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Actualité - Page 215

  • Ce que le cardinal de Lubac penserait du synode sur la synodalité

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    De Robert P. Imbelli sur First Things :

    CE QU'HENRI DE LUBAC PENSERAIT DU SYNODE SUR LA SYNODALITÉ

    28 juillet 2023

    Henri de Lubac, S.J., l'un des plus grands théologiens catholiques du vingtième siècle, a été l'une des figures de proue du mouvement de ressourcement qui a préparé le terrain pour Vatican II. En effet, nombre de ses écrits ont influencé les termes mêmes employés par le Concile, en particulier dans les constitutions sur l'Église (Lumen Gentium) et sur la révélation (Dei Verbum). Au cours de son long ministère théologique, qui s'étend du début des années 1930 au début des années 1980, il a non seulement insisté sur le lien intime entre théologie et spiritualité, mais il a également témoigné de l'inséparabilité de la dogmatique et de la pastorale en s'opposant courageusement au nazisme et à l'antisémitisme. Son dernier grand ouvrage théologique, achevé malgré des forces physiques déclinantes, fut le volume de près de mille pages intitulé 'La postérité spirituelle de Joachim de Flore'. Malheureusement, cet ouvrage n'est pas encore disponible en anglais. Mais ses réflexions sont très utiles aujourd'hui, alors que nous examinons le Synode sur la synodalité en cours dans l'Église et l'Instrumentum Laboris (document de travail) qui vient d'être publié. 

    De Lubac avait traité pour la première fois le mystique du douzième siècle dans le troisième volume de son Exégèse Médiévale. Il s'est concentré sur l'approche distinctive de Joachim à l'égard de l'Écriture, en particulier sur son point de vue selon lequel il y aurait un "troisième âge" de l'Esprit qui remplacerait les âges du Père et du Fils (représentés respectivement par l'Ancien et le Nouveau Testament). Selon la lecture de de Lubac, l'idée maîtresse de la vision prophétique de Joachim était de remettre en question la finalité salvatrice de Jésus-Christ. Dans le "troisième âge" de Joachim, l'"Esprit" se sépare en effet du Christ et alimente des mouvements pseudo-mystiques et utopiques. En effet, sans le référent et la mesure christologiques objectifs, l'appel à l'Esprit devient facilement la proie d'idéologies et de fantasmes subjectifs.

    Déjà ici, de Lubac entrevoyait la longue et troublante "vie après la mort" du Joachimisme, y compris ses propensions schismatiques. Il commença à explorer la variété des mouvements, à la fois séculiers et quasi-religieux, qui, tout comme Joachim, envisageaient l'arc du progrès se courbant vers un accomplissement du "troisième âge", que ce soit sous des formes hégéliennes, marxistes ou nietzschéennes. Dans tous ces mouvements, Jésus-Christ était considéré au mieux comme un avant-dernier mot, et l'Église comme la relique d'une époque non éclairée.

    Si le P. de Lubac s'est attelé à la tâche colossale de rédiger son livre sur la postérité de Joachim, c'est parce qu'il a perçu que la période qui a suivi le Concile a été marquée dans de nombreux milieux, en France et ailleurs, par une recrudescence des sensibilités et des projets joachimites. Ces tendances joachimites tracent un chemin au-delà de l'esprit de clocher de l'"Église institutionnelle", vers la célébration d'une humanité universelle, libérée des contraintes de la loi et de l'ordre hiérarchique.

    Dans ses émouvantes mémoires, Au service de l'Église, de Lubac commente les "circonstances qui ont motivé ses écrits". Il précise que son livre sur la postérité de Joachim n'était pas animé par des intérêts purement académiques, mais par son sens d'un danger présent : le danger de trahir l'Évangile en transformant la recherche du royaume de Dieu en une recherche d'utopies sociales séculières.

    Il écrivit un millier de pages avant que sa santé défaillante ne l'empêche d'apporter à son ouvrage la conclusion doctrinale qu'il avait prévue à l'origine. Mais il s'est rendu compte qu'il avait déjà proposé une conclusion dans son livre précédent, Méditation sur l'Église. Il renvoie le lecteur au chapitre 6 de cet ouvrage, intitulé "Le sacrement de Jésus-Christ".

    Le début du chapitre est célèbre : "L'Église est un mystère", mots qui, dix ans plus tard, formeront le titre du premier chapitre de la Constitution sur l'Église de Vatican II, Lumen Gentium. De Lubac précise immédiatement le contenu de ce mystère : "l'Église sur terre est le sacrement de Jésus-Christ". Là encore, Lumen Gentium suit l'exemple de De Lubac, en déclarant dans son tout premier paragraphe que "l'Église est dans le Christ comme un sacrement de Jésus-Christ" : "L'Église est dans le Christ comme un sacrement ou un signe et un instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de toute l'humanité." 

    Cette perspective christologique et sacramentelle oriente la vision et la proclamation ecclésiales de Vatican II. L'Instrumentum laboris récemment publié pour le Synode en cours sur la synodalité cite à deux reprises ces mots de Lumen Gentium. Il est toutefois révélateur qu'il omette à chaque fois les mots "dans le Christ", qui sont d'une importance capitale. Cette omission ne peut guère être attribuée à la précipitation ou à la négligence, et soulève des préoccupations légitimes quant à la déficience christologique du document.

    En insistant sur le fait que le mystère de l'Église est le sacrement de Jésus-Christ (une approche reprise et sanctionnée par le Concile), de Lubac tire des conséquences doctrinales et pastorales cruciales. Il écrit : "Le but de l'Église est de nous montrer le Christ, de nous conduire à lui, de nous communiquer sa grâce. En somme, elle n'existe que pour nous mettre en relation avec le Christ".

    Ainsi, tout stratagème visant à remplacer le règne actuel du Christ par un futur règne nébuleux de l'Esprit revient à introduire des "séparations mortelles" dans la vie de l'Église. "Ainsi, nous n'attendons nullement l'âge de l'Esprit, car il coïncide exactement avec l'âge du Christ". 

    En m'inspirant de ce chapitre de Méditation sur l'Église (un livre souvent vanté par le pape François), j'ai une modeste proposition inspirée de Lubac pour le Synode. Un exercice spirituel salutaire pour les groupes, réunis chaque jour pour partager leurs " conversations dans l'Esprit ", serait de méditer le dernier paragraphe décisif de la première partie de Gaudium et Spes. Cela fournirait aux participants une anamnèse vivante de l'Esprit qu'ils invoquent et qu'ils cherchent à servir fidèlement. 

    Voici la magnifique profession de foi dogmatique christologique de Gaudium et Spes :

    Le Verbe de Dieu, par qui tout a été fait, s'est lui-même fait chair pour que, en tant qu'homme parfait, il puisse sauver tous les hommes et toutes les femmes et récapituler toutes choses en lui-même. Le Seigneur est le but de l'histoire humaine, le point central des aspirations de l'histoire et de la civilisation, le centre de la race humaine, la joie de tous les cœurs et la réponse à toutes leurs aspirations. C'est lui que le Père a ressuscité d'entre les morts, qu'il a élevé dans les hauteurs et qu'il a placé à sa droite, le faisant juge des vivants et des morts. Animés et unis dans son Esprit, nous marchons vers la fin de l'histoire humaine, qui correspond pleinement au conseil de l'amour de Dieu : "rétablir toutes choses dans le Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre" (Eph. 11,10).

    Pas la moindre trace de la postérité de Joachim !

    Le père Robert P. Imbelli est l'auteur du recueil Christ Brings All Newness (Le Christ apporte toute nouveauté), à paraître prochainement.

  • Trois nouveautés au programme du voyage du pape à Marseille (22-23 septembre)

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Les trois nouveautés du programme du voyage du pape François, les 22 et 23 septembre à Marseille

    Le pape François sera à Marseille les 22 et 23 septembre prochains

    Le Vatican a confirmé une visite du pape dans la cité phocéenne plus longue que prévu avec une arrivée le vendredi 22 septembre et un départ en fin d'après-midi le samedi. Une rencontre officielle avec Emmanuel Macron a été ajoutée à l'agenda.

    L'information était connue mais elle est confirmée officiellement par le Vatican : le pape François, 86 ans, arrivera à Marseille le vendredi 22 septembre dans l'après-midi et non le samedi 23 matin comme initialement prévu. Il quittera la cité Phocéenne le samedi soir, comme programmé, à 19h15.

    Le niveau de protocole demeure inchangé : ce n'est pas une visite d'État du pape en France mais c'est toutefois le président de la République Emmanuel Macron qui l'accueillera à 16h15 à sa descente d'avion.

    L'objet principal de la visite de François à Marseille est un colloque international, dénommé «Rencontres Méditerranéennes» qui regroupe des évêques et des personnalités de tout le bassin méditerranéen visant à créer des liens entre les rives de cette mer pour résoudre une série de questions, dont celle de l'immigration que le pape encourage. Cette rencontre se déroulera le samedi à 10h00, dans le palais du Pharo de Marseille.

    Une rencontre formelle avec Emmanuel Macron

    Trois nouveautés en revanche apparaissent dans le programme officiel publié par le Vatican le 29 juillet qui ne figuraient dans les projets précédents et qui explique cette extension de l'emploi du temps du pape.

    La première nouveauté est que le Président qui devait simplement accueillir le pape à l'aéroport le samedi matin, non seulement le recevra le vendredi à son arrivée mais restera à Marseille pour une rencontre formelle, entre le pape et lui, avec photo officielle, échange de cadeaux et entretien.

    Ce n'était pas prévu dans la première version du programme puisque cette visite papale – selon la volonté de François plusieurs fois exprimée – ne se veut pas une visite en France mais l'Élysée a fait pression pour que ce rendez-vous avec Emmanuel Macron ait lieu ainsi que son accompagnement médiatique.

    La seconde nouveauté est une rencontre privée de François avec des personnes en situation de précarité économique, à l'archevêché, en début de journée, samedi.

    La troisième nouveauté est une prière mariale à Notre-Dame-de-la-Garde. Elle était prévue mais elle sera réservée au clergé diocésain, c'est-à-dire aux prêtres, religieux et religieuses, de Marseille. Elle interviendra samedi après-midi, à 17h15, après l'arrivée à l'aéroport. Le pape prononcera alors une courte allocution comme il aime le faire à chaque voyage lors de rencontres avec le clergé.

    Une messe finale au Stade Vélodrome

    Le moment de recueillement avec les chefs religieux des autres religions devant le mémorial dédié aux marins et aux migrants perdus en mer, est maintenu. Mais il se déroulera le vendredi à 18h00 et non plus le samedi matin. Tout comme la messe finale au Stade Vélodrome, le samedi 23 septembre à 16h15, présidée par François.

    C'est le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille qui a réussi à persuader François d'accepter de dire une messe. Ce qui n'était pas prévu dans la première version du programme : François ne voulait arriver que le samedi matin pour le seul colloque «Rencontres Méditerranéennes» un thème social et politique qui lui est cher, et entendait repartir à Rome en début d'après-midi samedi.

    Si tout se déroule comme prévu, ce sera la seconde fois que François foulera le sol de France depuis son élection il y a dix ans en 2013. Il avait visité les communautés européennes à Strasbourg, le 25 novembre 2014, en aller et retour de Rome sur la seule matinée. Comme à Marseille, il avait refusé l'invitation que la France lui avait adressée pour une visite officielle du pays.

    Avec l'Allemagne, l'Espagne, la France, trois pays européens pourtant de haute tradition catholique, ne méritent pas, selon le pape François, une visite d'État.

  • Le synode sera déterminant dans le choix du prochain pape

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    Du site "Riposte catholique" :

    Le prochain pape se positionnera en fonction du synode

    29 juillet 2023

    Professeur au département de théologie et sciences religieuses à l’université Villanova de Philadelphie, Massimo Faggioli a été interrogé dans Le Point suite à la nomination de vingt et un nouveaux cardinaux, dont dix-huit futurs électeurs. Extraits :

  • JMJ : "un germe du monde de demain"?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via le blog Il Sismografo :

    Aux JMJ, le pape François attend «un germe du monde de demain» / JMJ de Lisbonne: au-devant de François, 41000 Français «fervents et à contre-courant»

    (Jean-Marie Guénois, Le Figaro) Un million de jeunes du monde entier sont déjà arrivés au Portugal pour la 37e édition de ce rassemblement hors norme. Le pape y est attendu mercredi. -- C’est l’événement catholique de l’été. Les 37es Journées mondiales de la jeunesse, à Lisbonne, au Portugal, sont lancées et se termineront le dimanche 6 août. Pas moins de 1 million de jeunes - dont 41.000 Français, troisième délégation représentée, après l’Italie et l’Espagne - sont déjà arrivés dans les différents diocèses du Portugal, où ils sont accueillis par des familles et des paroisses. À partir de mardi, ils convergeront vers Lisbonne pour une ouverture officielle mercredi, et un premier accueil du pape François jeudi.

    Le chef de l’Église catholique commencera son périple le 2 août par une visite officielle au Portugal. Il se rendra aussi au sanctuaire marial de Fatima dans la matinée du samedi 5 août. Dans la soirée, il présidera la grande veillée conclusive du rassemblement au Parque Tejo, un parc naturel de 90 hectares situé sur la côte est de Lisbonne, bordé par le fleuve Tage, où aura également lieu la grande messe de conclusion des JMJ dimanche matin.

    Pour François, 86 ans, qui avait donné rendez-vous à Lisbonne aux jeunes du monde entier, lors des précédentes JMJ, au Panama, en 2019, ce voyage est un nouveau test de santé. Il a été opéré en juin dernier d’une hernie abdominale dont il semble se remettre sans difficulté apparente. Dans le cortège papal, il sera accompagné d’un médecin et d’un infirmier ainsi que d’une ambulance, un dispositif ordinaire pour ses déplacements. «Aucune mesure sanitaire spéciale» ne serait prévue, a assuré, ce jeudi, Matteo Bruni, porte-parole du Saint-Siège.

    Le même jour, dans un message vidéo, le pape a donné le ton de ces JMJ: «L’Église n’est pas un club pour le troisième âge, pas plus qu’un club de jeunes. Si elle devient un club de personnes âgées, elle mourra, a-t-il insisté. Si l’on vit avec des jeunes, on devient jeune.»

    Dans l’esprit de ses prochaines rencontres à Lisbonne, François a exhorté les jeunes à «se mettre en chemin pour aider les autres», à l’image de la Vierge: «Marie, dès qu’elle sait qu’elle va être la mère de Dieu, ne reste pas là à se faire un selfie ou à se vanter! La première chose qu’elle fait, c’est de s’élancer, en toute hâte, pour servir et pour aider.»

    «Diapason de la joie»

    Dans son message, le pape a aussi confié que son rêve était de trouver à Lisbonne, capitale mondiale de la jeunesse, «un germe du monde de demain», où «l’amour est au centre». Car, a-t-il plaidé, «nous sommes en guerre, et nous avons tous besoin d’autre chose. D’un monde qui ne craint pas de témoigner de l’Évangile.» Le tout, «au diapason de la joie», s’est-il enthousiasmé avant d’ajouter: «si nous, chrétiens, n’avons pas de joie, nous ne sommes pas crédibles et personne ne nous croit».

    François visite le Portugal pour la deuxième fois, après un voyage consacré à Fatima, le 13 mai 2017, qui marquait le centenaire des apparitions mariales, reconnues par l’Église. Benoît XVI s’y était également rendu en 2010. Quant à Jean-Paul II, très attaché à la Vierge de Fatima, dont il estimait qu’elle l’avait sauvé lors de l’attentat du 13 mai 1981, il s’est rendu à trois reprises dans ce pays toujours très marqué par le catholicisme. (Le Figaro) 

    JMJ de Lisbonne: au-devant de François, 41000 Français «fervents et à contre-courant»
     
    (Jean-Marie Guénois, Le Figaro) RÉCIT - Loin d’un impératif catégorique d’obéissance à une règle, de nombreux jeunes, très conscients d’être une minorité, témoigne d’un besoin spirituel profond et d’une personnelle avec le Christ.

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  • "Tout est perdu pour eux" - Une crise humanitaire majeure pour les Arméniens

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    Lu sur The Pillar :

    "Tout est perdu pour eux" - Une crise humanitaire pour les Arméniens

    28 juillet 2023

    Si vous êtes américain (ou européen), vous ne savez peut-être pas grand-chose d'un conflit qui dure depuis des décennies entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux petits pays situés dans la région du Caucase, là où l'Europe et l'Asie se rencontrent. 

    L'Azerbaïdjan est un pays majoritairement musulman d'environ 10 millions d'habitants. Il est trois fois plus grand que l'Arménie, majoritairement chrétienne, qui compte moins de trois millions d'habitants. 

    Depuis les dernières années de la guerre froide, les deux pays sont engagés dans le conflit le plus durable de l'Eurasie post-soviétique, impliquant leurs propres armées, celles de la Turquie et d'autres puissances régionales. 

    Depuis 1998, des combats éclatent périodiquement au sujet du territoire contesté du Haut-Karabakh, situé en Azerbaïdjan mais peuplé d'Arméniens. La région abrite l'État sécessionniste connu sous le nom de République d'Artsakh, qui est étroitement lié à l'Arménie.

    Une recrudescence de la violence a commencé en 2020 avec l'incursion de l'Azerbaïdjan contre les traités négociés. Le conflit qui s'en est suivi, au cours duquel les deux parties ont utilisé des munitions flottantes (également connues sous le nom de "drones kamikazes"), est considéré comme le début d'une nouvelle ère de guerre dominée par des machines autonomes mortelles - comme on le voit aujourd'hui en Ukraine.

    Des centaines de soldats ont été tués lors des derniers affrontements majeurs à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan en septembre 2022, qui se sont terminés par un cessez-le-feu précaire. 

    Mais peu après ce cessez-le-feu, de prétendus militants écologistes ont bloqué le corridor de Lachin, la seule route reliant l'Arménie au Haut-Karabakh. Les groupes de défense des droits de l'homme ont déclaré que le blocus créait une crise humanitaire dans la région contestée, laissant 120 000 Arméniens de souche vivre en état de siège, sans électricité, avec des denrées alimentaires et des médicaments de plus en plus rares. 

    Le pape François se préoccupe depuis des années de la crise dans la région et a envoyé ce mois-ci le cardinal Pietro Parolin pour une mission diplomatique de paix dans la région.

    Historiquement, l'Arménie a de profondes racines chrétiennes - en 301, le Royaume d'Arménie a été le premier pays à devenir une nation officiellement chrétienne. 

    Si l'Arménie reste un pays majoritairement chrétien, la majorité des Arméniens de souche sont orthodoxes. Mais en Arménie, et un peu partout dans le monde, il y a aussi quelques centaines de milliers de membres de l'Église catholique arménienne, une Église catholique orientale sui iuris en pleine communion avec Rome.

    Mgr Mikaël Mouradian est l'évêque diocésain des Arméniens catholiques des États-Unis et du Canada. Il s'est entretenu cette semaine avec The Pillar au sujet de la crise humanitaire au Haut-Karabakh, derrière le blocus du corridor de Lachin. 

    L'évêque Mouradian a déclaré à The Pillar qu'il pensait que la crise actuelle s'inscrivait dans la continuité du génocide des Arméniens qui a eu lieu il y a 100 ans et qui a fait 1,5 million de victimes. Il a ajouté que les Arméniens avaient besoin de l'aide des catholiques américains.

    Monseigneur, pourriez-vous expliquer à nos lecteurs l'état actuel du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, tel que vous le voyez ? Quelle est la situation des personnes vivant dans une zone de guerre ?

    La situation est la suivante : Actuellement, cette crise est, je pense, une continuation du génocide arménien de 1915. 

    Pourquoi est-ce que je dis cela ? 

    Parce qu'en 2020, lorsque la Turquie et l'Azerbaïdjan ont attaqué ensemble cette région, ce qui a eu pour conséquence la crise que nous vivons actuellement, le président turc s'est vanté en disant qu'il s'agissait de l'accomplissement de "la mission de nos grands-pères" dans le Caucase. 

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  • Rome annonce un grand projet de construction en vue de l'année jubilaire 2025

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    De Joseph Bukuras sur Catholic News Agency :

    Rome annonce un grand projet de construction en vue de l'année jubilaire 2025

    28 juillet 2023

    En prévision de l'année jubilaire 2025 de l'Église catholique, la ville de Rome a présenté vendredi un projet d'infrastructure majeur qui créera un sentier piétonnier entre la place Saint-Pierre et le château Saint-Ange.

    Le maire de la ville qualifie ce projet d'"accolade" entre l'Italie et le Vatican.

    Ces travaux d'infrastructure sont destinés à préparer les quelque 35 millions de pèlerins qui se rendront dans la ville éternelle à l'occasion du "Jubilé de l'espoir", qui durera un an.

    Lorsque le Vatican annonce une année jubilaire, les fidèles sont invités à prendre part aux bienfaits spirituels offerts par l'Église, notamment en franchissant la porte sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome - que seul le pape ouvre - afin de bénéficier d'une indulgence.

    Les travaux d'infrastructure proposés se concentreront sur la Piazza Pia, juste à côté de la Cité du Vatican.

    Le projet comprendra le "réaménagement et la piétonisation" de la piazza, qui reliera le Château Saint-Ange à la célèbre route menant au Vatican, la via della Conciliazione, pour un coût d'environ 70 millions d'euros, selon un communiqué de presse de la page web du Jubilé du Vatican. Cela représente environ 77 millions de dollars.

    Le Château Saint-Ange est une structure historique surmontée d'une statue en marbre de Saint Michel Archange et se trouve en bordure de la piazza. Il s'agit d'un ancien mausolée commandé par l'empereur romain Hadrien, qui est ensuite devenu une forteresse papale reliée à Saint-Pierre. 

    La ville prévoit d'entreprendre près de 90 autres projets, pour un coût d'environ 2 milliards de dollars, selon Andreas Thonhauser, chef du bureau d'EWTN au Vatican.

    Alfredo Mantovano, sous-secrétaire italien à la présidence du conseil des ministres, a déclaré dans le communiqué de presse que la ville prévoit d'achever les améliorations de l'infrastructure pour la veille de Noël 2024.

    Les travaux commenceront en août. 


    Le maire de Rome, Roberto Gualtieri, a déclaré dans le communiqué que "le projet que nous présentons aujourd'hui est peut-être le plus important d'un point de vue symbolique, car il vise à réunir deux sites fondamentaux de la ville, qui ont toujours été un axe vital : Saint-Pierre et le Château Saint-Ange".

    L'archevêque Rino Fisichella, qui dirige l'année jubilaire, était également présent à la conférence de presse et a déclaré : "Nous sommes profondément reconnaissants pour la collaboration constante, voire quotidienne, qui a été mise en place depuis longtemps pour le Jubilé".

    M. Fisichella a déclaré qu'à chaque année jubilaire, Rome est embellie, la violence diminue et la vie est "améliorée", ajoutant que "nous essayons d'y parvenir à nouveau cette fois-ci". 

    "Les œuvres donneront aux gens une perspective de beauté qui ne peut que favoriser leur sens de la contemplation. Le Jubilé est avant tout un événement spirituel que nous voulons faire vivre à tous, et le passage de la Porte Sainte, dans un contexte de beauté environnante qui favorise la contemplation, ne peut être que très positif", a-t-il ajouté.

    Eugenio Patané, assesseur à la mobilité publique de la mairie de Rome, a déclaré que la nouvelle "zone piétonne" garantira la sécurité de la circulation tout en permettant aux véhicules de circuler librement.

    Une bulle papale proclamant l'année jubilaire et contenant les lignes directrices de la célébration, dont le thème est "Pèlerins de l'espérance", devrait être publiée le 25 mars 2024.

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    Dans sa lettre de 2022 sur l'année jubilaire à venir, le pape François a écrit : "Nous devons attiser la flamme de l'espérance qui nous a été donnée et aider tout le monde à acquérir une nouvelle force et une nouvelle certitude en regardant l'avenir avec un esprit ouvert, un cœur confiant et une vision clairvoyante."

    "Le prochain Jubilé peut grandement contribuer à restaurer un climat d'espérance et de confiance, prélude au renouveau et à la renaissance que nous appelons de nos vœux. C'est pourquoi j'ai choisi comme devise du Jubilé 'Pèlerins de l'espérance'", a-t-il ajouté.

    Joseph Bukuras est journaliste à la Catholic News Agency.  Il a déjà travaillé au sein du gouvernement fédéral et de l'État, dans des organisations à but non lucratif et dans l'enseignement catholique. Il a contribué à un grand nombre de publications et ses reportages ont été cités par des sources d'information de premier plan, notamment le New York Times et le Washington Post. Il est titulaire d'une licence en sciences politiques de l'Université catholique d'Amérique. Il est basé dans la région de Boston.

  • Un représentant du Saint-Siège résidera à Hanoi

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    De Vatican News :

    Accord Saint-Siège-Vietnam: le représentant apostolique résidera à Hanoi

    Le président du Vietnam Vo Van Thuong a été reçu jeudi 27 juillet au Vatican pour des entretiens concernant les relations diplomatiques entre son pays et le Saint-Siège. Une étape importante a été franchie, car il a notamment été décidé que le représentant apostolique, exerçant sa mission jusqu’à présent depuis Singapour, pourra bientôt résider dans la capitale de ce pays d’Asie du Sud-Est.

    Après avoir été reçu en audience par le Pape François, le président vietnamien s’est entretenu avec le cardinal secrétaire d’état du Saint-Siège, Pietro Parolin. Le communiqué de presse conjoint rendu public par le Bureau de Presse du Saint-Siège précise que ces rencontres ont eu lieu «suite à la 10e session du groupe de travail conjoint entre le Saint-Siège et le Viet Nam, le 31 mars 2023 au Vatican, et avec le désir de continuer à faire progresser les relations bilatérales». Les deux parties «annoncent officiellement que le gouvernement de la République socialiste du Vietnam et le Saint-Siège ont conclu l'«Accord sur le statut du représentant pontifical résident et le bureau du représentant pontifical résident au Vietnam»».

    «Au cours des entretiens cordiaux entre le président Vo Van Thuong et le Pape François, puis avec le cardinal secrétaire d’état Pietro Parolin, les deux parties se sont félicitées des progrès notables dans les relations entre le Viêt Nam et le Saint-Siège, ainsi que des contributions positives apportées jusqu'à présent par la communauté catholique au Viêt Nam», lit-on encore dans ce communiqué.

    Sous l’ère communiste, les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Vietnam ont été rompues, avec l’expulsion du délégué pontifical en 1975. Le dialogue avait repris en 1989, avant la création en 2009 d'une commission bilatérale. Le président vietnamien de l’époque, Nguyễn Minh Triết, avait alors rencontré Benoit XVI, puis un représentant apostolique avait été nommé en 2011, Mgr Leopoldo Girelli, mais celui-ci n'était pas résident à Hanoi, et siégeait à Singapour. Aujourd'hui, au terme de plusieurs réunions de dialogue, les deux parties annoncent que le représentant apostolique pourra s'installer dans la capitale vietnamienne pour y résider.

  • Terre Sainte : les Eglises catholiques appellent à « la fin du mépris » contre les chrétiens

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    De Cécile Lemoine sur TerreSainte.net :

    Les Eglises catholiques de Terre Sainte appellent à « la fin du mépris » contre les chrétiens

    28 juillet 2023
    Les Eglises catholiques de Terre Sainte appellent à « la fin du mépris » contre les chrétiens
    Le Père Jean-Joseph Bergara, abbé du monastère de Stella Maris s'adresse à la foule à l'occasion d'une journée de solidarité et de prière au monastère à laquelle Mgr Youssef Matta, archevêque d'Acre, Haïfa, Nazareth et de toute la Galilée pour les catholiques romains melkites, Mgr Musa Al-Hajj, chef du diocèse maronite de Haïfa et de Terre Sainte, Mgr Rafik Nohra, vicaire patriarcal latin à Israël, et le maire de Haïfa ont assisté le 27 juillet ©Wadie Abu Nasser

    Alors que le monastère Stella Maris de Haïfa subies de nouvelles pressions de la part de juifs ultra-orthodoxes, les chefs des Eglises catholiques de Terre Sainte appellent les autorités israéliennes à sortir de leur léthargie face aux actes de mépris visant la communauté chrétienne du pays.


    Jour de prière et de solidarité au monastère Stella Maris de Haïfa. Maronites, melkites, latins… Ce jeudi 27 juillet, les chefs des Eglises catholiques de Galilée sont tous présents pour montrer leur soutien à la communauté chrétienne et aux frères Carmes.

    Depuis le mois de mai, l’église Stella Maris subie des provocations régulières de la part de juifs ultra-orthodoxes issus de la communauté de Breslav. Ces disciples du rabbin Eliezer Berland viennent y prier Elie, prophète de l’Ancien Testament qu’ils estiment enterré à cet endroit.

    Lire aussi >> Jérusalem, Haïfa: des lieux saints chrétiens ciblés par des juifs orthodoxes

    Après une période d’accalmie, dûe à la présence continue de la police autour du sanctuaire, un nouvel incident a éclaté, le 23 juillet dernier. Un groupe d’étudiants en yeshiva (école religieuse juive), venus spécialement en bus, a voulu prier devant l’église Mar Elias. Des chrétiens locaux, qui se relaient pour empêcher ces provocations, les ont violemment repoussé, générants quelques affrontements avant que la police intervienne.

    Réunis devant l’église Mar Elias et s’adressant à une foule de plusieurs centaines de personnes, les représentants des Eglises catholiques ont loué le courage de leurs fidèles avant de les exhorter à « agir avec sagesse, de leur propre gré, et à respecter la loi. » 

    Ils ont également tenu à remercier les autorités civiles israéliennes pour leur « compréhension et coopération », avant de souligner que la situation peinait à être pleinement contrôlée : « Nous élevons à nouveau la voix pour appeler les autorités responsables de ce pays, y compris le gouvernement, les ministres, les fonctionnaires, et la police, à accélérer leur travail pour empêcher les empiétements sur les lieux saints chrétiens, et prendre des mesures légales contre leurs auteurs. »

    Respect des droits fondamentaux

    Un appel de plus en plus régulier et unanime, dont la commission Justice et Paix de l’Assemblée des Ordinaires catholique de Terre Sainte (AOCTS), se fait également le porte-voix dans son dernier communiqué, publié ce vendredi 28 juillet.

    Le monastère Stella Maris à Haïfa ©Idodootal/Wikicommons

    « Les chrétiens sont déconcertés et étonnés que les autorités israéliennes chargées de l’application de la loi, si perspicaces lorsque des Juifs sont harcelés d’une manière ou d’une autre, semblent si peu efficaces pour mettre fin à ces attaques », écrit la commission, dirigée par le patriarche émérite Michel Sabbah.

    Lire aussi >> Amnon Ramon: “Les dirigeants israéliens sont passés du statut de victimes à celui d’empereur avec les chrétiens”

    Dans un entretien accordé à la radio Vatican News, Mgr Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem récemment crée cardinal, et président de l’AOCTS, a souligné que les chrétiens de Terre sainte ne cherchaient pas de protections spéciales, mais seulement le « respect des droits fondamentaux qu’un État démocratique devrait garantir à tous les citoyens et à toutes les communautés, quelle que soit leur appartenance religieuse. »

    Ne pas rester silencieux

    « Déconcertation », « étonnement », « incompréhension »… Le vocabulaire du communiqué traduit l’impuissance du clergé face à la montée de ces actes de mépris, surtout chez les plus jeunes : « Qui alimente continuellement leur hostilité ? Qui les expose à l’intolérance religieuse, au racisme et à l’irrespect flagrant des droits d’autrui ? »s’interroge la commission, avant de s’adresser « aux éducateurs, aux chefs religieux et à tous les parents » : « Comment pouvez-vous rester les bras croisés ou même cautionner cette manifestation flagrante de mépris pour autrui ? »

    Prières dans la grotte de l’église Stella Maris lors d’un précédent rassemblement de solidarité, le 18 juin 2023 ©Flash90

    Si dans l’ensemble ces appels semblent rester vains, la commission Justice et paix estime que « rester silencieux et refuser d’agir enhardit cette minorité marginale », avant de conclure avec inquiétude : « L’histoire nous a malheureusement appris que ce qui semble être le comportement scandaleux d’une minorité aujourd’hui peut devenir la pratique acceptée d’une majorité demain, à moins qu’il ne soit immédiatement dénoncé et stoppé à la source. »

    À Stella Maris, les Carmes, responsables du sanctuaires ont pris une série de décision pour tenter de faire face aux intimidations des juifs ultra-orthodoxes. S’ils ont promis que l’église resterait ouverte à tous, ils érigeront une clôture pour contrôler leur propriété. Les frères Carmes ont également donné suite à la plainte portée à la police et affirme leur bonne coopération avec la municipalité de Haïfa.

  • La situation compliquée des chrétiens du Soudan

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    Du site de l'Aide à l'Eglise en Détresse (CH) :

    Soudan : Beaucoup de chrétiens ont fui le pays. Ceux qui restent sont confrontés à d’énormes difficultés.

    Beaucoup de chrétiens ont fui le pays. Ceux qui restent sont confrontés à d’énormes difficultés.(Image : "Aide à l'Église en détresse (ACN)")

    Dans une interview accordée à la fondation pontificale "Aide à l'Église en détresse (ACN)", un missionnaire combonien espagnol qui a travaillé pendant des années au Soudan, affirme que de nombreux chrétiens qui vivaient au Soudan ont fui le pays, ou du moins les villes en proie à la violence.

    Le père Jorge Carlos Naranjo était en vacances dans son pays natal, l'Espagne, lorsque la guerre civile a éclaté. Les Forces de Soutien Rapide (FSR), fidèles au vice-président, ont attaqué les structures clés du gouvernement et se sont opposées à l'armée régulière, qui obéit au président. La majeure partie de la capitale et d'autres villes importantes se sont immédiatement transformées en zones de guerre. Face à cette situation, la plupart des missionnaires catholiques ont choisi de rester pour soutenir leurs fidèles. Cependant, de nombreux chrétiens laïcs ont fui vers des régions plus sûres, notamment les Sud-Soudanais, qui constituent la majorité de la population catholique au Soudan, et qui sont retournés en grand nombre au Sud-Soudan, explique-t-il à l'organisation caritative catholique internationale. "La plupart des chrétiens soudanais locaux sont originaires des monts Nouba. Certains d'entre eux sont retournés dans les montagnes et d'autres sont restés à El-Obeid. Certains qui étaient à Khartoum sont restés. Nous avons également une grande communauté Nouba à Port Soudan, où la situation est pacifique", explique le père Naranjo.

    Le missionnaire explique qu'il existe également une importante communauté de chrétiens coptes orthodoxes. Bien que leurs racines remontent à l'Égypte, ces communautés sont présentes au Soudan depuis des siècles et leurs membres sont des citoyens soudanais à part entière. "Certaines églises ont été attaquées par les Forces de Soutien Rapide, notamment la cathédrale copte de Khartoum qui a été occupée et transformée en centre de commandement. La cathédrale copte d'Omdurman a également été attaquée et pillée. Ils ont pris plusieurs voitures et ont menacé l'évêque et l'un des prêtres, essayant de les forcer à se convertir à l'islam. De nombreux travailleurs coptes ont également été incités à se convertir, mais ils ont tous refusé. Bien qu'ils soient au Soudan depuis 100 ou 200 ans, les Coptes se marient généralement entre eux, et leur peau est donc plus claire que celle de la plupart des Soudanais, et les soldats de FSR les ont insultés, leur disant qu'ils n'étaient pas de vrais Soudanais à cause de cela. "La cathédrale épiscopale de Tous-les-Saints à Khartoum a également été attaquée par les soldats des FSR et l'évêque a été renvoyé. Certaines de nos églises ont également été pillées", explique le missionnaire, ajoutant qu'"il y a beaucoup de réfugiés éthiopiens et érythréens. Certains d'entre eux se sont installés dans des villes plus proches des frontières de leurs pays respectifs, où il y a également beaucoup de pression en raison du grand nombre de réfugiés et où il y a une grande détresse. Certains Éthiopiens sont rentrés en Éthiopie, mais pour d'autres, c'est difficile. Pour les Érythréens, c'est encore plus difficile, car ils ne peuvent pas retourner en Érythrée et l'Égypte leur a fermé ses frontières.

    Graves pénuries et chaleur torride

    Le père Naranjo explique que tous ceux qui restent dans les zones de conflit, qu'ils soient chrétiens ou non, sont confrontés à d'énormes difficultés, notamment au manque de nourriture, d'eau potable et d'électricité, ce qui, dans la chaleur estivale du Soudan, rend la vie extrêmement difficile. Dans de nombreux cas, des maisons civiles ont été occupées par les soldats des FSR et de nombreux civils ont été tués dans les affrontements. Les organisations internationales ont beaucoup de mal à accéder aux populations dans le besoin, mais certains groupes sur le terrain apportent leur aide. "Ceux qui sont maintenant sur le terrain et qui essaient de faire de leur mieux sont les 'Comités de résistance'. Ils sont organisés par quartier et ont été les principaux agents de la révolution, ce qui fait d'eux des cibles, mais ils sont les plus proches de la population.

    Le conflit a également rendu plus difficile les contacts entre "Aide à l'Église en détresse (ACN)" et ses partenaires de projet au Soudan, mais l'organisation caritative pontificale continue à faire tout son possible pour soutenir les communautés chrétiennes dans le pays et pour sensibiliser à la situation, afin qu'elle ne devienne pas une autre guerre oubliée en Afrique.

  • Lisbonne : One of Us invite les pèlerins des JMJ à rencontrer 7 héros de la vie

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    Heroes for Life

    Exposition "Héros pour la vie
    One of Us invite les pèlerins des JMJ à rencontrer 7 héros de la vie

    Venez voir comment Mère Teresa, Sophie Scholl, Jean-Paul II, Jérôme Lejeune, le Roi Baudouin, Carlo Casini et d'autres se sont battus pour la protection et la dignité de la vie et découvrez comment vous pouvez vous aussi devenir un héros de la Vie !

    Pour visiter l'exposition "Héros pour la vie" organisée du 1er au 4 août à l'église paroissiale de Graça (adresse exacte : Largo da Graça 94, 1170-165 Lisboa)

  • Wokisme et cancel culture : où nous emmènent-ils ?

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    De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana

    Wokisme et cancel culture : où nous emmènent-ils ?

    26 juillet 2023

    Depuis l'époque de la Révolution française, la destruction de la mémoire historique fait partie de la guerre déchaînée contre la civilisation chrétienne. Qu'il suffise de penser non seulement à la dévastation d'églises et de monuments qui eut lieu entre 1789 et 1795, mais à la profanation de la basilique de Saint-Denis lors de l'ouverture des tombeaux des souverains français et de l'exhumation et de la dispersion de leurs dépouilles mortelles, avec une signification symbolique évidente : toute trace du passé devait être physiquement effacée, conformément au décret de la Convention du 1er août 1793. La damnatio memoriae a caractérisé l'histoire de la gauche européenne depuis, jusqu'à la « culture de l'annulation » et l'idéologie du « sillage » de nos jours.

    La "cancel culture" est la culture de l'effacement de la mémoire : une vision idéologique selon laquelle l'Occident n'a pas de valeurs universelles à proposer au monde mais seulement des crimes à expier pour son passé. Le terme woke est un adjectif de la langue anglaise, qui signifie « rester éveillé », purger la société de toute injustice raciale ou sociale héritée du passé. L'utopie de « l'homme nouveau » suppose en effet de faire table rase du passé : l'espèce humaine doit devenir « matière première » informe pour être remodelée, refondue comme de la cire molle. La prochaine étape est celle du "transhumanisme", la régénération de l'humanité à travers les outils de la science et de la technologie.

    Cependant, ce processus destructeur, dans son dynamisme incontrôlable, risque de submerger la gauche politique elle-même. Conchita De Gregorio, journaliste italienne appartenant à ce monde, dans un article paru dans La Stampa du 7 juillet, relate trois épisodes marquants qui se sont déroulés en France et qui l'ont alarmée.

    Le premier épisode est celui-ci : « Dans une célèbre école de danse recherchée par les familles du Marais, quartier fief des élites progressistes parisiennes, les parents des petits danseurs ont demandé au directeur de l'école que les professeurs n'instruisent pas les enfants et les adolescents dans le mouvements justes en les touchant avec les mains, mais avec un bâton ». La raison en est que tout contact entre les corps, y compris la main qui dirige le torse ou accompagne un pas tenté pour la première fois, est potentiellement du harcèlement sexuel.

    Le second épisode concerne des cours de théâtre dans un Institut Supérieur des Beaux-Arts de Paris. Au moment de la photo de groupe, l'institutrice demande à une fille de s'attacher les cheveux en queue de cheval «puisque sa magnifique chevelure afro somptueuse s'étendant horizontalement couvrait complètement les visages des camarades de classe à sa droite et à sa gauche». Toute la classe se révolte, dénonçant la manifestation du racisme. Le directeur oblige l'enseignant à écrire une lettre de démission ou à démissionner.

    Le troisième épisode concerne une célèbre féministe qui « soutient la liberté des femmes islamiques de ne pas porter le voile. Attention : non. Le porter, très libre, et ne pas le porter, tout aussi libre ». La gauche l'accuse d'islamophobie, d'être de droite, de s'être vendue. et la polémique qui surgit provoque l'assignation d'une escorte à la féministe. Entre féminisme et islamophilie, la gauche choisit l'islamisme, car il se caractérise par une plus grande haine envers l'Occident.

    Un tableau plus large et plus approfondi de ce qui se passe en France est offert par un livre qui vient de paraître chez Avenir de la Culture, sous la direction d'Atilio Faoro (La Révolution Woke débarque en France, Paris 2023, p. 86). Les auteurs expliquent que le Wokisme, héritier de la Terreur soviétique et des Grandes Purges, est une idéologie globale qui veut transformer la société en un vaste champ de rééducation. Pour les fanatiques de cette idéologie, "la gastronomie française est raciste", "la littérature classique est sexiste", "un homme peut être enceinte", les 4.600 communes qui portent le nom d'un saint doivent être "débaptisées", la basilique Notre-Dame est un symbole d'oppression et devrait être redéfini « Notre Dame des rescapés du pédocriminalité ». La langue française elle-même devrait être déconstruite, par exemple en remplaçant le terme "hommage", qui renvoie à une langue féodale, par celui de "femmage", tout comme au lieu de "patrimonio" le terme "mariage" devrait être utilisé, afin ne pas concéder le moindre avantage sémantique au machisme.

    Il ne s'agit pas de folies mais de conséquences cohérentes avec une vision du monde qui rejette la mémoire historique de l'Occident, et en particulier ses racines chrétiennes.

    Or la culture, qui est l'exercice des facultés spirituelles et intellectuelles de l'homme, a besoin, pour se développer, d'une mémoire qui préserve et transmette ce que l'homme a déjà produit dans l'histoire. La mémoire est la conscience de ses racines et des fruits que ces racines ont produits. «La fidélité de la mémoire – a observé le philosophe allemand Josef Pieper – signifie en réalité qu'elle « garde » les choses et les événements réels tels qu'ils sont et ont été réellement. La falsification de la mémoire, contraire à la réalité, opérée par le « oui » ou le « non » de la volonté, est la vraie et propre ruine de la mémoire ; puisqu'elle contredit sa nature intime qui est de « contenir » la vérité des choses réelles » (La prudenza, Morcelliana, Brescia 1999, p. 38).

    Pour imposer un mensonge, il faut détruire la vérité, qui est contenue dans la mémoire. C'est pourquoi l'effacement de la mémoire, qui contient la vérité de l'histoire, est un crime contre l'humanité et la révolution éveillée en est l'expression. Le wokisme se développe en Occident pour détruire l'Occident, mais il n'a rien à voir avec l'histoire et l'identité de notre civilisation, dont il constitue une antithèse radicale. Les détracteurs de l'Occident qui se laissent séduire par des recettes comme l'Eurabie islamique, la Troisième Rome moscovite ou le néocommunisme chinois embrassent un itinéraire suicidaire. L'idéologie éveillée est la dernière étape d'une maladie qui vient de loin et qui ne peut être guérie en tuant le patient. Wokisme et annuler la culture ne sont pas l'acte de mort de l'Occident, mais les cellules tumorales d'un organisme qui était sain et peut encore guérir, s'il y aura, comme nous l'espérons, l'intervention radicale du Chirurgien Divin.

  • La famille dans le droit et la politique internationale

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    De Stefano Gennarini sur C-Fam :

    La famille dans le droit et la politique internationale

    26 juillet 2023

    Introduction

    Depuis la création des Nations Unies, le droit et la politique internationale ont reconnu une place prééminente au mariage et à la famille en tant qu'"unité naturelle et fondamentale de la société". Cet article sur les définitions évaluera la campagne en cours des pays occidentaux pour redéfinir la famille au niveau international et rendre les relations homosexuelles équivalentes au mariage entre un homme et une femme. L'article montrera comment la définition de la famille en droit international est parfaitement adéquate et n'a pas besoin d'être modifiée.

    La famille définie en droit international

    L'article 16 de la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH) définit la famille comme "l'unité naturelle et fondamentale de la société" et déclare en outre que la famille telle que définie a "droit à la protection de la société et de l'État". Cette compréhension de la DUDH se reflète textuellement dans les dispositions des principaux traités des Nations Unies relatifs aux droits de l'homme, notamment l'article 23 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), l'article 10.1 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC). ) et le préambule de la convention relative aux droits de l'enfant (CRC). En vertu de ces nombreuses dispositions du droit international, qui ont obtenu ensemble une ratification universelle, la famille est un sujet à part entière des droits de l'homme et est titulaire de droits dans le droit international des droits de l'homme.

    La DUDH (article 16) lie en outre la fondation de la famille au mariage et affirme que « l'homme et la femme majeurs, sans aucune limitation de race, de nationalité ou de religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Ils ont droit à des droits égaux quant au mariage, pendant le mariage et à sa dissolution » (soulignement ajouté). Le libellé de la DUDH 16 sur le droit égal des hommes et des femmes de se marier et de fonder une famille est repris textuellement dans le PIDCP (article 23), le PIDESC (article 10), ainsi que la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des Femmes (CEDAW 16), qui fait référence à l'égalité dans le mariage entre « hommes et femmes » et fait référence à « mari et femme » dans le contexte de la famille.

    Le droit de se marier et de fonder une famille est le seul contexte dans lequel le droit international des droits de l'homme protège l'autonomie sexuelle. Ces droits sont précisés à l'article 16 de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), qui consacre l'égalité entre les hommes et les femmes en tant qu'époux dans le cadre du mariage.

    Ces dispositions définissent effectivement la famille en droit international comme résultant de l'union d'un homme et d'une femme dans le mariage. Cette définition de la famille est appelée famille naturelle par les anthropologues ou famille nucléaire par les spécialistes des sciences sociales, comme cela a été résumé dans The Family Articles.

    La Convention européenne des droits de l'homme (CEDH 12) et la Convention interaméricaine des droits de l'homme (CIDH 17) reflètent également le langage de la DUDH sur le droit de se marier et de fonder une famille textuellement.

    En raison de ce corpus de droit international contraignant, toute mention de la famille dans une résolution de l'ONU ou tout autre résultat intergouvernemental de l'ONU ne peut être interprétée que comme faisant référence à l'union d'un homme et d'une femme dans le mariage ou en référence à des relations qui sont au moins analogues à la famille selon cette définition, telles que les familles multigénérationnelles ou élargies, les foyers monoparentaux ou les familles adoptives. Les relations entre individus de même sexe, en revanche, ne sont pas analogues à la famille car, par définition, la famille requiert l'union d'un homme et d'une femme et, au minimum, leur descendance naturelle. De même, d'autres relations interpersonnelles ou arrangements familiaux sont exclus de la définition de la famille et des protections spécifiques auxquelles la famille a droit en vertu du droit international des droits de l'homme.

    Lire la suite