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Actualité - Page 214

  • Quand le mariage gay est devenu un point de repère de l'identité flamande d'aujourd'hui

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    De Johan Bruynseraede sur doorbraak :

    Canon flamand : le mariage gay comme point de repère

    12/05/2023

    Le nouveau canon flamand ("60 événements, dates, personnes, traditions, livres, objets et œuvres d'art qui définissent la Flandre d'aujourd'hui") présente le mariage homosexuel comme une référence positive importante pour la Flandre : "En 2003, la Belgique était le deuxième pays au monde, après les Pays-Bas, où les personnes de même sexe pouvaient se marier. Pour le mouvement LGBT, il s'agissait d'une avancée importante. Il y a eu très peu d'opposition de la part des politiciens et de la presse".

    Cependant, cette présentation des faits ne mentionne pas du tout l'éléphant connu dans la pièce. Et les faits sont qu'elle a totalement changé la substance de l'institution du mariage.

    Le cardinal Francis George de Chicago l'a dit en 2013 : Une proposition visant à modifier la vérité concernant le mariage dans le droit civil est moins une menace pour la religion qu'un affront à la raison humaine et au bien commun d'une société. Cela signifie que nous devons tous faire semblant d'accepter quelque chose qui est physiquement impossible. Le législateur pourrait tout aussi bien abroger la loi de la gravité.

    En 2016, le pape François a écrit sur la joie de l'amour Amoris Laetitia. Personne ne peut penser que l'affaiblissement de la famille, en tant que forme naturelle de vie commune fondée sur le mariage, profite à la société. C'est le contraire qui se produit : cela nuit au développement des enfants, à la culture des valeurs communes et au développement moral des villes et des villages. Il n'y a plus de conscience claire que seule l'union exclusive et indissoluble entre mari et femme remplit pleinement une fonction sociale, car c'est un engagement durable qui permet la fécondité".

    Nous devons reconnaître la grande variété de situations familiales qui peuvent offrir une certaine protection, mais les unions de fait ou les partenariats entre personnes de même sexe, par exemple, ne peuvent simplement pas être comparés au mariage. Aucune union provisoire ou excluant la procréation ne peut assurer l'avenir de la société. Mais qui se préoccupe aujourd'hui de soutenir les familles, de les aider à surmonter les dangers qui les menacent, de les guider dans leur tâche éducative, de promouvoir la stabilité de l'union conjugale ?

    Qui se préoccupe aujourd'hui de (...) promouvoir la stabilité de l'union conjugale, demande le pape. Dans le texte ci-dessus du nouveau canon, nous lisons la réponse : "Du côté de la politique et de la presse, il n'y avait plus guère d'opposition". L'institution du "mariage" était déjà en jeu en Flandre bien avant 2003. L'ouverture aux couples de même sexe n'est donc plus perçue depuis longtemps comme une abrogation de la loi de la gravité. L'amour est l'amour et le mariage pour tous.

    Un canon flamand pourrait donc inclure le mariage homosexuel, mais pas nécessairement de la manière dont cela se fait aujourd'hui. Le professeur Herman De Dijn l'a également fait dans son livre Vloeibare waarden (valeurs fluides) : "À la fin de l'ère moderne, l'institution du mariage est également devenue fluide. Ce n'est plus un "sacrement" qui transforme notre être (en mari ou en femme) ; c'est devenu un instrument dans la construction du style de vie des individus".

    Mais le fait que le canon flamand favorise la construction de la vie (ingénierie sociale) ressort clairement du reste du texte : "(...) La nouvelle législation pénalise la discrimination sur la base de l'orientation sexuelle et, depuis 2013, également sur la base de l'identité de genre. Toutefois, malgré l'égalité juridique, les personnes LGBTQ+ continuent d'être confrontées à la discrimination et à l'homophobie". (Voir aussi le canon sur la pilule).

    Le pape écrit également à ce sujet dans De la joie de l'amour : "Un autre défi émerge dans les diverses formes d'idéologie du genre qui nie la différence et la réciprocité naturelle de l'homme et de la femme. Elle envisage une société sans différence entre les sexes et érode la base anthropologique de la famille. (...) Comprendre la fragilité humaine ou la complexité de la vie est une chose, mais accepter des idéologies qui cherchent à séparer ces deux aspects inséparables de la réalité en est une autre".

    Du canon flamand, je devrais donc conclure - sur ce point - que le Flamand a pleinement embrassé et accepté l'idée de l'ingénierie sociale de la vie et, ce faisant, s'est également détaché de l'Église catholique romaine et de toute idéologie conservatrice (que je retrouve aujourd'hui chez de grands défenseurs du mariage tels que le professeur Robert P. George, Ryan T. Anderson, Mary Eberstadt, Sherif Girgis, Patrick Lee, Elizabeth Anscombe, John Finnis, Melissa Moschella, Madeleine Kearns, Patrick J. Deneen, Ryszard Legutko). Il s'agirait en effet d'un fait qui, s'il existe, devrait être inclus dans un canon flamand, tout simplement. Mais est-ce le cas ?

  • François et Giorgia Meloni : même combat contre la dénatalité

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    De Jean-marie Guénois sur le site du Figaro :

    À Rome, la natalité rapproche le pape et Giorgia Meloni

  • Pénurie de prêtres : à Milan aussi

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    De Giampiero Rossi sur le Corriere della Sera :

    Milan, le dernier prêtre de moins de 30 ans sera ordonné en 2039. L'avenir ? Pas même un prêtre pour échanger".

    Projection statistique de la Curie Ambrosienne sur l'effondrement des vocations. Le nombre de prêtres devrait diminuer de plus de 37% (avec de plus en plus de prêtres âgés de plus de 70 ans). Brambilla, professeur de théologie : "Il faudra maigrir sans avoir peur" -- En l'an de grâce 2039, l'archidiocèse ambrosien pourrait accueillir le dernier nouveau prêtre de moins de 30 ans. Car pour l'année suivante, les projections statistiques n'en voient pas arriver un seul. Pour l'instant, ce n'est qu'une suggestion de modèle numérique, mais l'idée est claire et nette. Et c'est l'Église milanaise elle-même qui développe cette réflexion statistique, en publiant dans le nouveau numéro de la revue "La scuola cattolica" les résultats d'une étude - qui sera présentée demain au séminaire diocésain de Venegono, dans le cadre de la "Fête des fleurs" - réalisée avec l'Université catholique, qui esquisse un scénario dans lequel la population de prêtres est destinée à diminuer.

    La ligne de tendance avait déjà été identifiée dans une étude similaire en 2010, mais les données proposées par l'étude menée par Andrea Bonanomi, Giulia Rivellini (chercheur et enseignant à l'Université catholique) et Paolo Brambilla (professeur de théologie au séminaire) sont impitoyablement détaillées. Après avoir illustré les dynamiques démographiques en Lombardie et mesuré également le nombre de baptêmes, de mariages et de pratiques religieuses, les trois chercheurs proposent un modèle statistique qui ouvre une fenêtre sur l'avenir des paroisses et arrivent à la conclusion que - de manière prévisible - en 2040, les prêtres ambrosiens seront encore réduits de 37,7 %, passant des 1 694 actuels à 1 055. Et du point de vue de l'âge, le scénario sera encore plus marqué : les prêtres de moins de 40 ans diminueront de 56,7%, passant de 194 à 84 (également en raison de l'augmentation de l'âge d'entrée au séminaire), tandis que ceux de moins de 75 ans passeront de 1.206 à 767, soit une baisse de 36,4%. 

    Le calcul de la future "population sacerdotale", c'est-à-dire des prêtres, repose sur l'équation suivante : P=P+O-A-M+(I-E). C'est-à-dire : le nombre de l'année précédente, plus les nouveaux ordonnés, moins ceux qui ont "quitté le ministère" et les défunts, plus le solde des prêtres qui sont arrivés dans le diocèse et ceux qui ont déménagé. À partir de cette formule, les chercheurs ont esquissé quatre scénarios différents, basés sur la ligne de tendance des nouvelles ordinations, les statistiques de mortalité masculine et le nombre moyen de départs. Ces scénarios vont des 17 ordinations annuelles prévues dans l'hypothèse la plus optimiste aux 7 du scénario pessimiste, en passant par les 12 de l'hypothèse définie comme "réaliste", pour arriver au quatrième scénario, le scénario "statistique", qui se base sur la tendance des 30 dernières années. C'est-à-dire de 30 admissions en 2014 à 6 en 2022, sur lesquelles un effet pandémique semble également avoir pesé, considéré comme inférieur même à la diminution prévue.

    L'histoire dit que de 2 200 prêtres diocésains en 1998, nous sommes arrivés à 1 737 en 2020, et qu'en 2040, ce chiffre pourrait tomber à 1 147 dans le scénario le plus optimiste, à 958 dans le scénario pessimiste, et à 1 050 selon l'analyse statistique des tendances. L'étude prévoit également la répartition des prêtres au cours des 20 prochaines années dans les zones de Milan, c'est-à-dire les doyennés. Par exemple, à Affori, il y aura une réduction de 16 à 10 prêtres, dont aucun de moins de 40 ans, et il en va de même dans de nombreuses autres zones, puisque dans le périmètre milanais, d'ici 2040, le modèle statistique prévoit une réduction de 353 à 220 prêtres, dont seulement 14 de moins de 40 ans.

    Nous connaissions ces tendances", explique Paolo Brambilla, "mais une analyse approfondie était nécessaire pour réfléchir à la manière de réorganiser les structures et le travail, et pour comprendre la fatigue de nos prêtres au cours de ces années, pendant lesquelles ils ont continué à maintenir les oratoires ouverts, à promouvoir tant d'activités et à agir selon le modèle de proximité des années 60 et 70, même s'ils étaient de moins en moins nombreux. Il faudra revoir quelque chose, poursuit le père Brambilla, il faudra rationaliser sans avoir peur, conscients que nous ne pouvons pas aller partout, et les fidèles devront aussi se faire à l'idée qu'il n'y aura pas toujours un prêtre disponible pour échanger". Une grande prise de conscience : "Oui, une opération réaliste pour évaluer ce qu'il faut faire avec ce que nous aurons à disposition et pour mettre les prêtres en situation d'aller de l'avant. Mais dans son histoire, l'Eglise a connu des crises bien plus graves".

  • "C'est la biologie qui détermine le sexe, pas la culture"

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    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    La théorie du genre se répand en Europe et l'Église du pape François s'alarme : "C'est la biologie qui détermine le sexe, pas la culture"

    L'idéologie du genre qui se répand rapidement et qui est véhiculée avec une certaine emphase depuis Bruxelles - comme l'a également dénoncé le pape François lors de son dernier voyage en Hongrie - est pour l'Église quelque chose d'alarmant, d'erroné et qui doit être corrigé. Le cardinal suédois Anders Arborelius a repris le fil de ce discours délicat, point de référence au niveau européen pour une Église déterminée à prendre position. Il y a peu, Mgr Arborelius a également promu un important document signé par les conférences épiscopales scandinaves. Le cardinal souligne à présent que c'est la nature, la biologie qui détermine le sexe des individus, et non pas tant la culture. Fondamentalement, l'être humain reste toujours un être humain, qu'il soit homme ou femme. C'est ainsi que Dieu nous a voulus", a-t-il déclaré dans une interview accordée à l'hebdomadaire catholique Die Tagespost. Même si l'homme et la femme choisissent un autre sexe, ils restent ce qu'ils sont", ajoutant qu'"il y a des idéologies avec lesquelles - pour l'Église - il est très difficile d'entrer en dialogue". (...)

    Le cardinal d'Utrecht, Wilhelm Jacobus Eijk, est depuis quelque temps à l'avant-garde de cet engagement, insistant sur le fait que l'Église catholique doit être consciente que la théorie du genre est "non seulement un problème social, une subversion des rôles biologiques des hommes et des femmes", mais aussi une menace pour l'évangélisation, car elle remet en question les concepts mêmes de paternité et de procréation qui sont à la base de "l'annonce de Dieu en trois personnes, Dieu le Père, le Christ en tant que fils de Dieu le Père, fait homme, et Marie en tant qu'épouse de l'Esprit Saint".

    Le cardinal Gerhard Müller, théologien et ancien préfet de la Congrégation de la foi, analyse également de manière négative la théorie du genre, selon laquelle le sexe n'est pas déterminé biologiquement, mais un fait culturel (au point d'imaginer l'administration de médicaments aux enfants pré-pubères pour ralentir leur croissance jusqu'à ce qu'ils aient décidé de leur sexe). "Cette idéologie est aussi dangereuse que le stalinisme et l'hitlérisme et va totalement à l'encontre de la nature humaine. "Toute l'humanité existe à partir de la relation entre un homme et une femme, dans la famille, dans le mariage, et il y a un grand potentiel dans la relation entre l'homme et la femme", a poursuivi le cardinal. En tant que chrétiens, nous sommes totalement convaincus que Dieu a créé l'homme et la femme, et c'est pourquoi nous devons inviter les jeunes à trouver chacun leur propre identité, un garçon doit devenir un homme adulte, une fille doit s'identifier à son propre genre, créé et voulu par Dieu, en tant que femme et en tant que mère possible".

  • Énième épisode de harcèlement contre les chrétiens en Inde

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    De Vatican News :

    En Inde, le harcèlement contre les chrétiens continue

    Une violente arrestation de chrétiens a eu lieu en Inde dans l'État central de Chhattisgarh le 30 avril dernier, à la suite d’allégations d'une organisation hindoue nationaliste, selon lesquelles ils étaient impliqués dans des activités de conversion forcée. Énième épisode de harcèlement contre les chrétiens dans le pays.

    Environ 25 chrétiens accompagnés de dix pasteurs s’étaient rassemblés pour la prière dominicale lorsqu’une centaine d’hommes armés appartenant à l’organisation Bajrang Dal ont fait irruption, a déclaré Arun Pannalal, président du Forum chrétien de Chhattisgarh (FCC), à UCA News, le 2 mai dernier. Les chrétiens encerclés ont appelé la police et se sont enfermés. Pourtant, ce sont le propriétaire de la maison, les pasteurs et quelques autres fidèles que les forces de l’ordre auraient arrêtés pour «trouble de l'ordre public».

    Selon Ankush Barayiekar, un participant à la réunion de prière, «la police a demandé aux pasteurs pourquoi ils organisaient des prières dans une résidence privée, et a même frappé certains d'entre eux qui ont dû être soignés dans un hôpital local». Pour le propriétaire de la maison, l’hostilité de ses voisins pourraient être à l’origine de l’intervention de ce groupe militant. Il souligne son incompréhension vis-à-vis de ces attaques en soutenant qu’aucune nuisance sonore n’avait été produite. Du point de vue de la police indienne, ce problème est un «petit incident», dont les aboutissants sont déjà résolus.

    Des oppositions répétées

    Selon Ankush Barayiekara, «ce n'est pas la première fois que des chrétiens sont attaqués par le Bajrang Dal». Le groupe «avait mené une attaque similaire en 2021» ajoute le propriétaire de la maison. Suite à ces attaques répétées, le président du FCC, Arun Pannalal envisage de saisir le tribunal pour demander à la police de prendre des mesures contre le groupe nationaliste hindou. Il dénonce une campagne de conversion forcée des chrétiens à l’hindouisme. Ce harcèlement est à l’origine d’attaques sur plus de 1000 chrétiens tribaux depuis le début de cette année, dont des femmes enceintes, des enfants et des personnes âgées, contraints de fuir leurs villages.

    À l’échelle du pays, les harcèlements se font de plus en plus nombreux. L’année 2022 marque un pic de violence jamais atteint à l’encontre du peuple chrétien. En effet, selon le FCC, 598 incidents de violence ont été commis en 2022 contre 486 en 2021.

    Des tentatives de discussion avec le gouvernement indien

    Le 19 février 2023, 22 000 chrétiens indiens s’étaient déjà réunis dans la capitale pour dénoncer ces actes. Ils ont également adressé une lettre aux autorités indiennes dans laquelle ils expriment leur crainte et leur incompréhension vis-à-vis de l’absence de réaction du gouvernement.  Néanmoins, les rapports de la FCC démontrent que les organisations hindoues extrémistes semblent souvent bénéficier d’une immunité. Ces dernières sont souvent accompagnées de la police et des médias et les plaintes retenues contre les chrétiens pour «conversions forcées» sont prises au sérieux par le gouvernement indien.

  • Un roi qui se veut moderne mais une royauté qui reste en dehors du temps

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    De Stefano Chiappalone sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le roi se veut moderne, mais la royauté est intemporelle

    08-05-2023

    Malgré les concessions à la mode lors de la cérémonie de samedi dernier, l'onction et la remise des symboles royaux remontent bien avant le politiquement correct d'aujourd'hui et même avant la Réforme protestante. Ils nous rappellent qu'au-dessus des dirigeants, il y a un roi plus grand qu'eux.

    Dans le couronnement du roi Charles III, qui a eu lieu samedi dernier à Westminster, bien que caractérisé par d'abondantes doses d'"inclusivité" et de mots à la mode (en partie à cause des idées du souverain et en partie à cause des tendances plus générales de l'anglicanisme), quelque chose va décidément à contre-courant, et ce n'est pas un aspect secondaire.

    Nous ne faisons pas référence à la "première fois historique" des deux cardinaux catholiques présents, Nichols et Parolin : un fait qui n'est de toute façon pas négligeable dans un royaume qui, jusqu'à avant-hier, qualifiait avec mépris les soi-disant "papistes" et qui, au cours des deux premiers siècles de la Réforme, les envoyait directement à la potence. Dans ce pot-pourri multireligieux, la présence de deux représentants de l'Église de Rome allait pratiquement de soi et était peut-être même moins encombrante que celle du "prince rebelle" Harry (relégué au troisième rang avec des parents sans titre royal ou déclassés comme le prince Andrew).

    Ce qui nous sort des contingences et des divergences, c'est plutôt quelque chose qui rattache l'événement de samedi dernier à un passé lointain, si lointain qu'il confine à l'éternel : ce sont les gestes du couronnement au sens strict, ce "rite dans le rite" dense en références symboliques, dont la substance remonte bien avant la Réforme protestante et dont, dans la maison catholique, il restait encore une trace dans le Pontifical romain. Ni plus ni moins que l'abbaye de Westminster, née d'un ex-voto au milieu du XIe siècle pour remplacer le pèlerinage à Rome, sur les tombes des apôtres, que le roi saint Édouard le Confesseur n'avait pu effectuer. Reconstruit dans le style gothique au XIIIe siècle, alors qu'Henry VIII n'était pas encore arrivé, le splendide bâtiment se retrouve "sans reproche" comme un site "emblématique" de la monarchie anglicane et anglicane. Admirer son architecture n'est pas seulement un fait extérieur, car tout bâtiment est affecté par le climat spirituel dans lequel il a été érigé, de sorte que nous pourrions facilement le sentir "nôtre".

    De même, ce micro-rituel marqué par l'onction et la remise des insignes royaux (accompagnés des formules correspondantes) renvoie à une conception de la royauté et plus généralement de l'exercice du pouvoir que résume le célèbre verset du Livre des Proverbes : "Per me reges regnant" (8,15). C'est la Sagesse, c'est-à-dire Dieu lui-même, qui parle et qui avertit : "Par moi les rois règnent". C'est surtout un avertissement pour ceux qui reçoivent le joug du pouvoir et qui devront ensuite rendre compte à Dieu de la manière dont ils l'ont administré. Typique de l'époque médiévale où tout souverain savait qu'il ne disposait pas d'un pouvoir absolu mais qu'il était contraint à la base et au sommet : à la base par la myriade d'entités intra-étatiques et de corps intermédiaires ; au sommet par les lois divines. Le symbole de cette contrainte "d'en bas" est la reconnaissance : Charles III, comme ses prédécesseurs, a été présenté au peuple et reconnu par lui comme légitime quatre fois dans le sens des quatre points cardinaux. Le souverain absolu, c'est-à-dire libéré de tout lien, est en quelque sorte une invention de l'époque moderne, car le lien avec Dieu se relâche et les pouvoirs de l'État sont centralisés et étendus.

    L'onction des rois est un héritage de l'Ancien Testament, transmis de Saül et David - oints par le prophète Samuel - et de Salomon aux rois chrétiens. Le symbole du royaume franc était la "sainte Ampoule" avec laquelle le roi Clovis a été oint. Conservée pendant des siècles à Reims, elle a été détruite pendant la Révolution française. En bref, elle invoque sur le roi la force et la grâce de l'État pour gouverner. Zadok le prêtre et Nathan le prophète ont oint le roi Salomon", a entonné le chœur, tandis que des panneaux filtraient le moment (le seul moment secret de la cérémonie) où Charles III a été oint sur les mains, la poitrine et la tête et ainsi "oint roi sur les peuples que le Seigneur ton Dieu t'a confiés pour que tu les gouvernes". Le souverain est alors revêtu du colobium sindonis et de la supertunique d'or, un vêtement quasi liturgique (entre les réminiscences byzantines et la dalmatique des diacres) qui lui rappelle qu'il est au service de Dieu.

    L'épée et les éperons, en revanche, rappellent l'investiture chevaleresque. Référence d'ailleurs explicitée par une modification de la formule prévue ("Recevez ces éperons, symbole d'honneur et de courage. Défendez courageusement ceux qui sont dans le besoin"), où le primat anglican a prononcé "chevalerie" au lieu de "courage". Traditionnellement, la chevalerie était comprise comme un service rendu aux plus faibles, à ceux qui ne pouvaient pas se défendre eux-mêmes. "Viduas, pupillos, pauperes, ac debiles ab omni oppressione defende" ("Défendez les veuves, les orphelins, les pauvres et les faibles contre toute oppression"), récitait le pontifical catholique en remettant l'épée au nouveau roi. Le symbolisme paulinien de "l'épée de l'Esprit" (Eph 6,17) y est associé. Une double signification, rappelée lors de la remise de l'épée à Charles III.

    Ne vous fiez pas à votre propre pouvoir, mais à la miséricorde de Dieu qui vous a choisis", telle est l'exhortation qui accompagne la remise du gant (une invitation à exercer l'autorité avec gentillesse et grâce, à traiter son peuple "avec des gants de toilette", comme on dit). Le roi vient de recevoir le globe surmonté de la croix, qui lui rappelle que "les royaumes de ce monde", y compris le sien, "sont devenus les royaumes de notre Seigneur". Et l'anneau, en plus de la "dignité royale", est un signe "de l'alliance entre Dieu et le roi et entre le roi et le peuple". Il est temps de compléter le tout avec le sceptre et la couronne, tous deux également surmontés de la croix (un second sceptre, particularité anglaise, est surmonté d'une colombe pour symboliser "l'équité et la miséricorde", alors que le premier est le symbole du "pouvoir royal et de la justice"). Tout est accompli et le roi du troisième millénaire, oint, couronné et harnaché comme un monarque médiéval, peut s'asseoir sur le trône et assister à la brève onction et au couronnement de la reine Camilla.

    Sous le poids de la couronne et de l'encombrement royal, le couple au centre des rumeurs des années 1990 disparaît - doit disparaître - pour faire place à quelque chose de plus grand : la royauté, en fait, quelle que soit la personne qui l'incarne dans ce pays et à ce moment historique précis. Et net des concessions (déjà évoquées) à l'air du temps ou au courant dominant, et même de quelques moments plus "à la mode", comme l'inévitable chorale de gospel. La substance et le symbolisme de ce que nous avons défini comme un "rite dans le rite" ne sont pas l'œuvre du sac anglican ni de la Maison de Windsor, mais quelque chose que les Windsor eux-mêmes ont reçu des siècles, et des siècles des siècles. Quelque chose - répétons-le - qui est "nôtre", l'héritage de la vieille Europe qui était en effet surmontée par la croix ; qui, même le jour de son triomphe, recommandait aux rois et aux dirigeants de rendre des comptes à un roi plus grand qu'eux.

  • « Quitter l'Église pour rester catholique » ? Le dilemme auquel sont confrontés les catholiques allemands fidèles

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    La voie synodale : vers une nouvelle querelle des indulgences en Allemagne ? Lu sur le site du National Catholic Register :

    Indulgence BNH2QNMMINBERPFKKY665WN7HY.jpg« Un nombre croissant de catholiques allemands pratiquants ne veulent pas financer la trajectoire controversée de l'Église locale dans le sillage du Chemin synodal ; mais la seule façon de ne pas payer la « taxe d'église » est de se désaffilier officiellement de l'Église catholique en Allemagne – et de risquer de perdre l'accès aux sacrements.

    David Rodriguez, un double citoyen germano-espagnol qui vit en Allemagne depuis 30 ans, aime sa foi catholique. Paroissien de St. Herz Jesu à Berlin, il dit au Registre que "les sacrements sont comme l'eau dont j'ai besoin pour la vie spirituelle". Mais alarmé par la voie synodale allemande officiellement soutenue – qui plus tôt cette année a accepté un éventail de résolutions qui s'écartent des enseignements établis de l'Église – et désespéré de cesser d'y contribuer financièrement, Rodriguez envisage une mesure qui, selon la pratique actuelle de l'Église en Allemagne, mettrait en péril son accès aux sacrements : se désaffilier légalement de l'Église catholique en Allemagne. C'est une étape dramatique, celle qui implique de renoncer publiquement à son appartenance à l'Église devant un fonctionnaire du gouvernement. Cette décision est largement considérée en Allemagne comme une "auto-excommunication" de facto, car ceux qui la subissent sont techniquement exclus de l'Eucharistie, de la pénitence, des autres sacrements et même d'un enterrement chrétien. La participation ecclésiale est également restreinte, car il est également interdit d'exercer une fonction ou un emploi dans l'Église, de participer à des conseils diocésains ou paroissiaux et même de servir de parrain.

    Mais à part embrasser la pauvreté volontaire, la désaffiliation est actuellement le seul moyen possible pour un adulte officiellement enregistré comme catholique en Allemagne de cesser de payer le Kirchensteuer (taxe d'église) obligatoire, qui fournit la majorité du financement aux diocèses catholiques d'Allemagne et, à son tour, probablement le chemin synodal. Et avec le vote de la voie synodale pour mettre en œuvre une foule de résolutions hétérodoxes lors de son assemblée finale en mars dernier - y compris des bénédictions pour les relations homosexuelles, la pression pour la tentative d'ordination des femmes et la prise de mesures préparatoires pour établir un conseil synodal permanent qui a été interdit par le Vatican — continuer à contribuer viole la conscience de nombreux catholiques allemands qui désirent être fidèles à l'Église universelle.

    Ainsi, alors que bon nombre des personnes parmi le nombre record de personnes se désaffiliant de l'Église catholique en Allemagne le font probablement par désir de ne plus financer une foi qu'elles ne croient plus ou ne pratiquent plus , les fidèles catholiques comme Rodriguez envisagent de plus en plus de renoncer à leur adhésion pour un raison différente - et posent la question, à la lumière de la trajectoire problématique continue du Chemin synodal en Allemagne, s'ils doivent "quitter l'Église pour rester catholiques" - ou du moins ne pas continuer à violer leur conscience.

    'La dernière paille'

    Selon Birgit Kelle, porte-parole du groupe laïc allemand New Beginning (Neuer Anfang), qui a critiqué la voie synodale, "pas un jour ne se passe" sans que l'organisation ne soit contactée par des catholiques allemands consternés par la direction du l'Église locale et demandant s'ils devaient quitter la structure de l'Église allemande pour éviter de la financer.  Kelle a déclaré au Register que le Kirchensteuer est depuis longtemps une source de frustration pour les fidèles allemands, mais les actions de la Voie synodale n'ont fait qu'intensifier l'inquiétude. 

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  • L'évêque d'Anvers reconnu comme l'un des siens par l'Eglise d'Allemagne

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    D'Anton de Wit sur kn.nl/news :

    L'évêque d'Anvers reçoit un doctorat honorifique à Bonn

    5 mai 2023

    Le mois prochain, l'évêque Johan Bonny d'Anvers recevra un doctorat honorifique à la Faculté de théologie catholique de l'Université de Bonn en Allemagne. L'évêque est loué pour son approche pastorale et synodale.

    L'évêque Bonny a obtenu de bonnes notes en Allemagne pour sa participation en tant qu'observateur à la Voie synodale. Il a assisté et pris la parole lors des quatrième et cinquième sessions à Francfort, respectivement en septembre 2022 et février 2023.

    Similitude et parenté

    Lors de cette dernière session, il a mentionné certaines différences entre les approches belge et allemande concernant les bénédictions controversées des relations homosexuelles. Mais ses interventions ont surtout été perçues comme un encouragement et une affirmation de ce projet de réforme allemand qui est observé avec méfiance au niveau international.

    "La pensée de Bonny est théologiquement solide, informée par les sciences humaines et culturellement sensible."
    - Déclaration Faculté de théologie catholique de l'Université de Bonn

    Dans son bref discours lors de la quatrième session, Mgr Bonny a parlé de "similitude et de parenté" entre les discussions synodales en Belgique et en Allemagne. "Il n'y a pas de lignes de fracture entre l'Église catholique dans votre pays, dans notre pays et dans d'autres pays de notre région. Au contraire. Nous sommes clairement dans le même bateau ! Nous naviguons dans la même culture. Nous travaillons avec les mêmes personnes, les mêmes familles et les mêmes communautés. Nous traversons la même tempête."

    Éloges

    Il semble que les applaudissements suscités par ses prestations à Francfort se traduisent maintenant par un doctorat honorifique à Bonn. Dans le communiqué de presse de la faculté de théologie catholique de la Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität, Mgr Bonny est largement félicité pour ses opinions :

    "L'évêque Bonny est partisan d'une refonte théologique et ecclésiale en accord avec le Concile Vatican II, comme le préconise le Pape François. Il critique les points de vue étroits, exclusifs et discriminatoires, ainsi que les développements erronés de la doctrine qui font que de plus en plus de personnes se détournent, déçues et blessées."

    Respect des consciences

    La pensée de M. Bonny, poursuit le communiqué, "est ancrée dans son expérience personnelle et pastorale ; elle est théologiquement solide, informée par les sciences humaines et culturellement sensible. Le respect inconditionnel de la conscience personnelle et la demande de moralité personnelle et de soins pastoraux dans l'Église sont au cœur de sa pensée. En outre, il préconise le renforcement des églises locales et une synodalité qui reconnaisse et intègre les caractéristiques sociales et culturelles du lieu".

    La remise du titre de docteur honoris causa aura lieu le 6 juin à Bonn. La Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität, fondée en 1818, est considérée comme l'une des universités les plus prestigieuses d'Allemagne, qui a produit une grande variété d'intellectuels, de Joseph Ratzinger à Karl Marx.

  • "Bannir une expression religieuse ou laïque de l’espace public constitue un déni de démocratie" (Eric de Beukelaer)

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    Une chronique d’Eric de Beukelaer, prêtre (1), en "contribution externe", sur le site de La Libre :

    Oui à la laïcité. Non au laïcisme.

    Le laïcisme est la tentation de se créer une nouvelle religion d’État... laïque, où le libre-examen a valeur de dogme absolu. Je m'inscris totalement en faux par rapport à cela.

    Diverses voix veulent inscrire la laïcité dans notre Constitution. Je me suis toujours méfié de cela, y voyant un piège laïciste. L’actualité récente me conforte dans cette attitude. De zélés avocats du libre-examen ont récemment désapprouvé que les évêques interviennent dans un débat aussi éthiquement chargé, que l’allongement de la dépénalisation de l’avortement. Quand je m’en suis indigné, un professeur de droit constitutionnel a même invoqué la possibilité de poursuites aux termes de l’article 268 du code de droit pénal. Le laïcisme est une vision doctrinaire de la laïcité, considérant que l’absence de religion est l’unique chemin pour construire le bien commun. Il condamne, ce faisant, tous représentants d’un culte à une forme de “dhimmitude”. Étant étrangères à la construction du bien commun, les religions ne seront tolérées, que si elles ne polluent pas l’espace publique et restent confinées aux sacristies. Bref, le laïcisme est la tentation de se créer une nouvelle religion d’État… laïque, où le libre-examen a valeur de dogme absolu.

    A contrario, et avec la tradition catholique, je défends la laïcité politique, soit une saine différenciation entre politique et convictions religieuses. C’est la raison critique qui fait battre le cœur de la démocratie. “L’homme est un animal politique”, enseignait Aristote, “parce qu’il est un animal qui raisonne”. (Politiques, I 2). Le seul langage capable de fonder une démocratie, est le langage de la raison. Sa grammaire logique et sa visée critique font en sorte que la raison offre à des personnes de convictions différentes d’écouter l’autre sans a priori, afin d’arriver à prendre avec lui une décision commune au bien de la Cité. C’est la raison qui donne, non pas de voir en l’autre d’abord le “juif”, le “chrétien”, le “musulman”, ou le “libre-exaministe”, mais bien le citoyen qui défend son point de vue avec des arguments accessibles à toute personne normalement intelligente, quelle que soit sa conviction religieuse ou philosophique. C’est également la raison qui donne de distinguer le domaine de la science et celui de la foi. Les religions et autres convictions philosophiques n’ont pas compétence pour trancher des questions scientifiques (le “comment cela fonctionne”), comme, par exemple, la théorie de l’évolution. Leur registre de discours concerne le sens des choses (le “pourquoi il en est ainsi”).

    La laïcité politique est un rempart contre la tentation de prendre l’État de droit en otage. Cela vaut pour les religions (danger théocratique), comme pour le libre-examen (tentation laïciste). Bannir une expression religieuse ou laïque de l’espace public, constitue un déni de démocratie – le glissement vers une forme de démocrature soft. De plus, il s’agit d’une impasse sociétale. Quand elles ne sont plus irriguées par la spiritualité que charrient les religions ou convictions non religieuses, les sociétés implosent par perte de sens. Un athée me confia récemment qu’il se sentait radicalement seul face aux décisions existentielles. Je lui ai répondu que l’humanisme chrétien voyait en chacun une “personne” (un être de relation), plutôt qu’un individu (un atome séparé des autres). Avec d’autres, le christianisme apporte à la société une vision de l’homme, qui dépasse l’opposition abstraite entre individu et collectivité. L’humain concret est relationnel, d’où l’insistance du personnalisme chrétien sur la société civile. Les religions et chapelles libre-exaministes en font partie. Ne les excluons donc pas de l’espace public et de ses débats, au risque de faire le lit des dérives autocratiques. Suite aux récentes polémiques, un intellectuel en marge de la démocratie, m’écrivit : “voilà la preuve que le débat démocratique est une farce. Tout n’est que conflit et il s’agit de le gagner”. Amis laïques, ne lui donnons pas raison.

    (1) http://www.ericdebeukelaer.be/

  • Un examen papal public de conscience ?

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    Lu sur le site web du National Catholic Register :

    "Le pape François a choisi de laisser passer son 10e anniversaire sans grande cérémonie et peu de commentaires publics. Pourtant, par la suite, il a semblé réfléchir à sa décennie au Siège de Pierre et déplorer que son pontificat soit marqué par des divisions croissantes dans la vie de l'Église. Cela a été plus évident lors de sa récente visite apostolique en Hongrie. Il a également formé ce qui pourrait être considéré comme un examen de conscience papale pendant la Semaine Sainte.

    Quelque chose comme un examen de conscience public peut faire partie des anniversaires papaux importants. A l'occasion de son 20e anniversaire en 1998, saint Jean-Paul II a prêché :

    « Après 20 ans de service dans la Chaire de Pierre, je ne peux manquer de me poser quelques questions aujourd'hui... Êtes-vous un enseignant de la foi diligent et vigilant dans l'Église ? Avez-vous cherché à rapprocher la grande œuvre du Concile Vatican II des hommes d'aujourd'hui ? Avez-vous essayé de satisfaire les attentes des croyants au sein de l'Église, et cette soif de vérité qui se fait sentir dans le monde extérieur à l'Église ? … C'est mon devoir, de faire tout ce que je peux pour que, lorsque le Fils de l'homme viendra, il trouve la foi sur la terre.

    En 1978, quelques semaines à peine avant sa mort, saint Paul VI a marqué le 15e anniversaire de son élection avec une insistance passionnée sur le fait qu'il était resté fidèle au dépôt de la foi à une époque de grande agitation :

    « C'est la foi de l'Église, la foi apostolique. L'enseignement est conservé intact dans l'Église par la présence en elle de l'Esprit Saint et par la mission spéciale confiée à Pierre, pour qui le Christ a prié. … Tel est le dessein infatigable, vigilant et dévorant qui nous a portés en avant durant ces 15 années de notre pontificat. « J'ai gardé la foi ! pouvons-nous dire aujourd'hui, avec la conscience humble mais ferme de n'avoir jamais trahi "la sainte vérité".

    La mort prématurée du bienheureux Jean-Paul Ier et l'abdication du pape Benoît XVI signifiaient qu'aucun des deux n'avait d'anniversaires significatifs en tant que pape.

    Sans faire explicitement référence à son 10e anniversaire, le pape François a utilisé son homélie de la messe chrismale du jeudi saint pour parler des divisions dans l'Église. Et il s'est inclus parmi ceux qui doivent se demander s'ils sont responsables de les fomenter.

    "Nous péchons contre l'Esprit qui est communion chaque fois que nous devenons, même involontairement, des instruments de division", a déclaré le Saint-Père, s'incluant lui-même comme une cause potentielle de division. « Demandons-nous : dans mes paroles, dans mes propos, dans ce que je dis et écris, y a-t-il le sceau de l'Esprit ou celui du monde ?

    Ironiquement, il a donné un exemple de cela dans cette même homélie, ses propres mots causant des blessures et des frictions. Il a déclaré que "nous, les prêtres, sommes impolis", du moins "le plus souvent". Plus de quelques prêtres contesteraient cela, sans parler d'un grand nombre de paroissiens dont l'expérience est tout à fait différente.

    Néanmoins, la rhétorique papale est de moindre importance par rapport aux divisions sérieuses qui sont apparues ces dernières années - des divisions sur la doctrine, la liturgie et la gouvernance, qui compromettent toutes la communion.

    Dans une adresse au clergé et aux religieux de Hongrie, le pape François a fait cette évaluation brutale de l'esprit de division ecclésiale qu'il avait observé ces dernières années :

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  • Italie : le pape François participera aux Etats Généraux de la Natalité

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    De Carlotta De Leo sur le Corriere della Sera :

    Le Pape François et Giorgia Meloni aux Etats Généraux de la Naissance. Propositions contre l'hiver démographique

    De nombreux ministres et leaders de l'opposition à la réunion qui vise à trouver des solutions contre l'hiver démographique. Blangiardo : "L'enfant unique ne suffit pas. De Palo : "Plus d'allocations pour les célibataires et moins d'impôts pour ceux qui ont des enfants".

    Le pape François et Giorgia Meloni aux États généraux de la naissance : "Plus d'allocations pour un seul enfant et moins d'impôts pour ceux qui ont des enfants".

    Le pape François et la première ministre Giorgia Meloni participeront également à la troisième édition des États généraux de la natalité, qui se tiendra les 11 et 12 mai à l'Auditorium Conciliazione de Rome. 

    De l'allocation unique "plus lourde" à la réforme fiscale plus "attentive" aux familles (avec un allègement plus important pour ceux qui ont plus d'enfants) : voici quelques-unes des propositions qui seront au centre des États généraux. Un rendez-vous qui vise à "trouver des solutions partagées et efficaces" aux défis de la dénatalité (l'Italie est l'avant-dernier pays au monde pour le nombre de naissances) et de l'hiver démographique. 

    "Il y a un désir qui ne trouve pas de réponse. Celui de la famille est un projet qui s'effondre en cours de route. Cela se produit parce que les jeunes se heurtent à une série de conditions défavorables", a expliqué Gian Carlo Blangiardo, ancien président de l'Istat, lors de la conférence de presse de l'événement. Du point de vue de la société, l'enfant unique ne suffit pas. La pension et les soins de santé de ceux qui n'ont pas d'enfants seront payés par ceux qui en ont", a-t-il conclu. 

    La crise des naissances

    L'année 2022 a été marquée par des données alarmantes sur l'évolution démographique de l'Italie : 719 000 décès contre 393 000 naissances, avec une population qui a diminué de 1,5 million de personnes par rapport à 2014. Des chiffres qui soulignent à quel point l'hiver démographique frappe durement notre pays : selon les données de l'ISTAT, l'Italie risque de perdre 11 millions d'habitants au cours des 40 prochaines années, le nombre de décès étant 2,5 fois plus élevé que celui des naissances.

    L'objectif d'un million de nouveau-nés par an d'ici 2030

    Selon les organisateurs des États généraux, l'objectif à atteindre est de "500 000 naissances d'ici 2030, en passant de 1,24 enfant par femme actuellement à 1,60, afin de soutenir le système de protection sociale de notre pays". Pour atteindre cet objectif, "il faut aussi donner un coup de main aux jeunes avec un climat de garantie parce que les jeunes ne doivent pas se sentir seuls, la communauté doit leur dire 'nous sommes avec vous'. Si vous avez la garantie d'avoir un parachute, alors les jeunes pourront à nouveau avoir des enfants", affirme M. Blangiardo.

    Les participants

    Outre Meloni, un grand nombre de représentants gouvernementaux et politiques sont attendus parmi les orateurs de l'événement de deux jours à Rome.  Les ministres Giuseppe Valditara (Éducation), Eugenia Roccella (Famille), Giancarlo Giorgetti (Économie), Adolfo Urso (Entreprises et Made in Italy) et les deux vice-premiers ministres Antonio Tajani et Matteo Salvini y participeront.

    Parmi les leaders politiques, la présence de Giuseppe Conte (M5S), Elly Schlein (PD), Carlo Calenda (Action), l'ancienne responsable d'Equal Oppurtunity Elena Bonetti et le maire de la capitale Roberto Gualtieri est également annoncée. 

    De Palo : "Une allocation unique et moins d'impôts pour ceux qui ont plus d'enfants".

    "C'est une grande réussite de réunir autant de personnes autour du thème de la natalité et d'en parler ensemble avec un objectif commun entre le gouvernement, les oppositions et les entreprises", affirme Gigi De Palo, président de la Fondazione per la natalità qui organise les Stati Generali. Et de rappeler l'importance de miser sur une "allocation unique beaucoup plus forte que celle que nous avons en Italie et, comme c'est le cas dans certains pays de l'UE, universelle quel que soit le revenu : ceux qui ont un revenu de 100 000 euros mais qui ont cinq enfants ne vivent pas dans l'or". Et d'ajouter : "un système fiscal qui tienne compte de la composition de la famille". On parle d'une réforme, c'est bienvenu. Nous avons toujours dit qu'il fallait tenir compte du nombre d'enfants : les impôts ne doivent pas être payés uniquement sur la base des revenus, mais en tenant compte de la composition de la famille, payer moins d'impôts en fonction du nombre d'enfants que j'ai. Ce sont les jeunes qui soutiendront l'Italie dans la "pyramide démographique".

  • Quand l'Union Européenne encourage le blasphème antichrétien

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'UE encourage le blasphème et ignore le patronage de saint Benoît

    06-05-2023

    Les protestations de nombreux députés européens contre l'exposition blasphématoire présentée dans le bâtiment du Parlement européen et représentant un Jésus LGBT, une provocation anti-chrétienne évidente, n'ont servi à rien. De son côté, le député Procaccini (FdI) demande en vain qu'un espace approprié soit dédié au saint patron de l'Europe, Saint Benoît. 

    Hier s'est achevée l'exposition des controverses dans le bâtiment du Parlement européen. Dans le bâtiment institutionnel de Bruxelles étaient exposées des photos d'Elisabeth Ohlson représentant, entre autres, un homme habillé en Jésus entouré de motards en tenue sadomasochiste et un couple d'hommes nus allongés sur un lit en forme de croix. L'exposition a été organisée par la députée suédoise du Vänsterpartiet, Malin Björk, qui a envoyé une invitation à ses collègues pour le vernissage, en y joignant l'une des deux photos susmentionnées, ce qui a provoqué les inévitables remontrances de certains d'entre eux.

    Le vice-premier ministre italien et ministre des infrastructures, Matteo Salvini, a également pris position contre l'exposition, commentant la nouvelle sur les médias sociaux et parlant de "vulgarité et de manque de respect". Un autre membre de la Ligue au Parlement européen, Paolo Borchia, a pris la plume pour exprimer son indignation à la présidente Roberta Metsola. La missive a été signée par dix-sept autres députés de la Lega (sur un total de vingt-cinq). Les critiques sont également venues de la délégation du Fdi, avec Carlo Fidanza, Nicola Procaccini, Sergio Berlato et Vincenzo Sofo.

    Ce dernier a annoncé qu'il avait formellement demandé - avec ses collègues français Nicolas Bay, François-Xavier Bellamy et l'Espagnol Jorge Buxadé - le retrait de ce qu'il a appelé une "exposition anti-chrétienne blasphématoire". Une lettre de protestation à la Présidente Metsola a également été envoyée par l'eurodéputée polonaise Izabela Kloc de Pis, pour qui il ne fait aucun doute que les "photographies obscènes sont une profanation délibérée et préméditée des symboles et images chrétiens", demandant des explications sur la manière dont l'exposition a été autorisée et observant que cette affaire démontre que "certaines religions peuvent être librement offensées alors que d'autres ne le peuvent pas", produisant un "acte de réelle discrimination à l'encontre des Chrétiens".

    L'initiative la plus pertinente est cependant celle, officielle, du groupe Ecr, auquel appartiennent les élus de Fratelli d'Italia, qui a envoyé à la présidence du Parlement européen une lettre de désapprobation signée par ses deux présidents : l'Italien Nicola Procaccini et le Polonais Ryszard Legutko, qui est aussi un philosophe bien connu. Dans cette lettre, les deux députés soulignent que "certaines des photographies présentées visent à offenser les sentiments religieux des chrétiens" et doivent être considérées comme "désobligeantes pour notre foi", et qu'elles sont "susceptibles de créer un malaise parmi les visiteurs mineurs dans les locaux du Parlement". Procaccini et Legutko ont rappelé que "les chrétiens sont actuellement les minorités religieuses les plus persécutées dans le monde" et ont exhorté Metsola à s'exprimer "sans équivoque contre toute forme d'insulte à une religion".

    De son côté, la photographe Elisabeth Ohlson s'est réjouie des réactions polémiques à ses photos et a relancé les articles avec les critiques qui pleuvent sur elle, qualifiant les détracteurs de "fascistes". L'artiste suédoise a défendu ses œuvres incriminées en affirmant qu'elle voulait communiquer l'amour de Jésus pour les personnes décédées du sida. Il n'était certainement pas nécessaire de recourir à la profanation d'images qui heurtent la sensibilité religieuse des chrétiens pour transmettre ce message. Sainte Teresa de Calcutta s'en est chargée avec des exemples bien différents : elle a ouvert la première maison pour les malades du sida en 1985, au milieu des gratte-ciel de New York, et l'a emblématiquement appelée "Gift of love" (don d'amour). 

    Alors qu'il y a une vingtaine d'années, l'eurodéputée Marianne Eriksson s'était vu refuser une demande d'exposition des œuvres d'Ohlson au Parlement européen, ce qui s'est passé ces derniers jours témoigne également de l'avènement d'un climat différent à Bruxelles en ce qui concerne le respect des symboles et des contenus chrétiens. Le député européen et vice-président de Vox, Jorge Buxadé, qualifiant l'exposition de "dégoûtante et misérable" et blâmant à la fois l'auteur et le promoteur, a exprimé son espoir que "lors de la prochaine législature, cela ne sera pas possible".

    En attendant les prochaines élections européennes dans un an, le Bureau du Parlement européen pourrait toutefois remédier partiellement à la situation en donnant le feu vert à une proposition officiellement présentée par Nicola Procaccini, qui a demandé qu'une salle ou tout autre espace à Bruxelles porte le nom de Saint Benoît, le saint patron de l'Europe. A la Bussola, le coprésident du groupe Ecr a expliqué que l'initiative veut rendre hommage au saint "non seulement en tant que protagoniste du christianisme, mais comme une reconnaissance qui va au-delà de l'aspect religieux et qui concerne aussi la civilisation occidentale laïque puisque c'est grâce aux monastères que les trésors de l'antiquité classique ont été sauvegardés et nous ont été transmis". 

    C'est ce qu'a tenté d'expliquer, sans être entendu, saint Jean-Paul II qui, lors de sa visite au Palais européen de Strasbourg en 1988, a affirmé qu'il était de son devoir de "souligner avec force que si le substrat religieux et chrétien de ce continent devait être marginalisé dans son rôle d'inspirateur de l'éthique et de son efficacité sociale, ce n'est pas seulement tout l'héritage du passé qui serait nié, mais c'est encore un avenir de l'homme européen - je parle de tout homme européen, croyant ou non croyant - qui serait gravement compromis".

    Lire également : EU Parliament criticized for displaying ‘vulgar’ depictions of Jesus and apostles