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Eglise - Page 1230

  • Homosexualité : l'art de faire dire au pape ce qu'il n'a pas dit

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    A propos d'un nouveau buzz : de zenit.org (italien), traduit par nos soins :

    Les paroles du Pape François lors de la conversation avec les supérieurs religieux du 29 novembre dernier, retranscrites ces derniers jours dans la revue des jésuites « Civiltà Cattolica » ont fait le tour du monde. Au point de susciter un large débat dans les médias nationaux et internationaux, portant, en particulier, sur les déclarations du Pontife à propos des unions gay: «au niveau éducatf, les unions gay posent aujourd'hui de nouveaux défis que nous avons parfois des difficultés à comprendre» a déclaré Bergoglio, en ajoutant qu'il ne faut pas administrer aux enfants « un vaccin contre la foi ».

    Le pape, durant une conversation d'environ trois heures avec les supérieurs des ordres religieux, s'était longuement étendu sur le thème de l'éducation, soulignant "qu'elle doit être à la hauteur des personnes éduquées et que l'on doit s'interroger sur la façon d'annoncer Jésus Christ à une génération qui change ". Il a ensuite évoqué certaines de ses expériences personnelles lorsqu'il était archevêque de Buenos Aires, relatives à la préparation requise pour accueillir dans des contextes éducatifs des petits enfants, des adolescents et des jeunes vivant des situations complexes, en particulier dans la famille. Par exemple, le cas d'une petite fille « très triste » parce que - comme elle en a fait la confidence à son institutrice - "la compagne de ma mère me n'aime pas".

    « Le pourcentage des enfants qui étudient dans les écoles et dont les parents sont séparés est très élevé, a observé le pape. Les situations que nous connaissons aujourd'hui posent de nouveaux défis que nous avons parfois du mal à comprendre ».

    Selon le directeur de la Salle de presse du Vatican, le père Federico Lombardi, les paroles du Saint-Père font toutefois l'objet d'une forte instrumentalisation et d'une interprétation abusive de la part des médias (VOIR ICI ndb). Dans une note publiée aujourd'hui, le porte-parole du Vatican a déclaré: « dans une conversation avec les supérieurs religieux, le pape a observé que la situation dans laquelle se fait aujourd'hui l'éducation des enfants et des jeunes est très différente de celle du passé, parce qu'ils vivent souvent dans des situations familiales difficiles, avec des parents séparés, de nouvelles unions hors norme - parfois même homosexuelles - et ainsi de suite ».

    « L'éducation et l'annonce de la foi ne peuvent bien sûr ignorer cette réalité, a-t-il poursuivi, et doivent être attentives au bien des nouvelles générations en les accompagnant avec une affection particulière en partant de leur situation spécifique, pour ne pas provoquer chez elles des réactions négatives contraires à l'accueil de la foi elle-même. »

    Ce discours "évident dans un certain sens" sur les tâches éducatives de l'Eglise, exprimé "en termes très généraux" selon le père Lombardi, "a été mis en rapport, dans plusieurs médias italiens, avec la question, soulevée ces derniers jours, par la reconnaissance des unions civiles de couples homosexuels". Pour le directeur de la Salle de presse du Vatican, « l'interprétation abusive est tout à fait évidente, au point d'apparaître dans certains cas comme une instrumentalisation ». Parler d' "ouverture aux couples homosexuels" est "paradoxal", a-t-il affirmé, parce que le discours du pape a une portée tout à fait générale et parce que « même le petit exemple concret, évoqué par le pape (une petite fille triste parce que la compagne de sa maman ne l'aime pas) ne fait allusion qu'à la souffrance des enfants... ».

    Le pape, a conclu le père Lombardi "ne s'était absolument pas exprimé sur un débat qui s'est rouvert en Italie un mois plus tard, et ceux qui se souviennent des positions qu'il a exprimées précédemment en Argentine à l'occasion de débats analogues savent qu'elles étaient complètement différentes de celles que certains cherchent subrepticement à lui faire endosser".

    On se trouve dans une situation assez paradoxale. Sous le pontificat précédent, il fallait constamment défendre le pape taxé de conservatisme et de "déphasage" par rapport au monde actuel, et qui voyait ses propos systématiquement déformés, lui valant ainsi l'hostilité et la réprobation générale. Aujourd'hui, il faut à tout propos remettre les montres à l'heure et dénoncer une appropriation abusive des propos d'un pape devenu la coqueluche des médias, lesquels s'efforcent de le récupérer pour en donner une image totalement inadéquate à la réalité mais qui correspond bien aux orientations de l'idéologie dominante.

  • Eglise : une manoeuvre d'intox fait le buzz sur les médias électroniques

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    Nous y avons déjà consacré une page (ICI): reprises par différents blogs et sites, des informations dépourvues de tout fondement circulent sur le net propageant des inepties selon lesquelles un concile Vatican III se serait tenu durant ces derniers mois et colportant de fausses déclarations du pape. C'est particulièrement répandu sur des médias électroniques africains mais aussi ailleurs, comme ici sur un site haïtien dont voici un extrait significatif :

    L’Eglise du pape François entend sans trop faire souffler une tempête sur certains dogmes, renouveler l’espérance en s’adressant sans langue de bois aux souffrances des uns et des autres, en allant à la rencontre du « pêcheur », un peu comme le Christ l’avait souvent fait suivant l’historiographie officielle de l’Eglise.

    Lors du troisième Concile du Vatican au cours des derniers six mois, le pape a parlé de la tolérance, du respect qui doit exister entre toutes les religions, et de poursuivre, qu’elles sont toutes vraies pourvu que, celles et ceux qui y adhèrent soient sincères et aient vraiment la foi.

    Il a encore estimé dans une des déclarations dont il est devenu coutumier que Dieu n’est pas un père fouettard, c’est plutôt un père compatissant qui sait pardonner et qui vient parfois en ami nous rencontrer et se révéler à nous.

    Toute chose qui doit avoir un écho particulier dans notre pays, quand on sait que certains groupes religieux voient la main vengeresse de Dieu à chaque catastrophe naturelle.
    Plus loin, le pape affirme lors de ce fameux Concile, troisième du nom depuis Vatican 2, que le Diable est une métaphore qui symbolise les méchancetés des hommes, le racisme et l’intolérance sont des manifestations démoniaques.

    Dans le même ordre d'idées, mais en plus subtil, il convient de signaler la manoeuvre d'une agence de presse de presse diffusant une dépêche intitulée "Le pape veut une nouvelle approche envers les enfants d'homosexuels". Cette dépêche, largement répercutée par différents sites de journaux et périodiques, laisse entendre que le discours du pape et de l'Eglise sur l'homosexualité pourrait "s'adapter" de façon plus compréhensive à cette réalité. Elle s'appuie sur des citations isolées de leur contexte et auxquelles on confère une signification et une portée qu'elles n'ont pas. Mais cela suffit pour que les journalistes se croient autorisés à affirmer (en des termes extrêmement approximatifs) :

    "Bien que l'Eglise ait souvent été en conflit avec les lesbiennes, les gays, les bisexuels et la communauté transgenre sur le mariage homosexuel et l'homosexualité, les tentatives d'ouverture du pape François ont été appréciées." 

    Tout cela est très significatif d'une attitude globale de la part de journalistes et autres faiseurs d'opinion qui attribuent au pape des positions qu'il ne défend pas ou des "ouvertures" qui ne sont pas les siennes mais qui sont en phase avec la culture idéologique qui domine aujourd'hui. Il faudra bien qu'à moment donné l'équivoque soit levée et qu'il apparaisse clairement que le pape ne professe - comme il l'a déjà dit - rien d'autre que ce qui figure dans le Catéchisme de l'Eglise Catholique et dans l'enseignement constant de ses prédécesseurs.

  • Un livre électronique en ligne pour présenter les enseignements du pape

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    Cliquer sur l'image pour accéder au "livre" que vous pourrez parcourir en cliquant sur les petites flèches blanches. Chaque page présente une photo du pape et renvoie à un de ses enseignements.

  • Nous autres, jésuites...

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    Homélie du pape François lors de la messe d’action de grâce pour la canonisation du premier prêtre jésuite, le français Pierre Favre, célébrée en l’église du Gesù à Rome, ce vendredi 3 janvier, en la fête du Saint Nom de Jésus (source) :

    Saint Paul nous dit – nous l’avons entendu : « Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ Jésus : lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. » (Ph 2,5-7). Nous autres, jésuites, nous voulons être appelés du nom de Jésus, nous battre sous l’étendard de sa Croix, et cela signifie : avoir les mêmes sentiments que le Christ. Cela signifie penser comme lui, aimer comme lui, voir comme lui, marcher comme lui. Cela signifie faire ce qu’il a fait et avec les mêmes sentiments que lui, avec les sentiments de son cœur.

    Le cœur du Christ est le cœur d’un Dieu qui, par amour, s’est « anéanti ». Chacun de nous, jésuites qui suivons Jésus, devrait être disposé à s’anéantir. Nous sommes appelés à cet abaissement, à être des « anéantis ». Être des hommes qui ne doivent pas vivre centrés sur eux-mêmes, parce que le centre de la Compagnie est le Christ et son Église. Et Dieu est le « Deus semper maior », le Dieu qui nous surprend toujours. Et si le Dieu des surprises n’est pas au centre, la Compagnie s’égare. C’est pour cela qu’être jésuite signifie être une personne à la pensée incomplète, à la pensée ouverte : parce qu’on pense toujours en regardant l’horizon qui est la gloire de Dieu, toujours plus grande, qui nous surprend sans cesse. Et c’est cela l’inquiétude qui nous dévore. Cette sainte et belle inquiétude.

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  • Sans chrétiens, il n'y a pas d'arabité

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    L'Oeuvre d'Orient a mis en ligne la très belle lettre de Noël du Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem :

    SB Gregorios III : « Je veux rester ici, afin de manifester le Christ, Ami des hommes, maintenant et demain. »

    Lettre de Noël de Sa Béatitude Gregorios III, Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem, pour la fête de la Nativité selon la chair de Notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ

    Réjouis-toi, Marie, qui as montré le Christ Seigneur ami des hommes !

    « Sommes-nous conscients du sens de l’apparition du Christ dans notre vie, et du grand défi qui s’impose à nous dans notre conduite, nos mœurs, notre responsabilité envers le monde et la société? » s’interroge Gregorios III qui poursuit : « A cela nous convient nos chants liturgiques: « Dieu renouvelle son œuvre lorsqu’en naissant devant nous, ses créatures, Il s’est révélé » (Ikos 13 de l’Acathiste). Ainsi Dieu apparaît aux hommes pour les diviniser, les élever et les faire resplendir. En revanche, l’homme-Adam se cache dans le Paradis devant la face de Dieu. « Dieu appela Adam et lui dit : Où es-tu? Et il dit: J’ai entendu ton bruit dans le jardin et j’ai craint parce que je suis nu et je me suis caché » (Genèse 3, 9-10). La nudité, c’est la privation de la grâce, la privation de la présence de Dieu, Ami des hommes, dans la vie des êtres humains. L’homme s’éloigne de Dieu, se dispense de Dieu, se rend indépendant de Dieu, devient son propre pivot, se recroqueville dans sa médiatique moderne, devient un monde indépendant de Dieu et de l’autre… »

    « La manifestation de Jésus est importante. Mais, aujourd’hui, ta manifestation comme chrétien, ton entière identité humaine et chrétienne montrent Jésus. Ta manifestation, toi, chrétien, dans ta vie chrétienne, dans la société, dans la politique, dans le travail, dans tes relations avec chaque homme ou femme, dans l’absolu, sans distinction de religion, d’ethnie, de genre, doit être une manifestation de Dieu, Ami des hommes. De cela on comprend l’importance de l’engagement dans les affaires de la société, notamment celles concernant les pauvres, les démunis, les mis en marge. C’est un rôle important du point de vue chrétien et humain.

    La manifestation de Dieu, Ami des hommes, est réalisée à travers la vie des chrétiens,

    dans l’histoire de l’Église, dans la vie des saints, dans les icônes saintes, dans la beauté des églises, dans l’amour envers les pauvres, dans la beauté des enseignements de l’Évangile. Tout cela, ce sont autant d’apparitions du Christ, Ami des hommes.

    Aujourd’hui, il y a une « laïcité » qui se répand et qui veut que la foi soit à l’intérieur de la maison de chacun et des murs de l’église, sans présence ou influence dans la société. Cette laïcité doit être résolument rejetée ! Elle est contraire à l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous dit: « On n’allume pas non plus une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire; et elle brille alors pour tous ceux qui sont dans la maison » (Matthieu 5, 15). Il nous dit aussi: « Qu’ainsi brille votre lumière aux yeux des hommes » (Matthieu 5, 16)…L’apparition de Jésus est aujourd’hui menacée par cette laïcité, qui est devenue la religion d’aujourd’hui. Saint Paul nous dit : « Ainsi la création attend-elle avec impatience cette révélation des enfants de Dieu » (Romains 8, 19)…

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  • Le pape François s'éloignerait-il de la doctrine sociale de l'Eglise ?

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    S'il faut en croire Philippe Robert, sur Contrepoints, le pape François s'aventurerait sur des chemins qui s'éloignent de la doctrine sociale de l'Eglise. Le propos de cet auteur s'appuie sur une analyse de Jean-Philippe Delsol parue sur le blog "Responsabilité Liberté" de l'Institut Turgot. Cela suscite de la part d'un de nos amis spécialisé dans l'étude de la doctrine sociale de l'Eglise les réflexions suivantes :

    J'ai lu l'article (de Philippe Robert) et je me demande encore comment on peut être aussi partisan! L'auteur qui parle de sa "foi libérale" me rappelle d'autres prises de position inspirées peut-être du même "libéralisme" lors de la publication des encycliques Laborem exercens puis Centesimus annus. Jean-Paul II apparaissait, disait-on, comme marxiste dans Laborem exercens mais enfin partisan du capitalisme libéral dans Centesimus annus...

    Beaucoup n'arrivent pas à penser la doctrine sociale de l'Eglise comme une catégorie en soi et cherchent à tout prix à l'annexer à leur propre idéologie.

    Bien sûr, on peut penser qu'il est un peu hasardeux de confronter une exhortation apostolique à une encyclique. L'exhortation apostolique Evangelii gaudium embrasse largement le problème de l'évangélisation et n'aborde la dimension sociale que dans ce cadre large: la deuxième partie du chapitre 2 et les 3 premières parties du chapitre 4. L'encyclique sociale, que ce soit Centesimus annus ou Caritas in veritate, a comme objectif d'approfondir la question sociale dans un contexte historique particulier. Dans le cadre d'une exhortation apostolique telle que celle du pape François, il n'est pas possible, sans risque de disproportion, de rivaliser avec ces grands textes spécialisés.

    Ceci dit, il est légitime de se poser la question de savoir si le "peu" de doctrine sociale présent dans Evangelii gaudium est conforme ou non à la doctrine diffusée par l'Eglise et notamment par Jean-Paul II et Benoît XVI.

    Il ne faut pas méditer longuement l'exhortation pour se rendre compte qu'elle est parfaitement dans la ligne des encycliques sociales les plus récentes. 

    A preuve tout d'abord ce passage du § 202 que l'auteur de l'article cite et qui dénonce les disparités sociales. La phrase qui choque le journaliste renvoie en note à un extrait du Discours au Corps diplomatique prononcé par Benoît XVI le 8 janvier 2007. François reprend en partie mot pour mot ce qu'écrivait son prédécesseur! L'auteur de l'article n'a-t-il pas lu la note?

    Il cite un peu plus longuement un extrait du § 204 qui le fait aussi sursauter. Tout d'abord disons qu'il eût été plus honnête de reprendre l'intégralité de ce paragraphe relativement court et qui demande en bref que le marché ne soit pas  abandonné à la "main invisible" chère aux libéraux radicaux. François, une fois encore, très brièvement, ne fait que répéter en quelques mots ce qui a été plus longuement développé par tous les papes depuis Léon XIII et spécialement par Jean-Paul II dans Centesimus annus (cf. § 34 sur les limites de l'économie de marché; § 35 sur les limites du profit; § 42 sur la nécessité d'encadrer l'économie de marché par un "contexte juridique ferme"; § 40 et 48 sur le rôle de l'Etat face à l'économie de marché). Benoît XVI, quant à lui, dans Caritas in veritate, a fourni à François tout l'arsenal nécessaire pour justifier l'appel à la correction du marché évoqué brièvement dans l'exhortation apostolique.

    Enfin, il suffit de lire les références du texte de François pour se rendre compte qu'il s'inscrit bien dans la tradition de l'Eglise en matière sociale qui n'est réductible ni au libéralisme, ni au socialisme, ni à un mélange des deux ou à un compromis entre ces idéologies.

  • 22 opérateurs pastoraux dont 19 prêtres ont été tués en 2013

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    Agence Fides – Sur la base des informations recueillies par l’Agence Fides, au cours de l’année 2013, ce sont 22 opérateurs pastoraux – en majorité des prêtres – qui ont été tués de par le monde, soit près du double par rapport à l’année 2012, qui avait enregistré 13 morts. Au cours de la nuit du 31 décembre 2013 au 1er janvier 2014 a par ailleurs été tué le Père Eric Freed, Curé à Eureka, en Californie. La police mène actuellement une enquête afin d’établir les causes et les modalités de l’homicide. Pour la cinquième année consécutive, le nombre le plus élevé de meurtres d’opérateurs pastoraux a été relevé en Amérique latine, la Colombie occupant la première place de ce classement.


    En 2013, 19 prêtres, 1 religieuse et 2 laïcs sont décédés de morts violentes. Selon la répartition par continent, 15 prêtres ont été tués en Amérique . En Afrique, 1 prêtre a été tué en Tanzanie, 1 religieuse à Madagascar et 1 laïque au Nigeria. L’Asie compte trois morts violentes d’opérateurs pastoraux : deux prêtres, l’un en Inde et l’autre en Syrie, et un laïc aux Philippines. En Europe enfin, un prêtre a été tué en Italie.


    Comme cela est déjà le cas depuis longtemps, les chiffres publiés par Fides ne concernent pas seulement les missionnaires ad gentes stricto sensu mais l’ensemble des opérateurs pastoraux morts de manière violente. Le terme de « martyrs » n’est pas employé de manière voulue, si ce n’est dans son sens étymologique de « témoins » afin de ne pas entrer dans le mérite en ce qui concerne le jugement que l’Eglise pourra éventuellement donner sur certains d’entre eux ainsi qu’à cause de la quantité limitée de nouvelles qu’il est possible de recueillir sur leur vie et les circonstances de leur mort.Au cours de l’année 2013, a débuté le procès de béatification des six missionnaires italiennes des Sœurs des Pauvres de Bergame mortes au Congo en 1995 après avoir été contaminé par le virus Ebola pour ne pas priver la population locale d’assistance sanitaire et qui ont été qualifiées de « martyres de la charité ». Par ailleurs, s’est achevée la phase diocésaine du procès de béatification de Luisa Mistrali Guidotti, membre de l’Association féminine médecin missionnaire, tuée en 1979 dans ce qui était alors la Rhodésie alors qu’elle accompagnait à l’hôpital une femme sur le point d’accoucher présentant des complications. S’est par ailleurs ouvert le chemin de la béatification pour le Père Mario Vergara, missionnaire de l’Institut pontifical des Missions étrangères , et pour le catéchiste laïc Isidore Ngei Ko Lat, tués in odium fidei en Birmanie en 1950. Le 25 avril, a été célébrée la béatification du Père Pino Puglisi : « son humilité et son action missionnaire incessante, inspirée par l’Evangile, se heurta à une logique de vie opposée à la foi, celle des mafieux, qui entravèrent son action pastorale au travers d’intimidations, de menaces et de coups, pour en arriver in fine à son élimination physique in odium fidei » ont écrit à ce propos les Evêques de Sicile.


    Le sort de nombreux autres opérateurs pastoraux enlevés ou disparus sans laisser de traces est encore motif de préoccupation, qu’il s’agisse des trois prêtres congolais Augustins de l’Assomption, enlevés au Nord Kivu en octobre 2012 ou encore d’un prêtre colombien disparu depuis des mois. Dans le même temps, le terrible conflit qui ensanglante la Syrie depuis trois ans n’épargne pas les chrétiens. Depuis longtemps, on est en effet sans nouvelles du Père Paolo Dall’Oglio, SI, de nationalité italienne, comme de deux Métropolites orthodoxes d’Alep - Boulos al-Yazigi, de l’Eglise grecque orthodoxe, et Gregorios Yohanna Ibrahim, de l’Eglise syro orthodoxe, et des moniales orthodoxes du monastère de Sainte Thècle. Ces derniers jours, le Père Georges Vandenbeusch, prêtre français Fidei Donum, qui avait été enlevé le 13 novembre dans sa Paroisse de Nguetchewe, au Cameroun, a été libéré.


    En parcourant les rares nouvelles que l’on parvient à recueillir à propos des opérateurs pastoraux qui ont perdu la vie en 2013, on observe, une fois encore, que la majeure partie d’entre eux a été tuée suite à des tentatives de vol à main armée ou de cambriolage, dans certains cas après une agression brutale et féroce, signe d’un climat de déliquescence morale et de pauvreté économique et culturelle, qui génère violence et mépris pour la vie humaine. Tous vivaient dans ces contextes humains et sociaux en annonçant le message évangélique sans accomplir de gestes éclatants mais en témoignant leur foi dans l’humilité de la vie quotidienne.


    Ainsi que l’a souligné le Saint-Père François, « en deux mille ans, une foule immense d’hommes et de femmes ont sacrifié leur vie pour rester fidèles à Jésus Christ et à son Évangile » . Aux listes provisoires rédigées chaque année par l’Agence Fides, doit toujours être ajoutée la longue liste de ceux dont on aura jamais connaissance voire même dont on ne connaîtra jamais le nom et qui, dans tous les coins du globe, souffrent et paient de leur vie leur foi au Christ. « Pensons à tous ces frères et sœurs chrétiens qui souffrent des persécutions à cause de leur foi. Ils sont si nombreux. Sans doute beaucoup plus qu’aux premiers siècles. Jésus est avec eux. Nous aussi, nous sommes unis à eux par notre prière et notre affection. Nous avons aussi de l’admiration pour leur courage et leur témoignage. Ce sont nos frères et sœurs, qui, dans tant de parties du monde, souffrent en raison de leur fidélité à Jésus Christ. Nous les saluons de tout cœur et avec affection ».

  • L'échange entre François et les supérieurs généraux des ordres religieux

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    Publication en exclusivité de l’échange entre le Pape et les supérieurs généraux

    source : Radio Vatican

    La conversation qui a eu lieu entre le Pape François et les supérieurs généraux est publiée en exclusivité à 15h00 ce vendredi par la revue jésuite italienne Civiltà Cattolica. Il s’agit d’un long dialogue sur les défis que doivent affronter la vie religieuse et l’Église dans son ensemble. Le père Antonio Spadaro, directeur de la revue de la Compagnie de Jésus faisait partie des 120 supérieurs généraux reçus par le Pape en novembre dernier. 

    Il propose, en 15 pages, une présentation de cet échange libre et spontané, en commentant la rencontre à la lumière du récent magistère du Pape. « Il faut former le cœur. Autrement nous formons de petits monstres. Et puis ces petits monstres forment le peuple de Dieu. Cela me donne vraiment la chair de poule ». C’est l’un des passages les plus forts de la conversation entre le Pape et les supérieurs généraux.

    Entretien libre

    Parmi les nombreux thèmes abordés : la complexité de la vie, faite de grâce et de péchés, le fait d’être prophètes en notre monde, la fraternité, la dénonciation des attitudes hypocrites et fondamentalistes, l’éloge de la grande décision de Benoît XVI concernant les cas d’abus, l’importance des charismes ou encore la nécessité de réveiller notre monde engourdi.

    Le Pape François qui s’était entretenu librement pendant trois heures, le 29 novembre 2013 avec les participants à la 82e Assemblée générale de l'Union des supérieurs généraux avait notamment annoncé que l'année 2015 serait dédiée à la vie consacrée. 

    Le Souverain Pontife n'avait pas prononcé de discours traditionnel, mais il avait répondu aux questions des participants. Le premier groupe de questions, avait précisé le Père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, portait sur l'identité et la mission de la vie consacrée. Le Pape avait affirmé que si la radicalité est demandée à chaque chrétien, les religieux sont appelés à suivre le Seigneur d'une manière particulière. 

    Importance de la formation

    Interrogé ensuite sur les vocations, le Pape avait indiqué que des Églises jeunes apportent de nouvelles vocations, un phénomène qui oblige à repenser l'inculturation des charismes. L'Église doit demander pardon et avoir honte de ses échecs apostoliques dus à des incompréhensions comme dans le cas de Matteo Ricci. 

    Puis il avait insisté sur l'importance d'une formation fondée sur le spirituel, l'intellectuel, la communauté et l'élan apostolique. Il faut absolument éviter toutes les formes d'hypocrisie de cléricalisme au profit d'un dialogue ouvert et franc sur tous les aspects de la vie, agir en artisans, non en policiers.

    Questionné sur l'aspect fraternel, il en avait souligné la grande force à condition d'éviter tout conflit. Quant aux rapports entre les diocèses et les ordres religieux, le Pape avait fait part de son expérience et dit que les évêques doivent comprendre que les religieux ne sont pas de simples renforts, mais qu'ils apportent des charismes particuliers aux diocèses. 

    Enfin à propos de la frontière de la mission religieuse, il avait rappelé que tout repose sur l'usage des charismes. Et que les contextes marginalisés demeurent des priorités d'action, avec toute l'importance de l'assistance culturelle, scolaire et universitaire.

    Voir également : http://www.imedia-info.org/#.UsbG4shdaNk.twitter et 

    http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/le-pape-aux-superieurs-de-religieux-reveillez-le-monde-03-01-2014-48272_16.php

  • Internet : comment les fausses informations circulent

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    "Depuis quarante-huit heures, plusieurs personnes diffusent sur les réseaux sociaux un article selon lequel le pape François aurait déclaré que l’enfer n’existe pas et qu’Adam et Éve n’ont jamais existé. Toutes les religions seraient également vraies. Non seulement les catholiques traditionalistes, mais même quelques cardinaux s’insurgeraient contre ces affirmations.

    Curieusement, cependant, ces déclarations sensationnelles n’ont été publiées dans aucun des grands médias internationaux, qui devraient pourtant se précipiter pour en faire leurs titres de première page. La nouvelle ne circule que sur des sites obscurs ou exotiques.

    Il suffit de lire l’article jusqu’au bout pour comprendre que l’information est fictive. Nous découvrons en effet que ces extraordinaires déclarations du Pape auraient été prononcées en conclusion du concile Vatican III, qui se serait réuni à Rome au cours des six derniers mois pour achever le travail de Vatican II. Bien entendu, même les vaticanistes les plus avertis n’ont pas remarqué le moindre début de réunion de ce prétendu concile…

    Suivons donc la piste. L’article publié le 1er janvier 2013 par Global Relay Network - Info Alternative, un site qui ne recule pas devant les informations hasardeuses, est une reprise du site Africeleb, "actualités, potins, célébrités et divertissement pour les Africains" (sic). Ce site l’a traduit du site africain anglophone Kenya Today, qui avait publié la “nouvelle” le 25 décembre. Les commentaires suivant l’article sur le média kenyan montrent que nombre de lecteurs ont réagi et ont renvoyé à un site spécialisé dans le repérage des rumeurs, Snopes.

    Grâce à Snopes, nous apprenons quelle est la source de cette fausse information: un exercice de fiction ou de satire, publié le 5 décembre sur le site Diversity Chronicle.

    Durant la “guerre froide”, des entreprises de désinformation avaient utilisé le recyclage de nouvelles: d’abord publiées dans un journal obscur d’un pays exotique, puis citées et reprises successivement par des organes de presse plus respectables, jusqu’à revêtir un semblant de vraisemblance. À l’heure d’Internet, cela est devenu bien plus facile. Mais dans beaucoup de cas, il ne s’agit même pas de montages délibérés: des blogueurs ou médias amateurs reprennent sans discrimination des informations fantaisistes.

    Internet permet la propagation de toutes les rumeurs. Heureusement, il fournit en même temps l’antidote, grâce à des moyens de recherche permettant souvent de vérifier une information et d’en retrouver la source. Avec les médias en ligne, l’esprit critique est plus que jamais de rigueur"

    De Jean-François Mayer, ici:  http://mayer.im/post/71956011003/2014-01-internet-rumeurs-pape  et  Pape François: Adam et Eve, l'enfer et les rumeurs.

    De quoi calmer les âmes inquiètes qui se promènent sans discernement sur la toile médiatique : François parle beaucoup mais il y a des limites qu’il n’a, certes, jamais franchies.  « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne tiendront pas contre elle ». (Matth., 16, 18)

    JPSC 

  • Consistoire du 22 février : qui seront les nouveaux cardinaux ?

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    De Sandro Magister :

    Journal du Vatican / Les nouveaux cardinaux que François envisage de créer

    Il y en aura quatre ou cinq en provenance de la curie et une dizaine qui viendront d’ailleurs, principalement d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie. Voici leurs noms. Mais les surprises ne vont pas manquer 

    L’information officielle est que, le 22 février, le pape François créera les premiers cardinaux de son pontificat. Cela signifie que, un mois au moins avant cette date, il rendra publique la liste des noms des ecclésiastiques qu’il jugera dignes de recevoir la pourpre.

    La création de nouveaux cardinaux constitue, pour un pape, un acte très personnel, à travers lequel il peut, entre autres choses, conditionner le choix de celui qui lui succédera.

    C’est l’une des raisons de la grande curiosité que suscitent les choix que va faire le pape François.

    Dans le passé, il était possible de faire des prévisions en ayant d’assez bonnes chances de tomber juste pour au moins une bonne partie des nouveaux promus. Il suffisait pour cela de repérer quels étaient les titulaires de charges ecclésiastiques caractérisées par une “tradition cardinalice” bien établie – que ce soit au sein de la curie ou pour certains diocèses déterminés – qui n’avaient pas encore reçu la pourpre et l’on savait à quoi s’en tenir.

    Toutefois, dans le cas du pape François, qui a fait de la surprise l’un des traits caractéristiques de son mode de gouvernement, les prévisions sont beaucoup plus incertaines.

    Voir la suite sur le blog de Sandro Magister

    ... mais retenons ce passage :

    Sur le Vieux Continent, la barrette reviendra probablement à Vincent Nichols, l’archevêque de Westminster (précédemment mis sous surveillance par le Saint-Office en raison des "messes gay" célébrées dans son diocèse, mais récemment nommé membre de la congrégation pour les évêques). D’autre part il sera intéressant de voir s’il se passera la même chose pour l'archevêque de Malines-Bruxelles, le "conservateur" André Leonard, qui a succédé sur le siège primatial de Belgique au cardinal "progressiste" Godfried Danneels, l’un des grands électeurs de Bergoglio au conclave.

  • Le maire de Sceaux rend hommage au Père Vandenbeusch

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    Philippe Laurent, Maire de Sceaux (sur huffingtonpost.fr) :

    Père Georges Vandenbeusch, une force de caractère au service de l'Église d'aujourd'hui

    Je me rappelle de ma première rencontre avec le Père Georges Vandenbeusch, jeune prêtre d'une trentaine d'années, lorsqu'il a été nommé curé de Sceaux, en septembre 2002. J'étais moi-même maire depuis 18 mois seulement, et j'avais été frappé de l'impression de sérénité et de grande solidité qu'il dégageait, de sa force de caractère malgré son jeune âge et son expérience de prêtre encore limitée. J'en ai conçu immédiatement un grand respect pour son engagement, qui était, bien sûr, d'abord pastoral, et aussi très humaniste et, oserai-je dire, institutionnel. Ce respect s'est évidemment trouvé renforcé lorsque j'ai appris - non de lui, car il était très discret à ce sujet - les événements dramatiques qui ont marqué sa vie d'enfant.

    Les neuf années que le Père Georges a passées à la direction de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Sceaux ont été particulièrement riches. Elles ont fait évoluer considérablement, à bien des égards, tant le fonctionnement de la paroisse elle-même, que ses rapports avec les autres acteurs de notre territoire communal. Le Père Georges possédait une conscience forte d'incarner localement l'institution qu'est l'Église, et il voulait dès lors l'ouvrir davantage sur la ville, tout en assumant pleinement ses responsabilités paroissiales. C'est ce qui a fait de lui, pour le maire que je suis, un véritable partenaire dans bien des circonstances: l'attention portée aux familles et aux jeunes par exemple, qui a été - et reste! - l'une de nos priorités communes et son implication dans l'aumônerie des lycées et collèges de Sceaux - particulièrement active - a été très importante.

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  • Népal : une église incendiée à la veille de Noël

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    Un groupe d’extrémistes incendie une église la veille de Noël (source : EDA (MEP)

    Un groupe d’hindouistes présumés a mis le feu à une église protestante ainsi qu'aux maisons de quatre récents convertis au christianisme. L’attaque s’est produite le 23 décembre dans le village de Kichet situé dans le district de Dhading, à quelques km de la capitale.

    « Nous n’en revenions pas de trouver notre église complètement détruite, et nous avons mis un petit moment à réaliser ce qu’il s’était passé », rapporte Rima Tamang, l’une des paroissiennes du village, qui était absente au moment des faits. « Certains habitants ont dit qu’ils avaient essayé d’arrêter les assaillants qui étaient armés, mais ils ont été violemment frappés ; le gouvernement doit absolument arrêter les responsables et les sanctionner », a-t-elle confié le 30 décembre à l’agence AsiaNews.

    Les maisons incendiées appartenaient à de nouveaux convertis, Ganga Lama Tamang, Lama Bahadur Tamang, Lama Bokta et Bikram Lama. Pour la plupart des habitants du village, il ne fait aucun doute que ces incendies criminels sont des avertissements adressés à ceux qui envisageraient de se convertir à leur tour au christianisme.

    « Les autorités renâclent à enregistrer nos plaintes et ignorent systématiquement les affaires qui concernent les chrétiens. Un incident comme celui-ci ne devrait pas arriver dans un pays laïc », s’insurge le Rév. Chari Bahadur Gahatraj, qui défend régulièrement les droits des chrétiens, à  la tête de la Federation of National Christian Nepal (FNCN).

    Cette fois-ci, l’affaire a été révélée par les médias dès le lendemain 24 décembre. « Un groupe d’environ neuf personnes est arrivé au village dans l’après-midi du 23 décembre, rôdant un moment les armes à la main avant d’entrer brusquement dans l’église de Kichet et d’ attaquer les habitants », peut-on ainsi lire dans l’Himalayan Times du 24 décembre. Le site d’information népalais précise que les habitants étaient en pleins préparatifs de la veillée de Noël lorsque les assaillants ont pénétré dans l’église.

    Les agresseurs ont ensuite mis le feu aux maisons de quatre chrétiens, « les réduisant en cendres », poursuit le quotidien népalais, lequel conclut que « les raisons de l’attaque n’ont pas encore été déterminées par les services de police ».

    Le responsable de la police locale, Ashok Singh affirme quant à lui ue ses services n’ont été avertis des faits que tardivement : « Mais dès que nous avons appris ce qu’il s’était passé, nous nous sommes immédiatement rendus sur les lieux pour investigation », a t-il déclaré à l'Himalayan Times.

    Le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement, Madhav Poudel, a minimisé l’incident, affirmant notamment qu’aucun groupe organisé n’était derrière l’attaque des chrétiens. « Des investigations sont en cours et nous serons bientôt en mesure de donner plus d’informations sur l’affaire », a-t-il promis.

    Depuis 2008, Noël est devenu un jour férié au Népal et les chrétiens ont désormais le droit de d’afficher leur foi en public, en décorant leurs fenêtres et les alentours de leurs maisons et églises. Ces manifestations d’expression religieuse ont cependant déclenché une vague d’attaques antichrétiennes qui se manifestent chaque année au moment des fêtes, généralement orchestrées par les extrémistes hindous partisans d’un retour à la monarchie et à l’hindouisme en tant que religion d’Etat.

    Cependant dans d’autres parties du Népal, les fêtes de Noël ont été l’occasion, tout au contraire, de démarches de réconciliation et de fraternité entre les différentes religions qui cohabitent dans le pays.

    Le P. Lawrence Maniya, qui travaille dans cette région depuis plus de 35 ans, rapportait le 20 décembre dernier que selon lui, seuls quelques groupes hindouistes minoritaires, faisaient régner la terreur parmi les chrétiens et les autres minorités religieuses, tel la Nepal Defense Army (NDA), dont les membres « devraient être sanctionnés faute de quoi la réconciliation entre les hindous et les fidèles des autres religions ne pourrait jamais se faire ».

    La nuit de Noël, des centaines de personnes se sont pressées à la messe de minuit dans l'église de l’Assomption de Katmandou, celle-là même où la NDA avait perpétré un attentat à la bombe meurtrier en mai 2009.

    Plus encore que les années précédentes, la célébration de la Nativité a rassemblé un grand nombre de participants non-chrétiens, essentiellement hindous et bouddhistes. « Aux yeux de Dieu, nul n’est abandonné ou mal considéré ; la grâce du Seigneur est destinée à tous ceux qui désirent vivre sous son regard », a déclaré lors de l’homélie de Noël, le P. Robin Rai,  vicaire de la cathédrale de l'Assomption.

    Cette ouverture aux autres, sans discrimination, est selon le sociologue népalais Manohar Sharma, ce qui aujourd’hui attire vers le christianisme de plus en plus de fidèles d’autres religions, en particulier ceux de l’hindouisme qui « est constitué d’une foule de pratiques discriminatoires »

    Les catholiques seraient aujourd’hui au Népal plus de 10 000 et, selon certaines statistiques, l’ensemble des chrétiens toutes confessions confondues atteindrait les deux millions de personnes. 

    (eda/msb)