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Théologie - Page 19

  • Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz , philosophe catholique allemande lauréate du prix Ratzinger 2021, exhorte le pape François à corriger le cours de la voie synodale :

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    Hanna 0000761981.jpgSelon Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz, lauréate du prix Ratzinger 2021, le Saint-Père (François) doit tracer une «ligne rouge» contre les erreurs doctrinales et ecclésiologiques que propagent les dirigeants de l'Église allemand : une interview réalisée par Joan Frawley Desmond, la rédactrice en chef du National Catholic Register. Elle est une journaliste primée largement publiée dans les médias catholiques, œcuméniques et laïques. Diplômée de l'Institut pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille, elle vit avec sa famille en Californie.

    « Les évêques allemands se sont rendus à Rome cette semaine pour leurs réunions ad limina, et l'évêque Georg Bätzing du Limbourg, qui dirige la conférence épiscopale allemande, a déclaré qu'il espérait que les réunions calmeraient les inquiétudes concernant la voie synodale controversée du pays et répondraient au "manque de compréhension de notre processus à Rome. 

    Mais un groupe d'éminents catholiques laïcs allemands, Neuer Anfang (Nouveau Commencement) , voit les choses très différemment. Ils sont profondément préoccupés par le rejet par la Voie synodale de l'enseignement de l'Église sur la moralité sexuelle, la structure hiérarchique de la gouvernance de l'Église et un sacerdoce entièrement masculin, et ont cherché à affirmer et à défendre les enseignements de l'Église désormais menacés. 

    Les membres du groupe ont appelé le pape François à aborder directement les propositions de la Voie synodale lors de ses rencontres avec les évêques allemands et à clarifier le danger qu'elles représentent pour l'avenir de l'Église en Allemagne et pour l'Église universelle. Ils ont également lancé une « offensive de transparence » qui détaille les propositions spécifiques approuvées par l'assemblée synodale allemande, afin que les dirigeants de l'Église aient un compte rendu plus précis des débats synodaux que ce qui était disponible dans la couverture médiatique.

    Lors d'un échange de courriels le 15 novembre avec la rédactrice en chef de Register, Joan Frawley Desmond, Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz, lauréate du prix Ratzinger 2021 et déléguée à la Voie synodale, a fait part de ses graves préoccupations concernant ses délibérations et son impact sur le pape François. ' Synode pluriannuel sur la synodalité.

    Gerl-Falkovitz dirige actuellement l'Institut européen de philosophie et de religion à l'Université philosophique et théologique Pape Benoît XVI à Heiligenkreuz, en Autriche. 

    Professeur émérite de philosophie de la religion et d'études religieuses comparées à la TU Dresde , ses recherches portent sur la philosophie de la religion des XIXe et XXe siècles. Et elle est spécialiste de la philosophe catholique Edith Stein et du théologien Romano Guardini , à qui elle a consacré de nombreux écrits 

    Vous faites partie d'un groupe de laïcs catholiques allemands profondément préoccupés par la voie synodale allemande et son rejet de l'anthropologie chrétienne, de l'enseignement moral sur la sexualité et de la structure hiérarchique de gouvernance de l'Église. Pourquoi parlez-vous maintenant ?

    J'ai pris la parole dès le début du Chemin synodal en 2021, lorsque j'ai été élue pour son Forum III : « Les femmes dans les services et les ministères de l'Église ». 

    J'ai défendu dans Forum III le binaire masculin-féminin comme réalité normale de la création dans un article, et organisé une réunion Zoom sur la question du sacerdoce masculin, plaidant pour la théologie nuptiale de saint Paul et la représentation spécifique du Christ par l'homme. prêtres. 

    Certains de mes papiers ont été écoutés, mais pas intégrés dans les textes finaux du Forum III. On peut les lire maintenant sur la page d'accueil du diocèse de Ratisbonne, où Mgr Voderholzer publie les opinions de la minorité des délégués synodaux.

    Pourquoi avez-vous été nommé délégué de la Voie synodale ?

    J'ai été nommé après les nominations « normales », lorsqu'il est devenu évident que seuls des avis précis étaient recherchés. Certains évêques ont insisté sur la co-nomination d'environ 20 personnes n'appartenant pas au courant dominant officiel.

    Avez-vous vu des problèmes au début? 

    Les problèmes étaient déjà clairement visibles lors de la première session au printemps 2021. Les premières annonces concernaient déjà l'homosexualité comme problème d'acceptation, et le plein accès des femmes au sacerdoce.

    Que faut-il savoir sur le Comité central des laïcs catholiques allemands [Kentralkomitee der deutschen Katholiken (ZdK)] qui a joué un rôle majeur dans ce processus ? Sont-ils élus, nommés ou membres du personnel servant au niveau paroissial, diocésain ou épiscopal national ? Quelles sont les conditions uniques en Allemagne qui leur ont permis de devenir si influents ?

    Le Zentralkomitee allemand a une longue et efficace tradition. Elle a été fondée à la fin du 19e siècle et a agi efficacement contre le « Kulturkampf » protestant de Bismarck contre les catholiques. Le rôle politique (intérieur) des catholiques était et est son objectif essentiel — mais pas la réforme de l'Église elle-même, ni la critique fondamentale de l'Église. 

    Tous les membres n'ont pas une expertise théologique; beaucoup d'entre eux sont des politiciens et des dirigeants d'organisations catholiques concernant la vie sociale et publique. Ils ne représentent pas la partie catholique de la population allemande car ils ne sont pas élus de manière démocratique.

    Après la crise des abus de 2018, j'ai l'impression que les évêques se sont sentis impuissants et ont désespérément cherché l'aide des laïcs. 

    Le problème est la règle [gouvernant les procédures de la Voie synodale] : un homme, un vote - indépendamment de sa capacité théologique, de sa pratique réelle de la prière et de la dévotion, et indépendamment du fait d'être ordonné et spécifiquement obligé à l'Église par des vœux.

    En juillet, une déclaration du Vatican a déclaré que la Voie synodale n'a pas le pouvoir "d'obliger les évêques et les fidèles à adopter de nouveaux modes de gouvernance et de nouvelles approches de la doctrine et de la morale". Mais en septembre, l'assemblée synodale proposait encore la création d'un organe permanent composé de laïcs et d'évêques pour superviser l'Église locale. 

    Ce "Conseil" permanent est un grand problème : il n'est absolument pas clair comment les laïcs sont théologiquement légitimés pour gouverner - avec les évêques - les diocèses. Ce sera un sujet de dispute important avec Rome, juste ces jours-ci et à l'avenir - du moins, espérons-le. 

    La loi de l'Église et la tradition catholique sont strictement contre ce concept.

    L'assemblée synodale a également appelé à l'approbation de l'homosexualité et principalement des personnes ''queer''. Mais certains évêques allemands s'y sont opposés. Et maintenant?

    Une minorité des évêques - un tiers - a voté contre l'approbation de l'homosexualité. L'approbation de l'homosexualité comme un "don de Dieu", et donc biologiquement déterminée. Selon les règles, la minorité d'un tiers est suffisante pour arrêter une telle proposition. Néanmoins, bien que cela n'ait pas été accepté, les principaux évêques allemands ont déclaré publiquement qu'ils approuveraient ces propositions pour leurs propres diocèses, y compris les bénédictions des couples de même sexe, et les engageraient dans les services d'une église.  

    Que devrait-il se passer alors que les évêques allemands sont à Rome pour leurs visites ad limina cette semaine ?

    Le pape devrait tracer une « ligne rouge ». [Il devrait préciser que] le rejet de l'enseignement catholique sur la gouvernance de l'Église par les seuls évêques ; la nécessité du sacerdoce; la mission des femmes; et la morale sexuelle ne peut être entérinée sans schisme. 

    Vous craignez également que la voie synodale allemande influence le synode sur la synodalité. Quelles sont vos préoccupations spécifiques ? Avez-vous la preuve que c'est un problème? 

    Partout dans le monde, il y a des questions sur l'accompagnement pastoral des [hommes et femmes qui s'identifient comme LGBTQ], sur le sacerdoce féminin, et sur la culture du pouvoir hiérarchique et sacerdotal, etc. 

    Mais les solutions ne doivent pas être aussi dures et unilatérales que dans le Chemin synodal allemand, avec seulement un petit groupe de personnes non représentatif pour examiner de telles questions. Les solutions ne peuvent pas non plus être trouvées dans le très court laps de temps de deux ans. 

    Certains analystes de l'Église suggèrent que le Synode sur la synodalité pourrait coopter la Voie synodale allemande et la réorienter pour éviter la possibilité d'un schisme. Tes pensées?

    C'est bien sûr un espoir. Mais je soupçonne fortement que le contraire pourrait se produire, les idées du Chemin synodal allemand fonctionnant comme une infection qui se propage à travers l'Église.

    Que doit faire le pape François ? Lui avez-vous écrit, ainsi qu'aux responsables du synode à Rome, pour leur faire part de vos préoccupations ?

    Oui, j'ai écrit personnellement au Pape. Il doit s'exprimer clairement; tant de gens en Allemagne manquent son jugement et sont devenus incertains. Ils aspirent à la clarté. 

    Quant aux responsables du Synode : J'ai exprimé mes opinions plus d'une fois dans les sessions du Forum et dans les conférences, et elles peuvent être lues par tout le monde sur la page d'accueil du diocèse de Ratisbonne mentionnée ci-dessus.

    Un certain nombre de dirigeants de l'Église à travers le monde se sont prononcés contre la voie synodale allemande, mettant en garde contre le danger de schisme. Que peuvent-ils faire maintenant pour prévenir les dommages qu'il pourrait infliger à l'Église universelle ?

    Ils devraient continuer à parler, à écrire et aussi à téléphoner en privé aux évêques allemands, au Pape et aux chefs des dicastères. 

    La Voie synodale aura une dernière session en mars 2023. D'ici là, il est encore possible qu'un élan spirituel différent et fort change de direction. 

    En ce moment, les principaux évêques allemands tentent d'apaiser les craintes à Rome. Mais Rome doit encore porter un jugement sur une théologie et une éthique qui s'éloignent si ouvertement du Nouveau Testament et de la tradition de l'Église. »

    Hélàs, jusqu’ici Sœur Anne n’a rien vu venir du Pontife Romain pour protéger sa sœur de Barbe Bleue qui veut l’occire (NdB)

    Ref. Alors que les évêques allemands se sont réunis au Vatican, un philosophe catholique allemand exhorte le pape à corriger le cours de la voie synodale

  • Qui est aux commandes du synode sur la synodalité ?

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Qui gère le Synode sur la synodalité ?

    Les voix qui soutiennent l'enseignement de l'Église ne sont pas suffisamment représentées.

    22 novembre 2022

    À la lumière de la controverse suscitée par le document de travail pour la prochaine étape du Synode pluriannuel sur la synodalité, des questions ont surgi sur l'identité de son auteur et sur la manière dont il a vu le jour.

    Le "Document pour l'étape continentale" (DCS) de 45 pages, publié le 28 octobre, tente de résumer les discussions avec les fidèles laïcs, le clergé et les religieux qui ont participé à la première étape d'"écoute et de discernement" du synode et vise à servir de base aux travaux de la deuxième étape - ou étape continentale - qui se déroulera jusqu'au printemps prochain. 

    Une grande partie du document, officiellement intitulé "Elargis l'espace de ta tente" (Isaïe 54:2), se concentre sur "l'écoute comme ouverture à l'accueil", qui, selon le document, devrait découler d'un "désir d'inclusion radicale". L'expression "personne n'est exclu" est souvent mentionnée dans le texte. 

    Mais le texte inclut de manière controversée des appels explicites à la transformation des structures et des contenus de l'Église qui sont en désaccord avec le magistère de l'Église, et met l'accent sur l'accueil, sans mentionner clairement l'amendement de la vie, des groupes qui se sentent exclus de l'Église, tels que les divorcés-remariés, les personnes "LGBT" et même les personnes vivant dans des mariages polygames.

    En conséquence, le document a fait l'objet de critiques acerbes. Dans un commentaire cinglant, l'évêque auxiliaire Robert Mutsaerts de 's-Hertogenbosch, aux Pays-Bas, a déclaré qu'il pensait que le processus d'écoute du synode avait abouti à un document qui sert de "mégaphone pour les opinions non catholiques" et que le processus ressemblait davantage à une "expérience sociologique" qu'à la mission de l'Église de proclamer la vérité. 

    Pour Mgr Mutsaerts, le processus a laissé la place "à un peu trop de défenseurs du mariage gay, à des gens qui ne pensent pas vraiment que l'avortement est un problème et ne se montrent jamais vraiment défenseurs du riche credo de l'Église, voulant avant tout être aimés par leur entourage séculier".

    "Une chose est claire pour moi", a-t-il ajouté. "Dieu n'est pas dans le coup dans ce misérable processus synodal. Le Saint-Esprit n'a absolument rien à voir avec cela." 

    Écrivant dans le quotidien catholique italien La Nuova Bussola Quotidiana, la journaliste et auteur Luisella Scrosati a déclaré que ceux dont les opinions sont principalement reflétées dans le document ont été atteints "non par la prédication de l'Évangile, mais par la formulation typique de l'idéologie pseudo-chrétienne". Elle a ajouté que leurs réponses ont ensuite été "amalgamées avec l'idéologie ecclésiale dominante", de sorte que ce qui émerge "n'est pas du tout le sensus fidei [sens de la foi] comme le suggère le document" - c'est-à-dire "le consensus des fidèles, en vertu de la vertu théologique de la foi, qui leur a été insufflée au baptême" - mais plutôt une consultatio fidelium [consultation des fidèles] menée et rapportée de manière idéologique." 

    Les responsables du synode

    Comme pour les autres synodes de ce pontificat, le Synode sur la synodalité est géré et dirigé par des personnes ayant des antécédents idéologiques distincts et des perspectives similaires, notamment en ce qui concerne les questions sociopolitiques et la doctrine. Le cardinal Mario Grech, secrétaire général du secrétariat du synode, a appelé l'Église à "accepter davantage les membres LGBT" lorsqu'il était évêque de Gozo, à Malte. Il était également le principal auteur des directives controversées des évêques maltais sur Amoris Laetitia, qui ouvraient l'admission à la sainte communion aux divorcés civilement remariés s'ils étaient "en paix avec Dieu". Pour le cardinal Grech, le Synode sur la synodalité s'inscrit dans un processus qui " s'inscrit de plus en plus dans un état d'esprit synodal " et montre que " le peuple de Dieu converge pour appeler à un profond renouvellement de l'Église. " 

    Le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du synode, a suscité la controverse ces derniers mois en déclarant que la bénédiction des unions homosexuelles n'était "pas une question réglée" et que l'enseignement de l'Église sur l'homosexualité "n'est plus correct" et peut être modifié. En avril, la sœur Nathalie Becquart, xavière, sous-secrétaire du secrétariat du synode, a prononcé un discours peu critique à l'égard du New Ways Ministry, qui promeut les droits des "LGBT" dans l'Église, ce qui a suscité de vives critiques de la part de dirigeants de l'Église et d'éminents fidèles laïcs.

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  • Le "moratoire" exigé par Rome mais rejeté par les évêques allemands

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    Documents. Le "moratoire" exigé par Rome mais rejeté par les évêques allemands

    source

    Jeudi 24 novembre, "L'Osservatore Romano" a publié le texte intégral des trois discours qui ont introduit la rencontre à huis clos, six jours plus tôt, entre les 62 évêques d'Allemagne et trois hauts fonctionnaires de la Curie romaine :

    > Documents - La réunion inter-dicastère avec les prélats allemands du 18 novembre

    Le pape François n'a pas pris part à la réunion, contrairement aux attentes. Le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin a fait office de modérateur. L'évêque Georg Bätzing de Limburg, président de la Conférence épiscopale allemande, le cardinal Luis Francisco Ladaria Ferrer, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, et le cardinal Marc Ouellet, préfet du Dicastère pour les évêques, ont pris la parole dans l'ordre. Une discussion animée a suivi, toujours à huis clos.

    À l'issue de la réunion, un communiqué a été publié, dans lequel il était notamment indiqué que parmi les propositions avancées figurait celle d'"appliquer un moratoire à la voie synodale allemande", mais que cette proposition "n'a pas trouvé de place" :

    > Communiqué conjoint du Saint-Siège et de la Conférence épiscopale allemande

    C'est le cardinal Ouellet qui a proposé, en vain, le moratoire dans son discours d'introduction, reproduit ci-dessous.

    Retour à l’esprit des Actes des Apôtres

    Le cardinal-préfet du Dicastère pour les évêques

    Dans la Lettre au Peuple de Dieu en voyage en Allemagne, le Pape François, en communion avec son prédécesseur Benoît XVI, a noté la détérioration de la vie chrétienne dans le pays et a invité tout le peuple à faire confiance au Christ comme clé du renouveau ; Le Saint-Père a écrit qu’il s’agit « d’une détérioration, certes multiforme et difficile et rapide à résoudre, qui exige une approche sérieuse et consciente qui nous pousse à devenir, au seuil de l’histoire actuelle, comme ce mendiant à qui l’Apôtre a dit: « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je vous le donne: au nom de Jésus-Christ, le Nazaréen, marche! » (Actes 3:6) ». Je me réfère à ce passage de la lettre cité pour offrir quelques brèves considérations ecclésiologiques concernant vos recherches synodales, dans l’esprit des Actes des Apôtres. Je le fais en tant que frère dans l’épiscopat, mais aussi en pensant aux besoins des simples fidèles.

    Vous, successeurs des Apôtres en Allemagne, avez pris au sérieux la tragédie des abus sexuels perpétrés par les clercs, et vous avez lancé, à la manière typiquement allemande, une opération d’étude avec les ressources de la science, de la foi et des consultations synodales, pour arriver à une révision radicale qui mettrait fin à cet échec moral et institutionnel. Les débats houleux qui ont eu lieu et les propositions de réforme qui en découlent méritent certainement des éloges pour l’attention, l’engagement, la créativité, la sincérité et l’audace dont a fait preuve votre Chemin synodal, où les laïcs ont joué un rôle égal, sinon prédominant. Après une étude attentive de vos conclusions, il est naturel de reconnaître sincèrement le gigantesque effort d’autocritique institutionnelle, le temps consacré à ces réflexions et l’investissement d’un travail commun entre théologiens, évêques et pasteurs, hommes et femmes, pour parvenir à certains consensus, bien qu’avec difficulté et tensions considérables. Il nous appartient maintenant de réagir à vos propositions, qui contiennent de nombreux éléments qui peuvent être partagés de nature théologique, organisationnelle et fonctionnelle, mais qui soulèvent également de sérieuses difficultés du point de vue anthropologique, pastoral et ecclésiologique.

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  • Eglise : le fiasco d’un anthropocentrisme révolutionnaire

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    De Jean-Pierre Maugendre sur Riposte Catholique :

    De l’Eglise « experte en humanité » à sa « responsabilité institutionnelle » dans la pédocriminalité : le fiasco d’un anthropocentrisme révolutionnaire

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  • Comment des cardinaux complotistes ont subverti l'Eglise

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La mafia de Saint-Gall : le projet de subversion de l'Église

    25-11-2022

    Un texte qui a déjà provoqué un tollé en Amérique reconstitue la trame d'un projet orchestré depuis les années 1990 par un groupe de cardinaux visant un changement doctrinal et moral. Ils misaient sur le primat argentin, devenu aujourd'hui Pape, et leurs intentions semblent être pleinement assumées.

    Les éditions Fede & Cultura publient en italien "La mafia di San Gallo", un livre qui a fait couler beaucoup d'encre dès sa sortie en Amérique en 2021. Le sous-titre traduit littéralement le titre américain : Un groupe réformiste secret au sein de l'Église. Comme on le sait, l'expression dont le livre tire son titre a été inventée par un membre du groupe, le cardinal belge Daneels, en référence à un certain nombre de prélats de haut rang, plus tard cardinaux, qui se réunissaient systématiquement à Saint-Gall, en Suisse (mais pas seulement là), pour coordonner les efforts de changement dans l'Église : Daneels lui-même, Martini, Kasper, Murphy O'Connor, Lehmann.

    Le livre enchaîne de nombreux faits, des rencontres, des dîners dans des trattorias romaines qui se sont déroulés à proximité des deux conclaves de 2005 et 2013 ; des phrases insinuées, des tromperies programmées, des révélations tendancieuses. Tout n'est pas prouvé, certaines reconstitutions reposent sur des hypothèses, comme lorsque, lors du conclave de 2005, après une conversation confidentielle entre Ratzinger et Martini au cours d'un déjeuner, les choses se sont tellement débloquées que Benoît XVI a été élu l'après-midi même. La lecture du livre révèle cependant bien plus qu'une reconstitution du journalisme d'investigation.

    Sa signification dépasse la dimension de l'histoire d'espionnage teintée de "polar du Vatican". Le lecteur perçoit que la reconstruction est très véridique, substantiellement fiable et capable d'expliquer trente ans d'histoire du Vatican. Le livre a le mérite de mettre en ordre les données, de les exposer avec clarté et exhaustivité et - nous y reviendrons - de les insérer dans la vie plus large de l'Église. Il ne s'agit pas seulement de ragots vaticanistes.      

    Le "groupe" de Saint-Gall est né au milieu des années 1990, lorsque la maladie de Jean-Paul II a commencé à se manifester, pour s'opposer à une éventuelle élection de Ratzinger en vue d'un futur conclave. Meloni reconstitue les actions convenues par le groupe à la mort de Jean-Paul II et, surtout, le comportement apparemment étrange de Martini qui - après la fameuse conversation à table mentionnée ci-dessus - a changé ses votes pour Ratzinger. Le même Martini que - explique Meloni - le groupe de Saint-Gall aurait voulu comme candidat anti-Ratzinger s'il n'avait pas contracté la maladie de Parkinson.

    Dans l'impossibilité de nommer Martini, l'attention du groupe s'était déjà tournée vers l'archevêque de Buenos Aires, Bergoglio, qui en 2005 était apparu comme un candidat possible de la mafia saint-galloise, mais en raison de l'"étanchéité" de la candidature de Ratzinger et du choix de Martini de converger vers lui, Bergoglio s'est lui aussi tourné vers Benoît XVI. Une chose différente s'est produite lors du conclave de 2013, après la démission de Benoît XVI. Là aussi, l'auteur reconstitue les faits, dont beaucoup sont établis, d'autres très probables mais non prouvés, comme l'invitation du cardinal Martini à Benoît XVI à démissionner.

    Le récit se concentre sur l'émergence du primat d'Argentine, Jorge Mario Bergoglio, et la convergence progressive de ses positions avec les souhaits du groupe de Saint-Gall. Je laisse ces nombreuses pages intéressantes au lecteur pour signaler, plutôt, l'une des dimensions les plus intéressantes du livre.

    Comme je l'ai dit plus haut, Meloni ne se contente pas d'écrire un roman policier ecclésiastique, une histoire de complots et de pièges, à lire comme un livre d'espionnage. Les actions du groupe de Saint-Gall s'appuient sur une vision théologique et visent à un "changement de régime" dans l'Église, non seulement et non pas tant à remplacer une personne par une autre, mais un paradigme par un autre.

    Le groupe voulait mettre en œuvre dans l'Église la révolution libérale que Karl Rahner avait exprimée en détail en 1972 dans son livre La restructuration de l'Église comme tâche et chance. Révision de la position de l'Église sur la sexualité, la contraception et l'homosexualité, le célibat des prêtres, le diaconat des femmes, la décentralisation doctrinale, la communion des divorcés remariés, la synodalité : tel était le programme de la " révolution " du groupe de Saint-Gall, déjà codifié à ses débuts.

    Ce qui nous indique qu'il ne s'agissait pas seulement d'un comité de fidèles clandestins, bien que de haut rang ecclésiastique, mais d'un monde théologique, d'une grande partie de l'Église qui luttait depuis des décennies contre Jean-Paul II et Ratzinger pour un "tournant" progressiste radical. Il était une "avant-garde" de la révolution avec de nombreuses troupes derrière lui.

    Selon Meloni, Bergoglio a été élu lors du nouveau conclave de 2013 comme le résultat final d'une longue machination au cours de laquelle le groupe avait dû être patient, attendre le bon moment, revoir momentanément sa tactique, se repositionner, mais n'avait jamais renoncé, pas même après son affaiblissement par la mort de Silvestrini d'abord et de Martini ensuite. Et en effet, l'auteur énumère les mesures avec lesquelles Bergoglio/Francesco réalise aujourd'hui tous les points de l'agenda du groupe mentionné ci-dessus.

    Il y a deux critères tactiques suivis pour la "révolution" dans l'Église, aujourd'hui en pleine application, selon notre auteur. La première est la rapidité : Murphy O'Connor a déclaré que quatre années de Bergoglio suffiraient pour avoir une Église différente. D'autres sont passés et chacun peut constater qu'il avance à pas forcés. La seconde, qui n'est qu'apparemment contraire, est celle de la prudence. Poser les bases des changements, les produire indirectement, les arrêter temporairement lorsqu'ils deviennent trop perturbateurs et donc susceptibles d'une réaction dangereuse, les laisser cheminer sous la surface pour ensuite les faire émerger au moment opportun.

  • Nouvelle charge du pape contre "l'arriérisme"

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    Une fuite en avant irresponsable ?

    D'Amedeo Lomonaco sur Vatican News :

    Le Pape encourage les théologiens à faire progresser la tradition

    Lors de la rencontre avec les membres de la Commission théologique internationale, créée par Paul VI en 1969, le Pape s'est exprimé sur la fidélité créative à la tradition. Il exhorte à «assumer avec foi et amour» l'engagement d'exercer le ministère de la théologie à travers un processus de synodalité ecclésiale d'où peut naître «la capacité d'écoute, de dialogue, de discernement».

    La tradition fait grandir l'Église de bas en haut, comme les racines avec l'arbre. Mais aujourd'hui, il y a un grand danger: celui du retour en arrière, de l'«arrièrisme», qui conduit à penser selon la logique du «on a toujours fait comme ça». Le Pape François a souligné ce risque lors de sa rencontre au Vatican avec les membres de la Commission théologique internationale qui, dit-il, «poursuit, avec un engagement renouvelé», son service «dans le sillon tracé par le concile Vatican II». Le Pontife, improvisant, a exhorté également les théologiens à «aller plus loin». Alors que le catéchiste doit transmettre aux enfants une «doctrine solide» et «pas de nouveautés possibles», le théologien «essaie et essaie encore d'aller plus loin et ce sera le Magistère qui l'arrêtera». Pour les professeurs de théologie, a-t-il ajouté, c'est un bon critère «de se demander si les cours de théologie provoquent l'étonnement de ceux qui les suivent».

    S'adressant aux membres de la Commission théologique internationale, François a ensuite exhorté à «augmenter le nombre de femmes, non pas parce qu'elles sont à la mode», mais parce qu'elles ont «une façon de penser différente de celle des hommes» et rendent la théologie «plus profonde et plus savoureuse».

    Fidélité créative à la tradition

    La fidélité créative à la Tradition, la possibilité de s'ouvrir avec prudence à l'apport des différentes disciplines et la collégialité. Telles sont les trois lignes directrices proposées par le Pape à la Commission théologique internationale, qui en est à son dixième quinquennat d'activité.

    Le premier conseil de François pour aller de l’avant est celui de la fidélité créative à la tradition: «Il s'agit d'assumer et de décliner fidèlement et avec amour, avec rigueur et ouverture, l'engagement d'exercer le ministère de la théologie - dans l'écoute de la Parole de Dieu, du sensus fidei du Peuple de Dieu, du Magistère et des charismes, et dans le discernement des signes des temps - pour le progrès de la Tradition apostolique, sous l'assistance de l'Esprit Saint, comme l'enseigne Dei Verbum (cf. n° 8). En effet, Benoît XVI décrit la Tradition comme "le fleuve vivant dans lequel les origines sont toujours présentes" (Catéchèse, 26 avril 2006); de sorte qu'elle "irrigue les différentes terres, nourrit les différentes géographies, faisant germer le meilleur de cette terre, le meilleur de cette culture. De cette manière, l'Évangile continue de s'incarner aux quatre coins du monde, d'une manière toujours nouvelle"».

    S'ouvrir à différentes disciplines

    La deuxième orientation concerne «l'opportunité, pour réaliser avec pertinence et incisivité l'œuvre d'approfondissement et d'inculturation de l'Évangile, de s'ouvrir avec prudence à l'apport des diverses disciplines à travers la consultation d'experts, même non catholiques».

    Comme le Pape l’a demandé dans la Constitution apostolique Veritatis gaudium, il s’agit de conserver précieusement le principe de l'interdisciplinarité non pas tant sous sa forme «faible de simple multidisciplinarité, en tant qu'approche qui favorise une meilleure compréhension à partir de plusieurs points de vue d'un objet d'étude; mais plutôt sous sa forme forte de transdisciplinarité, en tant que collocation et fermentation de toutes les connaissances dans l'espace de Lumière et de Vie offert par la Sagesse qui émane de la Révélation de Dieu.»

    Collégialité

    La troisième ligne directrice, indiquée par le Pape François, est celle de la collégialité. Cela acquiert une pertinence particulière et peut offrir une contribution spécifique dans le contexte du parcours synodal en cours (2001-1004), dans lequel tout le peuple de Dieu est convoqué. «Comme toute autre vocation chrétienne, le ministère du théologien, en plus d'être personnel, est communautaire et collégial. La synodalité ecclésiale engage donc les théologiens à faire de la théologie sous une forme synodale, en favorisant entre eux la capacité d'écouter, de dialoguer, de discerner et d'intégrer la multiplicité et la variété des instances et des contributions», a expliqué François.

    Les membres de la Commission théologique internationale se sont réunis en session plénière pour explorer trois thèmes: l’actualité de la foi christologique professée au Concile de Nicée, des questions anthropologiques émergentes et cruciales pour le chemin de la famille humaine et la théologie de la Création dans une perspective trinitaire. En présentant la Commission, le cardinal Luis Francisco Ladaria Ferrer a souligné que «la présence qualifiée de femmes théologiennes, renforcée au cours des trois quinquennats précédents, a été maintenue, signe d'un engagement croissant des femmes dans les sciences théologiques». Parmi les membres de cet organe, a ajouté le cardinal, il y a aussi un théologien laïc.

    La Commission théologique internationale

    Créée en 1969 par le Pape Paul VI pour «apporter une aide précieuse à la mission confiée par le Christ à ses apôtres» (extrait du discours du Pape Montini du 6 octobre 1969), la Commission théologique internationale a pour tâche d'aider le Saint-Siège à examiner les questions doctrinales d'importance majeure.  Son objectif principal, soulignait saint Jean-Paul II en 1994, est de «poursuivre de manière permanente l'étroite collaboration entre pasteurs et théologiens qui a caractérisé les travaux du concile Vatican II». Une autre caractéristique de cet organe, comme l'a rappelé le Pape François en 2014, est «son caractère international, qui reflète la catholicité de l'Église». En effet, la Commission est composée de théologiens de différents pays ayant pour référence commune la foi en Jésus-Christ.

  • Liturgie : Le Concile Vatican II et la constitution « Sacrosanctum Concilium » (1962) (Denis Crouan)

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    Liturgie 27 : Le Concile Vatican II et la constitution « Sacrosanctum Concilium » (1962) (58 mn) 

    https://youtu.be/DfPfIYLO4yk 

    « Sacrosanctum Concilium... » C’est par ces deux mots latins que s’ouvre la Constitution qui entend donner les grandes lignes devant être suivies pour aboutir à une restauration de la liturgie romaine dans son ensemble. Le but de la restauration liturgique est clairement indiqué. 

    Le Docteur Denis Crouan analyse ce document précieux et précis, chapitre par chapitre, et montre la différence entre le texte du Concile et ce qu’on en a fait.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Communiqué conjoint du Saint-Siège et de la Conférence épiscopale allemande

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    Communiqué conjoint du Saint-Siège et de la Conférence épiscopale allemande, 18.11.2022

    (traduction automatique)

    Dans la matinée d'aujourd'hui, 18 novembre, s'est tenue à l'Institut Augustinianum, à Rome, une réunion interdicastérielle à laquelle ont participé les responsables de certains Dicastères de la Curie romaine et les 62 évêques de l'Église catholique d'Allemagne présents à Rome pour la visite ad Limina Apostolorum.

    La réunion avait été prévue depuis un certain temps comme une occasion de réfléchir ensemble sur le chemin du synode en cours en Allemagne, convoqué en réponse aux cas d'abus sexuels sur mineurs par des ecclésiastiques.

    La rencontre a été modérée par le Cardinal Secrétaire d'État, Son Éminence Pietro Parolin, qui, en introduisant les travaux, a rappelé le lien de communion et d'amour qui unit les évêques entre eux et avec le Successeur de Pierre et, soulignant l'importance de la rencontre comme moment de partage et de grâce, d'unité dans les différences, il a mentionné les préoccupations que suscite le Chemin synodal, indiquant le risque de "réformes de l'Église et non dans l'Église".

    Dans son discours d'introduction, Son Excellence Mgr Georg Baetzing, évêque de Limburg et président de la Conférence épiscopale allemande, a proposé une lecture des travaux du Chemin synodal allemand, et en a souligné l'esprit, fondé sur l'écoute du peuple de Dieu et le deuil des abus commis par les membres du clergé. L'archevêque Baetzing a également énuméré les sujets abordés lors des assemblées : le pouvoir et la répartition des pouvoirs dans l'Église - la participation communautaire et la planification missionnaire ; la vie sacerdotale aujourd'hui ; les femmes dans les ministères et les bureaux de l'Église ; vivre des relations qui fonctionnent - vivre l'amour dans la sexualité et dans les relations. Enfin, Son Excellence a exprimé son appréciation pour le travail du Synode convoqué par le Saint-Père pour toute l'Église et pour la décision de prolonger sa durée.

    Ont suivi les rapports théologiques des Éminences Cardinal Luis Francisco Ladaria, Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, et Marc Ouellet, Préfet du Dicastère pour les Évêques, qui ont parlé franchement et clairement des préoccupations et des réserves concernant la méthodologie, les contenus et les propositions du Chemin synodal, proposant, au bénéfice de l'unité de l'Église et de sa mission évangélisatrice, que les demandes qui ont émergé jusqu'à présent soient incluses dans le Synode de l'Église universelle.

    De nombreux évêques allemands et des représentants de la Curie ont participé au dialogue ouvert qui a suivi. C'est ainsi qu'est apparue l'importance et aussi l'urgence de définir et d'approfondir certaines des questions mises en évidence, par exemple celles relatives aux structures de l'Église, au ministère sacré et à son accès, à l'anthropologie chrétienne, etc. En même temps, tous étaient pleinement conscients d'être en chemin avec l'ensemble du peuple de Dieu, saint et patient, même dans la confrontation de positions différentes. C'est précisément dans ce sens que de nombreuses interventions ont indiqué la centralité de l'évangélisation et de la mission comme objectif ultime des processus en cours, ainsi que la conscience de l'indisponibilité de certains sujets.

    Dans cette perspective de partage ouvert et fraternel, plusieurs propositions ont été faites, comme celle d'appliquer un moratoire au Chemin synodal allemand, qui n'a pas trouvé d'espace, et celle d'encourager la poursuite de la réflexion et l'écoute mutuelle à la lumière des perplexités apparues.

    En conclusion, le cardinal secrétaire d'État s'est félicité de cette confrontation, qui n'était pas formelle, mais nécessaire et constructive, et qui "ne peut être ignorée" dans les chemins en cours.

    Il a été convenu que l'écoute mutuelle et le dialogue doivent se poursuivre dans les mois à venir, afin de contribuer à l'enrichissement de la voie synodale allemande et du Synode universel de l'Église.

  • La prêtrise pour les femmes ? Un débat entre le père Charles Delhez et Arnaud Dumouch

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    Les femmes doivent-elles être prêtre ? Question disputée Arnaud Dumouch/père Charles Delhez cj (54 mn) 

    https://youtu.be/PzlDnWPXgyU 

    Le père Charles Delhez, Jésuite belge, a enseigné les sciences religieuses à l’Université de Namur et est actuellement curé de paroisse (Blocry, Belgique). Il montre que sa position a évolué sur le sacerdoce des femmes. Selon lui, le désir du peuple de Dieu, manifesté par les remontées du Synode en 2022, est un « signe des temps ». L’Esprit Saint donne au peuple de Dieu un Sensus fidei. Ne serait-ce pas en suivant cette intuition que l’Église rejoindra les humains actuels ?  

    Arnaud Dumouch, théologien belge, montre que c’est pour une raison précise liée à la complémentarité de la vocation des hommes et des femmes, que Jésus, constituant l’Eglise, n’a pas voulu ouvrir le sacerdoce ministériel aux femmes, ni ouvert la maternité aux hommes. Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus en donne la raison en une phrase : « Oui j'ai trouvé ma place, dans l'Église et cette place, ô mon Dieu, c'est vous qui me l'avez donnée... dans le Coeur de l'Église, ma Mère, je serai l'Amour... ainsi je serai tout... ainsi mon rêve sera réalisé ! » 

    Arnaud Dumouch insiste aussi sur la définition dogmatique de Jean-Paul II à propos de cette question : "L'Eglise n'a pas le pouvoir de changer la volonté de Jésus" :

    Lettre apostolique « ordinatio sacerdotalis » :

    "Bien que la doctrine sur l'ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes ait été conservée par la Tradition constante et universelle de l'Église et qu'elle soit fermement enseignée par le Magistère dans les documents les plus récents, de nos jours, elle est toutefois considérée de différents côtés comme ouverte au débat, ou même on attribue une valeur purement disciplinaire à la position prise par l'Église de ne pas admettre les femmes à l'ordination sacerdotale. C'est pourquoi, afin qu'il ne subsiste aucun doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution divine elle-même de l'Église, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères (cf. Lc 22,32), que l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église." 

  • Liturgie - Vatican II : un survol des questions et des problèmes (1962-1965) (Denis Crouan)

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    Liturgie 26 : Le Concile Vatican II : un survol des questions et des problèmes (1962-1965), par Denis Crouan

    https://youtu.be/M5bwZflUuvk  

    Jean XXIII n’envisageait pas une réforme de la liturgie romaine, mais plutôt sa restauration. Il visait une purification des exagérations accumulées et non la fabrication d’un nouveau missel. La Constitution « Sacrosanctum Concilium » est le premier document du concile Vatican II. Son premier chapitre porte : « Il appartient en propre [à la liturgie] d’être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente dans l’action et adonnée à la contemplation, présente dans le monde et cependant en chemin. Mais de telle sorte qu’en elle ce qui est humain est ordonné et soumis au divin…» 

    Cependant, le Conseil pour l’application de la Constitution sur la liturgie, créé en 1964 par Paul VI, va donner une lecture maximaliste de la restauration - qui donnera lieu à une refonte de tous les livres liturgiques avec un but : promouvoir la « participation active » des fidèles. Cela aboutira à trois dérives non voulues par le Concile : 1° remplacement complet, dans les faits, du latin par les langues vernaculaires (et en conséquence, fin du grégorien) ; 2° simplification exagérée des rites ; 3° adaptation à la mode du temps pour les goûts et les souhaits des fidèles. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Les limites du pouvoir pontifical

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    De kath.net via le site de La Nef (traduction française réalisée par Jean Bernard) :

    Cardinal Müller : Les limites du pouvoir pontifical

    Nous publions en exclusivité en français le grand entretien publié le 15 novembre 2022 sur le site de https://kath.net/ sous le titre « Grenzen der päpstlichen Macht ». l’entretien a été conduit par Lothar C. Rilinger

    Selon la doctrine moderne du droit public, tout pouvoir dans l’État émane du peuple. La souveraineté du peuple est donc le fondement de l’État démocratique. À cette règle, l’État de la Cité du Vatican fait toutefois exception puisque, dans celui-ci, qui est le plus petit État du monde, ce n’est pas le peuple qui est souverain mais le pape. Cela a pour conséquence que le pape au Vatican est susceptible d’exercer légitimement plus de pouvoir que n’importe quel homme d’État en Europe occidentale. Cette construction étatique permettant l’exercice d’un tel pouvoir plénier, qui n’existe nulle part ailleurs, soulève des questions quant à la limitation de ce pouvoir. C’est dans le cadre de cette réflexion que nous avons rencontré le cardinal Gerhard Ludwig Müller, auteur d’un ouvrage intitulé Der Papst. Auftrag und Sendung, portant sur le statut du pape ainsi que sur les limites du pouvoir légitime dont il dispose en vertu de l’enseignement et de la tradition de l’Église.

    L. C. Rilinger : Traditionnellement, le pape exerce trois fonctions d’autorité. Il est l’archevêque de Rome et, à ce titre, le métropolite de la province ecclésiastique romaine. Il est également appelé patriarche d’Occident, titre que le pape Benoît XVI a préféré abandonner pour des raisons historiques. Sa troisième et plus haute fonction est celle de pape de plusieurs Églises catholiques. Pour satisfaire à cette tâche de pape, le premier concile du Vatican a proclamé que le pape jouissait d’une primauté de juridiction et qu’il pouvait décider ex cathedra, c’est-à-dire infailliblement. Le pape s’est ainsi vu attribuer une primauté qui a certes toujours existé, mais que le concile a inscrite dans les textes. Cette primauté est-elle une prééminence honorifique ou bien un ministère apostolique qui, comme l’a formulé J. Ratzinger, réunit en lui la responsabilité de la parole et de la « communio » ?

    Cardinal Müller : L’Église catholique existe « dans et à partir des églises particulières » (Lumen gentium 23), à savoir des diocèses dirigés chacun par un évêque. Plusieurs diocèses peuvent être regroupés en une association patriarcale ou, au niveau national, en une conférence épiscopale dotée d’un président élu. Toutefois, ce dernier point est une question qui relève seulement de l’histoire, et non de la dogmatique (qui vise la nature sacramentelle de l’Église). L’évêque de Rome, avec le titre officiel de « pape », est, en tant que successeur de Pierre, le garant de l’unité de l’épiscopat. Il est à la tête des évêques, tout comme Pierre était à la tête des apôtres en vertu de son appel particulier par le Christ lui-même (Mt 10,2 ; 16, 18). Ainsi, le Christ a institué « dans sa personne un principe et un fondement perpétuels et visibles d’unité de la foi et de communion [des évêques et de leurs églises locales] ». (Lumen gentium 18 ; cf. 23). La primauté de l’Église romaine et l’infaillibilité personnelle du pape dans l’interprétation des vérités révélées sont donc de droit divin et ne découlent en aucun cas uniquement d’une constellation historique contingente ni non plus des prétentions politiques de l’évêque de Rome, alors capitale de l’Empire. Les titres historiques tels que patriarche d’Occident, président de la conférence épiscopale italienne ou archevêque de la province ecclésiastique romaine (c’est-à-dire des évêchés suburbicaires), n’appartiennent pas par essence à sa primauté. L’infaillibilité n’est pas une qualité privée ou un pouvoir de commandement inconditionnel, comme peuvent le revendiquer des autocrates mégalomanes de ce monde, mais un humble service de l’Église au nom de son Seigneur Jésus-Christ, qui n’est pas venu « pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ». (Mc 10, 45). Dans le contexte strictement théologique de la Révélation, le charisme d’infaillibilité dans la doctrine de la foi et des mœurs dont Dieu a doté son Église, qui lui a été conféré personnellement – et avec lui au Concile œcuménique – par l’Esprit Saint, lui a été confié afin que « l’Église, pilier et soutien de la vérité » du Dieu vivant (1 Tm 3, 15), puisse proposer comme objet de la foi, dans l’écoute et l’enseignement, la Révélation faite une fois pour toutes dans le Christ, sans réduction ni altération.

    Le fait que, par ailleurs, le pape a la qualité de « souverain de l’État de la Cité du Vatican » est étranger à ces considérations. Le Saint-Siège, en tant que sujet de droit international, sert uniquement à garantir l’indépendance politique du pape et de la curie romaine face aux agressions que les hommes politiques ont tant de fois commises dans l’histoire. Le Vatican n’est pas un État comme les autres, auquel les critères de l’État moderne pourraient, voire devraient, être pleinement appliqués. Mais l’État du Vatican n’est pas non plus une monarchie absolue, comme le pensent les polémistes qui s’y opposent, mais une administration indépendante destinée à la gestion des biens matériels de l’Église, au service du gouvernement spirituel de celle-ci. Le pape exerce sa souveraineté vis-à-vis des personnes détentrices d’un passeport du Vatican et des autres agents sur la base du droit naturel et de la culture juridique telle qu’elle existe aujourd’hui, et ce par le biais d’organes tels que la gendarmerie, la garde suisse, l’administration du patrimoine du Siège Apostolique ou le système bancaire, dont les membres travaillent selon des critères professionnels, pour n’en citer que quelques-uns.

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  • Une Eglise post-épiscopale ?

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    De Massimo Faggioli sur Commonweal :

    L'Église des évêques n'existe plus ?
    La crise épiscopale du catholicisme

    15 novembre 2022

    L'importance de l'assemblée plénière de l'USCCB (Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis) de cet automne ne fait guère de doute. D'une part, le vice-président de la conférence, Mgr Allen Vigneron, archevêque de Détroit, ne sera pas le favori de l'élection présidentielle parce qu'il ne sera pas candidat : à soixante-quatorze ans, il devrait, comme tous les évêques, présenter sa démission en atteignant soixante-quinze ans. (On sait aujourd'hui que c'est Mgr Broglio qui lui succède ndb) D'autre part, c'est la première plénière depuis que la Cour suprême a annulé Roe. Enfin, les nouveaux dirigeants seront à la barre jusqu'à l'élection présidentielle américaine de 2024, lorsque nous apprendrons peut-être quel est le soutien des catholiques américains à la démocratie américaine.

    Mais cette réunion des évêques est également importante à un niveau plus profond. Elle intervient alors que l'Église catholique est en passe de devenir, d'une certaine manière, une Église "post-épiscopale", c'est-à-dire une Église qui n'est plus épiscopale. Et cela aura probablement un impact dramatique sur la façon dont le catholicisme peut influencer et interagir avec les valeurs sociales et politiques américaines.

    La situation découle de la chute précipitée des vocations. Nous avons encore des évêques, des prêtres et des diacres, bien sûr, mais il est impossible d'imaginer une Église dans laquelle il y aurait un prêtre pour chaque paroisse - sauf en important du clergé d'autres pays. Entre-temps, une étude récente de l'Université catholique d'Amérique montre une baisse notable du niveau de confiance des prêtres envers leurs évêques. Ce schisme "organisationnel" serait une source d'inquiétude dans toute organisation, mais surtout dans une organisation religieuse.

    Il y a presque deux ans, le pape François a ouvert les ministères institués de lecteur et d'acolyte aux femmes, mais cela n'a pas réussi à capter l'attention de la plupart des femmes qui servent déjà dans l'Église ou qui aimeraient le faire. Parmi les évêques, cela a suscité encore moins d'enthousiasme. On pourrait en dire autant de la création du ministère institué de catéchiste par François en mai 2021. Dans une Église évangélisatrice qui se veut toute ministérielle, l'idée même de ministère reste identifiée à l'ordination.

    La situation est encore plus difficile pour le ministère des évêques. La crise post-conciliaire du sacerdoce et des ordres religieux n'est pas surprenante, étant donné le traitement superficiel que Vatican II et ses documents finaux ont réservé à ces ministères et à leur rôle dans l'Église. Mais la situation des évêques est surprenante. Vatican II n'était pas seulement un concile fait par les évêques, mais aussi, dans un certain sens, pour les évêques : il leur offrait la collégialité épiscopale, un nouveau langage pour la pastorale locale, plus de contrôle sur le clergé diocésain et, surtout, sur les ordres religieux dans leurs diocèses. La célébration même de Vatican II était la preuve qu'à partir de ce moment-là, l'épiscopat allait non seulement exister mais aussi compter.

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