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Famille - Page 61

  • Pour que l’Europe continue d’avoir la famille comme son plus précieux trésor

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    De Constance Roques sur zenit.org :

    La famille, « meilleur allié pour le progrès intégral de la société »

    Audience avec la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe

    Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe © L'Osservatore Romano

    Fédération Des Associations Familiales Catholiques En Europe © L'Osservatore Romano

    Pour le pape François, il n’existe pas de « meilleur allié pour le progrès intégral de la société que de favoriser la présence de familles dans le tissu social ». Le pape a reçu en audience les participants à la rencontre organisée par la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) à l’occasion du 20e anniversaire de sa fondation ce jeudi 1er juin 2017, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican.

    Parlant de « capital familial » appelé à « imprégner les relations économiques, sociales et politiques du continent européen », le pape a souligné la nécessité d’une culture de la rencontre « où l’on valorise l’unité dans la différence, la réciprocité et la solidarité entre les générations ». Une culture de la rencontre qui pourrait ouvrir « des horizons positifs » aux quatre crises que traverse l’Europe : crise démographique, crise migratoire, crise du travail et crise de l’éducation.

    Face à ces défis, le pape François a encouragé la FAFCE à « provoquer un dialogue constructif avec les différents acteurs de la scène sociale, sans cacher votre identité chrétienne », identité qui, au contraire, permet de « voir au-delà de l’apparence et de l’instant ». Pour ce faire, il a invité la Fédération à inviter d’autres familles à s’associer, parce que « l’union fait la force ».

    Fondée en 1997, la FAFCE représente aujourd’hui des associations familiales catholiques de 14 pays européens. L’organisation a un statut participatif auprès du Conseil de l’Europe et est membre de la Conférence des ONG internationales du Conseil de l’Europe. Elle fait également partie de la plateforme des droits fondamentaux de l’Union Européenne.

    Voici notre traduction du discours que le pape a adressé aux personnes présentes.

    CR

    Discours du pape François

    Chers frères et sœurs,

    Chères familles qui appartenez à cette Fédération, dont c’est le vingtième anniversaire, je vous salue avec affection et je remercie le président Antoine Renard pour ses aimables paroles.

    Vingt années sont peu pour tracer un bilan, mais c’est certainement un temps propice pour remercier le Seigneur pour la vitalité et l’enthousiasme du travail que vous effectuez dans votre engagement quotidien. Cette réalité associative, « jeune » dans son esprit et dans son histoire, est appelée à en contaminer d’autres dans le service des familles, pour que l’Europe continue d’avoir la famille comme son plus précieux trésor. L’image du « trésor » a été présente dans la rencontre d’hier qui vous a réunis à Rome, familles de nombreux pays d’Europe. C’est une image qui reflète très bien l’estime que nous devons tous avoir pour la famille. En effet, les familles ne sont pas des pièces de musée mais, à travers elles, se concrétise le don, dans l’engagement mutuel et dans l’ouverture généreuse aux enfants, comme dans le service de la société. Ainsi, les familles sont comme le levain qui aide à faire croître un monde plus humain, plus fraternel, où personne ne se sente refusé ni abandonné.

    1 Votre activité multiforme se résume dans le service intégral de la famille, cellule fondamentale de la société, comme je l’ai récemment rappelé aux Autorités de l’Union européenne à l’occasion du 60ème anniversaire des Pactes de Rome. Votre travail, dans le secteur ecclésial comme dans le secteur civil, pourrait à première vue sembler répondre à des exigences diverses et disparates. Mais en réalité, il répond au service de cette bonne nouvelle qu’est la famille. Dans Amoris laetitia, j’ai voulu mettre en évidence le fait qu’à partir de la famille, nous pouvions rendre concret le don à travers la beauté et la joie de l’amour mutuel. Dans cette perspective, votre activité devrait être ce rappel qui redit à tous qu’il n’existe pas de meilleur allié pour le progrès intégral de la société que de favoriser la présence de familles dans le tissu social. En effet, il reste actuel que la famille est la base de la société et qu’elle continue d’être la structure la plus adéquate pour garantir aux personnes le bien intégral nécessaire pour leur développement permanent. J’ai voulu souligner combien l’unité de tous les membres de la famille et l’engagement solidaire de celle-ci avec la société tout entière sont des alliés du bien commun et de la paix, y  compris en Europe.

    La famille est la relation interpersonnelle par excellence dans la mesure où elle est une communion de personnes. Conjugalité, paternité, maternité, filiation et fraternité permettent que chaque personne soit introduite dans la famille humaine. La manière de vivre ces relations est dictée par la communion, moteur de la véritable humanisation et de l’évangélisation. C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais on voit la nécessité d’une culture de la rencontre, où soient valorisées l’unité dans la différence, la réciprocité et la solidarité entre les générations. Ce « capital familial » est appelé à imprégner les relations économiques, sociales et politiques du continent européen. Le style familial que vous vous proposez de diffuser n’est sujet à aucune idéologie contingente, mais il se base sur la dignité inviolable de la personne. Et c’est sur la base de cette dignité que l’Europe pourra être réellement une famille de peuples (cf. Discours au Parlement européen, Strasbourg, 25 novembre 2014).

    2 Des crises de différents types affleurent actuellement en Europe, y compris dans l’institution familiale. Mais les crises sont des aiguillons pour travailler davantage et mieux avec confiance et espérance.

    Je connais vos initiatives pour promouvoir des politiques concrètes en faveur de la famille dans le secteur économique et du travail, mais pas uniquement, visant à procurer un travail digne et adéquat pour tous, spécialement pour les jeunes qui, dans de nombreuses régions d’Europe, souffrent de la plaie du chômage. Dans ces initiatives comme dans d’autres qui touchent directement le domaine législatif, l’attention au respect et à la dignité de chaque personne doit toujours prévaloir. En ce sens, dans la culture de la rencontre, est toujours présente une attitude de dialogue où l’écoute est toujours nécessaire. Que votre dialogue soit toujours basé sur des faits, des témoignages, des expériences et des styles de vie qui parlent mieux que vos discours et initiatives. C’est incontournable pour le rôle de premier plan auquel mon prédécesseur saint Jean-Paul II appelait les familles (Familiaris consortio, 44).

    Quatre crises, en particulier, traversent l’Europe en ce moment : la crise démographique – l’hiver démographique -, la crise migratoire, la crise du travail et celle de l’éducation. Ces crises pourraient trouver des horizons positifs justement dans la culture de la rencontre, là où différents acteurs sociaux, économiques et politiques s’unissent pour tracer des politiques en faveur de la famille. Dans ces quatre champs, vous vous efforcez déjà de proposer des réponses à la mesure de la famille, voyant en elle une ressource et une alliée pour la personne et son environnement. En ce sens, votre tâche, bien souvent, sera de provoquer un dialogue constructif avec les différents acteurs de la scène sociale, sans cacher votre identité chrétienne, au contraire, cette identité vous fera toujours voir au-delà de l’apparence et de l’instant. Comme vous l’avez bien souligné, la culture de l’instant demande une éducation pour le lendemain.

    3 Pour faire ce travail exigeant, la famille ne peut pas rester isolée comme une monade, elle a besoin de sortir d’elle-même, elle a besoin de dialoguer et de rencontrer les autres pour donner vie à une unité qui ne soit pas uniformité et qui génère le progrès et le bien commun.

    Chères familles, vous avez beaucoup reçu de vos ancêtres. Ils sont la mémoire permanente qui doit nous pousser à mettre la sagesse du cœur et pas seulement la technique dans la création d’initiatives sur la famille et pour la famille. Ils sont la mémoire et les jeunes générations sont la responsabilité qui est devant vous. Avec cette sagesse, par exemple, votre service du caractère sacré de la vie se concrétise dans l’alliance entre les générations ; il se concrétise dans le service rendu à tous, spécialement les plus démunis, les personnes avec un handicap, les orphelins ; il se concrétise dans la solidarité avec les migrants ; il se concrétise dans l’art patient d’éduquer qui voit chaque jeune comme un sujet digne de tout l’amour familial ; il se concrétise dans le droit à la vie de l’enfant à naître qui n’a pas encore de voix ; il se concrétise dans des conditions de vie dignes pour les personnes âgées.

    Le travail à faire est important et complexe. C’est pourquoi c’est seulement en renforçant votre association et en invitant d’autres familles à s’associer que la tâche devient moins ingrate, parce que l’union fait la force. Il vous reviendra souvent d’être le ferment qui enseigne à d’autres à travailler ensemble en respectant les légitimes différences et particularités.

    4 Enfin, je vous encourage à développer avec créativité de nouvelles méthodes et ressources afin que a famille puisse exercer, dans le domaine ecclésial comme dans le domaine civil, la triple tâche de soutien aux nouvelles générations, d’accompagnement sur les routes si souvent accidentées de la vie, et de guide qui montre des références de valeurs et de significations sur le chemin de chaque jour. Cette triple mission peut être une contribution spécifique que votre Fédération, avec son service quotidien, offre aux familles en Europe.

    Je vous bénis et vous accompagne de ma prière, par l’intercession de la Sainte Famille de Nazareth. Et vous aussi, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

  • Amoris Laetitia : l'interprétation laxiste des évêques belges est sévèrement critiquée

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    Sur Katholisches.de, ce commentaire sévère de Giuseppe Nardi (26 mai 2017) (traduit sur le site "Benoît et moi") :

    « LES ÉVÊQUES BELGES SONT DU CÔTÉ DE FRANÇOIS » ET ADMETTENT À LA COMMUNION TOUS LES DIVORCÉS REMARIÉS (QUI LE SOUHAITENT)

    En Belgique, les divorcés remariés, par la volonté des évêques, peuvent être admis à la communion. Les titres des médias sont quasi triomphants : « Les évêques de Belgique sont du côté de François ».
    Ce 24 mai, les évêques de Belgique ont publié une lettre pastorale en néerlandais et en français, qui s’autorise de passages ambigus dans l’exhortation postsynodale Amoris Laetitia du pape François. D’après Cathobel, les évêques « suivent » dans leur lettre « l’enseignement du pape », dans la mesure où ils « permettent de recevoir la communion aux divorcés remariés, si ceux-ci le décident en conscience ».

    Personne ne peut décréter que tous peuvent communier (entendez : tous ceux qui le souhaitent sont admis à communier)

    « Accompagnement, discernement et intégration. Rien de plus. Convaincus que toutes les situations ne doivent pas être abordées de la même manière, les prélats sont exactement dans la ligne de François », explique Cathobel. On ne peut décréter que « tous les divorcés remariés sont admis à la communion. » Personne ne peut faire cela. Il faut un « cheminement », un « discernement » et une « décision pastorale prise en conscience ».

    « Les divorcés, selon François et aussi pour les évêques de Belgique, font partie de l’Eglise ». Sans forcer aucunement le texte de l’exhortation, les prélats se sont mis sur la voie de guérir les blessures. Cathobel poursuit : « La décision [de recevoir l’Eucharistie] mérite le respect ».

    « Entre le laxisme et le rigorisme, le pape François a choisi la voie du discernement personnel », lit-on encore dans la lettre pastorale ; et les évêques d’affirmer qu’il faut « une décision prise en conscience ».

    De critères objectifs à l’opinion subjective

    « Sans forcer aucunement le texte », cela signifie clairement deux choses. D’une part, que les évêques belges entendent s’aligner exactement sur le pape François et Amoris Laetitia, dont l’objectif est d’admettre aux sacrements les divorcés remariés, quand ils le jugent en conscience. Une telle décision ne se fonde plus sur des critères objectifs, mais sur l’opinion subjective de l’individu.

    D’autre part, cela veut dire que ce sont les évêques « rigides » qui s’écartent de l’enseignement du pape afin de pouvoir maintenir une « continuité » avec la doctrine traditionnelle de l’Eglise. Ce coup de bec s’adresse en premier lieu au cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, mais encore aux évêques qui, malgré Amoris Laetitia, s’en tiennent à la doctrine constante de l’Eglise, qui défend l’indissolubilité du mariage sacramentel – et deviennent ainsi la risée des évêques « bergogliens ».

    Avec l’éméritat de Mgr André-Joseph Léonard et la nomination de Mgr Jozef De Kesel comme archevêque de Malines-Bruxelles, l’Eglise de Belgique a repris à toute allure sa course sans boussole. C’est le pape François qui, à l’instigation malveillante du cardinal Godried Danneels (archevêque de Malines-Bruxelles, de 1979 à 2010), a délogé Mgr Léonard du siège archiépiscopal avec un empressement inouï et lui a refusé ostensiblement la pourpre, comme il l’a d’ailleurs fait aussi avec les métropolites de Philadelphie, de Venise et d’ailleurs [n.d.t. : Turin, Tolède, Cebu …, sièges traditionnellement cardinalices, mais dont les titulaires ont tous le tort d’avoir été nommés par … Benoît XVI].

    De son côté, le Cardinal Müller invite les conférences épiscopales à ne pas s'ériger en magistère distinct en interprétant Amoris Laetitia à leur manière, le document ne pouvant être interprété qu'à la lumière de toute la tradition catholique :

    Card. Muller tells that we need the COMPLETE Catholic tradition to interpret Amoris Laetitia, not episcopal conferences.

    Voir https://cruxnow.com/analysis/2017/05/28/deafening-silence-around-muller-confirms-key-insight-pope-francis/

  • Fabriquer un bébé pour un autre, c’est se hasarder à générer chez ce petit de la souffrance et de la pathologie relationnelle

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    Une opinion d'Anne Schaub, psychothérapeute, publiée sur le site de LaLibre.be :
     
    L’enfant, le grand oublié

    Je veux dénoncer les écorchures imposées à l’enfant dans la gestation pour autrui. Fabriquer un bébé pour un autre, c’est se hasarder à générer chez ce petit de la souffrance et de la pathologie relationnelle.

    Dans le débat sur les mères porteuses, je suis frappée qu’un intervenant est systématiquement oublié : l’enfant. Dans la gestation pour autrui (GPA), il s’agit apparemment d’une simple affaire de désir d’enfant, de générosité, de solidarité entre couples et entre femmes… et aussi d’argent. Que dire, que penser du développement in utero du petit être humain embryon dans le ventre d’une mère porteuse ? Que ressent ce petit enfant qui est remis/vendu à la naissance aux parents d’intention qui ont soit fourni eux-mêmes les gamètes, soit ont fait appel à un ou des donneurs externes ? Sur base des acquis en sciences humaines et en neurosciences, que peut-on présumer comme effets durables sur l’enfant ainsi projeté dans la vie ?

    Le terreau de base

    Il me semble essentiel de considérer les enjeux majeurs que représentent pour l’enfant à naître les circonstances de conception, de gestation et de naissance. De nombreuses démonstrations issues des neurosciences mettent en lumière l’importance biopsychologique et cognitive de cette période prénatale pour l’enfant. Ces étapes de vie représentent le terreau de base dans lequel seront ensemencées les premières expériences sensorielles, relationnelles et émotionnelles inconscientes, à connotation soit d’unité, de tendresse, de joie et de sérénité, soit de distance ou de confusion affective; voire, de stress extrême entre autres, lié à l’angoisse de séparation.

    Faciliter ou organiser une maternité/parentalité éclatée de la conception à la naissance charge l’enfant d’un bagage psycho-affectif empreint de ruptures et le marque d’une filiation brouillée.

    Hormis les circonstances de conception d’un enfant, déjà influentes sur son devenir, si celui-ci est séparé de sa mère de naissance même durant quelques heures, il est touché en plein cœur dans son besoin de continuité, de stabilité et de sécurité de base. Comme cela s’est produit pour Amélie, 6 ans. Son petit cœur restait écorché et à vif suite à une césarienne et une séparation de naissance de quelques heures. C’est comme si ses grosses colères répétitives à chaque contrariété cachaient un cri tragique répétitif : "Maman, pourquoi m’as-tu abandonnée ? J’ai encore souvent si peur ! Sans toi, je crois mourir !" (1) En effet, toute situation qui impose au nouveau-né, même involontairement, la séparation avec la mère qui l’a porté neuf mois, entraîne chez lui selon le contexte et à des degrés divers, une blessure d’abandon qui peut aller jusqu’à une angoisse de mort. Le bébé il est vrai, se "sent" exister à partir de la présence en qualité et en quantité de sa mère, qu’il connaît de tous ses sens déjà depuis plusieurs mois et à laquelle il s’est attaché !

    Le réflexe de l’attachement

    Si une femme, une mère, quelle qu’en soit la raison, peut décider de ne pas s’attacher au bébé qu’elle attend, l’enfant lui, ne le peut pas. Le processus qui crée ce lien d’attachement du bébé vers la mère, relève d’un "réflexe" programmé de survie. Il s’agit bien d’un mécanisme biophysiologique et psychologique, incontournable et incontestable. Aucun contrat entre des parents d’intention et une mère porteuse, aucune pensée d’adulte qui désire de tout son cœur l’enfant attendu à distance, n’a le pouvoir de diminuer ou d’effacer cette expérience humaine d’attachement gestationnel qui se tisse tout en finesse et en subtilité chez le fœtus, et s’avère fondamentale pour son devenir. Qui, un jour ou l’autre, ne revient pas à ces fondements-là, pour mieux se comprendre ?

    Le procédé procréatif propre à la GPA, expose de facto le jeune enfant à une dissociation entre la dimension génétique, corporelle et éducative. Pour la plupart des psychologues et pédopsychiatres, il s’agit bien d’un contexte d’origine susceptible d’entraîner chez celui-ci un bouleversement sensoriel et intrapsychique, au risque d’altérer la fondation de son identité.

    Des chercheurs ont filmé des nouveau-nés et ont observé par exemple que le nourrisson ensommeillé s’agite lorsqu’on place tout près de son visage un coton imprégné de l’odeur d’une femme qui lui est étrangère et par contre, s’apaise et se rendort rapidement quand il reconnaît l’odeur de sa maman (1). Ces tout-petits attestent de leur compétence à discriminer qui est leur mère (odeur, voix, toucher, intuition profonde) et qui ne l’est pas. Nul ne peut les tromper et toute expérience de rupture maternelle aussi précoce qu’une séparation de naissance, porte atteinte à leur sentiment de sécurité de base et à leur intégrité existentielle.

    La rupture volontaire

    Autre sujet à discussion, quant au rapprochement à faire ou non avec l’adoption (1). L’histoire de Julio, 48 ans, est à ce titre éloquente : il doit fréquemment composer avec les grosses colères de son fils de 12 ans. Il se souvient des siennes au même âge et de son opposition permanente à ses parents d’adoption sur qui il rejetait systématiquement la cause du moindre mal-être. Aujourd’hui il se sent apaisé et partage une belle complicité avec eux. Un travail psychologique lui a permis de mieux conscientiser combien à l’époque il rejetait à tort, sur ses parents d’adoption, sa révolte de fond liée à une permanente angoisse de séparation. Il a petit à petit conscientisé que ceux-ci, qui n’y étaient pour rien, avaient au contraire cherché par l’adoption à l’entourer de ce qu’il avait perdu par les aléas de la vie.

    Ainsi, la blessure la plus profonde que l’enfant issu de GPA aura sans doute à résoudre et qui n’existe pas chez l’enfant adopté, c’est de réaliser que ce sont ses parents qui ont eux-mêmes créé la situation de rupture avec la mère de naissance. Ce conflit intrapsychique est susceptible de sourdre en lui toute une vie, avec des questionnements identitaires et existentiels. Dans le débat autour de la GPA, il est essentiel de remettre le petit enfant au cœur du débat. Tout nouveau-né n’est-il pas un "petit sans voix" ? Sortons l’enfant de l’ombre, en vue de dénoncer les écorchures potentielles de base qui lui sont imposées dans la GPA ! Car "fabriquer" un enfant pour autrui, c’est se hasarder à générer de la souffrance et de la pathologie relationnelle chez l’enfant concerné.

    (1) Extrait du livre "Un cri secret d’enfant… Attachement mère-enfant, mémoires précoces, séparation, abandon", Ed. Les acteurs du savoir, Anne Schaub (Préface du professeur Marcel Frydman).

     
  • Les évêques de Belgique commentent à leur tour l’exhortation pontificale « Amoris Laetitia »

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    Dans une Lettre pastorale (à lire intégralement ici )  adressée, hier 24 mai, «  aux prêtres, diacres et animateurs pastoraux » , les évêques de Belgique commentent à leur tour l’exhortation apostolique « Amoris Laetitia » publiée  par le pape François le 19 mars 2016.

    Du commentaire des évêques, nous extrayons ce passage consacré au point le plus « sensible » de l’exhortation pontificale :

    « [...] Nous voulons ici répondre plus longuement à une question particulière, plus précisément à la question et au désir de personnes divorcées remariées de pouvoir recevoir la communion durant l’eucharistie. Dès les temps apostoliques, recevoir l’eucharistie a été perçu comme quelque chose de très sérieux. C’est ainsi que Paul fait remarquer dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe : « Celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, se rendra coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun s’éprouve soi-même, avant de manger ce pain et de boire à cette coupe. » (1 Cor 11,27-28) Qu’est-ce que cela signifie pour des personnes divorcées remariées ? Au chapitre huit d’Amoris Laetitia, le pape François traite explicitement de cette question. L’indissolubilité du mariage appartient au trésor fondamental et irrévocable de la foi de l’Eglise. Dans Amoris Laetita, le pape François ne laisse planer aucun doute sur ce sujet. Mais pas plus sur le fait que toutes les situations devraient être abordées de la même manière. « Il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition. » (AL 296) Les divorcés remariés continuent à faire partie de l’Eglise : « Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Evangile ! » (AL 297) Dieu ne leur retire pas son amour. Ils restent appelés à aimer Dieu de tout leur cœur et à aimer leur prochain comme eux-mêmes. Ils restent envoyés pour témoigner de l’évangile et prendre à cœur leur rôle dans la communauté d’Eglise. « Non seulement ils ne doivent pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme membres vivants de l’Eglise, la sentant comme une mère qui les accueille toujours, qui s’occupe d’eux avec beaucoup d’affection et qui les encourage sur le chemin de la vie et de l’Evangile. » (AL 299) Le ‘discernement’ est le concept central dans l’approche de cette problématique par le pape François. « L’Eglise a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘irrégulière’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. » (AL 301) Amoris Laetitia ne formule aucune directive générale, mais demande le discernement nécessaire. Il arrive que quelqu’un qui n’a commis aucune faute soit abandonné par son conjoint. Mais il arrive aussi lors d’un divorce qu’une lourde faute ait été commise. Il reste également vrai que, quelles que soient les circonstances qui ont conduit au divorce, le nouveau mariage civil est en opposition à la promesse du premier mariage chrétien. Pourtant, le pape écrit : « Si l’on tient compte de l’innombrable diversité des situations concrètes, on peut comprendre qu’on ne devait pas attendre du synode ou de cette exhortation une nouvelle législation générale du genre canonique, applicable à tous les cas. Il faut seulement un nouvel encouragement au discernement responsable personnel et pastoral des cas particuliers .» (AL 300) On ne peut donc pas décréter que tous les divorcés remariés peuvent être admis à la communion. On ne peut pas non plus décréter qu’ils en sont tous exclus. Le cheminement de chaque personne demande le discernement nécessaire en vue d’une décision pastorale prise en conscience. Toute notre pastorale doit être orientée vers l’accompagnement, le discernement et l’intégration. Ce sont les trois concepts de base qui sont comme un refrain dont le pape François nous imprègne le cœur. La ligne directrice est celle d’un discernement (‘discretio’) personnel et de la communauté. Le pape appelle les divorcés remariés à « un examen de conscience, grâce à des moments de réflexion et de repentir. » (AL 300) Dans cette démarche de discernement, ils doivent pouvoir compter sur une aide et un accompagnement pastoral, plus précisément sur un dialogue avec un prêtre, un diacre ou un autre agent pastoral. Nous aussi, comme évêques, nous voulons être prêts à aider. Amoris Laetitia ouvre bien clairement une porte aux divorcés remariés pour qu’ils puissent recevoir « l’aide des sacrements » (cf. 5 AL 305, note 351). Mais cette décision, ils ne peuvent – pas plus que les autres croyants – la prendre à la légère. Le pape avance quelques critères : « Les divorcés remariés devraient se demander comment ils se sont comportés envers leurs enfants quand l’union conjugale est entrée en crise ; s’il y a eu des tentatives de réconciliation ; quelle est la situation du partenaire abandonné ; quelle conséquence a la nouvelle relation sur le reste de la famille et sur la communauté des fidèles ; quel exemple elle offre aux jeunes qui doivent se préparer au mariage. Une réflexion sincère peut renforcer la confiance en la miséricorde de Dieu, qui n’est refusée à personne. » (AL 300) Dans une telle démarche de discernement, juger en conscience est important de la part des personnes impliquées, tout comme des responsables pastoraux. Il est frappant de voir quel poids le pape François reconnait à la décision prise en pleine conscience par les croyants. A ce propos, il indique qu’(e comme évêques) « Il nous coûte de laisser de la place à la conscience des fidèles qui souvent répondent de leur mieux à l’Evangile avec leurs limites et peuvent exercer leur propre discernement dans des situations où tous les schémas sont battus en brèche. Nous sommes appelés à former les consciences, mais non à prétendre nous substituer à elles. » (AL 37) Une démarche de discernement ne conduit pas à un oui ou un non automatique à pouvoir communier. Il peut arriver que quelqu’un décide de ne pas recevoir l’Eucharistie. Nous avons le plus grand respect pour une telle décision. Il se peut aussi que quelqu’un décide en conscience de bien recevoir l’Eucharistie. Cette décision mérite aussi le respect. Entre le laxisme et le rigorisme, le pape François choisit la voie du discernement personnel et d’une décision prise soigneusement et en conscience. Comme évêques de notre pays, nous voulons exprimer notre grande appréciation et notre reconnaissance pour Amoris Laetitia et pour le chemin que nous indique le pape François. Dans Evangelii Gaudium, il nous pressait déjà : « sans diminuer la valeur de l’idéal évangélique, il faut accompagner avec miséricorde et patience les étapes possibles de croissance des personnes qui se construisent jour après jour. » (EG 44) En se référant à ce texte, il écrit maintenant : « Je comprends ceux qui préfèrent une pastorale plus rigide qui ne prête à aucune confusion. Mais je crois sincèrement que Jésus Christ veut une Eglise attentive au bien que l’Esprit répand au milieu de la fragilité : une Mère qui, en même temps qu’elle exprime clairement son enseignement objectif, ‘ne renonce pas au bien possible, même si elle court le risque de se salir avec la boue de la route’. » (AL 308) Chers amis, C’est sur ces mots du pape François que nous voulons conclure notre lettre [...] ».

    Tenir les deux bouts de la chaîne n'est pas facile.

    Nous connaissons tous de nombreuses personnes en situation matrimoniale objectivement irrégulière qui communient au Corps du Seigneur en toute bonne conscience anesthésiée par une pastorale qui court aujourd’hui les rues : celle  d’une miséricorde de Dieu éludant la question de sa justice.  Molina n’est pas la réponse adéquate à Jansénius et le primat du jugement de la conscience personnelle n’est pas le fondement légitime de celui-ci. Dans les « Pastoralia » de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles Mgr Léonard écrivait en juin 2012 :

    « Dire que j’agis bien quand j’agis conformément à ma perception du bien ou, en d’autres termes, reconnaître que la raison pratique ne m’oblige qu’à travers le prisme de ma conscience personnelle pourrait sembler conduire au subjectivisme et nous conduire aux impasses d’une pure morale de la sincérité. Il n’en est rien. Ma conscience est, certes, la norme subjective ultime de ma vie morale, mais à la condition expresse que je cherche honnêtement à rejoindre les exigences objectives de la loi naturelle. Agir autrement reviendrait à considérer que le sujet est l’auteur même de la valeur morale. Or ma conscience est bien le juge qui apprécie en dernière instance la valeur, mais elle n’est pas pour autant son fondement ! Un peu comme en droit un juge apprécie, en dernière analyse, le comportement d’un prévenu, mais sans être la source du code qui inspire son jugement.

    Pour être dans la vérité (et pas seulement dans la sincérité) et faire effectivement le bien, je dois donc éclairer ma conscience et l’éduquer afin que mon jugement personnel se rapproche autant que possible du jugement idéal de la raison droite, se soumette ainsi à la loi morale et, de la sorte, se conforme à la volonté de Dieu. Comme chrétiens, nous aurons donc à nous laisser éclairer non seulement par notre réflexion, mais encore par l’enseignement de Jésus, du Nouveau Testament et de l’Église. À cette condition seulement, je puis dire que j’agis bien si je me décide à l’action selon ma conscience. »

    Appliquant les préceptes de ce commentaire à la banalisation contemporaine du remariage et du concubinage dans notre pays, Mgr Léonard déclarait conséquemment, dans une conférence donnée le 28 janvier 2015 à l’Université de Liège (extrait):  

    « [...] J’ai déjà parlé un instant du soutien à apporter aux couples et aux personnes qui se retrouvent seules dans la vie. Je voudrais dire un mot  -cela reviendra peut-être dans les questions tout à l’heure- sur le fait que je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité.

    Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement.

    Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut, mais il n’y a que deux manières tout à fait acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :

    D’abord, c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.

    Alors, première solution possible : j’en tire les conséquences. Je suis un chrétien à part entière, je participe à l’Eucharistie mais au moment d’exprimer sacramentellement, publiquement, objectivement, l’alliance nouvelle et éternelle, librement je m’abstiens de poser le geste sacramentel, parce que celui-ci est un geste objectif que contredit publiquement ma situation objective d’alliance rompue. Et je connais des gens qui font cela en sachant pourquoi, qui le font par amour et qui, dans cette abstention même, communient à la personne du Seigneur avec une intensité qui souvent m’émeut. En voyant cela, je me dis qu’ils communient au Seigneur peut-être plus profondément que moi quand il m’arrive (le plus rarement possible) d’être distrait en communiant et de me rendre compte que j’ai communié au Corps du Seigneur en pensant à ce qui allait suivre dans l’heure prochaine. Eh bien, cela, c’est une conclusion qu’on peut tirer : si elle est tirée avec amour, en ayant compris la profondeur de ce geste d’abstention, elle porte du fruit. J’en ai fait l’expérience chez toutes les personnes qui vivent cela.

    Il existe une autre voie possible, plus exceptionnelle et qui n’est pas recommandable sans une grande préparation, mais je la cite parce que cela existe et je connais des couples qui ont en effet tiré cette conclusion : après une conversion, ils se sont dit voilà, je vis avec une personne qui n’est pas mon conjoint dans le Seigneur. Je vais continuer de vivre avec cette personne, car on ne peut pas se séparer, il y a les enfants etc., mais je vais vivre avec mon conjoint une amitié qui s’exprime autrement que si c’était ma femme ou mon mari, qui trouve une autre forme d’expression, une tendresse qui n’est pas typiquement conjugale. Mais pour cela, il faut être bien préparé, bien motivé.

    Être dans d’autres situations qui ne sont pas telles que le Seigneur et l’Eglise le demandent cela ne veut pas dire que l’on est abandonné. Quand je reçois des personnes que ne peuvent vivre aucune des deux choses  que j’ai évoquées, je vis avec ces personnes avec respect, car je suis aussi un pécheur et je vis avec elles un chemin de conversion, d’espérance et de supplication adressée à la miséricorde de Dieu dans ma vie. Cela peut aussi se vivre positivement ».

    Paraphrasons l’archevêque émérite pour conclure: toujours, il faut l’amour et la vérité. L’amour sans la vérité flatte les gens mais cela ne les construit pas et la vérité sans l’amour les détruit, les écrase et ce n’est pas bon non plus. Tout l’art dans la formation des consciences, c’est de conjuguer les deux : le cœur et la vérité, avec cela je pense qu’on peut aller loin.

    JPSC 

  • Transmettre la foi en famille; prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (6e dimanche de Pâques)

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    Prédication pour le 6e dimanche de Pâques par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Jn 14, 15-21) (archive du 29 mai 2011)

    http://www.delamoureneclats.fr

    2ème lecture : Soyez les témoins de notre espérance au milieu des hommes (1 Pierre 3, 15-18)

    Frères, c’est le Seigneur, le Christ, que vous devez reconnaître dans vos coeurs comme le seul saint. Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect.  Ayez une conscience droite, pour faire honte à vos adversaires au moment même où ils calomnient la vie droite que vous menez dans le Christ. Car il vaudrait mieux souffrir pour avoir fait le bien, si c’était la volonté de Dieu, plutôt que pour avoir fait le mal. C’est ainsi que le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort ; dans l’esprit, il a été rendu à la vie.

  • Pour les députés roumains, le mariage consacre l'union d'un homme et d'une femme

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    Lu sur le site "Orthodoxie" :

    La Chambre des députés de Roumanie vote à une majorité écrasante la définition constitutionnelle du mariage comme étant celui d’un homme et d’une femme

    La Chambre des députés de Roumanie, chambre basse du Parlement roumain, a voté à une majorité écrasante en faveur de l’amendement de la Constitution nationale, définissant explicitement le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. Son vote, par 232 voix sur 270, incluait également le renforcement des droits parentaux. Ce vote a eu lieu suite à la récolte de 3,1 millions de signatures sur l’initiative du mouvement « Coalition pour la famille », alors que seulement 500.000 signatures sont requises pour soumettre un projet législatif au parlement. « C’est un moment historique » a déclaré Mihai Gheorghiu, l’un des leaders de cette initiative, laquelle était soutenue par l’Église. « C’est une manifestation de solidarité sans précédent. Trois millions de Roumains ont signé l’amendement proposé », a-t-il ajouté. L’amendement concerné modifie l’article 48,1 de la Constitution roumaine qui dispose dans sa nouvelle rédaction : « La famille est fondée sur le mariage librement consenti entre un homme et une femme, leur pleine égalité et le droit et le devoir des parents d’assurer l’éducation et l’instruction des enfants ». La Cour constitutionnelle de Roumanie a approuvé la proposition législative de révision de la Constitution initiée par la Coalition pour la Famille le 20 juillet 2016, mentionnant que celle-ci était conforme à toutes les exigences constitutionnelles. L’initiative a trouvé un large soutien auprès de l’Église orthodoxe roumaine, les Églises catholique-romaine et évangélique, de même que des groupes juridiques internationaux comme ADF International, Liberty Counsel et European Center for Law and Justice. Toutefois, afin que l’amendement soit entériné, il faut encore l’approbation du Sénat. Si celui-ci se prononce en faveur de l’amendement, un référendum aura lieu automatiquement le dernier dimanche de la période de trente jours suivant le vote sénatorial.

  • Belgique : les ministres du culte et la loi

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    Une chose est d’observer les dispositions impératives d’une loi, une autre d’en contester le bien fondé. La liberté d’opinion s’applique à tous les citoyens. Néanmoins les titulaires d’une fonction publique, assermentés ou non, ont à cet égard une obligation de réserve.

    Les ministres des cultes reconnus et salariés par les pouvoirs publics doivent-ils y être assimilés ? Ils l’étaient pratiquement sous l’Ancien Régime qui confond l’Eglise et l’Etat. Le "joséphisme" tatillon du XVIIIe siècle avait laissé de mauvais souvenirs aux constituants belges et le libéralisme ambiant fit le reste : ils instituèrent le régime de l’Eglise libre dans l’Etat libre.

    Néanmoins, les habitudes séculaires ont laissé des traces. Ainsi, après avoir aboli la reconnaissance civile du mariage religieux, le constituant précise :  « le mariage civil devra toujours précéder la bénédiction nuptiale, sauf les exceptions à établir par la loi, s’il y a lieu » et pour que nul n’en ignore l’article 267 du code pénal  sanctionne : « sera puni d’une amende de [cinquante à cinq cents euros] tout ministre du culte qui procédera à la bénédiction nuptiale avant la célébration du mariage civil » et, en cas de récidive « il pourra, en outre, être condamné à un emprisonnement de 8 jours à trois mois ».

    Par ailleurs, sans qu’elle établisse un lien statutaire ou contractuel entre le ministre d’un culte reconnu et la puissance publique, la loi pénale belge dispose, dans son article 268 : « seront punis d'un emprisonnement de huit jours à trois mois et d'une amende de [vingt-six euros à cinq cents euros] les ministres d'un culte qui, dans l'exercice de leur ministère, par des discours prononcés en assemblée publique, auront directement attaqué le gouvernement, une loi, un arrêté royal ou tout autre acte de l'autorité publique ».

    Ces vieilles dispositions pénales, jamais abrogées, éclairent peut-être le sens de l’obligation faite au clergé de « respecter les lois », que le récent décret wallon veut formaliser par une déclaration sur l’honneur.

    A libéralisme, libéralisme et demi…

    JPSC

  • La Déclaration universelle des droits de l'homme affirme les droits naturels des parents à élever et à éduquer leurs enfants et garantit ce droit contre l'emprise de l’État

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    DROITS DES PARENTS FACE A L’ETAT
    Discours de Grégor Puppinck à la Cour européenne des droits de l’homme.

    Ce vendredi 28 avril, Grégor Puppinck, Directeur de l'ECLJ, a donné une conférence à la Cour européenne des droits de l’homme sur les droits des familles en matière d'éducation et de religion, cette conférence, organisée par la Représentation Permanente de Saint Marin a réuni de nombreuses personnalités du Conseil de l’Europe, notamment le président de la Cour européenne, M. Guido Raimondi.

    Dans son exposé, M. Puppinck a rappelé que la Déclaration universelle des droits de l'homme exprime une conception subsidiaire de la société, qui affirme les droits naturels des parents à élever et à éduquer leurs enfants et garantit ce droit contre l'emprise de l’État.

    http://media.aclj.org/…/Droits-des-parents-en-mati%C3%A8re-…

  • Bonny soit qui mal y pense

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    Lu sur le site  « 7 sur 7 »:

    « L'Eglise catholique belge présente ses excuses aux enfants métis issus de la colonisation pour la manière dont ils ont été traités par les ordres et les institutions catholiques, a indiqué mardi l'évêque d'Anvers Johann Bonny lors d'un colloque au Sénat sur la question métisse.

    Au Congo, au Rwanda et au Burundi, de nombreux enfants sont nés d'une union entre un homme blanc et une femme africaine. A l'époque coloniale, les blancs et les noirs vivaient de manière séparée et ces enfants perturbaient donc l'ordre social établi. Bon nombre d'entre eux n'étaient pas reconnus par leur père et furent envoyés dans des institutions religieuses pour recevoir une éducation, notamment au pensionnat des Soeurs à Save au Rwanda.

    Enfants exilés

    A la fin des années 50, alors que l'indépendance approchait, des centaines d'enfants métis ont également été envoyés en Belgique, sans le consentement écrit de leurs mères. Ils ont ensuite été confiés à des familles d'accueil ou d'adoption. Ils grandirent en Belgique, tout en étant considérés comme des étrangers et en perdant contact avec leurs familles en Afrique.

    Combat pour une reconnaissance

    L'association Métis de Belgique appelle l'Etat belge à reconnaître les enlèvements forcés et la discrimination ciblée dont ont été victimes les enfants métis. Le colloque organisé au Sénat devait permettre de donner une caution scientifique à une résolution sur la question métisse, susceptible d'être déposée ultérieurement au Sénat et à la Chambre des représentants.

    Documentation

    Les évêques ont appelé les institutions catholiques de Belgique, d'Afrique et de Rome à mettre toute documentation en leur possession sur les métis à disposition, afin de permettre à ces personnes de retrouver des parents en Afrique. »

    Ref. L'Eglise belge présente ses excuses aux métis

    collège ND de la victoire.jpgLe souci d’intégration des métis dans la société coloniale belge date au moins de la fin des années 1940. Il en était notamment ainsi des établissements scolaires à dominante  européenne (la photo ci-jointe date des années 1950 au collège Notre-Dame de la Victoire à Bukavu) où ils étaient admis sans aucune trace de discrimination  La culture du parent européen était, dans l’esprit du temps, considérée comme valorisante pour l’enfant,  qu’il soit ou non issu d’une relation adultérine.

    Qu’à la veille d’une indépendance anarchique, brutale et sanglante, il se soit soucié de régler le cas de son petit mulâtre pris entre deux mondes, est tout à fait à l’honneur du parent belge, a fortiori si l’enfant n’était pas reconnu. Savoir si le degré d’émancipation sociale de la femme indigène à l’époque garantissait le plein consentement « écrit » (sic)  de la mère est une question un peu anachronique.

    La relecture idéologique du passé déforme le réel: les "repentances" de l'Eglise d'aujourd'hui sur  celle d'hier appartiennent à la loi du genre.   

    JPSC

  • Droits de l’homme et ‘bricolage procréatif’ : quand la CEDH est saisie par les deux "mères" d'un même enfant

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    De Priscille Kulczyk et Grégor Puppinck sur zenit.org :

    Europe: la CEDH saisie par les deux «mères» d’un même enfant

    « Droits de l’homme et ‘bricolage procréatif’ »

    La Cour européenne des droits de l’homme, dans l’affaire R.F. et autres c. Allemagne a été saisie d’une affaire ayant trait à la filiation d’un enfant conçu artificiellement par deux femmes vivant en couple.

    Le Centre européen pour le Droit et la Justice a été autorisé par la Cour européenne des droits de l’homme à déposer des observations écrites dans cette affaire.

    En l’espèce, l’une des deux ressortissantes allemandes unies par un partenariat civil a mis au monde un enfant en ayant recours à la PMA en Belgique, car l’Allemagne réserve cette technique aux couples hétérosexuels souffrant d’infertilité. L’enfant a été conçu au moyen d’un ovocyte prélevé dans l’une des partenaires, fécondé in vitro par un homme anonyme, et implanté dans l’utérus de l’autre femme. Les deux femmes et l’enfant se plaignent devant la Cour du refus des juridictions allemandes d’enregistrer automatiquement la partenaire de la femme ayant accouché comme mère légale et second parent de l’enfant. Elle a néanmoins pu adopter l’enfant pour être reconnue comme telle. Les requérants soutiennent que le droit au respect de leur vie privée et familiale a été violé (CEDH art. 8) et qu’ils ont été victimes d’une discrimination prohibée fondée sur leur orientation sexuelle (CEDH art. 8 et 14 combinés).

    Cette affaire s’inscrit dans la ligne des jurisprudences Gas et Dubois c. France (n° 25951/07) et X. et autres c. Autriche (n° 19010/07) en matière d’établissement de la filiation adoptive au sein de couples de même sexe. Elle fait encore suite à des affaires dans lesquelles la Cour a traité de la non-reconnaissance d’un des membres d’un couple de même sexe comme parent légal de l’enfant de l’autre : ainsi dans les affaires X, Y et Z c. Royaume-Uni (n° 21830/93) pour un cas de transsexualisme et Boeckel et Gessner-Boeckel c. Allemagne (n° 8017/11) pour des faits et griefs comparables à la présente espèce. Cette dernière recèle toutefois une nouveauté et se distingue donc des affaires susmentionnées en ce qu’elle traite à présent de l’établissement de la filiation biologique puisqu’existe un lien génétique entre l’enfant et la requérante qui n’a pas accouché, la requérante ayant accouché ne présentant donc pas, quant à elle, de lien génétique avec l’enfant (sous réserve de l’apport génétique des mitochondries).

    Dans ses observations écrites, l’ECLJ se prononce en faveur de la non-condamnation de l’Etat allemand dans cette affaire. Il est tout d’abord d’avis que la requête est irrecevable dès lors que les requérants ne peuvent se prétendre victimes d’une violation de leurs droits au regard de la Convention alors même qu’ils ont obtenu satisfaction par l’établissement d’un lien de filiation entre la partenaire de la femme ayant accouché et l’enfant grâce à l’adoption prévue par le droit allemand en ce cas. Il démontre en outre que le raisonnement ayant conduit la Cour à conclure à l’absence de violation de l’article 8 et des articles 8 et 14 combinés et à l’irrecevabilité de la requête pour défaut manifeste de fondement dans l’affaire Boeckel et Gessner-Boeckel c. Allemagne pourrait trouver à s’appliquer mutatis mutandis dans la présente affaire dont les faits sont similaires, et cela même en présence d’un lien biologique.

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  • Amoris Laetitia : discerner en conscience ?

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    Du blog Settimo Cielo de Sandro Magister :

    Discerner en conscience?

    par Thibaud Collin

    Voilà plus d'un an que l'exhortation Amoris laetitia a été publiée. Or le débat portant sur l'interprétation de son chapitre 8 n'a pas cessé. Le débat s’est concentré sur la question suivante  : quant à la discipline sacramentelle concernant les divorcés et remariés civilement (DR), le chapitre 8 opère-t-il un changement avec le magistère antérieur et si oui, ce changement est-il homogène? Matériellement presque tous les interprètes sont d'accord: ce chapitre est dans la continuité notamment de Familiaris consortio (FC); il n'y aurait pas rupture mais continuité. Mais formellement les avis divergent voire s'opposent. Ainsi certains (1) disent que ce chapitre est dans la continuité de FC parce que justement il n'apporte rien de nouveau (la discipline sacramentelle demeure). Au contraire, d’autres (2) affirment qu'il apporte du nouveau mais que ce nouveau est un développement homogène  de la tradition (dans certains cas les DR vivant more uxorio peuvent recevoir la réconciliation et la communion). Il s’agit alors d'expliquer en quoi ce changement disciplinaire est l'actualisation de ce qui était en germe dans FC n°84. Le problème est que certains arguments étayant cette interprétation apparaissent opposés à l’enseignement de Veritatis splendor (VS). En effet, ils semblent très proches de ceux utilisés par certains théologiens pour contester et minimiser la doctrine morale enseignée dans Humanae vitae (HV).

    Cette étrange situation justifie pleinement la démarche des quatre cardinaux de formuler les cinq dubia. Ceux-ci peuvent être lus comme autant de problématiques en attente de résolution. Puisque certains passages du chapitre 8 peuvent recevoir des interprétations contradictoires, le peuple de Dieu est en droit d’attendre une auto-interprétation du magistère. Cette interprétation définitive n'étant pour l'instant pas donnée, le débat interprétatif perdure. Pourtant ceux qui voient une nouveauté homogène dans AL considèrent que le débat est clôt et que les auteurs des dubia ratent le point central de l'exhortation. Le cœur de toute la démarche exposée dans l’Exhortation serait le discernement en conscience. Discernement du fidèle en «  situation dite irrégulière  »; mais aussi discernement du pasteur quant à la manière d'accompagner le fidèle dont il a la charge. Dans ces deux cas, la voie privilégiée par le pape serait effectivement la conscience comme organe du discernement. Cette voie est présentée comme traditionnelle mais trop négligée jusque-là dans la praxis de l’Eglise.

    Emprunter résolument cette voie, c’est-à-dire prendre davantage en compte la conscience du fidèle, permettrait ainsi de lire AL comme un développement homogène de ce que FC portait déjà implicitement. Ainsi le cardinal Schönborn s’appuie sur le n° 84 de FC dans lequel saint Jean-Paul II appelle le pasteur à discerner différentes situations. Certains DR peuvent avoir accès aux sacrements «  tout en restant publiquement dans une situation objectivement irrégulière  » s’«  ils s’abstiennent des actes réservés aux époux, donc  », continue le cardinal autrichien, «  une condition qui relève de la chambre à coucher et de la conscience des sujets  : mêmes s’ils vivent en frère et sœur, objectivement ils mènent une vie de couple. Il y a donc une non-équivalence pure et simple entre la situation objective et la réalité de grâce devant Dieu et son Eglise. Il (Jean-Paul II) ouvre une porte à une compréhension plus large passant par le discernement des différents cas qui ne sont pas objectivement identiques et par la prise en compte du for interne.  » (3) Plusieurs remarques sur cette interprétation. Notons l’usage remarquablement ambivalent du mot objectivité. Le cardinal utilise ici le terme dans une acception mondaine. Cet homme et cette femme apparaissent comme mariés. Et même vivant en frère et sœur, aux yeux du monde s’ils cohabitent sous le même toit, leur «  situation objective  » est de former un couple. Or ils peuvent néanmoins être fidèles à la volonté de Dieu, en tant que pour Jean-Paul II, ils reconnaissent justement qu’ils ne sont pas unis par un lien conjugal et assument donc dans leur vie la vérité de leur situation (= objective au sens strict et traditionnel du terme). En effet, dans la tradition et le vocabulaire de l’Eglise l’objectivité morale et sacramentelle est prise du côté de Dieu et de la nature du bien personnel et non selon les normes de la société.  Du coup, le cardinal utilise cette ambiguïté terminologique pour laisser penser que dans ce texte, saint Jean-Paul II rendrait possible un élargissement des cas par le biais du for interne (coupé de la loi de Dieu telle que la rappelle pourtant explicitement saint Jean-Paul II). Or aucun moment le saint pape n’affirme que les DR mènent «  une vie de couple  » ce qui suggérerait qu’il y aurait un lien de nature analogiquement conjugale entre eux  ; doctrine niant l’indissolubilité du mariage. L’accès aux sacrements ne relève donc pas, selon FC, du for interne et de la chambre à coucher (opposé à l’objectivité dans son acception sociale) mais bien de l’objectivité de  devant Dieu et devant l’Eglise, réfléchie par la conscience droite du fidèle (4).

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  • Quand Mgr Léonard s'exprimait sur l'avortement dans une émission de la RTBF

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    JPSC