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  • Ploërmel : quand le laïcisme sape la laïcité

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    De Samuel Pruvot sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Mgr Centène : « À Ploërmel, le laïcisme sape la laïcité ! »

    L’évêque de Vannes, Mgr Raymond Centène, revient sur l’affaire de la croix de Ploërmel pour tirer au clair un imbroglio juridique qui cache mal une opposition anticléricale d’un autre âge. Il déplore un laïcisme qui sape la laïcité issue du christianisme. 

    La décision du Conseil d’Etat est-elle cohérente par rapport à la loi 1905 ?

    La décision du Conseil d’Etat applique strictement la loi de 1905 qui interdit d’ériger des signes religieux dans les lieux publics. On est d’accord ou pas avec cette loi mais c’est la loi. Comme disaient les Romains : « dura lex sed lex » (la loi est dure mais c’est la loi). Les signes religieux érigés avant 1905 sont conservés, c’est pourquoi en Bretagne il y a des calvaires en tous lieux - y compris à Ploërmel.

    Dans cette affaire, le Conseil d’Etat semble avoir oublié le code de la propriété littéraire et artistique. Le grand public ignore souvent ce fait. Ce code indique clairement qu’on ne peut porter atteinte à l’intégrité d’une œuvre d’art sans l’accord explicite de l’artiste. En le faisant, la mairie s’exposerait à des poursuites judiciaires de la part de l’artiste. La loi de 1905, présentée comme un grand principe de la République, n’est pas supérieure dans la hiérarchie des normes juridiques au principe de propriété artistique... car ce droit est confirmé par tous les traités internationaux, notamment le traité de Berne. Le fait que le sculpteur soit étranger et que le monument dans son intégralité ait été conçu et réalisé en Russie renforce sa position. Ce dernier peut faire tierce opposition à l’arrêt du Conseil d’Etat qui contrevient au droit inaliénable et imprescriptible de l’artiste à voir son œuvre respectée.

    Que peut faire l’évêché en l’état ?

    Je ne peux légalement entrer dans cette affaire. Certains reprochent à l’évêché de ne rien faire... Mais, techniquement, l’évêché n’est pas « partie » à cette instance. Cela veut dire que l’évêque n’a aucun moyen d’agir juridiquement. Ce qui pose problème, ce n’est pas tant la croix qui surplombe la statue que le lieu où elle est érigée. Si on cherche une issue, il faut déplacer la statue sur un autre terrain ou bien changer la nature juridique du terrain public où elle se trouve. En clair : vendre ce terrain à une personne privée.

    En attendant les solutions à venir, on a l’impression que cette campagne contre la statue de Jean-Paul II n’est pas exempte de mauvaise foi…

    Sur Ploërmel, une commune d’une dizaine de milliers d’habitants, l’opposition se résume à deux personnes… Ces opposants sont les mêmes depuis le départ. On s’appuie ici sur des arguties juridiques pour lutter contre l’Eglise. On dirait que ceux qui s’en prennent à la statue reprochent à Jean-Paul II d’avoir existé et à l’Eglise catholique tout court d’exister !

    Pourquoi cette tension autour d’une statue de Jean-Paul II ?

    Cette affaire cristallise beaucoup de choses car il y a en France une grande inquiétude autour de l’identité et de l’appartenance religieuse. Beaucoup de Français se sentent menacés dans leur identité c’est pourquoi cette affaire est devenue un symbole qui agite les réseaux sociaux. Le plus douloureux, c’est que la Croix a vocation à rassembler les hommes, comme le dit l’Ecriture, et non à les diviser. Jésus a donné sa vie pour rassembler les enfants de Dieu dispersés... Autant qu’un signe d’identité culturelle, la Croix est un signe d’unité.

    En quoi le christianisme peut-il faire bon ménage avec la laïcité à la française ?

    Le christianisme en France et en Europe est intimement lié à l’histoire de nos peuples au-delà du culte conscient et objectif. Jean-Paul II parlait des racines chrétiennes de l’Europe. Que les libres penseurs le veuillent ou pas, le christianisme fait partie de notre identité européenne. Le christianisme est plus qu’une religion, il est constitutif de notre être, de notre manière de vivre et de notre façon d’appréhender les problèmes de coexistence. Il faudrait que les opposants comprennent que s’ils n’étaient pas dans un pays chrétien ils ne seraient pas laïques. S’ils ont des idées laïques, c’est parce qu’ils sont eux aussi d’une certaine manière héritiers d’une Histoire façonnée par 2000 ans de christianisme. Ce qui rend possible une approche laïque, c’est précisément cet héritage culturel chrétien. C’est une originalité par rapport à toutes les autres religions. La laïcité repose sur la distinction entre le pouvoir politique et le pouvoir religieux, à savoir un principe posé par l’Evangile. Si le Christ n’avait pas déclaré qu’il fallait rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César, les opposants à la statue de Jean-Paul II ne seraient pas là...

    Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

    Pourquoi les premiers chrétiens ont-ils été martyrisés dans un monde polythéiste ? Parce qu’ils refusaient la divinisation de l’empereur ou de sacrifier de l’encens aux dieux de l’empire. Ils refusaient la collusion absolue entre le pouvoir religieux et le pouvoir politique. Des cohortes de martyrs chrétiens ont donné leur vie en affirmant ce principe de distinction. Le danger que ne voient pas ceux qui sont obnubilés par la lutte contre l’Eglise, c’est la montée de religions comme l’islam qui confond les pouvoirs religieux et politiques comme le faisaient les Romains. La charia est une loi donnée par Dieu pour être appliquée sur le terrain civil et pénal. Les laïcistes ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Tout ce qui est fait pour affaiblir le christianisme contribue en fait à saper la laïcité. Cela revient à en arracher la racine.

  • Les bienheureux martyrs d'Albanie (5 novembre)

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    Du site "Evangile au Quotidien" :

    BBx Martyrs d’Albanie 
    Vinçens (Kolë) Prennushi et 37 compagnons
    († Albanie, 1945/1974)

    Mémoire commune le 5 novembre : jour de la béatification.
    Mémoire individuelle : jour du martyre (‘dies natalis’).

    Le 5 novembre 2016, le cardinal Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, à présidé, à la cathédrale Saint-Étienne de Shköder, en Albanie, la messe de béatification de 38 martyrs de la dictature communiste d'Enver Hoxha, président de l'Albanie durant 40 ans, de 1945 à 1985 .

    Cette béatification des Serviteurs de Dieu, Vinçens Prennushi, archevêque franciscain de Durrës et primat d'Albanie, mort sous la torture le 19 mars 1949, et de ses 37 compagnons, tués entre 1945 et 1974, marque une étape importante dans la reconstruction spirituelle de ce pays des Balkans, qui a longtemps souffert d'un isolement extrême, et d'une dictature bien plus sévère encore à l'égard des religions que celles des autres nations d'Europe centrale et orientale, où les Églises parvinrent parfois à jouer, dans la mesure du faible espace de liberté qui leur restait, un rôle de contre-pouvoir.

    Outre Mgr Prennushi, un autre évêque, Mgr Frano Gjini, des prêtres diocésains, des religieux franciscains et jésuites, un séminariste, une aspirante de 22 ans et trois laïcs figurent parmi les martyrs reconnus.

    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un régime communiste fermé au monde s'est implanté en Albanie, proclamée en 1967 par Enver Hoxha « premier État athée du monde ». En tant que Primat d'Albanie, Mgr Prennushi avait refusé à Hoxha de créer une Église albanaise distincte de Rome. Torturé, il est mort en prison le 19 mars 1949. Au total, sept évêques, 111 prêtres, 10 séminaristes et 8 religieuses sont morts en détention ou ont été exécutés entre 1945 et 1985. Dans le même temps, 1820 lieux de culte catholiques, orthodoxes et musulmans ont été détruits. Les lieux de culte qui restaient ont été affectés à d'autres usages.

    Lors de sa visite en Albanie, le 21 septembre 2014, le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) avait rendu hommage à la résistance catholique, visiblement ému par le témoignage d'une religieuse et d'un prêtre octogénaires ayant survécu à des décennies de persécutions. Pour l'occasion, il avait délaissé le texte préparé à l'avance pour confier sa consternation devant l'ampleur des persécutions antireligieuses sous le régime de Enver Hoxha. « Comment ont-ils pu résister ? », s'était-il interrogé à propos des martyrs.

    Ce prêtre qui avait témoigné devant le Pape, le père Ernest Simoni Ernest Simoni (né le 18 octobre 1928 à Troshan (municipalité de Blinisht, en Albanie), est un prêtre franciscain albanais. Emprisonné et réduit aux travaux forcés par les autorités communistes entre 1963 et 1981, il a été créé cardinal lors du consistoire, convoqué par le Pape François en clôture de l'Année sainte de la Miséricorde, le 19 novembre 2016.

    Après les premières élections présidentielles démocratiques d'Albanie en 1992, une nouvelle constitution paraît en 1998, garantissant les libertés individuelles, dont la liberté religieuse. L'archidiocèse de Tirana-Durrës retrouve un archevêque, le siège été vacant depuis la mort de Mgr Prennushi. Dans le même temps, les lieux de cultes rouvrent et les mouvements religieux sont permis de se développer.

    Le 10 novembre 2002, l'Archidiocèse de Shkodër-Pult introduit la cause en béatification et canonisation des trente-huit victimes de la persécution religieuse. Représentative de la reconstruction religieuse en Albanie, cette cause est soutenue par le pape François, notamment lors de sa visite apostolique du 21 septembre 2014. Pour l'occasion, le portrait des trente-huit serviteurs de Dieu sont exposés tout le long d'un boulevard leur étant consacré, à Tirana. Le Saint-Père ne manquera pas de leur rendre hommage tout au long de ce voyage.

    Le 26 avril 2016, après trois ans d'étude auprès de la Congrégation pour la cause des saints, le pape François reconnaît qu'ils sont morts en haine de la foi, leur attribuant le titre de martyrs. La cérémonie de béatification s'est tenue le 5 novembre 2016 à Shkodër, en Albanie, et a été célébrée par le cardinal Angelo Amato, représentant du pape pour cette occasion.

    Liste des 38 Bienheureux en ordre croissant des dates du martyre :

    - Lazër Shantoja (*Shkodër, 2 septembre 1892 - † Tirana, 5 mars 1945), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Ndre Zadeja (*Shkodër, 3 novembre 1891 - † 25 mars 1945), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Giovanni Fausti (* Marcheno, Brescia, 9 octobre 1899 † Shkodër, 4 mars 1946), prêtre de la Compagnie de Jésus.
    - Gjon (Kolë) Shllaku (*Shkodër, 27 juillet 1907 † 4 mars 1946), prêtre o.f.m.
    - Daniel Dajani (*Blinisht, 2 décembre 1906 † Shkodër, 4 mars 1946)), prêtre de la Compagnie de Jésus.
    - Qerim Sadiku (*18 novembre 1919 † 4 mars 1946), laïc de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Mark Çuni (*Bushati, 30 septembre 1919 † Shkodër, 4 mars 1946), séminariste. 
    - Gjelosh Lulashi (*2 septembre 1925 † 4 mars 1946), laïc de l'Archidiocèse de Shkodër.
    - Alfons Tracki (*Bliszczyce, Pologne, 2 décembre 1896 † Shkodër, 18 juillet 1946), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Fran Mirakaj (*1917 † septembre 1946), laïc de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Josef Marxen (*Worrigen, Allemagne, 5 août 1906 † Tirana, 16 novembre 1946), prêtre du diocèse de Lezhë.
    - Luigj Prendushi (*Shkodër, 24 janvier 1896 † Shelqet, 24 janvier 1947), prêtre du diocèse de Sapë.
    - Dedë Maçaj (*Mat i Jushi, 5 février 1920 † Përmet, 28 mars 1947), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Mark Gjani (*Pulaj, 10 juillet 1914 † Shën Pal, 1947), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër. 
    - Serafin (Gjon) Koda (Janjevo, Serbie, 25 avril 1893 † Lezhë, Albanie, 11 mai 1947), prêtre o.f.m.
    - Gjon Pantalia (*Prizren, Kosovo, 2 juin 1887 † Shkodër, 31 octobre 1947), religieux de la Compagnie de Jésus.
    - Bernardin (Zef) Palaj (*Shllak, 2 octobre 1894 † Shkodër, 2 décembre 1947), prêtre o.f.m.
    - Anton Zogaj (*Kthellë, Albanie, 26 juillet 1908 † Durrës, 9 mars 1948), prêtre de l'Archidiocèse de Tirana. 
    - Frano Gjini (*Shkodër, 20 février 1886 † 11 mars 1948), évêque du diocèse de Rrëshen.
    - Mati (Pal) Prennushi (*Shkodër, 2 octobre 1881 † 11 mars 1948), prêtre o.f.m.
    - Cyprian (Dedë) Nika (*Shkodër, 19 juillet 1900 † 11 mars 1948), prêtre o.f.m.
    - Dedë Plani (*Shiroka, 21 janvier 1891 † Shkodër, 30 avril 1948), prêtre à Shkodër.
    - Ejëll Deda (*Shkodër, 22 février 1917 † 12 mai 1948), prêtre à Shkodër. 
    - Anton Muzaj (*12 mai 1921 † Shkodër, printemps 1948), prêtre à Shkodër. 
    - Pjetër Çuni (*9 juillet 1914 - 31 juillet 1948), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Lekë Sirdani (1er mars 1891 - 29 juillet 1948), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Josif Papamihali (*Elbasan, 23 septembre 1912 † Maliq, 26 octobre 1948), prêtre de l'Église grecque-catholique albanaise.
    Vinçens (Kolë) Prennushi (*Shkodër, 4 septembre 1885 † Durrës, 19 mars 1949), prêtre o.f.m., archevêque de Durrës et primat d'Albanie.
    - Jak Bushati (*Shkodër, 7 juillet 1890 † 12 septembre 1949), prêtre à Shkodër.
    - Gaspër(Mikel) Suma (*Shkodër, 23 mars 1897 † 16 avril 1950), prêtre o.f.m.
    - Marije Tuci (*Ndërfushaz, 12 avril 1928 † Shkodër, 24 octobre 1950), laïque de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult
    - Jul Bonati (*Shkodër, 24 mai 1874 † Durrës, 15 novembre 1951), prêtre de l'Archidiocèse de Tirana-Durrës.
    - Karl (Ndue) Serreqi (*Shkodër, 26 février 1911 † 4 avril 1954), prêtre o.f.m.
    - Ndoc Suma (*Nenshat, 31 juillet 1887 † Pistull, 22 avril 1958), prêtre à Shkodër.
    - Dedë Malaj (*Dushkul, 16 novembre 1917 † Shkodër 12 mai 1959), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Marin Shkurti (*Samrish, 1er octobre 1933 † avril 1969), prêtre à Shkodër.
    - Shtjefën Kurti (*Ferizaj, Kosovo, 24 décembre 1898 † 20 octobre 1971), prêtre de l'Archidiocèse de Tirana-Durrës.
    - Mikel Beltoja (*Beltoje, 9 mai 1935 † 10 février 1974), prêtre à Shkodër.

    Sources principales : fr.radiovaticana.va/news/ ; wikipédia.org (« Rév. x gpm »). 

  • Quand un évêque veut, il peut...

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    A lire sur le site du Point :

    Dans le Var, Mgr Rey, évêque de la reconquête catholique (texte d'agence que nous n'avons pas le droit de reproduire ici)

     
  • Quand la culture de mort fait son come back à l'ONU

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    De G. Puppinck sur zenit.org (4 novembre) :

    ONU : le retour de la culture de mort

    Le handicap pas incompatible avec une vie heureuse.

    Grégor Puppinck @ ECLJ

    Grégor Puppinck @ ECLJ

    Le Comité des droits de l’homme des Nations Unies est en passe d’imposer la légalisation universelle de l’avortement au nom même du droit à la vie.

    Ce comité d’experts, chargé de veiller au respect du Pacte international sur les droits civils et politiques de 1966, s’est réuni à Genève, les 1er et 2 novembre, pour rédiger son interprétation officielle du droit à la vie. Cette interprétation, appelée Observation générale, détient une grande autorité sur les juridictions et les législateurs du monde entier car ce Comité dispose du pouvoir de juger les États quant à leur respect de ce traité.

    Plusieurs de ses membres ont saisi l’occasion pour promouvoir un droit à l’avortement le plus étendu possible. C’est le cas en particulier du français Olivier de Frouville, de l’américaine Sarah Cleveland et du tunisien Yadh Ben Achour. Les autres sont restés largement silencieux. Seule l’experte allemande, Mme Anja Seibert-Fohr, a tenté, en vain, d’obtenir la reconnaissance de « l’intérêt légitime des États à protéger la vie du fœtus », pourtant établi par la Cour européenne. Les trois autres membres connus pour leurs réserves à l’égard de l’avortement étaient les seuls absents.

    D’emblée, M. de Frouville recommanda d’éviter toute « considération philosophique ou théorique » et de se concentrer exclusivement sur les droits des femmes. À aucun moment le caractère moral de l’avortement ne fut questionné. De même, à aucun moment les droits des enfants ne furent évoqués. Moins encore, les membres du Comité ont veillé à ne jamais employer le mot « enfant ». Pour les membres du Comité, l’enfant n’existe pas avant sa naissance, donc il serait vain d’évoquer ses droits et intérêts.

    «  Recourir à l’avortement pour éviter le handicap à titre préventif »

    En fait, il fut question une seule fois, non pas des enfants, mais des « fœtus », pour recommander la légalisation de leur avortement eugénique. Le représentant tunisien a fortement insisté sur cette nécessité. Il a déclaré que, certes, il faut aider les personnes handicapées « après leur naissance », « mais ça, ça ne veut pas dire que nous devons accepter de laisser en vie un fœtus qui est atteint d’un handicap. » Il a ajouté : « nous pouvons éviter les handicaps et nous devons tout faire pour les éviter ». Sur ce, le Président du Comité intervint pour rappeler que les débats sont enregistrés.

    Mais là encore, la référence au « fœtus » était trop explicite. Pour éviter d’être accusés d’eugénisme, des experts ont voulu alors remplacer ce mot par celui de « grossesse », moins choquant, comme si le changement de terme pouvait rendre plus acceptable la réalité de l’eugénisme.

    L’avortement, c’est la vie

    Quant au droit à l’avortement, on peut dire que les recommandations du Planning familial international ont été suivies à la lettre. Reprenant le slogan de cette organisation, les membres du Comité ont déclaré que l’avortement devrait être décriminalisé et rendu « safe, legal and affordable » (« sûr, légal et accessible/gratuit »), sans réelle condition ni limitation de délai. Ils ont aussi adopté son argumentation selon laquelle l’interdiction ou la difficulté d’accéder à l’avortement serait en soi une cause de violation du droit à la vie des femmes. Cela fit dire à M. de Frouville, de façon toute orwellienne, que la décriminalisation de l’avortement « est au cœur de la question du droit à la vie » !

    Une régression morale

    C’est là un complet renversement moral par rapport au sens du droit à la vie. Il résulte de la pensée matérialiste selon laquelle seuls les êtres capables d’intelligence et de volonté seraient véritablement humains et donc dignes de protection. Tant qu’ils n’ont pas atteint cette capacité, ils ne seraient que de la matière corporelle au pouvoir de ceux qui sont « humains », car capables d’intelligence et de volonté. Ainsi, ce n’est plus la « vie humaine » comme réalité biologique qui serait protégée en droit international, mais l’intelligence et la volonté, c’est-à-dire la force. Pas une seule fois, les membres du Comité n’ont rappelé l’engagement pris par les États de réduire le recours à l’avortement et d’aider les femmes enceintes. La faiblesse des enfants à naître et des femmes en détresse ne trouvent qu’une réponse : l’élimination. La loi du plus fort.

    Or, c’est principalement contre l’eugénisme que l’universalité du droit à la vie a été réaffirmée après-guerre. Les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme refusèrent expressément de tolérer tout avortement eugénique, rappelant son usage par le régime nazi ; et ce n’est que sous la pression des pays soviétiques qu’ils renoncèrent en 1948 à protéger explicitement la vie humaine « dès la conception ». C’est parce que les régimes nazi et soviétique étaient matérialistes qu’ils ont promu l’avortement et l’eugénisme ; et c’est contre cette idéologie que les Nations unies ont été fondées sur la base de l’égale dignité de tout être humain.

    Si le Comité tire un droit à la mort du droit à la vie, il renoue ainsi avec l’idéologie mortifère contre laquelle les Nations unies ont été fondées.

    Contre cette « dérive rétrograde », un autre comité des Nations unies s’est élevé. Le Comité des droits des personnes handicapées a répliqué que « Les lois qui autorisent explicitement l’avortement en raison d’un handicap violent la Convention des droits des personnes handicapées ». Il a ajouté que de telles lois perpétuent « le préjugé selon lequel le handicap serait incompatible avec une vie heureuse. » Mais lComité des droits de l’homme n’en a pas tenu compte, ses membres les plus actifs restant résolument attachés à leur objectif.

    Un excès de pouvoir

    Reste à savoir si le Comité a le pouvoir d’imposer aux États, au nom du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, une obligation contraire à l’intention explicite de ses rédacteurs. Contre les États qui reprochent au Comité d’agir ainsi au-delà de son mandat, certains de ses membres se sont défendus en déclarant que le Pacte serait un « document vivant » dont ils sont les interprètes authentiques. Concrètement, les États seraient donc moins tenus de respecter le Pacte que ce qu’en disent les membres du Comité. Cela est particulièrement problématique lorsque cette interprétation est diamétralement contraire au sens initial du Pacte. Ce qui fit dire à Mme Seibert-Fohr, sous forme d’avertissement, que le Comité des droits de l’homme fragilise dangereusement « l’universalité des droits de l’homme ». De fait, si cette interprétation du Pacte est adoptée, de nombreux États refuseront de l’appliquer ; le zèle idéologique de quelques membres du Comité se retournera alors fatalement contre son autorité.

    La discussion sur ce projet d’observation générale se poursuivra le 10 novembre puis en mars 2018 ; il y sera aussi question du suicide assisté et de l’euthanasie dont le Comité envisage également d’imposer l’acceptation au titre du droit à la vie.

    Début octobre, l’ECLJ a adressé un mémoire au Comité pour défendre le droit à la vie, avec le soutien de plus de 130 000 personnes signataires d’une pétition pour la protection de toute vie humaine.

    Grégor Puppinck,

    Directeur de l’ECLJ

    Mobilisation ici: https://eclj.org/abortion/un/pour-la-protection-de-toute-vie-humaine?lng=fr

  • Quand Microsoft installe une porte dérobée dans nos crânes

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    D'Erwan Le Morhedec (Koz) sur son blog (31 octobre):

    Langage inclusif : Back off, Microsoft !

    Vous connaissez la parabole de la grenouille, Al Gore l’avait utilisée pour souligner la menace climatique. Plongée dans l’eau bouillante, la grenouille s’en extirpe par mouvement réflexe. Mais, soumise à ébullition progressive, la batracienne s’épanouit jusqu’à cuisson. Pour les Français, c’est pareil.

    Trêve de grenouilles, comme on sait, les Français sont des veaux. Ou plutôt, les Françaises et les Français sont des veaux et, tant que nous y sommes, des velles. Ils ont accueilli la nouvelle d’une surveillance institutionnalisée de leur expression et partant, de leur pensée, avec le regard impavide de la bête que l’on mène par le col.

    Les uns ne voient rien venir, les autres diraient bien quelque chose certes mais quoi, et les derniers tendent à penser que Microsoft part d’une bonne intention. Que l’on me pardonne cette expression aussi potentiellement sexiste qu’offensante : bougres de cons, l’intention ne change rien à l’affaire !

    Microsoft vient d’installer une porte dérobée dans vos crânes.

    L’intégration du « langage inclusif » dans les corrections et suggestions de Word est loin d’être indifférente : c’est un basculement, un vrai changement de nature, et un changement inquiétant. Car il ne s’agit plus de corriger les fautes d’orthographe, d’appliquer des règles de grammaire, à la rigueur d’alléger votre style, toutes fonctionnalités classiques d’un traitement de texte. Non, en intégrant à Word le « langage inclusif », Micro$oft nous dit quoi écrire, nous dit quoi penser. Les suggestions étaient stylistiques, elles sont idéologiques. Une entreprise opère des choix idéologiques, et elle nous les impose.

    Ne vous y trompez pas : le vocabulaire est un champ de bataille. Chacun sait qu’en changeant les mots, on change la pensée. C’est d’ailleurs pleinement revendiqué par les tenants du « langage inclusif » et de l’ « écriture inclusive ».

    Lire la suite sur le blog Koztoujours.fr 

  • Le transhumanisme en débat (Fabrice Hadjadj - Laurent Alexandre)

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    FABRICE HADJADJ-LAURENT ALEXANDRE, LE TRANSHUMANISME EN DÉBAT

     de genethique.org (31 octobre 2017)

    Dans une interview croisée publiée par le magazine Famille chrétienne, le philosophe Fabrice Hadjadj et le docteur Laurent Alexandre confrontent leur point de vue sur le transhumanisme : mort de la mort, intelligence artificielle, eugénisme, des sujets au cœur de l’actualité qui interrogent notre vision de l’homme et de sa dignité.

    La quête de l’immortalité des transhumanistes ouvre un débat « qui ne fait que commencer », estime Laurent Alexandre, et elle « suppose une technologie très avancée : beaucoup d’informatique, d’intelligence artificielle, de nanotechnologie… ». Pour Fabrice Hadjadj, l’enjeu se situe plutôt à la naissance, car « l’immortel rompt avec ses pères, qui étaient mortels, et il ne laisse jamais la place à ses fils, puisqu’il n’y a plus de succession ». La vie est alors « une propriété que l’on conserve avec avarice ». En outre, ces immortels « finiront par se donner la mort », car « la possibilité technologique de prolonger la vie va s’accoupler avec la nécessité technologique d’y mettre fin ».

    Quant à l’intelligence artificielle, le terme pose problème au philosophe : intelligence artificielle et intelligence humaine sont-elles « dans un même genre » « Dans quelle mesure parler d’intelligence à propos de la computation des microprocesseurs ? Cela suppose de réduire l’intelligence à une gestion algorithmique du Big data ». Il préfère donc le terme d’ « artifice intellectuel », qui nous dépasse non pas du fait d’une intelligence plus grande, mais « parce que nous nous sommes mis à voir l’intelligence humaine comme un ordinateur sophistiqué, et donc que nous avons abandonné la quête de l’intelligence au profit d’un management cybernétique ». Laurent Alexandre explique de son côté qu’aujourd’hui, « on ne sait pas faire autre chose que de l’IA faible », mais « un jour l’IA générale arrivera », probablement « avant 2100 ». Celle-ci nous obligera à adapter nos métiers, à « repenser l’école et la formation ». Pour lui l’intelligence « est ce qui nous permet de prendre le pouvoir et de nous reproduire ».

    Enfin, la perspective du bébé à la carte est inéluctable pour Laurent Alexandre, qui craint particulièrement « l’eugénisme intellectuel » : « tous les arguments seront bons pour le justifier (…) on aura mille arguments pour penser que quelqu’un avec 180 de QI aura plus de dignité que quelqu’un avec 92 de QI ! ». En conséquence, il pense que « notre définition de la dignité [sera] profondément modifiée ». Fabrice Hadjadj invite à une réflexion plus profonde qu’une opposition de fait à l’eugénisme : « Confrontés à une proposition réelle d’amélioration des ‘performances’ de leur enfant, sans aucune élimination d’embryons » que feront ces opposants ? « Ce qui va se passer, c’est qu’au nom d’une certaine morale, et même au nom d’un moralisme, celui du bien de l’enfant à venir, le monde va entrer dans une logique eugéniste (…) L’issue n’est pas à trouver dans une morale plaquée, mais dans une conversion de nos modes de vie ».

    Sources: Famille chrétienne, Antoine Pasquier, Bénédicte Drouin-Jollès (27/10/2017)

  • Un cardinal rouge sang, rescapé des travaux forcés en Albanie

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    De Mimmo Muolo

    Un cardinal rouge sang Don Ernest Simoni

    Rescapé des travaux forcés en Albanie 

    Date de parution : 31-10-2017, 160 pages, livre papier : 16 €

    - Un martyr albanais devenu cardinal - 

    L’histoire de Don Ernest Simoni – dramatique et cependant marquée par un zèle apostolique infatigable – est celle d’un prêtre albanais rescapé de la persécution du régime communiste.

    C’est avec des mots voilés d’émotion qu’il évoque son parcours : de maître d’école à tireur d’élite, il est arrêté en tant que « simple prêtre » pendant la nuit de Noël 1963. Jeté dans une cellule d’isolement il endure près de vingt-huit ans de tortures, de prison, de travaux forcés dans les mines et les égouts d’Albanie.
    Mais rien de tout cela n’a pu faire plier cet extraordinaire témoin de la foi, qui a pardonné à ses tortionnaires et qui invoque constamment pour eux la miséricorde du Père.
    En le suivant tout au long de son chemin de croix jusqu’au retour à la liberté, ce prêtre apparaît comme un modèle de courage et de foi, d’humilité et d’humour, de simplicité et de discrétion, de charité active et d’attention aux autres.

    Le pape François, ému aux larmes devant le témoignage de cet ancien condamné à mort, le crée cardinal en 2016. Il devient ainsi le premier cardinal de l’histoire d’Albanie et le seul prêtre parmi les dix-sept cardinaux désignés par le Pape.

    Le récit de Don Ernest Simoni – incarnation vivante de l’Histoire des martyrs chrétiens – n’est pas sans rappeler que le sang innocent coule encore aujourd’hui là où des chrétiens sont pris en otage, emprisonnés, assassinés.

    Un témoignage édifiant qui invite à la prière, au pardon et à la réconciliation.

    Traduit de l'italien par Quentin Petit.

    Sur l'auteur : 
    Mimmo Muolo, vaticaniste et rédacteur en chef adjoint de la rédactionromaine du quotidien l’Avvenire, a suivi pour son journal les pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI et aujourd’hui celui de François.

  • Quand les soeurs dominicaines de Nashville interprètent le Salve Regina

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    De JP Mauro sur Aleteia.org :

    La magnifique version du « Salve Regina » des sœurs dominicaines de Nashville

    Les chants des "Nashville Dominicans" sont un régal pour les oreilles.

    Les Nashville Dominicans sont un groupe de religieuses de la congrégation des dominicaines de Sainte-Cecile de Nashville, dans le Tennessee, aux États-Unis. Au départ, il s’agissait d’une simple chorale de couvent jusqu’à ce qu’elles enregistrent des chansons dans un studio. Les Nashville Dominicans ont, jusqu’à présent, enregistré deux albums. Vous pouvez écouter gratuitement l’intégralité des chansons sur leur site internet.

    https://soundcloud.com/nashville-dominicans/5-salve-regina?in=nashville-dominicans/sets/800-years-of-gospel-mercy

    Le titre « Salve Regina » est extrait de leur deuxième album, 800 Years of Gospel Mercy, est sorti en 2016 à l’occasion de l’année de la Miséricorde, jubilé voulu par le pape François. L’année 2016 était une année importante car on fêtait également le 800e anniversaire de l’Ordre des dominicains.

    La congrégation de Sainte-Cécile est une grande communauté qui compte 350 religieuses en 2017. Les sœurs, non seulement enregistrent de la musique sacrée, mais écrivent également des livres, fabriquent des objets dévotionnels et travaillent avec des enfants. En 2015, une des religieuses, sœur John Catherine a accordé une interview à un présentateur chrétien, non catholique, qui souhaitait faire comprendre à ses auditeurs ce qu’était une vie consacrée à Dieu. Vous retrouvez cette conversation (en angalis) dans la vidéo ci-dessous.

    Titre: Salve Regina | Artiste: Nashville Dominicans

    Nashville Dominicans

    Courte biographie 

    Ville natale : Nashville, Tennessee, États-Unis 

    Dernier album : 800 Years of Gospel Mercy (2016)

    Anecdote : Les Nashville Dominicans sont une communauté de religieuses catholiques situées à Nashville, dans les Tennessee, aux États-Unis. Ces sœurs, non seulement enregistrent de la musique sacrée, mais elles écrivent également des livres, fabriquent des objets dévotionnels et travaillent avec des enfants. Depuis 2017, leur congrégation compte trois-cent-cinq religieuses.  

    Site internet : nashvilledominican.org 

    Facebook : dominicansistersofsaintcecilia

  • Une interview du Père Henri Boulad

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    Interview avec Père Henri Boulad par Eric Muth

    «Ma vie avec Dieu me donne la force de changer le monde» se plaît-il à redire à tous ses interlocuteurs, une formule presque en boucle, comme s’il était habité par une lumière particulière. Comme s’il voulait tout simplement nous dire, marchez tant que vous avez la lumière.

    Le Père Boulad est avant tout un penseur, un chrétien en terre d’Islam, confiant sa grande inquiétude devant la montée des islamistes en Egypte et en Europe. Déplorant au passage la faiblesse et la tiédeur de l’Église catholique de France.

    Il se situe dans la pure ligne de cet «Humanisme chrétien» qui caractérise la spiritualité jésuite et celle de son fondateur, Ignace de Loyola. «Je suis un fou, un ambitieux, un passionné, ayant une conscience aiguë de ma fragilité et de ma faiblesse. Je veux changer la face du monde et de l’Egypte, et me refuse à mettre aucune limite à mes rêves et à mes désirs, car je pense Dieu capable de faire fleurir sur le fumier de ma personne et de ma vie une immense Moisson d’Amour»

    Cette humilité n’est pas pour déplaire à son destin, homme en continuelle recherche, il ne se croit jamais arrivé. Son exigence de cohérence et de conciliation en foi et raison, tradition et modernité le pousse à se poser sans cesse des questions, il est à tout remettre en question.

    Petite anecdote, Père Boulad a demandé à deux reprises la nationalité française, elle lui a été refusée au plus haut niveau de l’État français. : «Parce que je suis dérangeant, parce que je n’ai pas la langue dans ma poche, parce que je dénonce ce qui se passe. «Amoureux du risque, ami du paradoxe, un brin provocateur, Henri Boulad est bien dans la lignée des grands visionnaires de notre temps. Il a publié un grand nombre d’ouvrages dans une quinzaine de langues. E.M.

    Vous êtes éducateur, conférencier, philosophe, écrivain et professeur de théologie, comment arrivez-vous à tout concilier ?

    Mes qualités d’éducateur, de philosophe et de théologie ne représentent plus à présent des activités ponctuelles, mais imprègnent l’ensemble de ma vie et de mon action. Ces dimensions s’imbriquent et se fécondent mutuellement. C’est pourquoi je me définis comme «un spécialiste de la non-spécialisation», qui rêve de réconcilier les domaines les plus variés : philosophie et théologie, physique et mystique, sexualité et chasteté, action et contemplation, sociologie et religion, économie, politique et foi. En cela, je me situe dans la pure ligne de cet «humanisme chrétien» caractéristique de la spiritualité jésuite et de la post-modernité marquée par l’interdisciplinarité. Mon exigence de cohérence et de conciliation entre foi et raison, tradition et modernité me pousse à me poser sans cesse des questions et à tout vouloir remettre en question.

    Toute votre vie vous avez eu de nombreux engagements, notamment au service des plus pauvres, chrétiens et musulmans. La couleur de peau n’est pas un problème pour vous, seul le cœur compte ?

    Dans mes engagements au service des plus déshérités, ce qui compte pour moi, c’est l’Homme, l’être humain, qu’il s’agit de soulager, de libérer, de construire. Au-delà des clivages religieux et confessionnels, sources de tensions, de discriminations et de fanatisme, ce qui nous unit et nous réunit, c’est notre commune humanité, comme me le disait récemment un musulman travaillant avec nous. La couleur de la peau n’a rien à voir dans tout ça, car l’ensemble des Egyptiens constitue une seule race.

    On vous décrit comme une personne douée d’une âme orientale et d’un esprit occidental. Pourriez-vous préciser cette belle métaphore ?

    Toute personnalité humaine comporte une double dimension : le masculin et le féminin, le yin et le yanganimus et anima. Il ne s’agit pas d’être l’un ou l’autre, mais l’un ET l’autre. Tel devrait être l’objectif de tout développement authentiquement humain. C’est ce que j’essaie de réaliser en conciliant en moi l’âme orientale, héritée de mes ancêtres, et l’esprit occidental, fruit de toute ma formation.

    Lors de vos prises de parole et de vos actions à travers le monde, comment réagissent les hommes politiques ? Vous suivent-ils ? Certains sont-ils dignes de vous suivre ?

    Je ne cesse de les interpeller, soit pour les encourager, soir pour fustiger leurs agissements, souvent ignobles. Dans quelle mesure mes prises de position ont une quelconque influence sur leurs orientations et sur le cours des choses, je ne saurais le dire. Mais en semant à tout vent à travers rencontres, conférences, livres… ou via Internet, je pense faire bouger les choses à ma toute petite mesure. C’est le combat de David contre Goliath. La Bible nous affirme que c’est le petit David qui l’a emporté. Il faut y croire et oser l’impossible. C’est quand même la Femme qui a écrasé la tête du Dragon.

    A propos du terrorisme radical, vous dites : «L’Occident est bien naïf et se fait avoir au nom de la démocratie». Les systèmes totalitaires seraient-ils mieux armés pour le combattre ?

    Aujourd’hui, la démocratie a été habilement confisquée et annexée par le mondialisme, qui tire les ficelles dans la plus totale opacité et impunité. Le gouvernement mondial est entre les mains d’une poignée de milliardaires– le Club Bilderberg– aux relents lucifériens, pour qui l’être humain n’a strictement aucune valeur. Pour contrer ce monstre, peut-être faut-il reprendre l’idée platonicienne du «despote éclairé» –éclairé et intègre. Un nouveau de Gaulle ?… Je n’en sais rien. Les choses sont tellement complexes et la désinformation tellement généralisée, qu’il est quasiment impossible de savoir ce qui se passe réellement aujourd’hui.

    Le piège du «politiquement correct» en France est-il un frein ?

    Bien sûr. Il vise à nous la boucler. Quand le port d’armes est interdit et que l’Etat est complice du mal, nous n’avons plus que la parole pour affirmer nos convictions. Si un tel droit nous est enlevé au nom du «politiquement correct», que reste-t-il au citoyen pour se défendre ? C’est pourquoi je crois voir pointer pour très bientôt une guerre civile en France.

    A la montée en puissance du discours islamiste, vous prônez un Islam modéré, n’est-ce pas un leurre quand on analyse de près le contenu du Coran ?

    Un islam modéré implique une réforme en profondeur de l’islam, qui s’avère utopique. Tous ceux qui l’ont tentée dans le passé ont lamentablement échoué. Pour nous limiter aux deux derniers siècles, je mentionnerais six tentatives, qui ont toutes avorté.

    1 – Le réformisme du 19e siècle (Afghani, Mohamed Abdou, Rachid Reda)

    2 – La Renaissance –ou Nahda– fin 19e– début 20e siècle (Yasji, Girgi Zeidan, Taha Hussein, Salama Moussa, Tewfik el-Hakim…)

    3 – Le Kémalisme et la laïcisation de la Turquie par Atatürk, en 1923

    4 – Le Baath et le panarabisme de Michel Aflaq, Bitar, George Habash et l’OLP

    5 – Le nationalisme égyptien et la neutralité de l’Etat (principe de la laïcité) avec Saad Zaghloul : «La religion est l’affaire de Dieu et la patrie celle de tous.»

    6 – La tentative d’inversion du décret de l’abrogeant et l’abrogé proclamé au 9e siècle. Pour avoir voulu privilégier les versets mekkois aux médinois, le grand cheikh soudanais, Mahmoud Mohamed Taha, sera pendu à Khartoum le 18 janvier1985, à l’instigation de l’Azhar.

    Le voile, avez-vous écrit, est un geste politique, l’Islam ne serait donc rien sans la politique ?

    Oui, le voile est un geste politique. Comme d’autres signes extérieurs (mosquées, minarets, prières de rue…) le voile vise à inscrire l’islam dans le paysage et à lui donner une visibilité. Car l’islam constitue un tout, intégrant religion, état et société– «dîn wa dawla». Et c’est ainsi qu’il a été depuis ses plus lointaines origines.

    L’Hégire, qui marque le passage de la Mecque à Médine et le début de l’ère musulmane, signifie que l’islam cesse d’être une simple religion pour devenir État et société, et Mohammed passe du statut de chef religieux à celui de chef d’État et de leader politique. Religion et politique seront désormais indissolublement liées. «L’Islam est politique ou n’est rien.» (Khomeiny)

    Il y a un plan de conquête de l’Occident qui est déclaré par Daech, alors que peut-on faire ?

    Ce qui est tragique, c’est que ce plan est soutenu en sous-main par les «mondialistes» dont je parlais plus haut. Mais, au-delà d’une lutte politique à mener, l’Occident doit impérativement retrouver ses valeurs, ses principes et ses racines chrétiennes. Sans un «supplément d’âme», il est condamné à disparaître, à l’instar de tant d’autres civilisations prestigieuses du passé. C’est au niveau spirituel que se situe le véritable enjeu, et c’est là que nous pouvons et devons agir. Dans le contexte des tragédies de la Deuxième Guerre mondiale, l’Europe et l’Allemagne ont inventé le concept de «réarmement moral». C’est une démarche analogue que l’Occident est appelé à entreprendre aujourd’hui.

    La religion catholique n’a plus sa place en France, même, certains «hommes de Dieu» baissent les bras. Cette faiblesse serait-elle à l’origine de la montée fulgurante de l’Islam radical ?

    Oui, c’est un des éléments, à côté de ceux mentionnés plus haut. Face à la débâcle de l’Eglise de France (perte de la foi traditionnelle, pratique religieuse et vocations en chute libre…), il semble que les responsables aient déclaré forfait et soient en train de s’enfoncer dans un genre de défaitisme, comme si la bataille était perdue d’avance. Dans une homélie récente, je disais que beaucoup de fidèles se demandent si leurs évêques ne seraient pas devenus les pasteurs des musulmans plutôt que des chrétiens. L’Eglise et la société françaises semblent avoir perdu leur système immunitaire, cet instinct de survie, cette volonté de lutter, cette capacité de réagir face aux agents toxiques qui attaquent l’organisme.

    Le Pape François se comporte comme si la religion catholique romaine n’était plus la seule et unique religion salvatrice. Qu’en pensez-vous ?

    En un sens, le Pape a raison, car il existe mille autres chemins de salut que celui de l’Eglise catholique. Saint Jean, dans sa première épître, nous en signale au moins deux, l’amour et la droiture de cœur : «Dieu est Amour, quiconque demeure dans l’Amour, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui». Et encore : «Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.». L’évangile lui-même distingue entre le baptême d’eau et le baptême d’Esprit-Saint. Il y a un immense malentendu sur les notions de «salut», d’Eglise et d’évangélisation. J’aurais bien des choses à dire là-dessus, mais cela déborderait largement le cadre d’une simple interview.

    Croyez-vous aux messages prophétiques des Saints et seront-ils toujours d’actualité ?

    Ces messages sont parfois riches de contenu, mais je ne leur accorde pas plus d’importance qu’à ceux de n’importe quel penseur ou visionnaire. L’essentiel pour moi c’est leur valeur morale et spirituelle, leur capacité à éclairer les événements et à opérer un changement.

    Votre combat au quotidien pour la liberté de croire et de penser vous anime-t-il encore aujourd’hui ?

    Plus que jamais.

    Le grand philosophe Omraam Mikhaël Aïvanhov a dit un jour : «Chacun de vous est habité par une flamme, une aspiration divine, et si faible soit-elle, il est en votre pouvoir de l’entretenir pour qu’elle devienne un brasier gigantesque.» C’est un peu vous Père Boulad ?

    C’est un peu moi, mais ça pourrait être n’importe qui d’autre qui s’ouvre totalement à l’Esprit. Merci.

    Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Eric Muth pour Dreuz.info.

  • L'Association Médicale Mondiale toujours fermement opposée à l'euthanasie et au suicide assisté

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    L’ASSOCIATION MÉDICALE MONDIALE TOUJOURS FERMEMENT OPPOSÉE À L’EUTHANASIE ET AU SUICIDE ASSISTÉ

    31 octobre 2017)

    L’Association Médicale Mondiale (WMA) ainsi que ses associations médicales nationales membres, dont l’Australian Medical Association, ont de nouveau fortement exprimé leur opposition ferme au suicide assisté et à l’euthanasie pratiquées par un médecin, considérant cette pratique « immorale dans le cadre de la médecine ».

    Cette déclaration intervient alors que la Chambre haute victorienne, en Australie, doit se prononcer sur la proposition de loi sur l’euthanasie, votée par la Chambre basse. La WMA demande que cette loi soit rejetée.

    En citant sa déclaration, la WMA rappelle que « le suicide assisté par un médecin, comme l’euthanasie, est contraire à l’éthique et doit être condamné par la profession médicale. Lorsque l’assistance du médecin vise délibérément et intentionnellement à mettre un terme à la vie d’une personne, le médecin pose un acte immoral ».

    Alors que l’euthanasie est légale dans certains pays, « la WMA réaffirme sa ferme conviction que l’euthanasie est en conflit avec les principes éthiques fondamentaux de la pratique médicale et encourage vivement toutes les associations médicales nationales et les médecins à s’abstenir de participer à l’euthanasie, même si la législation nationale le permet ou la dépénalise dans certaines conditions ».

    La WMA se dit préoccupée : la légalisation de l’euthanasie dans l’état de Victoria risque de créer une « situation de conflit direct avec les obligations éthiques des médecins envers leurs patients ». Elle s’alarme aussi de savoir des « personnes vulnérables » exposées à des « abus », conséquence de la légitimation de l’euthanasie et du suicide assisté.

    Sources: World Medical Association (27/10/2017)

  • Très Saint-Père, c’est le chaos dans l’Église et vous en êtes une des causes...

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    Un article de Sandro Magister traduit sur diakonos.be :

    Un théologien écrit au pape : « C’est le chaos dans l’Église et vous en êtes une des causes »

    Thomas G. Weinandy est l’un des théologiens les plus célèbres, il vit à Washington au Collèges des Capucins, l’ordre franciscain auquel il appartient.  Il est membre de la Commission Théologique Internationale – cette même commission que Paul VI avait accolée à la Congrégation pour la doctrine de la foi pour qu’elle bénéficie de l’élite des théologiens du monde entier – depuis que le Pape François l’y a nommé en 2014.

    En mai dernier, alors qu’il se trouvait à Rome pour une session de la commission, l’idée commença à germer en lui d’écrire à François une lettre ouverte pour lui faire part non seulement de sa propre inquiétude mais également de celle de nombreuses personnes face au chaos croissant au sein de l’Eglise, chaos qu’il attribue en bonne partie au Pape lui-même.

    Il pria alors longuement, jusque sur la tombe de Pierre, avant de demander à Jésus de l’aider à décider s’il devait écrire cette lettre ou pas et de lui envoyer un signe…  Et le signe en question arriva le lendemain, identique à celui qu’il avait lui-même demandé dans la prière, comme il le raconte lui-même :

    > « There was no longer any doubt that Jesus wanted me to write… »

    Rassuré par le Ciel, le Père Weinandy rédigea donc la lettre.  Au milieu de l’été, il la fit parvenir au Pape François.  Et aujourd’hui, fête de Tous les Saints, il la rend publique d’abord sur le portail américain d’informations religieuses Crux et immédiatement ensuite à Rome, en quatre langues, sur Settimo Cielo.

    A 71 ans, le Père Weinandy a enseigné dans de nombreuses universités aux Etats-Unis, pendant douze ans à Oxford ainsi qu’à Rome, à l’Université pontificale grégorienne.  Il a été pendant neuf ans le directeur exécutif du Secrétariat pour la doctrine de la Conférence épiscopale des Etats-Unis.

    *

    Votre Sainteté,

    C’est avec amour pour l’Eglise et respect sincère pour votre fonction que je vous écris cette lettre.  Vous êtes le Vicaire du Christ sur la terre, le berger de son troupeau, le successeur de Saint Pierre et donc le rocher sur lequel le Christ bâtit son Eglise.  C’est avec une loyauté filiale et une obéissance enracinée dans la vérité que tout catholique, qu’il soit clerc ou laïc, doit s’adresser à vous.  L’Eglise se tourne vers vous dans un esprit de foi, avec l’espoir que vous la guiderez dans l’amour.

    Cependant, Votre Sainteté, une confusion chronique semble marquer votre pontificat.  La lumière de la foi, de l’espoir et de l’amour n’est pas absente mais elle est trop souvent obscurcie par l’ambigüité de vos mots et de vos actions.  Ce qui nourrit un malaise croissant chez les fidèles.  Il compromet leur capacité d’amour, de joie et de paix. 

    Permettez-moi de prendre quelques brefs exemples :

    Tout d’abord, il y a le controversé chapitre 8 d’Amoris laetitia.  Il n’est pas utile que je partage mes propres préoccupations quant à son contenu.  D’autres que moi, non seulement des théologiens mais également des cardinaux et des évêques, l’ont déjà fait.  La principale source de préoccupation concerne votre façon d’enseigner.  Dans Amoris laetitia, vos orientations semblent parfois intentionnellement ambigües, et invite ainsi à la fois à une interprétation traditionnelle de l’enseignement catholique sur le mariage et le divorce comme à une autre interprétation qui impliquerait, elle, un changement de ce même enseignement.  Comme vous le faites sagement remarquer, les pasteurs doivent accompagner et encourager les personnes en situation irrégulière mais l’ambigüité demeure quant à savoir ce que signifie véritablement cet « accompagnement ».  Enseigner avec un tel manque de clarté apparemment intentionnel fait courir le risque de pécher contre l’Esprit Saint, l’Esprit de vérité.  L’Esprit Saint est donné à l’Eglise, et plus particulièrement à vous, pour dissiper l’erreur et non pas la favoriser.  En outre, ce n’es tque là où se trouve la vérité que peut se trouver l’amour authentique, puisque la vérité est la lumière qui libère les femmes et les hommes de l’aveuglement du péché, qui est une obscurité qui étouffe la vie de l’âme.  Pourtant, vous semblez censurer et même vous moquer de ceux qui interprètent le chapitre 8 d’Amoris laetitia en accord avec la tradition de l’Eglise en les traitant de pharisiens jeteurs de pierres qui incarneraient un rigorisme impitoyable.  Ce genre de calomnie est étranger à la nature du ministère pétrinien.  Certains de vos conseillers semblent se livrer de façon regrettable à des actions similaires.  Un tel comportement donne l’impression que vos thèses ne sont pas en mesure de résister à l’examen théologique et ne peuvent donc être soutenues que par des arguments « ad hominem ».

    Deuxièmement, votre façon de faire semble trop souvent dévaloriser l’importance de la doctrine de l’Eglise.  Encore et encore, vous dépeignez la doctrine comme étant poussiéreuse, livresque et éloignée des préoccupations pastorales de la vie quotidienne.  Ceux qui vous critiquent ont été accusés, selon vos propres mots, de transformer la doctrine en idéologie.  Alors que c’est justement la doctrine chrétienne – y compris les distinctions subtiles concernant des croyances centrales comme la nature trinitaire de Dieu, la nature et la finalité de l’Eglise, l’Incarnation, la Rédemption et les sacrements – qui libèrent les gens des idéologies du monde et assure qu’ils prêchent et enseignement réellement l’Evangile authentique, qui donne la vie.  Ceux qui dévalorisent les doctrines de l’Eglise se séparent eux-mêmes de Jésus, l’auteur de la vérité.  Alors tout ce qu’ils possèdent et ne pourront jamais posséder, ce n’est qu’une idéologie – et qui plus est une idéologie qui se conforme au monde du péché et de la mort.

    Troisièmement, les fidèles catholiques ne peuvent qu’être décontenancés par votre choix de certains évêques, des hommes qui semblent non seulement ouverts à ceux qui défendent des thèses contraires à la foi chrétienne mais qui les soutiennent et même les défendent.  Ce qui scandalise les croyants, ce n’est pas seulement le fait que vous ayez nommé de tels hommes pasteurs de l’Eglise mais également que vous restiez muet face à leur enseignement et à leurs pratiques pastorales.  Cela affaiblit le zèle de beaucoup d’hommes et de femmes qui défendent l’enseignement catholique authentique depuis tant d’années, souvent au prix de leur propre réputation et de leur santé.  Avec pour résultat que de nombreux fidèles qui incarnent le « sensum fidelium » perdent confiance en leur pasteur suprême.

    Quatrièmement, l’Eglise forme un seul corps, le Corps mystique du Christ et vous avez reçu du Seigneur lui-même la mission de promouvoir et de renforcer cette unité.  Mais vos actions et vos déclarations semblent trop souvent avoir l’effet inverse.  Encourager une forme de « synodalité » qui autorise et encourage différentes options morales et doctrinales au sein de l’Eglise ne peut que mener à davantage de confusion théologique et pastorale.  Une telle synodalité n’est pas judicieuse et, en pratique, va à l’encontre de l’unité collégiale entre les évêques.

    Saint-Père, cela m’amène à ma dernière préoccupation.  Vous avez souvent parlé d’un besoin de transparence au sein de l’Eglise.  Vous avez souvent encouragé, particulièrement au cours des deux derniers synodes, chaque personne et en particulier les évêques, à exprimer sa pensée sans avoir peur de ce que le pape pourrait penser.  Mais avez-vous remarqué que la majorité des évêques à travers le monde sont étonnamment silencieux ?  Comment cela se fait-il ?  Les évêques apprennent vite et ce que beaucoup ont appris de votre pontificat ce n’est pas que vous êtes ouvert à la critique mais bien que vous ne l’admettez pas.  De nombreux évêques se taisent par loyauté pour vous et ils n’expriment pas – à tout le moins en public ; en privé c’est une autre histoire – les inquiétudes que soulèvent votre pontificat.  Ils sont nombreux à craindre que, s’ils disent ce qu’ils pensent, ils seront marginalisés ou pire.

    Je me suis souvent demandé : « Pourquoi Jésus laisse-t-il tout cela se produire ? ».  La seule réponse qui me vient à l’esprit c’est que Jésus veut montrer combien la foi de tant de personnes dans l’Eglise est faible, même parmi trop de ses évêques.  Paradoxalement, votre pontificat a donné à ceux qui soutiennent des thèses pastorales et théologiques nuisibles la permission et le courage de sortir au grand jour et d’exposer leur obscurité qu’ils dissimulaient jusqu’ici.  Face à cette obscurité, l’Eglise devra humblement se renouveler afin de continuer de grandir en sainteté.

    Saint Père, je prie pour vous sans relâche et je continuerai à le faire.  Puisse l’Esprit Saint vous conduire à la lumière de la vérité et à la vie de l’amour pour que vous puissiez dissiper les ténèbres qui voilent à présent la beauté de l’Eglise du Christ.

    Bien à vous dans le Christ,

    Thomas G. Weinandy, O.F.M., Cap.

    Le 31 juillet 2017

    Jour de la fête de Saint Ignace de Loyola

    *

    POST SCRIPTUM – Peu après la publication de cette lettre, le P. Weinandy a été convoqué par le Secrétaire général de la Conférence épiscopale des Etats-Unis et il a remis sa démission en tant que consultant auprès de la commission doctrinale de la Conférence.  Son Président, le Cardinal Daniel N. DiNardo a commenté son « départ » par cette déclaration:

    > U.S. Conference of Catholic Bishops President on Dialogue within the Church

  • Saint Charles Borromée : "Les âmes se conquièrent à genoux"

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    Lors de l'Angelus du 4 novembre 2007, Benoît XVI évoquait... 

    ... Charles Borromée, archevêque de Milan (fêté le 4 novembre). Sa figure se détache au XVI e s. comme modèle de pasteur exemplaire par sa charité, sa doctrine, son zèle apostolique, et surtout, par sa prière : « les âmes, disait-il, se conquièrent à genoux ». Consacré évêque à 25 ans, il mit en pratique la consigne du concile de Trente qui imposait aux pasteurs de résider dans leurs diocèses respectifs, et il se consacra totalement à l’Eglise ambrosienne : il la visita de long en large trois fois ; il convoqua six synodes provinciaux et onze diocésains ; il fonda des séminaires pour la formation d’une nouvelle génération de prêtres ; il construisit des hôpitaux et destina les richesses de sa famille au service des pauvres ; il défendit les droits de l’Eglise contre les puissants, renouvela la vie religieuse et institua une congrégation nouvelle de prêtres séculiers, les Oblats. En 1576, lorsque la peste dévasta Milan, il visita les malades et les réconforta et il dépensa pour eux tous ses biens. Sa devise tenait en un seul mot : « Humilitas ». L’humilité le poussa, comme le Seigneur Jésus, à renoncer à lui-même pour se faire le serviteur de tous.