Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Eglise - Page 140

  • "Tradition" : le vrai sens à retrouver

    IMPRIMER

    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La tradition, le vrai sens à retrouver

    Il existe deux visions de la "tradition" dans l'Eglise d'aujourd'hui. La vision classique et celle de la théologie moderne, influencée par Gadamer et aujourd'hui dominante, qui voit la tradition comme une réinterprétation continue. Mais seule la première est correcte et l'Église doit la redécouvrir.

    2_5_2024

    L'idée correcte de ce qu'est la "tradition" est d'une importance fondamentale pour l'Église catholique. À notre époque, nous avons été témoins d'interventions du Magistère qui ont bouleversé la vision traditionnelle de la question. Nous nous souvenons par exemple de la modification du catéchisme souhaitée par le pape François concernant la peine de mort. La raison invoquée était que la conscience de l'humanité sur ce sujet avait changé. Cela nous laisse perplexes car, si c'est vrai, il faut s'attendre à d'autres changements de doctrine motivés par l'évolution de la conscience sociale. En effet, beaucoup craignent que même la doctrine sur l'homosexualité contenue dans le catéchisme ne soit remplacée par une doctrine plus actuelle.

    L'exhortation apostolique Amoris laetitia a modifié de nombreux aspects doctrinaux : le sens de l'adultère, le sens du péché, l'existence pour la théologie morale d'actions toujours injustes, le rôle de la conscience, les conditions d'accès aux sacrements, etc. Même la déclaration Fiducia supplicans contredisait divers principes hérités de la tradition, comme le sens de la bénédiction ou le jugement à porter sur la cohabitation d'un couple de même sexe. De nombreux milieux soutiennent que l'enseignement sur la contraception énoncé dans Humanae vitae doit être révisé et, plus généralement, le pontificat actuel de François est interprété comme le point de vue à partir duquel il convient de passer la tradition au crible, et non l'inverse.

    Pour faire court, il existe deux visions de ce qu'est la "tradition" dans l'Église d'aujourd'hui. La première peut être qualifiée de traditionnelle. Elle considère que le dépôt des vérités révélées a déjà été définitivement transmis par l'Écriture et la tradition apostolique, qui sont les deux sources de la révélation. Rien ne peut être ajouté. Ce que le Magistère enseigne en outre n'est pas nouveau, mais constitue une explication de ce que l'Église a toujours cru. Pensez par exemple à l'Immaculée Conception ou à l'Assomption de Marie au Ciel en corps et en âme. L'autre vision soutient que la tradition n'a pas pris fin avec la mort du dernier apôtre, mais qu'elle se poursuit parce qu'elle est fondée sur l'interprétation des événements salvifiques et de l'Écriture, une interprétation qui se poursuit dans le temps, sinon les événements de Jésus-Christ ne seraient plus significatifs pour les gens de notre époque. Pour cette deuxième vision, l'Église interprète toujours, a interprété l'Église apostolique et interprète l'Église de François. La tradition serait la sédimentation sans fin des interprétations et le dogme serait essentiellement historique.

    Ce conflit de visions de la tradition a été défini par la naissance de l'herméneutique moderne, principalement contenue dans le livre Vérité et méthode de Hans-Georg Gadamer, un élève de Martin Heidegger. Sa philosophie a tellement pénétré la théologie catholique qu'elle l'a modifiée structurellement, de sorte qu'on la retrouve aujourd'hui partout. Gadamer a fourni le cadre philosophique de la deuxième version de la tradition évoquée ci-dessus. Selon lui, un texte, n'importe quel texte, est quelque chose d'autonome par rapport à son ou ses auteurs. Cela s'applique également aux Évangiles. Un texte, une fois publié, a une vie autonome, une vie qui s'enrichit de l'histoire de ses effets. Après sa parution, en effet, le texte est interprété, puis réinterprété, et ces interprétations successives (l'histoire des effets précisément) y trouvent un contenu nouveau que les auteurs eux-mêmes n'avaient pas prévu d'y mettre. L'interprète réécrit le texte et les interprétations successives l'enrichissent. Comment se déroule l'interprétation d'un texte ? L'interprétation part toujours de pré-compréhensions et de pré-jugements dus au contexte personnel, social et culturel dans lequel elle s'inscrit et dont elle ne peut se défaire. De temps en temps, cela jette une nouvelle lumière sur le texte, permettant de saisir des détails originaux, ce qui constituerait la tradition. Aujourd'hui, nous pouvons dire que nous comprenons mieux les Dialogues de Platon que Platon lui-même. Nous pouvons dire, toujours dans la perspective de Gadamer, que nous connaissons les Évangiles mieux que les Apôtres. C'est pourquoi on peut dire que la révélation se poursuit et qu'elle se poursuit.

    Il s'ensuit que ce ne sont plus les enseignements du passé qui serviront de guide et de critère aux enseignements d'aujourd'hui. Ce ne sera plus Rerum novarum qui "jugera" tous les Frères, mais l'inverse, et si François dit quelque chose de nouveau, de différent et même de contraire à saint Jean-Paul II, c'est pire pour ce dernier, puisque l'histoire des effets s'est poursuivie par la suite et, avec elle, l'enrichissement du sens du dépôt. La doctrine de la peine de mort a-t-elle été modifiée en faisant appel à la nouvelle sensibilité sociale en la matière ? Rien de mal, et même beaucoup de bien, car la précompréhension se fait toujours à partir d'un contexte qui éclaire le texte pour mieux le comprendre.

    L'herméneutique de Gadamer est une autorité "dogmatique" dans la théologie catholique d'aujourd'hui. Nous devons cependant décider de la remettre en question, sans craindre d'être considérés comme démodés.

  • Six prélats pourraient avoir plus à dire sur l'avenir du monde que n'importe lequel des personnages les plus en vue dont parlent généralement les observateurs du Vatican

    IMPRIMER

    De John L. Allen Jr. sur Crux Now :

    L'empreinte catholique sur six états-clés pourrait façonner l'avenir du monde

    2 mai 2024

    ROME - Si vous demandiez aux observateurs chevronnés du Vatican de nommer les six prélats les plus importants de l'Église catholique aujourd'hui, au-delà du pape lui-même, vous obtiendriez probablement un échantillon assez représentatif des principaux papabili, c'est-à-dire des candidats perçus pour être le prochain pape.

    La liste comprendrait probablement les cardinaux Matteo Zuppi de Bologne, président de l'ultra-influente conférence épiscopale italienne, Pietro Parolin, secrétaire d'État du souverain pontife, Péter Erdő de Budapest, considéré comme le principal candidat de l'opposition conservatrice, et ainsi de suite, la liste étant entièrement composée de hiérarques considérés comme en lice pour le poste suprême.

    Voici une série de noms que la plupart des prétendus experts en affaires ecclésiastiques ne citeraient certainement pas :

    Mgr Martin Kmetec, archevêque d'Izmir (Turquie)
    Mgr Paolo Martinelli, vicaire apostolique d'Arabie méridionale
    Mgr Antonius Franciskus Subianto Bunyamin, évêque de Bandung, Indonésie
    Mgr Sithembele Anton Sipuka, évêque d'Umtata, Afrique du Sud
    Mgr Andrews Thazhath, archevêque de Trichur (Inde)
    l'archevêque Jaime Spengler de Porto Alegre (Brésil).

    Pourtant, si l'on prend au sérieux Cliff Kupchan de l'Eurasia Group, ces six prélats pourraient avoir plus à dire sur l'avenir du monde que n'importe lequel des personnages les plus en vue dont parlent généralement les observateurs du Vatican.

    En effet, ces hommes sont les présidents élus des conférences épiscopales catholiques des six "swing states" qui, selon M. Kupchan, président de l'une des plus importantes sociétés de conseil en gestion des risques au monde, auront un impact considérable sur la géopolitique dans les années à venir, comme l'indique un récent essai publié dans Foreign Policy.

    Ces États sont le Brésil, l'Inde, l'Indonésie, l'Arabie saoudite, l'Afrique du Sud et la Turquie. Tous sont membres du G-20 et ont déjà cherché à accroître leur importance et leur influence. Plus important encore, aucun d'entre eux n'est clairement aligné sur une superpuissance et ils ne se font pas l'écho des positions d'un bloc mondial, de sorte que leur position sur une question donnée peut avoir une influence considérable.

    Par exemple, aucun de ces six États n'a soutenu les sanctions économiques imposées à la Russie en raison de la guerre en Ukraine, ce qui est considéré comme une raison majeure pour laquelle le FMI prévoit que l'économie russe connaîtra une croissance de 0,7 % cette année, ce qui est loin d'être le coup financier paralysant que les puissances occidentales espéraient lorsque le régime de sanctions a été conçu.

    M. Kupchan cite plusieurs autres raisons pour lesquelles ces États sont importants.

    Tout d'abord, dans un monde de plus en plus multipolaire, les relations régionales sont plus importantes que jamais, et ces six États sont des leaders régionaux. Aucun ne semble captif d'une idéologie particulièrement dure, ce qui leur permet d'adopter une approche plus réaliste et transactionnelle de la politique étrangère, renforçant ainsi leur impact.

    Ces six États se sont également révélés capables d'exploiter les rivalités entre les superpuissances que sont les États-Unis, la Chine et la Russie, en obtenant alternativement des concessions et des faveurs de la part de chacune d'entre elles, sans jamais vraiment s'engager en faveur de l'une plutôt que de l'autre. Les six États ont également des économies en croissance qui mettent l'accent sur l'expertise scientifique et technique, ce qui les positionne pour une croissance et une pertinence à long terme.

    Lire la suite

  • La dimension politique de la défense de la loi naturelle; le cas français

    IMPRIMER

    Si l'article ci-dessous concerne la France, nul n'aura de difficulté à s'en inspirer pour analyser la situation dans notre pays, en épinglant tout particulièrement la passivité des évêques face à la multiplication de lois contraires à l'ordre naturel chrétien.

    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    La dimension politique de la défense de la loi naturelle

    L’avalanche de lois « sociétales » en France depuis plus d’un demi-siècle, toutes étant des atteintes directes à la loi naturelle, a provoqué dans une partie du monde catholique une délégitimation diffuse ou expresse des institutions politiques les ayant édictées, cela au sein du déferlement individualiste de l’après-68 et de cette sorte d’explosion en plein vol de l’Église en état de Concile.

    Le « mariage » homosexuel et la constitutionnalisation de l’avortement ont porté chez ces mêmes catholiques le climat à l’incandescence. D’où la question : que faire ? En France, la Manif pour tous, contre le « mariage » homosexuel, et la Marche pour la vie, contre les lois du « droit » à l’avortement, ont mobilisé un militantisme catholique très conséquent. Avec un succès malheureusement nul quant à l’abrogation ou l’aménagement des lois en question, même s’il est sensible dans l’ordre du témoignage public et d’une certaine cohésion apportée aux groupes y résistant au sein d’une société hostile. Mais l’effet ne pourrait-il pas être plus important, non pas sans doute quantitativement mais qualitativement ?

    D’où un débat lancé par le bimensuel L’Homme nouveau, avec un article du 9 mars 2024 de Thomas Lassernat, « « Les Survivants », lutter sans renforcer le système ? »[1], qui estimait que les formes récurrentes de militantisme pro-vie n’avaient fait que renforcer les structures institutionnelles qui engendraient les mauvaises lois. Puis avec un dossier, « Cinquante ans de résistance à l’avortement : peut-on faire un bilan ? » (6 avril 2024), avec deux articles de Michel Janva[2] et Jean-Pierre Maugendre[3], qui répondaient à la position de Lassernat en estimant avec des nuances que la manifestation publique est la seule présentement possible pour mettre le débat sur la place publique, et un article de Philippe Maxence[4], appelant à s’interroger en priorité sur une sortie de la démocratie moderne et citant la phrase du radio-message de Pie XII de juin 1941 : « De la forme donnée à la société, en harmonie ou non avec les lois divines, dépend et s’infiltre le bien ou le mal des âmes. »

    Dans la ligne de celle de Philippe Maxence, nous voulons ici émettre des réflexions sur les plus grands fruits que pourrait porter ce combat catholique, à savoir un début au moins de remise en cause de sa source institutionnelle, mais aussi plus immédiatement de ses métastases dans l’Église, et par le fait une consolidation de l’ensemble du monde catholique dans sa détermination à faire régner le Christ dans les institutions.

    La désintégration progressive de la morale publique au nom du « droit nouveau » (Immortale Dei, 1885)

    La Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 a consacré la rupture révolutionnaire : désormais, le pouvoir n’émane plus de Dieu, comme l’affirme saint Paul aux Romains 13, 1 mais « le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la nation » (art. 3), et la loi « expression de la volonté générale » (art. 6) est décrochée de sa référence à la loi de Dieu.

    Cependant, tous les éléments de l’ordre social traditionnel n’ont pas disparu d’un coup et des pans entiers de la loi naturelle ont par exemple subsisté dans la législation concernant le mariage et la famille qui, sauf par le divorce, n’ont été profondément remis en cause qu’à partir des années soixante du siècle dernier[5]. Il reste que, dans le principe, la société politique avait d’un coup cessé de répondre aux principes du droit naturel et chrétien. Et cette novation s’est manifestée dès août 1792.

    La journée du 10 août, consécration de la Révolution a été immédiatement suivie par la loi 30 août 1792 instituant que « le mariage est soluble par le divorce » puis par celle du 20 septembre 1792, instituant la laïcisation de l’état civil et du mariage, le mariage civil étant le seul reconnu par la loi. À quoi s’est ajoutée sous le consulat l’obligation de faire précéder le mariage religieux, s’il avait lieu, par le mariage civil (loi du 10 germinal An X –  8 avril 1802), ce qui sera consacré par le Code civil et par le Code pénal. Cette disposition tyrannique au regard de la liberté de l’Église ne sera d’ailleurs jamais abrogée, pas même lors de la séparation de l’Église et de l’État de 1905 : la célébration en France du mariage religieux reste soumis à la célébration préalable du mariage républicain.

    La Restauration réaffirma l’indissolubilité du mariage et abolit le divorce par la loi du 8 mai 1816, obtenue par Louis de Bonald qui, contre les Lumières, considérait le mariage comme « pierre angulaire de la société » et le divorce comme « un poison révolutionnaire ». Il fut rétablit par la IIIème République, avec la loi Naquet du 27 juillet 1884, et subit ensuite divers aménagements, notamment la possibilité de le décider contractuellement par consentement mutuel des époux (loi du 11 juillet 1975).

    Lire la suite

  • Le mois de mai, mois de Marie, à Binche-Estinnes

    IMPRIMER

    Du site du CIPAR :

    Mai, mois de Marie

    Au cours de ce mois de mai 2024, l’église Saint-Vincent d’Haulchin (dans la paroisse de Binche-Estinnes, dans le diocèse de Tournai) accueillera une exposition consacrée à la Vierge Marie. La piété chrétienne a consacré depuis longtemps le mois de mai à la dévotion envers Marie, Mère de Dieu et des chrétiens. Dans chacune de nos paroisses et dans chaque foyer chrétien, le mois de mai était autrefois l’occasion de cérémonies et d’exercices de dévotion spéciaux en l’honneur de Marie. A défaut de ces célébrations, n’hésitons pas à profiter du mois de mai pour visiter l’un ou l’autre sanctuaire ou participer à un pèlerinage marial si nombreux dans notre pays.

    La dévotion mariale en Belgique et ailleurs

    C’est justement pour mettre en valeur ce riche patrimoine marial de Belgique et d’ailleurs que l’église d’Haulchin accueillera cette exposition sur la Vierge Marie. Son objectif est double : d’abord, il s‘agit de présenter la plupart des représentations des scènes de la vie de Notre Dame, qui furent une grande source d’inspiration pour les artistes de tous les temps, à travers la présentation de statues, icônes, images diverses, médailles…Ensuite, le second objet résidé dans la présentation de différents sanctuaires mariaux – certains très connus et d’autres moins – de Belgique et du monde.

    Le contenu riche et diversifié de cette exposition permettra au visiteur de mesurer la place si importante que la Vierge Marie tient dans la vie de l’Eglise et dans le cœur des fidèles chrétiens. N’hésitez pas à venir nombreux en l’église d’Haulchin visiter cette belle exposition, témoignant des merveilles accomplies par Marie à travers les siècles !

    Pour plus d’infos : tél. 0478 33 43 66 (Michael Deneufbourg, sacristain)

    Michael Deneufbourg

    Pourquoi le mois de mai est associé à Marie? Nous vous invitons à lire cet article très intéressant.

  • Liège Fête-Dieu : autour du jeudi 30 mai 2024

    IMPRIMER


    Liège Fête-Dieu autour du jeudi 30 mai 2024 (source)

    La Fête-Dieu, fête du Corps et du Sang du Christ, célèbre la présence de Jésus à nos côtés, dans notre quotidien. Il est réellement présent dans le pain et le vin consacrés. Il nous donne vie.

    Programme complet de la Fête-Dieu à Liège (doit encore être mis à jour)

    Dimanche 26 mai

    14h00 : Vernissage de l’exposition à l’Eglise du Saint SacrementBvd d’Avroy 132
    « Le bienheureux Jean Soreth (1394-1471), « ine glwére d’amon nos-ôtes » ? – Au temps du sac de Liège, vie contemplative, prédication populaire et vie eucharistique. »

    Visite accessible le dimanche après-midi et en semaine de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00, sauf le jeudi. Entrée libre.

    17h00 : Vêpres en l’honneur du Saint-Sacrement (office composé par sainte Julienne) à l’église du Saint-Sacrement

    Lundi 27 mai

    20h : Grande conférence d’ouverture par le père Etienne Kern, recteur du sanctuaire de Paray-le-Monial : « Le 350ème anniversaire des apparitions du Sacré-Coeur et leur lien avec la Fête-Dieu » au sanctuaire de Cornillon

    Mardi 28 mai

    17h00-19h00 Vêpres suivies de l’adoration, le chapelet et la bénédiction eucharistique à l’église du Saint-Sacrement.

    Mercredi 29 mai

    9h00-17h00 : Journée d’adoration chez les sœurs de Notre-Dame des Anges, Rue E. Vandervelde 67.

    15h00 à 17h00 : théâtre de marionnettes sur sainte Julienne de Cornillon et le bienheureux Jean Soreth à l’église du Saint-Sacrement

    Jeudi 30 mai

    9h30  Laudes par la communauté des bénédictines à la basilique Saint-Martin.

    10h00-18h00  Journée d’adoration à Saint-Martin De 10h à 12h puis de 14h à 17h à l’église du Saint-Sacrement et de 9h30 à 17h00 à la cathédrale.

    19h00  778ème Eucharistie solennelle de la Fête-Dieu, Basilique Saint-Martin, présidée par Mgr Jean-Pierre Delville.

    20h15 Procession solennelle des peuples du monde « Louez le Seigneur, tous les peuples : fêtez-le, tous les pays ! Ps 116 » de Saint-Martin à la cathédrale Saint-Paul, arrêts à Sainte-Croix, Place Saint-Lambert, Opéra, Vinâve d’ile, Cathédrale.

    21h30-24h00 NightFever & 1.000 bougies pour la paix, Cathédrale Conversion de Saint Paul.

    Toute la nuit : nuit d’adoration à la cathédrale.

    Vendredi 31 mai

    9h00 Eucharistie à la cathédrale Saint-Paul, et introduction à la journée d’adoration.

    10h00-17h00 Journée d’adoration, Cathédrale Saint-Paul, animée par le Mouvement Eucharistique Liégeois (MEL).

    12-14h : Adoration du Saint-Sacrement à l’Eglise du Saint-Sacrement.

    19h45-20h30 : « Audition concertante » à l’église des Bénédictines de la Paix-Notre-Dame – florilège de chants médiévaux interprétés par la Schola Gregoriana de l’Université Cardinal Wyszynski de Varsovie, dir. Michal Slawecki. Entrée libre.

    Samedi 1 juin

    9-17h : Journée d’adoration en divers endroits du diocèse.

    10-14h : Conférence-rencontre pour l’unité des chrétiens à l’Espace Prémontrés

    11h-13h : Service au restaurant « Kamiano » d’un repas complet pour les sans-abri. Les personnes intéressées à venir servir le repas peuvent s’annoncer par mail: liege@santegidio.be – Maison Kamiano, rue Jonruelle 8 à Liège

    15h00  Sainte Messe en latin à Tancrémont suivie de la Procession de la Fête-Dieu au sanctuaire de Tancrémont.
    Route de Tancrémont 718, 4860 Theux  (messe traditionnelle en latin – forme extraordinaire)

    18h : Messe grégorienne solennelle de la Fête-Dieu célébrée par Mgr Delville, évêque de Liège au Saint-Sacrement, avec avec la Schola Gregoriana de l’Université Cardinal Wyszynski (Michal Slawecki) ; orgue : Patrick Wilwerth. A 19h30 : bénédiction du Saint-Sacrement et vénération de la relique de Sainte Julienne de Cornillon l’église du Saint-Sacrement.

    Dimanche 2 juin

    Journée de la Fête du Corps et du Sang du Christ partout en Belgique, trouvez vos horaires de messes sur www.egliseinfo.be, le GPS des clochers.

    A la fin des messes dans les UP : Bénédiction Urbi sur les parvis des UP, prière spéciale pour confier la ville ou la commune.

    9-17h : Messe de la Fête-Dieu et journée d’adoration au Sanctuaire de Sainte-Julienne du Mont-Cornillon avec les sœurs clarisses.

    10h : Eucharistie à la cathédrale de Liège, présidée par le chanoine Jean-Pierre Pire, doyen de Liège.

    10h : Célébration des confirmations à Wanze par Mgr Jean-Pierre Delville

    14h00 : Marche contée le long du ruisseau sainte Julienne, au départ du centre de loisirs, rue de la Vaulx à Retinne

    15h00 à 17h00 : théâtre de marionnettes sur sainte Julienne de Cornillon et le bienheureux Jean Soreth à l’église du Saint-Sacrement

    Sanctuaire Notre-Dame de Banneux
    10h30 Messe internationale 
    14h00 Procession du Saint Sacrement dans le Sanctuaire suivie du Salut et la Bénédiction des malades,
    16h00 Messe en français 

    Mardi 4 juin

    18h : Messe de la bienheureuse Eve de Saint-Martin présidée par Mgr Jean-Pierre Delville

    20h : Film-débat « Sacerdoce »

    Mercredi 5 juin

    15h00 à 17h00 : théâtre de marionnettes sur sainte Julienne de Cornillon et le bienheureux Jean Soreth à l’église du Saint-Sacrement

    19h30 : Conférence de Monseigneur Jean-Pierre Delville à l’église du Saint-Sacrement : « Jean Soreth, fondateur des carmélites, interpelle les Liégeois en 1451 »

    Dimanche 9 juin

    17h00 : concert – Ensemble polyphonique  « Praeludium » et Ensemble à cordes « Darius »  (dir. Patrick Wilwerth) : concert « Inspiration Bach », Pachelbel et Bruhns à l’église du Saint-Sacrement

  • Vatican et guerre en Ukraine : deux langages opposés

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Sur la guerre en Ukraine, le Vatican tient deux langages opposés. Les voici côte à côte

    Le Saint-Siège tient deux langages différents au sujet de la Russie et de l’Ukraine. Des langages très différents entre eux, voire contradictoires.

    Le premier, c’est celui du Pape François, qui depuis des mois justifie inlassablement ses appels à la paix par ces deux raisons : « la guerre est toujours une défaite » et « ceux qui y gagnent le plus sont les fabricants d’armes ».

    Plusieurs parties ont déjà objecté au pape que ces deux raisons ne collent pas à la réalité, à moins de considérer la victoire militaire contre l’Allemagne nazie comme une défaite et la défense armée de sa propre vie et de sa propre liberté comme une pratique suspecte.

    Mais rien ne semble entamer les convictions de Jorge Mario Bergoglio. Ce dernier a également exprimé son opinion personnelle aussi bien sur ce qui serait à l’origine de l’agression contre l’Ukraine que sur la manière de la faire cesser.

    La genèse de cette agression serait selon lui attribuée au fait que « l’OTAN était aller aboyer aux portes de la Russie sans comprendre que les russes sont impérialistes et non permettent à aucune puissance étrangère de s’approcher de leurs frontières ».

    Tandis que pour faire cesser la guerre, il demande simplement à l’Ukraine de reconnaître sa défaite, de déposer les armes et de négocier avec l’envahisseur, bref d’avoir « le courage de se rendre, d’agiter le drapeau blanc ».

    Il faut ajouter que ce langage du pape est également celui qui trouve le plus grand écho dans les médias, et que l’on répète à chaque fois qu’il prend la parole.

    Tandis que l’autre langage tenu par le Saint-Siège reste quant à lui dans l’ombre, et n’est que peu relayé : il s’agit de celui de la Secrétairerie d’État vaticane et celui – moins officiel mais également plus argumenté et révélateur – de « La Civiltà Cattolica ».

    Un second langage qu’il est bon de mettre en évidence.

    Lire la suite

  • Qui seront les cardinaux arc-en-ciel du prochain conclave ?

    IMPRIMER

    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Qui seront les cardinaux arc-en-ciel du prochain conclave ?

    Même dans les soi-disant périphéries, tout le monde ne pense pas comme Ambongo, homme-symbole de la rébellion contre les suppliciés de la Fiducie. Parmi les électeurs du futur pape, il y aura un quota particulièrement sensible aux groupes Lgbt.

    30_04_2024

    Il n'y a pas que Tucho Fernandez. Au sein du sacré collège, façonné par François au gré de neuf consistoires en onze ans, l'actuel préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi est loin d'être le seul cardinal à s'être montré particulièrement sensible aux questions LGBT dans l'Église. Les positions sur le sujet de cardinaux considérés comme ultra-progressistes tels que les Américains Blaise Cupich et Robert McElroy, l'Allemand Reinhard Marx, le Luxembourgeois Jean-Claude Hollerich et l'Autrichien Christoph Schönborn sont bien connues. Le manque de connaissance parmi les membres du collège conduit cependant à sous-estimer l'étendue du soutien aux communautés LGBT engagées dans la revendication d'une plus grande ouverture au sein de l'Église.

    C'est particulièrement vrai pour les noms les moins en vue des futurs électeurs du successeur de François. Les choix contre-culturels opérés dans les consistoires par le pape argentin ont fait croire à tort que c'est précisément de ces périphéries privilégiées durant l'actuel pontificat qu'aurait pu venir une surprise au nom de la discontinuité par rapport à la ligne ouverte de la dernière décennie. La publication de 'Fiducia supplicans' et la résistance de l'épiscopat africain et de plusieurs évêques dans le monde ont donné l'illusion de confirmer cette vulgate. Plus d'un ont pensé que le cafouillage du feu vert aux bénédictions pastorales pour les unions homosexuelles pouvait renverser le résultat considéré comme acquis du prochain conclave, isolant ceux qui voulaient aller trop loin. Mais parmi les électeurs du sacré collège, expression des périphéries, tout le monde ne pense pas comme Fridolin Ambongo Besungu, l'homme qui symbolise la rébellion africaine contre la Déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi. En dehors de l'Afrique, en effet, quelques cardinaux "périphériques" sont sensibles à la cause arc-en-ciel.

    L'un des plus actifs est l'Indien Anthony Poola, qui dirige la HASSS (Hyderabad Archdiocese Social Services Society) dans son diocèse, laquelle dispose d'un programme ad hoc pour l'émancipation des transgenres. Les initiatives de l'archidiocèse dans ce domaine sont soutenues par Misereor, l'organisation de coopération internationale de la Conférence épiscopale allemande. Outre des actions louables telles que l'assistance médicale et la formation professionnelle pour la production de sacs de jute, l'HASSS a également organisé des célébrations de Noël inclusives et une journée des femmes dédiée à la communauté transgenre. Le cardinal Poola a participé à ces événements et, à cette occasion, il a donné raison aux récentes indications du Dicastère pour la doctrine de la foi qui ont ouvert la participation aux sacrements du baptême et du mariage aux personnes transgenres et homoaffectives. 

    Sur le même continent, mais aux Philippines, l'actuel archevêque métropolitain de Manille est le cardinal Jose Fuerte Advincula qui, le jeudi saint 2023, afin de répondre à l'appel du pape à "devenir une Église plus à l'écoute et plus compatissante", a décidé de laver les pieds de Ryan Borja Capitulo, choisi précisément en tant que représentant de la communauté LGBT. Il convient toutefois de souligner que M. Capitulo a expliqué qu'il avait accepté en s'engageant à partager son "combat permanent (...) pour vivre dans la chasteté et la pureté sexuelle, en vivant l'enseignement catholique sur l'homosexualité et en accompagnant mes compatriotes LGBT sur notre chemin de foi".

    De l'Asie au Pacifique : l'évêque de Tonga Soane Patita Paini Mafi est un ami de la Tonga Leitis' Association, la seule association pro-LGBT existante dans le royaume polynésien. Le 6 décembre 2016, Mafi est intervenu lors du congrès national de l'association et a félicité les militants arc-en-ciel pour leur discussion ouverte avec les autorités religieuses. À cette occasion, parlant des droits lgbt dans l'Église, le cardinal a déclaré : "Nous espérons parler de ces choses de plus en plus avec des mots encourageants les uns avec les autres. Mais la chose fondamentale est de faire en sorte qu'ils se sentent acceptés. Ils sont appréciés dans leur dignité. Ce sont des personnes créées par Dieu. Ces dernières années, M. Mafi a continué à assister aux conférences de l'association et, en décembre 2020, il a célébré une messe dans la basilique Saint-Antoine de Padoue pour la communauté transgenre locale connue sous le nom de "leitis", se laissant représenter aux côtés d'activistes arborant des symboles arc-en-ciel. L'évêque de Tonga a même participé à un documentaire consacré à leurs luttes, sorti en 2018 sous le titre Leitis in Waiting. 

    L'habitude des groupes pro-lgbt caractérise également certains des futurs électeurs brésiliens. C'est le cas du cardinal Sérgio da Rocha, archevêque métropolitain de São Salvador da Bahia, qui, lors de la célébration d'une messe ad hoc pour les victimes de la transphobie le 21 mai 2021, a accepté une demande du Centre de plaidoyer et de défense des droits LGBT de l'État de Bahia et a consenti à ce qu'une drag queen chante l'Ave Maria à la fin de la liturgie. Toujours au Brésil, le cardinal Leonardo Ulrich Steiner, qui s'est déjà prononcé en faveur de la légalisation des unions homosexuelles, est évêque de Manaus, où se trouve l'église de São Sebastião qui, il y a trois ans, a été le théâtre de l'enregistrement d'un clip vidéo réalisé par un groupe LGBT. 

    Lointain ou proche, sans exclure un éventuel nouveau consistoire avant le début de la nouvelle session du Synode en octobre, le prochain conclave devra compter avec cette sensibilité généralisée sur les questions de l'arc-en-ciel. Il n'est pas certain que la mise sur la table des congrégations générales (s'il y en a) de Fiducia supplicans ou en tout cas une approche trop musclée garantisse un consensus dans les périphéries pour ceux qui voudraient un agenda en discontinuité avec le pontificat actuel (bloc africain mis à part, au sein duquel il y a cependant l'exception du Sud-Africain Stephen Brislin). Le quorum de la majorité des deux tiers, rétabli par Benoît XVI, exigera des cardinaux qui veulent exercer une influence de suivre l'invitation évangélique à être "prudents comme des serpents et simples comme des colombes", confiants dans le fait que, comme l'a rappelé Ratzinger lors de sa dernière audience générale, "la barque de l'Église n'est pas la mienne, elle n'est pas la nôtre, mais elle est la sienne, et le Seigneur ne la laisse pas sombrer".

  • Pourquoi tant de jeunes catholiques sont fascinés par la liturgie

    IMPRIMER

    De Sophie Le Pivain sur le site de La Croix via le Forum catholique :

    Pourquoi la liturgie fascine tant les jeunes catholiques

    Enquête Les jeunes catholiques participent avec une assiduité fervente à la liturgie. « La Croix » a enquêté sur cette recherche de sacré dans l’ère postmoderne, qui se manifeste d’une manière apaisée, loin des querelles de leurs aînés.

    25/04/2024

    C’est un emploi du temps peu commun pour une jeune fille de son âge : étudiante en première année de droit à la fac de Caen (Calvados), Myriam, 19 ans, participe dès qu’elle le peut à la messe en semaine. Elle chante aussi les laudes et les complies avec ses camarades du foyer Saint-Gilles, tenu par la pastorale étudiante et installé au pied de l’abbaye aux Dames : « Prier et chanter en communauté, avec une belle liturgie, m’aide vraiment à me mettre en présence de Dieu », s’enthousiasme-t-elle. Et pourtant : si ces habitudes tranchent avec l’ensemble de ses contemporains, elles ne sont pas si rares parmi les jeunes générations de catholiques français.

    À Lille, ils sont ainsi 600 à 800 étudiants chaque semaine à pousser les murs de la chapelle de la Catho pour une messe célébrée à 22 heures à la lueur des bougies et animée par une chorale polyphonique, dans une ferveur « immense », rapporte avec étonnement La Voix du Nord du 16 mars dernier. Sur le réseau X, des catholiques en vue, et de toutes sensibilités, débattent et plaisantent avec flamme du format des prières universelles, du sens de l’octave pascale, du genre des servants de messe ou de l’innovation en matière de chant liturgique…

    La liturgie, bien mieux perçue « aujourd’hui qu’il y a quarante ans »

    C’est un fait : plus que leurs aînés, les jeunes catholiques accordent une place primordiale à la célébration de la liturgie dans la pratique de leur foi, comme le manifestent deux récents sondages parus dans La Croix : en mai 2023, 24 % des inscrits aux JMJ de Lisbonne affirmaient aller à la messe plusieurs fois par semaine. Quant aux futurs prêtres interrogés en décembre 2023, ils sont 70 % à placer la célébration des sacrements au cœur de leur mission, « devant la prédication ou la transmission des Écritures», même si un grand nombre d’entre eux a tenu à pointer en commentaire « le fait que les différentes missions au cœur de l’identité du prêtre sont indissociables».

    Ce constat est partagé par le père Gilles Drouin, directeur de l’Institut supérieur de liturgie à l’Institut catholique de Paris : «À 60 ans, j’en ai moi-même fait l’expérience : il est bien mieux perçu de se dire intéressé par la liturgie aujourd’hui qu’il y a quarante ans !», remarque-t-il. Pour lui, cet intérêt a dépassé les frontières du traditionalisme ou des milieux classiques où il était cantonné : « Auparavant, les activités des aumôneries tournaient plutôt autour de rencontres et de débats. Aujourd’hui, même les jeunes de la Mission de France demandent à leurs aumôniers davantage de célébrations. »

    Un lieu de conversion personnelle

    Pour beaucoup, cette assiduité s’accompagne d’un intérêt pour les rites et la gestuelle de la messe, avec un retour à des pratiques du passé. Dans les files de communion, il est devenu fréquent de voir des fidèles s’agenouiller pour communier sur la langue, et de nombreux jeunes prêtres reviennent à certaines formes liturgiques qui avaient été abandonnées, en revêtant par exemple un amict sous leur aube. Le succès du compte Instagram du père Timothée Pattyn, avec plus de 34 000 abonnés, témoigne encore de cet attrait pour l’aspect formel de la liturgie : sur fond de musique sacrée, les vidéos hebdomadaires de ce prêtre en soutane du diocèse de Lyon abordent avec pédagogie le sens théologique et spirituel des symboles liturgiques comme la chasuble, la pierre d’autel ou l’imposition des mains sur les offrandes. Ses commentateurs lui disent leur reconnaissance, et sollicitent de nouveaux éclairages sur les vêtements sacerdotaux ou les objets eucharistiques.

    Parfois, la liturgie est aussi le lieu d’une conversion personnelle, comme en témoigne Mathieu, 23 ans, qui a grandi dans une famille peu pratiquante, a animé des messes à l’invitation de son professeur de piano, et est aujourd’hui organiste à la cathédrale de Coutances (Manche) : «La liturgie dit quelque chose de ce qu’on pense de Dieu. Si l’on pense qu’il est beau, il est logique de vouloir lui rendre un peu de cette beauté », déclare-t-il. Jérémie, dont la mère est croyante non pratiquante et le père « plutôt bouffeur de curés », se dit lui aussi attaché au respect de la forme liturgique, après avoir fréquenté pendant ses années de lycée des communautés traditionalistes, et même lefebvristes, puis les dominicains de Bordeaux, par « soif d’absolu et de formation » : «Je crois que ce qui m’a toujours attiré dans la liturgie, c’est le sentiment très fort de la communion des saints avec les générations qui nous ont précédés », réfléchit ce quadragénaire du diocèse d’Aire-et-Dax (Landes), aujourd’hui père de famille.

    Lire la suite

  • François : pape des boomers ou pape du Sud ?

    IMPRIMER

    De Pierre Vétois sur le site de La Nef (mai 2024) :

    Pape des boomers ou pape du Sud ?

    Tout ou presque a été écrit sur Fiducia supplicans depuis sa publication. De fines analyses théologiques en ont démontré plus d’une fois les limites et les défauts. Comme souvent avec le Souverain Pontife, le pas de tango seulement esquissé réussit à irriter les franges conservatrices tout en frustrant les plus progressistes qui s’attendaient au Grand Soir. Tels sont les délices d’avoir un pape jésuite : toujours « un po’ furbo » (1), un peu fourbe… L’histoire dira si le document rédigé à la va-vite n’avait pas comme principal objectif de couper l’herbe sous le pied des progressistes les plus acharnés. Ceux-ci, et mon regard se tourne vers le Rhin et l’Escaut, nous auraient volontiers emmenés bien plus loin.

    Il me semble cependant que cet épisode met en lumière un paradoxe de plus en plus flagrant dans le pontificat actuel. En effet, on ne doit jamais oublier comment François s’est présenté à ses débuts. Venu de loin, du « bout du monde », comme il l’a dit lui-même le jour de son élection, issu d’un pays défavorisé et piétiné par les grands de ce monde (États-Unis, FMI, etc.), il représentait le Sud global dans l’Église catholique, là où Benoît XVI incarnait l’Europe dans toute sa grandeur.

    Or, onze ans plus tard, on constate que l’émergence de ces forces nouvelles n’est pas complètement advenue. Ainsi, le pape semble être souvent le pape des Européens âgés et progressistes, le pape, osons l’anglicisme, des boomers. Comment décrire autrement cette offensive d’un autre âge sur la liturgie traditionnelle ? Comment comprendre le rude traitement réservé à certains évêques occidentaux conservateurs ? Sans compter la récente déclaration Fiducia supplicans. On a du mal à reconnaître la voix du Sud dans ces décisions. Quand on pense au sort des chrétiens en Chine, au Nigeria ou au Pakistan – pour ne citer qu’eux – qui risquent tous les jours leur vie pour le Christ, on pourrait penser que notre pape a oublié ses brebis les plus fragiles au profit des brebis les plus grasses et les plus privilégiées. Il est d’ailleurs à noter que ce sont les Africains qui ont le plus clairement refusé Fiducia supplicans. Pour un pape se réclamant de saint François d’Assise, devoir gérer une fronde de la partie la plus pauvre du monde est pour le moins paradoxal.

    Est-ce à dire que la promesse initiale d’être le pape des périphéries n’a pas été tenue ? Je pense que ce serait excessif et que certains commentateurs s’enferment dans une « françoisphobie » de mauvais aloi (2). En effet, François a par ailleurs d’excellentes intuitions qui font de lui une voix audible et originale dans le monde multipolaire qui advient douloureusement. J’en veux pour preuve deux sujets qui dépassent largement le microcosme catholique : l’Ukraine et Gaza. Sur ces deux points, force est de constater qu’il ne suit pas la vulgate imposée par nos élites occidentales. Indéniablement, il prie pour la paix et je doute fortement qu’il apprécie le régime russe, mais il sait aussi qu’à l’échelle du monde, peu sont convaincus que la Russie soit la Bête de l’Apocalypse décrite par certains Occidentaux. Surtout ceux qui ont pu apprécier de près les « libérations » à l’occidentale (Irak en 2003, Libye en 2011, etc.) ! Pareillement, il ne prend pas le conflit israélo-palestinien comme une lutte manichéenne. Sans nier une seconde l’horreur du crime des terroristes du Hamas, il rappelle que ces deux peuples ont des droits égaux à vivre dans cette région. C’est déplaisant pour nous autres conservateurs qui prenons fait et cause pour l’Ukraine et Israël, mais le monde est vaste et ne pense pas forcément comme nous. Plus précisément, il pense de moins en moins comme nous.

    Alors que la santé déclinante du Saint-Père laisse entrevoir la fin du pontificat, on ne peut qu’espérer deux choses pour lui ou son successeur : accentuer ses efforts vers le Sud global qui constituera, à moyen terme, l’écrasante majorité des catholiques dans le monde, et se détacher, de ce fait, d’un certain progressisme qui ne préoccupe qu’une infime minorité en Occident – certes bruyante.

    Ce serait d’ailleurs l’occasion de créer des ponts nouveaux entre catholiques traditionnels et catholiques non-occidentaux. Ceux-ci se ressemblent dans leur rejet des pseudo-valeurs prônées par nos élites progressistes. Comme le proposait le grand Benoît XVI, nous redeviendrons ainsi pleinement ce « signe de contradiction » pour le monde, dont la logique est « souvent inspirée par le matérialisme, l’égoïsme et l’individualisme » (3). Qu’on se le dise, Chartres est aujourd’hui plus proche de Kinshasa que de Munich.

    Pierre Vétois

    (1) François, entretien dans La Civiltà Cattolica, 19 septembre 2013.
    (2) Yves Chiron, Françoisphobie, Cerf, 2020.
    (3) Message pour la XLIIe Journée mondiale de prière pour les vocations, 25 avril 2010.

    Pierre Vétois est l’auteur du blog Ecce Mater Tua : https://medium. com/@pierrevetois

  • Elections européennes et idéologie européiste (Mgr Crepaldi)

    IMPRIMER

    De l'Observatoire International Cardinal Van Thuan :

    ÉLECTIONS EUROPÉENNES ET IDÉOLOGIE EUROPÉISTE
    INTERVIEW DE L'ÉVÊQUE GIAMPAOLO CREPALDI

    (Giampaolo Crepaldi est un archevêque émérite de l'Église catholique. Il a été évêque de Trieste du 4 octobre 2009 au 23 avril 2023. Il a auparavant été secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix.) 
     
    Le 8 juin prochain se tiendront les élections au Parlement de l'Union européenne. Il y a de nombreuses raisons de penser que cette fois-ci, elles seront importantes, êtes-vous d'accord ?

    Il y a certes des doutes sur la participation des électeurs qui, par le passé, n'a jamais été très élevée. Cependant, en évaluant les problèmes sur la table, je pense que ce tour électoral est certainement plus important que d'autres dans le passé. L'Union européenne n'a pas donné une très bonne image d'elle-même ces derniers temps. Nombreux sont ceux qui ont souligné les graves lacunes du Green Deal européen, mais ils n'ont pas été écoutés. Les politiques climatiques et de transition énergétique ont été centralisées, coûteuses, inefficaces et illusoires, provoquant des réactions de rejet. Le récent vote du Parlement sur l'avortement en tant que droit humain a mis en évidence le contrôle du Parlement lui-même par une idéologie destructrice et sans espoir. L'ingérence des institutions de l'Union dans les élections politiques en Pologne et l'imposition des décisions du gouvernement de la Hongrie, une nation souvent considérée comme "étrangère" à l'Union, sont quelques aspects d'une situation de crise évidente. À cela s'ajoute un échec considérable en matière de politique étrangère.

    Prévoyez-vous des changements majeurs dans la composition du Parlement européen ou de petites modifications ?

    Certains pays européens ont récemment enregistré des résultats électoraux très défavorables à l'Union européenne. Je pense aux élections dans certains États allemands et surtout aux Pays-Bas. Sur la base de cette tendance, certains observateurs estiment même qu'une centaine de sièges pourraient être déplacés au sein du prochain Parlement européen. Cependant, il est difficile de faire des prédictions. Je me limite à constater qu'il y aura probablement une polarisation de la composition du Parlement, signe que l'avenir de l'Union européenne ne sera pas une voie facile, mais plutôt conflictuelle. Cette polarisation portera-t-elle principalement sur cet aspect : ralentir, voire réduire le transfert de souveraineté des États ou, au contraire, accélérer l'unification ?
     
    Ces derniers jours, Mario Draghi a anticipé certains contenus du rapport qu'il a rédigé au nom de la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Layen. Comment les évaluez-vous ?

    Je pense que Mario Draghi ne parle pas seulement à titre personnel, mais aussi au nom des différents cercles de pouvoir, financiers, économiques et politiques, auxquels il est lié. Son intervention doit donc être évaluée avec soin. Il me semble qu'elle se place dans la perspective d'un renforcement rapide et décisif de l'Union avec la perspective de la naissance d'un État central, la création d'une dette commune, le réarmement européen et la poursuite de la transition écologique et numérique. Il a parlé de la nécessité d'un "tournant", mais il me semble que sa proposition s'inscrit dans la continuité des tendances actuelles, qu'il voudrait radicaliser et accélérer en allant vers une nouvelle "souveraineté" européenne.

    Lire la suite

  • Saint Pie V (30 avril), pape de la Contre-Réforme

    IMPRIMER

    ICONOGRAPHIE CHRÉTIENNE: Saint PIE V (ANTONIO GHISLIERI), Pape et ...

    Michel Ghislieri naquit le 17 janvier 1504 dans le village de Bosco, près d’Alexandrie (diocèse de Tortone), où il fut berger. Ayant très tôt voulu se consacrer à Dieu, il entra chez les Dominicains de Voghera où, deux ans plus tard, il reçut l’habit et le nom de Michel Alexandrin. Le 18 mai 1521, il prononça ses vœux solennels au couvent de Vigevano et fut envoyé à l’université de Bologne où, après avoir conquis ses grades, il enseigna. Ordonné prêtre à Gênes (1528), pieux et mortifié, défenseur opiniâtre de la discipline et de la doctrine, il fut successivement prieur des couvents de Vigevano, de Socino et d’Albe, puis il fut inquisiteur à Côme ; en juin 1551, il fut nommé commissaire général du Saint-Office ; Paul IV le fit évêque de Sutri et de Népi (4 septembre 1556), le créa cardinal (15 mars 1557) et le nomma inquisiteur général de l’univers chrétien (14 décembre 1558). En disgrâce sous Pie IV, il fut transféré à l’évêché piémontais de Mondovi (27 mars 1560) Au terme du conclave dominé par saint Charles Borromée, Michel Ghislieri que l’on appelait le cardinal Alexandrin, fut élu pape (7 janvier 1566) et prit le nom de Pie V.

    Pie V s’employa à mettre en œuvre les décisions du concile de Trente : il fit préparer et publier le Catéchisme du concile de Trente (1566) ; donna une édition révisée du Breviarium romanum (1568) et du Missale romanum (1570) qui furent imposés à toutes les églises d’Occident dont la liturgie propre avait moins de deux siècles, réservant désormais au Saint-Siège l’approbation de toutes les initiatives liturgiques. Pie V réorganisa complètement la Pénitencerie (1569) et réforma les autres services de la Curie ; il institua la congrégation des Evêques (1571) et celle de l’Index (1571). Pie V, très attentif à défendre énergiquement la foi catholique, fit condamner nombre d’hérétiques ; il fit ajouter saint Thomas d’Aquin aux quatre grands docteurs d’Occident et finança l’édition complète de ses œuvres. Pie V mourut le 1° mai 1572. Béatifié le 1° mai 1672, il fut canonisé le 22 mai 1712. Paul VI déplaça sa fête du 5 mai au 30 avril.

    source : missel.free.fr

    Lire aussi : https://fr.aleteia.org/2018/09/17/saint-pie-v-ou-comment-on-reussit-la-reforme-dans-leglise/

  • RDC : Le cardinal Ambongo dans le viseur de la justice

    IMPRIMER

    Un article d'Hubert Leclercq dans "La Libre Afrique", le 28 avril 2024: l'éternel retour de la querelle entre l'Eglise et l'Etat:

    "Le procureur général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde Mambu, ordonne au procureur général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete d’ouvrir une information judiciaire à charge du cardinal Fridolin Ambongo.

    L’Église catholique a toujours joué un rôle politique central au Zaïre et en République démocratique du Congo.

    Le cardinal Malula sous Mobutu, les cardinaux Etsou et Monsengwo de Mobutu à Joseph Kabila en passant par Laurent-Désiré kabila, les chefs de l’Église catholique ont toujours été des aiguillons pour la classe dirigeante qui a dû composer avec la liberté de parole des prélats et leur défense systématique des intérêts de la population congolaise.

    Ambongo, l’héritier

    ambongo-monsengwo-stade-261118-800px.jpgL’actuel cardinal Ambongo marche dans les traces de ses prédécesseurs avec un discours, pourtant parfois plus polissé que ceux qui l’ont  précédé, mais qui ose mettre le doigt sur ce qui ne va pas dans l’architecture de l’État congolais version Félix Tshisekedi.

    Une attitude inacceptable pour ce régime qui s’est toujours assis sur les normes pour assurer son pouvoir et imposer ses choix, qui a escamoté la vérité, jeté opposants et journalistes derrière les barreaux et qui a érigé la victimisation en premier argument de défense pour tenter de justifier tous ses manquements.

    La justice par le biais de son principal zélote, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, personnage central dans l’assassinat converti en suicide de l’opposant Chérubin Okende, a donc adressé une missive au procureur général du tribunal de Grande instance de Kinshasa-Matete, dans laquelle il ordonne l’ouverture d’une information judiciaire à l’encontre du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa.

    Fuite en avant

    Le procueur Mvonde parle de « propos séditieux » tenus par le cardinal lors de ses diverses prises de parole publiques.

    Des propos que le magistrat juge de nature « à décourager les militaires des forces armées de la République qui combattent au front, mais aussi incitatifs à la maltraitance par les rebelles et autres envahisseurs des populations locales déjà meurtries par autant d’années de déstabilisation. »

    Le cardinal Ambongo, selon le courrier du procureur Mvonde, ne se serait pas présenté le 25 avril dans son bureau comme il y aurait été invité pour « un échange autour de certains dossiers en instruction ».

    Ce qui permet au magistrat d’ajouter « Devant l’évidence de ces comportements qui s’analysent en faits infractionnels envers et contre la patrie, son peuple et ses dirigeants et qui mettent à mal les lois de la République, je vous ordonne d’ouvrir une information judiciaire à charge du prélat qui violente les consciences et semble trouver plaisir à travers ces faux bruits et autres incitations des populations à la révolte contre les institutions établies et aux attentats contre les vies humaines. Agir autrement s’analysera en déni de justice de votre part, poursuit le magistrat, qui ajoute : votre inactivisme sera considéré comme un fait de complicité… »

    Lire la suite