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Ethique - Page 495

  • France : des féministes dénoncent la gestation pour autrui

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    D'"Osez le Féminisme" :

    Gestation Pour Autrui : à quoi joue le gouvernement ?

    Par une circulaire en date du 25 janvier 2013, la chancellerie demande aux greffiers-ères des tribunaux d'instance de ne plus refuser la délivrance d'un certificat de nationalité française aux enfants né-e-s à l'étranger par le biais d'une Gestation Pour Autrui (GPA).

    Si le droit n'a pas été modifié et s'il s'agissait d'unifier une pratique inégale selon les cas, Osez le Féminisme ! déplore que le gouvernement ait choisi de publier cette circulaire au moment du passage à l’Assemblée nationale du projet de loi sur le mariage pour toutes et tous. En effet, cette annonce crée une fâcheuse polémique et sème le doute sur l’intention du gouvernement de maintenir l'interdiction de la GPA en France.

    Osez le Féminisme ! réaffirme que la GPA est une pratique contraire à la dignité de la personne humaine et qu’elle constitue une marchandisation et une instrumentalisation des corps des femmes : c’est une atteinte au droit des femmes à disposer d’elles-mêmes de façon libre et éclairée. La Gestation Pour Autrui implique le plus souvent des femmes vivant dans une grande pauvreté, et qui concèdent de louer leur utérus pendant 9 mois pour de riches occidentaux. La grossesse comporte pourtant des risques importants pour la santé des femmes et elle n'est pas un travail. Les femmes ne sont pas des usines à bébés.

    Dans le cadre de la mondialisation s’est développé un véritable tourisme procréatif, souvent au détriment de femmes pauvres. Ainsi, fermer les yeux sur une GPA pratiquée à l’étranger, c’est encourager ce trafic entre les pays du nord et les pays du sud et entrer dans un rapport néo-colonialiste. Fermer les yeux sur cette pratique à l’étranger alors que les demandeurs la pratiquant en France sont pénalisés, c’est également opérer une sorte de deux poids - deux mesures incohérent et inacceptable.

    Osez le Féminisme ! prend acte des affirmations successives du gouvernement quant à son opposition à la légalisation de la Gestation Pour Autrui. Cependant, nous resterons mobilisé-e-s pour empêcher toute légalisation de la GPA en France.

    Nous demandons également au gouvernement qu’il mène des actions de sensibilisation auprès des institutions internationales sur les conséquences désastreuses de la légalisation de la GPA.

    Et nous réaffirmons notre solidarité avec les organisations qui luttent contre la marchandisation des corps des femmes dans les pays où des choix politiques irresponsables ont ouvert la voie à cette pratique inacceptable.

    Contact presse
    Claire Serre-Combe
    contact@osezlefeminisme.fr

  • La lettre de l'Observatoire socio-politique du Diocèse de Fréjus-Toulon

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    logo letter (1).jpgEditorial : L’Apocalypse pour tous
    Par le Père Louis-Marie Guitton, responsable de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
    Le mot du pape : Le sexe selon Benoît XVI
    Par Benoît XVI
    Mgr Rey : "Résistance et prophétisme"
    Retrouvez ci-dessous l’éditorial de monseigneur Dominique Rey publié dans le mensuel diocésain Eglise de Fréjus-Toulon n° 170 - février 2013
    Actualité : Circulaire Taubira : prime à l’impunité pour la GPA
    Par Pierre-Olivier Arduin, responsable de la commission bioéthique de l'Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
    Analyse : « Mariage unisexe : la controverse »
    Entretien avec Aude Mirkovic, maître de conférences en Droit privé à l’Université d’Evry, auteur de Mariage des personnes de même sexe. La controverse juridique (Téqui, 2013)
    Famille : Qu’est-ce qui se cache sous l’appellation mariage « gay » ?
    Brève par Mélina Douchy-Oudot, Professeur à l’Université du Sud Toulon-Var
    Bioéthique : AMP homosexuelle : le chef de l’Etat saisit le Comité d’éthique
    Par Pierre-Olivier Arduin, responsable de la commission bioéthique de l'Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
    Environnement : Le « mariage pour tous » comme signe de soumission de la nature à l’économie.
    Par Philippe Conte, commission environnement de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
    La Tour Eiffel assiégée
    Par la Mouche du Coche
    « Famille (s), je vous aime ! » Etats généraux de la famille
    « Famille (s), je vous aime ! » Etats généraux de la famille Samedi 9 mars 9h à 18h Salle de l’Union Patronale du Var, place de la Liberté, Toulon

  • L'euthanasie déshumanise la société

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    En marge d'une journée d’études sur la fin de vie a lieu le samedi 2 février au Collège des Bernardins à Paris, le Père Brice de Malherbe définit les enjeux du débat sur l'euthanasie :

    "Il s’agit d’éviter la déshumanisation de notre société. Pour le professeur François Goldwasser, chef du service cancérologie de l’hôpital Cochin, l’euthanasie donne un pouvoir tout-puissant au médecin, tandis que le suicide assisté le donne au patient. Jean Leonetti [1] a évoqué par le passé le risque d’une « barbarie civilisée ». Nous en avons un exemple avec la Belgique qui, après avoir légalisé l’euthanasie envisage de la pratiquer pour les mineurs et les personnes démentes. Il existe aussi un enjeu financier avec la tentation de diminuer le coût de la prise en charge des malades en fin de vie. Enfin, la question de la souffrance se pose : peut-on supprimer l’angoisse de la mort ? Je ne crois pas. En revanche, il est possible d’apporter une réponse humaine à cette souffrance par un accompagnement de qualité plutôt que de la considérer comme un problème qui se règle par la mort. Cette seconde option revient à enfermer la personne dans la souffrance. En fait, souvent insupportable pour les proches qui y projettent leurs propres peurs, la souffrance est vécue de façon tout à fait différente par le malade."

    Lire l'entretien

  • La pilule contraceptive de plus en plus incriminée

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    (Institut Européen de Bioéthique) Les pilules contraceptives de 3e et 4e générations font de plus en plus de victimes.

    En France, plus de 350 témoignages ont déjà été enregistrés en quelques semaines. L’avocat qui a représenté Marion Labat pour sa plainte contre le laboratoire Bayer et contre le directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM),  constate que chaque jour 15 à 20 témoignages nouveaux arrivent.

    Le plus ancien date de 1984 et d’autres très récents en janvier 2013, mais la majorité des accidents s’est produite entre 2009 et 2012. Toujours d’après l’avocat interrogé par "Le Point", il s’agit essentiellement de pilules de la 3e et de la 4e génération ainsi que de la Diane 35 et quelques cas de pilules de 2e génération.   " La 4e génération, qui représente un tiers des cas, semble encore plus dangereuse au vu des dossiers que nous avons recueillis ", explique encore Me Coubris. De quoi souffrent exactement les victimes ? "Environ 70 % ont eu une embolie pulmonaire et 30 % un accident vasculaire cérébral. Et malheureusement, parmi les plaintes que nous avons reçues, on déplore onze décès, majoritairement des jeunes filles âgées de 16 à 20 ans. L’âge moyen de toutes les femmes est globalement très jeune au moment de l’accident et très peu d’entre elles fumaient."

    Et en Belgique ?
    Contrairement aux mesures décidées en France, les modalités de remboursement ne seront pas modifiées, a indiqué la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx, estimant que "ces pilules ne sont pas à proscrire mais à utiliser avec précaution et il n’y a pas de raison de pénaliser les patientes qui les utilisent actuellement." Les pilules prescrites dans notre pays sont dans plus de 75 % des cas des pilules de 3e ou de 4e génération. Commentaire d’une lectrice : « Accepterions-nous d’avaler un aliment si nous savions que 3 ou 4 personnes sur 10 000 risquaient une embolie pulmonaire? »

  • Gay gay marions-nous : Madame Jospin prête à manifester contre le mariage homo

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    Contrastant avec l'attitude déplacée de la "compagne" du Président, l'épouse de Lionel Jospin, Sylviane Agacinski se dit prête à manifester contre le mariage homo (sur le Lab - Europe 1) :

    Opposée à l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe, Sylviane Agacinski, philosophe et épouse de Lionel Jospin, se dit prête à aller dans battre le pavé si nouvelle manifestation il y avait.


    C'est la teneur des propos qu'elle a tenus au micro de Jean-Michel Aphatie sur RTL ce mardi 29 janvier, à l'heure où le projet de loi mariage homosexuel s'apprête à être débattu à l'Assemblée nationale.


    Quand le journaliste lui demande si elle est prête à descendre dans la rue, Sylviane Agacinski répond : "Absolument !" Et de poursuivre, relancée par Jean-Michel Aphatie : ... lire ici


    Voir également la video : Sylviane-Agacinski-Mariage-le-gouvernement-s-est-fourvoye

    Sylviane Agacinski, philosophe et femme de Lionel Jospin, regrette le manque de courage des élus de gauche "sceptiques" sur le projet de loi Taubira. Pour elle, le gouvernement "méprise le droit des enfants". Les relations entre parents changent aujourd'hui, mais la relation entre la mère, le père et l'enfant, elle, est irrévocable. Elle doit être protégée. La philosophe est favorable à la reconnaissance civile du lien entre homosexuels, mais hostile à sa confusion avec le mariage. Elle était interrogée le 25 janvier sur Europe 1 par Nicolas Poincaré.

  • Résister, oui; se replier, non

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    L’éditorial de Monseigneur Dominique Rey publié dans le mensuel diocésain Eglise de Fréjus-Toulon n° 170 - février 2013 :


    « On doit considérer comme désormais dépassé, même dans les pays d’ancienne évangélisation, la situation d’une société chrétienne qui se réfèrerait explicitement aux valeurs évangéliques », disait déjà Jean-Paul II. L’Eglise ne se trouve plus dans une posture englobante de la société. On assiste à l’effacement programmé du christianisme et à la multiplication des transgressions éthiques et anthropologiques qui fissurent le socle sociétal hérité du judéo christianisme. 

    Face à ces dérives mortifères, les chrétiens ne peuvent pas appliquer leur raison d’être, renier « l’abrupt de la foi » (Guy Coq), perdre la conscience de la différence chrétienne. Mais comment assumer aujourd’hui la rupture évangélique sans s’isoler du monde ? Comment être chrétien « dans le monde » sans être « du monde » ? Comment ne pas sombrer, d’un côté dans le repli identitaire et communautariste en s’érigeant en contre culture et d’un autre côté, subir la dévitalisation du christianisme, parfois jusqu’à son éradication, quand il veut se coller aux attentes du monde ?

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  • L'idéologie du genre, une nouvelle forme de colonialisme

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    L'alarme pour la diffusion de l'idéologie du genre dans le rapport sur la doctrine sociale de l'Eglise

    C'est la colonisation de la nature humaine (Osservatore Romano)

    Trieste, le 28 janvier.

    « L'idéologie du genre » représente « un nouveau colonialisme de l'Occident sur le reste du monde ». Telle est la donnée alarmante la plus significative présente dans le quatrième rapport de l'Observatoire international cardinal Van Thuân sur la doctrine sociale de l'Eglise, présenté le samedi 26 janvier dans le chef lieu du Frioul par son président, l'archevêque-évêque de Trieste Giampaolo Crepaldi.

    En effet, au cours d'une seule année, 2011 – période à laquelle se réfère l'étude – « est apparu dans toute sa force subversive le phénomène de la "colonisation de la nature humaine" », c'est-à-dire un ensemble d'immenses pressions internationales afin que les gouvernements changent leur législation traditionnelle sur la procréation, sur la famille et sur la vie. Ce sont surtout les pays d'Amérique latine qui sont visés. En particulier, le cas emblématique de l'Argentine est cité, où, comme l'a souligné Mgr Crepaldi, au cours d'une brève période de douze mois, « ce grand pays de tradition chrétienne a eu une loi sur la procréation artificielle qui a dénaturalisé la procréation, une loi sur la reconnaissance de l' "identité du genre" qui a dénaturalisé la famille et une modification du Code civil pour permettre la "location d'utérus" qui a dénaturalisé la parentalité ».

    L'idéologie du genre, souligne-t-on, « s'est diffusée, sans rencontrer de véritable opposition, dans les pays développés et est désormais également enseignée dans les manuels scolaires des écoles publiques sans que cela suscite de grandes contestations ». La donnée nouvelle est qu'« elle est à présent exportée de façon systématique dans les pays émergents et pauvres ». Il s'agit d'« une idéologie subtile et envahissante, qui fait appel aux "droits individuels", dont l'Occident a fait son dogme, et à une prétendue égalité entre personnes asexuées, c'est-à-dire abstraites, pour conduire à une déconstruction de tout l'ordre social ».

  • La novlangue; quand la réalité rejoint la fiction

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    Dans son roman d'anticipation "1984", George Orwell imagina une langue nouvelle créée pour conditionner les esprits par la manipulation du vocabulaire; en voici les principes :

    Le novlangue a été la langue officielle de l’Océania. Il fut inventé pour répondre aux besoins de l’Angsoc, ou socialisme anglais.

    En l’an 1984, le novlangue n’était pas la seule langue en usage, que ce fût oralement ou par écrit. Les articles de fond du Times étaient écrits en novlangue, mais c’était un tour de force qui ne pouvait être réalisé que par des spécialistes. On comptait que le novlangue aurait finalement supplanté l’ancilangue (nous dirions la langue ordinaire) vers l’année 2050.

    Entre-temps, il gagnait régulièrement du terrain. Les membres du Parti avaient de plus en plus tendance à employer des mots et des constructions grammaticales novlangues dans leurs conversations de tous les jours. La version en usage en 1984 et résumée dans les neuvième et dixième éditions du dictionnaire novlangue était une version temporaire qui contenait beaucoup de mots superflus et de formes archaïques qui devaient être supprimés plus tard. (la suite se trouve ICI)

    La réalité d'aujourd'hui a-t-elle rejoint la fiction ? On peut le penser en consultant le "Dictionnaire de novlangue" (suivi de "La Bataille du vocabulaire") que Polemia vient de remettre à jour. Il est accessible : http://www.polemia.com/pdf/Novlangue_mise_a_jour_K.pdf

  • Le malentendu

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    Comme l’observe le « Figaro » de ce jour le défilé dimanche à Paris en faveur du mariage pour tous a rassemblé un peu plus de 120.000 personnes. Ce n'était pas le raz-de-marée de la mobilisation des anti-mariage gay, évaluée entre 340.000 et 800.000 personnes le 13 janvier dernier à Paris. Mais il y avait tout de même du monde dimanche après-midi, pour défendre le projet de loi du gouvernement en faveur du mariage pour tous. Extraits :

    " Selon nos propres estimations, au moins 120.000 personnes ont battu le pavé parisien, dimanche, au départ de la place Denfert-Rochereau. La direction du Renseignement de la Préfecture de police en a compté 125.000, soit deux fois plus que lors du dernier mouvement des «pro», le 16 décembre dernier.

    Le cortège s'est ébranlé à 14 heures précises. En tête, on remarquait la présence de l'homme d'affaires de gauche Pierre Bergé ou de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy Roselyne Bachelot. Plusieurs autres personnalités, dont le maire de Paris Bertrand Delanoë, sont venues apporter leur soutien aux manifestants. La ministre du Logement Cécile Duflot a souligné qu'elle représentait dans le cortège «tout le gouvernement».

    Jack Lang n'aurait raté ce «grand jour», selon lui, pour rien au monde. Et il s'est livré, devant les micros, à un exercice pédagogique en déclarant: «François Hollande a eu raison de dissocier procréation médicalement assistée et mariage pour tous.»

    Mais les participants à ce rassemblement bruyant et multicolore ne l'entendaient pas tout à fait de cette oreille. «François, ne recule pas, les homos sont derrière toi!», pouvait-on lire sur certaines pancartes brandies par des militants, bien décidés à rappeler au premier des Français, et sur tous les tons, ses engagements de campagne durant la présidentielle.(…)

    Ce dimanche, les «pro» étaient mobilisés. Mais trois fois moins nombreux que les «anti». Et pourtant, chaque camp défendra son succès."

    Ici :  Les pro-mariage gay mobilisent moins que les anti

    Transposant l’aphorisme du général de Gaulle (« la politique de la France ne se fait à pas à la corbeille » de la bourse), disons que, pour nous, la loi naturelle ne se définit pas au nombre de votes et encore moins de manifestants : la politique atteint là son niveau d’incompétence » Dans « Mémoire et identité », Jean-Paul II écrivait : « la loi établie par l’homme a des limites précises, que l’on ne peut franchir. Ce sont les limites fixées par la loi naturelle, par laquelle c’est Dieu lui-même qui protège les biens fondamentaux de l’homme ». « Quand (les parlements) outrepassent leurs compétences et qu’ils se mettent en conflit manifeste avec la loi de Dieu et la loi naturelle » ils  réécrivent une fois de plus cette vieille histoire d’Adam et Eve à l’écoute du Serpent, illustrative de la liberté ontologique de l’homme et de la responsabilité de ses choix, individuels ou collectifs.

    Le reste appartient au mystère de la justice de Dieu. Prenant l’exemple extrême d’un crime politique aujourd’hui indiscuté, le Saint-Père ajoute en effet ceci : « Les crimes hitlériens ont eu leur Nuremberg, où les responsables ont été jugés et punis par la justice humaine. Nombreux sont toutefois les cas où une telle issue fait défaut, bien que le jugement suprême du Législateur divin demeure toujours. Un profond mystère entoure la manière dont la Justice et la Miséricorde se rencontrent en Dieu dans le jugement des hommes et de l’histoire de l’humanité » et il ajoute : « c’est bien dans cette perpective, comme je l’ai déjà relevé, que l’on doit s’interroger (…) à propos de certains choix législatifs effectués dans les parlements des régimes démocratiques actuels ».

  • S'interroger sur notre posture

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    Ces dernières semaines ont été dominées par la question du « mariage pour tous » et par la mobilisation qui a abouti à la très grande manifestation du 13 janvier sur le Champ de Mars à Paris. Il s’agit de défendre l’institution du mariage et de la famille contre la menace que feraient peser sur elles des lois permettant à tous, quelles que soient leurs orientations sexuelles, d’accéder au mariage et à la parentalité en recourant aux techniques de procréation assistée, y compris le recours aux services des mères porteuses. On met en avant le droit des enfants à bénéficier d’un père et d’une mère et l’on dénonce très légitimement la revendication du droit à l’enfant à tout prix qui en fait un objet répondant à une logique de désir peu soucieuse du bien objectif de cet enfant. On insiste également sur le brouillage des repères, sur la menace pesant sur la filiation, sur la dégradation anthropologique, etc.

    En Belgique, tout cela ne se discute plus puisque c’est inscrit dans la loi depuis belle lurette, et bien d’autres choses y compris le suicide médicalement assisté comme on vient de le voir récemment avec l’euthanasie de jumeaux de 45 ans. Certains nous disent : « qu’est-ce que cela peut vous faire ? N’êtes-vous pas libres de vivre selon vos valeurs ? Pourquoi vouloir empêcher d’autres de faire d’autres choix ? » Effectivement, le discours sur les points non négociables, sur la loi naturelle, sur le bien et le vrai, a beaucoup de mal à passer dans une société qui valorise au maximum l’exercice des droits individuels et l’empathie compassionnelle. Pourquoi refuser aux uns (homosexuels) ce que l’on accorde aux autres (hétérosexuels) ? Pourquoi refuser à un couple hétéro ou homo d’avoir un enfant en recourant aux possibilités offertes par les techniques médicales actuelles ? N’est-ce pas un comble de refuser à des couples qui le désirent vraiment un enfant alors que tant d’autres couples traitent si mal les enfants qu’ils n’ont peut-être même pas désirés ? Ces arguments, ne les avons-nous pas tous entendus ? Et bien sûr, nous avons peaufiné un contre-argumentaire solide comme un catéchisme, sans toujours percevoir tout ce qui pouvait se cacher derrière le discours que nous réfutons.

    Et pourtant, ne sommes-nous pas tous en contact avec des réalités bien éloignées des principes que nous proclamons ? Ne sommes-nous pas amenés à fréquenter et accueillir, même au sein de nos familles, des couples vivant ensemble sans s’être mariés, des couples homosexuels, des personnes divorcées, des familles qui ont eu recours à des techniques de procréation assistée, etc. Et que faisons-nous alors ? Leur fermons-nous la porte ? Leur tenons-nous des discours intransigeants ? Et si nous ne leur manifestions ni compréhension, ni tendresse, ni amour, pourrions-nous encore prétendre être disciples de Jésus ? Lui-même ne s’est-il pas fait accueillant à tous en commençant par ceux qui étaient bien éloignés du respect de la loi ? Et comment a-t-il traité ceux qui revendiquaient une stricte soumission à tous les préceptes de la loi, les pharisiens ? On me répondra, comme si nous ne le savions pas, que le Christ n’est pas venu abolir la loi (même pas un petit iota) et qu’il demande au pécheur qu’il se convertisse. Mais tout, dans l'Evangile, ne commence-t-il pas par la rencontre, l’accueil, le respect, le dialogue…

    C’est pourquoi certaines attitudes et certains discours nous posent question parce qu’ils manifestent d’abord un attachement doctrinaire à des principes au lieu de marquer une attention prioritaire à l’égard des personnes (notre "prochain") pour les aider véritablement. Le christianisme n’est pas une idéologie et nous ne sommes pas d’abord des militants. Il y a fort à craindre que nous n’apparaissions comme des personnes intraitables dépourvues de sensibilité si nous ne déployons pas autant d’énergie pour aller au-devant des détresses que nous en dépensons pour proclamer des principes. Derrière les slogans et les revendications auxquels nous ne pouvons évidemment pas souscrire, pouvons-nous rester sourds à ce qu'ils expriment souvent : de profondes souffrances et un besoin bien réel d’aimer et d’être aimé ?

    Le danger d’enfermement dans une posture de réactionnaire ronchon existe bel et bien. N’est-il pas trop facile de s’arrêter à quelques slogans extrêmes et à certaines attitudes extravagantes pour toujours dénoncer et condamner ? Est-ce en assénant nos certitudes ou en témoignant de la joie de croire et d’aimer en vérité que nous serons le plus crédibles ? 

  • Pas le monde attendu à la manifestation en faveur du "mariage pour tous" (mise à jour)

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    ... semble-t-il, de l'aveu même des partisans de cette cause : http://pridemap.fr/live.

    ... même si certains se hasardent à avancer le chiffre (convenu d'avance) de 500.000 participants. Un tweet du monde répondant à un intervenant fait cette réponse symptomatique :

    LeMonde.fr: 
    @Visiteur Les organisateurs ont très vite reconnu qu'ils n'espéraient pas atteindre le niveau de mobilisation de la "manifestation pour tous", sans donner des objectifs précis. Ils espèrent du moins mobiliser plus que le 16 décembre.

    Le 16 décembre, il y avait entre 50.000 et 60.000 manifestants. Aujourd'hui, il y en aurait eu 150.000, résultat nettement inférieur à celui de la "manif pour tous" du 13 janvier (le tiers environ).

    Et tout ça malgré des soutiens de poids, comme le souligne Europe 1 :

    Si les organisateurs refusent d’entrer dans une logique comptable, ils ont néanmoins reçu des soutiens de poids : en visite au Chili, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a dit samedi espérer une "forte mobilisation". L'appel à manifester a aussi été relayé par cinq syndicats (CFDT, UNSA, CGT, FSU, Solidaires), par des associations de défense des droits de l'Homme ou des droits des femmes (Planning familial, Osez le féminisme) et les partis politiques de gauche. Seront aussi présents le maire de Paris, Bertrand Delanoë, la ministre du Logement, Cécile Duflot, de même le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, Pierre Laurent ou Jean-Luc Mélenchon.

    Au vu des photos diffusées sur la toile, la vulgarité et la grossièreté étaient de la partie tandis que les panneaux et les slogans agressant l'Eglise, le pape, les prêtres étaient monnaie courante. On peut évoquer la tonalité antichrétienne de cette manifestation soutenue par la franc-maçonnerie et par la gauche la plus extrême. On pourrait s'étonner que quelques personnalités de la "droite libérale" s'y soient fourvoyées, mais ce serait méconnaître le caractère foncièrement subversif d'une idéologie qui au nom des "droits humains" rejette toute forme de limitation au bon plaisir de l'individu.