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Ethique - Page 281

  • Immigration : pourquoi le pape François a raison (suite)

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    Nous avons relayé la première partie de cette note d'Henri Hude; voici la seconde partie :

    Pourquoi François a raison (2). La question de l'immigration

    Quelle méthode adopter pour traiter le sujet de l’immigration musulmane ?

    En Europe, nous mélangeons deux sujets : celui de l’immigration, celui du fondamentalisme musulman. Rien d’étonnant : les immigrés viennent souvent de pays musulmans. Mais ils sont aussi chrétiens, bouddhistes, ou sans religion. De tous ceux-là, on n’entend pas beaucoup parler. Et pourtant, toute immigration est une question politique importante, même provenant de pays proches par la culture. L’expérience l’a montré en France durant l’entre-deux guerres, avec les réactions à l’immigration venue d’Italie. Distinguons donc les deux sujets, isolons les problèmes spécifiques que chacun pose, et puis réassocions-les. Ainsi obtiendrons-nous une intelligence complète et concrète des problèmes. Mais dans quel ordre prendre ces deux sujets ?

    S’il n’y avait pas l’immigration, l’islam serait-il en France un sujet de discussion politique ? Assurément, beaucoup moins – sauf s’il y avait quand même des attentats. Par contre, même sans dimension musulmane, l’immigration serait un sujet important. Preuve : les Etats-Unis, où la société réagit à l’immigration latino-américaine en majorité catholique. L’islam n’est donc pas la même chose que la question de l’immigration en Europe. Il est une seconde question qui rend plus complexe celle de l’immigration. C’est donc cette dernière qu’il faut par étudier d’abord, séparément, en faisant méthodiquement abstraction de l’islam – qu’il faudra ensuite (article 3) intégrer avec ses spécificités pour affiner les résultats obtenus.

    1° Il est absurde de vouloir conserver le niveau de prospérité avec une démographie qui ralentit, c’est-à-dire sans enfants et/ou sans immigration.

    Parlons d’abord d’économie (1° & 2°). La croissance économique de la seconde moitié du XXe  siècle a été tirée par la démographie, notamment par la population en âge de travailler. Cette base de toute croissance économique, trop souvent négligée, a été le moteur de nos économies, la corde de rappel qui nous a fait sortir de toutes les crises. Ce moteur est éteint. Dans certains pays comme l’Allemagne, il fonctionne en marche arrière. Le Japon, en stagnation depuis plus de vingt ans, montre ce que devient une économie, même hyper innovante, quand la démographie ne suit pas. On peut d’ailleurs se demander si un pays peut rester indéfiniment créatif et dynamique, avec une population vieillissante.

    De même pour les systèmes sociaux. Un système de retraite marche très bien quand les cotisants sont beaucoup plus nombreux et plus riches que les pensionnés. Sans croissance ni économique ni démographique pendant une génération, c’est l’inverse. Que le système soit public ou privé n’y change rien : les fonds de pensions à l’américaine se retrouvent avec des investissements (les cotisations capitalisées des cotisants) qui ne couvrent plus leurs passifs (les prestations futures). Il faut alors ou bien combler le déficit avec de l’argent public, ou bien diminuer les prestations. Pour les systèmes par répartition, le déficit annuel doit être financé par de la dette, ou par une hausse des cotisations, ou une baisse des prestations (diminution de leur montant, ou du nombre des bénéficiaires, en décalant l’âge de la retraite). En France, une bonne partie de l’ajustement du système de retraite s’est déjà faite de manière discrète par la diminution des droits futurs des cotisants actuels. L’assurance santé répond à peu près à la même loi, sachant que jeunesse et bonne santé sont assez bien corrélées.

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  • « Kabila, bima »: grand makelele dans les paroisses de Kinshasa : l’Eglise se prépare, mais encore ?

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    Lu sur le blog de Colette Braeckman (hébergé par « Le Soir ») ce 26 octobre 2017:

    « Kinshasa

    A Brazzaville, les chefs d’Etat de la région ont discuté de l’avenir du Congo [RDC ndb], l’émissaire américaine Nikki Haley, ambassadrice aux Nations unies, est venue prendre la température du pays et a multiplié les entretiens dans la capitale [ de la RDC ndb]…Dans la paroisse Saint Dominique à Limete, un fief de l’opposition, depuis longtemps acquis à la famille Tshisekedi, les fidèles, en ce dimanche matin, ne s’encombrent guère des dernières tractations diplomatiques. Ici, c’est en famille que l’on assiste à la messe et les enfants aux joues luisantes de propreté jouent avec les rubans et les missels pendant que les parents chantent à pleine voix. Le sermon du curé, qui paraphrase l’Evangile, colle à la politique et tout le monde comprend le message. Dans les intentions de prière, il est question des morts de Beni, au Nord Kivu, des victimes du Kasaï, -plus de 4000 à l’heure actuelle-, et l’abbé Marcel, au nom de la conférence des évêques, martèle « priez, mes frères, pour que cette nation soit libérée » et il ajouter « j’ai vu la misère de mon peuple, dit le Seigneur, j’ai entendu les cris de détresse… »
    La foule, en chœur, reprend comme une antienne » combien de temps » ? Et puis vient ce seul mot, lancé par les officiants, répété par les croyants : «Telema » levez-vous… » »
    L’heure est-elle bientôt arrivée ? » se demande un homme sur ma rangée. Face aux fidèles, alors que le soleil se glisse entre les vitraux, le prêtre se fait plus explicite : «On arrive à la fin, nous allons bientôt vous donner le programme d’action….» Crispin Nlandu, laïc et intellectuel chrétien, précise : « chacun devra prendre ses responsabilités, nous allons bientôt nous lever pour libérer le pays.. »
    Autrement dit, ce qui se dessine au-delà des promesses et des prières, c’est que la patience de la population, et plus particulièrement de l’Eglise catholique, arrive au bout : les évêques du Congo, qui avaient négocié l’accord de la dernière chance, conclu le 31 décembre dernier, estiment qu’ils ont été dupés par les manœuvres dilatoires du pouvoir. Quant à la population, elle considère comme un défi, voire une insulte, le délai de 504 jours avancé par la Commission électorale, qui estime que, pour des raisons pratiques, les élections ne pourraient avoir lieu avant fin 2019.
    Lorsque la messe se termine, les paroissiens discutent du sermon et tiennent des propos très politiques : tous estiment qu’après le 31 décembre 2017, le « bonus » d’un an qui avait été accordé au président Kabila aura été « consommé » et que le pouvoir sera, irrévocablement, frappé d’illégitimité. Curieusement, les Kinois ne sont ni vindicatifs, ni apeurés mais animés d’une étrange confiance : « il doit partir, il partira » nous assure un étudiant… Tout le monde est devenu constitutionnaliste : alors que le pouvoir invoque la loi fondamentale pour assurer que le chef de l’Etat peut rester en place jusqu’à l’installation de son successeur, la population pour sa part, brandit l’ « article 64 » qui autorise tout citoyen à s’opposer aux violations de la Constitution et elle se prépare, selon l’expression des évêques, à « se prendre en charge ».
    A Lemba, dans l’école Notre Dame d’ Afrique, des étudiants participent massivement à un « Tribunal d’expression populaire » monté par ECCHA, le mouvement citoyen des jeunes, soutenu par des ONG internationales, les Américains de Osisa et du NED (national endowment for democracy) et, pour la Belgique, le CNCD 11 11 11. Ici, l’atmosphère est plus chaude que dans l’église et des représentants de la CENI, dont le directeur de communication Jean-Baptiste Lipipo, ne manquent pas de courage pour ainsi descendre dans la « fosse aux lions ». Avec des précisions de techniciens, ils tentent de faire comprendre les raisons des retards accumulés : les problèmes de financement, la mise à jour des listes et l’inscription des Congolais de l’étranger, les troubles dans certaines provinces, dont le Kasaï, qui retardent l’enrôlement.
    Balayant ces arguments, les jeunes, eux, livrent le fond de leur pensée : « nous souffrons… Nous étudions et ne trouvons pas de travail. On nous appelle des « Salomon », car, à 25 ans et plus, nous sommes encore obligés de vivre chez nos parents… »
    C’est ici que se confirme le véritable sens de la révolte qui monte de jour en jour. Si les Congolais et en particulier les jeunes exigent des élections, veulent le changement et apostrophent Kabila « Bima », (dégage) et « Yebela » ( ton temps est passé, prépare toi à partir), ce n’est pas seulement par souci de légalisme. C’est parce que la situation sociale est insoutenable, que l’avenir paraît bloqué à cause du manque d’emploi, du favoritisme dont bénéficient les enfants des « pontes » du régime, des inégalités de plus en plus criantes… »Vous préparez la guerre de demain » hurle un futur chômeur.
    Face au tumulte, les distingués spécialistes de la CENI et de la société civile dont Jérôme Bonso de la Ligue des électeurs, n’arrivent pas à faire passer leurs arguments techniques et lorsque la salle se vide, c’est à mi-voix que l’on discute de projets beaucoup plus concrets que les prières et les meetings. Il est question, d’ici la fin de l’année, de faire descendre un million de manifestants dans les rues de Kinshasa, de bloquer les principales artères de la ville ainsi que l’aéroport. Chacun sait que la répression sera au rendez- vous mais un jeune homme aux cheveux en bataille, membre du mouvement « Cocorico » crie, en trépignant déjà : «de toutes façons, nous sommes les plus nombreux »…

    Ref. “Telema”: l’Eglise se prépare…

    JPSC

     

  • Ordre de Malte : le pape a-t-il toujours raison ?

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    Lu sur le site « Salon Beige »

    Dans L'Homme Nouveau, Daniel Hamiche rapporte :

    "[...] Pour avoir demandé et obtenu la révocation d’Albrecht von Boeselager, Grand Chancelier de l’Ordre, convaincu d’avoir fait distribuer des préservatifs dans le cadre des interventions de Malteser International dont il était le dirigeant, c’est le Grand Maître Matthew Festing qui fut contraint à la démission. [...] Albrecht von Boeslager, quant à lui, était réintégré dans l’Ordre et dans ses hautes fonctions à la demande du Pape et du secrétaire d’État.

    La réintégration triomphale de Boeslager n’a pas éteint en lui l’esprit de vengeance contre la presse catholique jugée par lui coupable d’avoir rapporté les actions peu flatteuses de Malteser International. [...] En mars dernier, Kath.net reçut une mise en demeure de l’avocat allemand de Boeslager, en sa qualité de Grand Chancelier de Malte, pour avoir notamment signalé aussi, en décembre 2016, une donation de 30 millions de francs suisses, acceptée par Boeslager. La lettre de mise en demeure exigeait une rétractation de ­Kath.net, à défaut de laquelle l’agence catholique serait traînée devant les tribunaux. [...] Kath.net proposa une tribune libre à l’avocat pour expliquer la position et les remarques de Malte. Ce fut refusé et l’avocat déposa au nom de son client une plainte au tribunal du Land de Hambourg.

    Ce dernier a rendu son jugement le 6 juin et les attendus ont été communiqués à ­Kath.net qui les a reçus le 12 septembre dernier. Ils sont accablants pour Boeslager. Dans un article du 20 septembre titré : « Malteser : Boeslager perd un point décisif au tribunal », Kath.net commente :

    « La cour a ainsi reconnu le fait que Malteser International a continué son programme d’aide pendant plusieurs mois même après qu’il ait été rendu public que les produits de secours ainsi que des préservatifs dans un programme au Myanmar [avaient été distribués], et que cela s’est passé aussi à la connaissance et avec la volonté de M. von Boeslager. Avec cette décision, l’injonction provisoire – que Boeslager a fait signifier après la publication d’un rapport sur ­Kath.net – a été annulée sur ce point décisif. (…)

    Dans les attendus du jugement du tribunal de Hambourg (…) il est statué, relativement à l’article de Kath.net de décembre 2016, contre lequel Boesleger s’est pourvu en justice : “Dans son ensemble, le troisième paragraphe de l’article traite de manière critique de différents aspects du travail du plaignant (Boeslager) en tant qu’Hospitalier, de manière à démontrer la thèse qui était placée à son début, à savoir qu’un petit cercle du groupe germanophone (de Malte) veut préserver les avantages du caractère exclusif et souverain (de Malte) tout en desserrant les liens avec l’enseignement catholique et le pape, qui sont à ses yeux (du petit cercle) trop étroits. Pour le lecteur, les conclusions irréfutables sont, selon la conviction de la chambre [cour], que le plaignant est lui-même responsable des accusations ci-dessus mentionnées, ce qui implique aussi nécessairement qu’il était au fait de toutes les circonstances pertinentes” (…) ».

    Kath.net s’interroge : « Le ­Pape a-t-il été mal informé ? Festing était-il dans son droit et a-t-il été injustement contraint à la démission ? Est-ce que la position de Boeslager comme Grand Chancelier d’un ordre catholique, est tenable ? ». On partage ces interrogations…"

    Ref. Rebondissement à l'Ordre de Malte : Boeslager est vraiment coupable

    JPSC

  • Nés d’un mariage nul, ils témoignent

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    Il n’est un secret pour personne qu’à défaut de pouvoir les dissoudre, la mentalité « pastorale » qui a produit ’Amoris Laetitia'  est aux petits soins pour faciliter les reconnaissances de nullité canonique des mariages litigieux. Mais, dans les jugements de ses tribunaux, l’ Eglise d'aujourd'hui tient-elle vraiment compte de tous les paramètres ? Une réflexion d’Élisabeth Caillemer sur le site de « Famille chrétienne » :

    « EXCLUSIF MAG – Le mariage de leurs parents a été déclaré invalide par un tribunal ecclésiastique. Une décision difficile à admettre pour certains enfants dont la souffrance commence timidement à être reconnue dans l’Église.

    Repères

    700 mariages ont été reconnus nuls en France en 2007.

    Source : L’ABC des nullités de mariages catholiques, Père Jacques Vernet et Béatrice Draillard, Nouvelle Cité, 2011.

    On ne parle jamais d’eux, l’Église ne parle jamais d’eux. Des enfants du divorce, si. Dans son exhortation apostolique Amoris laetitia ( 246), le pape François évoque « la montagne qui écrase l’âme d’un enfant, dans les familles où l’on se fait du mal jusqu’à briser le lien de la fidélité conjugale ». Mais spécifiquement de ceux dont le mariage des parents a été déclaré nul, jamais. Pourtant, certains en souffrent cruellement et restent seuls, parfois pendant des années, face à leur douleur et à leurs interrogations.

    « Quand le jugement de reconnaissance en nullité du mariage de mes parents a été prononcé, j’avais 13 ans, raconte Johanna, 45 ans. Passées la sidération et l’incompréhension sont arrivés les doutes, puis la révolte. Qui étais-je devenue aux yeux de Dieu ? L’Église, par son jugement, avait-elle fait de moi un être illégitime ? Où était ma place ? » Brisée par cette suspicion de bâtardise, la jeune femme a néanmoins gardé la foi tout en prenant ses distances avec l’institution. « Je me sentais proche de Dieu, mais loin de l’Église. Je dissociais les deux. J’avais la phobie des prêtres : ils étaient solidaires de ce jugement. Pour eux, j’étais forcément un mouton noir. »

    Caroline, 32 ans, en avait 12 quand ses parents ont divorcé, 18 quand leur mariage a été reconnu invalide. Un père et une mère qui se déchirent, se séparent, se partagent le service de table, les week-ends et les vacances scolaires, tout cela n’a certes pas été une partie de plaisir. « Mais pour moi le divorce n’avait rien changé à leur statut : ils étaient toujours mariés devant Dieu. C’était le principal, je m’accrochais à ça, j’espérais qu’ils reviendraient ensemble. » Jusqu’au jour où sa mère lui a fait part de cette curieuse invalidité de mariage déclarée par un juge ecclésiastique. « J’ignorais l’existence d’une telle procédure. On ne m’a donné aucun détail. Cette nullité m’obligeait à faire le deuil définitif du mariage de mes parents. Peu de temps après, chacun s’est remarié de son côté, à l’église, puisqu’on considérait qu’ils n’avaient jamais été mariés. Tout cela m’a laissée perplexe. D’une famille unie, j’étais passée à une famille éclatée, puis recomposée, tout cela avec la bénédiction de l’Église. »

    Florence, elle, n’a jamais digéré cette décision qu’elle estime en contradiction totale avec le catéchisme de son enfance. « La nullité, c’est violent. Ça revient à affirmer qu’il ne s’est jamais rien passé entre mes parents. L’Église nous dit que le mariage est un lien sacré, indissoluble, mais elle se donne le droit de tout effacer. » Depuis, la jeune ado de 17 ans dit avoir cessé de croire en Dieu.

    Violentes et mystérieuses, ces nullités de mariage provoquent d’importants dégâts psychologiques et spirituels sur les enfants. L’Église, qui dans sa sollicitude se penche sur les couples en difficulté, n’en a, semble-t-il, pas pris la mesure. Pas d’accompagnement spirituel pour les victimes collatérales de ces mariages avortés. Un clergé peu formé en droit canonique, parfois désarçonné face à leurs questions. Des parents qui, sous-estimant les blessures entraînées par leur démarche (« Ils sont surtout bouleversés par le divorce »), l’expliquent sommairement à leur progéniture ou pensent le faire « plus tard » ; et finalement, le disent au moment d’annoncer leur « remariage ». Sans parler de ceux qui n’ont pas digéré la procédure, intentée contre leur gré par leur ex-conjoint. Benoît se souvient avoir appris « la nouvelle » lors d’une dispute avec sa mère : « Ton père a fait annuler notre mariage en nous faisant passer pour immatures. » Un choc.

    Des enfants conçus dans l’amour

    « C’est un sujet qui se heurte au droit canon », analyse Brigitte Leroy-Lebailly, psychologue clinicienne, experte auprès d’une officialité. « J’ai toujours été étonnée que les tribunaux ne prennent pas en compte les effets de ces nullités sur les enfants. Je m’en suis ouverte auprès de l’official. Il m’a dit que, pour le droit canon, la reconnaissance de nullité ne concernait pas les enfants… Mais je pense que cela ne dispense pas d’en tenir compte dans la pratique. »

    Mandatés pour analyser les circonstances et l’état d’esprit dans lesquels les futurs époux se sont engagés dans la voie du mariage, les psychologues n’interviennent pas auprès des enfants. Du moins directement. « À titre personnel, je leur réserve toujours une place dans mes entretiens, poursuit l’experte. J’explique aux parents la façon dont ils peuvent leur parler de cette nullité. Ils doivent eux-mêmes être apaisés face à cette situation, ne pas être dans la négation de leur passé, expliquer qu’ils y ont cru, mais que cela n’a pas fonctionné. Ils peuvent éventuellement leur donner les raisons de cette nullité en faisant attention aux mots qu’ils choisiront. Surtout, les enfants doivent savoir qu’ils ont été conçus dans l’amour, ce qui est différent de dire qu’ils ont été conçus dans un mariage chrétien. »

    [...]

    Ref. Nés d’un mariage nul, ils témoignent

    JPSC

  • Stéphane Mercier dénonce "apostasie et démission intellectuelle à l’Université louvaniste"

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    De Stéphane Mercier sur le site "L'Ultramontain" :

    SILENCE - Apostasie et démission intellectuelle à l’Université louvaniste

    Chers amis,

    Vous êtes nombreux à m’avoir témoigné votre soutien dans « l’affaire » me concernant à l’Université catholique de Louvain au printemps 2017. L’institution a révélé, comme l’observait un homme d’esprit, que son nom était triplement usurpé : la censure déloyale n’est pas digne d’une Université ; l’hostilité à un enseignement en parfaite conformité avec celui de l’Église est intolérable au sein d’une institution qui se présente comme catholique ; et, pour ceux qui ignorent cette petite fantaisie dont la Belgique, patrie du surréalisme, a le secret, l’Université Catholique de Louvain n’est pas à Louvain, mais dans une ville nouvelle sortie de terre il y a bientôt un demi-siècle, Louvain-la-Neuve. La ville historique de Louvain abrite une autre Université, néerlandophone celle-là, la Katholieke Universiteit Leuven. Quant à savoir si elle est davantage catholique, c’est une autre question…

    Le cours que j’avais donné à mes étudiants en leur exposant un exemple d’argumentation susceptible de les faire réfléchir à propos de la gravité de l’avortement a été mal reçu par une infime proportion d’entre eux. Je ne connais pas les chiffres, mais il semble qu’une dizaine, sur un total de six cents, n’aient pas du tout apprécié cette invitation à réfléchir sur base d’arguments vigoureux. C’était au début du mois de février 2017. Puis, durant cinq semaines, j’ai continué à donner mon cours tout à fait normalement. Un groupuscule insignifiant s’est toutefois ému de mon enseignement et a alerté la presse. Celle-ci, flairant le scandale, a tout de suite sorti le grand jeu. Nous étions alors le 21 mars. La réaction officielle de l’Université n’a pas tardé : le jour même, j’étais convoqué de façon peu amène au rectorat, tandis qu’une Philénis bien en cour clamait haut et fort que mes propos étaient « contraires aux valeurs portées par l’UCL » et que l’UCL défendait le « droit [sic] à l’avortement ». Un communiqué officiel dans le même sens fut publié dans la foulée, puis retiré discrètement quelques jours plus tard, non sans avoir été relayé par les médias.

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  • Houellebecq salue "le remarquable retour du catholicisme" en France

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    De Jules Germain sur aleteia.org :

    Houellebecq, impressionné par le renouveau du catholicisme en France

    Dans un entretien pour le magazine allemand Der Spiegel, le romancier Michel Houellebecq a évoqué le « remarquable retour du catholicisme » en France.

    Le site de la conférence des évêques allemands s’en est fait l’écho : dans un entretien accordé au journal Der Spiegel paru samedi dernier, Michel Houellebecq a évoqué l’importance qu’il donne à la religion. Selon lui, elle joue un rôle moteur pour la constitution des communautés et elle aide à leur pérennité. Il explique : « J’ai la conviction qu’une religion, une vraie foi, est beaucoup plus puissante sur les esprits qu’une idéologie. Le communisme était une sorte de fausse religion, un mauvais ersatz, quand bien même il se présentait avec toute une liturgie ». C’est pour cette raison que, selon lui, il a pu disparaître. Ce ne sera pas le cas, explique-t-il, de l’islam ou du catholicisme.

    « Le remarquable retour du catholicisme » en France

    Michel Houellebecq évoque également ce qu’il considère comme l’un des « moments les plus intéressants de l’histoire récente » et qu’il a pu observer en France. À l’occasion des manifestations contre le mariage pour tous, le monde politique a été abasourdi de découvrir une mobilisation de masse de cette population que l’on croyait disparue. « C’était un courant souterrain qui est remonté soudainement à la surface » : les catholiques français ont redécouvert à cette occasion leur poids et leur capacité de mobilisation.

    Pour le romancier, ces mobilisations étaient beaucoup moins inspirées d’élans réactionnaires qu’on a pu le prétendre. Il les attribue essentiellement au renouveau lié aux mouvements charismatiques, qui ont su développer de nouvelles formes d’expressions et transformer la communication en s’inspirant des mouvements pentecôtistes. Le catholicisme que certains croyaient morts est apparu bien vivant et plein de vitalité.

    Une thèse originale sur l’intégration des musulmans

    Au sujet de l’intégration des musulmans en France, l’auteur de Soumissiona développé une thèse originale. Selon lui, « si le catholicisme était une religion d’État, l’intégration des musulmans aurait beaucoup mieux fonctionné ». Avec une deuxième place, celle d’une minorité respectée dans un État catholique, les musulmans accepteraient mieux la légitimité de l’État français. Au contraire, au sein d’une société sécularisée avec une État laïc, ils considèrent la puissance publique comme un agent au service d’une guerre antireligieuse déguisée. Pour Michel Houellebecq, le régime de la laïcité n’est donc pas le meilleur garant de la concorde publique entre tous les citoyens pratiquant différentes religions.

  • Les 50 ans de l'Abortion Act : la tragédie de l'avortement dénoncée par les évêques de Grande-Bretagne

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    50 ANS DE L'ABORTION ACT EN ANGLETERRE : LES ÉVÊQUES DÉNONCENT UNE "TRAGÉDIE"

     

    A l’occasion des cinquante ans de l’Abortion Act, les évêques d’Angleterre, des Pays de Galles et d’Ecosse ont qualifié l’avortement de « tragédie ». Ils ont déploré les « 200 000 avortements survenus pour la seule année 2015 », et les huit millions d’enfants à naître avortés en Angleterre, au Pays de Galles et en Ecosse depuis le 27 octobre 1967.

    Pour eux, « la société a besoin d’une nouvelle compréhension de la valeur intrinsèque de la vie humaine ». Ils invitent à développer une meilleure « éducation à la responsabilité morale concernant la sexualité humaine » et « le sens de l’expression sexuelle dans le mariage » pour « reconnaître le devoir de chérir la vie humaine et de favoriser son épanouissement au-delà des circonstances de n'importe quelle personne, même si cela peut être difficile ». « Il est urgent que les parents et les éducateurs enseignent l'inviolabilité de la vie humaine, depuis la conception jusqu'à sa fin naturelle ».

    Ils critiquent la loi anglaise autorisant l’avortement « jusqu’à la naissance en cas d’invalidité », qu’ils opposent comme un « contraste frappant » à la protection que les personnes handicapées reçoivent dès lors qu’elles sont nées. Ils déplorent également une « érosion » du respect envers les médecins et infirmiers s’opposant à l’avortement. Ces personnes « ont de plus en plus de mal à combiner un travail professionnel dévoué avec leurs convictions personnelles ».

    Ils ajoutent qu’une femme qui a subi un avortement peut recevoir pardon de Dieu car « l’ensemble complexe des conditions dans lesquelles une femme se trouve enceinte et peut envisager un avortement peut limiter l’exercice de la liberté et diminuer la culpabilité morale ».

    Ils invitent les décideurs politiques et la société, à l’occasion de « ce 50e anniversaire » à ouvrir « un nouveau débat pour changer les attitudes envers la vie humaine intra-utérine, pour promouvoir ce qui permet de faire des choix bons et authentiques, et protéger et prendre soin des mères et de leurs enfants ».

    Sources: Vatican radio (23/10/2017) ; Catholic Herald (23/10/2017)

  • Une nation a le droit de faire la distinction entre un réfugié authentique et un migrant

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    Une information du Catholic Herald (traduite ICI) :

    Le cardinal Sarah : « Une nation a le droit de faire la distinction entre un réfugié authentique et un migrant »

    « Chaque nation a le droit de faire la distinction entre les réfugiés authentiques et les migrants économiques qui ne partagent pas la culture de cette nation », a déclaré le cardinal Robert Sarah.

    S’exprimant lors de la conférence Europa Christi en Pologne dimanche, le cardinal africain a noté que le pays refuse d’accepter la « logique » de la redistribution des migrants que « certaines personnes veulent imposer ».

    Dans des commentaires rapportés par le magazine polonais Gosc, le cardinal Sarah a ajouté que si chaque migrant est un être humain qui doit être respecté, la situation devient plus complexe s’ils sont d’une autre culture ou d’une autre religion et mettent en péril le bien commun de la nation.

    Les dirigeants mondiaux ne peuvent pas remettre en question le «droit de chaque nation à distinguer entre un réfugié politique» qui est forcé de fuir son propre pays et «le migrant économique qui veut changer de lieu de résidence» sans s’adapter à la nouvelle culture dans laquelle il habite.

    « L’idéologie de l’individualisme libéral favorise un mélange conçu pour éroder les frontières naturelles des patries et des cultures, et conduit à un monde post-national et unidimensionnel où les seules choses importantes sont la consommation et la production », a déclaré le cardinal Sarah.

    Catholic Herald

  • Défendre un féminisme qui considère la femme entièrement

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    De Vincent Tremolet de Villers sur Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Marianne Durano: «Défendre un féminisme qui considère la femme entièrement»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN- Le féminisme doit être repensé en profondeur: tel est le point de vue de Marianne Durano, professeur et journaliste à la revue Limite*. Une vision iconoclaste qui trace les contours d'une véritable anthropologie.

    Ancienne élève de l'Ecole Normale supérieure, agrégée de philosophie, Marianne Durano est professeur en lycée. Elle est rédactrice à la revue Limite et publie prochainement un essai sur le corps féminin aux éditions Albin Michel.

    Vous défendez dans la revue Limite l'idée d'un féminisme intégral. Que signifie cette expression? Féminisme n'est-il pas un mot qui se suffit à lui-même?

    Limite se veut une revue d'écologie “intégrale”. Tout comme l'expression “écologie intégrale”, “féminisme intégral” est en effet un pléonasme. Néanmoins, si nous parlons d'écologie intégrale, c'est pour dénoncer une forme de schizophrénie entre, d'une part, les tenants de l'écologie environnementale, et d'autre part les tenants de l'écologie “humaine”. De la même manière, le féminisme médiatique est pris dans des contradictions qui rendent nécessaire l'adjectif “intégral”: on ne peut pas défendre les femmes tout en niant la différence des sexes, lutter pour l'égalité salariale sans prendre en compte la spécificité de la grossesse, proclamer “mon corps m'appartient” sans dénoncer le trafic d'ovules et d'utérus qu'implique l'extension des PMA, etc.

    Le féminisme intégral que nous défendons intègre tous ces combats et veut défendre les femmes intégralement, sans nier leurs spécificités et leurs vulnérabilités particulières. En effet, “intègre” signifie aussi bien “honnête” qu'”entier”. Il s'agit tout d'abord de faire preuve d'honnêteté et de cohérence intellectuelle, en dénonçant toutes les aliénations dont les femmes sont victimes: lutter contre la culture de viol et par conséquent dénoncer l'omniprésence de la pornographie ; lutter contre la prostitution et contre les mères-porteuses, qui sont les deux faces d'un même marché des corps ; défendre la santé et l'autonomie des femmes également quand elles choisissent d'arrêter leur contraception chimique ; être intégralement “pro-choix” et donner à celles qui le veulent les moyens de garder l'enfant qu'elles portent ; défendre la dignité des salariées et des mères au foyer, etc. Le féminisme intégral considère la femme dans son entier: il n'évacue pas ses hormones et son utérus du champ politique, sous prétexte qu'ils seraient un facteur d'aliénation, ou en alléguant une égalité abstraite et désincarnée entre les sexes.

    Enfin, notre féminisme est intégral, parce que nous pensons qu'il faut transformer intégralement et radicalement les valeurs de notre société capitaliste, technocrate et concurrentielle, pour que les femmes puissent y trouver leur place sans avoir à se renier pour devenir des self-made men comme les autres.

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  • L’avortement des enfants en raison d’un handicap chez le fœtus est contraire à la Convention relative aux droits des personnes handicapées

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    ONU: non à l’avortement des enfants en raison d’un handicap chez le fœtus (source)

    Contraire à la Convention sur les droits des personnes handicapées

    « L’avortement des enfants en raison d’un handicap chez le fœtus est contraire à la Convention relative aux droits des personnes handicapées », déclare le Comité des droits des personnes handicapées des Nations Unies qui prend position contre l’avortement et l’euthanasie des personnes handicapées, dans cette déclaration, indique l’ECLJ.

    Comité des droits des personnes handicapées  – Genève

    Le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies a officiellement affirmé que l’avortement des enfants en raison d’un handicap chez le fœtus est contraire à la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

    Alors qu’une pression importante s’exerce pour imposer la légalisation de l’avortement eugénique, le Comité des droits des personnes handicapées des Nations unies vient de déclarer dans un document officiel (http://www.ohchr.org/Documents/HRBodies/CCPR/GCArticle6/CRPD.docx) que « Les lois qui autorisent explicitement l’avortement en raison d’un handicap violent la Convention des droits des personnes handicapées (Art. 4,5 et 8). »

    Ce Comité poursuit en expliquant que ce type d’avortement est souvent basé sur des diagnostics erronés, et que « Même s’ils ne sont pas faux, cette affirmation perpétue le préjugé selon lequel le handicap serait incompatible avec une vie heureuse. »

    Par cette déclaration, le Comité des droits des personnes handicapées s’oppose frontalement au Comité des droits de l’homme qui a entrepris de réinterpréter le « droit à la vie » comme comprenant un droit à l’avortement « tout particulièrement lorsque (…) le fœtus présente des malformations mortelles ». Le Comité des droits des personnes handicapées demande le retrait de cette affirmation.

    La déclaration du Comité des droits des personnes handicapées est d’une grande importance. Elle rappelle, une nouvelle fois, la nécessité de s’opposer fermement à la tentation eugéniste qui repose sur le mépris de la faiblesse. Déjà, en 1947, les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme durent s’opposer à la tentative visant à permettre la « prévention de la naissance d’enfants handicapés mentalement » et d’enfants « nés de parents souffrant de maladie mentale ». La similitude de ces propositions avec l’idéologie nazie fut alors dénoncée.

    L’ECLJ se réjouit de cette déclaration qui va dans le sens de ses nombreuses interventions (https://eclj.org/eugenics/hrc/-leclj-dnonce-leugnisme-comme-un-racisme-scientifique?lng=fr) devant le Conseil des droits de l’homme. L’ECLJ continuera à dénoncer l’eugénisme prénatal ainsi que les avortements tardifs et à rappeler que les droits à la vie et aux soins doivent être garantis à toute personne.

    Le Comité des droits des personnes handicapées a également pris position contre un prétendu « droit à l’euthanasie » car, selon lui « cela perpétue les idées reçues selon lesquelles les personnes gravement handicapées souffrent et seraient plus heureuses mortes. » Comme les enfants à naître handicapés…

    L’ECLJ a également adressé un mémoire (https://eclj.org/abortion/un/remise-du-mmoire-?lng=fr) au Comité des droits de l’homme au soutien du droit à la vie, soutenu par plus de 130 000 personnes.

    L’ECLJ participera aux prochaines réunions du Comité des droits de l’homme à Genève les 27 octobre, 1er et 2 novembre.

    Nous vous invitons à signer cette pétition et à partager cette information autour de vous.

    Merci pour votre soutien !

    Mme Theresia Degener

    Présidente du Comité des droits des personnes handicapées.

    Pour signer la pétition:

    https://eclj.org/abortion/un/pour-la-protection-de-toute-vie-humaine?lng=fr

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    L’ECLJ est une organisation internationale non gouvernementale fondée en 1998 et dédiée à la promotion et la protection des droits de l’homme en Europe et dans le monde.

  • Touche pas à mon pape...

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    De Natalia Bottineau sur le site de France Catholique :

    Un leadership « courageux et théologiquement solide »

    Des théologiens apportent leur soutien au pape François 

    On peut s’étonner de la véhémence des attaques contre le successeur de Pierre. Mais aussi les relativiser si l’on se rappelle les levées de bouclier contre le bienheureux Paul VI ou que l’on a accusé saint Jean-Paul II de plus de cent hérésies. Et en même temps, on constate chaque jour, place Saint-Pierre, sur les sites en ligne et les réseaux sociaux, le long des rues pendant ses voyages, ou aux grandes célébrations, l’existence d’une majorité bruyante dont l’enthousiasme ne se dément pas au fil des années. Et jusqu’ici, le magistère du Pape étant perçu comme tellement limpide et évangélique, beaucoup ne se sont pas sentis appelés à se mobiliser pour faire taire les accusateurs : l’Évangile se défend lui-même. Cependant des théologiens viennent de prendre une initiative nouvelle, et c’est très intéressant.

    Il y a eu naguère la lettre ouverte des « sages » musulmans, pour soutenir Benoît XVI au lendemain du discours de Ratisbonne, en 2006. Cette fois ce sont des théologiens et des personnalités internationales qui manifestent publiquement leur adhésion au magistère de Pierre – cum Petro et sub Petro –, à l’initiative de deux théologiens catholiques : Tomas Halik, 69 ans, un prêtre tchèque, grande figure de la résistance à l’occupant soviétique et Paul Zulehner, 77 ans, prêtre autrichien.

    « Nous partageons votre rêve », affirment les signataires sur le site www.pro-pope-francis.com, en anglais et en allemand, qui a recueilli près de 10 000 signatures en quelques jours.

    Ils veulent exprimer au pape François leur « gratitude » pour un « leadership papal courageux et théologiquement solide ».

    Les esprits prévenus, qui ne se sont pas interrogés quand le pape a déclaré que Amoris Laetitia c’était pétri de saint Thomas, d’Aquin, et qui savent ce que pense le pape avant qu’il ne parle et là où il conduit l’Église, mieux que l’Esprit Saint, ne seront pas convaincus. Mais déjà lors du premier synode sur la famille, avant même que le pape se soit exprimé, on avait prédit qu’il dirait des choses contraires à la saine doctrine catholique… Cela se voit : on n’a pas pris le temps de lire ce que Bergoglio avait écrit avant son élection.

    Ce n’est d’ailleurs pas à eux que la lettre ouverte s’adresse. Et au moment où Mgr Pascal Ide publie Puissance de la gratitude. Vers la vraie joie (Éditions de l’Emmanuel), on comprend bien que ce ne sont pas les accusateurs qui rayonneront le plus de joie… mais bien ceux qui font preuve de gratitude, d’accueil, de disponibilité : une attitude « mariale ».

    Mais il faut aussi immédiatement nuancer : son ami argentin, Luis Liberman, qu’il a encore reçu le 19 octobre, dit que le pape n’a aucune crainte des critiques, au contraire, il en fait du fruit, il les apprécie.

    Le pape a voulu s’entourer par deux fois des évêques du monde entier, en octobre 2014 et en octobre 2015 avant de nouer la gerbe de leur réflexion dans son « exhortation apostolique post-synodale », en 2016. On oublie trop souvent cela : le document Amoris laetitia est le fruit aussi de la communion et de la confrontation ecclésiale vécue en synode avec Pierre. Le Pape a tout fait pour que chacun, de tous les continents et réalités culturelles, ecclésiales et sociales, dise comment il lit la réalité, en vérité et liberté : n’est-ce pas le chemin nécessaire pour un vrai discernement voire une vraie conversion, que cette liberté devant Dieu et son Évangile, en Église ?

    « Vous avez réussi, disent les soutiens du Pape, à remodeler la culture pastorale de l’Église catholique romaine en accord avec son origine en Jésus. » Ils citent une expression du pape : « Vous voyez l’Église comme un hôpital de campagne. »

    En harmonie avec ce que le Pape dit dans une homélie à Sainte-Marthe, le 19 octobre, ils ajoutent : « Dans la rencontre avec les autres, c’est la compassion et non la loi qui aura le dernier mot. Dieu et la miséricorde de Dieu caractérisent la culture pastorale que vous attendez de l’Église. »

    Ils promettent leur prière, si souvent demandée par le Pape à tous les baptisés sous toutes les latitudes : « Nous vous demandons de ne pas vous écarter du chemin que vous avez emprunté et nous vous assurons de notre plein soutien et de notre constante prière. »

    L’initiateur de cette lettre ouverte, c’est le théologien tchèque Tomas Halik, 69 ans, qui a reçu le Prix Templeton en 2014. Il a risqué l’emprisonnement, après l’invasion soviétique de son pays, pour avoir revendiqué la liberté religieuse. Il est resté, au niveau international, un avocat du dialogue entre les différentes religions et entre croyants et non-croyants.

    Condamné, en 1972, comme « ennemi du régime », il a organisé pendant 20 ans des réseaux secrets dans les milieux intellectuels et religieux, luttant aussi pour la libération de personnalités comme Václav Havel ou le cardinal František Tomášek. Il a participé à la transition démocratique après la « révolution de velours » de 1989. Un courageux qui ne s’en laisse pas compter.

    Avec lui, Paul Zulehner, 77 ans, qui est aussi un prêtre catholique, théologien, né à Vienne (Autriche), professeur émérite en sociologie des religions et en théologie pastorale. Il a été doyen de la faculté de théologie catholique de l’université de Vienne, excusez du peu. Il est membre d’un groupe de réflexion sur l’avenir l’« Academia Superior ».

    On constate que le soutien au Pape surgit non pas de sa chère Amérique latine, mais de cette Europe qui a souffert des oppressions et des tragédies du XXe siècle et que l’on dit vieillie et que le pape a appelée à redevenir « mère » de nombreux enfants. Et leur nombre ne cesse d’augmenter d’heure en heure : théologiens, moines, personnalités de la culture ou de la politique, dans une diversité qui fait percevoir que la parole du pape et ses gestes suscitent une adhésion très « transversale » et rassemblent, en confiance.

    Tandis que les accusateurs divisent. Comme si Dieu n’était pas le Maître de l’histoire et des élections papales et comme si la première vertu d’un croyant pour réfuter le doute originel sur Dieu n’était pas exprimé dans la simple prière de Faustine Kowalska – justement, à la veille des tragédies qui allaient se déchaîner - : « Jésus j’ai confiance en toi ! Jezu Ufam Tobie. » Lorsqu’on laisse s’insinuer en nous un doute sur notre Pape, ne serait-ce pas une petite faille dans notre confiance dans Celui qui l’a envoyé ? Et une victoire concédée un peu facilement au grand Accusateur-Diviseur ? Enfin ! Des théologiens élèvent leur voix pour dénoncer cette manipulation du Peuple de Dieu et lui redonner sérénité. Car c’est d’abord au Peuple de Dieu que cette prise de position fera du bien.

  • La Première ministre polonaise votera un projet de loi interdisant « l’avortement eugénique »

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    Lu sur le site de Metro :

    La Première ministre polonaise votera pour l’interdiction de « l’avortement eugénique »

    La Première ministre conservatrice polonaise Beata Szydlo a annoncé jeudi qu’elle allait voter pour un projet de loi prévoyant l’interdiction de « l’avortement eugénique » en Pologne, pays dont la loi est déjà l’une des plus restrictives en Europe après l’Irlande et Malte. « Je suis sûre que le projet de loi trouvera un grand soutien dans notre groupe parlementaire. Bien évidemment, moi-même je voterai pour son adoption. Je suis contre l’avortement eugénique », pratiqué en cas de malformations de foetus, a déclaré Mme Szydlo dans une interview à la revue catholique Gosc Niedzielny parue jeudi.

    Une nouvelle proposition d’initiative citoyenne doit être prochainement déposée au Parlement par le comité « Stop Avortement ». La loi en vigueur en Pologne, pays majoritairement catholique, autorise l’IVG seulement dans trois cas: risque pour la vie ou la santé de la mère, grave pathologie irréversible chez l’embryon et grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste.

    Le comité « Stop Avortement » qui a collecté plus de 200.000 signatures, veut supprimer le second critère prévoyant le droit à l’IVG en cas de malformation du foetus comme la trisomie 21.

    Le président polonais Andrzej Duda, issu du parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir depuis deux ans, proche de l’Eglise catholique, a déjà annoncé qu’il allait signer la loi si elle est adoptée.