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Europe - Page 40

  • Les conservateurs pro-Poutine sont victimes d'une erreur culturelle

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    Des propos recueillis par Nico Spuntoni sur la nuova Bussola Quotidiana :

    Les conservateurs pro-Poutine sont victimes d'une erreur culturelle

    14-03-2022

    L'historien britannique Tim Stanley, chroniqueur au Telegraph, explique à la NBQ pourquoi l'idée d'une Russie post-soviétique comme rempart chrétien contre un Occident sécularisé n'a jamais été vraie : "Poutine a essayé de restaurer la Russie telle qu'elle était vers 1900". Mais en même temps, il est faux de penser que l'Ukraine se bat au nom de la démocratie : "La vérité est qu'ils se battent pour leurs maisons, leurs terres et leurs familles".

    "Qu'est-il arrivé à la tradition ? History, Belonging and the Future of the West", publié en 2021 par Bloomsbury, est un texte qui mérite d'être lu pour s'orienter dans le monde du conservatisme mondial qui se remet de l'effet de la pandémie et de la gueule de bois Brexit-Trump. Son auteur Tim Stanley, historien et chroniqueur au "Telegraph", de confession catholique, s'est également attardé - avec un regard critique - sur la restauration de Poutine qui a également impliqué directement l'Église orthodoxe russe.

    L'image d'une Russie post-soviétique et post-eltsinienne comme rempart du christianisme face à un Occident de plus en plus sécularisé a eu un certain succès dans le monde conservateur. Mais, est-ce encore acceptable après l'éclatement de la crise ukrainienne ? En réalité, pour Tim Stanley, cela n'a jamais été vrai et il explique ses raisons dans cet entretien avec la Nuova Bussola Quotidiana.

    Lorsque vous avez parlé de la symphonie de l'Eglise et de l'Etat en Russie, vous avez écrit : "lorsque la foi et la nation deviennent synonymes, il y a un risque que la foi devienne un label d'identité plutôt qu'un système de croyance vécu". Craignez-vous que cela ne devienne la motivation idéale pour une offensive militaire en Ukraine ?

    Il y a deux points de vue sur la foi et l'invasion. L'une consiste à dire que Poutine, contraint d'agir en raison de la menace d'expansion de l'OTAN, est le défenseur de la civilisation orthodoxe, qu'il prend des mesures pour unir un peuple divisé et pour tenir tête au sécularisme occidental agressif. Je ne sais pas combien de Russes pensent réellement cela, car il est difficile de distinguer la propagande du Kremlin du sentiment populaire. L'autre opinion est que les actions de Poutine sont l'antithèse même du christianisme : violence, intimidation, massacre des innocents. Nous assistons donc à un conflit classique entre la foi en tant qu'identité ethnique/politique et la foi en tant qu'ensemble de croyances spirituelles qui devraient réellement transcender l'ethnicité. Ce dilemme est partout. À un certain niveau, je suis moi aussi nationaliste : j'aime mon pays et je veux le voir gagner, et je veux protéger son caractère chrétien distinctif contre les civilisations concurrentes. D'un autre côté, ma foi est universelle : lorsqu'une partie de l'église humaine souffre, qu'il s'agisse d'orthodoxes à Kharkiv ou de musulmans à Alep, tout le corps hurle de douleur.

    Vous avez lancé un appel aux conservateurs il y a plus d'un an : ne tombez pas dans le piège de penser que Poutine mène une contre-révolution culturelle. Pensez-vous que la fascination des conservateurs pour Poutine survivra à cette guerre ?

    Presque personne en Occident, à droite ou à gauche, n'a déclaré que l'invasion de Poutine était moralement légitime. Tucker Carlson et quelques-uns de la droite américaine disent que "ce n'est pas notre affaire", sans doute parce qu'ils s'arrachent la loyauté de l'électeur moyen de Trump - mais ce faisant, ils se trompent en réalité sur Trump. Il prétend avoir menacé de bombarder Moscou si Poutine l'envahissait et dit maintenant que l'Otan est trop mou. Je pense que la réputation de Poutine en a pris un coup terrible. En revanche, j'ai été fasciné de constater comment ma propre mère a réagi émotionnellement aux réfugiés ukrainiens. "Ils sont tellement religieux", dit-elle avec approbation, "et ils aiment leurs grands-mères". Ce n'est pas une guerre Est contre Ouest, c'est presque une guerre civile entre communautés chrétiennes.

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  • Saint-Siège : désigner l’agresseur sans pour autant mentionner la Russie

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal la Croix :

    « Au nom de Dieu, je vous le demande : arrêtez ce massacre ! », supplie le pape François

    Analyse

    Le pape François a lancé, dimanche 13 mars, un vibrant appel en faveur de la paix en Ukraine. En dénonçant ceux qui « profanent le nom de Dieu » en défendant la violence, il a aussi répondu indirectement au patriarche Kirill de Moscou.

    13/03/2022

    Depuis plusieurs semaines, rarement le pape a semblé à la fois aussi ému et ferme, à la fenêtre de la place Saint-Pierre, que ce dimanche 13 mars. À l’occasion de son Angélus dominical, le pape François a lancé un appel vibrant pour la paix en Ukraine« Au nom de Dieu, je vous demande : arrêtez ce massacre ! », a-t-il supplié.

    Avant de faire prier la foule, réunie devant la basilique, le pape a « imploré » la fin de la guerre, faisant part de sa « douleur ». « Devant la barbarie et le meurtre des enfants, des innocents et des civils désarmés, il n’y a aucune raison stratégique qui tienne. Il faut arrêter l’inacceptable attaque armée, avant qu’elle ne réduise les villes à des cimetières », a-t-il tonné, après avoir évoqué la situation de Marioupol, dont l’hôpital pédiatrique a été bombardé par l’armée russe, mercredi 9 mars. « Marioupol est devenue une ville martyre de la guerre épouvantable qui dévaste l’Ukraine », a déploré François.

    Le pape a également réclamé que la communauté internationale concentre ses efforts sur les « négociations » et l’ouverture de « couloirs humanitaires effectifs et sécurisés ». Il a aussi exhorté à accueillir les réfugiés« dans lesquels le Christ est présent ».

    Celui qui soutient la violence profane le nom de Dieu

    Car François a aussi appelé à une réaction spirituelle de la part des catholiques, demandant aux paroisses et communautés religieuses de prier davantage « pour la paix »« Dieu est seulement le Dieu de la paix, pas le Dieu de la guerre. Celui qui soutient la violence en profane le nom », a martelé le pape, avant d’appeler les 25 000 fidèles présents sur la place à prier en silence.

    Ces mots sur le Dieu de la paix peuvent être interprétés comme la réponse du pape à ceux qui, côté russe, défendent ce conflit comme une forme de guerre sainte. Dans une homélie très remarquée, dimanche 6 mars, le patriarche de Moscou, Kirill, avait placé le conflit en Ukraine sur le plan « métaphysique » de l’affrontement entre la « loi de Dieu » et le « péché ». Dimanche 27 février, il avait déjà fustigé ceux qui luttent – qualifiés de « forces du mal » – contre l’unité historique de la Russie et de l’Ukraine.

    Cet appel du pape constitue, de fait, une réponse aux critiques, exprimées ces dernières heures, accusant le pape de ne pas désigner assez clairement les responsabilités de la Russie, ou de ne pas dénoncer explicitement le soutien du patriarche Kirill à Vladimir Poutine. C’est notamment le cas de Mgr Stanislav Szyrokoradiuk, l’évêque catholique d’Odessa, qui a souhaité dimanche 13 mars, dans un entretien accordé à la télévision italienne TG7, que le pape aille plus loin dans ses propos.

    Si François a bien affirmé, dimanche 6 mars, qu’il s’agissait là d’une « guerre » et pas d’une « opération militaire spéciale », contredisant ainsi la rhétorique russe, le pape n’a en effet jamais désigné Moscou comme « agresseur ». Nourrissant ainsi l’impression d’une forme de « neutralité » du Saint-Siège dans le conflit.

    Équilibre délicat

    En réalité, la diplomatie vaticane tente de tenir un équilibre délicat. Les diplomates du Palais apostolique considèrent en effet qu’une condamnation explicite de la Russie pourrait clairement mettre en danger les 350 000 catholiques russes. « Il y a quatre évêques en Russie, tous avec la nationalité russe, avance une source au Vatican. Donc cela pousse le pape à ce positionnement. Par ailleurs, il est évident que sa personnalité est telle qu’il veut toujours laisser des portes ouvertes pour dialoguer. C’est le cas avec la Russie. Jean-Paul II aurait sans doute été beaucoup plus explicite : mais c’était une autre époque, et le pape était alors polonais. »

    Dans les faits, il est rarissime que le Saint-Siège se prononce expressément contre un belligérant dans un conflit en cours. « Nous ne prenons jamais un pays frontalement », confirme un diplomate. Un positionnement qui nourrit des critiques récurrentes : c’est le cas aujourd’hui avec la Russie, ce fut le cas en 2021 dans le délicat dossier de la reprise en main de Hong Kong par la Chine.

    Prière, négociations et couloirs humanitaires

    Concernant l’Ukraine et la Russie, cet appel du pape – le plus fort depuis le début des hostilités entre la Russie et l’Ukraine, le 24 février dernier – s’ajoute aux nombreuses initiatives prises par le Vatican ces derniers jours, pour plaider en faveur de la paix.

    Au fil des heures, l’appel à la prière, à la négociation entre les belligérants et le plaidoyer en faveur de l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre aux civils de fuir l’Ukraine sont devenus trois points centraux de la diplomatie vaticane. François, ainsi que le cardinal Pietro Parolin, le secrétaire d’État du Saint-Siège, ont également mentionné à plusieurs reprises l’ouverture du Vatican à prendre part à une médiation entre l’Ukraine et la Russie.

    L’Osservatore Romano, quant à lui, consacre depuis le début du conflit sa une quotidienne à la guerre. Le journal officiel du Vatican pointe ainsi très clairement du doigt les conséquences dramatiques des bombardements et des attaques opérés par l’armée russe. Une manière pour le Saint-Siège de désigner l’agresseur sans pour autant que le pape mentionne la Russie. Un équilibre délicat.

    Lire aussi : « Agression russe ». Le journal du Pape brise le tabou

  • Crise en Ukraine : les évêques de Belgique invitent à une intense solidarité

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    Communiqué de presse :

    Crise en Ukraine : les évêques invitent à une intense solidarité

    11 mars 2022

    Les évêques de Belgique sont profondément marqués par le vécu des Ukrainiens, ils invitent les chrétiens à exprimer de différentes manières, leur solidarité avec le peuple Ukrainien.

    D’abord, par le biais de Caritas, ONG mandatée par les évêques. Cela permet à la fois une professionnalisation de l’aide et une structure financière sûre. Caritas est membre du Consortium 12-12.

    Soutien par Caritas

    Le personnel et les volontaires de Caritas Ukraine fournissent diverses formes d’aide humanitaire. Ils fournissent de la nourriture et de l’aide médicale, organisent des secours psychologiques et mettent en place des « abris » où les victimes peuvent obtenir une protection.

    Les dons sont les bienvenus au BE88 0000 0000 4141 avec la référence « 4150 Ukraine ». Info : www.caritasinternational.be. Les dons donnent lieu à déduction fiscale.

    Premier accueil des réfugiés

    Les évêques recommandent aussi de se joindre aux initiatives publiques qui organisent le premier accueil de réfugiés. Les autorités fédérales ont lancé le site www.info-ukraine.be, dont l’objectif est de centraliser toutes les informations utiles sur la situation en Ukraine et son impact sur notre pays, et les indications pour accueillir. Un numéro d’information est également prévu : 02/488 88 88.

    Toutes les familles qui le peuvent sont invitées à accueillir, en particulier des mamans avec enfants, des personnes plus âgées, qui ont fui leur pays. Les communautés religieuses et les paroisses sont invitées à en faire autant. Elles pourront aussi mettre à la disposition des lieux de rencontre, pour les repas ou autres, ou contribuer à fournir repas et boissons aux réfugiés qui attendent d’être accueillis.

    Prière

    Les évêques invitent enfin à une prière intense pour la Paix.  Le Cardinal Jozef De Kesel, le Nonce Apostolique, Mgr Franco Coppola, et Mgr Hlib Lonchyna, administrateur apostolique pour l’Éparchie, concélébreront une messe trilingue pour la Paix, ce dimanche 13 mars à 17H à la cathédrale des Saints Michel et Gudule, en présence de membres de la Communauté ukrainienne. De chorales ukrainiennes rehausseront la liturgie.

    Les évêques remercient tous ceux et celles qui se sont déjà rendus disponibles pour les aides nécessaires.

    SIPI – Bruxelles, vendredi 11 mars 2022

  • "Cette guerre n’est pas celle de la Russie, mais celle de Poutine"

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    Des propos recueillis par Arthur Parzysz sur le site de la RTBF :

    GUERRE EN UKRAINE

    Philo : "C’est face au sentiment de déchéance de la puissance soviétique que réagit Poutine"

    12 mars 2022

    Comment penser l’Europe en temps de guerre ? Comment cette utopie, née du second conflit mondial, réagit-elle face aux actions d’une puissance russe frustrée ? Tous les deux réunis au Théâtre du Vaudeville dans le cadre des "Matins Philos" le philosophe Pascal Chabot et l’ancien haut fonctionnaire à la Commission européenne Christophe de La Rochefordière éclairent le conflit en Ukraine de leurs lumières philosophiques. Interview croisée, en sortie de scène.

    Les citations de Hannah Arendt "Les hommes normaux ne savent pas que tout est possible" et "une crise rend caduque tous les schémas de pensée" raisonnent avec cette actualité. Dans ce contexte de guerre, c’est aussi à une transformation complète de nos cadres habituels de pensée qu’on assiste .

    Christophe de La Rochefordière : La question de savoir si c’est une transformation complète reste à voir. Certains cadres de pensée vont rester, voire être renforcés. C’est le cas de la construction d’une alliance comme l’OTAN, par exemple. Macron avait dit qu’elle était en état de mort cérébrale, on voit bien que ce n’est pas le cas. Dans ce conflit, elle se coordonne et parle d’une seule voix, que ce soit sur le refus d’intervenir face à la terreur nucléaire ou sur la question de zone d’exclusion aérienne, réclamée par le Président Zelensky. Ce que dit Hannah Arendt, c’est que dans une crise, il faut tout remettre à plat. Si l’on continue de réfléchir à partir des cadres habituels, on risque de passer à côté de l’essentiel. On l’a vu avec Nord-Stream II. On a réagi à la suite de la realpolitik pratiquée auparavant, qui consistait à acheter du gaz russe alors que c’était une dictature. À ce niveau-là, je crois qu’il y aura des réajustements très radicaux. Et pas seulement au niveau économique, sur le plan militaire aussi. Les Allemands, par exemple, sont en train de réinvestir dans leur armée et ils ont créé un fonds spécial pour ça. On voit que les choses bougent assez vite. Mais ça ne veut pas dire que les anciens cadres sont complètement caducs pour autant.

    Pascal Chabot : Ordinairement, on distribue les événements de notre vie entre ce qui est probable et improbable. Quand elle dit que "les hommes normaux ne savent pas que tout est possible", Hannah Arendt signale que l’invraisemblable peut parfois se réaliser. Ce sont alors nos cadres mentaux qui sont remis en cause, nos habitudes de pensée qui vacillent et doivent se réinventer. Au niveau européen, ce qui change comme cadre mental avec cette guerre, c’est d’abord notre rapport à la paix, considérée comme un acquis. Voyant la guerre à nos portes, la puissance n’est plus un tabou et la force a été réinvoquée. Plus fondamentalement, on assiste à un retour du tragique, ce à quoi nous n’étions pas spécialement préparés. Mais le malheur avec ce tragique, c’est qu’on réapprend très vite à le voir…

    Face à quelqu’un comme Poutine, on n’a jamais d’autre choix que de tout essayer jusqu’à la dernière minute de matière diplomatique.

    Récemment, le chef d’état-major de l’armée française, Thierry Burkhard a expliqué qu’il y avait eu des divergences d’analyse entre France et les États-Unis sur les risques d’attaque russe. L’Europe a-t-elle été aveugle ?

    PC : La raison en est d’abord que la voie première est toujours la voie diplomatique. C’est là que l’Europe excelle. Il peut toutefois y avoir des phénomènes d’aveuglement, ou du moins de relativisation. Ces phénomènes traduisent un désir de ne pas croire ni réfléchir à des risques avant qu’ils ne surviennent. Ceci peut s’expliquer. Un des biais habituels est d’espérer que le pire ne se réalise pas, ce qui pousse à le minimiser. Un autre est de supposer la rationalité des acteurs impliqués, ce qui conduit à moins examiner les scénarios irrationnels, voire suicidaires. Or ici, c’est le pire et l’irrationnel qui prévalent.

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  • "Cette guerre a quelque chose de démoniaque" (le nonce apostolique en Ukraine)

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    De Vatican News :

    Le nonce apostolique en Ukraine: «cette guerre a quelque chose de démoniaque»

    Dans une interview à l'Aide à l'Église en Détresse, Mgr Visvaldas Kulbokas revient sur la situation à Kiev, la solidarité de la population et le drame de la guerre. En voici des extraits.

    D'origine lituanienne, Mgr Visvaldas Kulbokas est nonce apostolique en Ukraine depuis 2021. Il répond aux questions de Maria Lozano, responsable du service de presse de l'Aide à l'Église en Détresse (AED).

    Quelle est la situation actuelle à Kiev ?

    Depuis le 24 février, tous les jours, toutes les nuits, il y a des attaques de missiles dans diverses parties de la ville. À la nonciature, nous ne sommes pas dans une zone très centrale et jusqu’à présent, nous n’avons pas vu les bombardements de très près. Des combats corps à corps oui, nous les avons vus de plus près, pas dernièrement, mais il y a quelques jours. Mais il est très probable que tout va empirer dans les heures à venir. Dans d’autres villes comme Kharkiv, même les quartiers résidentiels ont été gravement touchés... Aujourd’hui, personne en Ukraine ne peut se sentir en sécurité. À quoi ressembleront les prochaines heures, les prochains jours ? Personne ne le sait.

    À certains égards, Kiev connaît encore une certaine tranquillité par rapport à d’autres villes : Irpin, qui est dans la banlieue de Kiev, ou Kharkiv, Tchernihiv ou Marioupol... Kiev a toujours un lien avec le monde extérieur, mais la crise humanitaire est très forte ici et dans d’autres villes d’Ukraine. Je porte cette préoccupation dans mon cœur et il n’est pas toujours possible d’apporter de l’aide. Parfois, même des agences comme Caritas ou la Croix-Rouge, ou même celles du gouvernement, ne sont pas en mesure de faire quoi que ce soit.

    Quelque chose a-t-il changé à Kiev depuis les premiers jours du conflit ?

    Quand la guerre a commencé, nous avions moins de capacité organisationnelle. Je parle non seulement pour moi-même, mais aussi pour ces organisations. Maintenant, il y a une bien meilleure préparation. Il semble que les forces militaires russes s’approchent du centre-ville, de sorte que ces derniers jours, les organisations humanitaires ont été encore plus actives. Caritas, la Croix-Rouge, les organisations paroissiales – non seulement les catholiques, mais aussi les orthodoxes et les musulmans font de même – essaient de voir qui sont les personnes les plus en difficulté et redistribuent de la nourriture, essaient d’évacuer ceux et celles qui sont dans les situations les plus difficiles, peut-être d’endroits où ils n’ont pas d’électricité ou de chauffage.

    Comment est l’approvisionnement ? Avez-vous de la nourriture et des boissons, de l’eau ? Y a-t-il des problèmes d’approvisionnement partout ou seulement dans certains secteurs ?

    À la nonciature, nous avons préparé des provisions avant le début de la guerre parce qu’on la percevait comme très probable. Je sais personnellement que certaines familles n’y croyaient pas et la guerre les a surpris sans provisions suffisantes pour plus de deux ou trois jours. Dieu merci, ces derniers jours, une certaine aide a réussi à atteindre Kiev. En outre, il existe des organisations telles que Caritas ou des groupes de volontaires qui apportent de la nourriture des villes voisines, sachant que Kiev est soumise à une attaque militaire plus soutenue. C’est toujours gratuit. La solidarité est totale. Il est difficile de savoir dans quelle situation se trouvent toutes les familles et combien de jours elles peuvent endurer, mais il est certain que la crise humanitaire est très intense.

    Comment décririez-vous l’état d’esprit des gens, leurs sentiments ? Les gens qui sont restés à Kiev ont-ils très peur ?

    Bien sûr. Je ne peux pas parler au nom de toute la population, mais je peux parler des gens que je vois personnellement : les prêtres, les bénévoles ou les collaborateurs de la nonciature. Il y a beaucoup d’inquiétude, mais vous pourriez décrire l’état d’esprit comme «vaillant». Nous sentons que nous devons faire face à cette tragédie ensemble, nous entraider et prier beaucoup. Je vois beaucoup d’optimisme. Malgré les grandes tragédies, je vois de l’optimisme chez beaucoup de gens, en particulier chez les prêtres et les religieux. Cependant, je ne pense pas que l’on trouvera le même optimisme chez les patients qui ont besoin d’un traitement ou chez les femmes qui accouchent ou avec des nouveau-nés.

    Diriez-vous que ce conflit a un aspect religieux ?

    Cette guerre a plusieurs motivations et certains prétendent y voir un certain élément religieux. Pour moi c’est complètement incorrect. Si nous regardons les Ukrainiens, par exemple, nous avons le Conseil des Églises et des organisations religieuses d’Ukraine, qui est très uni en ce moment, qui est proche du peuple et dont les membres se soutiennent mutuellement. Cela ne veut pas dire que toutes les difficultés ont disparu, car il est très clair que certains malentendus interreligieux ont joué un rôle dans le passé. Seulement, je considère qu’il est impossible d’utiliser cet argument pour motiver une guerre, car lorsqu’il y a des difficultés dans les relations interreligieuses, elles doivent être résolues d’une autre manière. Je remarque, surpris, que les difficultés que j’avais vues auparavant en Ukraine ont été considérablement réduites à l’heure actuelle. Le moment de la tragédie a donc uni le peuple ukrainien. Cela ne veut pas dire qu’il restera uni par la suite, mais c’est déjà un signe très positif.

    L’AED a annoncé une aide de 1,3 million d’euros pour les diocèses qui en ont le plus besoin, notamment pour soutenir le travail des prêtres et des religieux. À votre avis, quelle est l’importance de cette aide ?

    Toute aide qui vient sera grandement appréciée. À l’avenir, il est difficile de savoir exactement quels seront les besoins, mais de nombreuses structures sont endommagées. Donc, même au niveau structurel et organisationnel, il y aura beaucoup à faire parce que l’humilité, l’abandon total à Dieu, la solidarité et l’amour. Parce que dans tous les cas si nous sommes proches les uns des autres, si nous sommes proches de Dieu, si nous sommes fidèles, Lui-même prendra soin de nous. C’est pourquoi même dans cette guerre – qui n’est pas une invention purement humaine, mais qui a quelque chose du Malin, du diable, car toute violence en a – nous ne pouvons vaincre le mal que tous ensemble, le monde entier, avec le jeûne, avec la prière, avec beaucoup d’humilité et d’amour.

  • La première femme présidente de la Hongrie est contre l'avortement et en faveur de la famille

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    De pledgetimes.com :

    La nouvelle présidente de la Hongrie, Katalin Novák : "Les politiques pro-famille sont un investissement dans l'avenir"| Photo : Twitter/Play

    Contre l'avortement et en faveur de la famille : rencontrez la première femme présidente de la Hongrie

    11 mars 2022

    Par 137 voix contre 51 au Parlement hongrois, Katalin Novák, 44 ans, a été élue présidente du pays, devenant ainsi la première femme à occuper ce poste. Mariée et mère de trois enfants, Mme Novak est membre de Fides, le parti conservateur du Premier ministre Viktor Orbán, et a été ministre de la famille, de la jeunesse et des affaires étrangères de Hongrie.

    Elle est connue pour ses positions pro-vie et pro-famille, ayant donné des conférences sur les politiques mises en œuvre sous le gouvernement Orbán qui ont eu un impact sur la vie des couples avec enfants.

    "Les politiques pro-famille ne sont pas une dépense, mais un investissement dans l'avenir", a-t-il déclaré dans une interview de 2018. "Avoir des enfants est le moyen viable de survivre en tant que société", a déclaré Katalin, ajoutant que ce n'est que centré sur les intérêts de la famille que l'on peut former une nation forte.

    Dans une autre interview en décembre dernier, Novák a rejeté les accusations selon lesquelles il n'était qu'une simple marionnette pour accroître le pouvoir d'Orbán. "Ceux qui disent que je ne serais qu'une marionnette à ce poste dégradent non pas moi personnellement, mais les femmes en général. Ils ne peuvent pas supposer qu'une femme puisse être un fonctionnaire souverain capable de prendre des décisions autonomes", a-t-il déclaré.

    Dans son discours inaugural, Katalin Novák a renforcé le rôle de la femme dans son rôle.

    "Nous, les femmes, élevons les enfants, soignons les malades, cuisinons, sommes à deux endroits à la fois si nécessaire, gagnons de l'argent, enseignons, gagnons des prix Nobel et nettoyons les fenêtres. Nous connaissons le pouvoir des mots, mais nous savons aussi nous taire et écouter quand il le faut, en défendant nos familles avec plus de courage que les hommes si le danger menace", a déclaré la nouvelle chef d'État, également la plus jeune de l'histoire du pays.

    "C'est parce que je suis une femme, et non malgré cela, que je veux être une bonne présidente de la Hongrie", a-t-elle ajouté.

    Diplômée en économie de l'université Corvinus et en droit de l'université de Szeged, y compris des études à l'université de Paris Nanterre, Mme Novák parle français, anglais et allemand et travaille au ministère des affaires étrangères depuis 2001, se spécialisant dans l'Union européenne. Elle a récemment condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

  • D'après Jean-François Colosimo, Vladimir Poutine serait en train de perdre

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    D'Europe1 :

    Jean-François Colosimo, théologien, éditeur et essayiste, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la guerre en Ukraine, de la stratégie de Vladimir Poutine, des sanctions contre la Russie et de la résistance des Ukrainiens.

  • Comment interpréter l’offensive russe en Ukraine ? Le décryptage de Frédéric Pons

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    Guerre Ukraine-Russie

    « Une tragédie pour la civilisation chrétienne »

    des propos recueillis par Constantin de Vergennes sur France Catholique :

    11 mars 2022

    Comment interpréter l’offensive russe en Ukraine ? Le décryptage de Frédéric Pons, spécialiste des questions de défense et auteur de Poutine ( Calmann-Lévy, 2014).

    Comment deux peuples aux nombreux points communs, en viennent-ils à se faire la guerre ?

    Frédéric Pons : Avec la chute de l’URSS en décembre 1991, l’Ukraine a cherché à se rapprocher de l’Union européenne et de l’OTAN, au point de connaître une première révolution pro-européenne en 2004, avant d’être reprise en main par la Russie, qui y a installé un pouvoir favorable à ses intérêts. Lors de la grande révolution de la place Maïdan, en 2014, le pouvoir pro-russe est éjecté d’Ukraine et laisse place à un régime plus indépendant, qui veut intégrer à l’Union européenne et qui reprend la promesse d’intégration que lui a faite l’Otan en 2008. C’est à partir de ce moment que tout s’enchaîne et conduit à la guerre d’aujourd’hui : la Russie riposte la même année en annexant la Crimée, terre russophone, et soutient le séparatisme des russophones du Donbass, dans l’est du pays. Depuis 2014, les escarmouches et les bombardements par les uns et les autres sont constants, provoquant 10 000  et 15 000 victimes, des deux côtés. La guerre sévissait sur cette terre d’Europe mais cette guerre n’intéressait personne. Le Donbass est devenu une sorte d’abcès de fixation de la volonté russe, afin d’empêcher l’Ukraine d’intégrer l’OTAN. En effet, un pays ayant un conflit territorial intérieur ou extérieur ne peut intégrer l’Organisation. Pour les Russes, c’était là un moyen assez commode d’arrêter la marche à l’OTAN de l’Ukraine.

    Et pourtant, la guerre est arrivée…

    Les intérêts divergents de l’Ukraine et de la Russie sont arrivés à un point d’incandescence ultime. L’Ukraine faisant des demandes constantes pour rejoindre l’Union européenne et l’OTAN, dont elle n’a cessé de recevoir du matériel ainsi que des instructeurs militaires, la Russie de Vladimir Poutine s’est sans doute dit qu’il fallait agir avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’armée ukrainienne ne soit trop forte. Pour Moscou, il était impératif, sur le plan stratégique, d’empêcher l’installation de bases américaines et le déploiement du bouclier antimissile américain, deux évolutions qui auraient pu singulièrement dégrader, un jour, la force de dissuasion russe. À cela s’est sans doute ajoutée la crainte de voir une Ukraine réarmée vouloir reconquérir la Crimée et le Donbass.

    Le souvenir de la guerre du Kosovo influence-t-il l’action russe ?

    Depuis 1999, les Russes parlent systématiquement du bombardement de la Serbie par les forces de l’OTAN contre leurs cousins slaves. Ils n’ont pas oublié les 78 jours de bombardement de la Serbie, ni l’intervention américaine de 2003 en Irak, au mépris des règles internationales. Il faut avoir tout cela en tête pour comprendre la perception russe de la situation. Les Russes estiment qu’il y a deux poids deux mesures : l’OTAN et les États-Unis seraient exonérés alors même que leurs actes ont été les mêmes que ceux pour lesquels la Russie est aujourd’hui condamnée.

    Cette guerre est-elle guidée par des intérêts géographiques, tactiques, ou y a-t-il aussi un affrontement de valeurs antagonistes ?

    Jusqu’à ces dernières années, les systèmes politiques et les valeurs sociétales russes et ukrainiens se ressemblaient beaucoup, avec la même tendance à un pouvoir fort et centralisateur, appuyé sur l’influence de l’Église orthodoxe. L’Ukraine a eu différentes tentations autoritaires. Elle a connu aussi les ravages de la corruption, au plus haut niveau. Jusqu’à cette guerre, qui a profondément changé son image, le président Volodymyr Zelensky était lui-même impopulaire, avec un entourage douteux, certains de ses soutiens étant accusés d’être des oligarques trempant dans des activités suspectes, un peu à l’image de tout ce qui est reproché à Vladimir Poutine. La guerre a changé les choses. Zelensky est maintenant perçu différemment, comme un patriote courageux, un chef de guerre, resté au côté de son peuple.

    Une partie de la société ukrainienne veut clairement se rapprocher du modèle occidental et des valeurs libérales portées par l’Europe, jusqu’à son matérialisme et son individualisme, qui exercent une séduction réelle dans le pays… Sur place, on rencontre beaucoup de gens, dans la classe moyenne et le monde intellectuel, qui n’imaginent leur avenir que dans le cadre de l’Union européenne, en épousant tout notre système, y compris ses plus mauvais côtés, dont l’américanisation de notre société ! Ce modèle est, pour eux, une fenêtre sur la liberté. Et, ce faisant, ils tournent le dos au monde russe et à ses valeurs traditionnelles. Le problème est qu’on évalue très mal la proportion de ces Ukrainiens tournés vers l’ouest, par rapport à ceux qui continuent de regarder vers le monde russe.

    Comment imaginez-vous la suite ?

    On peut penser que la séduction de ce modèle ouest-européen ne pourra que se renforcer à l’issue de cette malheureuse guerre et dans la perspective de l’intégration de l’Ukraine au sein de l’Union européenne, sans doute inévitable à terme. Cette évolution ne fera qu’aggraver «  le choc des valeurs  » avec la Russie. Sauf révolution politique à Moscou, elle devrait poursuivre encore quelques années sur la trajectoire du modèle poutinien actuel : la persistance d’un pouvoir nationaliste fort, incarné par Vladimir Poutine et son successeur, et la défense des valeurs traditionnelles, incarnées par l’autre «  main de fer  » du pays, le patriarche Cyrille, fort de la renaissance de l’Église orthodoxe russe et de son entente avec Poutine.

    Retrouvez l’intégralité de l’entretien et du Grand Angle dans le magazine.

  • Andreï Makine : cracher sur la Russie ne résoudra rien et n’aidera pas les Ukrainiens

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    Des propos recueillis par Alexandre Devecchio sur le Figaro Vox via Artofuss.blog :

    Andreï Makine: «Pour arrêter cette guerre, il faut comprendre les antécédents qui l’ont rendue possible»

    10 mars 2022

    FIGAROVOX/ENTRETIEN – L’académicien franco-russe, prix Goncourt 1995, s’afflige de voir l’Ukraine transformée en «chaudron guerrier». Il se défend d’être pro-Kremlin et regrette une vision «manichéenne» du conflit «qui empêche tout débat».

    Andreï Makine, né en Sibérie, a publié une douzaine de romans traduits dans plus de quarante langues, parmi lesquels Le Testament français(prix Goncourt et prix Médicis 1995), La Musique d’une vie (éd. Seuil, 2001), et, plus récemment, Une femme aimée (Seuil). Il a été élu à l’Académie française en 2016.


    FIGAROVOX. – En tant qu’écrivain d’origine russe, que vous inspire cette guerre ?

    Andreï MAKINE. – Pour moi, elle était impensable. J’ai en tête les visages de mes amis ukrainiens à Moscou, que je voyais avant tout comme des amis, pas comme des Ukrainiens. Le visage de leurs enfants et de leurs petits-enfants, qui sont dans ce chaudron guerrier. Je plains les Ukrainiens qui meurent sous les bombes, tout comme les jeunes soldats russes engagés dans cette guerre fratricide. Le sort du peuple qui souffre m’importe davantage que celui des élites. Comme le disait Paul Valéry«la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissant pas et qui se massacrent au profit d’hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas».

    Une partie de la presse vous qualifie d’écrivain pro-Poutine. L’êtes-vous ?

    C’est une journaliste de l’AFP qui m’a collé cette étiquette il y a une vingtaine d’années. C’était juste après le départ de Boris Eltsine dont le bilan était catastrophique pour la Russie. Je lui avais expliqué que Eltsine, dans un état d’ébriété permanent, avec la responsabilité du bouton atomique, représentait un vrai danger. Et que j’espérais que la Russie pourrait devenir un peu plus rationnelle et pragmatique à l’avenir. Mais elle a titré : «Makine défend le pragmatisme de Poutine». Comme c’était une dépêche de l’AFP, cela a été repris partout. Et lorsque je suis entré à l’Académie, un grand hebdo, dont par charité je tairai le nom, a, à son tour, titré : «Makine, un Poutinien à l’Académie»… Cela en dit long sur le monde de mensonge dans lequel nous vivons.

    Vous condamnez l’intervention russe…

    Mon opposition à cette guerre, à toutes les guerres, ne doit pas devenir une sorte de mantra, un certificat de civisme pour les intellectuels en mal de publicité, qui tous cherchent l’onction de la doxa moralisatrice. À force de répéter des évidences, on ne propose absolument rien et on en reste à une vision manichéenne qui empêche tout débat et toute compréhension de cette tragédie. On peut dénoncer la décision de Vladimir Poutine, cracher sur la Russie, mais cela ne résoudra rien, n’aidera pas les Ukrainiens.

    Pour pouvoir arrêter cette guerre, il faut comprendre les antécédents qui l’ont rendue possible. La guerre dans le Donbass dure depuis huit ans et a fait 13 000 morts, et autant de blessés, y compris des enfants. Je regrette le silence politique et médiatique qui l’entoure, l’indifférence à l’égard des morts dès lors qu’ils sont russophones. Dire cela, ne signifie pas justifier la politique de Vladimir Poutine. De même que s’interroger sur le rôle belliciste des États-Unis, présents à tous les étages de la gouvernance ukrainienne avant et pendant la «révolution du Maïdan», n’équivaut pas à dédouaner le maître du Kremlin. Enfin, il faut garder à l’esprit le précédent constitué par le bombardement de Belgrade et la destruction de la Serbie par l’Otan en 1999 sans avoir obtenu l’approbation du Conseil de sécurité des Nations unies. Pour la Russie, cela a été vécu comme une humiliation et un exemple à retenir. La guerre du Kosovo a marqué la mémoire nationale russe et ses dirigeants.

    Lorsque Vladimir Poutine affirme que la Russie est menacée, ce n’est pas un « prétexte » : à tort ou à raison, les Russes se sentent réellement assiégés. Andreï Makine

    Lorsque Vladimir Poutine affirme que la Russie est menacée, ce n’est pas un «prétexte» : à tort ou à raison, les Russes se sentent réellement assiégés, et cela découle de cette histoire, ainsi que des interventions militaires en Afghanistan, en Irak et en Libye. Une conversation rapportée entre Poutine et le président du Kazakhstan résume tout. Ce dernier tente de convaincre Poutine que l’installation de bases américaines sur son territoire ne représenterait pas une menace pour la Russie, qui pourrait s’entendre avec les États-Unis. Avec un petit sourire triste, Poutine répond : «C’est exactement ce que disait Saddam Hussein !».

    Encore une fois, je ne légitime en aucune manière la guerre, mais l’important n’est pas ce que je pense, ni ce que nous pensons. En Europe, nous sommes tous contre cette guerre. Mais il faut comprendre ce que pense Poutine, et surtout ce que pensent les Russes, ou du moins une grande partie d’entre eux.

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  • Le patrimoine spirituel de l'Ukraine "détruit par les bombardements"

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    De Catholic News Agency :

    Un dirigeant catholique ukrainien : "Notre patrimoine spirituel est détruit par les bombardements".

    The ruined Church of the Nativity of the Blessed Virgin, built in 1862, in Ukraine’s Zhytomyr region
    L'église en ruines de la Nativité de la Sainte Vierge, construite en 1862, dans la région de Zhytomyr, en Ukraine. | FB Olga Rutkovskaya.

    9 mars 2022

    Le chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne a déclaré mercredi que le patrimoine spirituel de l'Ukraine est "détruit par les bombardements."

    Dans un message vidéo publié le 9 mars, l'archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk a déclaré que "les prêtres sont tués" au milieu des combats dans le nord, le sud et l'est de l'Ukraine après l'invasion complète de la Russie le 24 février.

    "Notre patrimoine spirituel est détruit par les bombardements. Les églises, nos valeurs spirituelles, nos trésors culturels. Des prêtres sont tués, des volontaires, tous ceux qui tentent d'une manière ou d'une autre de soulager les souffrances de cette nation ukrainienne qui coule dans le sang", a-t-il déclaré.

    L'archevêque majeur, qui est basé dans la capitale assiégée de Kiev, a souligné l'unité entre les organismes religieux en Ukraine, un pays qui comptait 44 millions d'habitants avant la guerre.

    Il a noté que le Conseil ukrainien des églises et des organisations religieuses (UCCRO), un organisme regroupant "95 % de toutes les communautés religieuses d'Ukraine", a condamné le bombardement des civils.

    Dans une déclaration du 8 mars, le conseil a déclaré : "Depuis le début de l'invasion militaire à grande échelle du territoire souverain de l'Ukraine par la Russie, nous voyons de première main comment les envahisseurs russes ont recours aux méthodes de guerre les plus cyniques et interdites par le droit humanitaire international."

    Les membres de l'UCCRO comprennent des représentants des communautés orthodoxe, catholique, protestante, juive et musulmane.

    Shevchuk a déclaré : "Aujourd'hui, toutes nos communautés, toutes nos paroisses de l'Église grecque catholique ukrainienne, se transforment en centres de services sociaux."

    "Là où il y a la guerre, où les bombes tombent, à Kiev, Kharkiv, Tchernihiv, Sumy, à Mykolaiv, nous nous efforçons de tout faire - d'une part, pour secourir la population civile et, d'autre part, pour livrer des biens humanitaires, pour fournir à nos gens de la nourriture et des médicaments, pour les faire sortir de la zone de combat."

    "Dans d'autres parties de l'Ukraine, d'innombrables centres sont ouverts où nous accueillons les personnes déplacées à l'intérieur du pays, et leur fournissons l'assistance nécessaire."

    L'archevêque de 51 ans a noté que l'envoyé du pape, le cardinal Konrad Krajewski, visite actuellement des centres de secours pour les civils en Ukraine.

    Il a déclaré que la présence du cardinal polonais permettait de "ressentir cette proximité du Saint-Père avec la souffrance du peuple ukrainien."

    Mgr Shevchuk a conclu son message en récitant des vers de l'écrivain du XIXe siècle Taras Hryhorovych Shevchenko, qu'il a décrit comme un "grand prophète du peuple ukrainien".

    Il a déclaré que l'œuvre de Shevchenko, qui est né le 9 mars 1814, "nous a toujours aidés à retrouver notre force, et donc à réaliser le plan de Dieu pour notre peuple."

    Sa citation de Shevchenko a conclu : "Continuez à marcher : c'est là que se trouve la gloire ; / Marchez en avant - c'est mon testament".

    "Que ces mots sur la marche vers la gloire soient aujourd'hui une lumière d'espoir pour notre Ukraine", a déclaré l'archevêque majeur.

  • Ukraine : appel de la FAFCE (Fédération des associations familiales catholiques en Europe)

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    Soutenez les familles ukrainiennes

    APPEL À DONS
    Aidez-nous à soutenir les familles ukrainiennes

    N'HÉSITEZ PAS À PARTAGER CET APPEL AUTOUR DE VOUS ! 

    Bruxelles, le 10 mars 2022
     
    À la suite l’appel pour la paix en Ukraine de la FAFCE de la semaine dernière, les membres et associations partenaires de notre Fédération souhaitent s’engager concrètement en faveur des famille ukrainiennes fuyant la guerre. En tant qu’associations de familles, nous avons à cœur la responsabilité d’aider nos frères et sœurs dans le besoin.

    Pour cette raison, nous vous serions reconnaissants de nous aider en faisant un don à la FAFCE, don qui sera entièrement reversé à nos contacts en Ukraine, et à deux associations travaillant sur le terrain, qui ont demandé notre soutien et que nous allons vous présenter ci-dessous.

    Un partenaire de la FAFCE, la Fondation Madrina, a lancé un plan d’urgence pour aider directement les familles ukrainiennes, avec l’extension de son projet Pueblos Madrina. Ce programme avait initialement été lancé pour créer des projets de vie durables pour des familles espagnoles se trouvant en risque de pauvreté et d’exclusion sociale dans des grandes villes. La Fondation Madrina propose à ces familles de les relocaliser dans des zones rurales, et de faciliter leur insertion professionnelle dans ces lieux. Face à la situation en Ukraine, la Fondation Madrina souhaite utiliser son expérience de soutien aux familles espagnoles, cette fois-ci au profit des familles ukrainiennes. La Fondation leur apportera tout d'abord des denrées alimentaires et des vêtements, principalement pour les enfants (aliments pour bébés, produits d'hygiène, équipement médical, vêtements et manteaux). Le plan prévoit également un transport humanitaire des familles ukrainiennes vers l'Espagne, où elles seront accueillies, en coordination avec les autorités locales espagnoles.

    Un autre partenaire de la FAFCE, Ai.Bi. Amici dei Bambini, a immédiatement pris des mesures pour aider les enfants et les familles en Ukraine, pays au sein duquel il opère depuis 1999, par le biais de la Fondation Friends of Children Ukraine, basée à Kiev. Si la guerre est toujours une tragédie, l’expérience des enfants sans famille est d’autant plus difficile qu’ils ne peuvent avoir le réconfort de l'étreinte de leur parent. #CHILDREN4PEACE est une campagne de solidarité d'urgence d'Ai.Bi., qui vient en aide aux enfants accueillis dans les orphelinats en Ukraine et aux familles en fuite, trouvant refuge en Moldavie ou arrivant en Italie.

    Comme vous le savez, notre Fédération compte sur vos dons pour poursuivre sa mission quotidienne. En voyant l'urgence actuelle, nous avons décidé de faire cet appel extraordinaire pour demander votre aide : comme nous l'avons dit plus haut, tous ces dons faits à la FAFCE soutiendront directement les projets de solidarité de ses partenaires et aideront les familles ukrainiennes dans le besoin.

    Pour conclure, nous restons unis dans la prière pour la paix en Ukraine et pour la conversion de nos cœurs. Nous nous confions tout particulièrement, avec toutes les parties concernées - tant en Ukraine qu'en Russie - au Cœur Immaculé de Marie.

    En vous remerciant d’avance,
    Vincenzo Bassi
    Président de la FAFCE
  • Ukraine : appel de Caritas International après deux semaines de guerre

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    logo.svgUkraine 12-12 : Appel de solidarité du Consortium 12-12 dont Caritas International participe

    Il y a maintenant deux semaines, notre partenaire local en Ukraine lançait un cri d'alarme. Aujourd'hui, l'impensable est arrivé. « Au début je ne pouvais pas croire qu’il y avait une guerre », témoigne Inna depuis Przemyśl dans le sud-est de la Pologne où elle a trouvé refuge. « Mais ensuite, j’ai ouvert Instagram et j’ai réalisé que les bombes pleuvaient sur mon pays. » Après le choc vient l'action : fuir pour survivre.

    Afin de répondre à la détresse des personnes qui comme Inna sont prises au piège de la violence, le réseau mondial Caritas tourne à plein régime, en Ukraine ainsi que dans les pays limitrophes. En Belgique, Caritas International s'associe à l'appel de solidarité du Consortium 12–12. Abris, eau, nourriture, soins de santé, protection et soutien psychosocial, avec et grâce à vous, voici ce sur quoi peuvent compter les victimes de cette crise majeure.

    Découvrez ci-dessous les témoignages de personnes d'Ukraine, collègues de Caritas et volontaires venus porter mains fortes.

    DEUX SEMAINES DE GUERRE

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    Avec l’escalade dramatique de la situation en Ukraine, la vie de milliers de personnes bascule.…

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