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Famille - Page 57

  • Amoris Laetitia : et maintenant la version polonaise de l’interprétation du chapitre qui fâche.

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    A quoi peut donc bien servir un document dont les interprétations sont aussi diverses ? Au lendemain de son intronisation, le pape actuel invitait les catholiques à bousculer avec lui les douanes de l’Eglise pour « semer la pagaille » sur tous les sujets qui « fâchent ». C’est une pleine réussite. De Mario Tosatti dans la nuova bussola quotidiana (traduction de notre consoeur du site Benoît et moi) :

    La Conférence épiscopale polonaise s'est réunie à Lublin ces jours-ci pour discuter et rédiger un document sur les lignes directrices pour lire l'exhortation apostolique Amoris Laetitia. Le nonce Salvatore Pennacchio, qui depuis un peu plus d'un an représente le Pontife auprès de l'Église polonaise, était également présent à la réunion. On ignore quand le document rédigé par les évêques polonais sera publié; mais nous sommes en mesure d'en anticiper quelques points, quoique succincts, qui sont cependant centraux et qui sont révélateurs de la lecture que l'épiscopat a faite de l'exhortation. Une lecture qui est totalement en ligne avec "Familiaris Consortio" de Jean-Paul II.
    Il est clair que lorsque les lignes directrices approuvées à Lublin seront rendues publiques, la confusion créée par Amoris Laetitia, et surtout ses interprétations "ouverturistes", seront encore plus évidentes. Et il deviendra de plus en plus évident à quel point le silence obstiné du Pontife face aux demandes d'éclaircissements est embarrassant et source de nouvelle confusion.

    Selon des indiscrétions d'excellente source, nous pouvons dire que les évêques polonais refusent la possibilité d'accès à la communion aux couples qui vivent "more uxorio", c'est-à-dire sans être unis par le sacrement du mariage. Il est évident que la même chose s'applique aux couples qui cohabitent. Naturellement, cette décision s'applique aussi aux couples de personnes remariés divorcées, pour lesquels la première union est toujours valide pour l'Église. Ils ne peuvent avoir accès à la communion sacramentelle, ni à la communion spirituelle, tant qu'ils se trouvent dans une situation existentielle en contradiction ouverte avec l'Eucharistie, qui représente le lien conjugal du Seigneur avec son Église fidèle, un lien indissoluble et fécond.

    Les évêques soulignent cependant avec force que l'Église n'a pas l'intention de rejeter ou encore moins de discriminer les personnes. Tous les moyens de salut possibles doivent leur être offerts et présentés (Parole, retraites, formation, adoration, participation aux messes). Leur situation publique les empêche cependant de recevoir l'Eucharistie. Et pour eux, l'interdiction de devenir parrains et marraines au baptême est maintenue; tout comme ils ne peuvent pas, dans les cas où cela est accordé aux laïcs, distribuer la communion. Et ils ne peuvent pas non plus enseigner la doctrine, c'est-à-dire le catéchisme.

    Aux prêtres, il est demandé d'exercer un pastorale d'accompagnement de ces couples et de ces familles, en les aidant à résoudre les obstacles objectifs de leur situation par la prière, la pénitence et l'espérance.

    Le document lit Amoris Laetitia dans le contexte de l'enseignement pluriséculaire de l'Église, et du Magistère plus récent. En ce sens, beaucoup d'attention et d'importance ont été accordées aux approches établies par "Familiaris Consortio" de saint Jean Paul II, au décret de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de 1994 [cf. Lettre aux évêques de l'Église Catholique sur l'accès à la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés-remariés: www.vatican.va] et à ce qui a été enseigné et expliqué par le Catéchisme de l'Église catholique.

    Une dernière remarque: l'Université Catholique de Lublin, "Jean-Paul II", après la session plénière des évêques, a annoncé l'attribution d'un doctorat honoris causa au Cardinal Gerhard Müller pour son oeuvre de "timonier de la juste doctrine".

    Ref. Amoris laetitia : les évêques polonais stoppent les fuites en avant

    JPSC

  • Bruxelles, 21 octobre : "Samedi philo" sur le vivant, la vie humaine et la famille avec le Frère Marie-Jacques csJ

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  • Une lecture apaisée d'Amoris Laetitia

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    D'Antoine Pasquier sur le site de l'hebdomadaire "Famille Chrétienne" :

    Pour une interprétation positive d’Amoris Lætitia

    Dans un ouvrage (1) paru début septembre en France, trois professeurs de l’Institut pontifical Jean-Paul II offrent une lecture constructive et apaisée de l’exhortation apostolique Amoris Lætitia pour en dégager des pistes concrètes d’actions pastorales. Entretien avec l’un d’entre eux, le père José Granados.

    Qu’apporte Amoris Lætitia de nouveau pour la pastorale de la famille, et pour les acteurs de cette pastorale ?

    Je crois que la grande nouveauté d’Amoris Lætitia est son chapitre IV. La pastorale familiale naît de l’hymne à la charité de saint Paul, qui est le centre de la foi chrétienne. La pastorale avec les familles est le centre de la vie de l’Église, parce qu’au sein de la famille, on apprend à aimer et parce que l’amour est la vocation de l’homme.

    Cette nouveauté se complète d’une condamnation claire du « sentimentalisme », c’est-à-dire de l’assimilation du fait « d’être bon » avec un sentiment (cf. AL 145). Au contraire, l’amour est lié à la vérité, la charité « trouve sa joie dans la vérité » (1 Cor 13, 6). L’amour est vrai, selon le pape François, parce qu’il est capable de traverser toute la vie, tandis que le sentiment s’éteint en un instant. Cette dimension « narrative » de l’amour est une grande nouveauté d’Amoris Lætitia. C’est pourquoi le pape nous demande de préparer au mariage, mais aussi d’accompagner les jeunes familles, d’éduquer avec patience les enfants, et de se pardonner mutuellement quand l’amour diminue.

    Les conséquences sont très grandes pour la pastorale. Amoris Lætitia dit que le « sujet » de la pastorale familiale est, en premier lieu, la famille (AL 200). Elle est « sujet pastoral » et pas seulement « agent pastoral », parce que ce qui est fondamental n’est pas de « faire » des choses, mais « d’être » une famille. La mission principale de la pastorale familiale consiste à former des familles en Christ, qui édifient une famille de familles. Dans ce périmètre entre aussi l’accompagnement de ceux qui vivent un « amour blessé et égaré » (AL 291).

    L’exhortation fait l’objet de nombreuses critiques (cf. la correction filiale et les dubia). Ce n’est pas l’objet de votre ouvrage, mais quelle lecture faites-vous d’Amoris Lætitia ?

    On doit sans doute ces critiques aux différentes interprétations de l’exhortation. On voit des lectures d’Amoris Lætitia qui se centrent uniquement sur le chapitre VIII et sur les normes pour accéder aux sacrements. Il y a des réponses très variées, quelques-unes sont très problématiques, ou qui paraissent tendre vers une vision subjective des sacrements. Que répondre à cela ?

    Je crois qu’Amoris Lætitia doit être interprétée dans le grand courant de la tradition et du Magistère. C’est-à-dire que, si un texte présente une ambivalence, il faut alors l’interpréter à la lumière d’autres textes du magistère antérieur, plus clairs. Car Amoris Lætitia n’est pas un livre isolé, mais le chapitre d’un grand livre, comme l’indique très bien le chapitre III.

    Quelle est la spécificité de « l’accompagnement pastoral » proposé par le pape François ?

    En premier lieu, tout accompagnement de l’Église est de l’ordre d’un suivi. L’Église accompagne parce qu’elle suit quelqu’un, et ce quelqu’un est le Christ. Amoris Lætitia commence en nous parlant précisément de l’amour de Jésus selon la Bible et selon la tradition de l’Église. Saint Paul lui-même, dans son hymne à la charité, ne fait pas référence à un amour idéal, mais à l’amour de Jésus. Quand il dit : « l’amour rend service, l’amour ne se gonfle pas d’orgueil, l’amour prend patience. »

    L’accompagnement signifie qu’il y a, en plus, une communauté qui accompagne. Et cette communauté est une famille, une famille de familles. Pour accompagner, l’Église est appelée, en premier lieu, à prendre soin du climat au sein de chaque famille, pour que celle-ci s’édifie sur l’amour de Jésus. Que l’on puisse y vivre un amour vrai, fidèle, qui pardonne.

    L’accompagnement signifie, enfin, cheminement qui traverse les étapes de la vie avec patience. Le pape François est très sensible aux processus de maturation, tant en ce qui concerne la préparation au mariage que les premières années de l’éducation des enfants et aussi en vue de ramener à la vie ecclésiale ceux qui s’en sont éloignés.

    Quelle doit être le parcours à suivre pour des pasteurs qui souhaitent aider des personnes « en situation irrégulière » ?

    En premier lieu, il nous est demandé de ne pas condamner la personne qui vit un amour « blessé et égaré » (AL 291). Beaucoup de ces personnes sont victimes d’une société qui ne protège pas la famille. Il y a un premier temps pour l’accueil.

    La méthode adéquate est celle de Jésus avec la Samaritaine (AL 294). En toute personne il y a quelque chose de bon et le pape nous invite à fortifier cette bonté présente. Cette bonté reflète le désir d’amour vrai que Dieu a placé dans le cœur de chacun. À partir de là un chemin peut être initié qui aille pas à pas, sans jamais perdre de vue l’objectif final. Ce qui impliquera d’inviter les personnes à changer leurs désirs. C’est une régénération du désir, pour que nous désirions ce qui embellit et déploie notre vie. Rappelons-nous comment saint Paul dénonce ceux qui « s’entourent de maîtres à la mesure de leurs propres désirs » (2 Tim 4, 3).

    Qu’en est-il de la question de l’accès aux sacrements pour les personnes « en situation irrégulière » ? Peuvent-elles y avoir accès, et si oui, de quelle manière ?

    Amoris Lætitia aborde le sujet seul en une note de bas de page (note 351, Ndlr). Cette note est formulée au conditionnel de façon très vague. C’est pourquoi il ne me semble pas qu’il y ait de quoi fonder, sur cette note, un changement de discipline, alors que d’autres textes magistériels affirment cette même discipline de façon claire. Jean-Paul II et Benoît XVI ont tous deux affirmé que cette discipline s’appuie sur des raisons doctrinales mais aussi sur les Écritures saintes elles-mêmes.

    Je crois qu’il est bon de saisir pleinement que la grâce de Dieu ne se limite pas aux sacrements. Dieu aide les personnes à cheminer de bien des façons ainsi qu’à participer à la vie de l’Église.

    En outre, les sacrements ne sont pas une union privée avec Dieu : à travers eux, nous nous incorporons à l’Église et nous rendons visible à la face du monde le modèle de vie que Jésus a vécue et qu’il nous a enseigné à vivre. Suivant une idée de saint Augustin, quand nous disons « Amen » avant de communier, nous ne disons pas seulement « oui, ceci est le corps du Christ. » Nous disons : « Oui, je veux vivre comme vivent les membres du corps du Christ. » C’est pourquoi il n’est possible de manger le corps du Christ que lorsque l’on est prêt à manger aussi ses paroles.

    Mais le chemin en lui-même est plus important que l’accès aux sacrements. Le petit pas en avant, comme dit le pape. Rappelons-nous que le sacrement de réconciliation est un sacrement qui traverse le temps. La réconciliation est entamée dès lors que le pécheur décide de revenir au Christ et amorce un chemin de retour. Dans ce cas on pourrait dire que celui qui se met en chemin est déjà sous l’influence du sacrement de réconciliation, bien que n’ayant pas encore reçu l’absolution. Ne pourrait-on pas inventer des itinéraires concrets de retour, avec des rites de passage, comme une catéchèse de la parole de Dieu focalisée sur le projet de Dieu pour la famille ?

    Certains affirment que l’exhortation relativise l’enseignement de l’Église sur le mariage. Le pape, au contraire, ne rappelle-t-il pas, l’importance du lien matrimonial et d’une bonne préparation au mariage ?

    L’exhortation est très claire en ce qui concerne le respect de la doctrine sur le lien indissoluble et sur le sacrement du mariage, qui prend racine dès la création. Si certains se sont plaints de ce qu’Amoris Lætitia change la doctrine, c’est à cause du sujet de l’accès aux sacrements. Si la célébration des sacrements changeait, cela aurait aussi des conséquences sur la doctrine, parce que la doctrine de l’Église n’est pas qu’une idée : c’est quelque chose qui se transmet au moyen de signes visibles que sont les sacrements. Saint Thomas, par exemple, disait que l’on ne peut accorder les sacrements à quelqu’un qui souhaite continuer à vivre dans le péché, parce que ce serait une « contrefaçon des signes sacramentels ». Ce serait comme si quelqu’un écrivait « pour toujours », mais en l’écrivant sur le sable de la plage ; nous nous méfierions de ce qu’il a écrit.

    Comme je l’ai déjà dit, Amoris Lætitia ne change pas la discipline eucharistique et, à ce titre, préserve la doctrine. Sa nouveauté est, plutôt, un changement de regard sur la famille et son cheminement, et un changement d’action pastorale pour accompagner toutes les familles.

    Le pape François a donné de nouvelles orientations à l’Institut Jean-Paul II. Leur objectif est-il de prendre mieux en compte cette action pastorale développée dans Amoris Lætitia ? Comment analysez-vous cette refondation ?

    Pour analyser la refondation, il me semble que la clé réside dans les paroles du grand chancelier Mgr Paglia et dans celles du président Mgr Sequeri. D’après eux, le pape François a voulu « mettre sa signature » au projet entrepris par Jean-Paul II, en conservant tout son héritage. C’est pourquoi le pape accorde toujours sa confiance à tous les professeurs et au travail qu’ils ont réalisé jusqu’à maintenant. La refondation ne signifie pas oubli du passé, mais élargissement du regard, surtout pour cultiver les sciences humaines. Au milieu de tant de discussions au sujet d’Amoris Lætitia, je crois que notre service à l’Église passe par la démonstration de la cohérence avec le magistère antérieur de Jean-Paul II.

    Antoine Pasquier

    (1) Amoris laetitia. Accompagner, discerner, intégrer. Vademecum pour une nouvelle pastorale familiale, Artège, 186 pages, 16 euros.

  • Hérétique, le pape ? Bien sûr que non !

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    D'Antoine Pasquier sur le site de l'hebdomadaire "Famille chrétienne" :

    Correction filiale : « les accusations d’hérésie ne sont pas fondées »

    Le texte (voir ici) a fait grand bruit. Dans une correction filiale adressée au pape François le 11 août, rendue publique le 24 septembre, un groupe de laïcs, de clercs et de théologiens l’accuse de propager sept hérésies avec son exhortation Amoris Lætitia. Ces accusations sont-elles fondées ? Amoris Lætitia porte-t-elle atteinte au magistère de l’Église ? Éléments de réponses du père Thomas Michelet op., professeur à l’Angelicum, l’Université Pontificale Saint-Thomas d’Aquin à Rome.

    La correction filiale affirme que le pape François a propagé sept hérésies. Il s’agit d’une accusation grave. Est-ce une première ?

    N’exagérons rien. Ce n’est pas la première fois que des chrétiens accusent le pape d’hérésie. C’est même habituel de la part de groupes schismatiques, ou en passe de le devenir, qui justifient ainsi leur rupture.

    Dans le cas d’Amoris Lætitia, il y avait déjà eu en juin 2016 un texte de 45 signataires auquel celui-ci fait d’ailleurs référence. Il dressait une liste de 19 propositions assorties de censures : 11 jugées hérétiques et contraires à la Révélation (scandalosa, prava, perversa, perniciosa, impia, blasphema, etc.) ; d’autres tombant sous des qualificatifs moins graves (contraires à la foi, téméraires, ou simplement fausses). La presse s’en était fait un peu l’écho à l’époque, puis on n’en a plus du tout parlé. C’est retombé comme un soufflé.

    Le présent texte constitue une sorte de relance, 18 des premiers signataires étant les mêmes. Pour l’instant, il semble avoir plus de succès. Peut-être est-ce dû à un « choc de simplification » : de onze hérésies, on passe à seulement sept (excusez du peu !) Il y a la force du symbole, le chiffre sept ayant des résonances apocalyptiques. Sans doute aussi le fait qu’il s’agit d’une pétition que l’on peut signer sur un site internet dédié (233 signataires à ce jour). Mais souvenons-nous qu’une « supplique au pape François en vue du Synode » à l’initiative du cardinal Burke avait recueilli en 2015 près de 500 000 signatures…

    On pourrait se laisser impressionner par la qualité des signataires, souvent des autorités académiques ou civiles, ou des pasteurs. Mais à y regarder de plus près, il ne s’y trouve aucun théologien de renom, aucun évêque en poste. Les fameux dubia des quatre cardinaux étaient autrement plus sérieux, s’agissant de proches collaborateurs du pape. Accuser le pape d’hérésie, c’est évidemment grave. Mais ça le serait beaucoup plus si ces accusations étaient fondées ; ce qui n’est pas le cas.

    Le pape a-t-il « directement ou indirectement approuvé les croyances selon lesquelles l’obéissance à la loi de Dieu peut se trouver être impossible ou non souhaitable » comme le laisse entendre la correction ?

    L’Abbé Guillaume de Tanoüarn, de l’Institut du Bon Pasteur, déclarait récemment sur les ondes : « Tout cela me semble disproportionné et déplacé. Le pape est le pape […] Je n’ai jamais vu sous sa plume, ou entendu dans sa prédication, la moindre chose qui puisse ressembler à une hérésie. En réalité, on juge un silence. […] On peut contester les raisons pour lesquelles le pape garde le silence, mais on ne peut pas de ce silence tirer une hérésie. Cela ne me semble pas logique. »

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  • Les prochaines séances des "Samedis Philo" à Bruxelles

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    Pour s'inscrire : http://www.jeunespourlavie.org/accueil/samedis-philo-le-programme-du-premier-semestre-2017-2018

  • « Ne pas jeter le père ! » : tribune de Tugdual Derville dans Ouest France

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    « Ne pas jeter le père ! » : tribune de Tugdual Derville dans Ouest France (source)

    cliquer sur l'article pour l'agrandir

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  • Bénir une union homosexuelle ? Le débat est ouvert en Allemagne

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  • Et à présent, l'union sologame

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    LA PREMIÈRE ITALIENNE À SE MARIER AVEC ELLE-MÊME

    Laura Mesi est devenue, à 40 ans, la première mariée italienne à s'engager dans une union sologame.

    Un grand gâteau avec une seule figurine, à son effigie.

    Un grand gâteau avec une seule figurine, à son effigie. Image: Facebook/Laura Mesi

    Elle avait vu les choses en grand. Belle robe, grand gâteau, alliance et près de 70 invités... Laura Mesi avait tout ce qu'il fallait pour son mariage, sauf un mari.

    Selon La Repubblica, cette coach sportive de 40 ans est devenue la semaine dernière la première mariée italienne à s'engager dans une union sologame. «L'idée m'est venue il y a deux ans. J'avais dit à mes parents et à mes amis que si je ne trouvais pas l'âme sœur, je me marierai à mon quarantième anniversaire», explique-t-elle au quotidien italien.

    Elle a donc tenu parole en organisant le 21 septembre dernier à Milan son mariage avec elle-même. «J'ai dépensé un peu plus de 10 000 euros, le tout de ma poche. J'ai fait une petite folie pour la robe et la bague. Grâce aux cadeaux des 70 invités, j'ai pu couvrir les frais du repas. On m'a également offert ma lune de Miel», lors de laquelle elle est partie seule, évidemment.

  • Amoris Laetitia : derniers "rebondissements"

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  • Amoris Laetitia : du grand saint Thomas (d'Aquin)

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    Lu sur zenit.org :

    Amoris laetitia : une morale thomiste, affirme le pape François

    Dialogue avec les jésuites de Colombie

    Pour comprendre l’exhortation apostolique post-synodale sur la famille Amoris laetitia, il faut la lire en entier, de bout en bout, a expliqué le pape François. Et la théologie du document s’appuie sur « une morale thomiste, celle du grand Thomas », a-t-il affirmé lors d’une rencontre informelle avec des jésuites de Colombie, le 10 septembre 2017.

    Au cours de son voyage apostolique en Colombie (6-11 septembre), le pape François s’est rendu dans la ville de Cartagena, au sanctuaire de saint Pierre Claver, où il a rencontré en privé une délégation de la compagnie de Jésus composée de 65 religieux. Dans la Civilta Cattolica en français de septembre 2017, le p. Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite, retranscrit l’échange entre le pape argentin et ses confrères.

    Au fil du dialogue, « par justice et aussi par charité », le pape a évoqué les « commentaires — respectables, car exprimés par des fils de Dieu, mais erronés — à propos de l’Exhortation apostolique post-synodale » sur la famille : « Pour comprendre Amoris laetitia, il faut la lire de A à Z, a-t-il insisté. En commençant par le premier chapitre, en continuant par le deuxième et ainsi de suite… et réfléchir. Et lire ce qui s’est dit dans le Synode. »

    Face à ceux qui « soutiennent que derrière Amoris laetitia, il n’y a pas de morale catholique, ou, tout du moins, que ce n’est pas une morale sûre », le pape a affirmé « que la morale d’Amoris laetitia est une morale thomiste, celle du grand Thomas. Vous pouvez en parler avec un grand théologien, parmi les meilleurs aujourd’hui et parmi les plus matures, le cardinal Schönborn ».

    La morale en effet n’est pas « une pure casuistique », a-t-il ajouté : « le grand Thomas possède une très grande richesse, capable de nous inspirer encore aujourd’hui. Mais à genoux, toujours à genoux… »

    Dans cette même optique, la théologie et la philosophie ne doivent pas être « une réflexion de laboratoire », a souligné le pape : « nous avons vu quel préjudice a fini par causer la grande et brillante scolastique de Thomas quand elle a commencé à décliner, à décliner, à décliner…, elle est devenue une scolastique de manuel, sans vie, une simple idée, et elle s’est traduite en une proposition pastorale casuistique. »

    Les recherches doivent s’élaborer au contraire « dans la vie, dans le dialogue avec le réel », avec « les trois transcendantaux qui font l’unité » : la beauté, la bonté et la vérité. « On ne peut pas faire de philosophie avec une table logarithmique… Et cela est valable aussi pour la théologie, mais cela ne revient pas à ‘abâtardir’ la théologie, au contraire. La théologie de Jésus était la chose la plus réelle de toutes, elle partait de la réalité et s’élevait jusqu’au Père ».

    « Pour être un bon théologien, a estimé le pape François, en plus d’étudier, il faut avoir du dévouement, être vif et saisir la réalité ; il faut réfléchir à tout cela à genoux. Un homme qui ne prie pas, une femme qui ne prie pas, ne peuvent être théologien ou théologienne. Ils seront le volume de Denzinger personnifié, ils connaîtront toutes les doctrines existantes ou possibles, mais ils ne feront pas de théologie. Ils seront un compendium, un manuel où il y a tout. Mais aujourd’hui, la question est de savoir comment toi tu exprimes Dieu, comment tu exprimes qui est Dieu, comment se manifestent l’Esprit, les plaies du Christ, le mystère du Christ, à partir de l’Épître aux Philippins 2, 7 et après… Comment tu expliques ces mystères et comment tu vas les expliquer, et comment tu es en train d’enseigner cette rencontre qu’est la grâce. »

    © Editions Parole et Silence/Civiltà Cattolica, 2017 : http://www.paroleetsilence.com/La-Civilta-Cattolica-une-revue-de-pont-et-de-culture_news_279.html

    La réaction d'un dominicain : http://reinformation.tv/basil-cole-op-repond-morale-amoris-laetitia-thomiste-smits-75202-2/

  • « Amoris laetitia » : une exhortation toujours controversée

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     Dans la conférence  «La famille à la lumière de la miséricorde selon le pape François », qu’il a consacrée, voici plus d’un an,  à l’exhortation apostolique « amoris laetitia », l’évêque de Liège, Mgr Delville déclarait en préambule :

    «  Chers Amis,

    Vous le savez sans doute, le thème de la famille est très important dans notre foi puisque c’est dans la famille qu’on donne la vie et qu’on développe l’amour : un enfant naît dans une famille et il y trouve l’amour qui va lui permettre de se développer plus tard. Ces deux dimensions sont unies dans le mariage : celui-ci est à la fois don de la vie et amour échangé.

    Crise de la famille aujourd’hui

    Mais dans notre culture ces deux dimensions subissent de grandes mutations, au point qu’on peut parler d’une crise de la famille : tout ce qui tourne autour de la naissance de l’enfant est lié au développement de la technique, qui permet de contrôler les naissances, entre autres par médicaments, ou même d’avorter sous opération ou de donner la vie en laboratoire (in vitro). Et tout ce qui tourne autour de l’amour est sujet à des grands changements de mentalités : on a tendance de plus en plus à vivre l’amour du couple en-dehors du mariage, on divorce plus souvent et plus facilement qu’autrefois, on conteste aussi la fidélité pour la vie, on découvre aussi la spécificité des personnes homosexuelles et des couples qu’elles peuvent former entre elles. Un autre aspect du changement de mentalité, c’est la condition de la femme : la femme devient enfin l’égale de l’homme ; et dans le couple, elle n’est plus soumise au bon vouloir de son mari en matière de fécondité, par exemple. Il y a une beaucoup plus grande autonomie des partenaires dans la vie de couple et la vie de famille. Cette évolution sur ces deux points : le don de la vie et l’amour vécu, aboutit aussi au fait qu’on dissocie ces deux éléments du mariage l’un de l’autre : on dissocie la fécondité de l’amour. L’amour, dira-t-on, peut se vivre indépendamment de la fécondité, indépendamment des enfants et de la famille ; et la fécondité peut se vivre indépendamment de l’amour : il y a ainsi des mères porteuses, qui acceptent de vivre une grossesse pour d’autres personnes. Ainsi, on peut parler à juste titre de crise de la famille ou de mutations dans la famille.

    Réactions contradictoires dans l’Église

    Face à ces évolutions, il y a deux attitudes opposées dans l’Église : une attitude conservatrice et une attitude libérale. La première attitude a tendance à dire : nous avons une doctrine qui remonte à Jésus concernant le mariage et la famille ; on doit donc y rester fidèle intégralement. L’attitude libérale dira : on doit évoluer avec son temps, d’ailleurs Jésus lui-même s’opposait aux lois tatillonnes des pharisiens de son époque et il a tout résumé dans le commandement de l’amour.

    Ces deux attitudes opposées créent des tensions dans l’Église et des oppositions, qui risquent de déboucher sur des blocages, des contradictions et des exclusions mutuelles. Cela pose aussi beaucoup de problèmes concrets : les personnes divorcées remariées, par exemple, quelle place auront-elles dans l’Église et dans ses institutions ? ou les couples non mariés ? Cette situation engendre aussi une tension entre la théorie et la pratique, entre la réalité vécue et la doctrine. En plus de tout cela, il ne faudrait pas oublier le vécu quotidien des familles et des couples. Même dans des situations régulières, la vie familiale cause des tas de problèmes, en même temps qu’elle est source de grandes joies et de grand bonheur.

    Chaque famille, même la plus classique, est un peu une « histoire sacrée », parfois même un roman, avec la croissance des enfants, les aventures des adolescents, les hauts et les bas des parents, la présence des grands-parents, etc. Comment accompagner cette réalité quotidienne fondamentale pour tous ? Ce sont les problèmes classiques de la vie de famille, qui s’ajoutent aux nouveaux problèmes.

    A propos du chapitre 8 de cette Exhortation, qui suscite aujourd’hui encore d’âpres controverses, Mgr Delville rappelle qu’un jugement négatif sur une situation objective donnée n’infère pas a priori le même sur la culpabilité de la personne. Un double regard est évidemment légitime. A condition de ne pas tomber dans les travers casuistiques dénoncés par Pascal. D’où l’importance  d’une formation adéquate des pasteurs, des confesseurs ou des juges ecclésiastiques dans les sociétés post ou anti chrétiennes :

    « Le chapitre 8, qui est le plus original, s’intitule Accompagner, discerner et intégrer la fragilité (291-312). Le pape y parle en “je” régulièrement. Il s’agit dans ce chapitre de mettre en valeur une morale en situation, sur le terrain concret, une morale ancrée dans l’histoire humaine. Cette capacité de cerner les cas de conscience, qu’on appelle aussi la casuistique, est une spécialité des jésuites et manifestement, un terrain favori du pape. Il insiste sur la gradualité en pastorale, qui est une notion déjà développée par Jean-Paul II (295). Il montre que beaucoup de situations pratiques sont loin de l’idéal. Il insiste donc sur le discernement dans les situations appelées irrégulières. C’est le lieu de la pédagogie divine, dont parlait le synode (297). Les divorcés qui vivent une nouvelle union, par exemple, peuvent se trouver dans des situations très diverses, qui ne doivent pas être cataloguées ou renfermées dans des affirmations trop rigides (298). La logique de l’intégration est la clé de leur accompagnement pastoral (299).

    Un double langage ?

    Grâce à la rencontre pastorale concrète entre une personne et un pasteur, on évite le risque qu’un certain discernement porte à penser que l’Église soutiendrait une double morale (300) : le pape introduit donc ici la réponse à une objection et il valorise un élément qui lui est cher : la conversation et le dialogue comme base du comportement.

    Les circonstances atténuantes

    L’Église possède une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes (301). Un sujet, tout en connaissant bien la norme, peut se trouver dans des conditions concrètes qui ne lui permettent pas d’agir autrement ou de prendre d’autres décisions sans commettre une nouvelle faute (301). C’est pourquoi un jugement négatif sur une situation objective n’implique pas un jugement sur l’imputabilité ou sur la culpabilité de la personne impliquée (302). Le pape se base sur saint Thomas d’Aquin, qui montre que, quand on passe du général au particulier, il règne toujours une certaine indétermination (304). Il est possible que, dans une situation objective de péché, qui n’est pas subjectivement coupable ou pas totalement, on puisse vivre dans la grâce de Dieu, on puisse aimer et on puisse grandir dans la vie de grâce et de charité (305).

    Le blanc et le noir, ou ne pas juger

    Le pape insiste sur la nécessité de dépasser une analyse manichéenne. En croyant que tout est blanc ou noir, parfois nous enfermons le chemin de la grâce et de la croissance et nous décourageons des parcours de sanctification (305). Dans n’importe quelle circonstance, face à ceux qui ont de la difficulté à vivre pleinement la loi divine, doit résonner l’invitation à parcourir la via caritatis. La charité fraternelle est la première loi des chrétiens (306).

    La prise en compte de la fragilité

    Le pape réfléchit sur la notion de fragilité : Je crois sincèrement que Jésus veut une Église attentive au bien que l’Esprit répand au milieu de la fragilité (308). Les pasteurs qui proposent l’idéal de l’évangile et la doctrine de l’Église aux fidèles doivent aussi les aider à assumer la logique de la compassion envers les personnes fragiles et éviter les persécutions ou les jugements trop durs et impatients. L’évangile lui-même nous demande de ne pas juger et de ne pas condamner (cf. Mt 7,1) (308). Nous sommes appelés à vivre de miséricorde (…). Ce n’est pas une proposition romantique ou une réponse faible face à l’amour de Dieu, qui toujours veut promouvoir les personnes, parce que la poutre qui soutient la vie de l’Église est la miséricorde (310).

    Pas une réflexion en chambre, mais une morale en conversation

    Le pape fournit la clé herméneutique de son approche en écrivant : Ceci fournit un cadre et un climat qui nous empêchent de développer une morale froide de bureau quand nous traitons les thèmes les plus délicats ; c’est un cadre qui nous place plutôt dans un contexte de discernement pastoral chargé d’amour miséricordieux, toujours disposé à comprendre, à pardonner, à accompagner, à espérer et surtout à intégrer (312). J’invite les fidèles qui vivent des situations complexes à s’approcher avec confiance dans une conversation avec leurs pasteurs ou avec des laïcs qui vivent dédiés au Seigneur (…). Et j’invite les pasteurs à écouter avec attention et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à vivre mieux et à reconnaître leur place dans l’Église (312). ».

    Ref. Liège à Lourdes

    JPSC

  • Quand le pape François veut élargir la vision de la famille

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Le pape confirme sa vision large de la famille

    En refondant l’Institut Jean-Paul II, le pape François veut élargir son approche du mariage et de la famille. Un pari risqué alors que les opposants au pape sur ces sujets ne désarment pas.

    En choisissant de faire évoluer l’Institut Jean-Paul-II sur le mariage et la famille, François savait qu’il touchait à l’héritage du pape polonais en matière de famille. Cet institut, voulu par Jean-Paul II en 1981 pour promouvoir la recherche théologique sur le mariage et la famille, s’était transformé en conservatoire de la pensée wojtylienne, quitte à refuser toute autre vision.

    En pleine continuité avec son discours d’octobre 2016 où il l’invitait à renouveler son regard sur la sexualité et la famille pour prendre en compte la complexité de l’existence et les situations concrètes, François le transforme donc en un Institut pontifical théologique pour les sciences du mariage et de la famille qui devra élargir ses perspectives. (lire ci-dessous).

    Une vision élargie de la famille

    « On y étudiera l’histoire et le droit de la famille, sujets qui ne sont pas actuellement présents de manière assez robuste dans l’Institut », explique ainsi son chancelier, Mgr Vincenzo Paglia, qui souligne aussi l’apparition de nouveaux champs d’études : « Toutes les questions du genre, du soin de la Création confiée à l’homme et à la femme, les relations entre les générations, les questions de paternité et de maternité… »

    Des thèmes peu acceptables pour les opposants du pape sur ces sujets. Ceux-ci n’ont pas désarmé depuis le Synode sur la famille auquel l’institut n’avait pas réussi à fournir une réflexion crédible, tandis que plusieurs de ses professeurs critiquaient vertement l’exhortation apostolique Amoris laetitia.

    Une véritable guérilla

    Dans certains pays, comme aux États-Unis, c’est même une véritable guérilla qui est menée contre tous ceux qui entendent se placer dans cette vision élargie de la famille promue par le pape. Récemment, le jésuite James Martin, pourtant consulteur du Secrétariat pour la communication, a vu annulées plusieurs de ses conférences sur son livre appelant à Bâtir un pont avec les homosexuels, à la suite d’une campagne sur Internet. L’ouvrage avait pourtant reçu l’appui du cardinal Kevin Farrell, préfet du dicastère pour la famille, les laïcs et la vie.

    De son côté, Rebecca Bratten Weiss, fondatrice du New Pro-Life Movement, qui essaye d’aborder les questions pro-vie au-delà de la seule question de l’avortement, a été licenciée de la très conservatrice Université franciscaine de Steubenville (Ohio) après une campagne similaire.

    « Aux États-Unis, les catholiques conservateurs ne sont pas du tout ouverts à la compréhension dynamique de François, explique le théologien Massimo Faggioli, professeur à l’Université Villanova, près de Philadelphie. Pour eux, il y a un bloc composé du Catéchisme de l’Église catholique, de l’enseignement de Jean-Paul II et des décisions des années 1980-1990 de la Congrégation pour la doctrine de la foi en matière morale. Et tout changement dans les structures héritées de Jean-Paul II est inacceptable. »

    Une vision relayée par des médias très puissants

    Cette vision intangible est relayée par des médias très puissants qui rendent parfois compte de manière biaisée de l’enseignement de François. « Ici, nous sommes très focalisés sur le monde anglo-saxon. Tout ce qui n’est pas écrit en anglais est ignoré, explique Massimo Faggioli. Pour eux, François est un étranger qu’ils ne comprennent pas, et dont la légitimité est mise en doute. »

    Ce qui explique le succès dans ces milieux des « dubias », les doutes émis l’année dernière par quatre cardinaux, dont l’Américain Raymond Burke et l’Italien Carlo Caffarra, mort il y a quelques jours et président-fondateur de l’Institut Jean-Paul-II. Le fait que le motu proprio Summa familiae cura de François ait été publié un an jour pour jour après la lettre des cardinaux au pape apparaît ainsi clairement comme une réponse du pape. Dans son texte, il prend d’ailleurs grand soin d’expliquer longuement la continuité de sa vision de la famille avec celle de Jean-Paul II, qu’il refuse de voir érigée en système clos.

    Pour Mgr Paglia, s’il n’y a pas de « prise de distance avec les inspirations de Jean-Paul II », François « élargit la perspective, d’une focalisation seulement sur la théologie morale et sacramentelle à une vision biblique, dogmatique et historique qui tient compte des défis contemporains ». Pour le pape, ajoute-t-il, « la famille n’est pas un idéal abstrait mais une réalité majeure de la société : toutes les familles, sans distinction doivent être aidées et accompagnées pour redécouvrir leur mission historique, que ce soit dans l’Église ou dans la société ».

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    « Regarder avec un sage réalisme la réalité de la famille »

    « Le changement culturel et anthropologique qui influence aujourd’hui tous les aspects de la vie et demande une approche analytique et diversifiée impose de ne pas nous limiter à des pratiques pastorales et missionnaires reflétant des formes et des modèles du passé. Nous devons être des interprètes conscients et passionnés de la sagesse de la foi dans un contexte où les individus sont moins soutenus que par le passé par les structures sociales dans leur vie affective et familiale. Dans la proposition si limpide de rester fidèles à l’enseignement du Christ, nous devons donc regarder avec une intelligence pleine d’amour et un sage réalisme la réalité de la famille aujourd’hui, dans toute sa complexité avec ses parts d’ombre et de lumière. »

    Extrait du motu proprio Summa familiae cura du pape François.