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Théologie - Page 15

  • Woelki et Cordes : des cardinaux contre la dérive allemande

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Woelki et Cordes : les cardinaux contre la dérive allemande

    07-03-2023

    L'archevêque de Cologne Woelki et ses frères "tirent l'oreille" à la Voie synodale qui pousse l'agenda ultra-progressiste en Allemagne. Même le cardinal Cordes, dans un article à paraître, rejette l'assemblée qui s'achève face à l'opposition de Rome. 

    De l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence épiscopale allemande qui s'est tenue à Dresde la semaine dernière, on retiendra surtout le sermon de l'archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, qui a invité ses confrères évêques à revenir à l'essentiel et à recommencer à prêcher " la nécessité de se convertir à Dieu et à sa volonté ". Dans le texte prononcé par le cardinal, il était difficile de ne pas lire une critique de la ligne majoritaire de l'épiscopat allemand qui s'est exprimée dans la voie synodale qui s'achève. Les réformes préconisées par l'assemblée ont en effet été présentées dès le départ comme une réponse nécessaire à la crise des abus dans l'Église.

    Cependant, ce point de départ n'a pas empêché les travaux du Chemin d'aborder des questions et de parvenir à des conclusions qui n'ont pas grand-chose à voir avec le véritable problème des abus commis par des clercs. Contre ces positions se sont élevées ces dernières années les voix de ceux qui ont accusé le chemin synodal d'utiliser la lutte contre les abus pour redessiner la doctrine et l'Église en général en suivant l'agenda ultra-progressiste. 

    Le cardinal Woelki a tiré les oreilles de ses confrères, les exhortant à essayer de "prendre conscience de nos péchés, non par haine de soi, mais par amour de Dieu". Le sermon du cardinal a renvoyé l'Église allemande à sa responsabilité pour avoir négligé la tâche de "répondre de plus en plus à la volonté et aux intentions de Dieu".

    Malgré les assurances du président de la Conférence épiscopale, Monseigneur Georg Bätzing, la voie synodale allemande restera surtout dans les mémoires comme une tentative de désengagement à l'égard de Rome en vue de lancer une sorte d'Église nationale, liquidée par François avec une boutade plutôt efficace : "En Allemagne, il y a une très bonne Église évangélique. Nous n'avons pas besoin de deux". Le fait que les travaux sur le tracé aient dépassé les voies autorisées par Rome est démontré par le fait qu'il y a quelques mois, le préfet du dicastère des évêques de l'époque, le cardinal Marc Ouellet, avait demandé en vain que les travaux soient suspendus.

    Parmi les points de friction avec le Saint-Siège figure la proposition approuvée sur la création d'un conseil synodal permanent pour l'Église en Allemagne, composé d'évêques et de laïcs. Dans une lettre datée du 16 janvier, les cardinaux Parolin, Ouellet et Ladaria ont confirmé à cinq évêques allemands qu'ils n'étaient pas obligés de participer au groupe de travail chargé de préparer la création de cet organe. Les trois chefs de dicastère, avec l'approbation de François, avaient expliqué dans cette missive que "ni la Voie synodale, ni un organe établi par elle, ni une conférence épiscopale n'ont la compétence d'établir le Conseil synodal au niveau national, diocésain ou paroissial". 

    Or, un cardinal allemand résidant au Vatican depuis des décennies, le président émérite de Cor Unum Paul Josef Cordes, s'est ouvertement prononcé contre la réalisation de cet organe voté lors des sessions du Chemin. Le cardinal, très proche de Joseph Ratzinger, a justifié son opposition dans un article qui sera publié en avril dans la revue - déjà chère à Benoît XVI - 'Klerusblatt' et que La Nuova Bussola Quotidiana a pu consulter à l'avance.

    Le cardinal Cordes y dénonce la façon dont "l'identité mutilée de l'évêque (...) apparaît également dans le parcours synodal allemand", à partir duquel il apparaît "privé de moyens de grâce spécifiques" et perd "sa responsabilité et son autorité particulières dans le diocèse". Le cardinal a critiqué la proposition du Conseil synodal, estimant que "plus regrettable encore que la réduction du ministère spirituel à des catégories politico-empiriques" est "l'auto-sécularisation ecclésiastique à travers le nouveau modèle proposé", où "on omet la référence formelle à Dieu pour l'établissement et la conduite de la communauté de foi", alors que "dans la liturgie de l'ordination épiscopale, (...) l'Église demande à Dieu de lui donner la vie et de la guider", tandis que "dans la liturgie de l'ordination épiscopale, (...) l'Église demande à Dieu de lui donner la vie et de la guider. ...] l'Église demande au candidat "la force qui vient de toi, ô Père, ton Esprit qui gouverne et guide" par l'imposition des mains et la prière".

    L'article de l'ancien collaborateur de Benoît XVI rappelle que "selon la foi de l'Eglise, cependant, une telle demande est plus qu'un vœu pieux" car "un sacrement y est célébré", concluant ainsi que "le leadership de l'Eglise a formellement besoin de l'aide de Dieu". Un rejet sans réserve de l'idée d'un conseil synodal permanent où l'avis des évêques pourrait même être renversé en cas de vote contre à la majorité des 2/3.

  • Vouloir une Église sans prêtres est-ce encore appartenir à celle de Pierre ?

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    Une opinion signée par un ensemble de catholiques (voir ci-dessous) publiée sur le site de La Libre :

    4 mars 2023

    Non, nous ne voulons pas une Église sans prêtres

    Nous tenons à réagir et à nous opposer au contenu d'une brochure publiée par neuf liégeois qui plaident pour l'abolition du clergé. Le vieillissement du clergé était prévisible. Les chrétiens se préparent à y remédier. Afin de soulager les clercs toujours moins nombreux, ils prennent prioritairement en charge les services juridiques, administratifs, financiers et surtout sociaux.

    Concernant ces derniers, il faut souligner d’emblée (en plagiant à peine la réplique de Valéry Giscard d’Estaing à François Mitterrand) que “les chrétiens n’ont pas le monopole du cœur” !

    Autrement dit, la générosité et le partage ne suffisent pas à distinguer le disciple du Christ. L’axe horizontal de la croix symbolise certes l’amour du prochain, mais il est supporté par la poutre verticale qui, plantée dans la réalité du sol, s’élève vers Dieu. Ce qui différencie vraiment le disciple de Jésus du philanthrope, c’est la conviction que l’amour humain (fait de compassion et d’entraide mais aussi de don et de pardon) n’est pas d’origine humaine mais qu’il vient du Père, celui que Jésus a fait connaître au monde (Jn 4, 7).

    C’est donc fort opportunément qu’un média pose régulièrement la question : “Et Dieu dans tout cela ? ”. Une manière de répondre aujourd’hui serait de la formuler autrement : “Et le prêtre dans tout cela ? ”.

    De plus en plus souvent, des chrétiens dits “engagés” (soit autant d’apôtres dévoués au prochain que de théologiens pointus) n’hésitent pas à contester, non tant la place du prêtre dans la société, que son véritable rôle au sein de nos communautés. Ambitionnant de rendre l’Église au Peuple de Dieu (selon le titre d'une brochure de 60 pages publiée par neuf catholiques liégeois NdlR1), ils en viennent à contester la plupart des sacrements et, plus spécifiquement, celui de l’ordre qui confère le pouvoir de les administrer. À leurs yeux, lesdits sacrements ne sont que des rencontres privilégiées avec le Seigneur et des signes de fraternité ; selon eux, ils subsisteraient dans l’avenir mais pourraient être conférés par des laïcs (hommes et femmes) spécialement formés, lesquels exerceraient leurs fonctions pendant un mandat temporaire.

    Envisageant de la sorte des communautés “sans prêtres”, ces audacieux promeuvent “un modèle de célébration (eucharistique) indépendant du sacrement de l’ordre”, une messe qui, selon eux, devrait d’ailleurs occuper une place moins importante qu’aujourd’hui dans la pratique religieuse. Comme pour nos frères protestants, seul le baptême est, à leurs yeux, fondamental et, de ce fait, peu sujet à discussion. Considéré civilement comme une institution juridique obsolète, le mariage religieux semble leur apparaître, quant à lui, de moindre intérêt ; fondateur de la famille, il est pourtant le gage de la qualité, de la pérennité et de la fécondité de l’union conjugale.

    Paraissant confondre l’aveu de la faute et le repentir, comme la demande de pardon et son obtention, les mêmes théologiens préconisent de remplacer la confession faite au prêtre par un entretien avec un simple confident. Ils perdent ainsi de vue que le pardon ne peut être accordé que par l’offensé et non par un tiers (à moins qu’il ne soit préalablement investi d’un tel pouvoir). Dans notre monde égoïste, beaucoup en sont d’ailleurs venus à reconnaître leurs torts, bien plus pour retrouver “la paix intérieure” que pour faire “la paix avec autrui” ; c’est dire qu’il importe de garder au sacrement toute sa signification, soit sa valeur de signe visible d’une miséricorde divine invisible !

    Minimisant de la sorte la grâce sacramentelle et craignant que le cléricalisme conduise l’Église à la dérive, ces penseurs suggèrent une solution radicale : supprimer le clergé et confier la responsabilité de la communauté aux chrétiens eux-mêmes. Ils donnent en exemple les premières communautés chrétiennes et rappellent que Jésus n’a expressément ni nommé ni expliqué chacun des sept sacrements aujourd’hui reconnus. Il reste que les apôtres et leurs successeurs en ont affiné la perception et que ce serait certainement une erreur – ici comme en d’autres matières – de faire fi des acquis de vingt siècles d’études, de réflexions et d’expériences. Nos prêtres d’aujourd’hui sont les auxiliaires des évêques, lesquels assurent la succession apostolique. Voici ce qui en fait davantage les gardiens des sacrements que les “pasteurs” du “petit troupeau”. S’ils sont en nombre insuffisant pour absoudre, les visiteurs de prison, d’hôpital et de maison de repos, doivent rappeler autour d’eux qu’à côté de la “communion de désir”, la possibilité existe d’être pardonné lorsque le pécheur exprime un repentir sincère ainsi que l’intention de se confesser dès que possible à un prêtre.

    Ce rapide survol de la contestation met en évidence qu’elle conduit, non à une adaptation de l’eucharistie et de la réconciliation, mais à une sorte de révolution touchant les sacrements essentiels et le rôle du prêtre catholique.

    Vouloir une Église sans prêtre est-ce encore appartenir à celle de Pierre ?

    “Il est plus d’une demeure dans la maison du Père”. C’est parole d’évangile (Jn 14, 2) et c’est une réalité ! Ce qui fait la richesse des familles, des groupes et associations de toute nature, c’est la complémentarité de leurs différences, leur cohésion fondamentale autour d’un même objectif. Comme toujours, la contradiction loyale favorise la compréhension et le progrès. Du respect à la confiance, puis de celle-ci à l’amour, tous tendent – au sein du groupe – à pacifier, parce que seule la paix conduit à l’unité. Comme sa dénomination l’indique, l’Église catholique est universelle, autrement dit “ouverte à tous” ; quels qu’ils soient, Dieu les y invite.

    La révolution annoncée quant au rôle du prêtre se veut à ce point progressiste qu’elle en heurte plus d’un et risque de ne pas convaincre. Dans le prolongement de ce qui vient d’être rappelé du pluralisme des opinions, une réflexion paraît alors s’imposer. Une Église qui confisquerait aux prêtres leur mission apostolique serait-elle toujours cette “maison du Père” ? Pour formuler autrement la question : vouloir une Église sans prêtre – et, partant, sans sacrements – est-ce encore appartenir à celle de Pierre ? L’œcuménisme est un superbe mouvement, mais il ne pourrait écarter les catholiques de leur “Credo”. Il s’impose que les responsables de la catéchèse et de la pastorale soient conscients du danger que présente un tel projet, surtout lorsqu’il s’agit d’évangéliser, comme nous avons tous reçu mission de le faire (Mat. 28, 18-19).

    Si Jésus n’est pas Dieu et si son incarnation cesse de se prolonger de nos jours – grâce aux prêtres – dans l’eucharistie, le christianisme n’est plus une religion. En ce cas, il ne “relie” plus l’être humain à la divinité et le disciple de Jésus est pareil à celui de tout autre leader ou gourou ; ce chrétien veut vivre et s’accomplir le mieux possible, mais il ne le fait pas consciemment “à l’image et à la ressemblance” de celui dont il provient et auquel il retourne.

    À supposer qu’il soit possible “sans prêtre” de se comporter en enfant de Dieu et frère (ou sœur) des humains, n’est-il pas à craindre surtout que la soif de pouvoirs des laïcs s’avère plus grande demain que ne l’est aujourd’hui celle des clercs ?

    Signataires :

    Réginald de Changy; Frédéric Close; Jean de Codt; Jacques Galloy; Bernadette Glidden-Huybrechts; Evelyne Guillemare; Philippe Jeanfils; Etienne Jehoulet; Pierre de Macar; Renier Nijskens; Philippe Olivier; Yves d’Oultremont; Philippe Prévinaire; Pierre Reginster; Charles Roberti; Alick Sytor; Louis Thonon; Anne-Victoire d’Ursel; Dominique Verpoorten

    (1) Romain Blondiaux, Roger Franssen, Gaby Hansenne, Jean-Philippe Kaefer, Xavier Lambrecht, Sébastien Louis, Bérengère Noel, Rosalie Speciale et Caroline Werbrouck, Rendons l’Église au peuple de Dieu ! – Pour en finir avec le cléricalisme, Liège 2023, justice.633@hotmail.compp. 60.

  • 60 % des baptisés ne croient pas à l’existence du diable

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    De zenit.org :

    60 % des baptisés ne croient pas à l’existence du diable

    En Allemagne, seuls 15 % des catholiques allemands croient au diable (avec prière dans les tentations)

    « Seigneur, fais-moi connaître les ruses du démon,

    afin que je les évite.

    Ô Maudit péché,

    que tu es détestable

    pour l’injure que tu fais à mon souverain !

    Maudit Satan, je te renonce,

    toi et tes mauvaises suggestions !

    Je n’ai pas commencé par toi ;

    je ne finirai pas pour toi !

    Jésus, tu es ma force et mon soutien. »

    Prière de sainte Marguerite-Marie Alacoque au Coeur de Jésus

  • Allemagne : le Nonce Apostolique remet les montres à l'heure

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    Du site de la Conférence des Evêques d'Allemagne :

    Mot de bienvenue de l'archevêque Dr. Nikola Eterović, nonce apostolique à l'occasion de l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence des évêques d'Allemagne, le 27 février 2023 à Dresde

    "Souvenez-vous de vos chefs qui vous ont annoncé la parole de Dieu !
    Considérez le résultat de leur vie ! Imitez leur foi !
    Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et à jamais.
    Ne vous laissez pas égarer par des doctrines ambiguës et étrangères".
    (Hébreux 13,7-9)

    Éminences, Excellences, chers frères dans l'épiscopat !

    Les paroles de l'épître aux Hébreux jettent également une lumière crue sur la situation ecclésiale actuelle. L'appel à la reconnaissance et à la gratitude envers nos supérieurs fait penser à la personne et à l'action du pape émérite Benoît XVI, qui est mort en rendant grâce à Dieu le 31 décembre 2022, dernier jour de l'année. Ce souvenir s'inscrit dans le processus synodal que toute l'Église vit en préparation de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques en octobre 2023 sur le thème : Pour une Église synodale : communion, participation et mission. L'Eglise catholique en Allemagne est sur le point de conclure le Chemin synodal, dont les réflexions seront confiées à une réflexion ultérieure lors du Synode de l'Eglise universelle mentionné. C'est dans ce climat de synodalité que les évêques de la Conférence épiscopale allemande ont effectué leur visite Ad limina Apostolorum du 14 au 18 novembre 2022.

    C'est sur ces thèmes que je voudrais m'arrêter brièvement. Je le fais en soulignant la grande importance de la profession de foi christologique de l'auteur de la lettre aux Hébreux : "Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et à jamais !" (He 13,8). A cette confession est liée l'exhortation à rester fidèle au Seigneur Jésus et au dépôt de la foi : "Ne vous laissez pas égarer par des doctrines ambiguës et étrangères" (He 13,9), ce qui signifie les tentations qui accompagnent depuis toujours l'unique sainte Eglise catholique et apostolique.

    Le pape Benoît XVI

    Le Seigneur de la vie a rappelé à lui son serviteur Joseph Ratzinger - le pape Benoît XVI - le 31 décembre 2022, dans sa 96e année. Né le 16 avril 1927, il a consacré toute sa vie à la recherche du visage du Seigneur Jésus dans l'Église catholique et à la proclamation joyeuse de la beauté de l'Évangile. Il a continué à le faire durant son pontificat du 19 avril 2005 jusqu'à sa démission le 28 février 2013. Dans ce contexte, son œuvre Jésus de Nazareth, publiée durant son pontificat (de 2007 à 2012), est importante. Le Saint-Père François l'a souligné dans son homélie lors des exhortations sur la place Saint-Pierre, en indiquant que le pape Benoît XVI s'est laissé guider par l'Esprit Saint "dans l'effort passionné de communiquer la beauté et la joie de l'Évangile" (cf. Exhortation apostolique Gaudete et exsultate, 57 - Homélie du 5 janvier 2023).

    Ce n'est pas le moment d'évoquer la personnalité étonnante et l'œuvre théologique impressionnante du pape Benoît XVI, dont témoigne d'ailleurs l'ensemble de son œuvre. Mon devoir en cette occasion est de remercier, au nom du Saint-Père François, les plus hauts représentants de la République fédérale d'Allemagne, en premier lieu Monsieur le Président fédéral Dr Frank-Walter Steinmeier, pour leur participation aux funérailles du pape d'Allemagne au Vatican. Merci également à tous ceux qui ont participé à la messe de requiem dans leurs archidiocèses/diocèses allemands respectifs et en particulier dans la basilique Saint-Jean-Baptiste de Berlin. Dans la foi en la résurrection des morts et en la vie éternelle, nous nous unissons dans la prière aux paroles du pape François : "Benoît, ami fidèle de l'Époux, que ta joie soit complète lorsque tu entendras définitivement et pour toujours sa voix" (ibid.).

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  • Que change le nouveau rescrit du pape François ? Pourquoi préférer la messe traditionnelle à la nouvelle messe ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Que change le nouveau rescrit du pape François ? Pourquoi préférer la messe traditionnelle à la nouvelle messe ? Les réponses du Club des Hommes en noir avec cette semaine autour de Philippe Maxence, les abbés Barthe et Guelfucci, le père Thomas et Jean-Pierre Maugendre.

  • L’alerte d’un grand canoniste sur le projet d’une Église synodale

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, traduction de Diakonos.be :

    Cinq risques et trois contre-mesures urgentes. L’alerte d’un grand canoniste sur le projet d’une Église synodale

    Alors que s’achèvent les synodes continentaux qui vont ensuite confluer vers le synode mondial sur la synodalité programmé à Rome en octobre de cette année et l’année prochaine, l’essai d’un éminent canoniste qui révèle au grand jour, et avec une rare compétence, les limites comme les risques de ce projet majeur du pontificat de François est sur le point de sortir en librairie le 24 février prochain en Italie.

    Cet essai, édité chez Marcianum Press, s’intitule : « Metamorfosi della sinodalità. Dal Vaticano II a papa Francesco ». Son auteur est Carlo Fantappiè, professeur de droit canon à l’Université de Rome Trois et à l’Université Grégorienne, membre de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et auteur d’ouvrages importants notamment sur l’histoire de l’Église, du point de vue du droit.

    En un peu plus d’une centaine de pages, faciles à lire mais très bien documentées, le professeur Fantappiè reparcourt dans un premier temps la naissance et le développement de l’idée de synodalité, à partir du Concile Vatican II et des turbulents synodes nationaux des années 1970 aux Pays-Bas, en Allemagne et dans d’autres pays. Il en décrit l’élaboration qui s’en suivit grâce à des théologiens et des canonistes issus de différents pays et de différentes écoles, y compris la Commission théologique internationale avec son document « ad hoc » de 2018. Et enfin, il en étudie la mise en œuvre au sein du « processus » que François a entamé.

    Selon Fantappiè, il ne fait aucun doute que François a en tête « un nouveau modèle d’Église ». « Après le modèle grégorien, le modèle tridentin, le modèle juridico-fonctionnel, celui du peuple de Dieu, voilà qu’est en train d’émerger le modèle d’Église synodale ». Il est cependant difficile de comprendre précisément de quoi il s’agit, étant donné qu’il est soumis à des variations continues de la part du Pape lui-même « quasiment de mois en mois ».

    « Il me semble comprendre – écrit Fantappiè – que le Pape François ait l’intention de constituer un axe préférentiel, permanent, entre synodalité et synode des évêques », jusqu’au point, peut-être, de « mettre en œuvre la transition d’une ‘Église hiérarchique’ vers une ‘Église synodale’ en état permanent, et donc d’en modifier la structure de gouvernement en tournant le dos à un millénaire basé sur le Pape, la Curie romaine et le collège des cardinaux ».

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  • Dieu, la création et l'humanité : les "conférences perdues" de Benoît XVI rassemblées dans un nouveau livre

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    De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency :

    The Divine Project: Reflections on Creation and the Church - Kindle edition  by Ratzinger, Cardinal Joseph. Religion & Spirituality Kindle eBooks @  Amazon.com.

    Dieu, la création et l'humanité : Les "conférences perdues" de Benoît XVI rassemblées dans un nouveau livre

    19 février 2023

    Six conférences du cardinal Joseph Ratzinger ont failli être perdues à jamais. Mais maintenant, elles ont été rassemblées dans un nouveau livre d'Ignatius Press, "The Divine Project : Réflexions sur la création et l'Église".

    "C'est un merveilleux résumé de ce que Dieu entend en nous créant et en nous rachetant, en six conférences. C'est tout simplement une grande découverte", a déclaré à CNA le père Joseph Fessio, SJ, président d'Ignatius Press. "Il est écrit pour les étudiants et parlé pour les étudiants. C'est vraiment très lisible".

    Le futur pape Benoît XVI a prononcé cette série de conférences en 1985 à la maison de formation de l'évêque de Gurk, à l'abbaye Saint-Georges de Längsee, dans l'État de Carinthie, au sud de l'Autriche. Elles ont été enregistrées sur des cassettes audio mais les bandes ont été égarées pendant 30 ans et oubliées. Par hasard, elles ont été redécouvertes.

    "C'est un trésor qui a été perdu et retrouvé", a déclaré M. Fessio, qui a étudié sous la direction de M. Ratzinger lorsque le futur pontife était théologien et professeur d'université. Ratzinger a été cardinal sous le pape Jean-Paul II. Il a été élu pape en 2005.

    Les conférences ont été publiées pour la première fois en allemand en 2008, mais Ignatius Press est le premier à les publier en anglais, dans un livre de 177 pages.

    M. Fessio a souligné l'importance que Ratzinger accorde aux Écritures.

    "Il revient toujours à l'Écriture lorsqu'il fait une présentation sur n'importe quel sujet", a commenté Fessio. "C'est une question théologique. Cela a à voir avec la foi, bien sûr. Son interprétation de la Genèse l'amène jusqu'à aujourd'hui. Il comprend l'érudition traditionnelle et la méthode historico-critique, mais il est capable de la rendre vivante."

    Les conférences de Mgr Ratzinger portent sur Dieu en tant que créateur d'un cosmos raisonnable, dans lequel chaque homme et chaque femme est en fin de compte une créature. Il examine comment lire la Bible et comprendre le péché originel et la rédemption.

    Ratzinger se penche sur les huit premières lignes du livre de la Genèse, sur la création des cieux et de la terre.

    "S'agit-il simplement d'un beau passage, ou cette beauté révèle-t-elle aussi quelque chose de la vérité ?" demande-t-il. "Et si oui, comment la trouver ?"

    Il réfléchit aux explications de la Genèse qui engagent les récits scientifiques de l'univers et de l'humanité, y compris la théorie de l'évolution. Il se demande si et comment les approches scientifiques et chrétiennes peuvent se compléter mutuellement, et il réfléchit à la place du récit de la création de la Genèse dans la pensée chrétienne historique, y compris la chute de l'humanité à travers Adam.

    L'Église primitive et le Moyen Âge "ont compris que la Bible est un tout et que nous ne pouvons vraiment entendre ce qu'elle dit que si nous l'entendons comme venant du Christ", explique Ratzinger.

    "Cela signifie l'entendre dans la liberté qu'il nous a donnée et depuis les profondeurs où, à travers l'écran des images, il révèle la réalité vraie et durable, le terrain solide sur lequel nous pouvons toujours nous tenir", dit-il.

    Fessio a déclaré à CNA que le livre de la Genèse est écrit "de manière très parabolique, voire mythique". Selon le commentaire de Ratzinger, l'Ancien Testament doit être lu comme une préparation au Nouveau Testament. La Bible doit être lue comme un tout.

    "Ses parties aident à se comprendre et [à comprendre] que le Christ est le but et donc la clé de l'interprétation", a déclaré Fessio. Il a ajouté que les conférences de Ratzinger montrent "comment la création a été faite pour le culte de Dieu, pour le sabbat, pour le jour du culte et le jour où Dieu s'est reposé."

    "Si Dieu est le Créateur, cela signifie que nous sommes des créatures", a ajouté Fessio. "Cela signifie que nous ne nous créons pas nous-mêmes, nous dépendons de Dieu et des autres pour exister".

    "[Ratzinger] passe beaucoup de temps sur le fait que l'homme est relationnel. Nous venons des parents, nous vivons pour les autres. Nous nous donnons à un projet que nous ne pouvons pas considérer comme nous-mêmes", a-t-il déclaré.

    "Nous ne sommes pas seulement des monades autonomes flottant les unes autour des autres", a déclaré Fessio. "Au contraire, nous sommes connectés les uns aux autres parce que nous sommes connectés à Dieu, qui lui-même est relation en tant que Trinité".

    Ratzinger considère la place de la nécessité et du hasard dans la création et les attitudes contemporaines sur la place de chaque personne dans le monde. Il note que beaucoup objectent en disant : "Personne ne m'a jamais demandé si je voulais naître !".

    À cela, Ratzinger répond : "C'est seulement quand nous savons qu'il y a Quelqu'un qui n'a pas tiré au sort aveuglément, quand nous savons que notre existence n'est pas un accident, mais qu'elle naît plutôt de la liberté et de l'amour, alors seulement nous pouvons, nous dont l'existence n'est pas nécessaire, être reconnaissants pour cette liberté et savoir, avec gratitude, que c'est vraiment un don d'être humain."

    Selon Fessio, Ratzinger "expose la foi catholique, mais en le faisant dans un langage contemporain."

    "Le péché est la destruction de cette relation avec nous-mêmes et Dieu, puis entre nous. [Ratzinger] fait remarquer qu'il n'existe pas de péché individuel qui n'ait pas d'effets sur les autres", a déclaré le prêtre. "Chaque détournement du plan de Dieu, de la loi de Dieu, affecte non seulement soi-même, mais aussi tous les autres."

    Cela peut être guéri "en se perdant soi-même et en se tournant vers le Christ", la source de notre amour, a commenté Fessio. Ratzinger souligne "l'importance de l'Eucharistie pour restaurer l'unité de l'homme déchu avec lui-même et avec Dieu".

    Parmi les autres sujets abordés dans "Le projet divin" figurent la technologie et l'écologie, la croix et l'eucharistie, le pluralisme religieux, l'autorité pédagogique de l'Église catholique et la nature de l'Église.

    Pour Fessio, l'ancien élève du théologien, les qualités de Benoît XVI sont évidentes dans le livre.

    Le cardinal Ratzinger était "brillant et humble, chaleureux, saint, à l'écoute", a déclaré Fessio.

    "Il avait une formidable capacité à synthétiser les pensées des autres et à les présenter de manière claire et convaincante", a-t-il ajouté. "Il était tout simplement un grand professeur. Et par conséquent, ceux d'entre nous qui sont des apprenants font bien de se tourner vers ce grand professeur chaque fois que nous le pouvons."

    Kevin J. Jones est un rédacteur principal de la Catholic News Agency. Il a bénéficié en 2014 d'une bourse de journalisme Egan de Catholic Relief Services.

  • La chaine "Foi et Raison" (youtube) a longuement interviewé Mgr Léonard

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    Une interview de Mgr Léonard pour la chaîne Foi et Raison, en lien avec son dernier livre « L’Église dans tous ses états. Cinquante ans de débats autour de la foi » (Artège, 2023).

    • 00:00 Intro
    • 00:53 Les controverses autour des distinctions entre foi et raison, la nature et la grâce...
    • 04:37 « Méta-concile »?
    • 13:00 L’encyclique « Fides et Ratio »
    • 17:25 Les moments marquants de sa vie intellectuelle
    • 27:14 La métaphysique laissée de côté ?
    • 32:15 La raison et l’étude, alliées du chrétien et de la mission ? Risquer la perte de la foi ?
    • 39:13 Sur quoi les théologiens et philosophes doivent-ils travailler en priorité ?
    • 46:22 Encyclique « Humanae Vitae »
    • 53:28 Les communautés nouvelles/Le renouveau charismatique
    • 58:25 Le pontificat du pape François
    • 1:09:10 Les urgences dans l’Église d’aujourd’hui
  • L'inclusivité ? - "Tous sont les bienvenus, mais aux conditions du Christ, pas aux leurs"

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    De kath.net/news :

    L'inclusivité ? - "Tous sont les bienvenus, mais aux conditions du Christ, pas aux leurs".

    7 février 2023

    L'évêque américain Barron fait part de ses inquiétudes concernant le prochain Synode mondial des évêques et les notions d'inclusivité et de culture de l'accueil - Barron : Jésus a vécu une culture de l'accueil radicale, mais cela a été "systématiquement accompagné de son appel à la conversion".

    Vatican (kath.net) Il se sent de plus en plus mal à l'aise avec deux mots qui jouent un rôle important dans le contexte du synode mondial du Vatican et d'un document du Vatican y afférent, à savoir "inclusivité et culture de l'accueil". C'est ce que reconnaît l'évêque Robert Barron de Winona-Rochester dans une contribution pour le projet évangélique "Word on Fire" qu'il a fondé.

    L'évêque Barron explique dans son article : "Nous entendons régulièrement que l'Eglise doit devenir un lieu plus inclusif et plus accueillant pour une multitude de groupes : pour les femmes, pour les personnes LGBT+, pour les divorcés remariés civilement, etc. Mais je n'ai pas encore trouvé de définition précise de ces deux termes. À quoi ressemblerait exactement une Église accueillante et inclusive ? S'adresserait-elle toujours à tous dans le sens d'une invitation ? Si oui, la réponse devrait évidemment être oui". Mais l'Église validerait-elle ainsi "les choix de comportement et de style de vie de chacun" ? Il espère qu'il est clair que la réponse est "non".

    Car Jésus-Christ a vécu une attitude d'accueil radical de manière extrêmement claire dans sa pratique de la "communion ouverte à la table", non seulement avec les justes, mais de manière "extrêmement contre-culturelle" "avec les pécheurs, les pharisiens, les collecteurs de taxes et les prostituées". Toutefois, "cette inclusivité du Seigneur a été accompagnée sans ambiguïté et de manière conséquente par son appel à la conversion. En effet, le premier mot qui sort de la bouche de Jésus dans son discours inaugural dans l'évangile de Marc n'est pas "Bienvenue !" mais "Repentez-vous !" À la femme surprise en flagrant délit d'adultère, il dit : "Va et ne pèche plus !". "Dans l'action pastorale de Jésus, il y a un équilibre remarquable entre acceptation et défi, entre atteindre tout le monde et appeler au changement. C'est pourquoi je ne qualifierais pas simplement son approche d''inclusive' ou d''accueillante', mais plutôt d'aimante.

    L'évêque Barron a rappelé que "mon propre mentor, le cardinal Francis George, s'est vu demander un jour pourquoi il n'aimait pas l'ambiance derrière la chanson 'All Are Welcome' [Tout le monde est le bienvenu]. Il a répondu qu'elle avait négligé le simple fait que, même si tout le monde est le bienvenu dans l'Eglise, c'est 'aux conditions du Christ, pas aux leurs'".

    Barron conclut par les considérations suivantes : "Une préoccupation générale que j'ai est très fortement liée à l'utilisation conséquente des termes 'culture de l'accueil' et 'inclusivité'. A savoir avec l'écrasement de la doctrine, de l'anthropologie et de l'argumentation théologique authentique par des sentiments ou, pour l'exprimer un peu différemment, la tendance à psychologiser les faits considérés. L'Église n'interdit pas les actes homosexuels parce qu'elle aurait une peur irrationnelle des homosexuels. Elle ne refuse pas non plus la communion dans les mariages irréguliers parce qu'elle s'amuserait à être un club exclusif. Elle n'interdit pas non plus l'ordination des femmes parce que des vieillards grincheux au pouvoir ne supportent tout simplement pas les femmes. Mais elle formule pour chacune de ces positions des arguments basés sur l'Écriture, la philosophie et la tradition théologique, et chacune a été ratifiée par l'enseignement faisant autorité des évêques en communion avec le pape. Remettre en question tous ces enseignements établis parce qu'ils ne correspondent pas aux canons de notre culture contemporaine entraînerait l'Église dans une véritable crise. Honnêtement, je ne crois effectivement pas que le pape François avait en tête ces secousses sur les fondements lorsqu'il a convoqué un synode sur la synodalité".

  • Le sens de la communion : un inédit de Benoît XVI

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be)

    La messe catholique comme personne ne l’avait jamais expliquée. Un inédit du Pape Benoît

    Des quinze textes rédigés par Benoît XVI après sa renonciation à la papauté et dont il a souhaité la publication après sa mort, dans le volume édité chez Mondadori « Che cos’è il cristianesimo. Quasi un testamento spirituale », quatre sont inédits et l’un d’entre eux se distingue de tous les autres.

    Il se compose de 17 pages et s’intitule « Il significato della communione ». Il a été achevé le 28 juin 2018, au moment même où un conflit faisait rage entre l’Église allemande et celle de Rome sur la question de donner ou pas la communion eucharistique aux époux protestants, dans le cas de mariages interconfessionnels, avec un Pape François confus, qui dit tantôt oui, tantôt non, et parfois même oui et non à la fois.

    Dans ce texte, Joseph Ratzinger remonte à la racine de la question. Si même les catholiques réduisent la messe à un repas fraternel, comme le font les protestants, alors tout est permis, et même que l’intercommunion – écrit-il – devienne le sceau politique de la réunification allemande après la chute du Mur de Berlin, comme cela advint effectivement « sous l’œil des caméras de télévision ».

    Mais la messe n’est pas un repas, même si elle est née au cours de la dernière Cène de Jésus. Pas plus qu’elle n’est issue des repas que Jésus a pris avec les pharisiens. Depuis les origines, elle est réservée à la communauté des croyants, soumise « à de rigoureuses conditions d’accès ». Son vrai nom est « Eucharistie » et en son centre, il y a la rencontre avec Jésus ressuscité. Davantage que bien des liturgistes – rappelle Benoît – ce sont ces jeunes qui adoraient en silence le Seigneur dans l’hostie consacrée, au cours des JMJ de Cologne, Sydney et Madrid qui en ont bien compris l’essence.

    Nous reproduisons ci-dessous la première partie de l’essai du Pape Benoît. Docte et fluide à la fois. Avec des éclairs de souvenirs personnels et des allusions rapides et suggestives à des questions telles que les fondements du célibat sacerdotal ou le sens du « pain quotidien » invoqué » dans le Notre Père.

    La publication a été autorisée par Piergiorgio Nicolazzini Literary Agency, PNLA – © 2023 Mondadori Libri S.p.A., Milan, et © 2023 Elio Guerriero pour la direction.

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    Le sens de la communion

    de Joseph Ratzinger / Benoît XVI

    Au cours des derniers siècles, la célébration de la Cène n’a pas vraiment occupé une place centrale dans la vie ecclésiale des Églises protestantes. Dans bon nombre de communautés, la Sainte Cène n’était célébrée qu’une fois par an, le Vendredi saint. […] Il est évident que, face à une pratique de ce genre, la question de l’intercommunion n’a aucune pertinence. Seul un conformisme sensible à la forme actuelle de vie en commun catholique est susceptible de rendre cette question humainement urgente.

    Dans l’Église antique, étonnamment, la célébration quotidienne de la Sainte Messe fut très tôt considérée comme étant évidente. Pour ce que j’en sais, il n’y eut aucune discussion autour de cette pratique, qui s’est imposée pacifiquement. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut comprendre la raison pour laquelle [dans le « Notre Père »] le mystérieux adjectif « epiousion » ait été presque naturellement traduit par « quotidianus ». Pour le chrétien, le « supersubstantiel » est le quotidiennement nécessaire. La célébration eucharistique quotidienne s’est révélée nécessaire surtout pour les presbytres et les évêques en tant que « prêtres » de la Nouvelle Alliance. En cela, l’état de vie célibataire a joué un rôle important. Le contact direct, « corporel » avec les mystères de Dieu déjà à l’époque de l’Ancien Testament jouait un rôle significatif dans l’exclusion de la pratique conjugale les jours où le prêtre préposé exerçait sa charge. Toutefois, étant donné que le prêtre chrétien traitait avec les saints mystères non plus seulement de manière temporaire, mais qu’il était responsable pour toujours du corps du Seigneur, du pain « quotidien », s’offrir complètement à lui devint une nécessité.

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  • La grande crise doctrinale, pastorale et liturgique qui a suivi Vatican II (Denis Crouan)

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    Liturgie 34 : Vatican II : La grande crise doctrinale, pastorale et liturgique qui a suivi Vatican II (65 mn) 

    Le docteur Denis Crouan aborde frontalement la crise liturgique qui a suivi Vatican II et qui a conduit aux dérives qu'on connaît. La vraie question posée aussi bien Mgr Lefebvre que les prêtres dits « progressistes » est la suivante : Vatican II a-t-il été un concile simplement « pastoral » ou a-t-il également été « doctrinal ». 

    Le Cardinal Joseph Ratzinger, devenu le pape Benoît XVI, répondra en communion avec Jean-Paul II : « Il n’est pas possible de remettre en cause la doctrine authentique du concile œcuménique Vatican II, dont les textes sont magistériels et jouissent de la plus grande autorité doctrinale. » Pourtant, on a vu des dérives liturgiques se multiplier à partir de courants doctrinaux échevelés qui s'uniront pour raboter le caractère sacré de la foi. Ce fut une déconstruction partant de diverses sources : l’« activisme », le « modernisme », le « néo-modernisme », le « progressisme ». Le docteur Crouan cite des noms. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Institut Docteur Angélique http://docteurangelique.free.fr/accueil.html

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2023 

  • Rebâtir la pratique sacramentelle de la pénitence ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Pour une renaissance du sacrement de pénitence

    Une des conséquences peu soulignée du grand chambardement qui a suivi le concile Vatican II est l’effondrement de la pratique de la confession. Le phénomène en dit long sur l’effacement du sens du péché et plus généralement sur la mutation du catholicisme, au moins quant à sa perception par ceux qui y adhèrent. Le retour sera sur ce point aussi nécessaire que difficile pour la pastorale qu’aura à mettre en œuvre une vraie réforme de l’Église.

    Brève histoire de la « seconde pénitence » après le baptême

    L’avertissement Sancta sanctis, « Les choses saintes pour ceux qui sont saints ! », qu’on trouve dans le chapitre VIII des Constitutions apostoliques, rédigées vers la fin du IVe siècle, existe aujourd’hui dans la plupart des liturgies orientales (et aussi dans la liturgie mozarabe), rappelant l’obligation de la pureté de conscience pour approcher de la communion.

    Il convient bien sûr de replacer l’analyse de ce phénomène dans une histoire de ce sacrement. Elle montre une tension continuelle entre la nécessité du sérieux de la conversion, et donc la vérification par le prêtre, autant qu’il est possible, de la véracité du ferme propos (c’est-à-dire la ferme intention de ne pas retomber) pour donner l’absolution, d’une part, et l’importance pastorale d’y faire accéder le grand nombre des chrétiens pour les faire bénéficier de cette purification, d’autre part. Ce qui s’est manifestée par le passage de la confession rarissime à sa multiplication au cours de l’existence, de la pénitence publique à la pénitence privée.

    En effet, la « seconde pénitence » (Tertullien, De pænitentia), pour être purifié des péchés commis après le baptême s’opérait par l’onéreuse pénitence publique, long temps d’expiation des péchés graves (adultère, crime, reniement de la foi), s’achevant par une réconciliation opérée par l’évêque. Mais au VIe siècle, les moines irlandais débarquant sur le continent y importèrent la pratique de la pénitence privée, fréquemment renouvelable, version pour des laïcs d’un usage de monastère, avec pénitences ascétiques ou commutations (messes par exemple). Un mouvement spirituel d’intériorisation de la religion, notamment dans des ordres mendiants, fut un terrain favorable à la diffusion de la confession fréquente, accompagnée pour les fidèles les plus fervents d’une direction spirituelle, sachant cependant que la communion fréquente, à cette époque, restait rare.

    Le IVe concile de Latran, en 1215, imposa à tous les laïcs parvenus à l’âge de discrétion ou âge de raison (l’âge auquel on distingue le bien du mal), la confession annuelle et la communion pascale annuelle dans sa propre paroisse. De fait, cela revenait à imposer une confession au temps de Pâques suivie de la communion – actes sacramentels décrits par l’expression « faire ses Pâques » – le concile de Latran consacrant la confession auriculaire (à l’oreille du prêtre) en remplacement de la confession publique, qui garda cependant longtemps des partisans. Le concile de Trente confirma la discipline de Latran IV, dans le climat de contestation du sacrement de pénitence provoquée par le protestantisme.

    Après le concile de Trente et jusque dans le premier XIXe siècle, la longue querelle entre rigoristes et molinistes, déployée notamment en France et en Italie, témoigne à nouveau de la tension entre ces deux pôles pastoraux. Les maximes gallicanes et janséniste prescrivaient d’user souvent du report d’absolution pour s’assurer de la contrition du pénitent récidiviste (après avoir avoué des péchés graves au confesseur, il devait s’efforcer de ne plus commettre ces péchés et revenir plus tard devant lui pour recevoir l’absolution). Saint Alphonse de Liguori, au XVIIIe siècle, formé par les jésuites, peut être considéré comme le grand représentant de la morale romaine, qui sans être laxiste se gardait d’un rigorisme qui faisait fuir le sacrement. Au XIXe siècle, la morale rigoriste perdit d’ailleurs du terrain, au sein d’un vaste mouvement favorable à l’ultramontanisme (ecclésiologie, liturgie, bientôt philosophie néo-thomiste, et morale). Ainsi le Curé d’Ars, confesseur par excellence, évolua-t-il durant sa carrière pastorale de la sévérité à la française au liguorisme. Si le délai imposé pour l’absolution devint rare, les refus d’absoudre existaient. Des lieux et temps de confessions s’organisaient, comme les missions paroissiales et les sanctuaires de pèlerinage.

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