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Eglise - Page 139

  • "La famille chrétienne traverse une véritable tempête culturelle et se trouve menacée" (pape François)

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    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
    AUX RESPONSABLES INTERNATIONAUX
    DU MOUVEMENT ÉQUIPES NOTRE DAME

    Samedi 4 mai 2024

    Chers frères et sœurs !

    Je suis heureux de vous rencontrer, responsables internationaux du Mouvement des Équipes Notre-Dame. Merci d’être venus et surtout merci pour votre engagement en faveur des familles.

    Vous êtes un mouvement en expansion : des milliers d’équipes répandues partout dans le monde, de nombreuses familles qui cherchent à vivre le mariage chrétien comme un don.

    La famille chrétienne traverse en ce changement d’époque une véritable “tempête culturelle” et se trouve menacée et tentée sur plusieurs fronts. Votre travail est donc précieux pour l’Église. Vous accompagnez de près les époux afin qu’ils ne se sentent pas seuls dans les difficultés de la vie et dans leur relation conjugale. De cette façon, vous êtes l’expression de l’Église “en sortie” qui se fait proche des situations et des problèmes des personnes et qui se dépense sans réserve pour le bien des familles d’aujourd’hui et de demain.

    C’est une véritable mission aujourd’hui que d’accompagner les époux ! En effet, protéger le mariage c’est protéger une famille entière, c’est sauver toutes les relations qui sont engendrées par le mariage : l’amour entre les époux, entre parents et enfants, entre grands-parents et petits-enfants ; c’est sauver ce témoignage d’un amour possible et pour toujours, auquel les jeunes ont du mal à croire. Les enfants, en effet, ont besoin de recevoir des parents la certitude que Dieu les a créés par amour, et qu’un jour eux aussi pourront aimer et se sentir aimés comme l’ont fait maman et papa. Soyez assurés que la semence de l’amour, déposée dans leur cœur par les parents, germera tôt ou tard.

    Je vois une grande urgence aujourd'hui : aider les jeunes à découvrir que le mariage chrétien est une vocation, un appel spécifique que Dieu adresse à un homme et à une femme pour qu’ils puissent se réaliser pleinement en devenant géniteurs, en devenant père et mère, et en apportant au monde la Grâce de leur Sacrement. Cette grâce, c’est l’amour du Christ uni à celui des époux, sa présence parmi eux, c’est la fidélité de Dieu à leur amour : c’est Lui qui leur donne la force de grandir ensemble chaque jour et de rester unis.

    Aujourd’hui, on pense que la réussite d’un mariage ne dépend que de la volonté ferme des personnes. Ce n’est pas ainsi. S’il en était ainsi, ce serait un fardeau, un joug posé sur les épaules de deux pauvres créatures. Le mariage est en revanche un “pas fait à trois”, où la présence du Christ entre les époux rend possible la marche, et le joug se transforme en un jeu de regards : regard entre les deux époux, regard entre les époux et le Christ. C’est un jeu qui dure toute la vie, dans lequel on remporte la victoire ensemble si l’on prend soin de la relation, si on la conserve comme un trésor précieux, en s’aidant mutuellement à franchir chaque jour, aussi dans la vie conjugale, cette porte d’accès qu’est le Christ. Il l’a dit: « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé » (Jn 10, 9).Et en parlant de regards, une fois, lors d’une audience générale, il y avait un couple, marié depuis 60 ans, elle avait 18 ans quand elle s’est mariée et lui 21 ans. Ils avaient donc 78 et 81 ans. J’ai demandé : “Et maintenant, continuez-vous à vous aimer ?” Ils se sont regardés et sont venus vers moi, les larmes aux yeux : “Nous nous aimons encore !”. C’est beau !

    Je voudrais donc vous laisser deux brèves réflexions : la première concerne les couples à peine mariés. Prenez soin d’eux ! Il est important que les nouveaux époux puissent expérimenter une mystagogie nuptiale, qui les aide à vivre la beauté de leur sacrement et une spiritualité de couple. Dans les premières années de mariage, il est surtout nécessaire de découvrir la foi au sein du couple, de la savourer, de la goûter en apprenant à prier ensemble. Beaucoup se marient aujourd’hui sans comprendre ce que la foi a à voir avec leur vie conjugale, peut-être parce que personne ne la leur a pas témoignée avant le mariage. Je vous invite à les aider avec un parcours “catéchuménal” – disons-le ainsi – de redécouverte de la foi, à la fois personnelle et de couple, afin qu’ils apprennent tout de suite à faire place à Jésus et, avec Lui, à prendre soin de leur mariage.

    En ce sens, votre travail aux côtés des prêtres est précieux ; vous pouvez faire beaucoup dans les paroisses et les communautés, en vous ouvrant à l’accueil de familles les plus jeunes. Nous devons repartir des nouvelles générations pour féconder l’Église : engendrer de nombreuses petites Églises domestiques où l’on vit un style de vie chrétien, où l’on se sent en famille avec Jésus, où l’on apprend à écouter ceux qui sont à nos côtés comme Jésus nous écoute. Vous pouvez être comme de petites flammes qui allument à la foi d’autres petites flammes, surtout parmi les couples les plus jeunes : ne les laissez pas accumuler souffrances et blessures dans la solitude de leurs maisons. Aidez-les à découvrir l’oxygène de la foi avec délicatesse, patience et confiance dans l’action de l’Esprit Saint.

    La deuxième réflexion porte sur l’importance de la coresponsabilité entre époux et prêtres au sein de votre mouvement. Vous avez compris et vous vivez concrètement la complémentarité des deux vocations : je vous encourage à la porter dans les paroisses, pour que les laïcs et les prêtres en découvrent la richesse et la nécessité. Cela aide à dépasser ce cléricalisme qui rend l’Église moins féconde – faites attention au cléricalisme - ; et cela aidera aussi les époux à découvrir que, par le mariage, ils sont appelés à une mission. Eux aussi, en effet, ont le don et la responsabilité de construire, avec les ministres ordonnés, la communauté ecclésiale.

    Sans communautés chrétiennes, les familles se sentent seules et la solitude fait beaucoup de mal ! Avec votre charisme, vous pouvez vous faire secouristes attentifs de ceux qui sont dans le besoin, de ceux qui sont seuls, de ceux qui ont des problèmes en famille et qui ne savent pas à qui en parler parce qu’ils ont honte ou perdu l’espérance. Dans vos diocèses, vous pouvez faire comprendre aux familles l’importance de s’aider mutuellement et de faire réseau; construire des communautés où le Christ puisse “habiter” dans les maisons et dans les relations familiales.

    Chers frères et sœurs, en juillet prochain, vous aurez votre Rassemblement international à Turin. Au milieu du chemin synodal que nous vivons, que ce soit aussi pour vous un temps d’écoute de l’Esprit et de projets féconds pour le Royaume de Dieu.

    Nous confions votre mission et toutes vos familles à la Vierge Marie, afin qu’elle vous protège, qu’elle vous garde fermes dans le Christ et qu’elle fasse toujours de vous des témoins de son amour. En cette année consacrée à la prière, puissiez-vous faire découvrir et redécouvrir le goût de prier, de prier ensemble à la maison, avec simplicité et dans la vie quotidienne.Cette fois-ci, je ne dirai rien concernant les belles-mères, car il y en a ici ! Je vous bénis de tout cœur. Et je vous demande s’il vous plaît de prier pour moi. Merci.

  • 5 mai : Journée des Chrétiens d'Orient

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    De Clément Laloyaux sur cathobel.be :

    Découvrez plusieurs initiatives pour soutenir les chrétiens d’Orient lors de leur Journée Internationale, ce dimanche

    Découvrez plusieurs initiatives pour soutenir les chrétiens d’Orient lors de leur Journée Internationale, ce dimanche

    La 7e édition de la Journée internationale des chrétiens d’Orient se déroule ce dimanche 5 mai 2024. Cette année encore, l'association belge Solidarité-Orient se joint à l'opération (venue de France) afin de sensibiliser les chrétiens de Belgique à l’actualité, la spiritualité, la souffrance et l’histoire des communautés chrétiennes orientales. Parmi les initiatives proposées : une célébration en l'église de la Sainte-Famille (Woluwe-Saint-Lambert) avec la communauté syriaque catholique de l'UP la Woluwe.

    La journée des chrétiens d'Orient est une journée internationale en communion de prière entre chrétiens des différentes Églises catholiques, organisée par l'Œuvre d'Orient, association française fondée en 1856. Cette journée de rencontre permet de mettre en lumière les différentes communautés orientales : syriaques, coptes, maronites, grec-melkites, gréco-catholiques, roumains et ukrainiens, éthiopiens, érythréens, syro-malabares, chaldéens, arméniens et latins rassemblés dans la prière.

    Source : Brochure de l'Œuvre d'Orient - 2019

    L’occasion de mieux les connaître, de prier pour eux et avec eux et de leur manifester notre solidarité dans un esprit de communion. Dans cet esprit, Solidarité-Orient propose aux chrétiens belges de s'engager dans diverses actions pour participer, eux aussi, à cette journée spéciale.

    Quelques propositions pour ériger un pont entre chrétiens d'Orient et de Belgique :

    – Priez spécialement pour les chrétiens d’Orient, individuellement ou en communauté. Demandez éventuellement au prêtre de votre paroisse d’insérer une intention spéciale dans la prière universelle.

    – Organisez une collecte dans votre paroisse pour soutenir les chrétiens d’Orient.

    – Participez à la célébration eucharistique d’une église orientale près de chez vous. Même si vous ne comprenez pas la langue de la liturgie, laissez-vous habiter par la beauté des icônes et/ou des rites.

    – Organisez un temps de rencontres et d’échanges, voire un repas avec des chrétiens orientaux de votre région, des collègues de travail, des voisins,…

    – Ecoutez l’un ou l’autre témoignage parmi les podcasts de la page Média/Vidéo de notre website pour découvrir l’histoire, la vie, les engagements, les combats et les espérances des chrétiens dans leur pays d’origine ou de la diaspora.

    À travers ces propositions, chacun pourra, à son échelle, contribuer à édifier un pont entre Orient et Occident.

    Prière proposée pour la Journée internationale des chrétiens d’Orient :

    « Seigneur, en cette journée des chrétiens d’Orient, tourne ton visage vers la jeunesse d’Orient et d’Occident. Que les jeunes grandissent en artisans de paix et en germes d’espérance pour leurs pays et pour le monde. Donne à la jeunesse des Églises d’Orient et d’Occident de t’invoquer d’une seule voix comme leur Père, et suscite en elle la soif de communion fraternelle. »

    Une célébration avec la communauté syriaque catholique :

    © orient-oosten.org

    La communauté syriaque catholique de l’Unité Pastorale la Woluwe accueillera avec grande joie toute personne souhaitant participer à leur messe dominicale pour la Journée des chrétiens d’Orient.

    La messe de rite syriaque sera célébrée en français, arabe et syriaque. L’abbé Georges Sabounji, curé très dynamique de la paroisse Saint-Éphrem à Alep sera présent ce jour-là.

    Dimanche 5 mai à 12h00 : Eglise de la Sainte-Famille, Place de la Sainte-Famille 1, 1200 Woluwe-Saint-Lambert

    Qu'est-ce que Solidarité-Orient ?

    La double mission poursuivie depuis 1932 par Solidarité-Orient est de faire connaître les chrétiens du Proche-Orient en Belgique, et de leur fournir de aide . "Ils sont nos frères et sœurs aînés dans la foi et restent malgré bien des drames, témoins de l’Evangile dans le monde musulman" indique l'association sur son site. "Les chrétiens d’Orient ont encore un avenir au Proche-Orient et leur présence est indispensable à l’islam de demain".

    Solidarité-Orient s'inspire du pape François qui a souligné que les chrétiens de cette région vivent un «œcuménisme du sang» : "Nous aidons toutes les communautés chrétiennes, sans distinction d’appartenance, qu’elles soient catholiques, orthodoxes, anté-chalcédoniennes ou protestantes".

    Lire Les « sept crises majeures » des chrétiens d’Orient

  • Le régime hostile du Congo pourrait être le directeur de campagne idéal du papabile

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    De John L. Allen Jr. sur Crux Now :

    Le régime hostile du Congo pourrait être le directeur de campagne idéal du candidat papal

    5 mai 2024

    ROME - Autrefois, les monarques et les empereurs qui gouvernaient les grandes puissances catholiques de l'époque revendiquaient ce qu'ils appelaient de manière plutôt fantaisiste un jus exclusivae, ou « droit d'exclusion », lors des élections papales, c'est-à-dire le pouvoir d'exercer un veto sur un candidat particulier.

    La dernière fois que ce droit d'exclusion a été invoqué, c'était en 1903, lorsque l'empereur François-Joseph d'Autriche s'est opposé au choix éventuel du cardinal Mariano Rampolla, que les Autrichiens considéraient comme excessivement pro-français. En conséquence, le cardinal Giuseppe Sarto de Venise a été élu à la place comme pape Pie X, et l'un de ses premiers actes a été de publier le Commissum nobis le 20 janvier 1904, abolissant de fait le veto impérial.

    Il est ironique de constater qu'aujourd'hui, le jus exclusivae continue d'exister, mais avec l'effet inverse : La perception des efforts déployés par les puissances séculières pour bloquer la carrière d'un ecclésiastique donné favorise sans doute ses perspectives papales au lieu de les retarder.

    La République démocratique du Congo nous le rappelle en ce moment : une nouvelle enquête judiciaire sur le cardinal Fridolin Ambongo de Kinshasa, accusé de sédition et de fomenter la désobéissance au sein des forces armées du pays, semble être une tentative plutôt transparente d'intimider et de museler le prélat de 64 ans, qui est souvent une épine dans le pied du gouvernement congolais.

    En effet, le régime du président Félix Tshisekedi pourrait faire une énorme faveur à Ambongo en renforçant sa célébrité mondiale, en le transformant potentiellement en martyr et en cause célèbre. Si tel est le cas, ce serait un résultat particulièrement ironique pour Tshisekedi, dont le grand-oncle a été évêque catholique au Congo pendant 28 ans.

    Malgré ce pedigree, les relations de Tshisekedi avec les hiérarques catholiques actuels du pays, en particulier Ambongo, n'ont jamais été étroites. D'une part, Tshisekedi s'est éloigné de ses racines catholiques, pratiquant son culte dans une méga-église pentecôtiste appelée le Centre missionnaire Philadelphie et s'entourant d'un groupe de pasteurs-conseillers pentecôtistes et évangéliques.

    Plus fondamentalement, Ambongo et ses confrères évêques ont constamment critiqué Tshisekedi pour des raisons de justice sociale, reprochant au gouvernement de prétendues déficiences démocratiques, de ne pas s'être attaqué à une situation sécuritaire désastreuse dans l'est du Congo, du rôle des intérêts miniers multinationaux dans les affaires nationales, et d'une foule d'autres questions.

    Il faut dire qu'en agissant ainsi, Ambongo perpétue une grande tradition africaine et congolaise. Dans de nombreuses nations africaines, où la société civile est sous-développée et l'opposition politique étouffée, les églises sont souvent la seule sphère de vie où une vision véritablement alternative peut être articulée. En conséquence, les chefs religieux jouent souvent un rôle directement politique qui, selon les normes occidentales de séparation de l'Église et de l'État, peut sembler excessif.

    Pour prendre un exemple classique, le prédécesseur d'Ambongo à Kinshasa, feu le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, a été président d'un « Haut Conseil de la République » transitoire après la fin du régime de Mobutu Sese Seko, faisant de Monsengwo le chef d'État de facto du pays. Plus tard, il a également été président transitoire du parlement national en 1994.

    Ce qui rend tout cela pertinent pour les élections papales, c'est qu'Ambongo a récemment émergé comme un nouveau papabile, ou candidat à devenir pape, principalement en raison de sa gestion habile de la résistance africaine à la Fiducia Supplicans, le document hyper-controversé du Vatican autorisant la bénédiction des couples dans les unions de même sexe.

    En tant que président élu de la Conférence épiscopale d'Afrique et de Madagascar (SECAM), M. Ambongo a conduit ses collègues prélats africains à rédiger une déclaration commune déclarant que la Fiducie restait lettre morte sur le continent. Il a pourtant publié cette déclaration avec la bénédiction du pape François et en coordination avec le cardinal Victor Manuel Fernandez, chef du Dicastère pour la doctrine de la foi et principal auteur de Fiducia, gagnant ainsi le respect des détracteurs du document et des partisans du pape.

    Après avoir fait tourner les têtes sur une question ad intra, c'est-à-dire une question relative à la vie interne de l'Église, le rôle ad extra d'Ambongo est maintenant sous les feux de la rampe grâce aux efforts du gouvernement congolais pour l'intimider et l'obliger à se taire.

    En mars, le Congo a annoncé qu'il levait l'interdiction de la peine de mort, en vigueur depuis deux décennies, et qu'il rétablissait la peine capitale pour les cas de trahison et d'espionnage. Si personne ne s'attend sérieusement à ce que les procureurs cherchent à mettre Ambongo à mort, les accusations de sédition dans un pays confronté à une rébellion armée ne sont pas une plaisanterie, et il est difficile de prédire à ce stade la gravité de la menace qui pèse sur Ambongo.

    Si l'enquête devait déboucher sur des accusations ou d'autres mesures juridiques, l'une des conséquences prévisibles serait de faire du sort d'Ambongo une question d'intérêt catholique mondial, ce qui rehausserait considérablement son profil.

    En termes de politique papale, non seulement cela donnerait à Ambongo une plus grande reconnaissance de son nom, mais cela mettrait également en lumière les aspects de son CV susceptibles de trouver un écho auprès des électeurs de la « continuité », c'est-à-dire les cardinaux désireux de poursuivre l'agenda du pape François. Son rôle au sein de la Fiducia a été bien accueilli par les conservateurs, mais ses conflits avec le gouvernement congolais reposent en grande partie sur les motifs classiques du pape François.

    Lors de sa visite dans le pays en janvier 2023, le souverain pontife a dénoncé le colonialisme économique, insistant notamment sur le fait qu'il ne fallait pas toucher à la République démocratique du Congo ni à l'Afrique. Ce n'est pas une mine à exploiter, ni un terrain à piller ».

    Aujourd'hui, Ambongo confirme ce message, au prix de certains risques personnels, d'une manière que les partisans de François ne peuvent s'empêcher d'admirer.

    En d'autres termes, en tentant d'étouffer Ambongo, le régime congolais pourrait par inadvertance se révéler être le meilleur directeur de campagne qu'un papabile puisse jamais avoir - qu'il le veuille ou non.

  • Le Seigneur a délivré son peuple (introit du 6e dimanche de Pâques)

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    Introitus Introït
    Isai. 48, 20  
    VOCEM iucunditátis annuntiáte, et audiátur, allelúia: annuntiáte usque ad extrémum terrae: liberávit Dóminus pópulum suum, allelúia, allelúia. Ps. 65, 1-2 Iubiláte Deo, omnis terra, psalmum dícite nómini eius: date glóriam laudi eius. ℣. Glória Patri. Avec des cris de joie, publiez-le, faites-le entendre, alléluia ; proclamez-le jusqu’aux extrémités de la terre : le Seigneur a délivré Son peuple, alléluia, alléluia. Ps. Poussez vers Dieu des cris de joie, ô terre entière ; chantez une hymne à Son nom ; rendez glorieuse Sa louange. ℣. Gloire au Père.
  • « Mon commandement, le voici ! » (6e dimanche de Pâques)

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    Homélie pour le 6e Dimanche de Pâques  (Jean 15,9-17) du Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d. (source)

    « Mon commandement, le voici ! »

    Qu’est-ce qui fait agir l’homme ? Qu’est-ce qui le pousse à travailler, à se fatiguer, à chercher, à prévoir ? Quelle force le meut de jour en jour, d’année en année, tout au long d’une vie qui passe si vite ?

    Balzac disait : c’est l’intérêt. Les affiches crient : c’est le plaisir ; et les journaux répètent : c’est la soif du pouvoir. Jésus, lui, parlait au futur, et il disait : ce sera l’amour. Et c’est d’amour qu’il a parlé à ses disciples, longuement, dans son discours d’adieux,lors de son dernier repas, alors que s’agitaient contre lui, dans Jérusalem nocturne, Judas et ceux qui le payaient, justement : les forces de l’intérêt et du pouvoir. Et dans la bouche de Jésus, le verbe aimer, ce mot usé, faussé, sali, redevient grand , et porteur d’espérance.

    « Demeurez dans mon amour », dit Jésus aux disciples. Entendons ; demeurez dans l’amour que j’ai pour vous. Et effectivement, pour cette poignée d’hommes qui ont tout quitté et qui l’ont suivi, c’est la seule chose qui puisse donner sens à leur vie : demeurer dans l’amitié de Jésus de Nazareth, le seul qui ait les paroles et les réalités de la vie éternelle.

    Et ils savent ce que cela veut dire, comme nous le savons nous-mêmes : l’amour que Jésus a pour nous est toujours à la fois une initiative et un appel. Une initiative, car Jésus n’attend pas, pour nous aimer, que nous puissions être fiers de nous ; un appel, puisque son amour prend tout l’homme et tout dans l’homme : l’intelligence, l’affectivité, le goût d’agir et la soif de beauté. Tout cela, l’amour de Jésus veut le mettre à son service. C’est pourquoi Jésus ajoute : « Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ».

    C’est dire que cette amitié entre Jésus, Fils de Dieu, et nous, fils et filles de Dieu, ne se mesure pas au baromètre du sentiment, mais à celui de la fidélité. Rien de plus ordinaire, en un sens, que l’amour de Jésus et notre réponse à cet amour, car ils se vivent dans le quotidien et en habits de tous les jours. Jésus lui-même n’a pas vécu autrement l’amour inouï qui le liait à son Père : « Moi de même j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour ».

    Mais quelles sont les consignes de Jésus, qui doivent dessiner ainsi l’horizon de notre liberté et nous permettre de demeurer dans son amour ?

    Jésus n’en a laissé qu’une : « Aimez-vous ». Et de fait, tout est là, car aimer, c’est faire vivre. Aimer, c’est vivre pour que l’autre vive, pour qu’il puisse se chercher, se trouver, se dire ; pour qu’il se sente le droit d’exister et le devoir de s’épanouir. Aimer, c’est faire exister l’autre, les autres, à perte de vue, à perte de vie, malgré nos limites et les handicaps de l’autre, malgré les frontières sociales et culturelles, malgré tous les tassements de l’existence, malgré les ombres de l’égoïsme ou de l’agressivité qui passent jusque dans les foyers les plus unis et les communautés les plus fraternelles. Aimer, c’est repartir sans cesse, à deux, à dix, en communauté, en Église, parce que l’amour du Christ ne nous laisse pas en repos, et parce que, après tout, d’après Jésus lui-même, il n’y a pas de plus grand amour, il n’y a pas d’autre limite à l’amour que de donner sa vie, en une fois ou à la journée.

    Déjà le Psalmiste disait à Dieu dans sa prière, comme pour résumer sa découverte de l’amour du Seigneur : « Toi, tu ouvres la main, et tu rassasies tout vivant ». Dieu est celui qui ouvre la main et qui est sans cesse en train de l’ouvrir ; le disciple de Jésus est celui qui garde la main ouverte, sans jamais la refermer ni sur rien ni sur personne.

    Et nous voilà perplexes et démunis devant un pareil renversement des valeurs. Nous sentons bien, pourtant, et nous savons d’expérience, que par là, sur ce « chemin de la charité », comme disait saint Paul, notre vie retrouve toujours un peu de sa légèreté, et notre cœur un peu de son espace. C’est bien ce que Jésus ajoute, sur le ton de la confidence : « Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite ».

    Quand cette joie du Christ trouve un écho en nous, notre vie, comblée ou douloureuse,commence à laisser un sillage. Parfois, il est vrai, la route de l’abnégation paraît longue et nos efforts bien mal payés, par nos frères ou nos sœurs, par les enfants, ou par Dieu. Il est bon, à ces heures-là, d’écouter le Christ nous redire, comme aujourd’hui, pour remettre les choses au point et notre vie dans sa lumière : « Ce n’est pas toi qui m’as choisi, (ce n’est pas toi qui m’as fait un cadeau en acceptant la foi et mon appel), c’est moi qui t’ai choisi ; et je t’ai placé/e, là où tu es, là où tu sers, là où tu souffres et là où tu espères, pour que tu ailles de l’avant, que tu portes du fruit,et que ton fruit demeure ».

    Fr. Jean-Christian Lévêque, o.c.d.

  • "Aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés"; 6e dimanche de Pâques

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    Une homélie du Frère Bertrand sur le site du monastère bénédictin Notre-Dame de la Sainte-Espérance :

    Sixième dimanche de Pâques

    (Ac 10, 25-26.34-35.44-48 ; 1 Jn 4, 7-10 ; Jn 15, 9-17)

                       « Mon commandement le voici : aimez vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ».

              Arrêtons-nous aujourd'hui sur ces quelques paroles de Jésus qui constituent en fait le cœur même de l'Évangile dont tout procède.

              Tout d'abord, comprenons-bien ce que signifie un commandement, un précepte, une loi dans le cadre de notre existence chrétienne. N'opposons pas loi à liberté ; c'est un contresens dommageable, car la loi n'est pas obstacle à la liberté ; bien au contraire, elle la fonde. La loi, c'est une parole aimante que Dieu nous adresse pour nous offrir un chemin d'épanouissement. Pensons à cette loi fondamentale que Dieu donne à l'homme dans la Genèse : « Croissez, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la ! ». Les commandements balisent nos routes dans une marche continue vers la plénitude de Dieu ; ils indiquent le sens et la visée de notre existence. Les accepter, les pratiquer, c'est ratifier le dessein d'amour de Dieu sur nous et sur l'univers entier.

              On comprend en ce sens que Jésus puisse nous commander d'aimer. C'est nous rappeler simplement notre vocation fondamentale, la loi d'épanouissement essentielle que le Créateur a inscrite au cœur de notre être et que le péché obscurcit, ne nous rend plus aisément déchiffrable.

              Cependant, l'amour que Jésus nous prescrit n'est pas n'importe lequel : aimez-vous comme je vous ai aimés, nous dit-il. De fait, il y a différents types d'amour qui n'ont en commun que le nom. Pensons à l'amour maternel : une mère peut s'oublier, se sacrifier pour ses enfants. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle aime selon le précepte évangélique. Elle peut très bien aimer en ses enfants son reflet, sa jeunesse passée, le prolongement de son être. C'est alors un amour entaché d'égoïsme. Elle peut, par contre, discerner en ses enfants le don de Dieu qu'elle a pour vocation d'épanouir. Elle s'attache alors à servir en son enfant, l'image de Dieu qui lui est confiée, quitte à s'effacer totalement devant le mystère de la grâce à l'œuvre dans ces êtres qui grandissent et qui emprunteront d'autres chemins que le sien. L'amour dont elle entoure ses enfants la portera alors à reconnaître et à servir en tout être le visage de Dieu.

              C'est là le chemin que le Christ nous indique. Jésus n'a jamais été avare en quoi que ce soit. Il n'a jamais dispensé avec parcimonie ses dons spirituels. Il s'est livré tout entier pour nous et c'est le même chemin qu'il nous demande de suivre lorsqu'il nous dit : « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Cette traduction ne rend pourtant pas totalement compte de ce que le Christ a vraiment dit. Il faudrait préciser : il n'y a pas de plus grand amour que de donner son âme pour ses amis ; pas simplement ses forces physiques, mais encore ses richesses spirituelles. Il s'agit de tout donner.

              Aimer comme le Christ, ce n'est pas rechercher avidement des biens spirituels pour soi-même, ce n'est pas cultiver un équilibre, une harmonie que rien ne saurait menacer ; c'est emprunter le chemin du Christ dans son offrande sur la croix. Si nous ne comprenons pas ce précepte, c'est que nous transposons les lois du monde matériel dans le domaine spirituel : si j'ai donné mon amour, je me suis appauvri, pensera-t-on. Si je donne mon âme, je n'aurai plus rien. Et pourtant, c'est ce que le Christ nous demande. Si nous nous donnons sans calcul, nous serons configurés au Christ totalement dépouillé par les hommes, mais surtout, totalement abandonné entre les bras de son Père ; et alors, Dieu sera vraiment notre  vie. Nous n'aurons rien perdu, nous aurons simplement accueilli la plénitude de la vie divine. L'amour qui s'offre, l'amour qui se donne, ne tarit jamais la source qui l'alimente, car cette source d'amour qui coule en nous, c'est l'Amour en personne, le Christ Jésus.

    Frère Bertrand

  • Diane Montagna interroge Edward Feser sur « Dignitas infinita »

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    Du Catholic Thing :

    Diane Montagna interroge Edward Feser sur « Dignitas infinita ».

    Edward Charles Feser est un philosophe catholique américain. Il est professeur agrégé de philosophie au Pasadena City College de Pasadena, en Californie.

    4 MAI 2024

    Note : Le texte d'aujourd'hui est plus long que ce que nous publions habituellement à TCT, mais l'importance du sujet et le sérieux avec lequel il est traité ici font qu'il vaut la peine d'être lu - jusqu'à la fin. - Robert Royal

    DIANE MONTAGNA (DM) : Dignitas infinita s'ouvre sur l'affirmation suivante : « Toute personne humaine possède une dignité infinie, inaliénablement fondée sur son être même, qui prévaut dans et au-delà de toute circonstance, état ou situation qu'elle peut rencontrer. » Cependant, saint Thomas d'Aquin écrit : « Dieu seul est d'une dignité infinie, et c'est pourquoi lui seul, dans la chair qu'il a assumée, a pu satisfaire l'homme de manière adéquate ». (Solus autem Deus est infinitae dignitatis, qui carne assumpta pro homine sufficienter satisfacere poterat).

    Lors de la conférence de presse organisée au Vatican pour présenter la nouvelle déclaration, le cardinal Victor Manuel Fernández a fait remarquer que l'expression « dignité infinie » était tirée d'un discours prononcé en 1980 par le pape Jean-Paul II à Osnabrück, en Allemagne. JPII avait alors déclaré : « Dieu nous a montré avec Jésus-Christ « Avec Jésus-Christ, Dieu nous a montré de manière insurpassable comment il aime chaque homme et le dote ainsi d'une dignité infinie ».

    La nouvelle déclaration semble fonder explicitement cette dignité sur la nature, et non plus seulement sur la grâce. La Déclaration fait-elle donc disparaître la distinction entre le naturel et le surnaturel ?

    EDWARD FESER (EF) : L'un des problèmes de Dignitas infinita, comme de certains autres documents publiés pendant le pontificat du pape François, est que les termes théologiques clés ne sont pas utilisés avec précision.  Une grande partie de la force des déclarations découle de leur puissance rhétorique plutôt que d'un raisonnement minutieux.  Il faut donc être prudent lorsqu'on essaie de déterminer ce qui en découle strictement.  Ce que l'on peut dire, en revanche, c'est que c'est précisément à cause de cette imprécision que l'on risque de donner l'impression d'autoriser certaines conclusions problématiques.  L'effacement de la frontière entre le naturel et le surnaturel en est un exemple.  Par exemple, la réalisation de la vision béatifique conférerait évidemment à l'être humain la plus haute dignité dont il est capable.  Par conséquent, si nous disons que les êtres humains ont par nature, et pas seulement par grâce, une « dignité infinie », cela pourrait sembler impliquer que, par nature, ils sont orientés vers la vision béatifique.

    Les défenseurs de la Déclaration souligneront sans doute que le document lui-même ne tire pas une conclusion aussi extrême.  Et c'est vrai.  Le problème, cependant, est que la Déclaration ne prévoit ni n'aborde exactement ce qui est exclu ou non en attribuant une « dignité infinie » à la nature humaine.  Pourtant, dans le même temps, la Déclaration met fortement l'accent sur cette notion et sur ses implications radicales.  C'est une recette pour créer des problèmes, et le document lui-même crée de tels problèmes dans son application de la notion de « dignité infinie » à la peine de mort, entre autres sujets.

    Par ailleurs, l'importance de la remarque du pape Jean-Paul II dans les années 1980 a été largement surestimée.  Il a fait référence à la « dignité infinie » en passant dans un discours mineur, de faible poids magistériel, consacré à un autre sujet.  Il n'en tire pas non plus de conclusion nouvelle ou capitale.  Il s'agissait d'une remarque spontanée plutôt que d'une formule précise, et il ne l'a pas faite dans le cadre d'un traitement doctrinal formel et soigneusement réfléchi de la nature de la dignité humaine.  Quoi qu'il en soit, il ne fonde pas cette notion de dignité infinie sur la nature humaine elle-même.

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  • Une tentative pour transformer la condamnation de l'"idéologie du genre" par le pape en un soutien à cette idéologie

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Lire le pape François à l'envers sur l'idéologie du genre

    2 mai 2024

    Le pape François a déclaré que les personnes transgenres devaient être "acceptées et intégrées dans la société" dans une lettre privée adressée à la fondatrice d'un ministère catholique dissident.

    La lettre était adressée à Sœur Jeannine Gramick, cofondatrice de New Ways Ministry, une organisation qui fournit une assistance pastorale aux personnes LGBT qui s'identifient comme telles et qui a appelé à des changements dans l'enseignement de l'Église sur la sexualité. 

    François a rédigé cette note en réponse à une lettre de Mme Gramick après la publication de Dignitas infinita, la déclaration du bureau doctrinal du Vatican sur la dignité humaine, qui, selon elle, "nuit aux personnes transgenres que j'aime" en raison de son rejet de l'idéologie du genre.

    Selon Mme Gramick, François a répondu en proposant une compréhension de "l'idéologie du genre" qu'elle n'avait "jamais entendue auparavant" et, dans un message publié sur le site web de New Ways, a suggéré que les opinions exprimées par François signifiaient qu'il devrait soutenir les opérations chirurgicales de changement de sexe pour les personnes transgenres.

    Mais bien que déplorant que "les mêmes mots aient des significations différentes pour des personnes différentes", Mme Gramick a semblé avancer un argument contraire à ce que Dignitas infinita enseigne, et a tenté de transformer la condamnation de l'"idéologie du genre" par le pape en un soutien à cette idéologie.

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    Dans Dignitas infinita, le Dicastère pour la doctrine de la foi a déclaré que "le respect de son propre corps et du corps d'autrui est crucial face à la prolifération des revendications de nouveaux droits avancées par la théorie du genre". 

    "Cette idéologie envisage une société sans différences sexuelles, éliminant ainsi le fondement anthropologique de la famille", a déclaré la DDF, tout en affirmant que "la dignité du corps ne peut être considérée comme inférieure à celle de la personne".

    Le Catéchisme de l'Église catholique nous invite expressément à reconnaître que "le corps humain participe à la dignité de "l'image de Dieu". Cette vérité mérite d'être rappelée, surtout lorsqu'il s'agit de changer de sexe, car l'être humain est inséparablement composé d'un corps et d'une âme", peut-on lire dans la déclaration.

    C'est cette section, selon Mme Gramick, qui "nuit" aux personnes transgenres et qui l'a incitée à écrire au pape, décriant l'utilisation du terme "idéologie du genre" et expliquant que, bien qu'elle "ne puisse pas comprendre pourquoi certaines personnes transgenres cherchent des "interventions de changement de sexe"" (qu'elle appelle également "interventions médicales d'affirmation du genre"), elle "a [souligné dans l'original] écouté leurs histoires". 

    La sœur a ensuite avancé un argument qui assimile essentiellement l'acceptation des personnes transgenres, telle que préconisée par le pape François, à l'acceptation des chirurgies de changement de sexe, que le pape et la DDF rejettent tous deux.

    Ce faisant, Mme Gramick a insisté sur le fait que la condamnation par François d'une idéologie qui "annule les différences" entre les sexes et les genres est une approbation (peut-être involontaire) de la chirurgie de changement de sexe parce que les personnes transgenres sont, en vertu de leur état, tout particulièrement et fortement conscientes de ces mêmes différences.

    "Les personnes transgenres ne décident pas volontairement que leur identité de genre diffère de leur apparence corporelle", a-t-elle affirmé. "Elles prennent cette décision après mûre réflexion, détresse et douleur. L'Église devrait aider à soulager la douleur afin que la personne puisse devenir une dans son esprit et dans son corps, comme Dieu l'a voulu.

    Mais l'argument de M. Gramick semble passer à côté du point fondamental soulevé par François et expliqué en détail dans la déclaration du DDF : imaginer que l'on puisse "changer de sexe" par des moyens cosmétiques revient à affirmer la négation du sexe incarné en tant que réalité objective.

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  • Le nouveau mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris ne fait pas l'unanimité

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    De Samuel Martin sur Boulevard Voltaire via artofuss.blog :

    Mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris : pauvres modernes !

    1er mai 2024

    Dans le cadre de l’exposition « Grands décors de Notre-Dame » aux Gobelins (dont nous dirons beaucoup de bien, ce week-end) est présenté le nouveau mobilier liturgique de Notre-Dame de Paris. L’ancien mobilier ayant été détruit par l’effondrement de la croisée du transept lors de l’incendie, c’était l’occasion de revenir sur la lente dénaturation du chœur – nous nous plaçons sur le plan patrimonial – menée de Vatican II à Mgr Lustiger. Occasion manquée : l’orgueil moderne a encore son mot à dire.

    Les chaises des fidèles ont été créées par une « désigneuse », Ionna Vautrin. Il est dit qu’elles « dialogueront avec le mobilier liturgique tout en répondant à la musicalité du rythme créé par les colonnes et les arches de la nef ». Des chaises musicales, en somme. Elles sont décrites comme « confortables ». Peut-être. Je ne les ai pas essayées. Mais elles n’en ont pas l’air, confortables, avec leur dossier très bas. Qui ne s’est pas assoupi pendant un trop long sermon dans une de ces bonnes vieilles chaises ordinaires, en assise paillée, avec un dossier digne de ce nom ? Mon instinct me dit que ces chaises de chêne massif ne s’y prêteront pas.

    Le mobilier liturgique est présenté par des maquettes réduites. Le baptistère a l’air d’un coquetier pour œuf d’autruche géante. On ne pourra pas le rater, car il sera placé dans l’axe de la nef. L’autel a l’air d’un pain de savon (parfum chocolat) ou d’une enclume. La chaise cathédrale a été comparée à un cercueil… Tout cela a été conçu par Guillaume Bardet. Encore un designer, comme Ionna Vautrin. On ne leur en veut pas : ils sont designers, ils ont livré un travail de designers, fonctionnel et décoratif – comme lorsque sont commandées à Ionna Vautrin des loupiottes pour le TGV ou quand Guillaume Bardet dessine un lampadaire tripode. Mais pour l’art chrétien, on repassera. Et là, on en veut à Mgr Ulrich, l’archevêque de Paris.Guillaume Bardet. Maquette du baptistère à l’échelle 1/5e. 2023.

    Présentant ses choix en juin dernier, Mgr Ulrich expliquait qu’il voulait un mobilier liturgique « durable dans le temps ». Souci patrimonial ? On aimerait qu’il en aille ainsi mais Mgr Ulrich, à la tête du diocèse lillois et chancelier de l’Université catholique de Lille, a laissé partir l’Évangéliaire de Saint-Mihiel (« l’un des manuscrits médiévaux les plus précieux au monde ») au musée Getty de Los Angeles pour 8,4 millions d’euros (2020). Il a autorisé la destruction de la chapelle Saint-Joseph à Lille (2021). Emmanuel Macron et lui ont décidé de virer des vitraux de Viollet-le-Duc pour les remplacer par des créations. On l’a compris : le durable dans le temps, c’est pour ce que lui, Mgr Ulrich, décide et fait faire. Son zèle pour la transmission est sélectif.

    En ce XXIe siècle où nous n’avons plus de tradition d’art chrétien, plus d’artistes qui s’y consacrent (ce fut le cas de toute une génération entre les deux guerres), où nous n’avons plus de prélats qui maîtrisent ces questions (Mgr Aupetit était du même tonneau), la prudence aurait été de mise. Mais l’orgueilleux désir de laisser sa marque est le plus fort.

    Et nous n’en sommes pas au bout : le réaménagement de Notre-Dame va être total. Outre le chœur, on craint que les chapelles latérales ne soient dépecées de leurs candélabres et de leurs statues, en tout cas malmenées par un souci de « décoration d’intérieure ». Et l’art ? Et la piété filiale ?

    Sur les réseaux sociaux, les réactions sont plutôt négatives. Si certains ont jugé « moderne » le nouveau mobilier, comme si de soi la modernité était une qualité, d’autres n’ont pas mâché leurs mots. Ainsi de Didier Rykner, le directeur de La Tribune de l’art, qui est à l’origine de la pétition pour le maintien des vitraux de Viollet-le-Duc : « C’est quand même d’une médiocrité… Indigne d’une cathédrale » (à propos des chaises). D’autres y voient un « affront »du mobilier « tout droit sorti d’un catalogue IKEA »« du mobilier funéraire ». Un prêtre suisse n’y voit qu’« épouvantables mochetés ». Aux lecteurs de BV de se faire un avis !

    Grands décors de Notre-Dame. Jusqu’au 21 juillet 2024. Galerie des Gobelins, 42, avenue des Gobelins, 75013 Paris. Metro : Gobelins (ligne 7). Du mardi au dimanche de 11h à 18h.

  • Quand l'Académie pontificale des sciences prête sa tribune à un gouverneur américain pro-avortement

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Gavin Newsom, un "catholique avorteur" à l'Académie pontificale des sciences

    3 mai 2024

    Du 15 au 17 mai, l'Académie pontificale des sciences invite Gavin Newsom, gouverneur de Californie, comme conférencier. Un écologiste ultra qui promeut la transition verte la plus radicale et aussi un avorteur convaincu, ainsi qu'un grand défenseur des thèses LGBT. De quelle écologie va-t-on parler ? De l'intégrale ?

    Hier, la Préfecture de la Maison pontificale a annoncé que le 10 mai au matin, à l'Auditorium de Via della Conciliazione, le Pape François participera aux États généraux de la natalité, dont le thème sera "Être là. Plus de jeunes, plus d'avenir", ce qui démontre l'intérêt des différents gouvernements italiens pour les initiatives visant à promouvoir la natalité.

    C'est une belle confirmation que le pape s'impliquera cette année encore, comme c'est le cas depuis la première édition en 2021 sous le règne de Mario Draghi, dans le défi de notre pays en faveur de la natalité. Mais cela se heurte d'autant plus à l'invitation au Vatican, et comme orateur, à la prochaine session de l'Académie des sciences du 15 au 17 mai, du gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom, super-avorteur et promoteur systématique de l'idéologie LGBT. Donner une telle "tribune" à ceux qui tuent l'être humain sans défense et défigurent l'être créé est un grave scandale.

    Le gouverneur Newsom représente et se bat pour promouvoir l'exact opposé de l'"écologie humaine et intégrale", car c'est précisément l'humain et son intégrité qu'il veut éliminer. La conférence de l'Académie pontificale réunira d'autres maires et gouverneurs du monde entier qui examineront les solutions au changement climatique. M. Newsom, quant à lui, devrait s'adresser au pape François et évoquer les récents incendies, inondations et sécheresses qui ont frappé la Californie, son objectif d'une Californie 100 % verte d'ici à 2045 et l'interdiction, dans dix ans, de la vente de voitures aux hydrocarbures dans l'État.

    Nombreux sont ceux qui, aux États-Unis, considèrent les voyages internationaux de M. Newsom comme des tentatives d'acquérir une expérience internationale en vue de l'élection présidentielle de 2028. "M. Newsom ne va pas dire au pape François qu'il va mettre en danger des millions de Californiens parce que l'énergie verte ne remplace pas l'énergie produite par les usines de combustibles fossiles qui ferment en Californie", a récemment déclaré Russ Wayne, un analyste nord-américain réputé dans le domaine de l'énergie. Peut-être serait-il opportun que le pape François remette en cause la moralité de Newsom qui, en favorisant l'énergie verte à tout prix, condamne des millions de Californiens à la pauvreté énergétique dans les années à venir, ainsi qu'à la mort dans le ventre de leur mère. Pauvres Californiens.

    Veerabhadran Ramanathan, un océanographe de l'université de San Diego qui fait partie de l'Académie pontificale du pape François et a contribué à l'organisation de l'événement, a déclaré au Los Angeles Times que les invitations étaient limitées aux maires et gouverneurs internationaux, y compris deux autres gouverneurs démocrates : la lesbienne pro-avortement et transgenre Maura Healey du Massachusetts et la super-avorteuse Kathy Hochul de New York.

    S'il est vrai que l'écologie intégrale ou humaine, ou quelle que soit la définition que les néo-environnementalistes du pape François veulent lui donner, inclut également l'homme et le plus faible d'entre eux, c'est-à-dire l'enfant mâle et femelle conçu et créé, inviter ceux qui investissent des rivières d'argent en faveur du meurtre des innocents et de la promotion de pratiques chirurgicales et chimiques transsexuelles abusives, violant à jamais les enfants et les filles, est à tout le moins contradictoire et radicalement immoral.

    Il ne suffit certainement pas, pour soulager la conscience des organisateurs, d'affirmer que Gavin Newsom se déclare catholique, à l'instar des avorteurs dévots Joe Biden et Nancy Pelosi. Il est vrai que Gavin Newsom se vante de ses propres affiches pro-avortement, placées dans plusieurs États, dans lesquelles il utilise des phrases blasphématoires qui polluent les citations de l'Évangile.

    Cependant, à ce jour, s'il n'y a pas de nouvelles de dernière minute, pour l'Église catholique, la Bible, la science (et la raison), la vie humaine est telle dès la conception et doit être respectée et protégée, et il en va de même pour la sexualité biologique, un don du Créateur que l'idéologie et la pratique très dangereuses du "genre et du transgenre" veulent remplacer par des "désirs désordonnés".  Récemment, comme il l'a fait ces dernières années, Gavin Newsom a lancé de nouveaux appels aux habitants d'autres États qui protègent la vie des enfants à naître, pour qu'ils se rendent en Californie afin d'obtenir les avortements souhaités.

    Ces semaines-ci, l'amendement constitutionnel de l'État et 13 autres projets de loi visant à étendre et à rendre l'accès à l'avortement presque gratuit sont en cours d'examen. Sans oublier que la Californie elle-même s'est déclarée le premier "État sanctuaire" en 2022 pour les enfants transgenres de n'importe quel État, punissant même les parents non consentants d'une peine de prison. Que le pape et l'Académie du Vatican fassent ce qu'ils veulent, mais qu'ils crient au scandale.

  • Stigmates, transverbération, bilocation... : ces phénomènes mystiques qui ont marqué la vie de Padre Pio

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    De Constantin de Vergennes sur France Catholique :

    « Padre Pio lisait dans les âmes des pénitents »

    Stigmates, bilocation… Comment interpréter les phénomènes mystiques qui ont jalonné la vie du saint de Pietrelcina ? Entretien avec Yves Chiron, auteur de Padre Pio. Vérités, mystères, controverses (éd. Tallandier).

    1er mai 2024

    Parmi les phénomènes mystiques les plus spectaculaires que connut Padre Pio, le plus visible est celui des stigmates…

    Yves Chiron : La stigmatisation a été progressive : des douleurs, intermittentes, aux mains et aux pieds à partir d’août ou septembre 1910 ; des marques visibles à partir de septembre 1911 mais qui ne furent pas permanentes ; puis le 20 septembre 1918, survient une apparition du Christ souffrant qui marqua Padre Pio, aux mains, aux pieds et sur le côté, de stigmates qui resteront sanglants et visibles jusqu’à sa mort, cinquante ans plus tard. Le sens spirituel de ces stigmates a été donné par le Christ lui-même lors de cette apparition du 20 septembre : « Je t’associe à ma Passion. » Padre Pio a revécu, par participation, la Passion du Christ et a souffert pour le salut des âmes.

    Selon vous, sont-ils crédibles ?

    Ces stigmates ont été constatés par trois médecins mandatés successivement par les autorités ecclésiastiques dès 1919 et contestés aussi très tôt par d’autres médecins – notamment le Père Gemelli, qui avait été médecin avant d’entrer chez les franciscains. En 1921, le pape Benoît XV nommera un visiteur apostolique, Mgr Rossi, chargé d’enquêter sur Padre Pio, sa vie religieuse et les phénomènes extraordinaires dont il bénéficiait. Il interrogera notamment le religieux sur les stigmates et les examinera attentivement. Le rapport qu’il a rédigé n’a été publié qu’en 2008. C’est un document précieux qui conclut à l’authenticité des stigmates.

    Padre Pio a aussi connu trois épisodes de transverbération… En quoi cela a-t-il consisté ?

    La transverbération est un phénomène mystique très rare dans la vie des saints. Sainte Thérèse d’Avila, sainte Véronique Giuliani, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus l’ont connu. Padre Pio l’a vécu trois fois : en août 1912, en août 1918 et en décembre 1918. C’est une grâce surnaturelle. Il s’agit d’une « blessure d’amour » que lui inflige au cœur « un personnage céleste » qui porte « une très longue lame de fer avec une pointe bien effilée, et de cette pointe il semblait que sortait du feu ». Cette blessure fut aussi une « consolation divine », un « feu » et une « douceur » en même temps, dira Padre Pio. La transverbération a fait de lui une « victime d’amour ».

    Le phénomène mystique le plus troublant est sans doute la bilocation…

    La bilocation – être à deux endroits en même temps – est un phénomène extraordinaire de la vie mystique que Padre Pio a connu dès 1905, dans les premiers temps de sa vie religieuse et qu’il a expérimenté à de nombreuses reprises dans les décennies suivantes. La bilocation est contraire aux lois de la physique, de l’espace et du temps. Padre Pio a décrit ce phénomène lors de la visite apostolique de 1921 : « Je constate que je suis en présence de telle ou telle personne, dans tel ou tel lieu ; mais je ne sais pas si je me suis transporté là en esprit, ou si quelque représentation du lieu ou de la personne s’est présentée à moi, je ne sais pas si c’est avec le corps ou sans le corps que j’ai été présent. » Les spécialistes de la mystique s’accordent à dire que la présence du saint dans un autre lieu n’est pas physique, mais qu’il apparaît dans un autre lieu à la personne qu’il vient secourir. Dans tous les cas, la bilocation a un motif spirituel : Padre Pio vient assister un mourant ou vient au secours d’une personne en péril ou encore vient réconforter une âme.

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  • "La rencontre profonde avec Jésus" est la clé de la transmission de la foi (cardinal Goh de Singapour)

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    De Matthew Bunson sur le National Catholic Register :

    EXCLUSIF : Le cardinal William Goh de Singapour : " La rencontre profonde avec Jésus " est la clé de la transmission de la foi

    Dans un entretien exclusif avec EWTN News, l'archevêque parle du pape François, qu'il décrit comme un "phare de miséricorde et de compassion", du Synode sur la synodalité, du fait d'être cardinal et de ses espoirs pour l'Église en Asie.

    30 avril 2024

    Le pape François a récemment annoncé son intention de se rendre en Asie du Sud-Est en septembre pour visiter l'Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et Singapour. L'île-nation de Singapour est l'une des régions d'Asie les plus diversifiées sur le plan ethnique et religieux et compte environ 395 000 catholiques. Cette nation, petite mais stratégiquement importante, a également la densité urbaine la plus élevée d'Asie, mais elle est classée comme le pays ayant la meilleure qualité de vie. Comme partout ailleurs, elle est confrontée aux menaces du sécularisme et du relativisme, ainsi qu'à la perte des valeurs traditionnelles, en particulier l'attachement à la famille et le respect des personnes âgées.

    Le berger spirituel de l'Église de Singapour est le cardinal William Goh, archevêque depuis début 2013 et cardinal depuis 2022. Le 19 avril, dans sa résidence de Singapour, il s'est entretenu avec Matthew Bunson, vice-président et directeur éditorial d'EWTN News, sur le prochain voyage du Saint-Père, le Collège des cardinaux, le processus synodal et les défis et opportunités pour l'Église en Asie.

    Dans la transcription éditée ci-dessous, le cardinal Goh, 66 ans, observe que "la plupart d'entre nous" au sein du Collège des cardinaux "ne se connaissent pas", un désavantage pour un organe qui sera un jour appelé à choisir un successeur au pape François. Le cardinal suggère également la nécessité d'un "autre niveau" pour le synode sur la synodalité au-delà de sa deuxième et dernière assemblée en octobre, à savoir un synode réservé aux évêques. Le synode actuel, qui comprend des évêques, des membres du clergé et des laïcs, "ne peut pas vraiment être considéré comme un synode théologique dogmatique", dit-il, parce que tous les délégués ne sont pas formés à la théologie.

    Éminence, je vous remercie de m'avoir accordé votre temps. Je sais que vous êtes un homme très occupé, encore plus occupé maintenant avec l'annonce de la visite du pape François à Singapour. J'aimerais commencer par une question sur vous-même. Vous êtes natif de Singapour ?

    Oui.

    Pourriez-vous nous parler de votre cheminement de foi, en particulier de celui qui vous a conduit à la prêtrise, à l'épiscopat et maintenant au Collège des cardinaux ?

    Mon cheminement de foi est vraiment rétrospectif. Lorsque je regarde ma vie, je constate qu'il s'agit d'un parcours rempli de foi, mais que c'est vraiment une grâce de Dieu. Ma famille n'est pas extrêmement religieuse, à l'exception peut-être de ma mère. Mais quand j'étais jeune, étant introverti, au lieu de rejoindre mes camarades de classe pour jouer avant les cours, j'allais à l'église pour prier le chapelet, à l'âge de 7 ans. À l'âge de 12 ans, j'apportais l'office divin, même si je ne savais pas de quoi il s'agissait. Puis j'ai rejoint les servants d'autel. J'ai également fait partie des Croisés. Puis nous avons créé le Club du Rosaire, où 100 jeunes venaient tous les soirs à l'école. ... Pendant la récréation, ils venaient prier le Rosaire, 60 d'entre eux ; au lieu d'aller à la récréation, de manger, ils venaient prier. Plus tard, j'ai été très attiré par cette vocation et je suis entré au séminaire ; j'ai été ordonné, puis j'ai été prêtre assistant pendant quelques années, puis on m'a envoyé à Rome pour poursuivre mes études. [À mon retour, j'ai enseigné au séminaire pendant 22 ans.

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