Antony Burckhardt répond aux questions soulevées par la diffusion d'une émission ("Tout ça ne nous rendra pas le Congo") que Safia Kessas a consacrée aux jeunes organisateurs de la Marche pour la Vie :
''Le temps des cerises" est sorti il y a une semaine, reflète-t-il fidèlement vos actions ou relève-t-il de la désinformation ?
Comme vous le savez, un sujet journalistique (reportage, documentaire, JT) n'est jamais un miroir de la réalité. Quel que soit son parti pris il est toujours et avant tout une construction. Pour réaliser ce sujet Madame Kessas et son équipe ont dû élaborer un scénario. En fonction de celui-ci ils ont ensuite procédé à des coupes. Ce qui était inévitable dans la mesure où ce documentaire dure 20 minutes tandis que sa réalisation s'est étendue sur un an ! Comme vous j'ai découvert le scénario en question quelques jours avant la diffusion, sur le site de la Rtbf : nous sommes des croisés qui militons contre tous les vices que compte la société belge, et je suis une illustration vivante du péché d'orgueil. A partir de ce moment l'affaire est pliée : tout ce qui accrédite ce scénario sera diffusé à l'écran, le reste ira aux oubliettes...
Avez-vous des exemples concrets qui révèlent le parti-pris de la Rtbf ?
Ils sont nombreux, mais je vais me limiter à trois. Commençons par la première séquence ou nous sommes filmés distribuant des tracts rue Neuve à Bruxelles. Comme vous avez pu le constater j'essuie plusieurs refus consécutifs. Bien sûr, Mme Kessas et son équipe n'ont pas inventé ces images... Mais en ne diffusant que celles-ci ils laissent croire que nos campagnes de rue ne reçoivent qu'indifférence ou hostilité. Pourtant, en six mois, c'est près de 15 000 tracts couleurs qui ont été distribué et des centaines de dialogues engagés ! Deuxième exemple : Safia Kessas a totalement zappé les visites que nous avons effectuées auprès du grand rabbin de Bruxelles et auprès de l'imam de la mosquée du cinquantenaire. A-t-elle jugé ces images indignes des ultras que nous sommes ? Enfin, que penser de la conclusion du documentaire qui met en scène un monsieur tenir un discours imbuvable pour le spectateur belge ? J'ai constaté que c'est la troisième fois que cette personne apparaît dans les reportages des chaînes francophones.. Est-ce vraiment un hasard ?