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Spiritualité - Page 20

  • Fêtée aujourd'hui : sainte Marie-Madeleine

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    van_der_weyden_marie_madeleine_lisant.jpgMais qui était cette sainte au sujet de laquelle on a écrit tout et n'importe quoi ?

    (ci-contre : détail de Roger van der Weyden (XVe s.) représentant Marie-Madeleine lisant)

    "... Ce que dit la Bible : Marie Madeleine est une des femmes qui accompagnent Jésus, et dont certains noms sont donnés dans l’évangile (Marthe et Marie : Lc 10, 38-42 ; Jeanne, Marie de Magdala, Suzanne : Lc 8, 1-3). Marie Madeleine se montre profondément attachée au Christ, auquel elle donne le titre solennel de « Rabbouni », lorsqu’elle le rencontre après la résurrection (cf. Jn 20, 16). Jamais les évangiles ne laissent supposer qu’il existe une relation amoureuse entre Jésus et Marie Madeleine. Dans le Nouveau Testament, il est dit clairement, en revanche, que le Christ est l’époux de l’Église, exactement dans le même sens que, dans l’Ancien Testament, Yahvé se présentait comme l’époux de son peuple Israël.

    Quant à Marie Madeleine, les évangiles disent d’elle que Jésus en avait chassé « sept démons » (cf. Mc 16, 9 ; Lc 8, 1-3). Une longue tradition l’a associée à la pécheresse qui oignit de parfum les pieds de Jésus (cf. Lc 7, 36-50), et à Marie, sœur de Marthe et Lazare (cf. Lc 10, 39 ; Jn 11, 1-45 et 12, 1-8). De nos jours, l’identité entre ces trois personnes (Marie de Magdala, Marie, sœur de Marte et Lazare, et la pécheresse pardonnée et aimante) n’est plus considérée comme probable par de nombreux spécialistes.

    Ce que dit l’Église : l’Église n’a d’autre raison d’être que de transmettre fidèlement la foi des Apôtres et la gràce de Jésus-Christ. Elle ne veut rien ajouter ou retrancher du témoignage des Apôtres sur le Christ. C’est sur cette base qu’elle affirme que Jésus n’a jamais pris femme. À partir de ce fait, et de ce qu’en dit l’Ecriture, l’Église approfondit sa compréhension du mystère de Dieu et de son dessein de salut. Dans cette perspective, le fait que le Christ n’ait pas été marié permet à l’Église, Peuple de Dieu, de se reconnaître comme l’épouse du Christ.

    En Marie Madeleine, la tradition chrétienne a toujours reconnu une figure insigne du repentir, un modèle de l’amour confiant du pécheur pardonné par le Christ, un exemple de vie contemplative. Loin de dévaluer Marie Madeleine, l’Église l’honore comme sainte Marie Madeleine, et de nombreux sanctuaires lui sont dédiés (comme la basilique de Vézelay). Il n’existe aucune trace de la prétendue lignée royale de Marie Madeleine. Pour les chrétiens, la noblesse des origines n’est rien : c’est l’accueil de la grâce et du pardon de Dieu qui fait la grandeur du chrétien. Le Royaume des Cieux, a dit Jésus, est pour les pauvres, les enfants, et ceux qui leurs ressemblent. «  Les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers » (Mt 20, 16)." (source)

  • Saint Laurent de Brindisi (21 juillet)

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    Lors de l'audience générale du 23 mars 2011, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Laurent de Brindisi (source) :

    Parrocchia San Lorenzo da Brindisi - Brindisi - Sant'Elia

    Chers frères et sœurs,

    Je me souviens encore avec joie de l’accueil festif qui m’a été réservé en 2008 à Brindisi, la ville où, en 1559, naquit un éminent docteur de l’Eglise, saint Laurent de Brindisi, nom que Giulio Cesare Rossi prit en entrant dans l’Ordre des capucins. Dès son enfance, il fut attiré par la famille de saint François d’Assise. En effet, orphelin de père à l’âge de sept ans, il fut confié par sa mère aux soins des frères conventuels de sa ville. Quelques années plus tard, toutefois, il s’installa avec sa mère à Venise, et c’est précisément en Vénétie qu’il connut les capucins qui, à cette époque, s’étaient placés généreusement au service de l’Eglise tout entière, pour approfondir la grande réforme spirituelle promue par le Concile de Trente. En 1575, Laurent, à travers la profession religieuse, devint frère capucin, et en 1582, fut ordonné prêtre. Dès l’époque de ses études ecclésiastiques, il révéla les éminentes qualités intellectuelles dont il était doté. Il apprit facilement les langues anciennes, comme le grec, l’hébreu et le syriaque, et modernes, comme le français et l’allemand, qui s’ajoutaient à sa connaissance de la langue italienne et de la langue latine, à l’époque couramment parlée par tous les ecclésiastiques et hommes de culture.

    Grâce à la connaissance de tant de langues, Laurent put accomplir un intense apostolat auprès de diverses catégories de personnes. Prédicateur efficace, il connaissait de façon si profonde non seulement la Bible, mais également la littérature rabbinique, que les rabbins eux-mêmes en étaient stupéfaits et admiratifs, manifestant à son égard estime et respect. Théologien expert de l’Ecriture Sainte et des Pères de l’Eglise, il était en mesure d’illustrer de façon exemplaire la doctrine catholique également aux chrétiens qui, surtout en Allemagne, avaient adhéré à la Réforme. A travers une présentation claire et douce, il montrait le fondement biblique et patristique de tous les articles de la foi mis en discussion par Martin Luther. Parmi ceux-ci, le primat de saint Pierre et de ses successeurs, l’origine divine de l’épiscopat, la justification comme transformation intérieure de l’homme, la nécessité des bonnes œuvres pour le salut. Le succès dont Laurent bénéficia nous aide à comprendre qu’aujourd’hui aussi, en poursuivant avec tant d’espérance le dialogue œcuménique, la confrontation avec la Sainte Ecriture, lue dans la Tradition de l’Eglise, constitue un élément incontournable et d’une importance fondamentale, comme j’ai voulu le rappeler dans l’Exhortation apostolique Verbum Domini (n. 46).

    Même les fidèles les plus simples, dépourvus d’une grande culture, tirèrent profit de la parole convaincante de Laurent, qui s’adressait aux personnes humbles pour rappeler à tous la cohérence de leur vie avec la foi professée. Cela a été un grand mérite des capucins et d’autres ordres religieux, qui, aux XVI° et XVII° siècles, contribuèrent au renouveau de la vie chrétienne en pénétrant en profondeur dans la société à travers leur témoignage de vie et leur enseignement. Aujourd’hui aussi, la nouvelle évangélisation a besoin d’apôtres bien préparés, zélés et courageux, afin que la lumière et la beauté de l’Evangile prévalent sur les orientations culturelles du relativisme éthique et de l’indifférence religieuse, et transforment les diverses façons de penser et d’agir en un authentique humanisme chrétien. Il est surprenant que saint Laurent de Brindisi ait pu accomplir de façon ininterrompue cette activité de prédicateur apprécié et inlassable dans de nombreuses villes d’Italie et dans divers pays, alors qu’il occupait d’autres charges lourdes et de grandes responsabilités. Au sein de l’Ordre des capucins, en effet, il fut professeur de théologie, maître des novices, plusieurs fois ministre provincial et définiteur général, et enfin ministre général de 1602 à 1605.

    Parmi tant de travaux, Laurent cultiva une vie spirituelle d’une ferveur exceptionnelle, consacrant beaucoup de temps à la prière et, de manière particulière, à la célébration de la Messe, qu’il prolongeait souvent pendant des heures, absorbé et ému par le mémorial de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Seigneur. A l’école des saints, chaque prêtre, comme cela a souvent été souligné au cours de la récente Année sacerdotale, peut éviter le danger de l’activisme, c’est-à-dire d’agir en oubliant les motivations profondes de son ministère, seulement s’il prend soin de sa propre vie intérieure. En s’adressant aux prêtres et aux séminaristes dans la cathédrale de Brindisi, la ville natale de saint Laurent, j’ai rappelé que «le moment de la prière est le plus important dans la vie du prêtre, celui où la grâce divine agit avec le plus d’efficacité, en donnant sa fécondité au ministère. Prier est le premier service à rendre à la communauté. Les temps de prière doivent donc avoir une véritable priorité dans notre vie... Si l’on n’est pas intérieurement en communion avec Dieu, on ne peut rien donner non plus aux autres. Dieu est donc la première priorité. Nous devons toujours réserver le temps nécessaire pour être en communion de prière avec notre Seigneur». Du reste, avec l’ardeur incomparable de son style, Laurent exhorte chacun, et pas seulement les prêtres, à cultiver la vie de prière car au moyen de celle-ci nous parlons à Dieu et Dieu nous parle: «Oh, si nous considérions cette réalité! — s’exclame-t-il — C’est-à-dire que Dieu est vraiment présent à nous quand nous lui parlons en priant; qu’il écoute vraiment notre prière, même si nous prions seulement avec le cœur et avec l’esprit. Et que non seulement il est présent et nous écoute, mais qu’il peut même et qu’il désire volontiers répondre, et avec le plus grand plaisir, à nos questions».

    Un autre trait qui caractérise l’œuvre de ce fils de saint François est son action pour la paix. Les Souverains Pontifes, ainsi que les princes catholiques lui confièrent à plusieurs reprises d’importantes missions diplomatiques pour résoudre des controverses et favoriser la concorde entre les Etats européens, menacés à cette époque par l’empire ottoman. L’autorité morale dont il jouissait faisait de lui un conseiller recherché et écouté. Aujourd’hui, comme à l’époque de saint Laurent, le monde a un grand besoin de paix, il a besoin d’hommes et de femmes pacifiques et pacificateurs. Tous ceux qui croient en Dieu doivent toujours être des sources et des agents de paix. Ce fut précisément à l’occasion d’une de ces missions diplomatiques que Laurent conclut sa vie terrestre, en 1619 à Lisbonne, où il s’était rendu auprès du roi d’Espagne, Philippe III, pour défendre la cause de ses sujets napolitains, opprimés par les autorités locales.

    Il fut canonisé en 1881 et, en raison de son activité vigoureuse et intense, de sa science vaste et harmonieuse, il mérita le titre de Doctor apostolicus, «Docteur apostolique», que lui donna le bienheureux Pape Jean XXIII en 1959, à l'occasion du quatrième centenaire de sa naissance. Cette reconnaissance fut accordée à Laurent de Brindisi également parce qu'il fut l'auteur de nombreuses œuvres d'exégèse biblique, de théologie et d'écrits destinés à la prédication. Il y offre une présentation organique de l'histoire du salut, centrée sur le mystère de l'Incarnation, la plus grande manifestation de l'amour divin pour les hommes. En outre, étant un mariologiste de grande valeur, auteur d'un recueil de sermons sur la Vierge intitulé «Mariale», il met en évidence le rôle unique de la Vierge Marie, dont il affirme avec clarté l'Immaculée Conception et la coopération à l’œuvre de la rédemption accomplie par le Christ.

    Avec une fine sensibilité théologique, Laurent de Brindisi a également mis en évidence l'action de l'Esprit Saint dans l'existence du croyant. Il nous rappelle qu’avec ses dons, la Troisième Personne de la Très Sainte Trinité, éclaire et aide notre engagement à vivre dans la joie le message de l'Evangile. «L'Esprit Saint — écrit saint Laurent — rend doux le joug de la loi divine et léger son poids, afin que nous observions les commandements de Dieu avec une très grande facilité, et même avec plaisir».

    Je voudrais compléter cette brève présentation de la vie et de la doctrine de saint Laurent de Brindisi en soulignant que toute son activité a été inspirée par un grand amour pour l'Ecriture Sainte, qu'il savait presque par cœur, et par la conviction que l'écoute et l'accueil de la Parole de Dieu produit une transformation intérieure qui nous conduit à la sainteté. «La Parole du Seigneur — affirme-t-il — est lumière pour l'intelligence et feu pour la volonté, pour que l'homme puisse connaître et aimer Dieu. Pour l'homme intérieur, qui au moyen de la grâce vit de l'Esprit de Dieu, il est pain et eau, mais un pain plus doux que le miel et une eau meilleure que le vin et le lait... C'est un maillet contre un cœur durement obstiné dans les vices. C’est une épée contre la chair, le monde et le démon, pour détruire tout péché». Saint Laurent de Brindisi nous enseigne à aimer l'Ecriture Sainte, à croître dans la familiarité avec elle, à cultiver quotidiennement le rapport d’amitié avec le Seigneur dans la prière, pour que chacune de nos actions, chacune de nos activités ait en Lui son commencement et son achèvement. Telle est la source à laquelle puiser afin que notre témoignage chrétien soit lumineux et soit capable de conduire les hommes de notre temps à Dieu.

  • Pièces grégoriennes du 6e dimanche après la Pentecôte (V.O.)

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    Du site d'Una Voce :

    Sixième dimanche après la Pentecôte – Triors (nov. 2000)

    « Intr. Dóminus fortitúdo »Sixième dimanche après la Pentecôte - Triors (nov. 2000)

  • Marthe et Marie : temps du service et temps du repos (16e dimanche ordinaire)

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    Du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr) à propos de l'évangile de ce dimanche (Lc 10, 38-42) :

    ...Notre-Seigneur veut faire comprendre à ses disciples qu’ils ont à distinguer deux temps, qui ne sauraient être confondus :

    - le temps du service du prochain, au cours duquel nous sommes invités à nous donner sans compter comme le bon Samaritain ; et

    - le temps de repos avec le « Seigneur », dans l’intimité de la « maison » - celle-ci désignant aussi bien l’Eglise que notre cœur.

    Discerner le visage du Christ dans le frère souffrant que nous entourons de notre compassion active, suppose une connaissance intime du Seigneur. Or une telle connaissance nécessite de longs temps de rencontre personnelle avec lui, afin de découvrir progressivement son visage dans la contemplation de sa Parole.

    Pour pouvoir servir Jésus comme il convient dans nos frères, nous avons besoin de retrouver la paix dans l’intimité de sa présence, de laisser le Ressuscité de Pâques infuser en nous l’Esprit de charité sans lequel nos œuvres seraient vaines.

    Peut-être pouvons nous lire en filigrane de l’accueil par les deux sœurs, une allusion au repas eucharistique : contrairement à ce que pense Marthe, ce n’est pas nous qui apprêtons un repas pour le Seigneur, mais c’est lui qui nous invite et nous sert à table.

    La présentation que nous donne l’Evangile n’oppose donc pas la vie contemplative et la vie active, mais souligne seulement que l’alternance action-contemplation devrait caractériser l’attitude de tout disciple, quelle que soit sa vocation particulière. Le diptyque composé de l’icône du Bon Samaritain et de celle de Marie, représente les deux aspects complémentaires et inséparables de la vie du parfait disciple. Le va et vient du service concret du prochain à l’écoute recueillie de la Parole, nous préserve à la fois de l’éparpillement et du repli sur nous-même. Marthe n’a pas échappé à ces deux pièges : son agitation trahit sa dispersion ; et sa critique de l’inactivité de sa sœur et du silence de Jésus est un moyen détourné pour attirer l’attention sur son dévouement et obtenir ainsi la louange qu’elle espère en tirer.

    Son activité fébrile, qu’elle a beau jeu de justifier au nom du service de l’hospitalité, contraste singulièrement avec le zèle « léger » d’Abraham (1ère lect.). Il manque à l’engagement de Marthe au service du Seigneur, la gratuité dont fait preuve le patriarche. Aussi, contrairement à saint Paul, ne trouve-t-elle aucune joie dans les souffrances qu’elle endure (2ème lect.) dans son service, car elle a perdu la paix intérieure, et par le fait même la finalité de son action.

    Pour pouvoir annoncer de manière crédible que « le Christ est au milieu de nous, lui, l’espérance de la gloire » (Ibid.), il est indispensable que l’Apôtre vive lui-même de ce mystère de communion avec son Seigneur.

    Puisse la Marthe en nous accepter de devenir Marie, pour que nous puissions assurer le ministère de bon Samaritain dans un véritable esprit de charité. 

  • Marthe et Marie, saintes toutes deux et toutes deux attachées au Seigneur (Augustin)

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    SERMON CIV. MARTHE ET MARIE OU LES DEUX VIES (1).

    1. Lc 10,38-42

    ANALYSE. - Marthe en ayant appelé à l'autorité de Jésus-Christ pour obtenir d'être aidée par sa soeur Marie, Jésus-Christ donne droit à Marie. Ne s'ensuit-il pas que nous devons tous abandonner les fonctions de Marthe ou l'exercice de la charité envers le prochain? Gardons-nous en avec soin. Si la part de Marie est préférée à celle de Marthe, c'est que Marie s'occupe de Dieu et Marthe de la créature. L'une fait ce qu'on fera éternellement au ciel, et l'autre ce qu'on ne saurait faire que sur la terre. L'une est ainsi le symbole de la vie future, et l'autre l'image de la vie présente. Servons-nous de l'une pour aller à l'autre; et n'oublions pas que fidèles l'une et l'autre à leur vacation, Marthe et Marie sont saintes toutes deux et toutes deux attachées au Seigneur.

    1. Nous avons vu, pendant la lecture du saint Evangile, une femme pieuse, nommée Marthe, recevoir le Seigneur et lui donner l'hospitalité. Comme elle était occupée des soins du service, sa soeur Marie se tenait assise aux pieds du Sauveur et entendait sa parole. L'une travaillait, l'autre demeurait en repos; l'une donnait, l'autre recevait. Très-occupée cependant des soins et des préparatifs du service, Marthe en appela au Seigneur, et se plaignit que Marie ne l'aidât point dans son travail. Le Seigneur répondit à Marthe, mais ce fut en faveur de Marie et il devint son avocat après avoir été prié d'être son juge. «Marthe, dit-il, tu t'occupes de beaucoup de choses, quand il n'y en a qu'une de nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, et elle ne lui sera pas ôtée.»

    Voilà donc, après l'appel de la plaignante, la sentence du Juge. Cette sentence sert à la fois de réponse à Marthe et de défense à Marie. Marie en effet s'appliquait à goûter la douceur de la divine parole; et pendant que Marthe cherchait à traiter le Seigneur, Marie était heureuse d'être nourrie par lui. Marthe préparait un festin au Seigneur, et Marie jouissait des délices de son (449) divin banquet. Mais pendant que celle-ci recueillait d'une manière si suave sa douce parole, pendant qu'elle se nourrissait si avidement à sa table, quelle ne fut pas sa crainte lorsque sa sueur en appela au Seigneur? Ne tremblait-elle pas que le Sauveur ne lui dit: Lève-toi et aide ta sueur? Elle goûtait en effet de merveilleuses délices, car les délices de l'âme l'emportent sur celles des sens. Enfin on l'excuse et elle se trouve plus tranquille. Mais comment Jésus l'excuse-t-il? Soyons attentifs, examinons; approfondissons autant que nous en sommes capables; c'est pour nous aussi le moyen de nourrir notre âme.

    2. Comment donc Marie fat-elle justifiée? Nous imaginerons-nous que le Seigneur blâma les fonctions de Marthe, de Marthe appliquée aux devoirs de l'hospitalité et heureuse hôtesse du Seigneur lui-même? Mais comment la blâmer de la joie que lui inspirait un tel hôte? S'il en était ainsi, ne devrait-on pas renoncer au service des pauvres, choisir la meilleure part, la part qui ne sera point ôtée, s'appliquer à la méditation, soupirer après les délices de l'instruction, ne s'occuper que de la science du salut, sans se demander s'il y a quelque étranger à recueillir, quelque pauvre qui manque de pain ou de vêtements, quelque malade à visiter, quelque captif à racheter, quelque mort à ensevelir? Ne faudrait-il pas enfin laisser-là les oeuvres de miséricorde et ne s'adonner qu'à la science sainte? Si la part de Marie est la meilleure, pourquoi tout le monde n'en ferait-il pas choix? N'aurions-nous pas pour défenseur le Seigneur lui-même? Comment craindre de blesser ici sa justice, puisqu'il a rendu d'avance une sentence si favorable?

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  • Le sacrifice héroïque des carmélites de Compiègne (17 juillet)

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    De Bernadette Mary Reis sur Vatican News :

    Le sacrifice héroïque des sœurs carmélites déchaussées de Compiègne

    En collaboration avec la fondation Hilton, Vatican News publie une série d'articles sur le monde des religieuses, des contributions offertes par des sœurs ou des théologiennes présentes dans le monde entier. Dans cet épisode, direction Compiègne dans le nord de Paris, à la rencontre de sœurs carmélites déchaussées.

    Tout commence par un rêve. En 1693, une femme de 29 ans, porteuse de handicap, vivant au carmel de Compiègne rêve de Jésus en compagnie de sa mère, de sainte Thérèse d'Avila et de deux autres carmélites qui avaient vécu dans le même monastère. Après avoir reçu des instructions sur sa propre vocation, elle a une vision dans laquelle elle voit un certain nombre de carmélites choisies pour «suivre l'Agneau».

    Un bond en avant, en 1786: mère Thérèse de Saint-Augustin, nouvellement élue prieure du même monastère, trouve un récit de la vision que sœur Elisabeth Baptiste a eue avant de prononcer ses vœux de carmélite. Mère Thérèse a le pressentiment que ce rêve est une prophétie concernant sa communauté.

    Evacuation des monastères et saisie des biens

    Quelques années plus tard, la Révolution éclate en France et le régime de la Terreur est mis en place. En février 1790, la suspension provisoire des vœux religieux est ratifiée. Le 4 août, les biens de la communauté carmélite sont inventoriés; le lendemain, toutes les religieuses sont interrogées et se voient offrir la possibilité de renoncer à leurs vœux. Au grand regret des dirigeants révolutionnaires, toutes les religieuses expriment leur ferme détermination à rester fidèles à leurs vœux jusqu'à la mort.

    Pâques 1792: le 6 avril, le port de l'habit religieux devient illégal; deux jours plus tard, le rêve de sœur Elisabeth Baptiste est raconté aux sœurs de la communauté. Les événements se précipitent: en août, les monastères de femmes sont fermés et évacués et les biens des religieuses saisis.

    Les vingt carmélites de Compiègne quittent leur monastère le 14 septembre, fête de l'Exaltation de la Croix. Avec l'aide d'amis, elles trouvent refuge dans quatre localités différentes et parviennent à acheter des vêtements civils pour chacune d'entre elles: elles n'ont pas assez d'argent pour acheter également des vêtements de rechange et leur demande de soutien auprès du gouvernement reste lettre morte.

    Peu de temps après, mère Thérèse de Saint-Augustin consulte les quatre religieuses du chœur, les plus âgées, sur la proposition à faire à toute la communauté d'offrir leur vie pour le salut de la France: sa proposition s'enracine dans le désir de sainte Thérèse d'Avila de réformer le carmel. De manière compréhensible, elle se heurte à une résistance: qui, en réalité, se soumettrait volontairement à une décapitation au moyen de la guillotine nouvellement inventée?

    Acte du don de soi

    Mais curieusement, quelques heures plus tard, deux des religieuses les plus âgées demandent à la prieure de leur pardonner leur manque de courage: cela ouvre la voie à mère Thérèse, qui propose aux autres membres de la communauté un acte de don de soi. A partir du 27 novembre, toutes les sœurs récitent un «acte de don de soi» pour le salut de la France, écrit par la prieure. Par la suite est ajoutée une intention pour que de moins en moins de personnes soient exécutées au moyen de la guillotine, et pour la libération des personnes arrêtées.

    Le 21 juin 1794, des soldats perquisitionne les logements des religieuses. Le lendemain, elles sont arrêtées sur la base de preuves apparues lors de la perquisition, utilisées pour prouver qu'elles continuent à mener une vie consacrée et qu'elles sympathisent avec la monarchie. La communauté carmélite, qui comptait alors seize religieuses, se retrouve en état d'arrestation dans l'ancien couvent de la Visitation avec dix-sept sœurs bénédictines anglaises. Le 12 juillet, le maire de Compiègne fait irruption dans le couvent avec des soldats, surpris de trouver les femmes vêtues de leurs habits religieux: la seule tenue civile qu'elles possédaient était complètement trempée. A ce stade, le départ pour Paris, où le procès les attend, est inévitable.

    Le 17 juillet, les seize carmélites et 24 autres prisonniers sont reconnus coupables d'être des «ennemis du peuple» - entre autres chefs d'accusation - et condamnés à mort. Les religieuses se préparent à l'accomplissement du rêve prophétique: bientôt elles suivront l'agneau.

    Le soir même, Paris résonne de la voix des religieuses qui chantent l'office divin tandis qu’elles traversent les rues de la ville; le bourreau leur permet de terminer leurs prières pour les mourants, notamment le chant du Te Deum, suivi du Veni Creator et du renouvellement de leurs vœux. Après être montées à la potence, elles reçoivent une dernière bénédiction de la prieure, embrassent la statue de Notre-Dame et suivent l'agneau sacrifié.

    Robespierre fut arrêté dix jours plus tard et exécuté le jour suivant. Les martyrs de Compiègne ont été béatifiées par Pie X en 1909, et le procès en vue de leur canonisation équipollente est actuellement en cours.

  • Notre-Dame de Guadalupe : des faits surprenants qui défient toute explication

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    De Bradley Shumaker sur le NCR :

    Notre-Dame de la Guadalupe

    Notre-Dame de Guadalupe : des faits surprenants qui défient toute explication

    Vous connaissez peut-être l’histoire, mais ces miracles et mystères moins connus entourant Notre-Dame de Guadalupe ne manqueront pas de renouveler votre émerveillement.

    La plupart des catholiques connaissent bien les détails des apparitions mariales qui ont eu lieu en Europe à Lourdes en 1858 et à Fatima en 1917. Bien que beaucoup aient connaissance des apparitions de Notre-Dame de Guadalupe dans les années 1500, il existe un certain nombre de détails étonnants liés à cet événement que certains peuvent trouver surprenants. 

    Notre-Dame fit quatre apparitions en 1531 près de l'actuelle Mexico. Selon les documents, le sanctuaire qui se trouve actuellement sur la colline de Tepeyac fut construit à la demande de Notre-Dame, à une époque où seuls quelques habitants locaux s'étaient convertis à la foi. L'un des grands miracles qui résulta de cette apparition fut qu'en un laps de temps relativement court (en 1539), plus de huit millions d'Aztèques devinrent chrétiens grâce à l'apparition de la Vierge Marie.

    L'Apparition

    Bien qu’il y ait eu de nombreuses apparitions mariales au fil des ans, celle-ci diffère sur quelques points essentiels.

    Premièrement, contrairement à Lourdes et Fatima, le nom « Guadalupe » n'est pas lié à la ville où Marie est apparue. À l'époque où Marie est apparue à saint Juan Diego, le nom n'avait aucun lien avec la région, mais était plutôt celui d'un célèbre sanctuaire marial situé en Espagne (ce qui lui donnait une signification particulière pour les immigrants espagnols). Pour les Aztèques locaux, cependant, le mot Guadalupe , prononcé en espagnol, était phonétiquement similaire (mais pas nécessairement identique) à une expression de leur langue nahuatl, qui signifie « celle qui écrase le serpent ». Il est intéressant de noter que c'est exactement ce qui s'est produit suite à son apparition lors de la plus grande conversion de masse de l'histoire du christianisme, mettant fin à la pratique locale du sacrifice humain.

    Une deuxième différence réside dans le fait que Notre-Dame de Guadalupe est l'une des seules apparitions mariales où Marie est enceinte. Notre Sainte Mère est apparue à saint Juan Diego afin de présenter aux habitants son fils à naître, Jésus-Christ, ce qui a finalement été un succès, convertissant des millions de personnes à la foi chrétienne. Parce qu'elle est apparue enceinte, Notre-Dame de Guadalupe sera à jamais considérée comme la « patronne des enfants à naître ».

    Troisièmement, ce cas diffère sensiblement des autres apparitions mariales par ce qu'il a laissé derrière lui. Outre la conversion de millions d'âmes, un second miracle, né des apparitions de 1531, est la création de l'image que nous connaissons tous aujourd'hui sous le nom de Notre-Dame de Guadalupe. Elle fut miraculeusement placée par Notre-Dame sur le manteau ou « tilma » de saint Juan Diego, et fut finalement révélée lorsqu'il déploya sa tilma , accompagnée de quelques roses castillanes que Notre-Dame avait offertes – roses hors saison et non indigènes de la région – à l'évêque local comme preuve de cette interaction. Ainsi, si d'autres apparitions mariales ont également donné lieu à des miracles, l'image de Notre-Dame de Guadalupe est unique en ce qu'elle a offert au monde un objet physique qui peut être observé, médité et étudié.

    L'image

    Plusieurs mystères étonnants sont liés à cette image. Certains vous sont peut-être familiers, d'autres pourraient vous surprendre. En voici quelques-uns :

    L'examen microscopique infrarouge n'a révélé aucun coup de pinceau ni pigment sur la cape contenant l'image. Après examen, il a été conclu que les colorants utilisés n'étaient ni d'origine animale, végétale ni minérale. La coloration synthétique est également exclue, car elle n'a été développée que trois siècles plus tard. La manière dont l'image a été créée et la méthodologie utilisée pour la transférer sur la cape tiennent du miracle.

    L'image est représentée sur un vêtement (une cape) en tissu naturel tissé. Ces matériaux ont généralement une durée de vie estimée de 20 à 30 ans. Étant donné qu'il a près de 500 ans, qu'il ne semble pas avoir de vernis protecteur et qu'il a été conservé à l'extérieur, sans protection, pendant ses 100 premières années (où il a été touché par des millions de mains et de lèvres), il est inexplicable qu'il existe encore aujourd'hui.

    La cape est faite de fibre d'ayate , issue de l'agave (une plante succulente, mais pas un cactus, puisqu'elle possède des feuilles). Le côté de la cape contenant l'image semble être en soie, ce qui défie toute explication scientifique.

    De loin, la couleur du visage et des mains est olive, mais de près, elle est gris-blanc. Cela reflète un effet que l'on retrouve dans la nature : les couleurs changent selon l'angle d'observation, comme sur les plumes d'oiseaux, les écailles de papillons et les élytres des coléoptères aux couleurs vives. Cette technique de diffraction de la lumière semble impossible à réaliser pour un artiste (tant en 1531 qu'aujourd'hui), surtout lorsqu'elle est utilisée sur un tissu brut.

    L'image a survécu à un accident survenu en 1791 : un ouvrier nettoyant le cadre en or et en argent a accidentellement renversé une bouteille d'acide nitrique dessus. On ne comprend pas comment l'acide n'a pas détruit le tissu délicat, laissant seulement une marque d'eau à peine visible sur l'image.

    Une tentative intentionnelle de destruction de l'image eut lieu en 1921 : une bombe dissimulée dans un grand vase de fleurs placé en dessous fit exploser l'image. L'explosion brisa les vitraux de la basilique et tordit même une lourde croix de bronze et de fer posée sur l'autel voisin, sans toutefois briser la fine vitre qui protégeait alors l'image de Notre-Dame. Il est symbolique que Jésus ait permis que le crucifix soit plié, mais sans laisser l'image subir de dommages. Autre fait miraculeux : bien que la bombe ait explosé pendant une grand-messe, personne dans l'église n'a été blessé.

    Un mystère resté enfoui pendant plus de 400 ans fut finalement percé en 1929, lorsque des images microscopiques furent découvertes dans les yeux de Marie. Plus tard, en 1956, lorsqu'on observa ses yeux à l'ophtalmoscope, on observa qu'ils produisaient des images similaires à celles qu'ils produisent dans l'œil humain. Personne (quel que soit son talent) n'aurait pu peindre des images aussi petites, et un créateur humain potentiel n'aurait même pas eu connaissance des reflets cornéens en 1531, car ils ne furent scientifiquement vérifiés que bien des années plus tard, à la fin du XIXe siècle.

    Si toutes les apparitions confirmées de Marie sont uniques, Notre-Dame de Guadalupe est particulière à plusieurs égards. Ses apparitions, ainsi que l'image qu'elle a laissée, ont été à l'origine de la plus grande conversion de masse de l'histoire du christianisme et ont fait découvrir à l'humanité la patronne des enfants à naître. De plus, Notre-Dame nous a également laissé une preuve matérielle remarquable, à méditer et à étudier, qui continue de défier les explications conventionnelles et scientifiques.

    Il n'est donc pas surprenant que la basilique Notre-Dame de Guadalupe soit le sanctuaire marial le plus visité au monde. Chaque année, des millions de pèlerins se rendent à Mexico pour prier Jésus, honorer Marie et admirer la magnifique image. Quant aux non-croyants qui partagent une vision du monde différente, qu'ils la voient en personne ou qu'ils l'étudient ou la recherchent simplement de loin, nous pouvons prier pour que leur rencontre avec Notre-Dame de Guadalupe entraîne de nouvelles conversions.

  • Bonaventure, homme d'action et de contemplation

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    BENOÎT XVI, lors de l'audience générale du mercredi 3 mars 2010, a consacré cet enseignement à ce franciscain, docteur de l'Eglise :

    Chers frères et sœurs,

    Aujourd'hui, je voudrais parler de saint Bonaventure de Bagnoregio. Je vous avoue qu'en vous proposant ce thème, je ressens une certaine nostalgie, car je repense aux recherches que, jeune chercheur, j'ai conduites précisément sur cet auteur, qui m'est particulièrement cher. Sa connaissance a beaucoup influencé ma formation. C'est avec une grande joie que je me suis rendu en pèlerinage, il y a quelques mois, sur son lieu de naissance, Bagnoregio, petite ville italienne dans le Latium, qui conserve avec vénération sa mémoire.

    Né probablement aux alentours de 1217 et mort en 1274, il vécut au XIIIe siècle, à une époque où la foi chrétienne, profondément imprégnée dans la culture et dans la société de l'Europe, inspira des œuvres durables dans le domaine de la littérature, des arts visuels, de la philosophie et de la théologie. Parmi les grandes figures chrétiennes qui contribuèrent à la composition de cette harmonie entre foi et culture se distingue précisément Bonaventure, homme d'action et de contemplation, de profonde piété et de prudence dans le gouvernement.

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  • Saint Bonaventure, le "docteur séraphique" (15 juillet)

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    CONTENT-1.jpgLe 3 mars 2010, Benoît XVI avait consacré une première catéchèse à saint Bonaventure; une semaine plus tard, il se penchait sur son oeuvre littéraire et sa doctrine. Le pape émérite est en effet un spécialiste de saint Bonaventure auquel il a consacré sa thèse (1957).

    Chers frères et sœurs,

    La semaine dernière, j'ai parlé de la vie et de la personnalité de saint Bonaventure de Bagnoregio. Ce matin, je voudrais poursuivre sa présentation, en m'arrêtant sur une partie de son œuvre littéraire et de sa doctrine.

    Comme je le disais déjà, saint Bonaventure a eu, entre autres mérites, celui d'interpréter de façon authentique et fidèle la figure de saint François d'Assise, qu'il a vénéré et étudié avec un grand amour. De façon particulière, à l'époque de saint Bonaventure, un courant de Frères mineurs, dits "spirituels", soutenait qu'avec saint François avait été inaugurée une phase entièrement nouvelle de l'histoire, et que serait apparu l'"Evangile éternel", dont parle l'Apocalypse, qui remplaçait le Nouveau Testament. Ce groupe affirmait que l'Eglise avait désormais épuisé son rôle historique, et était remplacée par une communauté charismatique d'hommes libres, guidés intérieurement par l'Esprit, c'est-à-dire les "Franciscains spirituels". A la base des idées de ce groupe, il y avait les écrits d'un abbé cistercien, Joachim de Flore, mort en 1202. Dans ses œuvres, il affirmait l'existence d'un rythme trinitaire de l'histoire. Il considérait l'Ancien Testament comme l'ère du Père, suivie par le temps du Fils et le temps de l'Eglise. Il fallait encore attendre la troisième ère, celle de l'Esprit Saint. Toute cette histoire devait être interprétée comme une histoire de progrès:  de la sévérité de l'Ancien Testament à la liberté relative du temps du Fils, dans l'Eglise, jusqu'à la pleine liberté des Fils de Dieu au cours du temps de l'Esprit Saint, qui devait être également, enfin, le temps de la paix entre les hommes, de la réconciliation des peuples et des religions. Joachim de Flore avait suscité l'espérance que le début du temps nouveau aurait dérivé d'un nouveau monachisme. Il est donc compréhensible qu'un groupe de franciscains pensait reconnaître chez saint François d'Assise l'initiateur du temps nouveau et dans son Ordre la communauté de la période nouvelle - la communauté du temps de l'Esprit Saint, qui laissait derrière elle l'Eglise hiérarchique, pour commencer la nouvelle Eglise de l'Esprit, qui n'était plus liée aux anciennes structures.

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  • Un grand saint : Bonaventure

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    saint bonaventure  3.jpgOn trouvera ici : http://www.cosmovisions.com/Bonaventure.htm une biographie approfondie de Bonaventure, docteur de l'Eglise, confrère et ami de Thomas d'Aquin, supérieur général des franciscains.

    Extrait :

    "Dans son Commentaire sur lés quatre livres des Sentences et dans quelques autres de ses traités, Bonaventure expose et défend amplement les doctrines et les institutions du Moyen âge, et tout particulièrement les plus récentes : transsubstantiation, communion sous une seule espèce, et il fait l'apologie du célibat des prêtres et de la vie monastique, qu'il considérait comme le plus sûr moyen de grâce. Enthousiaste de la virginité, qu'il estimait une sorte de vertu théologale, il avait voué à Marie une grande dévotion(1), et il contribua puissamment à développer ce culte. Dans un chapitre général tenu à Pavie, il ordonna aux religieux de saint François d'exhorter le peuple à adresser à la sainte Vierge une prière, au son de la cloche du soir (Angelus). Les principaux de ses ouvrages mystiques sont l'Itinerarium mentis ad Deum et le traité De septem gradibus contenplationis. Il y décrit, d'après  Richard de Saint Victor. Le chemin qu'il faut suivre pour connaître Dieu dans la pureté de son essence et arriver au point suprême de l'intelligence, où, délivré de toute image et de toute notion, l'humain sort de lui-même pour ne plus voir que Dieu et le posséder dans l'extase d'une sainte contemplation."

    (1) Nous avons substitué "grande dévotion" à "dévotion exagérée" dans cet extrait.

  • Le 14 juillet, c'est la fête de saint Camille de Lellis

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    De Vatican News :

    SAINT CAMILLE DE LELLIS, PRÊTRE, FONDATEUR DES CAMILLIENS (CLERCS RÉGULIERS DES INFIRMES)

    Né à Bucchianico, dans la province de Chieti, le 25 mai 1550 et mort à Rome le 14 juillet 1614, Camille est une figure emblématiquement liée à la croix rouge qu’il obtint du pape Sixte V, le 20 juin 1586, de porter cousue sur son habit religieux. En particulier, comme le souligne en 1620 le Père Sanzio Cicatelli, premier biographe du Saint, « c’est pour trois raisons qu’il plut à notre père que nous portions la Croix sur notre vêtement, comme notre entreprise et symbole. La première, pour faire la distinction par rapport à l’habit de la Compagnie de Jésus. La deuxième pour faire connaître au monde que nous tous marqués de cette empreinte du Christ, nous sommes comme des esclaves vendus et voués au service des malades pauvres. Et la troisième, pour démontrer que celle-ci est religion de croix, c’est-à-dire de la mort, de souffrances et de fatigue, pour que ceux qui voudront suivre ce mode de vie sachent d’avance qu’ils viennent embrasser la croix, se renier eux-mêmes et suivre le Christ jusqu’à la mort».

    Les Serviteurs des Infirmes

    La grâce de Dieu rejoint Camille en 1575. Au cours d’un voyage au couvent de San Giovanni Rotondo, il rencontra un frère qui le prit à part pour lui dire: «Dieu est tout. Le reste n’est rien. Il faut sauver son âme qui ne meurt pas…». Il demanda à devenir capucin, mais à deux reprises, il a été renvoyé du couvent à cause d’une plaie ouverte à la jambe, qu’il a eue lors de ses campagnes militaires. C’est pour cette raison qu’il fut hospitalisé à l’hôpital romain saint Jacques. C’est là qu’il eut cette intuition: «unir la discipline militaire à la charité chrétienne en fondant ‘Les Serviteurs des infirmes’» . Il faut quatre vœux pour en faire partie: obéissance, pauvreté, chasteté, service des malades.

    Un grand réformateur

    Il est considéré comme le plus grand réformateur de la profession d’infirmier et de l’organisation d’assistance dans les hôpitaux. Au-delà des soins au corps, celui qui assiste le malade, selon Camille, devrait prendre aussi en charge l’esprit. Ce qui est radicalement différent par rapport à ce qui se passait dans les hôpitaux de l’époque, où les malades étaient abandonnés à eux-mêmes. Homme éminemment pratique et simple, pas sans culture ni intérêts, il ne rechercha pas, dans son apostolat éducatif, les délicatesses théoriques. Peu de lignes directives étaient suffisantes. Puis un discernement aigu des cœurs dont il fut exceptionnellement doué, et un grand bon sens associé à une douceur paternelle.

    Lire : les derniers jours de la vie terrestre de saint Camille de Lellis

  • Un ancien leader de la théologie de la libération appelle les évêques d'Amérique latine à se concentrer sur le Christ

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    De Monasa Narjara sur CNA via le CWR :

    Un ancien leader de la théologie de la libération appelle les évêques d'Amérique latine à se concentrer sur le Christ

    Frère Clodovis Boff appartient à l'Ordre des Servites de Marie. (Crédit : Lennoazevedo, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)

    Sao Paulo, Brésil, 12 juillet 2025

    Le frère Clodovis Boff a écrit une lettre ouverte aux évêques du Conseil épiscopal d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAM), réunis récemment en assemblée, demandant : « Quelle bonne nouvelle ai-je lu ? Pardonnez ma franchise : aucune. Vous, évêques du CELAM, vous répétez toujours la même histoire : problèmes sociaux, problèmes sociaux et problèmes sociaux. Et cela dure depuis plus de cinquante ans. »

    « Chers frères aînés, ne voyez-vous pas que cette musique vieillit ? » a demandé le prêtre, membre de l'Ordre des Servites de Marie, en réaction au document final de la 40e Assemblée générale ordinaire du CELAM, tenue fin mai dans l'archidiocèse de Rio de Janeiro, au Brésil.

    « Quand nous apporteras-tu la bonne nouvelle de Dieu, du Christ et de son Esprit ? De la grâce et du salut ? De la conversion du cœur et de la méditation de la Parole ? De la prière et de l'adoration, de la dévotion à la Mère du Seigneur et d'autres thèmes semblables ? Bref, quand nous enverras-tu un message véritablement religieux et spirituel ? »

    Clodovis Boff, avec son frère Leonardo Boff, fut l'un des philosophes les plus importants de la théologie de la libération. Cependant, en 2007, il publia l'article « Théologie de la libération et retour aux fondamentaux » dans le 68e numéro de la Revue ecclésiastique brésilienne.

    Il y affirme que « l’erreur de la théologie de la libération… a été de mettre les pauvres à la place du Christ, d’en faire un fétiche et de réduire le Christ à un simple rôle de soutien ; alors que le Christ a fait le contraire : il s’est mis à la place des pauvres, pour les rendre participants de sa dignité divine. »

    La lettre, écrite le 13 juin — fête de saint Antoine de Padoue, docteur de l'Église — a été envoyée « en premier lieu au président général du CELAM », le cardinal Jaime Spengler, archevêque de Porto Alegre au Brésil, et « à tous les présidents du CELAM régional », a déclaré Boff à ACI Digital, le partenaire d'information en langue portugaise de CNA.

    Le prêtre a déclaré aux évêques qu’il avait osé leur écrire « parce que depuis longtemps » il voit « avec consternation, des signes répétés que notre Église bien-aimée court un danger vraiment grave : celui de s’aliéner son essence spirituelle, à son propre détriment et à celui du monde ».

    « Quand la maison brûle, n'importe qui peut crier », a expliqué Boff. Après avoir lu le message du CELAM, il a ressenti quelque chose il y a près de vingt ans : « Ne supportant plus les tergiversations répétées de la théologie de la libération, un tel élan est né du plus profond de mon âme » et il a dit : « Assez ! Je dois parler. »

    « C'est sous l'impulsion d'une impulsion intérieure similaire que j'ai écrit cette lettre, espérant que l'Esprit Saint y aurait contribué », a-t-il souligné. « Jusqu'à présent, je n'ai reçu que la réaction de Don Jaime, président du CELAM, et de la CNBB », la Conférence nationale des évêques du Brésil, a déclaré le frère à ACI Digital.

    Selon Boff, Spengler, qui était son « élève dans les années 1980 à Petrópolis », était « réceptif à la lettre, appréciant le fait que j’aie exprimé mes pensées, ce qui pourrait aider à réviser les voies de l’Église dans les Amériques ».

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