Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • En changeant la doctrine de la peine de mort, le pape François change-t-il la foi ?

    IMPRIMER

    La pastorale de l’Eglise face à la peine de mort (23 mn).

    1992, 1998, 2018, Catéchisme de l’Eglise Catholique, article 2267 : trois versions différentes de la pastorale de la peine de mort pour une doctrine universelle identique : « La peine de mort est toujours un mal. Tuer un homme, même criminel, est un mal. Mais l’autorité publique a le devoir de défendre la vie des citoyens. » A partir de cet exemple et de l’évolution en acte de la pastorale, comprendre la différence entre doctrine universelle et pastorale, qui sont les deux pôles de la théologie morale. 1992 : « La peine de mort est parfois un mal nécessaire, pour protéger des vies innocentes » 1998 : « La peine de mort est parfois un mal nécessaire, mais il faut tendre à le faire disparaître, grâce à des peines sûres et non sanglantes. » 2 août 2018 : « L’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que la peine de mort est une mesure inadmissible qui blesse la dignité personnelle et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde. Etant donné que la société actuelle dispose de systèmes de détention plus efficaces, la peine de mort n’est plus nécessaire pour protéger les personnes innocentes. »

  • Le non absolu à la peine de mort : une victoire de l’Évangile ou de « l’humanisme séculier » ?

    IMPRIMER

    De Sandro Magister en traduction sur le site diakonos.be :

    Le non absolu à la peine de mort. Victoire de l’Évangile ou de « l’humanisme séculier » ?

    La décision du Pape François de réécrire le Catéchisme de l’Église Catholique concernant la peine de mort a enflammé la controverse.

    Le changement était dans l’air et Jorge Mario Bergoglio l’avait fait présager depuis longtemps. Dans la lettre du Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi accompagnant le rescrit, le cardinal Luis F. Ladaria déclare que « la nouvelle formulation du n°2267 du Catéchisme exprime un développement authentique de la doctrine qui n’est pas en contradiction avec les enseignements antérieurs du magistère ».

    Mais c’est justement ce point qui suscite le plus de controverses. Beaucoup pensent qu’il y a contradiction avec l’enseignement précédent de l’Église.  Et qu’il s’agit non pas d’un « développement » mais bel et bien d’une rupture.

    En outre, la nature « historique » des motivations avancées par François sont frappantes : nouvelle prise de conscience de la dignité de la personne, nouvelle compréhension du sens des sanctions pénales, nouveaux et plus efficaces systèmes de détention, etc. D’où découleraient, « à la lumière de l’Évangile », l’actuel et nouvel enseignement de l’Église sur l’inadmissibilité absolue de la peine de mort.

    Devant un tel précédent – comme beaucoup l’espèrent ou au contraire le craignent – qu’est-ce qui pourra empêcher à un pape de changer la doctrine de l’Église sur n’importe quel autre sujet ? En rupture non seulement avec le magistère précédent mais avec les Écritures saintes elles-mêmes ?

    Pour faciliter notre compréhension du débat, voici deux éléments de documentations intéressants.

    *

    Le premier est l’ancien article du Catéchisme de l’Église catholique sur la peine de mort et le nouvel article rescrit par la volonté du Pape François.

    L’ancien article

    2267 L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains.

    Mais si des moyens non sanglants suffisent à défendre et à protéger la sécurité des personnes contre l’agresseur, l’autorité s’en tiendra à ces moyens, parce que ceux-ci correspondent mieux aux conditions concrètes du bien commun et sont plus conformes à la dignité de la personne humaine.

    Aujourd’hui, en effet, étant données les possibilités dont l’Etat dispose pour réprimer efficacement le crime en rendant incapable de nuire celui qui l’a commis, sans lui enlever définitivement la possibilité de se repentir, les cas d’absolue nécessité de supprimer le coupable  » sont désormais assez rares, sinon même pratiquement inexistants  » (Evangelium vitae, n. 56).

    Le nouvel article

    2267 Pendant longtemps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée à la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun.

    Aujourd’hui on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves. En outre, s’est répandue une nouvelle compréhension du sens de sanctions pénales de la part de l’État. On a également mis au point des systèmes de détention plus efficaces pour garantir la sécurité à laquelle les citoyens ont droit, et qui n’enlèvent pas définitivement au coupable la possibilité de se repentir.

    C’est pourquoi l’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que « la peine de mort est une mesure inhumaine qui blesse la dignité personnelle » [1] et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde.

    [1] François, Discours aux Participants à la Rencontre organisée par le Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation, 11 octobre 2017 : L’Osservatore Romano (13 octobre 2017), 5.

    *

    Le second document que nous vous proposons est extrait d’un essai publié en 2001 sur « First Things » par le cardinal Avery Dulles (1918-2008), jésuite, l’un des plus grands théologiens nord-américains du vingtième siècle, très estimé par le Pape Jean-Paul II et par Benoît XVI.

    Lire la suite sur diakonos.be

  • La popularité du pape chute de 88% à 71% en Italie

    IMPRIMER

    De Kevin Dupont sur le site de La Libre :

    La popularité du pape victime de son soutien aux migrants

    Le pape François est toujours populaire, mais plus autant qu'avant. Sa popularité chute de 88 % à 71% en Italie.

    Fini le temps où il faisait la quasi-unanimité. L'enthousiasme datant de sa prise de fonction est désormais plus terne. Une enquête publiée aujourd'hui par "la Repubblica" note une baisse de 17 % de la popularité du Pape dans le pays de la cité éternelle. Pas de quoi ébranler totalement le Saint-Siège, mais cela reste significatif.

    Il y a cinq ans, l'ambiance était à la nouveauté. Jorge Mario Bergoglio, maintenant plus connu sous le nom de François, venait d'un autre continent que l'Europe. Son ton progressiste tranchait avec celui de son prédécesseur. Sa venue insufflait un air plus contemporain. Mais après cinq ans sur le trône de Saint-Pierre, la population juge plus par les actes. Et ils ne font pas autant consensus que le vent de renouveau qui s'est progressivement dissipé.

    Le reflet des tensions migratoires dans la botte italienne

    Le rang des mécontents gonfle, même s'il reste minoritaire. Les ultra-conservateurs catholiques sont maintenant rejoints par d'autres. Et parmi ceux-ci, les partisans d'un contrôle plus strict de l'immigration. À l'heure où le Vatican multiplie les appels à accueillir les migrants dans une Italie gouvernée par des partis opposés à cette option.

    La tension est d'ailleurs de plus en plus palpable entre le Saint-Siège et le ministre de l'Intérieur d'extrême droite, Matteo Salvini (Lega). Alors que le premier vient de condamner la peine de mort, le deuxième veut assouplir le port d'armes. Deux mouvements contraires qui finissent par entrer en collision.

    L'étude de la "Repubblica" note par ailleurs que la popularité du pape est particulièrement faible chez les plus jeunes. Moins de 60 % des 15 à 34 ans lui donnent leurs faveurs. Alors qu'ils représentent un important vivier de voix pour la coalition au pouvoir. Dans le même temps, il s'agit d'une classe d'âge moins sensible aux messages religieux. Enfin, une région se fait bien moins enthousiaste au sujet du pape François : le Nord-Est de l'Italie. Autrement dit la zone de prédilection de la Lega.

    Pas qu'en Italie

    Cette baisse de popularité n'est pas le fait propre de la péninsule méditerranéenne. La popularité du pontife baisse également ailleurs. En France, Le Figaro a publié en mars dernier un même type de sondage. Résultat : 9 % en moins au compteur. Là aussi sa popularité reste néanmoins forte, à 78 %. Mais ce qui frappe ici, c'est que cela se ressent plus fortement chez les catholiques pratiquants (-12%). Chez les non pratiquants par contre, cette popularité augmente (+4%).

    Cette tendance reflète aussi ici en partie le débat sur l'accueil des migrants au sein de la communauté catholique. Les affaires de pédophilie au sein de l'Église au Chili ont également pu jouer un rôle. Mais malgré cela, plus de trois quarts des sondés restent en faveur du pape.

    Si ces désaffections restent limitées, il a encore toutes les raisons de ne pas trop s'en faire. Son opposition à Salvini, elle, ne semble pas être sur le point d'être remise en cause.

  • Quand Giovannino Guareschi adressait une dernière lettre à Don Camillo

    IMPRIMER

    Du site "Paix Liturgique" :

    LA DERNIÈRE LETTRE DE GIOVANNINO GUARESCHI A DON CAMILLO

    Le 21 juillet 2018, l'église Saint-Michel-Archange de Roncole Verdi, village de la commune de Busseto, en Émilie-Romagne (Italie), a accueilli une messe de Requiem à l'occasion du cinquantième anniversaire du rappel à Dieu de Giovannino Guareschi, le créateur de don Camillo. À la demande des enfants de l'écrivain – car don Camillo, avant d'être la série de films à succès que nous connaissons, est une œuvre littéraire profondément catholique – cette messe a été célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain, en présence du maire de Busseto, lieu de sépulture de Guareschi, et de celui de Roccabianca, son lieu de naissance. Don Marino Neri, secrétaire de l'Amicizia sacerdotale Summorum Pontificum (voir notre lettre 584 notamment), a prononcé pour l'occasion un sermon vigoureux rappelant que, si la fin proche de l'homme est sa sanctification, sa fin ultime est la gloire de Dieu à laquelle l'auteur de don Camillo a contribué excellemment.

    Cet événement nous a permis de prendre connaissance d'un petit chef-d'œuvre que nous vous proposons bien volontiers en cette période de lectures estivales : la lettre adressée par Giovannino Guareschi à « son » don Camillo au lendemain du concile Vatican II et publiée le 19 mai 1966 par le journal Il Borghese. Nous omettons la dernière partie de cette lettre dans laquelle Guareschi regrette avec son ironie mordante que le cardinal Josef Mindszenty n'ait pas été élu Pape à la suite de Jean XXIII car « l'Église du Silence aurait alors acquis une voix puissante ».

    Cher don Camillo, 

    Je sais que vous avez des problèmes avec votre nouvel évêque. Il m'a été rapporté que vous avez dû détruire le maître-autel de l'église paroissiale pour le remplacer par la fameuse « table à repasser », modèle Lercaro (1), reléguant votre bien-aimé Crucifix dans un coin près de la porte d'entrée, de façon à ce que l'Assemblée lui tourne le dos...

    De même, j'ai su que le dimanche, une fois célébrée la « Messe du Peuple », vous alliez en célébrer une autre dans la vieille chapelle, intacte, de votre ami Perletti : une messe clandestine, en latin, pour les catholiques.Du coup, les gros bonnets de la Démocratie chrétienne vous ont dénoncé et vous voici fiché en curie parmi les « prêtres subversifs » après avoir reçu un dur avertissement de l'évêque.

    Mon Père, vous n'avez décidément rien compris. Il est juste que le Christ ne soit plus sur l'autel : le Christ en Croix est l'image de l'extrémisme. Notre Seigneur était un factieux, un fasciste, et son exhortation « Ou avec Dieu ou contre Dieu » n'est qu'un plagiat du célèbre slogan mussolinien « Ou avec nous ou contre nous ».
    Ne se comportait-il pas comme un fasciste en chassant à coups de matraque les marchands du Temple ???
    C'est le sectarisme, l'intransigeance et l'extrémisme du Christ qui l'ont amené à la Croix alors que, s'il avait choisi la voix du compromis démocratique, il aurait très bien pu s'entendre avec ses adversaires.

    Don Camillo, vous ne vous rendez pas compte que nous sommes en 1966 : les aéronefs parcourent le cosmos à la découverte de l'Univers et la religion chrétienne n'est plus adaptée à la situation. Le Christ a voulu naître sur la Terre ce qui, tant que l'ignorance et la superstition faisaient de la Terre le centre voire l'essence de l'Univers, pouvait encore passer mais qui aujourd'hui, à l'heure des explorations spatiales et de la découverte de nouveaux mondes, le rapporte à un phénomène provincial. Un phénomène qui, comme l'a solennellement établi le Concile, va redimensionner.

    Pour vous, Mon Père, les beatniks et leurs cheveux longs ne sont que des pouilleux à envoyer se faire tondre le crâne, et leurs compagnes avec ces jupes courtes qui leur couvrent à peine l'aine des filles de petite vertu à soumettre d'urgence au dépistage de la syphilis. En revanche, à Rome, l'Autorité Ecclésiastique Supérieure a créé une messe spéciale pour ces pouilleux et ces demoiselles de petite vertu – une messe Beat, jouée et hurlée par trois groupes de chevelus.

    Vous êtes resté bloqué dans l'autre siècle, Mon Père. Aujourd'hui, l'Église s'adapte à son époque, se mécanise. À Ferrare, sur la « table à repasser » de l'église San Carlo, il y a un distributeur d'hosties : au moment de l'Offertoire, le fidèle qui souhaite communier dépose son offrande sur un plateau, presse un bouton et, au son d'un joyeux carillon, l'hostie tombe dans le calice !

    Et, croyez-moi, il n'est pas impossible que dans les laboratoires du Vatican ne soit déjà à l'étude une machine plus complète dotée d'une petite pince qui, une fois la pièce introduite et le bouton pressé, porte directement aux lèvres du communiant l'hostie consacrée électroniquement.

    Don Camillo, l'an dernier vous m'avez fait des reproches parce que dans une de mes pièces j'ai raconté que don Giacomo, jeune prêtre des temps modernes, confessait ses fidèles par téléphone et leur envoyait des pulvérisateurs d'eau bénite au lieu de se déplacer pour bénir leurs foyers. Vous m'avez dit qu'on ne plaisantait pas avec ces choses-là...

    Pourtant, sur initiative de l'Autorité Ecclésiastique Supérieure, voici qu'on y est presque. Le jour n'est pas si loin où après s'être confessé par téléphone, le fidèle recevra par courrier recommandé l'hostie consacrée à domicile accompagnée d'une petite pince fournie par le « service mécanique » de la paroisse pour pouvoir la consommer sans la toucher avec ses doigts impurs (2). Je n'exclus pas que, pour arrondir les maigres revenus de la paroisse, le curé ne fasse imprimer sur l'hostie quelque message publicitaire...

    Don Camillo, je sais que Peppone, aujourd'hui, se fiche ouvertement de vous. Je sais qu'il vous a intimé de retirer du prieuré le portrait provocateur de Pie XII, « le pape fasciste et ennemi du Peuple », menaçant de vous dénoncer à l'évêque. Mais Peppone a raison : les rôles se sont inversés et bientôt la Section du Parti vous ordonnera de déplacer l'horaire des fonctions sacrées pour ne pas menacer la « Festa dell'Unità » (3) organisée sur le parvis de l'église.Don Camillo, si vous ne vous mettez pas à la page et n'arrêtez pas d'appeler « Sans-Dieu » les communistes et de les décrire comme des ennemis de la religion et de la liberté, la Fédération locale du Parti vous suspendra a divinis. Moi qui vous suis attentivement et vous suis attaché depuis vingt ans, je ne voudrais pas vous voir finir d'une si triste façon.

    Je sais bien que de nombreux paroissiens, et pas seulement les plus âgés, sont avec vous mais je sais aussi que vous préféreriez partir en silence, en cachette, pour éviter tout incident ou toute polémique qui pourrait tourmenter votre troupeau.

    En réalité, vous avez une sainte terreur de voir les catholiques se diviser. Malheureusement, cette division existe déjà.

    -------

    (1) Du nom du très rouge cardinal de Bologne, Giacomo Lercaro, l'un des plus virulents promoteurs de l'aggiornamento conciliaire en Italie. Choisi par Paul VI, Mgr Lercaro présida de 1964 à 1968 la Commission pour l’Application de la Réforme liturgique, dont le secrétaire n'était autre que Mgr Bugnini...

    (2) Là, Guareschi n'osait pas imaginer que les fidèles pourraient un jour être encouragés à se saisir par eux-mêmes de la sainte Hostie !

    (3) L'Unità est l'équivalent italien de L'Humanité. Chaque section du PCI (Parti communiste italien) avait l'habitude d'organiser une ou plusieurs fêtes annuelles placées sous le patronage du quotidien du Parti.

  • RWANDA : plus de 8.000 églises et temples chrétiens fermés au cours des sept derniers mois suite à une directive gouvernementale

    IMPRIMER

    De l'Agence Fides :

    AFRIQUE/RWANDA - Fermeture de plus de 8.000 églises et temples chrétiens au cours des sept derniers mois suite à une directive gouvernementale

    Kigali (Agence Fides) – Suite à une directive gouvernementale, au cours de ces sept derniers mois, 8.000 églises ont été fermées. La décision de réduire le nombre des lieux de culte, tant chrétiens que musulmans, dans le pays prévoir la fermeture des églises ne disposant pas des caractéristiques d’hygiène et de sécurité suffisantes pour continuer à exercer leurs activités. C’est ce qu’indique l’agence progouvernementale Kigali Today Press. L’accusation qui est faite par les chrétiens rwandais – catholiques et protestants – qui représentent 90% de la population, est que le gouvernement utilise la nouvelle loi pour justifier la fermeture d’églises et de mosquées.

    « Fermer des églises, exiger des diplômes de théologie aux dirigeants d'églises, est- ce vraiment une solution adéquate au problème de la religion en Afrique ? » intervient le Père Donald Zagore, théologien de la Société des Missions africaines, qui explique que cela peut en être une solution, mais il faudra faire attention aux impacts qu’une telle décision pourrait avoir sur la nature fondamentale de la dynamique religieuse. « La religion a un mode de fonctionnement différent d'un parti politique ou d'une association quelconque. Vouloir mettre de l'ordre dans un désordre en est une chose, mais tuer consciemment ou inconsciemment  le caractère prophétique de la religion qui échappe à toute logique et impératif  académique, au nom d'une certaine mécanisation de la sphère religieuse, en vue de sa bonne gestion, en est une autre.

    Il faut le dire haut et fort, on peut être bon théologien sans jamais être un homme ou une femme de foi. La formation académique et intellectuelle est certes nécessaire, mais en religion, elle n’est pas un préalable. L'unique préalable reste la foi. Dieu appelle à son service, pas des hommes et des femmes nécessairement intelligents ou diplômés, mais avant tout des hommes et des femmes convaincus de leur foi et prêts à vivre et a témoigner de cette fois jusqu’au péril de leurs vies. Aussi, ils convient de se demander sérieusement si quand ils auront fini leurs multiples diplômes en théologie comme le souhaite le gouvernement Rwandais, arrêteront-ils de faire de la religion leur business? La question essentielle est de savoir pourquoi le commerce de la religion est-il si en vogue et rentable en Afrique? Même si les arnaqueurs religieux restent un danger qu'il faut combattre, le vrai problème est ceux qui se font arnaqués. Pourquoi  nos populations se font-elles abusées et arnaquées religieusement? ».

    La liberté religieuse est intégrée en tant que droit dans la Constitution rwandaise de 2003 en sont article 37 mais, selon ce qu’indique le World Monitor Watch, toute référence à la religion chrétienne a été éliminée du préambule de la Constitution ; au cours des commémorations du génocide, aucun prêtre ou pasteur ne peut intervenir – à moins que l’événement ne soit organisé par une église – et dans les bureaux de l’administration, il n’est pas permis d’organiser des rencontres de prière.

    Pour être clairs, commente le Père Zagore, « deux points majeurs peuvent être soulignés. Dans un premier temps, il faut reconnaître que nos populations se réfugient en masse derrière ces pasteurs « bon marché » parce qu’en quête d’espérance. Espérance dont ils sont privés à cause de leurs politiciens et de leur soif inétenchable du pouvoir qui fait que le peuple croupit toujours dans la misère ».

    « En outre – poursuit le prêtre – il existe la conception africaine de Dieu et de la religion qui n’est pas trop saine et qui mérite d’être purifiée. Dans la dynamique d’un spiritualisme parfois trop émotionnel, Dieu se retrouve dans le rôle exclusif de faiseur de miracles et de solutions. Ce qui fait que Dieu n’est pas loin d’être assimilé à un charlatan. Tant que l'homme Africain ne prendra pas conscience que tout ne peut tomber du ciel, et que Dieu n'est pas magicien ou un marabout, tant que l'homme Africain ne sortira pas de sa logique émotionnelle et sentimentaliste de la religion en vue de faire à bon escient usage de sa raison pour un discernement approprié et équilibré, tant que l'homme africain ne  prendra pas conscience que malgré sa toute-puissance Dieu ne peut changer la vie des hommes tant que ceux-ci n'y apportent pas leur contribution, ils continueront à vivre et à se nourrir d'idéologies et ainsi à se faire continuellement arnaquer. La naissance d'une conscience religieuse africaine de la masse, rationnellement et herméneutiquement structurée est la clé de salut » conclut le Père Zagore.

    Selon des sources gouvernementales, les autorités ont décidé de fermer les lieux de culte à la suite de la construction de trop d’églises et de temples chrétiens par habitant, sans cependant calculer la forte fragmentation des villages au Rwanda qui sont peuplés par un petit nombre de personnes. Très souvent, ces villages se trouvent à des kilomètres les uns des autres et, à cause de l’absence d’infrastructures reliant les centres habités, chacun d’entre eux construit sa propre église pour éviter que ses habitants doivent parcourir 20 Km voire plus à pieds pour participer à une liturgie.

    Dernièrement, une église a même été fermée au cours d’un mariage, dénonce le site chrétien World Monitor Watch, les participants ayant été invités à abandonner la cérémonie en cours. Une communauté chrétienne s’est par ailleurs vue interdire de célébrer des liturgies sous le préau d’une école, choisi du fait du manque d’église dans les environs, dans la mesure où ce dernier disposait d’une porte d’entrée en bois et non en métal. (DZ/AP) (Agence Fides 01/08/2018)

  • Ce que le cardinal Sarah pense d'Humane Vitae

    IMPRIMER

    D'Antoine Pasquier sur le site de Famille Chrétienne :

    Humanae vitae : ce qu’en pense le cardinal Sarah

    À l’occasion du cinquantième anniversaire de l’encyclique Humanæ Vitæ, le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, a donné une conférence le 4 août à l’abbaye sainte Anne de Kergonan intitulée « Humanæ Vitæ, voie de sainteté ». Extraits choisis.

    « Paul VI n'a pas pu se taire »

    « Il y a exactement 50 ans le Pape Paul VI a signé sa dernière et plus importante Lettre Encyclique, Humanæ Vitæ . C’était le 25 juillet 1968. Si l’on replace cet enseignement du Bienheureux Paul VI dans son contexte historique, on mesure quel courage, quelle grande foi en Dieu et quelle docilité à l’Esprit-Saint, il a fallu au Pape pour oser un tel acte. Alors que de nombreux théologiens, et parfois même des évêques le poussaient à mettre l’Église à la remorque du monde et des médias, le Pape a rappelé avec force que l’Église ne peut enseigner autre chose que ce qu'elle a reçu du Christ : la vérité révélée, qui est la seule voie de bonheur et de sainteté pour les hommes.

    Ainsi, malgré la tempête qu’a suscité Humanæ Vitæ, nous pouvons voir de nos yeux combien puissamment l’Esprit Saint a assisté et soutenu l’Office Pétrinien : au milieu d’un monde rendu esclave et dominé par les perversions de la révolution sexuelle, abandonné et isolé par beaucoup de cardinaux, évêques et théologiens, Pierre s’est tenu seul et Pierre est resté fort. Non seulement Paul VI a réaffirmé la doctrine historique et apostolique, mais il s’est surtout montré immensément prophétique. Cinquante ans après sa publication, cet enseignement magistériel manifeste non seulement sa vérité immuable, mais il révèle également la clairvoyance avec laquelle le problème fut affronté (…).

    Paul VI n'a pas pu se taire, la grâce du successeur de Pierre lui a donné le courage de parler avec clarté et fermeté. Il n’a pas pu en faire autrement car il en va de la Révélation, du message du Christ. Il n’a pas pu se taire car ce qui est en jeu dans l'encyclique Humanæ Vitæ, c'est, ni plus ni moins, la sainteté des couples chrétiens. »

    Humanæ Vitæ n’est pas une question d’interdit

    « Le refus d’Humanæ Vitæ, la méfiance vis à vis de cet enseignement vient souvent d’une erreur de perspective. On entend souvent dire : "la règle de l’Église est dure", ou "L’Église manque de miséricorde" ou encore "la règle est impossible à observer dans les faits".

    Comme si, Paul VI, en condamnant la contraception, avait arbitrairement décidé du permis et de l’interdit. Il y a là une erreur fondamentale ! Paul VI n’a pas, "un beau jour", décidé d'interdire la contraception, par pur caprice ou volonté d’imposer une opinion personnelle. C’est vraiment, après quatre longues années d’étude, de réflexion, de consultation, de lecture de documents scientifiques de qualité sur la question, après avoir longuement prié et s’être totalement livré à l’Esprit Saint, et mu par le sentiment aigu de sa grave responsabilité de père et de pasteur devant Dieu, devant l’Eglise et devant l’humanité, absolument fidèle à sa foi catholique et docile au magistère pérenne de l’Eglise, que Paul VI a pris la décision d’expliquer les circonstances et les raisons qui l’ont motivé à rappeler l’enseignement ferme de l’Eglise.

    Lire la suite

  • Relire Soljenitsyne pour y retrouver une source de vérité et de courage

    IMPRIMER

    De Laurent Ottavi sur le site "La faute à Rousseau" :

    Littérature & Société • Relire Soljenitsyne pour retrouver une source de vérité et de courage

    Par   

    TRIBUNE - À l'occasion du dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne et du quarantième anniversaire de son discours d'Harvard, Laurent Ottavi revient sur les maux occidentaux que pointait le dissident russe. Il y voit une dimension prophétique. [Figarovox 3.08]. « Ne pas vivre dans le mensonge » où, de fait, nous vivons de tant de manières.  Soljenitsyne peut aider notre monde à le détruire.    

    Ce 3 août 2018 [était] le dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne. Le dissident russe, auteur d'Une journée d'Ivan Denissovitch et de L'Archipel du Goulag, fût une figure controversée, souvent qualifiée de « réactionnaire ». Le ressentiment de l'élite libérale américaine à son égard remonte à un discours retentissant, Le déclin du courage, dont c'est le 40ème anniversaire cette année. Le texte de ce discours prononcé à Harvard a été réédité en 2017 aux éditions des Belles lettres. 

    Il faut le resituer dans son contexte et dans la biographie de son auteur, pour en saisir toute la portée.

    Du Goulag à Harvard

    À la veille de la victoire des Alliés, Alexandre Soljenitsyne écrit dans une correspondance que Staline est un chef de guerre incompétent, qui a affaibli l'Armée rouge par les purges et s'est imprudemment allié à Adolf Hitler. Cette critique le conduit pendant huit années dans l'enfer du Goulag, « où ce fut, écrit-il, mon sort de survivre, tandis que d'autres - peut être plus doués et plus forts que moi - périssaient ». Il révèle l'existence des camps de travaux forcés au monde dans Une journée d'Ivan Denissovitch. Staline, depuis, est mort. Ce texte est publié dans une revue littéraire avec l'autorisation de Nikita Khrouchtchev. Il donne à son auteur une renommée en Russie mais aussi dans le monde.

    Alexandre Soljenitsyne est récompensé du prix Nobel de littérature en 1970. Après d'autres écrits et sa demande de supprimer toute censure sur l'art, il fait paraître en 1973, à Paris, son livre le plus connu, L'Archipel du Goulag. Le dissident est déchu de sa nationalité et exilé. Il vit d'abord à Zurich puis s'installe aux États-Unis. Il y réside depuis deux ans, dans la plus grande discrétion, quand il est invité par l'université d'Harvard à prononcer un discours lors de la séance solennelle de fin d'année, le 8 juin 1978.

    Lire la suite

  • Europe : "quatre-vingt-dizards" contre "soixante-huitards"

    IMPRIMER

    D'Audrey Duperron sur le site "Express Business" :

    Viktor Orbán : "Il faut dégager les élites de 1968"

    Les élections européennes de 2019 seront décisives pour l’avenir de l’Europe, et il est temps de se débarrasser des élites politiques occidentales qui se sont révélées incapables de protéger le Vieux Continent de l’immigration musulmane : c’est, en substance, ce qu’a déclaré le Premier ministre hongrois Viktor Orbán la semaine dernière dans un discours donné à l'occasion d'une visite à une minorité hongroise à Baile Tusnad, en Roumanie.

    Orbán, qui vient d’être réélu au mois d’avril, est devenu la figure de proue des pays de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est qui s’opposent à Bruxelles sur la question de l’immigration.

    Les "quatre-vingt-dizards" contre les "soixante-huitards"

    Il se présente comme le porte-flambeau d’une nouvelle génération de dirigeants est-européens, décrite comme “l’avenir de l’Europe”, les “quatre-vingt-dizards”, animés par le désir de “dégager” les “élites de 1968” qu’il accuse de vouloir imposer un “socialisme européen”. La crise migratoire a révélé l’échec des dirigeants européens, leur “inadaptation”, parce qu’ils ont renié les bases chrétiennes de l’Europe, imposé le “politiquement correct”, et qu’ils ont laissé le Vieux Continent se faire distancer par les Etats-Unis, et bientôt par la Chine, dans le domaine de la recherche. 

    “L’élite européenne a fait faillite, et le symbole de cette faillite est la Commission européenne. C’est une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c’est que les jours de cette Commission sont comptés”, a-t-il notamment déclaré. “La génération anticommuniste, chrétiennement engagée, de sensibilité nationale arrive maintenant dans la politique européenne”, a-t-il promis.

    Une Europe qui a "fait faillite"

    Orban n’a pas été avare de critiques à l’encontre de Bruxelles, qu’il accuse de “prendre parti pour les libéraux” et “d’agir contre l’Europe centrale”. Cette Europe "a fait faillite", parce qu’elle a privilégié l’ouverture, plutôt que ses racines chrétiennes : “Dans l’Europe de la société ouverte d’aujourd’hui, il n’y a plus de frontières, les Européens sont interchangeables avec les immigrés, la famille est devenue un cadre de cohabitation variable selon les goûts, la nation, la conscience nationale, le sentiment d’appartenance à une nation sont considérés sous clef négative et comme devant être dépassés, et l’Etat ne garantit plus la sécurité en Europe”. Et de conclure : “La démocratie libérale s’est donc transmuée pour devenir une ‘non-démocratie libérale’. Cela veut dire qu’en Occident il y a le libéralisme, mais pas la démocratie.”

    Sa solution, c’est de se mobiliser lors des élections européennes pour instaurer la “démocratie chrétienne illibérale”, qui prône les valeurs de la culture chrétienne, le modèle de famille traditionnel et s’oppose au multiculturalisme et à la migration.

    Une politique "articulée" vis-à-vis de la Russie

    Orban qualifie la politique européenne à l’égard de la Russie de “primitive”, parce que l’UE ne manque pas une occasion d’infliger des sanctions à la Russie, et affirme qu’elle se sent menacée par ce pays dans son ensemble.

    Mais selon le Premier ministre hongrois, seuls les pays ayant une frontière commune avec la Russie - les pays baltes et la Pologne - sont réellement menacés, et l’Europe devrait donc bâtir une politique plus pragmatique à l’égard de la Russie, une politique “articulée”, dans ses propres mots. Cette politique assurerait une sécurité renforcée pour les pays vulnérables, tout en favorisant une ouverture commerciale plus grande à l’égard de la Fédération russe pour les autres Etats membres, à même de développer des coopérations économiques avec ce pays.

  • L’Europe doit apprendre à cultiver ses racines chrétiennes, autrement elle continuera à craindre le radicalisme

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    L’archevêque de Sarajevo invite l’Europe à redécouvrir ses racines chrétiennes

    Pour le cardinal Vinko Puljic, afin de lutter contre le radicalisme islamique, les chrétiens européens doivent d’abord redécouvrir leur propre identité.

    «L’Europe doit redécouvrir ses propres racines, sa propre identité chrétienne. Seulement comme ça, elle ne devra pas craindre le radicalisme islamique.» Le cardinal Puljic s’est exprimé en ces termes en soutien à une campagne lancée par l’antenne italienne de l’AED, l’Aide à l’Église en Détresse, sur le thème «Il n’y a pas d’Europe sans le Christ», en soutien des étudiants du séminaire Redemptoris Mater de Vinnitsa, en Ukraine, et de l’agrandissement du centre pour les jeunes saint Jean-Paul II de Sarajevo.

    Près de 10 000 catholiques émigrent chaque année de la Bosnie et Herzégovine

    Le cardinal Puljic a expliqué à l’AED la situation difficile de ce pays balkanique, d’où émigrant chaque année près de 10 000 catholiques. «C’est depuis la fin de la guerre que notre petite communauté continue à diminuer d’année en année, à cause de l’absence d’égalité que soit au niveau politique ou au niveau juridique. Certains ne trouvent pas de travail, d’autres en revanche ont un emploi mais ne réussissent plus à vivre dans un pays dans lequel ils ne jouissent pas des mêmes droits que les autres citoyens».

    La discrimination des catholiques

    Les catholiques sont en effet discriminés dans chacune des entités instituées par les accords de Dayton en 1995 : au sein de la Fédération croato-musulmane, parce qu’ils ne sont pas musulmans, et dans la République serbe de Bosnie-Herzégovine, parce qu’ils sont majoritairement d’origine croate. Le cardinal dénonce les responsabilités de la communauté internationale, «qui ne nous a pas offert à nous, les catholiques, la même aide qu’aux autres groupes».

    L’engagement de l’Église locale pour la promotion de la tolérance

    L’Église locale cherche à favoriser un climat de tolérance à travers différentes initiatives, spécialement adressées aux jeunes dans le Centre Saint Jean-Paul II, qui accueille aussi des jeunes d’autres religions. «Mais ne nous pouvons pas tout faire seuls, car nous sommes une petite réalité», remarque l’archevêque de Sarajevo, qui s’inquiète aussi de la diffusion de l’islamisme radical.

    La menace de l’islamisme en Bosnie-Herzégovine

    «Il y a beaucoup d’investissements de la part des pays arabes qui construisent des mosquées et même des villages entiers pour y faire vivre ceux qui viennent ici depuis leurs nations. Avec les musulmans slaves nous avons de bons rapports, mais avec les islamistes radicalisés provenant du monde arabe, il est difficile de dialoguer. Surtout parce que, spécialement au niveau politique, ils ignorent notre présence.»

    Ce pays est une porte d’entrée vers l’Europe pour l’islam radical. «Malheureusement, l’Europe ne connaît pas bien l’islam et ne comprend pas ce que cela signifie de vivre côte-à-côte avec le radicalisme islamique». Pour contrer ce phénomène, le cardinal estime qu’il faut partir de la redécouverte des racines chrétiennes. «Aujourd’hui, l’attention n’est portée qu’au matérialisme et non pas à la dimension spirituelle de l’homme. L’Europe doit apprendre à cultiver ses racines chrétiennes, autrement elle continuera à craindre le radicalisme.»

  • Vingt-cinq ans après sa publication : lire ou relire Veritatis Splendor, une encyclique très actuelle

    IMPRIMER

    Du frère Clément-Marie sur Blog Domini, Blog officiel de la Famille Missionnaire de Notre-Dame :

    Il y a 25 ans, Veritatis Splendor…

    Il y a 25 ans, Veritatis Splendor : une encyclique à redécouvrir

    Le 6 août 1993, Jean-Paul II publiait l’encyclique Veritatis Splendor, adressée d’abord aux évêques, portant sur l’enseignement moral de l’Église. Ce texte prophétique, auquel avait collaboré de près le Cardinal Joseph Ratzinger, est aujourd’hui à redécouvrir…

    C’est en la fête de la Transfiguration, vingt-cinq ans après l’encyclique Humanae Vitae, du pape Paul VI, que Jean-Paul II a signé l’encyclique Veritatis Splendor. Adressée d’abord aux évêques, elle porte « sur quelques questions fondamentales de l’enseignement moral de l’Église ». Débutant par une admirable méditation de l’évangile du jeune homme riche, Jean-Paul II approfondit la réponse de Jésus à la question morale : « Que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Si le pape Jean-Paul II a estimé nécessaire cette encyclique, c’est, ainsi qu’il l’écrit lui-même, en raison de « la discordance entre la réponse traditionnelle de l’Église et certaines positions théologiques, répandues même dans des séminaires et des facultés de théologie, sur des questions de première importance pour l’Eglise et pour la vie de foi des chrétiens… »[1]

    La théologie morale d’aujourd’hui en question…

    Par ce texte, le pape a voulu s’opposer, au nom même de l’évangile, à une certaine théologie morale déployée ces dernières décennies, et qui n’a eu de cesse de nier le péché ou, pour le moins, son existence concrète – cette tendance s’est manifestée dans les réactions de membres de l’Église contre l’encyclique Humanae Vitae, et demeure aujourd’hui très prégnante.

    Pour beaucoup, en effet, on ne peut jamais – ou presque – déclarer qu’un acte concret est un péché, parce que nous ne pouvons pas juger les intentions de son auteur, ou encore parce qu’il peut exister bien des circonstances atténuantes qui diminuent ou suppriment la responsabilité de l’auteur de l’acte. Le cardinal Joseph Ratzinger le remarquait : « De nos jours, la discussion morale consiste, pour une grande part, à libérer les hommes de la faute, en la faisant dépendre de conditions qui ne sont jamais réunies. Le mot caustique de Pascal nous vient à l’esprit : « Ecce patres, qui tollunt peccata mundi ! » (« Voici les pères qui enlèvent les péchés du monde ! »). D’après ces « moralistes », il n’y a tout simplement plus aucune faute. »[2]

    Lire la suite

  • Ecologie et pacifisme : la doctrine des nouveaux péchés capitaux

    IMPRIMER

    Lu sur le site « diakonos.be :

    « Le pape modifie le catéchisme pour interdire la peine de mort:

    La formulation actuelle du CEC 2267 précisait en effet que : "L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains."

    Le Pape François vient de demander une révision de cette formulation sur la peine de mort, de manière à affirmer que «quelle que puisse être la gravité de la faute commise, la peine de mort est inadmissible, car elle attente à l’inviolabilité et à la dignité de la personne».

    L′Eglise s′engage ainsi ″de façon déterminée″ à abolir la peine de mort ″partout dans le monde″. Même après avoir commis des crimes très graves″, explique le rescrit, ″la personne ne perd pas sa dignité″.

    Source: press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblico/2018/08/02/0556/01210.html#letterafra ...

    Par ailleurs, dans la nova bussola quotidiana, Stefano Fontana note que "deux  requêtes récentes du Cardinal Coccopalmerio, Préfet émérite du Conseil Pontifical pour les Textes Législatifs, méritent de ne pas être négligées parce qu'elles expriment bien le nouveau climat qu'on respire dans l'Église sur la question environnementale, ou écologique.

    Le cardinal a souhaité deux choses: tout d'abord que dans le Code de Droit Canonique, le comportement anti-écologique soit rendu explicite et condamné et qu'en revanche une attitude de respect mais aussi de prévention pour protéger l'environnement soit établie comme une nouvelle obligation légale. La seconde est que puisse être établi un service de notation environnemental des entreprises qui tienne compte de la Doctrine sociale de l'Église.

    Puisse Dieu ne pas vouloir que ces requêtes trouvent un quelconque accueil. Il serait ridicule de punir un curé en vertu du droit canon parce qu'il n'a pas collaboré à la conversion des énergies non renouvelables en énergies renouvelables en continuant à conduire une voiture diesel, ou parce que le presbytère n'a pas encore été équipé de panneaux solaires.

    En plus d'être ridicules, les deux requêtes pourraient facilement être accusées de servir des intérêts partisans: ceux des entreprises impliquées dans le commerce des énergies renouvelables, et ceux des sociétés de "notation écologique catholique".

    Des deux propositions du cardinal, la plus intéressante du point de vue de la Doctrine sociale de l'Église est la seconde. Pour évaluer une entreprise du point de vue du néo-environnementalisme catholique, il faut des critères et le cardinal ne doute pas que ces critères doivent être ceux de la Doctrine sociale de l'Église. Mais sommes-nous sûrs que les critères de la Doctrine sociale de l'Église - du moins tels que nous les avons connus jusqu'à présent - approuveraient l'évaluation du néo-environnementalisme catholique ?

    Depuis que les "bilans sociaux" sont en vogue et que l'on parle beaucoup de "responsabilité sociale des entreprises", on assiste à une forte augmentation de l'attention portée par les entreprises à la protection de l'environnement, dont les éléments sont montrés en tête de leurs bilans sociaux comme preuve de la responsabilité sociale de l'entreprise. En revanche, jamais les bilans sociaux des entreprises n'accordent une place aux aides à la famille, aux investissements pour une culture de la vie, aux initiatives pour encourager la maternité des femmes salariées de l'entreprise elle-même, ou à des formes de collaboration avec ceux qui, dans la région, travaillent en première ligne sut ces frontières. Ceci pour une simple raison: l'environnementalisme est à la mode, la défense de la vie humaine dès le moment de la conception ne l'est pas. Par conséquent, la responsabilité sociale des entreprises est fortement conditionnée par ce que le climat culturel et social environnant considère comme digne de cette responsabilité: utiliser du papier recyclé oui, faire une contribution au centre local d'aide à la vie, non…." (traduction de notre consoeur du site « Benoît et moi » ) Lire la suite ici

    Commentaire lu sur le « Salon beige » :

    « En 2004, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, écrivait dans un memorandum destiné aux évêques américains :

    "Les catholiques peuvent légitimement avoir des opinions différentes sur la guerre ou la peine de mort, mais en aucun cas sur l’avortement et l’euthanasie".

    La question de la peine de mort n'est pas un principe non négociable mais une question prudentielle laissée à l'appréciation du laïcat. Faut-il en conclure que la nouvelle rédaction du catéchisme de l'Eglise catholique empiète sur l'action légitime du temporel ?

    Dans l'entourage du pape François, beaucoup aimeraient aussi changer d'autres paragraphes du catéchisme de l'Eglise catholique et il est quand même étonnant de les voir continuer à agir, malgré des scandales, en toute impunité. En 1986 (déjà !), le cardinal Ratzinger prévenait qu'un nombre toujours croissant de gens, même à l'intérieur de l'Eglise, exercent une très forte pression sur elle pour l'amener à légitimer les actes homosexuels. Vers une prochaine modification du catéchisme ? Ce qui était juste hier peut-il devenir mauvais aujourd'hui ? »

    En matière de vérités à croire, le vieil Héraclite (VIe siècle avant notre ère) disait "Panta rhei" et, plus près de nous, Pascal: "Vérité en deça des Pyrénées, erreur au delà", mais la Lettre aux Hébreux (attribuée  à saint Paul): "Christus heri, hodie et in sacula". Entre le relatif et l'absolu, où passe la frontière ?

    JPSC

  • En Belgique, l'euthanasie est comme sacralisée

    IMPRIMER

    Du site "Euthanasie STOP" :

    En Belgique, aujourd'hui, l'euthanasie est "sacrée"

    Willem Lemmens
    Professor of Modern Philosophy and Ethics at the U

    Willem Lemmens est professeur de philosophie et d'éthique à l'université d'Anvers en Belgique. Il est intervenu lors d'un symposium organisé à Oxford au Royaume Uni au cours, une demi-journée était consacrée aux questions d'éthique autour de la fin de vie et de l'euthanasie.

    En Belgique et aux Pays-Bas où l'euthanasie pour « souffrance psychique » a commencé d'être autorisée , la question s'avère d'une acuité particulière : « En l'espace de quelques années, les demandes d'euthanasie en psychiatrie sont devenues de plus en plus acceptable et habituelle », explique le philosophe, et ce, bien que tous les médecins y compris ceux favorables à l'euthanasie, considèrent que la loi a été uniquement mise en place pour soulager les souffrances somatiques des malades en phase terminale.

    Pour le philosophe, le changement culturel est profond parce que l'euthanasie est devenue une option pour des patients qui souffrent de tendances suicidaires et les psychiatres subissent souvent des pressions pour « garantir » l'euthanasie, parfois même de la part de la famille.

    Des cas inquiétants ont été relatés : des familles ont raconté qu'un être cher qui souffrait de désordre mental avait été euthanasié sans le consentement de la famille et contre l'avis de certains médecins. Une part des préoccupations provient du fait que les patients suivis en psychiatrie cherchent eux-mêmes des praticiens complaisants et beaucoup de psychiatres s'alarment parce qu'« ils ont de la sorte perdu certains de leurs patients les plus vulnérables ».

    « Typiquement », poursuit l'intervenant, « la loi sur l'euthanasie de 2002 est vue comme une loi qui veut briser le tabou de la 'mort volontaire'. Cependant, la pratique créée par cette loi a engendré de nouveaux tabous : les psychiatres qui s'opposent à l'application trop large et indulgente de la loi sont méprisés, accusés d'être inhumain, de manquer d'empathie vis à vis des souffrances insupportables ». Il constate que « le climat moral a complètement changé » et l'euthanasie est considérée par certains comme « un droit fondamental et la mort comme une solution thérapeutique ». De cette façon, « l'euthanasie est, pour ainsi dire, sacralisée et toute critique est rejetée comme étant inhumaine et dès alors immorale ». Il y a aussi une méfiance croissante et une culture de l' 'omerta' entre les psychanalystes, certains préférant ne pas parler ouvertement de leurs craintes. Ainsi, « une minorité farouchement en faveur de l'euthanasie de leurs patients reçoivent une large attention dans les médias et sont souvent présentés comme des pionniers et de vrais humanistes ».

    Pour le Prof. Willem Lemmens, il faudrait que les congrès professionnels et les associations de psychiatres encouragent ouvertement l'ouverture d'une discussion et d'un débat, plutôt que de faire taire les voix critiques comme c'est souvent le cas. Il réclame « une prise en charge attentive de la souffrance psychique, en renonçant à faire de l'euthanasie une option thérapeutique, car celle-ci signifie en fait la fin de toute thérapie ».