉLÉBRATION DES VÊPRES
    DE LA SOLENNITÉ DU TRÈS SAINT CŒUR DE JÉSUS

    HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

    Basilique Vaticane
    Vendredi 19 juin 2009

    source

    Chers frères et sœurs,

    Dans l'antienne du Magnificat, nous chanterons d'ici peu:  "Le Seigneur nous a accueillis dans son cœur - Suscepit nos Dominus in sinum et cor suum". Dans l'Ancien Testament, il est question 26 fois du cœur de Dieu, considéré comme l'organe de sa volonté:  c'est par rapport au cœur de Dieu que l'homme est jugé. A cause de la douleur que son cœur éprouve pour les péchés de l'homme, Dieu décide le déluge, mais il s'émeut ensuite face à la faiblesse humaine et pardonne. Il y a ensuite un passage vétérotestamentaire dans lequel le thème du cœur de Dieu est exprimé de façon absolument claire:  c'est dans le chapitre 11 du livre du prophète Osée, où les premiers versets décrivent la dimension de l'amour avec lequel le Seigneur s'est adressé à Israël à l'aube de son histoire:  "Quand Israël était jeune, je l'aimais, et d'Egypte j'appelai mon fils" (v. 1). En vérité, à l'inlassable prédilection divine, Israël répond avec indifférence et même ingratitude. "Mais plus je les appelais - est obligé de constater le Seigneur - plus ils s'écartaient de moi" (v. 2). Toutefois, Il n'abandonne jamais Israël aux mains des ennemis, car "mon cœur - observe le Créateur de l'univers - en moi est bouleversé, toutes mes entrailles frémissent" (v. 8).

    Le cœur de Dieu frémit de compassion! Aujourd'hui, en la solennité du Très Saint Cœur de Jésus, l'Eglise offre à notre contemplation ce mystère, le mystère du cœur d'un Dieu qui s'émeut et reverse tout son amour sur l'humanité. Un amour mystérieux, qui dans les textes du Nouveau Testament, nous est révélé comme une passion incommensurable de Dieu pour l'homme. Il ne se rend pas face à l'ingratitude et pas même devant le refus du peuple qu'il a choisi; au contraire, avec une infinie miséricorde, il envoie dans le monde son Fils unique afin qu'il prenne sur lui le destin de l'amour détruit; afin que, vainquant le pouvoir du mal et de la mort, il puisse rendre la dignité de fils aux êtres humains devenus esclaves par le péché. Tout cela a un prix élevé:  le Fils unique du Père s'immole sur la croix:  "Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin" (cf. Jn 13, 1). Le symbole de cet amour qui va au-delà de la mort est son côté transpercé par une lance. A cet égard, le témoin oculaire, l'apôtre Jean, affirme:  "L'un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l'eau" (cf. Jn 19, 34). (...)

    Chers frères et sœurs, arrêtons-nous ensemble pour contempler le Cœur transpercé du Crucifié. Nous avons entendu à nouveau il y a peu, dans la brève lecture tirée de la Lettre de saint Paul aux Ephésiens, que "Dieu, riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts par suite de nos fautes, nous a fait revivre avec le Christ [...] avec lui Il nous a ressuscités et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus" (Ep 2, 4-6). Etre dans le Christ Jésus, c'est déjà être assis dans les Cieux. Dans le cœur de Jésus est exprimé le noyau essentiel du christianisme; dans le Christ nous a été révélée et donnée toute la nouveauté révolutionnaire de l'Evangile:  l'Amour qui nous sauve et nous fait vivre déjà dans l'éternité de Dieu. L'évangéliste Jean écrit:  "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle" (3, 16). Son cœur divin appelle alors notre cœur; il nous invite à sortir de nous-mêmes, à abandonner nos certitudes humaines pour placer notre confiance en Lui, et, suivant son exemple, à faire de nous-mêmes un don d'amour sans réserve. (...)

  • Les promesses du Sacré Coeur

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    images.jpgLes promesses de Notre-Seigneur à Sainte Marguerite-Marie

    En 1675, Notre-Seigneur déclare à sainte Marguerite-Marie Alacoque, religieuse de l’ordre de la Visitation, à Paray-le-Monial :
    « Voilà ce Coeur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour; et pour reconnaissance, je ne reçois de la plus grande partie que des ingratitudes, par les mépris, irrévérences, sacrilèges et froideurs qu’ils ont pour moi dans ce Sacrement d’amour. Mais, ce qui est encore plus rebutant, c’est que ce sont des coeurs qui me sont consacrés. C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Coeur, en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, communiant ce jour-là pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels ; et je te promets que mon Coeur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur ».

    Jésus lui apparaît de nombreuses fois, de 1673 à 1675. De ses entretiens avec Notre-Seigneur on extrait classiquement 12 promesses. Voici quelques extraits du message du Sacré-Coeur de Jésus à sainte Marguerite-Marie (cf. Vie et OEuvres de Sainte Marguerite-Marie, publication de la Visitation de Paray, 1920).

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  • Solennité du Sacré Coeur de Jésus

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    Solennité du Sacré-Cœur de Jésus (Source : Evangile au Quotidien)

    Le Christ révèle à sainte Marguerite-Marie Alacoque, le 27 décembre 1673, que « Mon divin Cœur est si passionné d'amour pour les hommes, et pour toi en particulier que, ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu'il les répande par ton moyen, et qu'il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre... »

    En juin 1675, Il s'adresse à elle en ces termes : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'il n'a rien épargné, jusqu'à s'épuiser et se consommer, pour leur témoigner son amour. 

    Je te demande que le premier vendredi d'après l'octave du Saint-Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en communiant ce jour là, et en lui faisant réparation d'honneur par une amende honorable, pour réparer les indignités qu'il a reçues pendant le temps qu'il a été exposé sur les autels.

    Je te promets aussi que mon Cœur se dilatera, pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur, et qui procureront qu'il lui soit rendu... 

    Fais savoir au fils ainé de mon Sacré-Cœur (le roi Louis XIV) que, comme sa naissance temporelle a été obtenue par la dévotion aux mérites de ma sainte enfance, de même il obtiendra sa naissance de gloire éternelle par sa consécration à mon Cœur adorable. Mon Cœur veut régner dans son palais, être peint sur ses étendards et gravé dans ses armes pour les rendre victorieuses de tous ses ennemis et de tous ceux de la sainte Église.

    Mon Père veut se servir du roi pour l'exécution de son dessein, qui est la construction d'un édifice public où serait placé le tableau de mon Cœur pour y recevoir les hommages de toute la France ».

    Il faudra attendre 1870 : la guerre éclate entre la France et l'Allemagne ; la défaite militaire française ne tarde pas, suivie de l'occupation d'une partie du pays par les troupes allemandes. Alexandre Legentil, député sous Louis-Philippe, et son beau-frère, Hubert Rohault de Fleury, font vœu de construire une église consacrée au Cœur du Christ, en réparation et pénitence pour les fautes commises par les Français : « Pour faire amende honorable de nos péchés et obtenir de l'infinie miséricorde du Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ le pardon de nos fautes, ainsi que les secours extraordinaires qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France, nous promettons de contribuer à l'érection, à Paris, d'un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. » Pendant la première guerre mondiale, en réponse à la demande adressée par sainte Marguerite Marie, en 1675, plus de douze millions de drapeaux et fanions français ornés du Sacré Cœur de Jésus furent portés par les soldats, les régiments, etc. En 1917, la République a interdit la consécration individuelle des soldats au Sacré Cœur et le port du Sacré Cœur. Dans une lettre aux pèlerins de Paray, en 1999, saint Jean Paul II « invite tous les fidèles à poursuivre avec piété leur dévotion au culte du Sacré-Cœur de Jésus, en l'adaptant à notre temps, pour qu'ils ne cessent d'accueillir ses insondables richesses, qu'ils y répondent avec joie en aimant Dieu et leurs frères, trouvant ainsi la paix, entrant dans une démarche de réconciliation et affermissant leur espérance de vivre un jour en plénitude auprès de Dieu, dans la compagnie de tous les saints. »

    Neuvaine au Cœur Sacré de Jésus

    Padre Pio disait chaque jour cette neuvaine pour tous ceux qui se recommandaient à ses prières :

    I - Ô Jésus, qui avez dit : « En vérité, je vous le dis, demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira ! » voici que je frappe, je cherche et je demande la grâce... 

    Pater, Ave, Gloria

    Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance et j'espère en vous.

    II - Ô Jésus, qui avez dit : « En vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon Nom, il vous l'accordera ! » voici qu'en votre Nom je demande la grâce...

    Pater, Ave, Gloria

    Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance et j'espère en vous.

    III - Ô Jésus, qui avez dit : « En vérité, je vous le dis, le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point ! » voici qu'en m'appuyant sur l'infaillibilité de vos saintes paroles je demande la grâce...

    Pater, Ave, Gloria

    Cœur Sacré de Jésus, j'ai confiance et j'espère en vous.

    Prière - Ô Cœur Sacré de Jésus, à qui il est impossible de ne pas avoir compassion des malheureux, ayez pitié de nous, pauvres pécheurs, et accordez-nous la grâce que nous vous demandons, par l'intercession du Cœur Immaculé de Marie, notre tendre Mère.

    Saint Joseph, père adoptif du Sacré-Cœur de Jésus, priez pour nous.

    Salve Regina

    Pour un approfondissement : >>> La dévotion au Sacré-Cœur

  • "La vraie mort est celle de l'âme : c'est d’elle que nous devons avoir peur !" (Léon XIV)

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    LÉON XIV

    AUDIENCE GÉNÉRALE

    Place Saint-Pierre
    Mercredi 25 juin 2025

    Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance. II. La vie de Jésus. Les guérisons 11. La femme hémorroïsse et la fille de Jaïre. « Ne crains pas, crois seulement. » (Mc 5,36) 

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Aujourd'hui encore, nous méditons sur les guérisons de Jésus comme signe d'espérance. En Lui, il y a une force que nous aussi nous pouvons expérimenter lorsque nous entrons en relation avec Sa Personne.

    Une maladie très répandue à notre époque est le mal de vivre : la réalité nous semble trop complexe, lourde, difficile à affronter. Et alors nous nous éteignons, nous nous endormons, avec l'illusion qu’au réveil, les choses seront différentes. Mais la réalité doit être affrontée et, avec Jésus, nous pouvons bien le faire. Parfois, nous nous sentons bloqués par le jugement de ceux qui prétendent mettre des étiquettes sur les autres.

    Il me semble que ces situations se retrouvent dans un passage de l'Évangile de Marc, où deux histoires s'entremêlent : celle d'une fillette de douze ans, malade dans son lit et à l’article de la mort ; et celle d'une femme, qui saigne depuis douze ans et cherche Jésus pour être guérie (cf. Mc 5, 21-43).

    Entre ces deux figures féminines, l'Evangéliste place le personnage du père de la jeune fille : il ne reste pas à la maison pour se plaindre de la maladie de sa fille, mais il sort et demande de l'aide. Bien qu'il soit le chef de la synagogue, il n'exige rien en raison de sa position sociale. Lorsqu'il faut attendre, il ne perd pas patience et attend. Et quand on vient lui dire que sa fille est morte et qu'il est inutile de déranger le Maître, il continue à avoir foi et à espérer.

    La conversation de ce père avec Jésus est interrompue par la femme hémorroïsse, qui réussit à s'approcher de Jésus et à toucher son manteau (v. 27). Cette femme, avec beaucoup de courage, a pris la décision qui a changé sa vie : tout le monde lui disait de rester à distance, de ne pas se faire voir. Ils l'avaient condamnée à rester cachée et isolée. Parfois, nous aussi, nous sommes victimes du jugement des autres, qui prétendent nous revêtir d'un habit qui n'est pas le nôtre. Et alors, nous sommes malades et nous ne réussissons pas à en sortir.

    Cette femme prend le chemin du salut quand germe en elle la foi que Jésus peut la guérir : elle trouve alors la force de sortir et d’aller à sa recherche. Elle veut arriver au moins à toucher son vêtement.

    Il y avait une grande foule autour de Jésus, tant de gens le touchaient, mais rien ne leur arrivait. Au contraire, lorsque cette femme touche Jésus, elle est guérie. Où se trouve la différence ? Commentant ce point du texte, Saint Augustin dit - au nom de Jésus - : « Les foules se pressent autour de moi, mais la foi me touche » (Sermon 243, 2, 2). C'est ainsi : chaque fois que nous faisons un acte de foi adressé à Jésus, un contact s'établit avec Lui et immédiatement jaillit de Lui sa grâce. Parfois, nous ne nous en rendons pas compte, mais d'une manière secrète et réelle, la grâce nous atteint et, de l'intérieur, transforme lentement la vie.

    Peut-être qu'aujourd'hui encore, beaucoup de gens s'approchent de Jésus de manière superficielle, sans vraiment croire en sa puissance. Nous piétinons la superficie de nos églises, mais le cœur est peut-être ailleurs ! Cette femme, silencieuse et anonyme, surmonte ses peurs en touchant le cœur de Jésus avec ses mains considérées comme impures à cause de sa maladie. Et immédiatement, elle se sent guérie. Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix » (Mc 5,34).

    Pendant ce temps, on apporte au père la nouvelle de la mort de sa fille. Jésus lui dit : « Ne crains pas, crois seulement. » (v. 36). Il se rend ensuite dans sa maison et, voyant que tout le monde pleure et crie, il dit : « L'enfant n'est pas morte, elle dort » (v. 39). Il entre alors dans la chambre où était couchée la jeune fille, la prend par la main et lui dit : «Talità kum», "Jeune fille, lève-toi". La jeune fille se lève et se met à marcher (cf. v. 41-42). Ce geste de Jésus nous montre qu'il ne guérit pas seulement de toute maladie, mais qu'il réveille aussi de la mort. Pour Dieu, qui est Vie éternelle, la mort du corps est comme un sommeil. La vraie mort est celle de l'âme : c'est d’elle que nous devons avoir peur !

    Un dernier détail : Jésus, après avoir resuscité l'enfant, dit aux parents de lui donner à manger (cf. v. 43). Voilà un autre signe très concret de la proximité de Jésus avec notre humanité. Mais nous pouvons aussi le comprendre dans un sens plus profond et nous demander : lorsque nos enfants sont en crise et ont besoin d'une nourriture spirituelle, savons-nous la leur donner ? Et comment pouvons-nous le faire si nous ne nous nourrissons pas nous-mêmes de l'Évangile ?

    Chers frères et sœurs, dans la vie, il y a des moments de déception et de découragement, et il y a mème l'expérience de la mort. Apprenons de cette femme, de ce père : allons à Jésus : Lui il peut nous guérir, il peut nous faire renaître. Jésus est notre espérance !

  • Il y a 50 ans, saint Josémaria décédait à Rome

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    Du site de l'Opus Dei :

    26 juin 1975 : cinquante ans après

    Il y a 50 ans, saint Josémaria décédait à Rome. Nous proposons une sélection de documents pour commémorer le jour de son départ vers le ciel. Depuis lors, une nouvelle étape a commencé dans l'Opus Dei, où sa vie et son message ont inspiré des milliers de chrétiens déterminés à sanctifier leur quotidien. Il rêvait que cette lumière de Dieu devienne une « grande catéchèse », transmise par la force de l'amitié.

    https://opusdei.org/fr/saint-josemaria/

  • Le célibat des prêtres, un charisme à reconnaître, à protéger et à éduquer, selon Léon XIV

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    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV 
    AUX SÉMINARISTES DES DIOCESES DES TROIS VÉNÈTIES

    Largo Giovanni Paolo II 
    mercredi 25 juin 2025

    Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Que la paix soit avec vous !

    Chers frères dans l’épiscopat,
    chers formateurs et séminaristes des diocèses de la Tri-Vénétie,

    Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer à l'occasion du pèlerinage jubilaire. Je crois que vous  étiez tous présents hier ; c'est donc la deuxième occasion. Votre terre possède de profondes racines chrétiennes, qui nous ramènent à l'antique Église d'Aquilée. Dans cette mémoire de foi et de spiritualité, resplendit le témoignage de nombreux martyrs et saints pasteurs. Nous nous souvenons de l'évêque Cromazio ; de Girolamo et Rufino, exemplaires dans l'étude et la vie ascétique ; ainsi que des bienheureux Tullio Maruzzo et Giovanni Schiavo, missionnaires qui ont répandu l'Évangile auprès de différents peuples, langues et cultures.

    Aujourd'hui, il nous appartient de poursuivre ce travail passionnant. Vous, séminaristes, êtes particulièrement appelés à vous insérer dans cette riche histoire de grâce, à la préserver et à la renouveler à la suite du Seigneur. Ne vous découragez pas si parfois le chemin qui s'offre à vous devient difficile. Comme le disait le bienheureux  Jean-Paul Ier au clergé de Rome , exercez-vous à la discipline d'un « effort continu, long et difficile. Même les anges vus en songe par Jacob ne volaient pas, mais faisaient un pas à la fois ; imaginez-nous, pauvres hommes sans ailes » ( Discours au clergé romain , 7 septembre 1978). Ainsi parlait un pasteur en qui resplendissaient les plus belles vertus de votre peuple : en lui, vous avez un véritable modèle de vie sacerdotale.

    Je voudrais aussi rappeler un passage de la conversion de saint Augustin, tel qu'il nous le raconte lui-même dans ses  Confessions. D'un côté, il était impatient de se décider pour le Christ, de l'autre, il était retenu par les scrupules et les tentations. Profondément troublé, il se retira un jour pour méditer dans le jardin de sa maison ; là, la vertu de continence lui apparut personnifiée, lui disant : « Pourquoi te tiens-tu à toi-même – et ne te tiens-tu pas à toi-même ? Jette-toi en Dieu sans crainte. Il ne reculera pas et ne te fera pas tomber. Jette-toi en paix, il t'accueillera et te guérira » ( Conf.  VIII, 27).

    En tant que père, je vous répète ces paroles, qui firent tant de bien au cœur inquiet d'Augustin : elles ne valent pas seulement pour le célibat, charisme à reconnaître, à protéger et à éduquer, mais elles peuvent guider tout votre chemin de discernement et de formation au ministère ordonné. Ces paroles vous invitent en particulier à une confiance sans limite dans le Seigneur, le Seigneur qui vous a appelés, renonçant à prétendre vous suffire à vous-mêmes ou à tout accomplir seuls. Et cela vaut non seulement pour les années de séminaire, mais pour toute votre vie : à chaque instant, surtout dans les moments de désolation ou même de péché, répétez-vous les paroles du psalmiste : « Je m'abandonne à la fidélité de Dieu, maintenant et pour toujours » ( Ps  51, 10). La Parole de Dieu et les Sacrements sont des sources pérennes, où vous pouvez toujours puiser une nouvelle vie pour votre vie spirituelle et votre engagement pastoral.

    Ne vous considérez pas comme  seuls , ni comme isolés .  Sans aucun doute – comme l'affirme la  Ratio fundamentalis  – chacun de vous « est acteur de sa propre formation et appelé à un chemin de croissance constante dans les domaines humain, spirituel, intellectuel et pastoral » (Congrégation pour le Clergé,  Le don de la vocation sacerdotale , n. 130) ; mais  acteur  ne signifie pas  soliste ! Je vous invite donc à toujours cultiver la communion, avant tout avec vos compagnons de séminaire. Ayez pleinement confiance en vos formateurs, sans réticence ni duplicité. Et vous, formateurs, soyez de bons compagnons de route pour les séminaristes qui vous sont confiés : offrez-leur l'humble témoignage de votre vie et de votre foi ; accompagnez-les avec une affection sincère. Sachez que vous êtes tous soutenus par l'Église, en premier lieu par la personne de l'évêque.

    Enfin, le plus important : gardez le regard fixé sur Jésus (cf.  He  12, 2), en cultivant une relation d’amitié avec lui. À ce propos, le prêtre anglais Robert Hugh Benson (1871-1914) écrivait après sa conversion au catholicisme : « S’il est une chose qui ne laisse aucun doute dans l’Évangile, c’est précisément celle-ci : Jésus-Christ veut être notre ami. […] Le secret qui a fait les saints est tout entier ici : la conscience de l’amitié de Jésus-Christ » ( L’amitié du Christ , Milan 2024, 17). Il demande, comme l’écrit le pape François dans l’encyclique  Dilexit nos ,  « de ne pas avoir honte de reconnaître son amitié avec le Seigneur. Il vous demande d’avoir le courage de dire aux autres que c’est une bonne chose pour vous de l’avoir rencontré » ( n. 211 ). Rencontrer Jésus, en effet, sauve notre vie et nous donne la force et la joie de communiquer l’Évangile à tous.

    Très chers, merci pour cette visite. Bon voyage ! Que la Madone vous accompagne toujours, et que je vous bénisse. Merci !

    [Récitation du Notre Père]

    [Bénédiction]

    Bonne journée ! Merci beaucoup et bon cheminement de foi !

  • Beauraing, 28-29 juin : Pèlerinage des Sacrés Coeurs de Jésus et Marie

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    https://pelesacrescoeurs.be/

  • Une déclaration audacieuse du cardinal Zen lors de la messe de la Fête-Dieu célébrée en latin envoie plusieurs messages depuis Hong Kong

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    De Matthew McDonald sur le NCR :

    Une déclaration audacieuse du cardinal Zen lors de la messe de la Fête-Dieu célébrée en latin envoie de multiples messages depuis Hong Kong

    Le cardinal retraité de Hong Kong a dirigé une procession eucharistique après avoir célébré une messe en latin le 22 juin.

    Le cardinal Joseph Zen dirige une procession eucharistique à Hong Kong après avoir célébré la messe latine le 22 juin.
    Le cardinal Joseph Zen dirige une procession eucharistique à Hong Kong après avoir célébré la messe latine le 22 juin. (photo : @Joseph Zen (@CardJosephZen) · X)

    Le cardinal Joseph Zen Ze-Kiun savait exactement ce qu'il faisait lorsqu'il a publié en ligne une photo de lui-même dirigeant une procession eucharistique après avoir dit une messe traditionnelle en latin à Hong Kong, et il envoie plusieurs messages avec cette photo, a déclaré un de ses amis au Register.

    Parmi les destinataires prévus figurent les catholiques du diocèse de Hong Kong et le pape Léon XIV, qui n'a pas encore fait connaître ses intentions concernant la messe latine, a déclaré Mark Simon, qui connaît le cardinal Zen depuis 1996.

    « Il parle à ses fidèles, leur faisant savoir qu'il est toujours là. Et il est, bien sûr, favorable à la messe en latin », a déclaré Simon par téléphone. « Il le dit », dit Simon, faisant référence à la messe latine, « et en le disant, il fait savoir à Léon où il en est. »

    Simon, un Américain, dirige des entreprises appartenant à Jimmy Lai, un catholique partisan de la démocratie à Hong Kong, emprisonné par les autorités locales depuis décembre 2020. Lai est un ami et un partisan du cardinal Zen.

    Le pape François a cherché à restreindre la messe latine, notamment par sa lettre apostolique Traditionis Custodes de juillet 2021 , « afin de poursuivre toujours plus la recherche constante de la communion ecclésiale », selon les termes du document. Le pape Léon XIV, élu le 8 mai, n'a pas encore fait connaître ses intentions concernant la messe latine traditionnelle.

    À l'occasion du dimanche du Corpus Christi, le cardinal Zen, 93 ans, évêque à la retraite de Hong Kong, a publié une photo de lui tenant un ostensoir contenant une hostie consacrée sous un parasol, ainsi qu'un texte de quatre paragraphes en cantonais et en anglais décrivant une procession eucharistique dans une église paroissiale de Hong Kong après une messe célébrée en latin.

    « Après avoir célébré la messe tridentine (forme extraordinaire du rite romain) à la paroisse Marie Auxiliatrice de Hong Kong, j'ai dirigé une procession eucharistique, apportant la Sainte Eucharistie hors de l'église et à travers les rues du campus », a écrit le cardinal Zen dans le message sur les réseaux sociaux dimanche, avec des parenthèses dans l'original.

    Dimanche était la solennité du Très Saint Corps et Sang du Christ, traditionnellement connue sous le nom de Corpus Christi, qui est le jour le plus courant de l'année pour les processions eucharistiques.

    « Jésus est véritablement Emmanuel – Dieu avec nous. Il désire tant être avec nous qu’il nous a laissé ce merveilleux Sacrement, s’offrant sous l’apparence du pain et du vin pour que nous le mangions et le buvions. La nourriture que nous mangeons devient partie intégrante de notre corps, mais lorsque nous recevons Jésus, nous devenons son Corps », a écrit le cardinal Zen.

    Simon a déclaré au Register qu'il n'était pas un porte-parole du cardinal Zen et qu'il ne lui avait pas parlé récemment. Mais il a également déclaré que le cardinal Zen envoie des messages précis avec ses actions publiques. « Il fait ça – la raison pour laquelle vous m'appelez est exactement la raison pour laquelle il fait ça », a déclaré Simon à un journaliste du Register. « Il est très doué en relations publiques. » « Il sait qu'ils ne seront pas contents », a déclaré Simon, faisant référence aux responsables du gouvernement communiste chinois.

    Le cardinal Zen a été arrêté en mai 2022 à Hong Kong, accusé de collusion avec des forces étrangères, et bien qu'il ne soit pas en prison actuellement, il reste sous la surveillance des autorités locales. « Aucune autre figure pro-démocratie ne s'affiche en public. Mais Zen est celui qui a la hache au-dessus de la tête. Ils pourraient l'arrêter et le mettre en prison », a déclaré Simon.

    David Alton, membre de la Chambre des Lords britannique et catholique, a qualifié le cardinal Zen de « chef religieux exceptionnel de notre époque — refusant d’abandonner son peuple et refusant de se conformer aux exigences du Parti communiste chinois », dans un message publié sur les réseaux sociaux .

    Simon a déclaré qu'il ne croyait pas que le cardinal essayait de provoquer le gouvernement, mais qu'il envoyait plutôt un message de solidarité à ses coreligionnaires catholiques qui essayent de rester fidèles à Rome sans se soumettre à l'Association catholique patriotique chinoise, une organisation sanctionnée par le gouvernement et associée au Parti communiste, qui, selon de nombreux catholiques, souille l'Église « non officielle ». « J'ai l'impression qu'avec la messe latine, il montre le drapeau d'une Église indépendante de l'Église patriotique », a déclaré Simon.

    Dans sa publication sur les réseaux sociaux dimanche, le cardinal Zen n'a fait aucune déclaration sur la politique laïque ni aucune déclaration ouverte sur les questions de politique de l'Église, mais s'est plutôt concentré sur l'Eucharistie. « Nous célébrons la solennité du Corpus Christi, une fête que l'Église a instituée précisément pour que les fidèles puissent permettre à Dieu d'entrer plus profondément dans leur vie quotidienne à travers la Sainte Eucharistie », a écrit le cardinal Zen.

    Plus loin dans son message, il a déclaré : « Parfois, nous disons : “Ne laissons pas Jésus seul dans le tabernacle.” Bien sûr, c’est une façon figurée de parler. Lorsque Jésus a révélé son Sacré-Cœur, il a dit : “Ce cœur a tant aimé les hommes, et pourtant il est si peu aimé en retour.” » « Comme s'il avait besoin de notre consolation », a ajouté le cardinal Zen. « En vérité, ce n'est pas Jésus qui a besoin de nous, mais il sait que nous avons besoin de lui. Oublier Jésus est notre plus grande perte. »

  • La nativité de saint Jean-Baptiste

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    la nativité de Jean-Baptiste par Ghirlandaio (Santa Maria Novella, Florence)

    Méditation et historique (missel.free.fr)

    L'Église célèbre la naissance du Sauveur au solstice d'hiver et celle de Jean-Baptiste au solstice d'été. Ces deux fêtes, séparées l'une de l'autre par un intervalle de six mois, appartiennent au cycle de l'Incarnation ; elles sont, par leur objet, dans une mutuelle dépendance ; à cause de ces relations, on peut leur donner le même titre, c'est en latin : nativitas, naissance ; natalis dies,Noël.

    Pourquoi célébrer la naissance de Jean-Baptiste, se demande saint Augustin, dans un sermon qui se lit à l'office nocturne ? La célébration de l'entrée de Jésus-Christ dans ce monde s'explique fort bien ; mais les hommes - et Jean-Baptiste en est un - sont d'une condition différente ; s'ils deviennent des saints, leur fête est plutôt celle de leur mort : leur labeur est consommé, leurs mérites sont acquis ; après avoir remporté la victoire sur le monde, ils inaugurent une vie nouvelle qui durera toute l'éternité. Saint Jean-Baptiste est le seul à qui soit réservé cet honneur ; et cela dès le cinquième siècle, car la nativité de la Vierge Marie ne fut instituée que beaucoup plus tard. Ce privilège est fondé sur ce fait que Jean a été sanctifié dès le sein de sa mère Élisabeth, quand elle reçut la visite de Marie sa cousine ; il se trouva délivré du péché originel ; sa naissance fut sainte, on peut donc la célébrer. C'est un homme à part, il n'est inférieur à personne, non surrexit inter natos mulierum major Jobanne Baptista. L'ange Gabriel vint annoncer sa naissance, son nom et sa mission, nous dit saint Maxime, dans une leçon de l'octave ; sa naissance merveilleuse a été suivie d'une existence admirable, qu'un glorieux trépas a couronnée ; l'Esprit Saint l'a prophétisé, un ange l'a annoncé, le Seigneur a célébré ses louanges, la gloire éternelle d'une sainte mort l'a consacré. Pour ces motifs, l'Église du Christ se réjouit dans tout l'univers de la naissance du témoin qui signala aux mortels la présence de celui par lequel leur arrivent les joies de l'éternité.

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  • La nativité de saint Jean-Baptiste

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    saint_jean_baptiste.jpgDe Benoît XVI, cette catéchèse sur saint Jean-Baptiste

    ... la vénération de saint Jean-Baptiste est ancienne et profonde. Dans les évangiles, son rôle par rapport à Jésus apparaît très nettement. Saint Luc, en particulier, raconte sa naissance, sa vie dans le désert, sa prédication, et saint Marc nous parle de sa mort dramatique. Jean-Baptiste initie sa prédication sous l’empereur Tibère, en 27-28 après Jésus-Christ, et l’invitation très claire qu’il adresse à la foule accourue pour l’écouter est de préparer le chemin pour accueillir le Seigneur, de rendre droits les sentiers tordus de sa propre vie à travers une conversion du cœur radicale (cf. Luc 3, 4). Pourtant le Baptiste ne se limite pas à prêcher la pénitence et la conversion mais, en reconnaissant que Jésus est « l’Agneau de Dieu » venu pour enlever le péché du monde (Jean 1, 29), il a la profonde humilité de montrer en Jésus le véritable Envoyé de Dieu, en se mettant de côté pour que le Christ puisse grandir, être écouté et suivi. Dans un acte ultime, le Baptiste témoigne par son sang de sa fidélité aux commandements de Dieu, sans céder ni reculer, en accomplissant jusqu’au bout sa mission. Dans ses homélies, saint Bède, moine du IXème siècle, dit ceci : Saint Jean a donné sa vie pour [le Christ], même si on ne lui a pas ordonné de renier Jésus Christ, on lui a ordonné de taire la vérité (cf. Homélies 23 : CCL 122, 354). Et il n’a pas tu la vérité et c’est ainsi qu’il est mort pour le Christ qui est la Vérité. C’est justement par amour de la vérité qu’il ne s’est pas abaissé en se compromettant et qu’il n’a pas eu peur d’adresser des paroles fortes à celui qui s’était éloigné des voies de Dieu.

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  • Homélie pour la nativité de saint Jean-Baptiste

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    Joseph-Marie Verlinde, Homélie en la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste, vendredi 24 juin 2011, homelies.fr.

    L’Eglise ne célèbre que trois naissances : celle du Fils de Dieu, celle de sa mère, et celle de Jean-Baptiste. La nativité de ce dernier fut même célébrée bien avant celle de la Vierge Marie : elle est attestée dès le IVe s.

    De tous les autres saints nous retenons uniquement le jour de leur naissance à la vie définitive au moment du grand passage de ce monde à l’autre. L’exception faite pour saint Jean se fonde sur la parole insistante de l’Ange annonçant la destinée extraordinaire de cet enfant (Lc 1, 13-17), et surtout sur la grâce de sanctification reçue dès le sein de sa mère, lors de la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth (Lc 1, 39-56). Puisque l’enfant fut purifié du péché originel et oint de l’Esprit de sainteté, il est légitime de fêter sa naissance comme la célébration de l’entrée d’un saint dans notre monde.

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  • "Notre nature affamée porte la marque d’une indigence qui est comblée par la grâce de l’Eucharistie" (Léon XIV)

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    SOLENNITÉ DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST
    SAINTE MESSE, PROCESSION ET BÉNÉDICTION EUCHARISTIQUE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Jean-de-Latran
    Dimanche 22 juin 2025

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    Chers frères et sœurs, qu’il est beau d’être avec Jésus ! L’Évangile qui vient d’être proclamé en témoigne lorsqu’il raconte que les foules restaient des heures et des heures avec lui à l’écouter parler du Royaume de Dieu et guérir les malades (cf. Lc 9, 11). La compassion de Jésus pour ceux qui souffrent manifeste la proximité aimante de Dieu, qui vient dans le monde pour nous sauver. Quand Dieu règne, l’homme est libéré de tout mal. Cependant, même pour ceux qui reçoivent la bonne nouvelle de Jésus, l’heure de l’épreuve vient. Dans ce lieu désert, où les foules ont écouté le Maître, le soir tombe et il n’y a rien à manger (cf. v. 12). La faim du peuple et le coucher du soleil sont des signes de la finitude qui pèse sur le monde, sur chaque créature : le jour s’achève, tout comme la vie des hommes. C’est à cette heure, dans l’indigence, la misère et des ténèbres, que Jésus reste parmi nous.

    Au moment même où le soleil décline et où la faim grandit, alors que les apôtres eux-mêmes demandent de renvoyer la foule, le Christ nous surprend par sa miséricorde. Il a de la compassion pour le peuple affamé et invite ses disciples à prendre soin de lui : la faim n’est pas un besoin qui n’a rien à voir avec l’annonce du Royaume et le témoignage du salut. Au contraire, cette faim concerne notre relation avec Dieu. Cinq pains et deux poissons ne semblent toutefois pas suffisants pour nourrir le peuple : apparemment raisonnables, les calculs des disciples révèlent au contraire leur faible foi. Car, en réalité, avec Jésus, nous avons tout ce qu’il faut pour donner force et sens à notre vie.

    À cet appel de la faim, en effet, il répond par le signe du partage : il lève les yeux, dit la bénédiction, rompt le pain et donne à manger à tous ceux qui sont présents (cf. v. 16). Les gestes du Seigneur n’inaugurent pas un rituel magique complexe, mais témoignent avec simplicité de la reconnaissance envers le Père, de la prière filiale du Christ et de la communion fraternelle que soutient l’Esprit Saint. Pour multiplier les pains et les poissons, Jésus divise ceux qui sont là : ainsi, ils suffisent pour tous, voire ils débordent. Après avoir mangé – et mangé à satiété –, ils emportèrent douze paniers (cf. v. 17).

    Telle est la logique qui sauve le peuple affamé : Jésus agit selon le style de Dieu, en enseignant à faire de même. Aujourd’hui, en lieu et place des foules mentionnées dans l’Évangile, il y a des peuples entiers, humiliés par la cupidité des autres plus encore que par leur propre faim. Face à la misère de beaucoup, le cumul des richesses par quelques-uns est signe d’une arrogance indifférente, qui engendre la souffrance et l’injustice. Au lieu de partager, l’opulence gaspille les fruits de la terre et du travail de l’homme. Particulièrement, en cette année jubilaire, l’exemple du Seigneur reste pour nous un critère urgent d’action et de service : partager le pain, pour multiplier l’espérance, c’est proclamer l’avènement du Royaume de Dieu.

    En nourrissant les foules, Jésus annonce en effet, qu’il sauvera tout le monde de la mort. Tel est le mystère de la foi que nous célébrons dans le sacrement de l’Eucharistie. De même que la faim est un signe de notre pauvreté extrême, ainsi rompre le pain est un signe du don divin du salut.

    Mes très chers amis, le Christ est la réponse de Dieu à la faim de l’homme, car son corps est le pain de la vie éternelle : prenez et mangez-en tous ! L’invitation de Jésus embrasse notre expérience quotidienne : pour vivre, nous avons besoin de nous nourrir de la vie, en la prenant aux plantes et aux animaux. Pourtant, manger quelque chose de mort nous rappelle que nous aussi, malgré ce que nous mangeons, nous mourrons. En revanche, lorsque nous nous nourrissons de Jésus, pain vivant et vrai, nous vivons pour Lui. En s’offrant tout entier, le Crucifié Ressuscité se donne à nous qui découvrons ainsi que nous sommes faits pour nous nourrir de Dieu. Notre nature affamée porte la marque d’une indigence qui est comblée par la grâce de l’Eucharistie. Comme l’écrit saint Augustin, le Christ est vraiment « panis qui reficit, et non deficit panis qui sumi potest, consumi non potest » (Sermo 130, 2) : un pain qui nourrit et ne manque pas ; un pain que l’on peut manger mais qui ne s’épuise pas. L’Eucharistie, en effet, est la présence véritable, réelle et substantielle du Sauveur (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 1413), qui transforme le pain en Lui-même, pour nous transformer en Lui. Vivant et vivifiant, le Corpus Domini fait de nous, c’est-à-dire de l’Église elle-même, le corps du Seigneur.

    C’est pourquoi, suivant les paroles de l’apôtre Paul (cf. 1 Co 10, 17), le Concile Vatican II enseigne que « par le sacrement du pain eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui, dans le Christ, forment un seul corps. À cette union avec le Christ, lumière du monde, de qui nous procédons, par qui nous vivons, vers qui nous tendons, tous les hommes sont appelés » (Const. dogm. Lumen gentium, n. 3). La procession que nous allons bientôt commencer est le signe de ce cheminement. Ensemble, pasteurs et troupeau, nous nous nourrissons du Très Saint Sacrement, nous l’adorons et nous le portons dans les rues. Ce faisant, nous le présentons au regard, à la conscience, au cœur des personnes. Au cœur de ceux qui croient, pour qu’ils croient plus fermement ; au cœur de ceux qui ne croient pas, pour qu’ils s’interrogent sur la faim que nous avons dans l’âme et sur le pain qui peut la rassasier.

    Restaurés par la nourriture que Dieu nous donne, nous portons Jésus dans le cœur de tous, lui qui implique tout le monde dans l’œuvre du salut, invitant chacun à participer à sa table. Heureux les invités qui deviennent témoins de cet amour !