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Spiritualité - Page 21

  • Huit bienheureux seront bientôt élevés aux autels

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    D'Almudena Martínez-Bordiú sur ACI Prensa via CNA :

    8 bienheureux prévus pour être élevés aux autels

    Le pape Léon XIV réunira les cardinaux au Vatican le 13 juin pour donner l'approbation finale aux canonisations de huit bienheureux dont les causes ont été promues par le pape François.

    Cet événement, connu sous le nom de consistoire public ordinaire, sera le premier du pontificat du pape Léon XIV. Il convient de noter que le pape François l'a convoqué fin février, alors qu'il était hospitalisé à l'hôpital Gemelli de Rome, mais aucune date n'a été fixée.

    Cette cérémonie détermine l'étape finale du processus de canonisation par un vote pour fixer la date à laquelle le bienheureux sera proclamé saint.

    Mercredi, l'Office des célébrations liturgiques a confirmé la liste des bienheureux.

    Parmi eux se trouve le bienheureux Bartolo Longo , laïc et avocat italien, fondateur du sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire à Pompéi, en Italie.

    Après avoir abandonné le spiritisme et les sectes satanistes, il embrassa le catholicisme, devint un fervent catéchiste et un homme dévoué à l'aide aux plus démunis. Il est également reconnu comme l'un des plus grands propagateurs de la dévotion au rosaire du XXe siècle.

    Le consistoire du 13 juin devrait également voter sur la date de canonisation du « docteur des pauvres », le Vénézuélien José Gregorio Hernández .

    Sur la liste figure également Peter To Rot , le premier bienheureux de Papouasie-Nouvelle-Guinée, tué pendant la Seconde Guerre mondiale pour avoir défendu le mariage.

    Les cardinaux décideront également de la date de canonisation de Vincenza Maria Poloni , fondatrice des Sœurs de la Miséricorde de Vérone, à qui l'on attribue la guérison inexplicable d'Audelia Parra, une Chilienne.

    Ignazio Choukrallah Maloyan , évêque martyrisé lors du génocide arménien de 1915, sera également canonisé prochainement.

    María del Monte Carmelo Rendiles Martínez , fondatrice de la Congrégation des Servantes de Jésus, est appelée à devenir la première sainte du Venezuela. « Mère Carmen », comme beaucoup la connaissaient, restera dans les mémoires pour son immense bonté et sa sagesse.

    Maria Troncatti , religieuse professe de la Congrégation des Filles de Marie Auxiliatrice. Cette future sainte était une missionnaire italienne qui passa une grande partie de sa vie en Équateur.

    Enfin, il y a Pier Giorgio Frassati, laïc du Tiers-Ordre de Saint Dominique, dont la canonisation est prévue le 3 août. Cet aventurier et alpiniste a développé dès son plus jeune âge un amour profond pour le Christ dans l'Eucharistie et la Vierge Marie.

    Dans sa jeunesse, il se consacra entièrement au service des pauvres et chercha à évangéliser par la politique, rapprochant ses amis de la foi.

    Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, le partenaire d'information en espagnol de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

  • Saint Boniface : un grand évêque martyr

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    225px-St_Boniface_-_Baptising-Martyrdom_-_Sacramentary_of_Fulda_-_11Century.jpgLors de l'audience générale du 11 mars 2009, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse hebdomadaire à saint Boniface. En voici le texte intégral (ZENIT.org)

    Chers frères et sœurs,

    Nous nous arrêtons aujourd'hui sur un grand missionnaire du VIIIe siècle, qui a diffusé le catéchisme en Europe centrale, et dans ma patrie également : saint Boniface, passé à l'histoire comme l'« apôtre des Germains ». Nous possédons beaucoup d'informations sur sa vie grâce la diligence de ses biographes : il naquit dans une famille anglo-saxonne dans le Wessex autour de 675 et fut baptisé avec le nom de Winfrid. Il entra très jeune au monastère, attiré par l'idéal monastique. Possédant de remarquables capacités intellectuelles, il semblait destiné à une carrière tranquille et brillante d'érudit : il devint enseignant de grammaire latine, écrivit plusieurs traités, composa plusieurs poésies en latin. Ordonné prêtre à l'âge de trente ans environ, il se sentit appelé par l'apostolat auprès des païens du continent. La Grande Bretagne, sa terre, évangélisée à peine cent ans plus tôt par les Bénédictins guidés par saint Augustin, faisait preuve d'une foi si solide et d'une charité si ardente qu'elle envoya des missionnaires en Europe centrale pour y annoncer l'Evangile. En 716, Winfrid, avec quelques compagnons, se rendit en Frise (aujourd'hui la Hollande), mais il buta sur l'opposition du chef local et la tentative d'évangélisation échoua. Rentré dans sa patrie, il ne perdit pas courage, et deux ans plus tard il se rendit à Rome pour s'entretenir avec le pape Grégoire II et en recevoir des directives. Le pape, selon le récit d'un biographe, l'accueillit « avec le visage souriant et le regard empli de douceur », et dans les jours qui suivirent il tint avec lui « des conversations importantes » (Willibald, Vita S. Bonifatii, ed. Levison, pp. 13-14) et enfin, après lui avoir imposé le nouveau nom de Boniface, il lui confia avec des lettres officielles la mission de prêcher l'Evangile parmi les peuples de Germanie. 

    illustration : une miniature illustre le double baptême de Boniface

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  • Un pontificat « ratzingerien » et « patristique » ?

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    De Leonardo Lugaresi sur son blog :

    Tradition et « bon usage ». Note sur le style du pape Léon XIV.

    Dans les analyses que font de nombreux observateurs des premiers pas du pontificat de Léon XIV, il me semble que l'utilisation de la catégorie continuité/discontinuité a prévalu jusqu'à présent , appliquée à la comparaison avec le pontificat précédent. Si l'on pouvait employer une métaphore ludique, je dirais que, depuis les tribunes des supporters adverses, les premiers pas du nouveau pape sont jugés en comparant son « style de jeu » à celui de son prédécesseur et en évaluant ainsi dans quelle mesure il se révèle « bergoglien » ou « non-bergoglien », voire « anti-bergoglien ». C'est une tendance compréhensible, à la fois parce qu'elle constitue la comparaison la plus facile et la plus immédiate – et souvent aussi la seule possible pour une culture sociale désormais totalement dépourvue de mémoire historique et habituée au souffle court d'une actualité écrasée par les délais serrés de l'information – et parce que la « discontinuité » a en réalité été la marque distinctive, méticuleusement recherchée dès le début et affichée avec une efficacité communicative incontestable jusqu'à la fin, du pontificat de François ; ou du moins de sa représentation médiatique, qu'il a lui-même voulue et promue et qui, de toute façon, est celle qui a touché la grande majorité, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Église. Le message perçu par pratiquement tous est que François était un pape différent. Différent de tous ceux qui l'ont précédé, différent du reste de la hiérarchie catholique, différent des institutions de l'Église (y compris la papauté), et pour cette raison « extraordinairement » aimé ou détesté précisément parce qu'il était une « exception ».

    Le « style » du pape Léon.

    Ce critère me paraît cependant largement insuffisant pour comprendre le sens de ce qui se passe dans l’Église, et en particulier il n’aide pas à saisir un aspect du style de pensée et de gouvernement du pape Léon XIV, qui me semble se dégager clairement dans ses premiers discours ; un trait qui mérite au contraire la plus grande attention pour sa valeur paradigmatique, non seulement en termes de contenu mais aussi, et je dirais surtout, en termes de méthode. Il ne fait aucun doute en effet que, par rapport à l' exception bergoglienne, le pontificat de Léon XIV se présente clairement, au moins par son style - et, je dirais, non pas tant par un choix programmatique, que par sa manière naturelle d'être - comme un retour à l'ordre, à la « normalité » et à la tradition catholique (si l'on entend cette expression dans son sens authentique, sur lequel nous reviendrons sous peu), mais il serait tout à fait erroné d'interpréter ce mouvement comme une réaction, c'est-à-dire comme une action de signe opposé mais de nature égale par rapport aux nombreuses « nouveautés » du pontificat précédent, visant à rétablir la continuité en éliminant ce qui, dans un passé récent, l'avait remis en question.

    Ce qui frappe dans tous les premiers discours du nouveau pape, c'est l'heureux naturel avec lequel il fait continuellement appel à la tradition de l'Église à travers de grands auteurs qui en sont témoins : dans l'homélie de la messe célébrée avec les cardinaux le lendemain de son élection, il cite Ignace d'Antioche ; dans le discours aux travailleurs des communications du 12 mai, Augustin ; Le 14 mai, dans son discours aux participants au Jubilé des Églises orientales, ce fut le tour d'Éphrem le Syrien, d'Isaac de Ninive, de Syméon le Nouveau Théologien, puis de « son » Augustin, qui revint dans l'homélie de la messe d'inauguration de son pontificat le 18 mai, puis dans son discours du 19 mai aux représentants d'autres Églises et communautés ecclésiales, dans son homélie à Saint-Paul-hors-les-Murs le 20 mai – au cours de laquelle le pape évoqua également Benoît de Nursie –, puis dans son discours à l'assemblée des Œuvres pontificales missionnaires le 22 mai et dans son homélie à Saint-Jean-de-Latran le 25 mai, où il cita également Léon le Grand. Brèves allusions (tout aussi brèves, d'ailleurs, sont ses discours, et c'est là aussi un trait significatif), mais sans maniérisme, mais toutes pertinentes par leur pertinence par rapport aux thèmes abordés par le pape. Ces références patristiques s'accompagnent de la référence constante au magistère des papes modernes, en particulier Léon XIII, qui a été rappelé au moins cinq ou six fois dans ses premiers discours, et surtout François, qui est pour ainsi dire omniprésent : je crois que le nouveau pape n'a jamais manqué de le citer, chaque fois qu'il a pris la parole.

    Un pape traditionnel, pas un traditionaliste.

    C'est précisément sur ce dernier fait que je voudrais attirer l'attention. Dans la perspective herméneutique de la comparaison entre Léon et François évoquée plus haut, on pourrait facilement l'interpréter soit comme une preuve de la « continuité » substantielle du nouveau pape avec son prédécesseur, dont il ne se distinguerait qu'en surface, en raison de différences de tempérament évidentes et prévisibles ; soit, au contraire, comme un simple expédient tactique et instrumental, visant à prévenir et à apaiser d'éventuelles réactions hostiles envers une papauté qui opèrerait discrètement une rupture substantielle (et salutaire, du point de vue de ceux qui soutiennent cette thèse) avec la soi-disant « Église de François ». Je crois que les deux approches sont erronées. Ce que le pape Léon a exprimé, dans chacun de ses actes et de ses paroles durant ces deux premières semaines de son pontificat, n'est rien d'autre que la conception authentiquement catholique de la tradition.

    Quant à la manière d'appréhender ce concept, il me semble qu'un malentendu est très répandu parmi les catholiques d'aujourd'hui, qui, paradoxalement, unit largement les fronts opposés des « traditionalistes » et des « progressistes » (j'utilise ces étiquettes désormais usées par souci de concision, confiant dans la compréhension du lecteur) : lier la tradition au passé, peu importe que ce soit dans le but de préserver et de proposer à nouveau ce passé, ou au contraire de le rejeter et de le surmonter définitivement. Dans les deux cas, en effet, nous nous appuyons sur une conception de la tradition comme un depositum, une sorte d'héritage, d'entrepôt ou de coffret où repose tout ce que nos ancêtres ont pensé et vécu, cristallisé dans la doctrine et les coutumes. On peut l'apprécier ou le mépriser, mais dans tous les cas, elle reste un objet, un héritage qui appartient au passé et qu'il appartient aux héritiers, c'est-à-dire à nous, sujets vivants d'aujourd'hui, de décider s'ils veulent l'utiliser et comment. Les traditionalistes et les novateurs, bien qu'ils se combattent, y pensent, malgré eux, de manière très similaire : à bien y réfléchir, tous deux pourraient être accusés de « passéisme » ou d'« arriération » (comme l'aurait dit le pape Bergoglio). Si l'on prend, par exemple, la délicate et douloureuse question du conflit sur la liturgie, on constate que, paradoxalement, tant les partisans du vetus ordo que les défenseurs exclusifs du novus ordo peuvent être considérés comme traditionis custodes (pour reprendre ironiquement le titre du malheureux Motu proprio de juillet 2021) au sens réducteur et inadéquat dont je parle. Les premiers, en effet, refusent de reconnaître que ce qui s'est passé après 1962 fait également partie de la tradition, mais ils ne réalisent pas que, ce faisant, ils la déclarent terminée, c'est-à-dire morte ; Les autres n'admettent pas que même ce qu'ils appellent novus relève en réalité de la tradition d'une époque de l'Église déjà lointaine à certains égards (notamment parce que, dans sa prétention à l'innovation, elle a vieilli très vite). Les premiers la rendent antique, les seconds la modernisent ; tous deux, cependant, passent à côté de l'essentiel, à savoir la vie actuelle de l'Église en tant que tradition vivante

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  • Le "secret" longtemps caché de l'Église catholique

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    D'Emmanuel Tourpe en contribution externe sur le site de La Libre :

    On a découvert le "secret" longtemps caché de l'Église catholique !

    Face à l'idolâtrie dont bénéficie le nouveau Pape, il est temps de laisser apparaître la vérité de l'Église : ce qu'elle accomplit dans la discrétion absolue.

    31 mai 2025

    Mon beau-père, avant sa conversion in articulo mortis, me faisait souvent sourire en chantant, en bon belge, des chants contre les "calotins". Il se serait sans doute déchaîné devant le débordement d'émotions qui a suivi l'élection de Léon XIV. Celui-ci n'a encore rien dit, ni rien fait, on l'adore déjà. Un média catholique loue son sens de l'humour, un autre se demande s'il va abandonner la papamobile blanche, un troisième fait la une de sa rencontre avec un joueur de tennis, ou s'ébaubit qu'il fasse du footing. On pousse des petits cris admiratifs devant sa montre à bas prix. On le trouve si beau, si intelligent. On lui invente des décisions qu'il n'a pas prises. L'élection d'un Pape, dans notre société de l'émotion reine et des ressentis souverains, est devenue la somme parfois risible de toutes les idéalisations et projections. Les progressistes le trouvent très à leur goût, les traditionalistes ont décidé qu'il était des leurs : chacun fantasme en l'adulant d'autant plus qu'il a moins parlé.

    J'ai autrefois traduit La mort du pape d'Antonio Mastino, et je dois bien dire qu'à la longue vue de l'histoire, les papes médiocres ont été plus nombreux que les saints. J'aurais même tendance à penser qu'il y aurait plus de foi à recevoir un successeur de Pierre pétri de défauts évidents, plus d'espérance à en attendre la réalisation de Dieu, que dans cette affectivité débordante qui va surtout dans le sens d'un culte de la personnalité tout à fait contraire au souhait de Léon XIV lui-même.

    Cette manière de se surconcentrer sur des personnes types est un problème chez les catholiques – mais aussi chez ceux qui ne le sont pas. À force de jouer à ce petit jeu de la personnalisation ou de la symbolisation à outrance, on en arrive à oblitérer, par quelques arbres majestueux, ou pourris, la vaste végétation de ceux qui sont l'Église au quotidien.

    Ainsi donc, l'œuvre incontestable de charité prodiguée par l'Église dans toute l'histoire et dans le monde entier serait à occulter à cause de figures sombres (l'abbé Pierre, le Père Maciel, Jean Vanier…) ou d'institutions perverses (Betharam, Magdalene Sisters) ? Ainsi donc le christianisme ce seraient ces mauvaises herbes au milieu des blés, et non la moisson elle-même ?

    Le risque papôlatre a effectivement son exact pendant dans la suspicion ordinaire, qui focalise systématiquement sur les failles de certaines figures minoritaires, et n'est plus capable de voir l'ensemble du catholicum.

    L'ensemble, c'est ce prêtre rencontré à Papeete, qui rassemble autour de la cathédrale une cour des miracles hallucinante : nue ou en haillons, transgenres et obèses, qu'il nourrit du matin au soir. L'ensemble, ce sont les milliers de sœurs de la Charité de toutes nations qui soignent, lavent, consolent, guérissent partout dans le monde. L'ensemble ce sont les jeunes chrétiens qui se battent contre la pauvreté dans les bidonvilles. C'est la communauté Sant'Egidio, les cafés Dorothy, la fondation Lazare. C'est Agnès, qui va humblement chaque jour fleurir l'autel et Gérard qui passe ses soirées à faire les comptes de la Fabrique. C'est Pierre qui est au service de sa communauté depuis dix ans et mange seul sa boîte de sardine le soir avant d'aller donner la communion aux malades.

    Ne pas oublier les magnifiques

    Tous ces gens admirables se taisent, n'osent pas clamer ce qu'ils font ; l'on finit alors par se focaliser sur quelques scandaleux et par oublier les magnifiques. Un secret toujours plus lourd voile l'intensité du bien qui est à l'œuvre partout, et devient imperceptible.

    Le voilà ce fameux "secret" de l'Église, tant recherché par des ésotéristes de tout poil. Il est bien dans l'action mutique et souterraine des baptisés innombrables qui, partout, se donnent sans réserve. C'est le service taiseux et obscur des pauvres, trésor des chrétiens. C'est l'amour discret, jour après jour, opérant dans l'ombre et ne cherchant pas la gloire. Cela suffit de ne voir dans l'Église que les pervers qui ont sali son image, ou d'assimiler les prêtres à des pédophiles en puissance. Cela suffit de personnaliser – que ce soit en adulant le Pape, ou en oubliant, volontairement sans doute, l'immense nappe de charité chrétienne dont on ne parle jamais.

    C'est l'heure de lever ce secret. À l'égout, les scandales ! Il est temps de faire voir le fleuve d'eau claire, immensément beau, de ce que l'Église accomplit dans la discrétion absolue.

    Toute personnalisation affective écartée – qu'elle vienne des catholiques ou des médias –, il est temps de laisser apparaître la vérité de cette Église. Et cette fois, en s'appuyant, sans tentation idéalisatrice, sur les mots forts du nouveau Pape, prononcés le 18 mai. Bien peu les ont reçus de plein fouet. Il en appelle "à une Église unie, signe d'unité et de communion, qui devienne ferment pour un monde réconcilié. Nous voulons être un petit levain d'unité, de communion, de fraternité". Un "petit levain" : voilà le secret de l'Église – caché derrière les frasques et les perversions qui ne sont pas sa réalité profonde.

  • «Pour que chacun d’entre nous trouve la consolation dans une relation personnelle avec Jésus, et apprenne de son Cœur la compassion à l’égard du monde» (intention du pape pour le mois de juin)

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    De Vatican News :

    Grandir dans la compassion, l’intention de prière du Pape en juin

    Pour le mois de juin, le Saint-Père propose à l’Église universelle de prier «pour que chacun d’entre nous trouve la consolation dans une relation personnelle avec Jésus, et apprenne de son Cœur la compassion à l’égard du monde».

    «Apprenons du cœur de Jésus la compassion à l’égard du monde». C’est le souhait formulé par Léon XIV, dans la vidéo présentant sa toute première intention de prière, rendue publique ce mardi 3 juin. En ce mois-ci, traditionnellement consacré à la dévotion au Cœur de Jésus, le Pape invite donc à prier «pour que chacun d’entre nous trouve la consolation dans une relation personnelle avec Jésus et apprenne de son Cœur la compassion à l’égard du monde». L’Église, par la voix du Pape, appelle ainsi les croyants à adopter le regard du Christ sur l’humanité et à agir avec les sentiments de son Cœur, afin de soulager les souffrances des plus fragiles.

    Une prière inédite au Sacré-Cœur de Jésus

    L’intention de prière du Saint-Père Léon XIV, met l’accent sur la croissance dans la compassion à l’égard du monde, à travers une relation personnelle avec Jésus. C’est pourquoi dans cette vidéo, le Souverain pontife adresse une prière au Sacré-Cœur de Jésus. Cette supplique «par laquelle nous nous adressons au Christ pour lui demander de nous aider à mieux le connaître, à demeurer avec lui, à apprendre de son amour; qu’il nous transforme et devienne notre but dans chaque circonstance de la vie quotidienne; et qu’il nous envoie en mission de compassion, pour porter sa consolation à travers le monde». Les images qui accompagnent cette prière ont été tournées dans l’Église du Gesù (Église du Saint Nom de Jésus), à Rome.

    Voici la prière complète au Sacré-Cœur de Jésus :

    Seigneur, je viens aujourd’hui à ton cœur tendre,

    à toi qui as des paroles qui embrasent mon cœur,
    à toi qui répands ta compassion sur les petits et les pauvres,
    sur ceux qui souffrent et sur toutes les misères humaines.

    Je désire vous connaître davantage, vous contempler dans l’Évangile,
    être avec vous et apprendre de vous
    et de la charité avec laquelle vous vous êtes laissé
    toucher par toutes les formes de pauvreté.

    Tu nous as montré l’amour du Père en nous aimant sans mesure
    avec ton cœur divin et humain.

    Accorde à tous tes enfants la grâce de te rencontrer.
    Change, façonne et transforme nos projets,
    afin que nous ne cherchions que toi en toute circonstance :
    dans la prière, au travail, dans les rencontres et dans notre quotidien.

    De cette rencontre, envoie-nous en mission,
    une mission de compassion pour le monde
    dans lequel tu es la source d’où jaillit toute consolation.

    Amen.

    Le mystère du cœur de Dieu

    Les paroles du Pape rappellent que le Cœur du Christ symbolise son centre personnel, d’où jaillit son amour à l’égard de l’humanité. Il s’agit du mystère du cœur de Dieu qui s’émeut et répand son amour sur les femmes et les hommes du monde, de tous les temps. Bien que la dévotion au Cœur du Christ ait toujours été présente dans la spiritualité chrétienne, elle a connu un nouvel essor au XVIIe siècle, grâce aux révélations faites à sainte Marguerite-Marie Alacoque, et à leur interprétation par saint Claude La Colombière, S.J. Le Pape Pie IX institua la fête du Sacré-Cœur en 1856. Plus tard, Léon XIII en renforça l’importance en l’élevant au rang de solennité en 1889.

    L’importance du Sacré-Cœur dans la vie de l’Église se manifeste à la fois dans la dévotion populaire, et dans le fait que quatre papes lui ont consacré une encyclique. Léon XIII, dont le Pape actuel a repris le nom, a écrit l’encyclique Annum sacrum, en 1899, dans laquelle il a consacré l’humanité tout entière au Cœur de Jésus. En 1928, Pie XI a publié Miserentissimus Redemptor, appelant à réparer les blessures infligées au Cœur du Christ par nos péchés à travers des gestes d’amour. En 1956, Pie XII a approfondi les fondements théologiques de la dévotion au Sacré-Cœur dans Haurietis aquas. Par ailleurs le Pape François, en 2024, a écrit Dilexit nos, proposant la dévotion au Cœur du Christ comme réponse à la culture du déchet et de l’indifférence.

    Grandir en compassion

    «En cultivant cette relation de véritable proximité, notre cœur devient plus conforme au sien, nous grandissons en amour et en miséricorde, et nous apprenons mieux ce qu’est la compassion. Jésus a manifesté un amour inconditionnel envers tous, en particulier envers les pauvres, les malades et les personnes qui souffrent. Le Pape nous invite à imiter cet amour compatissant en tendant la main à ceux qui sont dans le besoin», explique le directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, le Père Cristóbal Fones, S.J. La compassion, poursuit-il «cherche à soulager la souffrance et à promouvoir la dignité humaine». C’est pourquoi «elle se traduit par des actions concrètes qui s’attaquent aux racines de la pauvreté, des inégalités et de l’exclusion, pour contribuer à bâtir un monde plus juste et solidaire», détaille-t-il.

    Le Chemin du Cœur

    La mission du Réseau Mondial de Prière du Pape s’inscrit précisément dans la mission de compassion à l’égard du monde qui jaillit du Cœur de Jésus: «Notre itinéraire de formation – Le Chemin du Cœur  – nous aide à entrer dans une mission de compassion à l’égard du monde à partir d’une relation d’amitié avec Jésus, et non par simple volontarisme personnel», précise le Père Cristóbal Fones, ajoutant qu’ «il s’agit d’un chemin spirituel pour nous accorder au Cœur de Jésus, afin d’avoir un cœur plus semblable au sien et d’aller à la rencontre de nos frères et sœurs en participant à sa mission». L’union avec le Christ «nous permet de percevoir les défis du monde avec son regard et de nous mobiliser pour y répondre par la prière et le service», note le directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape. Et cet itinéraire «nous transforme chaque jour davantage en apôtres de la prière, en disciples missionnaires engagés dans une mission de compassion à l’égard du monde, une mission à laquelle chacun est invité», conclut-il.

  • Plus de 45 000 personnes à Bruges pour la Procession du Saint-Sang

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    De Thomas Philipp Reiter sur KN.NL :

    Bruges honore une relique vieille de plusieurs siècles avec une impressionnante procession du Saint-Sang

    2 juin 2025

    Des milliers de croyants et de visiteurs ont défilé dans le centre-ville de Bruges le jour de l'Ascension pour la procession annuelle du Saint-Sang. Cette procession historique se déroule depuis 1304 en l'honneur d'une relique datant de l'époque des Croisades.

    Plus de 45 000 personnes ont rempli les rues de Bruges jeudi et ont participé à la Procession du Saint-Sang, qui a lieu chaque année le jour de l'Ascension depuis le 3 mai 1304. La procession tourne autour d'une relique du Saint-Sang du Christ qui a été apportée dans la ville flamande occidentale après les croisades.

    Scènes bibliques et historiques

    L'organisation est assurée par la « Confrérie du Saint-Sang » et, cette année, quelque 1 800 participants ont assisté au spectacle. Ils ont représenté 53 scènes bibliques et historiques.

    Le cortège traverse le centre-ville médiéval de Bruges, déclaré site du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2000.

    Participant bien connu

    Outre l'évêque brugeois Lode Aerts, l'un des participants les plus marquants de cette année était le cardinal Dominique Mathieu. Ce clerc belge a été nommé archevêque de Téhéran-Ispahan par le pape François en 2021 et admis au Collège des cardinaux en décembre 2024.

    image

     Photo : CNA - Thomas Philipp Reiter

    Mathieu parle six langues, dont l'arabe, et est membre de l'Ordre des Frères Mineurs Franciscains. Né dans la province belge du Luxembourg, il a grandi à Damme, près de Bruges.

    Reconnaissance mondiale

    En 2009, la Procession du Saint-Sang a été inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité de l'UNESCO. Cette reconnaissance mondiale intervient exactement 700 ans après que le pape Clément V eut officiellement autorisé la vénération du Saint-Sang à Bruges en 1310, par la bulle papale Licet .

    Selon la tradition, lors d'une croisade en 1150, Thierry d'Alsace, comte de Flandre, rapporta quelques gouttes du sang du Christ de Jérusalem. Depuis, la relique est conservée dans la chapelle du Saint-Sang de Bruges, qui attire chaque jour pèlerins et touristes du monde entier.

  • Les saints martyrs de l'Ouganda (Charles Lwanga et ses 21 compagnons) (3 juin)

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    De Nominis (cef.fr) :

    Saints Martyrs de l'Ouganda

    Charles Lwanga et ses 21 compagnons (+ 1886)

    Charles Lwanga, mort le 3 Juin 1886, laïc - Converti par les Pères Blancs, Charles Lwanga, serviteur du roi Mwanga d'Ouganda, fut baptisé en novembre 1885 et brûlé vif au mois de juin de l'année suivante, à Namuyongo, voir aussi saint Charles Lwanda

    martyrs de l'Ouganda

    Martyr du Groupe des 22 martyrs de l'Ouganda. 
    - le 2 février 2023, Anuarite et Bakanja, modèles de foi, courage et pardon (VaticanNews.), le Pape François a mentionné Anuarite et Bakanja, ainsi que saint Kizito et ses compagnons martyrs de l’Ouganda, les présentant comme modèles de foi, de courage, de persévérance et de pardon.
    Les martyrs (+1885, +1886, +1887) - les 22 martyrs de l'Ouganda. Martyrs de la persécution du roi Mwanga de 1885 à 1887 durant laquelle périrent une centaine de jeunes chrétiens, catholiques et anglicans. A cause de la prière et de la chasteté, ils périrent dans d'atroces supplices, dont celui du feu.
    Marchant à la mort Kizito (13 ans) demandait à son aîné, Charles Lwanga: «Donne-moi la main: j'aurai moins peur». Tous les deux ont été proclamés patrons de la jeunesse africaine.
    Un autre, arrivant au lieu du supplice, déclara : «C'est ici que nous verrons Jésus!».
    - Béatifiés par la brève de Benoît XV le 6 juin 1920 (en italien), canonisés par Paul VI, le 18 octobre 1964 à Rome.
    - Album de la canonisation des 22 martyrs de l'Ouganda le 18 octobre 1964 - site des Pères Blancs.
    - Lors de son voyage apostolique en Afrique, devant une foule immense, le Pape François a honoré les martyrs de l'Ouganda, 28 novembre 2015.

    Mémoire des saints Charles Lwanga et ses douze compagnons: les saints Mbaga Tuzindé, Bruno Serunkerma, Jacques Buzabaliawo, Kizito, Ambroise Kibuka, Mgagga, Gyavira, Achille Kiwanuka, Adolphe Ludigo Mkasa, Mukasa Kiriwawanvu, Anatole Kiriggwajjo; Luc Banabakintu, martyrs en Ouganda l'an 1886. Âgés entre quatorze et trente ans, ils faisaient partie du groupe des pages ou de la garde du roi Mwanga. Néophytes et fermement attachés à la foi catholique, ils refusèrent de se soumettre aux désirs impurs du roi et furent soit égorgés par l'épée, soit jetés au feu sur la colline Nemugongo. Avec eux sont commémorés neuf autres: les saints Joseph Mukasa Balikuddembe, Denis Sebuggwawo, André Kaggwa, Pontien Ngondwe, Athanase Bazzekuketta, Gonzague Gonza, Matthias Kalemba, Noé Mawaggali, Jean-Marie Muzei. qui subirent le martyre dans la même persécution, à des jours différents, entre 1885 et 1889.

    Martyrologe romain

  • Pour ou contre le Pape François ? Léon XIV sait comment agir, il a été à l’école des Pères de l’Église

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    De Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Pour ou contre le Pape François ? Léon XIV sait comment agir, il a été à l’école des Pères de l’Église

    Le professeur Lugaresi, qui est l’auteur de l’article publié sur cette page, est un grand spécialiste des Pères de l’Église.

    Tout comme le Pape Léon XIV, qui par ses citations fréquentes des Pères de l’Église, à commencer par « son » Augustin, montre qu’il en comprend la pensée avec une rare profondeur.

    C’est justement cette familiarité du nouveau pape avec la grande « tradition » chrétienne qui est une clé décisive – selon le professeur Lugaresi – pour comprendre comment il entend remplir son rôle de successeur de Pierre, dans le sillage non seulement de ses derniers prédécesseurs mais de toute l’histoire de l’Église, reconduisant ainsi « toute chose à la vérité originelle ».

    L’article qui va suivre est extrait d’un texte plus long, que l’on pourra lire dans son intégralité sur le blog « Vanitas ludus omnis » du professeur Lugaresi.

    L’illustration représente la chaire de Saint Pierre flanquée des Pères de l’Église Ambroise, Augustin, Athanase et Jean Chrysostome, dans l’abside de la basilique Saint-Pierre, réalisée par le Bernin.

    *

    Du bon usage de la tradition. Une note sur le « style » de Léon XIV

    de Leonardo Lugaresi

    Dans la plupart des analyses de nombreux observateurs sur les premiers pas du pontificat de Léon XIV, l’usage des catégories de continuité et de discontinuité me semble prévaloir jusqu’ici, appliqué en comparaison avec le pontificat précédent.

    Cependant, ce critère me semble largement inadéquat pour comprendre le sens de ce qui est en train de se passer dans l’Église, et il n’aide pas particulièrement à comprendre l’un des aspects du style de pensée et de gouvernement du Pape Léon XIV, qui semble pourtant déjà se dessiner avec netteté, surtout sur le plan de la méthode.

    Dans toutes les premières interventions du nouveau pape, on est frappé par le naturel avec lequel il se fait constamment référence à la tradition de l’Église à travers de grands auteurs qui en sont témoins : d’Ignace d’Antioche à Éphrem le Syrien, Isaac de Ninive, Syméon le Nouveau Théologien, Benoît de Nursie, Léon le Grand, en passant à plusieurs reprises par « son » Augustin. Des références brèves, mais qui ne sont pas de pure forme, au contraire, elles sont toutes pertinentes pour les thèmes abordés par le pape. Ces références patristiques s’accompagnent constamment de renvois au magistère des papes modernes, en particulier de Léon XIII et de François.

    Et c’est justement sur ce dernier élément que je voudrais attirer l’attention. On pourrait facilement l’interpréter soit comme une preuve de continuité substantielle du nouveau pape avec son prédécesseur, duquel il ne se distinguerait qu’en surface par des différences de tempérament évidentes et manifestes ; soit, au contraire, comme une posture purement tactique et instrumentale visant à prévenir ou à désamorcer des réactions potentiellement hostiles envers une papauté qui ferait mine d’amorcer une rupture substantielle avec cette soi-disant « Église de François ».

    Je crois que ces deux approches sont erronées l’une comme l’autre. Ce que le Pape Léon a exprimé, dans chacun de ses actes et dans chacune de ses déclarations pendant ses premières semaines de pontificat n’est rien d’autre que la conception authentiquement catholique de tradition.

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  • Le Pape encourage discrètement les Français amoureux de la Tradition

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    Le Pape « caresse » les Français amoureux de la Tradition

    Avec sa lettre aux évêques français pour le centenaire des canonisations, Léon XIV place saint Jean Eudes, saint Jean-Marie Vianney et sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus comme le fondement de l'éveil missionnaire et de la renaissance des vocations, thèmes tabous dans le pontificat précédent.

    2 juin 2025

    Le catholicisme français connaît actuellement une vitalité inattendue, parfaitement captée par les données sur les baptêmes d'adultes à Pâques : en 2023, on en comptait 5 463, un an plus tard pas moins de 7 135 avec une augmentation de 30 %. Récemment, le cardinal néerlandais Willem Jacobus Eijk n'a pas hésité non plus à parler d'une « renaissance » de la foi en cours. Elle est principalement portée par les fidèles et les communautés de sensibilité traditionnelle, ceux que l’on qualifie de manière simpliste de « traditionalistes ».

    Durant les années de François, cette situation fut vue avec suspicion et conduisit à placer des institutions religieuses sous administration spéciale ou à mettre à la retraite des évêques jugés trop favorables à ces réalités. Léon XIV, en revanche, semble vouloir adopter une approche différente à l’égard du noyau dur du catholicisme transalpin.

    C'est ce que l'on peut comprendre à la lecture du ton et du contenu de la lettre envoyée hier aux évêques français à l'occasion du 100e anniversaire des canonisations de saint Jean Eudes, de saint Jean-Marie Vianney et de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. Cette dernière, d'ailleurs, est une sainte très chère aux fidèles d'orientation traditionnelle qui n'oublient pas comment c'est le pape du serment antimoderniste saint Pie X qui l'a définie comme « la plus grande sainte des temps modernes ».

    Léon XIV écrivit aux évêques pour exprimer son souhait  que « ces célébrations ne se limitent pas à évoquer avec nostalgie un passé qui pourrait sembler révolu, mais qu'elles ravivent l'espérance et inspirent un nouvel élan missionnaire. Dieu peut, avec l'aide des saints qu'il vous a donnés et que vous célébrez, renouveler les merveilles qu'il a accomplies dans le passé. »
    Des mots qui dénotent l'équilibre de pensée et d'action du nouveau pape, non idéologiquement hostile à ceux que son prédécesseur qualifiait de « penseurs rétrogrades ».

    Prévost écrit également que les trois saints pourront « parler à la conscience de nombreux jeunes de la beauté, de la grandeur et de la fécondité du sacerdoce, susciter un désir enthousiaste pour celui-ci et leur donner le courage de répondre généreusement à l'appel, alors que le manque de vocations se fait cruellement sentir dans vos diocèses et que les prêtres sont de plus en plus mis à l'épreuve ».

    Des paroles qui ont été accueillies avec beaucoup d’enthousiasme par les communautés traditionnelles qui se remettaient des durs traitements du dernier pontificat. Ces dernières années, les instituts et les diocèses qui accueillent un nombre de vocations allant à contre-courant de la tendance du reste du pays ont souvent connu des visites apostoliques qui recommandaient même « un meilleur discernement et une certaine prudence dans l'entrée en formation ».
    Traduit : portes fermées aux séminaristes qui montraient une sensibilité liturgique et ecclésiale liée à la Tradition et qui étaient souvent les seuls dans plusieurs diocèses.

    En vantant les mérites et non les défauts du sacerdoce, Léon XIV a caressé les soi-disant « traditionalistes » qui sont de plus en plus nombreux en France. Et c'est la deuxième fois, après la nomination de "leur" cardinal de référence, le Guinéen francophone Robert Sarah, comme son envoyé spécial pour les célébrations liturgiques au sanctuaire de Sainte-Anne-d'Auray à l'occasion du 400e anniversaire des apparitions de sainte Anne au paysan breton Yvon Nicolazic.

  • Le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour surmonter les forces qui désagrègent les relations et les sociétés (Léon XIV)

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    JUBILÉ DES FAMILLES, DES ENFANTS, DES GRANDS-PARENTS ET DES PERSONNES ÂGÉES

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Pierre
    VIIe dimanche de Pâques - Dimanche 1er juin 2025

    L’Évangile qui vient d’être proclamé nous montre Jésus qui, lors de la dernière Cène, prie pour nous (cf. Jn 17, 20) : le Verbe de Dieu fait homme, désormais proche de la fin de sa vie terrestre, pense à nous, ses frères, se faisant bénédiction, supplication et louange au Père, avec la force de l’Esprit Saint. Et nous aussi, alors que nous entrons, remplis d’émerveillement et de confiance, dans la prière de Jésus, nous sommes impliqués par son amour dans un grand projet qui concerne toute l’humanité.

    Le Christ demande en effet que nous soyons tous « un » (v. 21). Il s’agit là du plus grand bien que l’on puisse désirer, car cette union universelle réalise entre les créatures la communion éternelle d’amour dans laquelle s’identifie Dieu lui-même, comme le Père qui donne la vie, le Fils qui la reçoit et l’Esprit qui la partage.

    Le Seigneur ne veut pas que nous nous unissions pour former une masse indistincte, comme un bloc anonyme, mais il souhaite que nous soyons un : « Comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi » (v. 21). L’unité pour laquelle Jésus prie est donc une communion fondée sur l’amour même dont Dieu aime, d’où viennent la vie et le salut. En tant que telle, elle est avant tout un don que Jésus vient apporter. C’est en effet, du fond de son cœur d’homme que le Fils de Dieu s’adresse au Père en disant : « moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (v. 23).

    Écoutons avec admiration ces paroles : Jésus nous révèle que Dieu nous aime comme Il s’aime Lui-même. Le Père ne nous aime pas moins qu’Il n’aime son Fils unique, c’est-à-dire infiniment. Dieu n’aime pas moins, parce qu’Il aime d’abord, Il aime le premier ! Le Christ Lui-même en témoigne lorsqu’Il dit au Père : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » (v. 24). Et il en est ainsi : dans sa miséricorde, Dieu veut depuis toujours rassembler tous les hommes auprès de lui, et c’est sa vie, donnée pour nous dans le Christ, qui nous rend un, qui nous unit entre nous.

    Écouter aujourd’hui cet Évangile, pendant le Jubilé des familles et des enfants, des grands-parents et des personnes âgées, nous comble de joie.

    Très chers amis, nous avons reçu la vie avant même de la vouloir. Comme l’enseignait le pape François, « tous les hommes sont des enfants, mais aucun de nous n’a choisi de naître » (Angelus, 1er janvier 2025). Mais ce n’est pas tout. Dès notre naissance, nous avons eu besoin des autres pour vivre, seuls nous n’y serions pas y arriver : c’est quelqu’un d’autre qui nous a sauvés, en prenant soin de nous, de notre corps comme de notre esprit. Nous vivons donc tous grâce à une relation, c’est-à-dire à un lien libre et libérateur d’humanité et de soin mutuel.

    Il est vrai que parfois cette humanité est trahie. Par exemple, chaque fois que l’on invoque la liberté non pour donner la vie, mais pour la retirer, non pour secourir, mais pour offenser. Cependant, même face au mal qui s’oppose et tue, Jésus continue de prier le Père pour nous, et sa prière agit comme un baume sur nos blessures, devenant pour tous une annonce de pardon et de réconciliation. Cette prière du Seigneur donne pleinement un sens aux moments lumineux de notre amour les uns pour les autres, en tant que parents, grands-parents, fils et filles. Et c’est cela que nous voulons annoncer au monde : nous sommes ici pour être “un” comme le Seigneur veut que nous soyons “un”, dans nos familles et là où nous vivons, travaillons et étudions : différents, mais un, nombreux, mais un, toujours, en toutes circonstances et à tous les âges de la vie.

    Mes très chers amis, si nous nous aimons ainsi, sur le fondement du Christ, qui est « l’alpha et l’oméga », « le commencement et la fin » (cf. Ap 22, 13), nous serons un signe de paix pour tous, dans la société et dans le monde. Et n’oublions pas : c’est dans les familles que se construit l’avenir des peuples.

    Au cours des dernières décennies, nous avons reçu un signe qui nous remplit de joie et qui nous fait réfléchir : je veux parler du fait que des couples mariés ont été proclamés bienheureux et saints, non pas séparément, mais ensemble, en tant que couples mariés. Je pense à Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ; et j’aime rappeler les bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, dont la vie familiale s’est déroulée à Rome au siècle dernier. Et n’oublions pas la famille polonaise Ulma : parents et enfants unis dans l’amour et dans le martyre. Je disais que c’est un signe qui fait réfléchir. Oui : en désignant comme témoins exemplaires des époux, l’Église nous dit que le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour connaître et accueillir l’amour de Dieu et surmonter, par sa force qui unifie et réconcilie, les forces qui désagrègent les relations et les sociétés.

    C’est pourquoi, le cœur plein de reconnaissance et d’espérance, je vous dis, à vous les époux : le mariage n’est pas un idéal, mais la norme du véritable amour entre l’homme et la femme : un amour total, fidèle, fécond (cf. Saint Paul VI, Lettre encyclique Humanae vitae, 9). Tout en vous transformant en une seule chair, cet amour vous rend capables, à l’image de Dieu, de donner la vie.

    C’est pourquoi je vous encourage à être, pour vos enfants, des exemples de cohérence, en vous comportant comme vous voulez qu’ils se comportent, en les éduquant à la liberté par l’obéissance, en recherchant toujours en eux le bien et les moyens de le faire grandir. Et vous, enfants, soyez reconnaissants envers vos parents : dire “merci” pour le don de la vie et pour tout ce qui nous est donné chaque jour avec elle, c’est la première manière d’honorer son père et sa mère (cf. Ex 20, 12). Enfin, à vous, chers grands-parents et personnes âgées, je recommande de veiller sur ceux que vous aimez, avec sagesse et compassion, avec l’humilité et la patience que les années enseignent.

    Dans la famille, la foi se transmet avec la vie, de génération en génération : elle est partagée comme la nourriture sur la table et les affections du cœur. Cela en fait un lieu privilégié pour rencontrer Jésus, qui nous aime et veut notre bien, toujours.

    Et j’aimerais ajouter une dernière chose. La prière du Fils de Dieu, qui nous donne l’espérance tout au long du chemin, nous rappelle aussi qu’un jour nous serons tous unum (cf. saint Augustin, Sermo super Ps. 127) : une seule chose dans l’unique Sauveur, étreints par l’amour éternel de Dieu. Non seulement nous, mais aussi nos pères et nos mères, nos grands-mères et nos grands-pères, nos frères, nos sœurs et nos enfants qui nous ont déjà précédés dans la lumière de sa Pâque éternelle, et que nous sentons présents ici, avec nous, en ce moment de fête.

  • Les pièces grégoriennes du dimanche après l'Ascension

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    Du site d'Una Voce :

    Dimanche après l’Ascension – Argentan (1975)

  • En Pologne, 15 religieuses tuées lors de l'invasion soviétique en 1945 béatifiées

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    D'Isabella Piro sur Vatican News :

    Messe avec le rite de béatification de Christophora Klomfass et de 14 religieuses. Messe avec le rite de béatification de Christophora Klomfass et de 14 religieuses.  
    En Pologne, 15 religieuses «témoins de la paix» tuées en 1945 béatifiées
    Le préfet des Causes des saints a présidé la messe à Braniewo, dans l'archidiocèse de Warmie, pour l'élévation aux autels de sœur Christophora Klomfass et de ses quatorze compagnes, religieuses de la congrégation de Sainte-Catherine Vierge et Martyre. Elle sont été martyrisées en 1945 lors de l'invasion soviétique du pays. «Elles ont opposé à l'oppression la force de la faiblesse», a estimé le cardinal Marcello Semeraro, tournant ses yeux vers l’Ukraine voisine.

    Sœur Christophora Klomfass et ses quatorze compagnes «réaffirment aujourd'hui par leur témoignage la valeur éternelle de Dieu et de la bonté, tandis que leurs meurtriers ne sont commémorés que pour l'horreur du mal qu'ils ont commis». Ainsi le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère des Causes des saints et représentant du Pape Léon XIV a résumé la vie et le martyre des quinze religieuses de la congrégation de Sainte-Catherine Vierge et Martyre qui ont été béatifiées ce samedi 31 mai, à Braniewo, dans l'archidiocèse de Warmie, dans l’ouest de la Pologne.

    Le cardinal Stanisław Dziwisz, archevêque émérite de Cracovie, et l'archevêque métropolitain de Warmie, Mgr Józef Górzyński ont participé à la messe célébrée sur le parvis de la basilique Sainte-Catherine, entourés de nombreux fidèles. Il s'agit de la deuxième béatification dans le pays en quelques jours: le 24 mai, en effet, à Poznań, le père Stanisław Streich a été proclamé bienheureux.

    Pardon et conversion

    Présidant la célébration, le cardinal Marcello Semeraro a décrit les religieuses, martyres de l'invasion soviétique en 1945, comme des «voix de la conscience qui ne peuvent être réduites au silence» et des prophétesses «toujours actuelles de la paix sur la terre et d'une humanité réconciliée et unie». L'enseignement qu'elles ont délivré, a ajouté le cardinal italien, se résume en deux mots: «pardon et conversionElles nous invitent à pardonner, c'est-à-dire à éloigner de nous la tristesse du ressentiment et de la haine. Elles nous exhortent à nous convertir et à convertir: dans nos milieux de vie, en choisissant chaque jour la paix, la fraternité, le respect de la liberté d'autrui, la sérénité dans les relations humaines», a -t-il déclaré.

    Victimes de violence et d'abus à cause de leur foi

    Sœur Klomfass et ses compagnes ont souffert le martyre en raison de leur foi. La première à mourir fut Christophora elle-même, tuée le 21 janvier 1945, alors qu'elle n'avait pas encore 42 ans. Une semaine plus tard, le 27 janvier, les sœurs Sekundina Rautenberg et Adelgard Bönigk sont capturées par l'armée russe. Les chapelets qu'elles portent à la taille sont attachés à une voiture et elles sont traînées dans les rues de Rastenburg (aujourd'hui Kętrzyn), jusqu'à ce qu'elles meurent.

    La violence, les mauvais traitements, les marches forcées et les blessures mortelles ont écourté la vie des autres religieuses: Mauritia Margenfeld a été capturée par l'Armée Rouge à Allestein, a été maltraitée à plusieurs reprises par les soldats, puis emmenée à marche forcée à Praschnitz (aujourd'hui Przasnysz), pour être forcée le lendemain à marcher jusqu'à Zichenau (aujourd'hui Ciechanów), à 27 km de là. De là, elle a été déportée à Toula où elle a soigné des patients atteints du typhus. Elle meurt des suites des mauvais traitements subis le 7 avril. La dernière à mourir dans l'ordre chronologique est Saveria Rohwedder, le 25 novembre, des suites des coups qui lui ont été infligés par un soldat russe qui s'est acharné sur elle simplement parce qu'elle portait un habit religieux. Alors qu'elle était impitoyablement battue, elle a dit à son bourreau: «Je te pardonne».

    Une image des 15 nouvelles religieuses bienheureuses
    Une image des 15 nouvelles religieuses bienheureuses   (Montage: Norbert Block/Fotos: Katharinenschwestern)

    La persécution «subtile» des chrétiens aujourd'hui

    80 ans plus tard, la persécution des chrétiens existe toujours et elle est réelle, bien que «plus subtile, parfois, effectuée avec les armes de la culture et des moyens de communication», a noté le préfet. Elle se manifeste comme «une action contradictoire, fausse et moqueuse qui inonde continuellement les foyers et les familles, les esprits et les consciences». Le véritable martyre quotidien, a souligné le cardinal Semeraro, est donc de «s'opposer aujourd'hui à cette culture, un engagement qui n'est pas sans conséquences pour tous ceux qui accomplissent un travail éducatif en pleine cohérence avec le message du Christ et pour la promotion d'une humanité authentique».

    La force de la faiblesse surmonte les atrocités

    Dans l'histoire des 15 nouvelles bienheureuses, le préfet du dicastère des Causes des saints identifie deux éléments significatifs: le premier est «l'atrocité» avec laquelle les soldats de l'Armée Rouge ont infligé des violences aux religieuses, les contraignant à une mort violente et féroce. «Une atrocité qui semblait dépasser toutes les limites, a souligné le cardinal, qui n'avait aucun scrupule à piétiner la dignité de l'être humain et ne respectait pas la dignité de ces femmes, ni leur statut de femmes consacrées». Le cardinal a également relevé «la force d'esprit et la persévérance de ces religieuses, qui ont su s'opposer à l'oppression avec la force de leur faiblesse», mettant en œuvre une véritable «pédagogie du martyre».

    La charité comme accomplissement de la foi

    Les nouvelles bienheureuses auraient pu fuir et se mettre à l’abri, mais elles ne l'ont pas fait, choisissant de rester proches des personnes qu'elles soignaient au quotidien, démontrant ainsi que «la charité, l'amour gratuit et la désintérêt de soi pour le Christ et les frères sont des valeurs fondamentales de la foi»a encore fait remarquer le cardinal Semeraro. «C'est un élan vers l'avenir, qui donne un sens au temps et l'oriente vers une rencontre; c'est vivre chaque circonstance avec la certitude de ne pas être seul, de pouvoir compter sur une présence qui est plus grande que tout et que tous».

    Ainsi, «face à ceux qui semblaient alors les plus forts et qui, ivres de matérialisme, remplaçaient l'unique vrai Dieu par des idoles humaines fragiles et éphémères», les quinze religieuses ont démontré que «le bien triomphe toujours du mal» et que le message évangélique d'amour l'emporte sur «l'idéologie de la haine et de la violence».

    L'invocation de la paix

    Enfin, quelques jours après le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, célébré le 8 mai, le préfet du dicastère des Causes des saints a souhaité que la béatification des religieuses puisse représenter «une invocation à la paix pour le monde entier, avec une pensée particulière pour la guerre qui se déroule» en Ukraine, non loin de la Pologne. «Plus jamais la guerre! -a conclu le cardinal, rappelant l'appel de Léon XIV dans son premier Regina Cæli du 11 mai- surtout lorsqu'elle frappe cruellement des innocents, souvent des enfants».