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  • Belgique : bientôt un débat national sur l'euthanasie des malades psychiatriques ?

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    BELGIQUE : VERS DÉBAT NATIONAL SUR L’EUTHANASIE DES MALADES PSYCHIATRIQUES ?

     de genethique.org (7 novembre)

    Quarante-deux psychiatres, psychologues et universitaires ont publié une lettre ouverte la semaine dernière appelant à un « débat national sur l’euthanasie et la maladie mentale » en Belgique. « L’euthanasie comme réponse à une souffrance psychologique insupportable et inutile est véritablement problématique », écrivent-ils, « il s’agit de personnes qui ne sont pas en fin de vie et qui en principe, pourraient vivre encore longtemps et, par conséquent, il faut être extrêmement prudents à la fois sur le plan clinique et légal ». La loi actuelle ne définit pas précisément les critères exacts d’une souffrance psychologique intolérable, elle conduit à un « no man’s land légal ». La décision dépendrait ainsi « simplement de la manière dont un psychiatre interpréterait ou testerait les symptômes » du patient « en fonction de ses propres hypothèses ».

    Cette déclaration intervient alors que les « observateurs internationaux s’alarment de plus en plus de l’évolution de la situation » et qu’un conflit oppose sur ces questions Lieve Thienpont, psychiatre, qui a procédé à l’euthanasie de nombreux patients sur base de leur souffrance psychologique, et Wim Distelmans, Chef de la commission fédérale sur l’euthanasie et « un des médecins les plus éminents de l’euthanasie en Belgique ».

    Wim Distelmans dit avoir été « choqué » du manque de respect des critères belges de l’euthanasie dont Lieve Thienpont a fait preuve envers ses patients atteints de troubles mentaux.

    Selon Ignaas Devisch, bioéthicien à l’université de Gand en Belgique, décider d’euthanasier une personne autrefois capable d’autodétermination et désormais « incapable d’articuler leur pensée d’une manière appropriée » révèle « un gigantesque problème ». Et une psychiatre raconte que « curieusement les personnes souffrant de troubles mentaux moins sévères et facilement traitables demandent plus l’euthanasie que les patients sérieusement malades. L’euthanasie est devenue un nouveau symptôme, souvent un appel à l’aide "Est-ce que je vaux encore la peine de vivre ou est-ce que tu m’abandonnes ?" … mais ce symptôme a des conséquences particulièrement dangereuses ». « Depuis la loi sur l’euthanasie, il y a comme une forme de folie dans notre travail : alors que nous avons toujours dû être vigilants aux menaces de suicide en tant que psychiatre, il y a maintenant la menace de l’euthanasie. »

    Dans un récent livre publié aux presses universitaires d’Oxford, Euthanasia and Assisted Suicide : Lessons from Belgium, David Albert Jones[1], Chris Gastmans[2] et Calum MacKellar[3] soulignent le manque de transparence du système : « Seize membres seulement supervisent des milliers de cas » d’euthanasie. Un seul cas a été référé à un procureur et ils estiment que « seulement la moitié de tous les cas sont signalés ». « La mort par euthanasie en Belgique n’est généralement plus regardée comme une exception, nécessitant un recourt juridique spécial. Elle est très souvent considérée comme une mort normale et même un avantage, qui ne doit pas être restreint par des justifications particulières ».

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    [1] Du centre d’Oxford Anscombe Bioethics en Angleterre.

    [2] De la faculté de médecine de la KU Leuven en Belgique.

    [3] Du conseil écossais de bioéthique humaine.

     
    Sources: Mercatornet, Michael Cook (07/11/2017)
  • Les jeunes allemands de plus en plus méfiants à l'égard de l'Eglise

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    De Delphine Nerbollier sur le site du journal La Croix :

    En Allemagne, la méfiance des jeunes envers l’Église s’accroît

    En Allemagne, les évêques constatent sans surprise un relâchement des liens entre les jeunes et l’Église. Les organisations de jeunesse aspirent, elles, à être entendues lors du synode qui se tiendra à Rome en octobre 2018.

    C’est un bilan critique que dresse la conférence épiscopale allemande (DBK) au sujet des relations qu’entretiennent les jeunes et l’Église catholique outre Rhin. Dans le cadre de la préparation au synode sur les jeunes et les vocations, les évêques ont rendu publique leur synthèse, réalisée sur la base de consultations menées dans les 27 diocèses du pays. Ils constatent un relâchement du lien entre les jeunes et l’Église et une méfiance envers l’institution catholique. « De nombreux jeunes perçoivent l’Église comme peu crédible en raison de sa manière de gérer ses finances et les scandales de mauvais traitements », expliquent-ils.

    D’après les évêques, les jeunes catholiques demandent à l’Église d’être « un partenaire de dialogue qui prenne leur réalité au sérieux ». « Ils attendent une liturgie et une pastorale pertinentes et adaptées à leur quotidien » ainsi qu’une« Église qui ne soit pas sur la défensive mais qui s’organise sur la base du développement scientifique et regarde vers l’avenir »« Nombre d’entre eux demandent aussi des changements concrets en matière de dogme », peut-on lire.

    Les jeunes attendent « une offre de sens »

    Les évêques constatent aussi « une distance évidente avec le message de l’Église »au sujet de la famille. « La communauté de vie avant le mariage est presque une réalité généralisée » en Allemagne, expliquent-ils. Les couples qui souhaitent se marier religieusement ont « presque tous vécu plusieurs années ensemble ».

    À LIRE : Les jeunes bousculent (déjà) le Synode

    Pour Mgr Stephan Oster, président de la commission de la jeunesse du DBK, les 8,8 millions de jeunes catholiques allemands (sur 23 millions au total) attendent« des valeurs, une offre de sens, une authenticité et une pertinence par rapport à la vie ». Il remarque aussi que malgré un fort engagement des prêtres, diacres et responsables pastoraux qui accompagnent ces jeunes spirituellement, l’institution catholique allemande « pourrait embaucher encore davantage de personnel ».

    Le synode vu comme une chance

    Sur le terrain, l’annonce du synode de la jeunesse a trouvé un écho favorable et favorisé le dialogue. À Cologne, par exemple, les autorités religieuses ont profité de l’envoi du questionnaire préparé par le Vatican à destination des jeunes, pour y ajouter quelques questions sur la situation interne au diocèse. L’Union des jeunes catholiques allemands (BDKJ) a de son côté distribué 100 000 cartes postales dans des cafés, restaurants mais aussi dans des associations religieuses pour inciter les jeunes, catholiques ou non, à répondre à ce questionnaire. Pour le BDKJ – 17 organisations, 660 000 membres – ce synode est une chance.

    À LIRE : En France, le Synode sur les jeunes mobilise peu

    « Nous nous réjouissons que le pape François nous lance cet appel », explique son président, Thomas Andonie. « Nous espérons seulement que les résultats du questionnaire n’atterriront pas dans un tiroir mais qu’ils seront pris au sérieux. Les jeunes catholiques veulent être entendus », explique-t-il. Le BDKJ demande ainsi que les représentants des organisations de jeunesse soient représentées en octobre prochain à Rome, pour créer un « dialogue d’égal à égal ». « Ce synode ne doit pas être une simple rencontre entre évêques », estime-t-il.

  • France : le nombre de séminaristes a baissé d'un tiers depuis 2000

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    De Jean-Marie Vaas sur infocatho.fr :

    France – Baisse du nombre de séminaristes d’un tiers depuis 2000

    Selon La Croix, le nombre de séminaristes en France aurait baissé d’un tiers depuis l’année 2000. En effet, un état des lieux avait été présenté aux évêques réunis en assemblée plénière, à Lourdes, le vendredi 23 novembre 2017. Cependant, la baisse du nombre global des séminaristes ne saurait masquer un constat qui n’échappe pas au journaliste de La Croix : la hausse de la part des séminaristes de la communauté Saint-Martin qui, elle, “est en forte hausse”. Un sixième des séminaristes de France est donc dans cette communauté. Ainsi, on ne s’étonnera de la multiplication des articles et des reportages dans la presse consacrés à cette communauté qui connaît, dans le catholicisme français, une véritable dynamique.

    Globalement, il y a donc une baisse en France du nombre de séminaristes. En effet :

    En 2000, la France comptait 976 séminaristes. En 2016, on en recensait 662, soit une baisse de 30 %. Ce chiffre est l’un des plus marquants de ceux qui ont été présentés aux évêques de France, réunis à Lourdes (Hautes-Pyrénées), vendredi 3 novembre, au premier jour de leur Assemblée plénière d’automne. (…)

    La France compte actuellement 32 séminaires et maisons de formation, plus trois maisons à Bruxelles et le séminaire français de Rome, a rappelé le père Jean-Luc Garin, supérieur du séminaire de Lille et président du conseil national des grands séminaires. Il y a par ailleurs 152 jeunes en propédeutique – l’année de discernement préalable à l’entrée au séminaire proprement dit –, répartis dans les 14 lieux dédiés.

    C’est dans l’analyse détaillée que des évolutions se révèlent. Outre l’augmentation du nombre de séminaristes formés dans la communauté Saint-Martin, on note également une augmentation de séminaristes d’origine étrangère :

    Face à la baisse globale du nombre de séminaristes, deux chiffres, à la hausse, attirent particulièrement l’attention. D’abord, celui des séminaristes de la communauté Saint-Martin : 18 en 2000 et 109 en 2016, soit un séminariste français sur six. La part des séminaristes d’origine étrangère est elle aussi en hausse, autour de 25 % du total.

    C’est dans ce cadre que les évêques de France ont cherché à établir certaines solutions, comme la réduction du nombre de séminaires, mais cette proposition suscite des réticences.

    SOURCE

  • Voici venu le temps des humains génétiquement modifiés

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    "DANS L’INDIFFÉRENCE GÉNÉRALE, VOICI VENU LE TEMPS DES HUMAINS GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS (HGM)"

     

    CRISPR-Cas9 a permis, ces cinq dernières années de franchir une nouvelle étape dans l’édition de « l’ADN d’une bactérie, d’une plante, d’un insecte, d’un animal ou d’un humain ». Trois chercheurs Alexandra Henrion-Caude[1], Catherine Bourgain[2] et Alain Privat[3] le décrivent comme « une combinaison hybride entre le ciseau, le Tipp-Ex et l’encre […] facile, rapide, efficace et peu coûteuse ».

    Cette technique « loin d’être arrivée à maturité » soulève cependant de nombreuses questions : « Modifier tel ou tel gène, c’est modifier le gène ciblé, mais aussi d’autres informations, mal connues ou inconnues. Les conséquences de ces changements sont imprévisibles. Nous ignorons jusqu’au moyen d’en assurer le suivi sur l’individu modifié, ainsi que sur les générations suivantes » (cf. CRISPR : des mutations « off-targets » nombreuses et inattendues chez l’homme).

    Une « inquiétude » latente au sein de la communauté scientifique puisqu’appliquer CRISPR « à des embryons humains issus de parents porteurs de mutation » reviendrait à « éliminer leurs embryons sains et, paradoxalement, à ne conserver que ceux porteurs de la mutation sur laquelle la technique serait mise au point ».

    En outre, cette inquiétude dépasse la « simple logique des soins » car à « souhaiter des enfants parfaits », « nous jouons en fait le jeu des promoteurs de l’eugénisme ». Ce « patrimoine le plus partagé entre tous les hommes, le plus ancien, le plus irréductible » est « l’intimité de notre humanité ». « En ce sens, ne devrait-il pas être considéré comme le plus précieux de tous nos patrimoines ? ».

    Les trois chercheurs lancent un « SOS à nos consciences » en rappelant que « le désir de connaître la nature du vivant et d’en dévoiler ses secrets » ne doit pas nous mener à « créer des variétés d’humains sélectionnés ».

    « Certains voient dans ces hommes génétiquement modifiés une évolution vers l’homme du futur. Nous y voyons la mise en place d’un programme d’anéantissement de l’homme dans son altérité, notamment par déni de notre complexité et de notre histoire génétique ».

    Pour aller plus loin :

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    [1] Généticienne, directrice de recherche à l’Inserm.

    [2] Généticienne, chargée de recherche à l’Inserm.

    [3] Neurologiste et membre correspondant de l’Académie de médecine.

     
    Sources: Le Figaro (26/10/2017)
  • ONU : quand le Comité des droits de l’homme révise la définition du ‘droit à la vie’

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    ONU : LE "DROIT À LA VIE" SUR LA SELLETTE

    Gènéthique vous informe

    Le Comité des droits de l’homme de l’ONU veut imposer la légalisation de l’avortement et de l’euthanasie à tous les pays.

    A l’ONU, le Comité des droits de l’homme révise actuellement la définition du ‘droit à la vie’ en droit international, mentionné dans le « Pacte international relatif aux droits civils et politiques », signé en 1966 par les Etats-parties. Par ce biais, et dans la plus grande discrétion, une minorité active veut imposer à tous les Etats la légalisation de l’avortement, du suicide assisté et de l’euthanasie au nom même du droit à la vie.

    L’interprétation du Comité a suscité l’inquiétude de nombreux observateurs qui ont envoyé leurs contributions. Elles feront l’objet d’une étude du Comité qui décidera ou non de les prendre en compte dans la déclaration finale qui doit être adoptée dans les prochains mois.

    Christophe Foltzenlogel, juriste à l’ECLJ[1], revient pour Gènéthique sur les enjeux majeurs de cette révision.

    Gènéthique : Le Comité des droits de l’homme de l’ONU révise actuellement sa définition internationale du « droit à la vie ». Quel est le contenu de ce nouveau texte ? En quoi est-il problématique ?

    Christophe Foltzenlogel : Ce Comité, qui rassemble 18 experts, est chargé de rédiger une interprétation officielle des dispositions du « Pacte international relatif aux droits civils et politiques ». De manière cyclique, il publie des « observations générales » sur les différents articles du Pacte et prépare donc actuellement ses observations sur l’article 6, celui concernant le droit à la vie. Dans cette version du projet, le Comité parle notamment de l’usage des armes létales, circoncit l’usage de la peine de mort pour les États ne l’ayant pas abolie, et parle des obligations positives des États de protéger la vie, etc. Le grand problème de ce texte, c’est qu’il introduit un droit à l’avortement et à l’euthanasie au nom du droit à la vie. L’article 6 du Pacte est très clair : « Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie ». Pourtant, le Comité considère qu’il faut permettre l’avortement pour que les femmes y aient recours de manière « sûre » et invite les États à légaliser l’euthanasie afin de garantir un droit à une « vie digne ».

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  • Un site web pour la Fraternité Saint-Pierre à Herstal (Liège)

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    De riposte-catholique.fr :

    La Fraternité Saint-Pierre dessert depuis une dizaine d’année la communauté de la Chapelle Saint-Oremus à Herstal, à la sortie de Liège. Cette communauté composée pendant longtemps essentiellement de fidèles d’origine italienne a été sous la houlette d’un pasteur zélé, l’abbé Jean Longo (1911-2006), pendant près de 50 ans. La Fraternité Saint-Pierre a envoyé un prêtre de Namur pendant quelques années pour assurer la messe dominicale… désormais deux prêtres résident à Herstal et assurent la vie pastorale de la Chapelle Saint-Oremus (en semaine) et de l’église Notre-Dame de la Licourt (le dimanche).

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  • Quand Mgr de Germay réveille l'assemblée plénière des évêques de France

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    De Cyril Brun sur infocatho.fr :

    L’édito du jour – Enfin un évêque l’a dit !

    Enfin un évêque l’a dit et dans le saint des saints de l’Assemblée plénière de Lourdes ! En même temps, une bombe ne pouvait venir que de Corse. Car c’est une véritable bombe que Mgr de Germay vient de poser tranquillement dans l’univers catholique non seulement français, mais occidental, en rappelant que l’Eucharistie est avant tout un sacrifice.  Pointant le déséquilibre d’une pastorale longtemps horizontale qui « surinsistait » sur la table et donc le partage, l’évêque d’Ajaccio, a rappelé que l’Eucharistie n’est pas un dû collectif, mais le sacrifice salvateur du Christ. En effet, une certaine banalisation de l’Eucharistie l’a comme vidée, non de sa substance (évidemment), mais de son sens. Devenant exclusivement le pain du partage, on en a oublié qu’il est avant tout communion au Dieu sauveur. Ce même Dieu vers qui Moïse ne pouvait s’approcher qu’en retirant ses sandales.

    En affirmant que la pastorale des divorcés remariés n’est que l’arbre qui masque la forêt, Mgr de Germay soulève le tapis gorgé de poussière qu’on n’osait plus secouer de peur d’y voir les reliquats du sacré, du sacrifice et bien entendu du péché. Evidemment qu’avoir peu à peu banalisé l’accès à la communion, comme simple signe d’appartenance, ne pouvait que renforcer le sentiment de rejet de ceux qui n’avaient pas accès à la table commune. En pointant du doigt la forêt obscure et désertée de la pastorale eucharistique, le prélat ne se contente pas de déplacer le problème, il révèle le cœur de la crise même de l’Eglise : sa relation profonde, non seulement au Christ corps qui unit des frères et des fils, mais surtout au Christ sacrifié, prêtre et Dieu. C’est à une révolution copernicienne qu’invite l’évêque d’Ajaccio en proposant de contempler davantage qu’on ne l’a fait depuis de nombreuses décennies le piquet de bois vertical de la croix et plus seulement son bras horizontal. En fait, Mgr de Germay invite l’Occident (bien plus éloigné de la sacralité que l’Orient ou l’Afrique) à sortir de l’homocentrisme maquillé d’humanisme et à décentrer notre regard de nous-même. Nombrilisme qui nous fait exiger de Dieu la communion que nous réclamons comme un dû, au lieu de nous plonger dans la contemplation du mystère salvateur qui est un don. A nos habitudes captatrices et capricieuses, l’évêque rappelle la tradition millénaire de l’Eglise qui invite à l’abandon et la reconnaissance.

    Une bombe donc qui si elle explosait véritablement renverserait bien des perspectives, car nous ne regarderions plus l’homme pour lui-même, mais nous le verrions à travers le Christ quand aujourd’hui c’est au contraire le Christ qu’on voudrait voir à travers ce qu’il reste de l’homme.

     

  • Le roman de la vie de sainte Bakhita parmi les finalistes du prix Goncourt

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    De Jules Germain sur aleteia.org :

    Bakhita : le roman de la vie d’une sainte parmi les finalistes du prix Goncourt

    Le roman Bakhita vient d’être retenu parmi les quatre finalistes du prix Goncourt. Il s’agit de la dernière sélection avant le résultat final qui sera donné le 6 novembre. Zoom sur ce très beau roman consacré à une ancienne esclave devenue sainte.

    Ce roman lumineux, déjà Prix du roman Fnac, est l’un des phénomènes de la rentrée littéraire. Écrit par une romancière non catholique, il retrace avec une grande beauté le parcours extraordinaire de cette sainte canonisée par Jean Paul II.

    Née au Soudan vers 1869, sainte Joséphine Bakhita incarne, selon Benoit XVI, la beauté de l’espérance. Enlevée et vendue comme esclave alors qu’elle était encore enfant, cette sainte des temps modernes a fait l’expérience de la perte de tout et de l’oubli total d’elle-même. L’auteur, Véronique Olmi, insiste : Bakhita est un surnom donné par des esclavagistes. Joséphine est son prénom de baptême adulte. Son vrai nom, Bakhita l’a oublié. Cet oubli symbolise plus largement une expérience de dépersonnalisation : l’esclavage l’a conduite à ce point où sa dignité de personne a été totalement niée.

    Une rencontre libératrice

    Alors qu’elle appartenait à un général turc qui lui infligeait des scarifications, Bakhita est rachetée en 1883, à quatorze ans, par le consul d’Italie à Khartoum, au Soudan. Elle raconte : « Le nouveau maître était assez bon et il se prit d’affection pour moi. Je n’eus plus de réprimandes, de coups, de châtiments, de sorte que, devant tout cela, j’hésitais encore à croire à tant de paix et de tranquillité ».

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    Bakhita, par Véronique Olmi, Albin Michel, août 2017, 22,90 euros.

  • Euthanasie aux Pays-Bas : l'efficacité de la réglementation mise en doute

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    EUTHANASIE : L’EFFICACITÉ DE LA RÉGLEMENTATION NÉERLANDAISE MISE EN DOUTE

     de genethique.org (06 novembre 2017)

    Une étude menée par le National Institutes of Health (NIH) suggère que les comités néerlandais chargés d’évaluer les cas d’euthanasie (RTE) se concentreraient essentiellement sur le respect de la procédure, « sans vérifier si le patient était véritablement admissible à une euthanasie ».

    David Miller et le docteur Scott Kim, tous deux du département de bioéthique du NIH, ont analysé trente-trois cas entre 2012 et 2016 où des comités RTE ont estimé que les critères n’avaient pas été respectés. 

    Les auteurs écrivent que « même lorsque les critères de fond étaient remis en cause, les RTE ne vérifiaient pas si le médecin avait posé un "jugement correct" » : leur objectif était focalisé sur le respect des critères du processus d’assistance au suicide.

    Dans vingt-deux cas, les médecins n’auraient pas respecté les critères de rigueur de procédure en vigueur[1] alors que ce sont des critères dont le mode opératoire est clairement identifié ; dans quatorze cas, les médecins n’avaient pas suivi les soins médicaux nécessaires, et avaient utilisé de façon incorrecte les médicaments (en posologie, administration ou ordre d’administration) ; et pour six patients, le médecin n’avait pas été assez rigoureux dans l’application du critère de "souffrance insupportable".

    Pour aller plus loin :

    [1] Critères qui incluent les soins médicaux appropriés et la consultation d’un médecin indépendant.

    Sources: BioEdge, Xavier Symons (04/11/2017)

  • La question catalane cristallise les tensions relatives à l'avenir des pays de l'Union Européenne

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    Sur le site du Vif, cette carte blanche très éclairante de Varsia Arslanian et Nicolas Solonakis : 

    Catalogne : vers un nouvel ordre européen ?

    L'indépendance de la Catalogne est-elle légale au regard du droit international ? Ensuite, quels facteurs historiques permettent d'expliquer la crise actuelle ? En conséquence, quelle légitimité accorder à la revendication d'indépendance ? Trois questions largement négligées jusqu'à présent.

    Par Varsia Arslanian, juriste, spécialiste de droit international (ULB) et Nicolas Solonakis, docteur en histoire, diplômé de sciences politiques et de géographie et chercheur en histoire économique à l'université de Gand.

    Une déclaration unilatérale d'indépendance : conséquences et légalité

    La déclaration d'indépendance est un acte éminemment politique qui affirme la prétention d'une entité sécessionniste à devenir un État à part entière. Elle n'entraîne de conséquences juridiques que si elle est le fruit d'un accord avec l'État dont l'entité prétend s'autonomiser. Ainsi, le Monténégro (2006) et le Sud-Soudan (2011) ont accédé à leur indépendance à la suite d'un processus négocié avec leur État d'origine. Les cas de sécessions concertées sont cependant rares. De manière générale, l'entité sécessionniste effectue une déclaration  unilatérale d'indépendance (DUI) : l'État d'origine refusant généralement de subir un démembrement, elle doit le faire sans son accord. La question catalane n'échappe pas à la règle. La Catalogne a déclaré son indépendance sans l'aval de l'Espagne - et avec un Parlement largement déserté. Elle a ainsi organisé un referendum d'autodétermination dans le mépris de la Constitution espagnole qui prône l' "unité indissoluble de l'Espagne" (article 2) et interdit par là même la tenue d'une telle procédure. En outre, le Tribunal Constitutionnel avait déclaré dès 2010 au sujet de la Catalogne qu'un référendum se distinguait d'une simple consultation populaire en ce qu'il doit être convoqué et réglé par l'État[1].

    L'appréciation légale d'une DUI est plus nuancée si l'on se place du point de vue du droit international. Le droit international observe une neutralité à l'égard de telles déclarations, et de manière plus générale, à l'égard de la sécession. Il s'agit essentiellement d'une question intérieure à un État qui nécessite d'être traitée en interne. La Cour internationale de justice, dans son avis consultatif du 22 juillet 2010 sur la déclaration d'indépendance du Kosovo, a néanmoins relevé que les DUI ne sont pas en soi interdites par le droit international. Néanmoins, ses conséquences juridiques demeurent nulles.

    En droit international, l'indépendance d'un État est avant tout une question de fait. L'entité sécessionniste devient un "État indépendant" dès lors qu'elle réunit les critères factuels qui déterminent la qualité d'État : une population, un territoire et un gouvernement souverain[2]. Si de manière générale les deux premiers critères vont de soi, c'est le critère déterminant de la souveraineté qui constitue bien souvent la pierre d'achoppement. La souveraineté suppose que l'entité sécessionniste s'affranchisse de tout rapport de subordination par rapport à l'État d'origine. Dans le cas de la Catalogne, c'est ce critère qui fait défaut. L'Espagne lui conteste son droit à l'indépendance et entend maintenir son intégrité territoriale à n'importe quel prix. La suspension par le gouvernement espagnol du statut d'autonomie de la Catalogne suite à application de l'article 155 de la Constitution en est une illustration.

    L'intervention de la déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne (vendredi 27 octobre) n'a donc aucune incidence sur le statut de la région. La Catalogne demeurera espagnole aussi longtemps que l'Espagne ne marquera pas son accord. En revanche, le droit international permet de reconnaître une telle indépendance en dépit du refus de l'État originel dans un cas particulier : si l'entité sécessionniste a droit au principe d'autodétermination.

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  • La dictature du relativisme et ses idoles

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    De Bertrand Vergely sur le site de l'Institut Montalembert (6 novembre) :

    La dictature du relativisme

    Bertrand VERGELY nous apporte, dans ce magnifique texte, un éclairage sur le mensonge et la tyrannie du relativisme.

    Le relativisme vient du terme relation et signifie le fait pour la pensée de relier une réalité posée comme absolue à un contexte matériel et historique afin de montrer que celle-ci n’a rien d’absolu. Pour ses défenseurs, le relativisme est un progrès majeur, l’absolu étant synonyme de fanatisme et donc de violence et de folie.

    Avant de voir si c’est le cas, voyons ce qui se passe derrière le relativisme.

    1. Retour sur la notion d’absolu. L’absolu désigne ce qui est sans lien avec quoi que ce soit d’autre que lui-même. Les Anciens disaient « ce qui se soutient par soi ». D’où une coupure radicale entre l’absolu et le reste. Il est à la mode de critiquer l’absolu en voyant là une figure du fanatisme et de la violence. Il s’agit là d’une erreur. Consultons notre expérience. Tout ce qui est grand est absolu. Ainsi prenons le vrai, le bien et le beau. Rien n’est vrai, bien ou beau parce que cela est relativement vrai, bien ou beau. Tout est vrai, bien ou beau parce que cela est absolument vrai, bien ou beau. On ne fait pas les choses à moitié. On les fait ou on ne les fait pas. D’où l’erreur de ceux qui croient bien faire en relativisant le vrai, le bien et le beau. En croyant sauver le vrai, le bien et le beau, ils le tuent. On croit que les violents et les assassins sont les fanatiques. De fait, ce sont eux qui sont les violents et les assassins.

    Est-ce à dire que le relativisme n’a aucun sens ? Il en a. À condition que l’on comprenne pourquoi et comment. Ainsi il nous arrive sans cesse d’exagérer en donnant trop d’importance à ce qui n’en a pas. D’où des erreurs, en science et en morale.  Relativiser, dans ces conditions, s’avère salutaire afin d’éviter en science de fabriquer des obstacles épistémologiques et en morale des conflits. Hormis ces cas extrêmes, il n’y a aucun intérêt à relativiser. Au XVIIIème siècle pourtant, il en a été décidé autrement. Posant la religion comme une pathologie, les penseurs matérialistes ont décidé de relativiser la religion. Au XIXème siècle, ce principe s’est étendu à toute la sphère de l’esprit et des idées qui ont été relativisées, les idées et l’esprit étant censées faire le jeu de la religion. Résultat, nous vivons sous la dictature du relativisme qui tend à tout relativiser sauf le relativisme afin d’asseoir une vue matérialiste et athée de l’existence. Il importe de se délivrer d’une telle vision proprement pathologique.  L’absolu fait partie de nos vies. C’est ainsi. Rien de ce qui est essentiel ne se divise. Il faut en prendre acte et en être reconnaissant. C’est l’absolu qui sauve la vie de l’esprit.

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  • La lumière serait faite sur la mort du pape Jean-Paul Ier

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org (6 novembre) :

    Le pape Jean-Paul Ier n’a pas été assassiné: enquête de Stefania Falasca

    Préface du card. Parolin

    Cronaca di una morte @PIemme 2017

    « Une reconstruction effectuée selon un mode de recherche historique rigoureux, sur la base d’une documentation d’exception, inédite à ce jour »: le cardinal Pietro Parolin salue en ces termes le livre sur le pape Luciani, « Pape Luciani. Chronique d’une mort » (« Papa Luciani. Cronaca di una morte », chez Piemme , 7 novembre 2017), de la journaliste italienne Stefania Falasca, vice-postulatrice de la cause de béatification et de canonisation de Jean-Paul Ier.

    Dans sa préface le secrétaire d’État rappelle que la « disparition subite » d’Albino Luciani « a ouvert la voie pendant des décennies » à « une myriade de théories, de soupçons et de suppositions ».

    Il salue donc le « travail de recherche » de Stefania Falasca: « une reconnaissance due à la mémoire de Jean-Paul Ier afin que sa valeur historique puisse être pleinement restituée avec l’exactitude et le sérieux requis, permettant d’ouvrir de nouvelles perspectives d’études sur son œuvre ».

    Grâce à ce livre, la lumière est faite, « à travers la vérification documentaire et la confrontation précise et circonstanciée des preuves des témoins », sur l’épilogue de la vie du pape Luciani et « sont enfin éclaircis ces points restés dans les limbes, amplifiés et travestis par des reconstruction noires », ajoute le cardinal Parolin.

    Pour lui en effet, le bref pontificat de Jean-Paul Ier (33 jours, ndlr), « n’a pas été le passage d’une météorite, qui s’éteint après un bref trajet »: le pape Luciani a renforcé « le projet d’une Église conciliaire proche de la douleur des personnes et de leur soif de charité ».

    Stefania Falasca a confié  au micro de Radio Vatican comment le travail a pris forme: « Il s’agissait de voir, y compris dans des derniers instants de la mort du pape, ce qui est l’épilogue de sa vie. Par conséquent, dans le cadre d’un procès, cela se fait et se fait avec une méthode historico-critique, par la recherche en se basant sur le repère et l’acquisition des sources. C’est indispensable : les sources, les textes et les documents. C’est ce qui intéresse l’histoire et ce qu’il nous intéresse de comprendre. »

    « Nous avons aussi traversé la dernière heure, l’heure extrême, qui montre Jean-Paul Ier dans ce bref colloque qu’il a avec la sœur : celle qui l’a découvert le lendemain. Il s’agit de documents qui sont des sources orales pour un procès ; pratiquement, cela a été examiné avec la documentation médicale et clinique. Nous avons là ce que j’appellerais – et c’est ainsi que cela a été rapporté – une « définition claire » autour de laquelle je considère que l’on ne peut pas faire d’autres suppositions. Comment est mort Luciani : à partir de la documentation clinique – et nous avons aussi reporté la fiche clinique et le diagnostic fait au moment de la mort par le médecin Buzzonetti, qui correspond aussi à d’autres documents, toujours médicaux, qui ont été retrouvés – on peut dire que Luciani est mort pour un problème ischémique qui a provoqué un infarctus. C’est la vérité pure et simple. »

    « C’était un travail nécessaire et juste, ajoute-t-elle. Sur les vertus et sur la sainteté, je ne crois pas qu’il y ait des doutes possibles, parce que Jean-Paul Ier est une figure extrêmement limpide de ce point de vue. Ce qui était nécessaire pour Luciani, c’était de fouiller les archives pour trouver les sources, pour que l’on puisse parler de lui en termes vraiment scientifiques. Et je pense par conséquent que la Cause peut servir de base, en ce sens, à toute une autre saison qui récupèrera la dimension et la valeur de son Magistère dans les circonstances de l’Église à ce moment-là. »

    En espérant qu'il n'y a pas que le témoignage de cette religieuse pour conforter la thèse de Stefania Falasca, car l'adage est sans appel "testis unus, testis nullus"...