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Europe - Page 75

  • Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays

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    Des propos recueillis par Guillaume Bonnet sur le site de France Catholique :

    Mathieu Bock-Coté : « Le catholicisme est le noyau civilisationnel de nos pays »

    Dans L’Empire du politiquement correct (Le Cerf), le sociologue québécois livre une analyse implacable de la fragmentation accélérée de la civilisation occidentale. Le projet diversitaire, qui substitue le particulier à l’universel, s’appuie sur une arme redoutable : le politiquement correct. France Catholique l’a rencontré au lendemain de l’incendie de Notre-Dame de Paris.

    L’unité nationale qui s’est manifestée dès l’embrasement de la cathédrale, ne vient-elle pas démontrer que l’idéologie diversitaire est encore loin d’avoir gagné ?

    Nous avons sans aucun doute connu un grand moment de communion. Tout le monde s’est senti touché, bouleversé, car nous était arrachée une part fondamentale de ce pays et de notre civilisation. En d’autres mots, les peuples résistent à leur décomposition même si le régime diversitaire travaille à leur dissolution. C’est que les peuples ne sont pas des constructions sociales artificielles, comme le soutient une certaine vulgate universitaire : ils existent et possèdent – comme le disait Paul Ricoeur - un noyau éthico-mythique fondamental. C’est ce noyau qui a été touché au cœur et s’est d’un coup réactivé. On pourrait dire les choses autrement : une nappe profonde d’identité française est remontée à la surface. Dans un monde friable, qui ne se cesse de se décomposer, Notre-Dame incarnait la continuité de la France. Cet incendie nous rappelle que les constructions humaines les plus lumineuses et les plus remarquables peuvent s’effacer devant nous. On les voudrait immortelles, mais telle n’est pas la condition de l’homme et de ses œuvres sur cette terre.

    Avez-vous été surpris par l’émotion manifestée par de nombreuses personnalités, peu suspectes d’indulgence à l’égard du monde catholique ?

    C’est la part d’optimisme que l’on peut déduire de ce drame. Face à des événements de cette nature, la meilleure part de l’homme rejaillit, elle resurgit. C’est la vertu paradoxale des grandes épreuves qui permettent aux peuples de refaire leur unité, ou du moins, de la ressentir. Lorsque l’histoire redevient tragique, la société des individus déliée peut s’effacer alors que la nation réapparaît. Les peuples refont leur unité autour de grandes épreuves. Sur le plan symbolique, affectif et culturel, nous venons de traverser une grande épreuve qui rappelle aux hommes ce qui les unit au-delà de ce qui les divise. Les jours ordinaires et les divisions vont revenir. La politique est ainsi faite, la démocratie aussi. Mais pour quelques heures, quelques jours, peut-être quelques semaines, s’impose très vivement le sentiment d’appartenir à cette patrie commune et millénaire qu’est la France.

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  • Plutôt que de polémiquer, tâcher de mieux comprendre notre situation spirituelle et envisager la conduite à tenir dans l’Église et à l’extérieur de l’Église

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    De Gérard Leclerc sur le site de France Catholique :

    Les actes d’accusation contre l’Église, en ce moment, ne manquent pas. Ils sont diversement inspirés ou éclairés. Certains reflètent des crises de conscience sans doute respectables, même s’ils sont un peu trop à la remorque des mouvements d’opinion et pèchent parfois par manque d’information, celle-ci étant trop souvent unilatérale. Grâce au ciel, il arrive que les choses se rééquilibrent par le miracle de la liberté de penser et de s’exprimer. Le rééquilibrage n’est possible que lorsqu’on échappe soi-même à la vindicte qui règne en ce moment. Vindicte qui a ses motifs de légitimité mais qui peut déraper facilement. En dépit de l’envie forte que j’avais de répondre à telle philippique, j’ai préféré m’abstenir par ce qu’en alignant l’adversaire, ou supposé tel, j’aurais fait monter la pression sans autre bénéfice que de libérer ma propre agressivité.

    Plutôt que de polémiquer en ce moment, il vaut mieux approfondir afin de mieux comprendre notre situation spirituelle et envisager la conduite à tenir dans l’Église et à l’extérieur de l’Église. À ce propos, je ne puis que renvoyer au nouveau président de notre conférence épiscopale, Mgr de Moulins-Beaufort, qui publie dans la dernière livraison de la Nouvelle revue théologique de Louvain un article en tous points remarquables sur sa situation spirituelle« Nous sommes, écrit-il en conclusion, dans une phase d’émondage, de mise à l’épreuve, de transformations, nous la traverserons si nous osons croire que le Seigneur ne nous abandonne pas et qu’il vaut la peine d’avancer sur ses chemins comme nous le pouvons. » Je ne puis résumer une étude si dense, Mais elle est en libre lecture sur le site de la Nouvelle revue théologique. Chacun pourra s’y reporter, en y retrouvant une pensée riche, lucide par sa connaissance du terrain et de la culture contemporaine. Ceux qui, du côté « tradi », ont fait des objections à l’archevêque de Reims sur sa présence à l’inauguration de la grande mosquée de la capitale champenoise, y trouveront même une réponse à propos du défi de l’islam. Mais plus généralement, la lecture de cette étude permettra de se ressourcer dans les énergies spirituelles les plus nécessaires pour aujourd’hui.

  • Benoît XVI et Robert Sarah : même combat

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    Lu sur le site web « Aleteia »:

    "Alors qu’on ne le soupçonnait pas, le pape émérite Benoît XVI a publié une longue tribune particulièrement forte (Voir ici)sur la question des abus sexuels et plus largement sur la crise de la foi dans l’Église.

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    C’est peut-être l’un des textes les plus forts livrés par Benoît XVI depuis sa renonciation au pontificat. Dans une longue tribune publiée dans le mensuel du clergé bavarois Klerusblattle pape émérite de 91 ans sort de son silence pour réagir à la crise des abus sexuels dans l’Église et ainsi « contribuer » à son « nouveau départ ». Il livre ainsi un témoignage sans équivoque sur ces années où il était encore pasteur de l’Église, afin de dénoncer la racine de la crise et proposer quelques remèdes. Aleteia a travaillé à partir de la traduction proposée par la Catholic News Agency afin de la décrypter à ses lecteurs.

    Lire aussi :Crise dans l’Église : sortir de l’épreuve par le haut

    Sans mâcher ses mots, l’ancien pontife revient ainsi sur les années 1970 et 1980 au cours desquelles, l’enseignement moral dans l’Église a été, selon lui, réduit à néant. Cela a eu pour effet, dénonce-t-il, « l’apparition d’une tentative de développer une espèce de nouvelles catholicité moderne ». On a alors assisté, dans certains séminaires, raconte-t-il encore sans détour, à la formation de « cliques homosexuelles » mais aussi à la projection de films pornographiques. Et ce, dans l’intention de rendre les séminaristes « capables de résister contre un comportement contraire à la foi ». Dans le même temps, les livres du cardinal Ratzinger d’alors étaient tout simplement bannis, et ceux qui les lisaient étaient « considérés comme non-adaptés au sacerdoce ».

    Pour lui, aucun doute possible, cette situation découle de façon directe de la « libération sexuelle tous azimuts » amorcée à la fin des années 1960 dans toute la société. Période pendant laquelle, en seulement deux décennies, « les standards normatifs précédents au sujet de la sexualité se sont entièrement effondrés ». À l’époque, rappelle-t-il, même la pédophilie était « diagnostiquée comme permise et appropriée ». Une « époque très difficile » pour beaucoup dans l’Église et en dehors, se souvient l’ancien pape.

    Lire aussi : Les trois points à retenir du sommet sur les abus sexuels

    S’abandonner à l’Amour du Christ, « l’antidote au mal »

    Ainsi, remarque-t-il, la tentative de créer une nouvelle Église a totalement échoué. À la question : « Que devons-nous donc faire désormais ? », l’allemand répond : remettre Dieu dans la société afin de retrouver les repères du bien et du mal. « Seul l’amour et l’obéissance à notre Seigneur Jésus Christ peuvent nous indiquer la voie juste », estime-t-il. « L’antidote au mal qui nous menace, et au-delà le monde entier, ne peut que consister dans le fait que nous nous abandonnions à cet amour », considère-t-il.

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  • Déchristianisation et "archipelisation" de la société française

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    Entretien avec Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et Stratégies d’Entreprise de l’institut de sondages IFOP, auteur de L’Archipel français (Seuil).

    Vous analysez dans votre livre comment l’élection d’Emmanuel Macron a été l’aboutissement d’un éclatement de la société française qui a commencé il y a des décennies. La déchristianisation de la France a-t-elle joué un rôle dans cette « archipelisation » de la société ?

    Nous ne sommes bien sûr pas les premiers à travailler sur le déclin de l’influence catholique en France. Le livre de Marcel Gauchet Le désenchantement du monde a déjà trente-cinq ans. Mais nous sommes aujourd’hui au stade terminal du processus. Le nombre de « messalisant » s (qui vont à la messe tous les dimanches) est passé de 35 à 6 % depuis Vatican II. Le nombre décroissant des prêtres diocésains et des baptêmes, la grande raréfaction du prénom Marie également, marquent une déchristianisation très avancée. La matrice catholique a eu une influence considérable sur la structuration de la société française. Elle a organisé tout un pôle catholique de la société qu’elle a irrigué pendant des siècles jusqu’aux dernières décennies. Elle a, parallèlement, suscité la constitution d’un pôle laïque et républicain qui s’est construit pour une grande part en réaction au premier et qui, déchristianisation aidant, s’est trouvé dépourvu d’adversaire. La déchristianisation a déstabilisé les deux pôles qui, plus profondément, reposaient sur un soubassement imprégné de culture judéo-chrétienne, remettant en question les fondements mêmes sur lesquels les deux pôles reposaient. La déchristianisation ne pouvait donc pas rester sans conséquences sur l’ordre politique et sur le paysage électoral.

    En conséquence de ces évolutions, vous parlez d’un paysage sinistré.

    J. F. : Par de nombreux aspects, le paysage culturel et idéologique n’a plus grand-chose à voir avec ce que l’on a connu. Bien sûr, chaque génération a la faiblesse de penser qu’elle est en rupture par rapport à celles qui l’ont précédée. Mais ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est pas seulement le résultat d’un renouvellement générationnel, mais d’un basculement civilisationnel et anthropologique sans précédent. Il y a d’autres critères que le taux de remplissage des églises qui indiquent la déchristianisation de la France : les préférences en matières d’obsèques (l’incinération a pris le pas sur l’enterrement), les mariages et la nuptialité, la sexualité, la décrispation de la sociétésur l’homosexualité. On voit les plaques tectoniques bouger de manière spectaculaire, alors qu’elles étaient restées immuables pendant des siècles. Entre 1945 et le début des années 1980, les naissances hors mariage représentaient moins de 10 % des naissances. Aujourd’hui c’est 60 %. C’est devenu la norme, en l’espace de deux générations. Avec bientôt l’élargissement du droit à la PMA aux couples de lesbiennes ou aux femmes célibataires, on va aboutir à des naissances sans père. Une rupture encore avec l’ordre philosophique, anthropologique et même psychologique que l’on a connu. Quand on pose la question aux Français aujourd’hui en évoquant le manque de père, 50 % sont favorables à l’élargissement de la PMA, 50 % sont défavorables. Les générations les plus âgées y sont aux deux tiers opposées. Les moins de 35 ans y sont aux deux tiers favorables. L’ordre social et familial n’en sera pas forcément bouleversé, étant donné le petit nombre de personnes concernées. Mais sur des questions assez fondamentales, les conceptions changent radicalement. Avec ces lois qui se succèdent, c’est tout le référentiel qui, peu à peu, mais rapidement, se modifie. Au début des années 1970, apparaît la pilule et l’IVG est légalisée, ce qui dissocie sexualité et procréation : il peut y avoir sexualité sans procréation. Quarante-cinq ans plus tard, nous pourrions avoir une procréation sans sexualité.

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  • Le cardinal Sarah s'exprime sur TV Libertés : une interview à ne pas manquer

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    Son Eminence le Cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin, a accepté de répondre aux questions de TV Libertés. Le prélat qui vient de publier "Le soir approche et déjà le jour baisse" répond aux questions de Jean-Pierre Maugendre. Il affirme qu'à la racine de l'effondrement de l'Occident, il y a une crise culturelle et identitaire. Le Cardinal considère que le temps est venu d'un diagnostic sans concession.

    Lire également :

    et aussi :

    Cardinal Sarah : “L’Eglise est plongée dans l’obscurité du Vendredi saint”

  • Un regard critique sur le plaidoyer du pape en faveur des migrations

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    De Benoît Dumoulin sur le site de l'Incorrect :

    LE PAPE FRANÇOIS OU L’APOLOGIE DES MIGRATIONS

    Le pape François s’est rendu au Maroc les 30 et 31 mars derniers à l’invitation du roi Mohammed VI. L’occasion, pour lui, d’aborder une nouvelle fois le thème des migrations, par un discours immigrationniste qui ignore le malaise identitaire qui étreint l’Europe.

    Est-ce parce qu’il est issu d’une famille de migrants piémontais installés en Argentine que le pape François prend si à cœur la question migratoire ? Il est vrai que la situation s’est dégradée en Méditerranée où l’on dénombre près de 17 000 personnes décédées depuis 2014. Personne ne peut rester insensible à cette tragédie humaine et accepter que la mare nostrum devienne un cimetière, comme l’avait expliqué le pape devant le Parlement européen en 2014.

    Mais, au Maroc où il s’est rendu les 30 et 31 mars derniers, c’est un discours bien plus politique qu’il a tenu, notamment lors d’une visite d’un centre de la fondation Caritas qui abrite des migrants africains. Dans le prolongement de ses précédentes prises de position, le pape François se fonde sur le pacte de Marrakech approuvé par les représentants de 160 pays en décembre dernier, pour exiger « une migration sûre, ordonnée et régulière » qui profitera aux sociétés des pays d’accueil. Celles-ci « en seront enrichies si elles savent valoriser au mieux la contribution des migrants, en prévenant tout type de discrimination et tout sentiment xénophobe ». L’idée est de pouvoir construire « une société interculturelle et ouverte », avec « des villes accueillantes, plurielles et attentives aux processus interculturels, capables de valoriser la richesse des différences dans la rencontre de l’autre ».

    S’il rappelle « le droit d’émigrer » comme « celui de ne pas être contraint à émigrer », le pape voit avant tout dans l’immigration une source d’enrichissement mutuel. Il n’a probablement pas à l’esprit le déracinement des immigrés ni les difficultés d’intégration qu’engendre une immigration de masse, surtout quand l’immigré porte une culture différente de celle du pays d’accueil. Il s’agit, pour lui, d’une obligation morale qui ne souffre aucun doute. D’ailleurs, il culpabilise ceux qui s’opposent à la pression migratoire, en expliquant qu’ils cèdent à « la peur » qui fait le lit « des populismes » qui, par le passé, ont pu conduire Hitler au pouvoir. On croirait entendre un dignitaire du parti socialiste ; mais non, il s’agit du pape.

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  • "Grand remplacement", réalité ou intox ?

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    Du site "Boulevard Voltaire" :

    Jean-Paul Gourévitch : « Le changement de population est indiscutable »

    Ā l’occasion de la parution, chez Pierre-Guillaume de Roux, de son dernier ouvrage, Le Grand Remplacement, réalité ou intox ?, Jean-Paul Gourévitch a donné un entretien à Boulevard Voltaire. Alors, le Grand Remplacement : réalité ou intox ?

    Vous publiez Le grand remplacement, réalité ou intox ? Aux Éditions Pierre-Guillaume de Roux.
    La sortie de votre livre tombe très bien dans l’actualité puisque nous sommes une semaine après la tuerie de Christchurch. Le tueur s’est revendiqué de Renaud Camus et a notamment cité la théorie du grand remplacement.
    Grand remplacement, réalité ou intox ?

    J’ai écrit cet ouvrage non pas par rapport à la tuerie de Christchurch puisque c’est un ouvrage que j’ai commencé il y a une bonne année. Je l’ai fait pour essayer de montrer ce qu’il y avait à la fois d’exact et d’erroné dans cette théorie du grand remplacement. D’où le titre réalité ou intox.

    Il est vrai que cette tuerie, et surtout l’instrumentalisation qui en a été faite, laisse entendre que finalement l’extrême droite, et en particulier Renaud Camus, serait coupable d’inciter à la haine et aux attentats. C’est quelque chose d’inadmissible.

    Ce n’est pas parce qu’on n’aime pas Renaud Camus qu’il faut l’accuser de pousser à la rébellion. C’est un homme tout à fait pacifique. Le grand remplacement est un concept, une thèse, mais pas un outil de combat.

    Peut-on parler d’un changement de population en Europe occidentale ?

    Le changement de population est indiscutable. Je prends les chiffres très officiels. Ceux de l’office français de l’immigration et de l’intégration. Il y a en France 11 % d’immigrés au sens du mot immigré, c’est-à-dire né étranger dans un pays étranger et de parents étrangers. Si on y ajoute les descendants directs, qu’ils soient issus de deux parents étrangers ou d’un couple mixte, on arrive à 24 %. C’est une proportion beaucoup plus importante que la proportion qui existait autrefois. Transformation oui, cela ne veut pas dire automatiquement grand remplacement.

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  • Quand le jour baisse sur l’Eglise catholique…

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    Sur le site web « Pro Liturgia » :

    Sarah le jour baisse ob_08de29_5bfba909-bb73-4651-a196-ba891908020e.jpeg

    Quelques petites vidéos dans lesquelles le cardinal Sarah, à l’occasion de la parution de son dernier livre, rappelle des points fondamentaux:
    ... sur la crise de la foi : cliquer ici
    ... sur la crise de l’Eglise : cliquer ici
    ... sur les raisons du combat à mener : cliquer ici
    ... sur la crise sacerdotale : cliquer ici.
    Le cardinal Sarah sait que la situation est grave; il descend donc dans l’arène pour mener “le bon combat de la foi”.

    Ref.  https://www.proliturgia.org/actua.html

    JPSC

    A lire également l'article de Christophe Geffroy sur le site de La Nef : Un monde à reconstruire

  • François : "Il y a toute l'Europe pour distribuer les migrants"

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro.fr :

    Au Maroc, le pape François soutient les migrants africains en marche vers l'Europe

    Au Maroc, le pape François soutient les migrants africains en marche vers l'Europe

    Le souverain pontife appelle mettre en œuvre «avec rapidité» les engagements du pacte de Marrakech notamment par «l'élargissement de canaux migratoires réguliers».

    De notre envoyé spécial au Maroc

    La première journée du voyage du pape au Maroc aura été marquée par l'appel surprise commun lancé, avec le roi Mohammed VI, pour protéger le «caractère spécifique multireligieux» de Jérusalem, la «ville Sainte». Mais encore plus par un discours presque sans précédent de François, directement adressé «aux migrants», où il a une nouvelle fois tempêté contre «l'indifférence et le silence» car «personne ne peut être indifférent devant cette souffrance». Il ne faut pas «se laisser conditionner par les peurs et par l'ignorance», a-t-il recommandé, et devenir de «vrais compagnons de voyage» des migrants.

    Pape François : «La question des migrants ne se résoudra pas avec des barrières»

    En visite au Maroc, le pape François a plaidé en faveur des migrants africains en marche vers l'Europe ce 30 mars.

    Ils sont nombreux, Africains, en transit au Maroc pour l'Europe. Il leur a parlé, samedi soir, dans un centre de la Caritas (nom international du Secours catholique) à Rabat. Un discours non retransmis par les canaux officiels du pays, alors même qu'il devait l'être, en forme d'encouragement à une «immigration sûre, ordonnée et régulière», dans l'esprit du «pacte de Marrakech» de l'Onu, signé le 10 décembre dernier au Maroc. Cette initiative a toujours été appuyée par le Vatican: le cardinal Pietro Parolin, premier ministre du Saint-Siège, était venu en personne signer ce texte au nom du Pape.

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  • Le nouveau Makine : "Au-delà des frontières"

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    De Gédéon Pastoureau sur le site "MauvaiseNouvelle.fr" :

    Makine au-delà des frontières

    Makine au-delà des frontières


    A Bruno Lafourcade, écrivain vivant.

    Difficile de brûler d’enthousiasme pour la production littéraire française actuelle. On a tôt fait de se tourner vers des auteurs plus morts que courant les salons. Et lorsqu’en cette matière, on ne partage pas les dilections de l’époque, tenter de causer littérature avec ses contemporains expose à d’inconfortables moments durant lesquels le fossé qui nous sépare de notre prochain nous apparaît plus large et profond que la fosse des Mariannes.

    Il existe tout de même quelques romanciers non décédés qui méritent que vous vous intéressiez à leurs écrits, éternellement vivants : des écrivains qui n’ont pas abdiqué, des auteurs qui sont encore des hommes et non de falots homoncules juchés sur leurs certitudes post-modernes.

    L’écrivain et ses doubles

    Je n’avais réellement lu de Makine que son petit livre Cette France qu’on oublie d’aimer. Sans doute le plus court de sa bibliographie et à la marge de son œuvre romanesque, ce pamphlet en forme d’hommage délicat, érudit et clairvoyant témoignait en 2006 de la lucidité de l’auteur quant à la situation de notre pays : à la fois déclaration d’amour et cri brisé de Cassandre, les pages de cet ouvrage laissent un goût amer et quelques acouphènes, malgré l’optimisme final affiché[1]. Les réactions très contrastées qu’il suscita lors de sa sortie – notamment celles, outrées ou silencieuses, des clercs germanopratins et de leurs suiveurs thanatopraxiés – ne manquèrent pas de confirmer que l’auteur avait visé juste.

    Cette première lecture ayant suffisamment aiguisé l’envie, je me tournai alors vers son roman Le Testament français, publié en 1995, qui trônait dans une bibliothèque amie. Toutefois, lui ne me porta pas plus loin qu’une cinquantaine de pages, mais je me promets aujourd’hui d’y replonger bientôt.

    Même si Mauvaise Nouvelle a déjà accueilli Andreï Makine, à travers les lectures de Maximilien Friche (Le pays du lieutenant Schreiber) et de Murielle Lucie Clément (L’archipel d’une autre vie), les romans en question ont demeuré sur ma liste de livres à lire, sans que je les en déloge.

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  • Européens, si vous ne retrou­vez pas ce que vous êtes, vous disparaî­trez

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    Du site "Pour une école libre au Québec" : 

    Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements depuis 2014, le cardinal Sarah publie son troisième ouvrage, Le soir approche et déjà le jour baisse, en collaboration avec Nicolas Diat, spécialiste de l’Église catholique et auteur notamment d’un ouvrage de référence sur Benoît XVI, L’Homme qui ne voulait pas être pape.

    Le soir approche et déjà le jour baisse se penche sur la décadence de l’Occident, les errements de certains prêtres, le retour de l’Europe à ses racines chrétiennes et les vagues de migrations qui submergent le continent.

    Si les ouvrages de prélats catholiques suscitent souvent un ennui poli par leur ton mièvre, le nouveau livre d’entretiens du cardinal Robert Sarah avec Nicolas Diat tranche. Il rappelle qu’un monde qui oublie toute transcendance court à sa perte, il renvoie dos à dos la « barbarie matérialiste » et la « barbarie islamiste », exhorte l’Église à remettre le Christ au centre, dénonce le pacte de Marrakech soutenu par le Vatican et met en garde contre l’ordination d’hommes mariés que certains voudraient expérimenter à l’occasion du prochain synode sur l’Amazonie.

    Pour le cardinal Sarah, il existe « une forte majorité de prêtres qui restent fidèles à leur mission d’enseignement, de sanctification et de gouvernement. Mais il y a aussi un petit nombre qui cède à la tentation morbide et scélérate d’aligner l’Église sur les valeurs des sociétés occidentales actuelles. Ils veulent avant tout que l’on dise que l’Église est ouverte, accueillante, attentive, moderne. L’Église n’est pas faite pour écouter, elle est faite pour enseigner : elle est mater et magistra, mère et éducatrice. Certes, la maman écoute son enfant, mais elle est d’abord présente pour enseigner, orienter et diriger, car elle sait mieux que ses enfants la direction à prendre. Certains ont adopté les idéologies du monde actuel sous le prétexte fallacieux de s’ouvrir au monde ; mais il faudrait plutôt porter le monde à s’ouvrir à Dieu qui est la source de notre existence. On ne peut pas sacrifier la doctrine à une pastorale qui serait réduite à la portion congrue de la miséricorde : Dieu est miséricordieux, mais dans la seule mesure où nous reconnaissons que nous sommes pécheurs. Pour permettre à Dieu d’exercer sa miséricorde, il faut revenir à Lui, comme l’enfant prodigue. Il y a une tendance perverse qui consiste à fausser la pastorale, à l’opposer à la doctrine et à présenter un Dieu miséricordieux qui n’exige rien : mais il n’y a pas un père qui n’exige rien de ses enfants ! Dieu, comme tout bon père, est exigeant, parce qu’il nourrit des ambitions immenses pour nous. »

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  • L'Initiative citoyenne européenne portée par "ONE OF US" pourra-t-elle défendre l'embryon en Europe ?

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    De Gregor Puppinck :

    ONE OF US : L’INITIATIVE CITOYENNE EUROPÉENNE POURRA-T-ELLE DÉFENDRE L’EMBRYON EN EUROPE ?

     

    L’audience hier de la grande chambre de la Cour de Justice de l’Union Européenne décidera de l’avenir du mécanisme d’Initiative Citoyenne Européenne.  

    Le 25 mars 2019, la grande chambre de la Cour de Justice de Union Européenne a entendu en appel l’affaire One of Us e. a. /Commission européenne. Le 28 mai 2014, la Commission européenne avait refusé de donner suite à l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) qui avait recueilli près de 2 millions de signatures d’européens. Ils souhaitant attirer l’attention des instances européennes sur « la dignité et l’intégrité de l’embryon humain » demandant qu’elles soient « respectées ». L’ICE voulait, au titre de l’arrêt Brüstle contre Greenpeace qui définit l’embryon humain comme « le commencement du processus de développement d’un  être humain », que l’Union européenne interdise et mette fin « au financement des activités qui impliquent la destruction d’embryons humains, en particulier dans les domaines de la recherche, de l’aide au développement et de la santé publique ». Des activités contradictoires avec les principes posés dans cet arrêt. L’ICE, qui a rempli toutes les conditions règlementaires, est aussi celle qui a réuni, dans le temps imparti, le plus de signatures et donc d’adhésion.

    Cette dernière audience, menée par 15 juges a duré plus de deux heures trente, était le dernier recours pour faire entendre la voix des signataires. Les discussions se sont concentrées sur l’étendue du pouvoir de la Commission européenne : peut-elle refuser, tant sur le plan juridique que sur celui des motifs politiques, de donner une suite législative à une Initiative Citoyenne Européenne ayant réuni avec succès toutes les conditions règlementaires et collecté plus d’un million de signature ?

    De son côté, la Commission européenne a défendu un pouvoir discrétionnaire de refuser une ICE, uniquement soumis à un contrôle juridictionnel restreint, c’est-à-dire à la contestation de sa décision par les juges mais limitée aux erreurs manifestes.

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