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Patrimoine religieux - Page 221

  • La grande mue des églises

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    En Belgique, l’Eglise c’est comme les multinationales industrielles : on "restructure", avec l’aide des pouvoirs publics. Triste descriptif de Christian Laporte, dans « La Libre » du 29 octobre :

    « Qui dit redécoupage des paroisses, pense aussi à la (ré)affectation des églises. L’évêque d’Anvers donne le ton : des 300 actuelles, il n’en restera qu’environ 70.

    Ce ne fut pas à vrai dire un thème électoral récurrent de la récente campagne municipale mais on peut penser que la prochaine législature communale sera marquée dans nombre d’entités de nos trois régions par la réorganisation des paroisses même si en toute logique constitutionnelle, ce n’est pas une question à traiter en premier lieu par les instances politiques mais par les responsables ecclésiaux. Dans les plus hautes sphères ecclésiales, l’on ne le reconnaîtra sans doute qu’à mots couverts mais la sécularisation récurrente de la société belge avec en corollaire une désertion importante des lieux de culte amènera très vite les responsables paroissiaux tant religieux que civils à s’interroger sur l’avenir d’un grand nombre de bâtiments sacrés. La question est du reste en filigrane de la modernisation annoncée du décret impérial de 1809 qui avait notamment créé les fabriques d’église. Même si certaines d’entre elles sont florissantes, les communes doivent souvent intervenir pour "suppléer à l’insuffisance des revenus de la fabrique" . En fait, cela bouge en la matière depuis une décennie puisque les Régions peuvent désormais organiser le patrimoine et les finances des fabriques. Il se fait qu’une nouvelle révision est à l’ordre du jour. En Wallonie, la réflexion sur la réaffectation des lieux de culte est en cours et au cabinet de Paul Furlan (PS), ministre des Pouvoirs locaux, l’on annonce le dépôt d’une note au gouvernement wallon pour le début de l’an prochain.

    Si à ce jour aucune position définitive n’a été adoptée, c’est parce que beaucoup de principes sont en jeu : il y va de l’exercice des libertés constitutionnelles mais il est aussi question du droit de propriété et de la (dé)sacralisation des lieux de culte.

    En Flandre, depuis 2004, un décret permet une planification pluriannuelle du budget alloué par la région aux fabriques d’églises. Mais il a entraîné des lourdeurs administratives et c’est pourquoi le vice-ministre-Président flamand, Geert Bourgeois a remis l’ouvrage sur le métier dès l’an dernier. Et cela a débouché récemment sur le vote d’un nouveau décret qui permet d’avoir une vision plus claire des futures affectations des bâtiments paroissiaux. Mais dans ce dossier, il faut aussi l’aval des principaux intéressés. La question a encore été abordée par l’évêque d’Anvers, Mgr Johan Bonny le week-end dernier lors de la célébration du cinquantenaire de l’autonomie de son diocèse et cela en conclusion d’une longue réflexion menée au niveau du diocèse où les fidèles avaient été invités à se prononcer sur leurs priorités. Le choix est clair : des 300 paroisses actuelles du diocèse, il n’en subsistera finalement qu’une septantaine soit au moins une par commune.

    Geert Bourgeois s’est réjoui de cette avancée qui permettra de mieux structurer la gestion des entités paroissiales. Jusqu’ici, un conseil central s’imposait dans chaque commune flamande s’il y avait au moins 4 paroisses; il suffira qu’il y en ait 2 désormais. Avec comme conséquence que le pouvoir politique et les responsables religieux pourront aussi mieux prendre à bras-le-corps la problématique du maintien des églises et leur éventuelle désaffectation. Et dès lors redéfinir un avenir pour quelque 1 800 lieux de culte"

    Face à la désertification des lieux de la foi dans nos contrées, trois solutions sont possibles : la plus radicale consiste à les démolir ou à les réaffecter à des fonctions purement séculières : c’est la tentation d’une Eglise malade qui désespère de guérir. Ceux qui n’ont pas  "laissé toute espérance", comme Dante au seuil du troisième Chant de l’Enfer, choisissent de doubler le sanctuaire d’un parvis des gentils pour accueillir des activités culturelles en harmonie avec le culte proprement dit. Ce ne peut être qu’une pierre d’attente, celle du jour où nos diocèses en crise s’ouvriront enfin, sans réticence, à l’œuvre missionnaire des pays ou des congrégations nouvelles qui ont reçu la grâce qui leur a été retirée.   

    On connaît l’exemple emblématique de l’église du Saint-Sacrement à Liège qui, voici bientôt dix ans, a été prise en mains par une association de fidèles alliant la promotion du culte à celle de la culture et de la sauvegarde du patrimoine. Mais quelques hirondelles ne font pas le printemps : celui de la nouvelle évangélisation suppose l’appel aux semeurs et aux moissonneurs, là où ils se trouvent. Reste à savoir si les évêques belges procéderont à l’embauche attendue ou si, enfermés dans l’Eglise de leurs rêves, ils se contenteront, comme celui d’ Anvers, de réduire le nombre des paroisses de leur diocèse de 300 à 70...  

  • La Bible serait-elle née "écrite" ?

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    EEChO met en ligne une réponse à cette théorie défendue dans "Le monde de la Bible" :

    ——"Il en est encore qui croient que la Bible est sortie du calame d’écrivains inspirés ou, pour ce qui est des écrits du Nouveau Testament, de communautés chrétiennes produisant des textes des dizaines d’années après les événements liés à la vie de Notre Seigneur._Nous ne résistons pas au plaisir de reproduire la réponse d’Yves Beaupérin à l’article paru dans le hors-série d’automne 2012 de la revue « Le monde de la Bible », où l’on trouve ce genre de croyance exégétique."

    « LA BIBLE EST NEE ECRITE… »

    ____Telle est l’affirmation de Benoît de Sagazan que nous lisons dans le hors série d’automne 2012 de la revue « Le Monde de la Bible », p. 23. Il semblerait, toutefois, que la Bible née écrite dont parle cette revue vise spécialement l’Ancien Testament, si l’on en juge par les articles qui y sont contenus.

    Une tradition orale « techniquement impossible », dixit Pierre Gibert…

    ____Cette affirmation de Benoît de Sagazan est la conclusion qui s’impose après la lecture de l’article du Pierre Gibert, dans la même revue, que de Sagazan résume ainsi : « L’écriture de la Bible a-t-elle été précédée d’une longue tradition orale ? L’exégète Pierre Gibert réfute catégoriquement cette supposition et met en évidence qu’elle n’a jamais été démontrée et qu’elle se révèle techniquement impossible. C’est l’écrivain qui élabore l’oral et non l’inverse… ».

    ____La démonstration de Pierre Gibert s’appuie d’abord sur une affirmation de Jean Astruc, « l’un des pères fondateurs de l’exégèse moderne » au XVIIIe siècle, dont toute la solidité de la démonstration repose sur l’argument suivant : « il est difficile de se persuader que, dans une tradition plusieurs fois répétée, on ait pu se souvenir exactement [suivent quelques exemples] ».

    _____Il est difficile, en effet, à des gens de style écrit, dépourvus de toute mémoire digne de ce nom, d’imaginer que d’autres personnes de style global-oral puissent avoir une mémoire différente et efficace, capable, comme le fait la mémoire des griots africains, de retenir la généalogie de tous les membres de la tribu et de permettre, par exemple, à Alex Haley, ce descendant d’esclave africain exporté aux Etats-Unis et auteur du livre Racines, de retrouver l’histoire de son lointain ancêtre Kounta Kinté. Ou encore comme la mémoire de la caste des historiens Achantis retenant les généalogies depuis des temps immémoriaux, sans aucune variation possible du texte oral, puisque toute variation est sanctionnée par la mise à mort de son auteur. En cette matière, ce n’est pas d’impressions personnelles, d’homme blanc lettré, dont on a besoin mais de faits observés sur le terrain.

    suite de la réponse d’Yves Beaupérin

    Dans le même ordre d'idées, on écoutera avec intérêt les Emissions de radio avec Frédéric Guigain

    6 octobre 2011 : Radio Notre Dame, émission « A quoi ça sert l’Eglise » avec Sylvain Sismondi : Quel crédit accorder aux récits bibliques ?

    18 octobre 2011 : Radio Notre Dame, émission « A quoi ça sert l’Eglise » avec Sylvain Sismondi : Qui étaient vraiment les 12 apôtres ?

    6 avril 2012 : Radio Notre Dame, émission « A quoi ça sert l’Eglise » avec Sylvain Sismondi : Les racines juives de la Pâque

    27 mai 2012 : sur Radio Fréquence Protestante, émission Midi Magazine avec Nathalie Zanon : La récitation orale de la Nouvelle Alliance

    22 juin 2012 : sur Radio Courtoisie, avec l’abbé de Tanoüarn : Origine des évangiles : comment les disciples du temps de Jésus sont-ils passés de l’oralité des sermons et des enseignements vocaux à la mise par écrit de la parole du Christ sous forme de récit ? En deux parties : première partie et deuxième partie

  • 1er novembre à Gerpinnes : vêpres grégoriennes de la Toussaint

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    Vêpres grégoriennes de la Toussaint et des fidèles défunts / Gerpinnes  1 novembre 2012  

    En l'église Sainte-Radegonde de Villers-Poterie (entité de Gerpinnes) à 15h00, les vêpres de la solennité de la Toussaint seront chantées intégralement en chant grégorien. Elles seront suivies immédiatement de la recommandation des fidèles défunts de la paroisse et de l'office des morts. Des carnets avec la traduction de toutes les pièces grégoriennes seront mis à disposition de l'assemblée pour favoriser sa participation.

    Date(s), horaire(s) et lieu(x)
     
    • Le 01/11/2012 à 
    • Où ?: Villers-Poterie (Gerpinnes)
    Téléphone de contact

    : 0474 21 74 71

    source : diocèse de Tournai

  • L'anniversaire de la dédicace des églises dont on ignore la date de consécration

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    Selon missel.free.fr, on fête aujourd'hui "la dédicace des églises dont on ignore la date de consécration". C'est une belle occasion pour se pencher sur la signification de cette consécration, au moment où, en de nombreux endroits, on envisage de "désacraliser" des églises :

    La liturgie de la dédicace

    La liturgie de la dédicace vise essentiellement à préparer un lieu pour la célébration eucharistique, une demeure de Dieu parmi les hommes. C'est, a écrit le R.P Louis Bouyer, la sacralisation du lieu où s'accomplit l'Eucharistie dans l'Eglise, mais on pourrait aussi bien dire du lieu où l'Eglise s'accomplit dans l'Eucharistie.

    La dédicace utilise largement le quadruple symbolisme de l'eau de l'huile, du feu et de la lumière. Certains de ses rites, de caractère apotropaïque remontent à la nuit des temps : toutes les religions, en effet, ont délimité des espaces sacrés en commençant par en détourner (c'est le sens du motapotropaïque) les puissances maléfiques.

    Il y a donc, dans la liturgie de la dédicace, une bénédiction de l'eau suivie d'une aspersion des fidèles et de l'autel : O Dieu, cette eau, sanctifiez-la donc par votre bénédiction ; répandue sur nous, qu'elle devienne le signe de ce bain salutaire où, purifiés dans le Christ, nous sommes devenus le temple de votre Esprit. Nous vous en supplions, faites qu'elle soit délivrée de la maligne influence des esprits impurs et que tous les maux s'en éloignent par la vertu de votre bienveillante protection. Quant à nous qui, avec tous nos frères, allons célébrer les divins mystères, accordez-nous de parvenir à la Jérusalem céleste.

    Déjà apparaît dans cette oraison de bénédiction ce qui est sous-jacent à toute la liturgie de la dédicace son aspect eschatologique ; l'église de pierres est l'image et la préfiguration de l'Eglise du Ciel. Cette Eglise du Ciel, on n'y arrive que par le passage obligé de la Croix du Christ. Le mystère chrétien est mystère de mort et de résurrection ; cela est éclatant dans la liturgie baptismale. Le monde entier doit être reconquis par la Croix, cette Croix sur laquelle le Christ s'est offert à son Père dans le sacrifice par lequel il a racheté le monde. C'est pourquoi, dans le rite de la dédicace, douze croix sont tracées sur les murs de l'église et chacune d'elle est ointe de saint chrême par l'évêque après qu'il en ait largement répandu sur l'autel. En cette consécration de l'autel culmine d'ailleurs toute la liturgie de la dédicace. 

    Dans cet autel du sacrifice eucharistique sont placés solennellement des reliques de martyrs et de saints apportées processionnellement. Elles associent en quelque sorte, à l'unique sacrifice du Christ offert une fois pour toutes, les martyrs qui ont donné leur vie pour Lui et les autres saints qui ont vécu pour Lui, complétant, comme le dit saint Paul, ce qui manque à la Passion du Christ.

    Après ce rite qui se déroule au chant de psaumes et d'antiennes, l'évêque embrase l'encens qu'il a répandu sur l'autel : au rite et au symbole de l'eau, puis de l'huile, s'ajoute celui du feu qui se complétera par l'illumination des cierges lorsque l'autel aura été recouvert de nappes neuves et blanches, tout comme les nouveaux baptisés sont revêtus de vêtements blancs.

    source : http://missel.free.fr/Sanctoral/10/25.php

  • Antonio Ruiz de Montoya

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    mission-1986-02-g.jpgAMERIQUE/PARAGUAY - Commémoration de l’engagement missionnaire du Père Antonio Ruiz de Montoya, sj en faveur des indiens guaranis

    (ci-contre, une photo du film "Mission" qui a rendu hommage à l'action des jésuites auprès des Guaranis)

    Asunción (Agence Fides) – La « Real Academia de la Lengua » (RAE) a récemment rendu hommage au jésuite péruvien Antonio Ruiz de Montoya (1585-1652), créateur de la linguistique guarani et grand promoteur des « Reducciones » (Réductions) jésuites au Paraguay. Ruiz de Montoya est connu pour avoir traduit, avec un certain nombre de ses confrères, différents livres dans la langue des indiens guaranis et avoir occupé un rôle important dans le cadre du grand exode de ces populations, contraintes à quitter les réductions pour échapper aux persécutions des « paulistes » ou chasseurs d’indiens de Sao Paolo (Brésil). La note envoyée à l’Agence Fides rappelle que l’hommage au missionnaire a été motivé par la réédition de son livre « Art, vocabulaire, trésor et catéchisme dans la langue guarani ». Parmi les livres écrits par le Père Ruiz de Montoya, « La Conquête spirituelle faite par les religieux de la Compagnie de Jésus dans les provinces du Paraguay, Parana, Uruguay et Tape » (1639) demeure l’une des principales sources historiques relative aux réductions.

    « Réduction », selon le dictionnaire de la RAE signifie « peuple d’indigènes convertis au Christianisme ». Les réductions ou missions jésuites au Paraguay (1609-1769) constituaient des colonies d’indiens guaranis promues par les Pères et les frères de la Compagnie de Jésus dans les terres conquises par les sujets de la Couronne. Les peuples indigènes, installés dans la montagne et en petits groupes éloignés les uns des autres, se réunirent à l’initiative des Jésuites afin de former des habitats de 5.000 personnes environ, qualifiées de « réductions ». De cette manière, les indigènes ont pu affronter les problèmes liés à leur subsistance (agriculture, élevage, confection des vêtements…), se sont dotés d’une organisation sociale (conseil, maire, juges…) et ont développé leur dimension culturelle (instruction, architecture, sculpture, musique, science…) et spirituelle (ces peuples considérés par les Conquérants comme des sauvages ont reçu la foi par l’intermédiaire des missionnaires).

    Actuellement, 70 Jésuites sont présents au Paraguay et prennent soin de 150.000 personnes environ avec l’aide de 1.500 collaborateurs et bénévoles. Ils sont présents dans différents domaines : l’instruction, la pastorale sociale, les Paroisses, l’apostolat intellectuel, la spiritualité et les moyens de communication de masse. Leur engagement social comprend une vaste gamme d’activités allant de la contribution académique à la présence au sein des communautés rurales, dans les quartiers populaires et dans les communautés indigènes, en collaborant à la formation des responsables et à la sensibilisation en ce qui concerne les problèmes d’injustice. (CE) (Agence Fides 23/10/2012)

    Pour de plus amples détails : http://jesuitas.org.py

  • De quel bois se chauffent certains curés...

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    Nous trouvons l'articulet ci-dessous sur le site de la Conférence des Evêques de France; cela jette une lumière assez crue sur le contraste entre ce qui se passe à Rome où l'on parle de "nouvelle évangélisation" et ce qui se passe réellement sur le terrain. On appréciera à sa juste valeur le détournement du conseil évangélique invitant à renoncer à ses biens pour justifier l'abandon d'un lieu consacré à Dieu, ainsi que la référence à Vatican II et aux rencontres d'Assise pour légitimer la cession (probable ?) d'un lieu de culte chrétien pour en faire une mosquée... C'est sans doute ce qu'on appelle les "fruits du Concile". Quant aux dernières lignes, elles laissent entendre qu'il vaut mieux en faire une mosquée (appartenant à l'Islam modéré bien sûr!) que de céder cette église à un groupe "radical", à quelque religion qu'il appartienne (même catholique doit-on comprendre)...

    "Eglise à vendre : savoir se détacher des biens matériels"

    Le diocèse de Bourges a mis en vente l'église Saint-Eloi pour lui assurer les moyens financiers nécessaires à sa mission sur Vierzon. Si la décision de l'attribution finale revient à Mgr Armand Maillard, évêque de Bourges, le P. Alain Krauth, curé de la paroisse, a donné des pistes de réflexion.
    Dans l'Evangile du 14 octobre 2012, « le jeune homme riche » (Marc 10, 17-30), Jésus invite « à savoir se détacher des biens matériels ». A la question « Faut-il vendre l'église Saint-Eloi ? », le P. Alain Krauth a rappelé que les paroissiens ont été consultés en 2011, que l'Equipe d'Animation Pastorale, le Conseil Pastoral et le Conseil Economique se sont prononcés en faveur de la vente de l'église « qui se trouve dans un quartier dont la population diminue et qui sert le moins au culte ». 

    « Peut-on vendre une église à des musulmans ? » a-t-il alors poursuivi. Le Concile Vatican II, a-t-il souligné, dans sa Déclaration sur les relations de l'Eglise avec les religions non chrétiennes a affirmé que « L'Eglise regarde aussi avec estime les musulmans qui adorent le Dieu un (...). Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s'efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu'à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté » (Nostra aetate § 3). Une ligne claire, confortée par le pape Jean-Paul II lors de la rencontre interreligieuse d'Assise (Italie) en 1986, confirmée par Benoît XVI 25 ans plus tard. 

    Alors, faut-il envisager de vendre l'église Saint-Eloi aux musulmans de Vierzon ? « Pour ma part, répond le prêtre, il me semble que si ce bâtiment pouvait permettre à des musulmans modérés de pouvoir célébrer dignement leur foi, dans le respect de la laïcité française et dans des relations courtoises avec la communauté catholique, alors cette vente favoriserait la paix civile et le vivre ensemble. A l'inverse, je regretterais que cette église puisse être achetée par une communauté ou un groupe aux idées radicales, de quelque religion qu'ils puissent être ».
     
  • Petit inventaire des vêtements liturgiques pour les nuls

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    Revenant sur le « post » publié ici :  Signes et symboles : des étrangetés ? on pourrait ajouter cette réflexion :

    Avec la réforme iconoclaste de la liturgie après le concile Vatican II, beaucoup d’ornements (comme bien d’autres choses encore) sont tombés en désuétude dans la célébration ordinaire de la messe romaine. Il n’est donc pas étonnant que les jeunes (et les moins jeunes) trouvent insolite, lorsqu’il subsiste, l’emploi traditionnel de vêtements issus de l’antiquité tardive pour célébrer la messe (curieusement, on n’a pas le même réflexe d’interrogation contestataire si l’on assiste à l’une des « immuables », ou réputées telles, liturgies orientales).

    Pour faire court, la « sacralisation » des vêtements liturgiques de l’Eglise latine est postérieure à la structuration de la messe romaine. Ces vêtements se sont d’abord imposés dans la mesure où l’Eglise s’acculturait, s’intégrait dans les hiérarchies de l’antiquité tardive (IVe-VIe siècles) et fit des emprunts à ses usages ou à ses marques d’honneur.

    Ainsi, la chasuble est-elle dérivée du manteau romain ; l’aube que serre le cordon et couvre l’amict aux épaules, n’est rien d’autre qu’une longue tunique de toile blanche (alba) ; l’étole, comme son nom l’indique, une écharpe, le manipule une serviette. La dalmatique des diacre est une tunique, comme celle des sous-diacres, mais elle porte des bandes laticlaves comme celles ornant les toges des sénateurs romains et le pallium des papes et des archevêques est celui-là même que portaient les hauts fonctionnaires romains. On pourrait continuer la liste : la chape des offices solennels est une cape, le surplis liturgique des clercs est un abrégé de l’aube, la mitre s’apparente au bonnet phrygien, la crosse au bâton des pasteurs…

    Ces vêtements ont donc souvent une origine profane mais, avec le décalage du temps et des modes vestimentaires, ils ont changé de signification (la réminiscence n'apparaît plus), pour acquérir un sens « à part », c'est-à-dire sacré et être perçus comme tels.

    La couleur des principaux ornements –chasuble, dalmatique, tunique, étole, manipule, voile de calice, bourse contenant le corporal…- varie selon les messes ou le temps liturgique : blanc (ou or) pour le temps de Noël, de l’Epiphanie et de Pâques, les fêtes du Christ ou de la sainte Vierge ; rouge (et or) pour le Saint-Esprit et les martyrs ; vert pour le temps ordinaire (après l’Epiphanie et la Pentecôte) ; violet pour les temps de pénitence (avent, septuagésime, carême, passion) mais rose pour les dimanches de Gaudete et de Laetare ; noir pour le vendredi saint et à la messe des défunts.

    Cette sacralisation vaut aussi pour les objets, les gestes et la langue du culte catholique traditionnel. Ainsi, prenons la langue : à l’origine, l’Eglise de Rome célébrait en grec, la langue de culture universelle (celle des concepts et de la pensée) du monde hellénistique, assortie d’hébraïsmes « orientalisants » évocateurs de la source de la révélation divine. Le latin liturgique progressera plus tard, dans la mesure où les populations occidentales se christianisent et où, à partir du IVe siècle il s’y substitue au grec comme langue de référence et de civilisation : Orient et Occident se distancient peu à peu, comme en témoigne le partage de l’empire. A l’époque des grandes invasions (Ve siècle), le latin populaire commence à se corrompre pour évoluer vers les langues romanes : le latin cultivé s’en distingue et, parallèlement, se sacralise (comme les vêtements) dans la liturgie. C’est chose faire dans les temps carolingiens, au IXe siècle.

    Dès lors, dans la liturgie romaine, le latin (comme la pergola à courtines et ensuite le banc de communion) « clôture » le sanctuaire. Avec les vêtements, les gestes rubricisés et l’antique posture de la prière orientée (« ad orientem », « versus apsidem » : vers d’abside, vers le soleil levant qui symbolise le Christ), il contraint le célébrant à effacer son personnage devant la personne même du Seigneur qu’il représente dans un « espace sacré ».

    On pourrait poursuivre l’analyse, mais on le voit déjà ainsi : on baigne ici dans l’univers sacral, la symbolique du « mysterium tremendum »  et de l’ « épiphanie » du divin, très éloignés de la mentalité « profane » qui, sous le couvert discutable (aux dires mêmes de Benoît XVI) d’un retour prétendu aux sources de la « fraction du pain »,  influença  la réforme de Paul VI

    JPS

  • Vols dans les églises

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    Le site web du diocèse de Liège attire notre attention sur le fait que   depuis le début de l’année 2012, le département français de la Moselle est touché par un phénomène intense de vols organisés dans les églises.

    Ce phénomène s'est accentué à partir du mois d'août 2012. Le ou les auteurs ont pour cible divers objets religieux, principalement les calices et les ciboires. Ces actes sont commis le plus souvent par effraction. Il y a encore eu quatre faits la nuit du jeudi au vendredi 12 octobre 2012.

    Il y a toujours une possibilité, comme dans le passé, que les auteurs déplacent leur terrain d'action vers la Belgique. Il est demandé à tous les responsables de rester vigilants pour chaque agissement suspect et, en cas de vol, d'immédiatement porter plainte à la police locale.

    Après la plainte, vous avez notamment la possibilité d'aviser la police judiciaire fédérale section ART de ce vol par le site-web néerlandophone CRKC www.religieuserfgoed.be en remplissant le formulaire "aangifteformulier" et de l'envoyer au service de police judiciaire fédérale ART ou d'envoyer un message à leur adresse e-mail djb.art@telenet.be

    Ici : Vol dans les églises

  • Signes et symboles : des étrangetés ?

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    L'un des problèmes auxquels on se heurte aujourd'hui est celui de l'incompréhension, faute de culture religieuse. Ainsi, mes élèves sur la place Saint-Pierre s'étonnaient de voir le pape "dans sa grande robe dorée". Il faut tenir compte de cet écueil car, si les symboles utilisés ne renvoient plus clairement aux réalités qu'ils évoquent, à quoi bon les maintenir? Les générations actuelles n'ont plus été familiarisées avec tout ce monde rituel; la signification des signes et des symboles, en particulier ceux utilisés dans la liturgie, ne sont plus du tout évidents pour elles et relèvent de l'étrangeté plus que de toute autre chose. D'où l'importance d'une catéchèse appropriée. A titre d'exemple, on peut évoquer ce curieux couvre-chef que constitue la mitre épiscopale et qui gagnerait sans doute à retrouver la taille plus modeste qu'elle avait avant le XIVe siècle...

    mitres.jpgMitre : Coiffure liturgique des évêques et des archevêques, qui peut être également portée par certains abbés (abbés mitrés(dessin(photo). Le pape la porte en tant qu'évêque de Rome, indépendamment de la tiare, qui n'est pas une coiffure liturgique. [Elle est attestée depuis le Xe siècle, mais sa forme se distingue de celle de la tiare à partir du XIIe siècle. C'est au départ un bonnet souple maintenu par un bandeau. Le pli qu'elle forme est caractéristique à partir du XIIe siècle; il prend la forme de deux cornes symbolisant les deux Testaments. Le cordon qui les réunit au sommet signifie la parfaite connaissance des deux Testaments par l'évêque. Ces cornes deviennent hautes à partir du XIVe siècle. Biblioraphie complémentaire : M. Beaulieu / J. Baylé, La mitre épiscopale en France des origines à la fin du XVe siècle, 1976.] 

    Source : http://jean-claude.bologne.pagesperso-orange.fr/Vocabulaire.html

  • Des nouvelles d'Una Voce

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    Una Voce nous tient au courant de ses activités :

    L’association Una Voce* a été créée à Paris le 19 décembre 1964. Dès l’année suivante la Fœderatio Internationalis Una Voce (FIUV) voyait le jour. Elle est toujours bien vivante et regroupe à ce jour 45 associations issues de 37 pays différents. On en trouvera la liste exhaustive dans le dernier numéro d’Una Voce France (p. 24), qui peut être consulté à la page téléchargement du site.

    La FIUV publie régulièrement des dossiers très pertinents qui représentent ses positions sur des sujets variés, à découvrir sur son site. Il y en a déjà une douzaine. Le dernier traitera de la messe basse ou messe lue et sera bientôt, lui, traduit en français.

    La Fédération a été à l’initiative d’un pèlerinage qui se déroulera à Rome à partir du 31 octobre prochain. Notre site vous donnera la liste des manifestations, célébrations… qui se tiendront durant ce pèlerinage, qui culminera le samedi 3 novembre avec une messe pontificale, en la basilique Saint-Pierre, célébrée par le cardinal espagnol Antonio Cañizares Llovera, âgé de 67 ans, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis décembre 2008.

    Le site web d'Una Voce France détaille le quadruple but du pèlerinage. Nous ne pouvons que vous encourager vivement à venir nous rejoindre pour montrer notre reconnaissance filiale au Saint-Père et, à l’occasion de l’année de la Foi qu’il a déclarée ouverte récemment le 11 octobre, notre attachement aux richesses liturgiques léguées par des siècles de tradition.

    Car qui défend la liturgie défend aussi la Foi !

    Contactez notre siège parisien en écrivant au 42 rue de la Procession (XVe) ou en téléphonant au 01 42 93 40 18. Nous pourrons vous fournir une liste de pensions religieuses romaines à prix abordables.

    La FIUV publie désormais une revue semestrielle, Gregorius Magnus que vous trouverez également à la page téléchargement de notre site.

    Pour faire face à ses dépenses, nous vous encourageons à devenir « Amis de la Fédération ». Un certain nombre de personnes de divers pays ont déjà répondu favorablement. Le règlement,sécurisé, est possible sur son site avec Paypal. Nous vous remercions par avance de vos efforts pour nous aider à sauvegarder la liturgie latine, héritière d’une séculaire pratique et à conserver sa beauté à la louange divine.

  • Que va-t-on faire de nos églises ?

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    Il est clair que, dans de nombreux endroits, on rencontre de plus en plus de difficultés à assurer le culte dans les églises paroissiales. Les effectifs du clergé sont devenus insuffisants et les assemblées de plus en plus clairsemées, mais il manque parfois aussi une réelle détermination à faire vivre ces églises. La nouvelle évangélisation que l'on veut "impulser" à Rome durant le Synode est-elle susceptible d'inverser cette évolution? En attendant, Delphine de Mallevoüe, dans Le Figaro, se penche sur le problème de la probable réaffectation de certaines églises :

    De plus en plus d'églises seront transformées :

    Les églises, construites au XXe siècle, sont «plus facilement vendables et transformables, car moins marquées religieusement dans leur architecture extérieure et intérieure».

    La transformation d'une église en mosquée reste rare mais connaît des précédents. Le plus célèbre est celui de Sainte-Sophie, en Turquie, et le plus récent en France celui de la chapelle Saint-Christophe à Nantes, convertie en mosquée il y a une dizaine d'années. Ce phénomène est appelé à s'accentuer, selon Maxime Cumunel, délégué de l'Observatoire du patrimoine religieux (OPR). Il serait plus urbain que rural, «les campagnes comptant encore majoritairement des catholiques», dit l'OPR, et il touche plus particulièrement les églises possédées par les diocèses de France (quelque 5000), amenés à vendre pour des raisons financières. Ces églises, souvent construites au XXe siècle, sont «plus facilement vendables et transformables, car moins marquées religieusement dans leur architecture extérieure et intérieure».

    images.jpgHôtels, bureaux, restaurants...

    Selon la confession de l'économe d'un diocèse important de l'est de la France, sur les 27 églises qu'il possède, il aurait «vocation à n'en garder que 3 d'ici à dix ans». Hôtels, bureaux, appartements, centres commerciaux, restaurants… «Le recyclage des églises est malheureusement en cours», déplore l'OPR, comme en Belgique ou aux Pays-Bas.Récemment, l'église de Vendœuvre-lès-Nancy a été vendue par le diocèse à un promoteur qui compte y installer un KFC, célèbre chaîne de restauration rapide. Aujourd'hui, le maire d'un village normand de 274 habitants veut démolir son église du XIIIe siècle pour faire un parking. À Gennevilliers, c'est la mosquée qui a failli être détruite pour faire une fourrière automobile…

    LIRE AUSSI:

    Une amie nous adresse "pour info" ce message sur facebook :  un grand nombre de laics ont entamé une réflexion pluridsciplinaire sur l'avenir des églises à Bruxelles lors d'un symposium le 29 septembre dernier et en vue d'un colloque orhanisé par la région en 2013 http://www.eglisesaintecatherinebruxelles.be/article-symposium-sur-l-avenir-des-eglises-de-bruxelles-111146390.html

  • Toussaint 2012 : un grand rassemblement traditionaliste à Rome

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    Décidément, pour le cinquantenaire de Vatican II, des partisans d’un nouveau concile à ceux de l’herméneutique de la tradition,  les courants s’agitent. Un rassemblement, dont le nom s’inspire sauf erreur du « Coetus internationalis Patrum » qui réunissait la minorité conservatrice parmi les pères conciliaires y va aujourd’hui de son communiqué . Le "Cœtus Internationalis Summorum Pontificum (CISP)" –c’est son nom- vient en effet d’annoncer le programme de la journée de clôture du pèlerinage Una cum Papa nostro qui se tiendra à Rome du 1er au 3 novembre 2012.

    Sans bruit excessif, commente le site web « Riposte Catholique », le CISP révèle ainsi le nom du célébrant de la messe de clôture du pèlerinage, le samedi 3 novembre à 15 heures en la basilique Saint-Pierre de Rome, à savoir rien de moins que le Préfet du Culte Divin : le cardinal Antonio Cañizares Llovera. »

    Pour comprendre la portée d’une telle célébration, « Riposte catholique » a demandé à l’aumônier du pèlerinage, l’abbé Claude Barthe, quel était le sens de cette participation du Préfet du Culte Divin à ce pèlerinage :

    « L’abbé Barthe : Compte tenu des fins spirituelles de cette célébration dans la Basilique Vaticane, le fait que le célébrant soit le cardinal Antonio Cañizares LLovera est particulièrement émouvant.

    On sait en effet que cette messe a pour but :

    - d’offrir une messe en forme extraordinaire d’action de grâces et de soutien filial au Saint Père pour le 5ème anniversaire du Motu Proprio Summorum Pontificum ;

    - de manifester l’amour de l’Église et leur fidélité au Siège de Pierre des participants ;

    - d’apporter visiblement à la nouvelle évangélisation que le Saint-Père entend promouvoir avec l’Année de la Foi, la coopération de la liturgie traditionnelle.

    Or la qualité du célébrant, qui est le responsable de la liturgie romaine au nom du Pape, donne à cet hommage un relief particulier. Le cardinal Cañizares a en effet déjà célébré maintes fois et en divers lieux la messe en forme extraordinaire, notamment pour des ordinations sacerdotales, la plupart du temps à la demande de communautés Ecclesia Dei mais aussi pour les Franciscains de l’Immaculée, et ce avec toujours beaucoup de bienveillance.

    Mais il y a plus aujourd’hui : cette messe auprès du Tombeau de Pierre sera certes solennelle, mais elle sera aussi « populaire ». C’est en effet la foule de tous ceux qui, grâce au Motu Proprio Summorum Pontificum, peuvent bénéficier dans leur propre paroisse de la messe en forme extraordinaire – prêtres de paroisses, fidèles et séminaristes diocésains – , qui se retrouvera autour du cardinal Cañizares, lequel sera ce jour-là, en tant que délégué du Saint Père pour la liturgie, un peu comme son « curé » universel. Prêtres, fidèles et séminaristes chanteront la messe De Angelis à Saint-Pierre de Rome comme ils le font, ou devraient pouvoir désormais le faire, chaque dimanche dans leur propre paroisse.

    Pour qui connaît le caractère sensible et affectueux du cardinal, outre le credo liturgique reconnaissant que ce « petit peuple Summorum Pontificum » viendra apporter auprès du Saint-Père, cette célébration autour de Don Antonio prend la couleur d’une chaleureuse réunion de famille. » .

    Les choses sont benoîtement dites mais la vraie famille qui compte, la famille catholique, ne sera vraiment liturgiquement réunie que lorsque l’une et l’autre forme de la même messe romaine seront devenues également familières aux fidèles comme au clergé de l’Eglise latine et utilisées, au choix selon les circonstances, avec le plus grand naturel. On est encore loin du compte aujourd’hui, après plus de quarante ans de guerre des deux messes.

    Référence : « Une réunion de famille »