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Eglise - Page 136

  • Pentecôte : quels sont les 7 dons de l'Esprit Saint ?

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    Quels sont les sept dons de l’Esprit Saint ? (source)

    Pentecote 2019 esprit 3

    Mais recevoir l’Esprit Saint, qu’est-ce que cela change ? Que recevons-nous en recevant l’Esprit ? Déjà l’hymne très ancienne Veni Creator Spiritus demandait à l’Esprit de donner « les sept dons de son amour ». Mais c’est surtout Thomas d’Aquin qui, par sa réflexion théologique, a formalisé une liste de sept dons de l’Esprit :

    • La sagesse : elle fait goûter la présence de Dieu, dans un plus grand compagnonnage avec lui, et un plus grand dynamisme missionnaire. C’est le don contemplatif par excellence.
    • L’intelligence : elle aide à entrer dans le mystère de Dieu, à comprendre de l’intérieur la foi, les Écritures, à distinguer l’erreur de la vérité. Par ce don, chaque chrétien peut devenir un authentique théologien.
    • La science : elle permet de reconnaître Dieu à l’oeuvre dans la nature et dans l’histoire, de recevoir le monde comme un don de Dieu. Elle donne le sens de la précarité de l’univers.
    • La force : elle donne la persévérance dans l’épreuve, le courage du témoignage. Elle soutient les martyrs mais aide aussi au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le combat spirituel. C’est l’héroïsme de la petitesse.

    « Ma grâce te suffit, dit le Seigneur, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » (2 Co 12, 9)

    • Le conseil : c’est le don du discernement spirituel. Il ajuste ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et dans les autres.
    • La piété : elle fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité, de sa tendresse. Elle nous donne la confiance de l’enfant. Elle nous rend proche aussi des autres.
    • La crainte : ce n’est pas la peur de Dieu mais le sens de sa grandeur. La conscience de l’infinie distance entre le Tout-Autre et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité et d’émerveillement.
  • L'Esprit Saint est Seigneur et Il donne la Vie

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    LETTRE ENCYCLIQUE DOMINUM ET VIVIFICANTEM DU SOUVERAIN PONTIFE JEAN-PAUL II SUR L'ESPRIT SAINT DANS LA VIE DE L'ÉGLISE ET DU MONDE

    Vénérables Frères, chers Fils et Filles,
    Salut et Bénédiction Apostolique!

    INTRODUCTION

    1. Dans sa foi en l' Esprit Saint, l'Eglise proclame qu'il «est Seigneur et qu'il donne la vie». C'est ce qu'elle proclame dans le Symbole de la foi, dit de Nicée-Constantinople, du nom des deux Conciles - de Nicée (325) et de Constantinople (381) -, où il fut formulé ou promulgué. Il y est dit aussi que l'Esprit Saint «a parlé par les prophètes».

    Ces paroles, l'Eglise les reçoit de la source même de la foi, Jésus Christ. En effet, selon l'Evangile de Jean, l'Esprit Saint nous est donné avec la vie nouvelle, comme Jésus l'annonce et le promet au grand jour de la fête des Tentes: «Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive, celui qui croit en moi! Selon le mot de l'Ecriture: De son sein couleront des fleuves d'eau vive»1. Et l'évangéliste explique: «Il parlait de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui»2. C'est la même comparaison de l'eau que Jésus emploie dans le dialogue avec la Samaritaine, quand il parle de la «source d'eau jaillissant en vie éternelle»3, et dans le dialogue avec Nicodème, quand il annonce la nécessité d'une nouvelle naissance «d'eau et d'Esprit» pour «entrer dans le Royaume de Dieu»4.

    Par conséquent, l'Eglise, instruite par la parole du Christ, puisant dans l'expérience de la Pentecôte et dans son histoire apostolique, proclame depuis le début sa foi en l'Esprit Saint, celui qui donne la vie, celui par qui le Dieu un et trine, insondable, se communique aux hommes, établissant en eux la source de la vie éternelle.

    2. Cette foi, professée sans interruption par l'Eglise, doit être sans cesse ravivée et approfondie dans la conscience du Peuple de Dieu. Depuis un siècle, cela a été proposé plusieurs fois: de Léon XIII , qui publia l'Encyclique Divinum illud munus (1897) entièrement consacrée à l'Esprit Saint, jusqu'à Pie XII qui, dans l'Encyclique Mystici Corporis (1943), présentait l'Esprit Saint comme le principe vital de l'Eglise où il est à l'œuvre en union avec le Chef du Corps Mystique, le Christ5; et jusqu'au Concile Œcuménique Vatican II qui a fait comprendre qu'une attention renouvelée à la doctrine sur l'Esprit Saint était nécessaire, comme le soulignait Paul VI : « A la christologie et spécialement à l'ecclésiologie du Concile, doivent succéder une étude nouvelle et un culte nouveau de l'Esprit Saint, précisément comme complément indispensable de l'enseignement du Concile»6.

    Ainsi, à notre époque, la foi de l'Eglise, la foi ancienne qui demeure et qui est toujours neuve, nous appelle à renouveler notre approche de l'Esprit Saint comme celui qui donne la vie. En cela, nous sommes aidés et encouragés par notre héritage commun avec les Eglises orientales, qui ont conservé jalousement les richesses extraordinaires de l'enseignement des Pères sur l'Esprit Saint. C'est pourquoi on peut dire aussi que l'un des événements ecclésiaux les plus importants de ces dernières années a été le XVIe centenaire du Premier Concile de Constantinople, célébré simultanément à Constantinople et à Rome en la solennité de la Pentecôte de l'année 1981. Dans la méditation sur le mystère de l'Eglise, l'Esprit Saint est alors mieux apparu comme celui qui ouvre les voies conduisant à l'unité des chrétiens, comme la source suprême de l'unité qui vient de Dieu lui-même et que saint Paul a exprimée particulièrement par les paroles prononcées fréquemment au début de la liturgie eucharistique: «La grâce de Jésus notre Seigneur, l'amour de Dieu le Père et la communion de l'Esprit Saint soient toujours avec vous»7.

    C'est dans une telle orientation que les précédentes Encycliques Redemptor hominis et Dives in misericordia ont trouvé en quelque sorte un point de départ et une inspiration: elles célèbrent l'événement de notre salut accompli dans le Fils envoyé par le Père dans le monde «pour que le monde soit sauvé par lui»8 et «que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu'il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père»9. A cette même orientation répond aujourd'hui la présente Encyclique sur l'Esprit Saint qui procède du Père et du Fils; avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire: Personne divine, il est au cœur de la foi chrétienne et il est la source et la force dynamique du renouveau de l'Eglise10. Cette Encyclique découle du plus profond de l'héritage du Concile. En effet, les textes conciliaires, par leur enseignement sur l'Eglise elle-même et sur l'Eglise dans le monde, nous invitent à pénétrer toujours mieux le mystère trinitaire de Dieu, en suivant la voie évangélique, patristique, liturgique: au Père, par le Christ, dans l'Esprit Saint.

    De cette manière, l'Eglise répond aussi à certains désirs profonds qu'elle pense lire dans le cœur des hommes d'aujourd'hui: une découverte nouvelle de Dieu dans sa réalité transcendante d'Esprit infini, tel que Jésus le présente à la Samaritaine; le besoin de l'adorer «en esprit et en vérité»11; l'espoir de trouver en lui le secret de l'amour et la puissance d'une «création nouvelle»12: oui, vraiment celui qui donne la vie.

    L'Eglise se sent appelée à cette mission d'annoncer l'Esprit alors qu'avec la famille humaine, elle arrive au terme du second millénaire après le Christ. Devant un ciel et une terre qui «passent», elle sait bien que «les paroles qui ne passeront point»13revêtent une éloquence particulière. Ce sont les paroles du Christ sur l'Esprit Saint, source inépuisable de l'«eau jaillissant en vie éternelle»14, vérité et grâce du salut. Elle veut réfléchir sur ces paroles, elle veut rappeler ces paroles aux croyants et à tous les hommes, tandis qu'elle se prépare à célébrer - comme on le dira en son temps - le grand Jubilé qui marquera le passage du deuxième au troisième millénaire chrétien.

    Naturellement, les réflexions qui suivent n'ont pas pour but d'examiner de manière exhaustive la très riche doctrine sur l'Esprit Saint, ni de privilégier telle ou telle solution des questions encore ouvertes. Elles ont comme objectif principal de développer dans l'Eglise la conscience que «l'Esprit Saint la pousse à coopérer à la réalisation totale du dessein de Dieu qui a fait du Christ le principe du salut pour le monde tout entier»15.

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  • Ce qui s'est passé le jour de la Pentecôte

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    Du site de la Communauté de l'Emmanuel :

    Que s’est-il passé le jour de la Pentecôte ?

    CET ARTICLE FAIT PARTIE DU DOSSIER THÉMATIQUE : Recevons l’Esprit Saint →

    Jésus a promis aux disciples l’Esprit Saint. Quel changement est-il venu apporter dans le cœur des disciples ? Et comment le comprendre au travers du discours de l’apôtre Pierre à la foule ?

    La promesse de Jésus

    Avant sa passion, sachant qu’il allait les quitter, Jésus a promis à ses disciples de ne pas les laisser orphelins : « Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet , pour qu’il soit avec vous à jamais… Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière » (Jean 14, 16 et Jean 16, 13). Après sa résurrection, Jésus a renouvelé sa promesse : « Et voici que moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. Vous donc, demeurez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la force d’en haut. » (Luc 24, 49) Ou encore : « Jean, lui, a baptisé avec de l’eau, mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de jours. […] Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 5 et 8).

    Les disciples ont obéi à Jésus. Ils sont demeurés à Jérusalem, et après l’Ascension du Seigneur, ils sont restés en prière au Cénacle : « Rentrés en ville, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient habituellement. C’étaient Pierre, Jean, Jacques, André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques fils d’Alphée et Simon le Zélote, et Jude fils de Jacques. Tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes, dont Marie mère de Jésus, et avec ses frères » (Actes 1, 13-14). Saint Luc, l’auteur des Actes des Apôtres, souligne plusieurs points importants : les apôtres priaient assidûment ; ils étaient unis dans cette prière avec Marie, mère de Jésus ; c’est au cœur de cette prière et de cette communion qu’un événement extraordinaire fait irruption dans leur vie.

    La Pentecôte

    « Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, quand, tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu ; elles se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent alors remplis de l’Esprit Saint et commencèrent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » (Actes 2, 1-4)

    L’Esprit Saint fait irruption avec force. Il s’agit d’un « violent coup de vent » qui fait tellement de bruit qu’une grande foule – « une multitude », dit le texte (Actes 2, 6) – se rassemble devant la maison par curiosité. Le récit signale tout d’abord que le bruit remplit toute la maison, avant que le feu ne se sépare en langues qui reposeront sur chacun des occupants du Cénacle. Ceci signifie qu’avant d’être un don personnel, l’onction de l’Esprit Saint est donnée en plénitude à l’Église tout entière. C’est elle qui, en premier lieu, en est toute remplie. Toute effusion de l’Esprit procède du don fait par Dieu à son Église.

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  • Le pape est beaucoup moins cool lorsque ses propos critiques à l'égard de la modernité ne sont pas médiatisés

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    De Roberto Colombo sur Il Foglio :

    Le Pape est moins cool quand son anti-modernité n'est pas médiatisée

    14 mai 2024

    Des propos contre les contraceptifs qui « empêchent la vie » à la comparaison entre l’avortement et le meurtre. Cette partie de la pensée de François qui n'est pas sponsorisée Parmi les nombreux messages et avertissements du Pape, les documents formels de son magistère ou les discours occasionnels qui devraient nourrir la foi et la vie personnelle et sociale des catholiques et contribuer à la recherche de la vérité parmi les non-croyants, qu'est-ce qui arrive à destination ? Jusqu'il y a quelques années, ils étaient intégralement rapportés dans le journal du Saint-Siège, l'Osservatore romano, qui arrivait chaque matin sur les bureaux des cardinaux et des évêques ainsi que sur les tables de nombreux curés. Parfois accompagnés de longs commentaires de théologiens et de prélats (les « grandes pages » de l'Osservatore) qui ont illustré et exploré en profondeur les thèmes et les problèmes rencontrés par le Saint-Père, aidant ainsi à la compréhension et à l'enseignement des principes exprimés par lui de manière synthétique ou sans expliquant les arguments. Les textes et paroles du successeur de Pierre étaient tirés des revues diocésaines, relayés aux prêtres et cités dans les journaux paroissiaux et lors des homélies et catéchèses dans les paroisses et dans les associations et mouvements ecclésiaux.

    Il n'en reste que peu ou rien. Les exemplaires rares et arides du journal du Vatican sont désormais utilisés par quelques prélats fidèles et les presbytères semblent fréquentés par d'autres journaux. Les périodiques diocésains et les bulletins paroissiaux papier disparaissent pour laisser la place à des éditions électroniques qui traitent de tout et plus encore, reprenant - parfois de seconde main - certaines phrases du Pape, difficiles à comprendre correctement en dehors du texte et du contexte dans lequel elles sont insérés. Les véhicules des paroles de François sont désormais les communicateurs de masse et les faiseurs d'opinion : à travers la presse, la radio, la télévision et le Web. Ses interventions parviennent au clergé et aux laïcs à travers les gros titres des colonnes des journaux papier et en ligne, déjà découpés et sur mesure, avec effet immédiat, très politiquement correct pour ne perdre aucun lecteur. Le mainstream est le mainstream, c'est l'impératif de toujours rester à flot dans l'océan de la communication. Les messages du Pape nous parviennent directement sur le smartphone et sur l'ordinateur, à travers des flashs d'information qui circulent tous de la même manière (copier-coller ?), sélectionnés pour appuyer ou conforter les opinions tendances de la culture dominante.

    Ainsi, il n'est pas rare d'entendre des prêtres, des catéchistes, des professeurs de religion, des conseillers pastoraux, des responsables de groupes catholiques, ou même de simples croyants dans le cimetière ou assis à la barre de l'oratoire, s'exclamer : « Le Pape l'a aussi dit » . Rendre compte au pied levé d'une expression entendue ou lue on ne sait où, choisie pour appuyer sa propre affirmation, ou pour contredire celle de l'auditeur. Quand, où, dans quel texte et dans quel contexte il a été écrit ou prononcé, cela importe peu ou rien. Cette utilisation des mots de François pour des aphorismes (très choisis) a pour emblèmes célèbres « Qui suis-je pour juger ? », « Accueillir tout le monde, tout le monde, tout le monde » et « Il n'y a pas de Dieu catholique ».

    Cependant, d'autres écrits et paroles du Pape restent oubliés sur le portail Internet du Saint-Siège et ne sont pas également utilisables dans le supermarché de la communication, voire même considérés comme offensants pour la sensibilité du public. C'est le cas du récent discours aux États Généraux de Naissance, où François a souligné qu'« à l'heure actuelle, les investissements qui génèrent le plus de revenus sont l'usine d'armes et les contraceptifs : l'un détruit la vie, l'autre l'empêche. Et ce sont les investissements qui rapportent le plus de revenus, c'est mauvais." Le parallèle avec les armements et les guerres rappelle avec force le lien qui unit la « mentalité contraceptive » (expression de Saint Jean-Paul II) à la baisse de la natalité, mais aussi à l'énorme business qui se cache derrière la propagande et la distribution de contraception. par l'OMS et d'autres organisations internationales.

    Et qu’en est-il de la comparaison pointue entre l’avortement et le meurtre par procuration ? « Est-il juste de « supprimer » une vie humaine pour résoudre un problème ? Est-il juste d’engager un tueur à gages pour résoudre un problème ? Il n'est pas possible, ce n'est pas juste, de « tuer » un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C'est comme embaucher un tueur à gages pour résoudre un problème » (2018). « L'avortement n'est pas un « moindre mal ». C'est un crime. C'est tuer quelqu'un pour en sauver un autre. C'est ce que fait la mafia » (2016).

    Il y a aussi une dénonciation répétée de l’omniprésence dévastatrice des idées genrées sur la sexualité enseignées aux jeunes. « Cette erreur de l’esprit humain qu’est la théorie du genre, qui crée tant de confusion » (2015). Une « idéologie laide de notre temps, qui efface les différences et rend tout pareil » (2024). Net est « mon refus de tout type d’expérimentation pédagogique avec les enfants. On ne peut pas expérimenter avec des enfants et des jeunes. Ce ne sont pas des rats de laboratoire ! (2014).

    On pourrait poursuivre avec d'autres interventions de François qui met en garde contre le suicide assisté et l'euthanasie, le « rejet de vies » jugées inutiles et l'eugénisme, et qui soutient la chasteté et le caractère sacré du mariage. Pour les amoureux de la (prétendue) distinction magistrale entre le texte préparé et lu par le Pape et les expressions prononcées à l’improviste, il convient de rappeler que celles citées ci-dessus et bien d’autres oubliées par les médias appartiennent à ces derniers et non aux premiers. Je suis un ipsissima vox pontifici, émis ex sancti Patris Corde, et non par la plume de celui qui a préparé le projet de discours pour François. Des questions qui dérangent, mais pourtant relancées par le pape lui-même.

  • France : des pèlerinages de Pentecôte en plein essor

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    D'Anne Van Merris sur zenit.org :

    France : La Pentecôte souffle sur les jeunes 

    Les pèlerinages de Chartres et de Jambville connaissent des succès grandissants

    17 mai 2024

    À la Pentecôte, les jeunes français répondent positivement à l’invitation du Christ en venant massivement participer aux pèlerinages que l’Église leur propose. Les pèlerinages de Chartres et du Frat en sont de beaux exemples. Ils attirent chaque année des milliers de jeunes et d’ados français. Les pèlerinages de Pentecôte relèvent d’une ancienne tradition, directement liée au récit de saint Paul dans les Actes des Apôtres. Remplis de l’Esprit-Saint, les apôtres partent vers les nations de la terre entière pour annoncer la Bonne Nouvelle : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1, 8)

    Pèlerinage de Chartres 

    Ils étaient 16 000 jeunes en 2023 à participer au traditionnel pèlerinage de Chartres, en France. Un véritable succès pour cette marche reliant Paris à Chartres, qui se déroule chaque année à la Pentecôte. La 42e édition de cette marche démarre ce samedi 18 mai. Les participants sont pour la grande majorité des jeunes. Ils seront au nombre de 18 000 cette année, soit 12 % de plus que 2023. Ce pèlerinage est marial et missionnaire. Il élargit son audience à un nouveau public, sur fond d’une demande spirituelle croissante des nouvelles générations. Organisé par Notre-Dame de Chrétienté, une association catholique traditionnelle, il aura pour thème cette année « Je veux voir Dieu » et permettra aux pèlerins de réfléchir sur les fins dernières. 

    Le Frat à Jambville 

    Le Frat (ou « Le Fraternel ») est un pèlerinage-rassemblement voulu et animé par les évêques pour les jeunes d’Île-de-France depuis 1908. Il commence ce vendredi 17 mai 2024, et rassemblera plus de 11 000 adolescents à Jambville, dans les Yvelines. Trois jours de célébrations, de rencontres et de prière. Parmi les temps forts, une soirée de louange sera animée par le groupe Glorious, et onze veillées d’adoration auront lieu simultanément. En écho aux Jeux Olympiques de 2024, le thème choisi est « Ne ralentissez pas votre élan ». Un appel à poursuivre l’effort dans la prière, la charité et l’espérance. Les collégiens auront l’occasion d’écouter de nombreux témoins : un ancien judoka devenu séminariste, un prêtre qui alterne messes dominicales et arbitrages de matchs de foot, deux jeunes rappeurs qui poursuivent leur élan d’évangélisation et sœur Albertine, une influenceuse aux milliers de followers sur Instagram.

    France : La Pentecôte souffle sur les jeunes  | ZENIT - Français

  • Sur toute la distance qui sépare le catholicisme du communisme : une interview du cardinal Müller

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    Du site de La Nef :

    Entretien avec le cardinal Müller sur les liens entre christianisme et marxisme

    Dans un entretien accordé à l’America Magazine, le pape François a prononcé ces mots : « Matthieu 25 : «j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli, j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi!». Cela signifie-t-il, alors, que Jésus était communiste? Le problème derrière cela, et que vous avez correctement identifié, c’est la réduction du message évangélique à un fait socio-politique. Si je considère l’Évangile uniquement d’un point de vue sociologique, alors oui, c’est vrai, je suis communiste et Jésus aussi. Mais derrière les Béatitudes et Matthieu 25, il y a un message qui est celui du Christ. Et cela consiste à être chrétien. Les communistes ont volé certaines des valeurs chrétiennes. D’autres en ont fait un désastre. » Ils ont été pour le journaliste allemand C. Rilinger l’occasion d’interroger le cardinal Müller – qui célèbrera lundi 20 mai 2024 la messe de clôture du Pèlerinage de Chartres – sur toute la distance qui sépare le catholicisme du communisme.

    C. Rilinger (R.) : Commençons par une question de nature théologique : Dieu, le Dieu trinitaire du christianisme, a-t-il sa place dans le communisme ?

    Cardinal Gerhard Ludwig Müller (M.) : « Dieu est amour » (1 Jean 4, 8.12). Cette vérité est la somme de toute notre connaissance de Dieu. Il nous a tellement aimés qu’il a donné son Fils unique sur la Croix pour que quiconque croit en lui ait la vie éternelle (cf. Jean 3, 16). Le communisme, tel qu’il nous apparaît dans le Manifeste du Parti communiste de 1848 et dans les écrits de Karl Marx et de ses disciples Lénine, Staline, Mao Tsé-toung, Pol Pot et leurs complices, est fondamentalement un athéisme. Cela se manifeste par la triade « sans Dieu –sans miséricorde – sans amour ». C’est ce qu’a souligné Alexandre Soljenitsyne, l’une de ses victimes les plus emblématiques, dans son ouvrage L’Archipel du Goulag. Marx ne nie pas seulement l’existence de Dieu comme origine de toute création et comme objectif de la quête de la vérité et du bonheur de chaque être humain. Il déclare que la religion en général est une illusion dangereuse et un opium autodestructeur du peuple. Or, par une ironie de l’histoire, c’est au contraire la déchristianisation qui, en Occident, détruit les gens mentalement et physiquement par l’usage massif d’authentiques drogues, ce même Occident où la légalisation de la consommation de drogues y est célébrée comme un progrès – sans doute sur la voie de l’autodestruction. Vladimir I. Lénine, fondateur de l’Union soviétique et figure de proue du nouvel ordre mondial athée, pouvait ainsi conclure, dès 1905, au caractère athée du marxisme dans son texte Socialisme et religion : « Le prolétariat révolutionnaire veillera à ce que la religion soit une affaire strictement privée. Et, sous ce régime politique, débarrassé du moule médiéval, le prolétariat mènera une lutte large et ouverte pour éliminer l’esclavage économique, cette véritable source de l’abrutissement religieux de l’humanité. »

    La conséquence du déni de Dieu en tant que créateur d’un monde bon (qui est un reflet de sa bonté et de son amour) et en tant que rédempteur des hommes du péché et de la mort se manifeste dans la vision nihiliste de l’homme, qui montre son visage satanique à chaque page et dans chaque action du matérialisme dialectique et historique. Fiodor Dostoïevski avait déjà prédit les conséquences du socialisme athée dans son roman Les Démons. Pour Marx, l’homme n’est pas une personne créée à l’image et à la ressemblance de Dieu avec sa dignité inaliénable, mais plutôt un ensemble de conditions idéologiques et sociales. L’homme est entièrement à la merci du collectif – État, nation, classe, race – et n’est que le matériau nécessaire à la construction d’un ordre social utopique. Car, sans Dieu, il n’y a pas de droits humains inaliénables issus de la volonté naturelle et révélée du Créateur, mais seulement une pure volonté de pouvoir des despotes et des autocrates.
    C’est pourquoi vous pouvez changer et manipuler la conscience des gens par la propagande (comme l’ont fait plus tard les nazis) afin qu’ils considèrent les idées qui leur ont été inoculées comme le véritable fondement de leur être. L’idéologie woke n’est qu’une variante néo-marxiste avec des conséquences tout aussi dévastatrices que celles du « socialisme réellement existant » lorsque les gens sont persuadés qu’ils peuvent – malgré l’évidence biologique – déterminer eux-mêmes leur sexe ou le changer par une opération médicale.

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  • Le document du Dicastère de la Doctrine de la Foi (DDF) concernant le statut des apparitions privées est paru

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    D'Arnaud Dumouch :

    Voici une liste des six votes finaux possibles à l'issue du discernement.

    Nihil Obstat: aucune certitude n'est exprimée sur l'authenticité surnaturelle, mais des signes d'une action de l'Esprit sont reconnus. L'évêque est encouragé à évaluer la valeur pastorale et à promouvoir la diffusion du phénomène, y compris les pèlerinages.

    Prae oculis habeatur: des signes positifs sont reconnus, mais il y a aussi des éléments de confusion ou des risques qui nécessitent un discernement et un dialogue avec les destinataires. Une clarification doctrinale peut être nécessaire si des écrits ou des messages sont associés au phénomène.

    Curatur: les éléments critiques sont présents, mais il y a une large diffusion du phénomène avec des fruits spirituels vérifiables. Une interdiction qui pourrait déranger les fidèles est découragée, mais il est demandé à l'évêque de ne pas encourager le phénomène.

    Sub mandato: les questions critiques ne sont pas liées au phénomène lui-même, mais à l'utilisation abusive qui en est faite par des individus ou des groupes. Le Saint-Siège confie à l'évêque ou à un délégué la direction pastorale du lieu.

    Prohibetur et obstruatur: malgré quelques éléments positifs, les criticités et les risques sont sérieux. Le dicastère demande à l'évêque de déclarer publiquement que l'adhésion n'est pas permise et d'expliquer les raisons de cette décision.

    Declaratio de non supernaturalitate: l'évêque est autorisé à déclarer que le phénomène n'est pas surnaturel sur la base de preuves concrètes, telles que la confession d'un voyant présumé ou des témoignages crédibles de falsification du phénomène.
     
    UNE CRITIQUE : 

    il me semble qu'il manque une catégorie : "reconnaissance officielle et infaillible" :  elle pourrait intervenir quand le phénomène est accompagné d'un ou plusieurs miracles indubitables liés à l'apparition et qui impliquent obligatoirement la toute-puissance de Dieu.

    Un exemple de discernement sur une petite apparition : Notre Dame d’Absam, au Tyrol (24 mn)

    https://youtu.be/PEk1xvV7R4Y

    Par Arnaud Dumouch

    Le 17 janvier 1797, une jeune fille de 18 ans, Rosina Bucher vit apparaitre un portrait de la Vierge Marie sur la vitre d’une fenêtre de la maison de ses parents à Absam/Tyrol. La population transféra l’icône à l’église paroissiale Saint-Michel et l’évêque de Brixen lança une enquête :

    1° Le critère objectivable de l’enseignement doctrinal de la présumée apparition : CONCLUSION : « Pas de problème. Le message de l’apparition est le silence ».

    2° Le discernement souple et ouvert sur les fruits spirituels : En 1797, l’évêque ne put que constater la ferveur populaire, l’augmentation des confessions et des communions. Il décida d’accompagner pastoralement le pèlerinage et l’encouragea.

    3° Le dernier critère à vérifier : les miracles. Pour une reconnaissance définitive et infaillible, il faudrait un jour étudier les miracles et prodiges attestés par les très nombreux ex voto. Mais ce critère, qui accompagne presque obligatoirement la canonisation des saints (sauf cas de canonisation "équipollente", par une décision souveraine du pape) n'est pas repris pour le moment par la DDF.

    L’église où est exposée l’image « non faite de main d’homme » tout en n’étant pas définitivement et canoniquement reconnue (simple "Nihil obstat" dans la configuration actuelle de la DDF), fut élevée au rang de basilique en 2000 par le pape Jean-Paul II.

  • Le pape François déclare que les critiques conservateurs ont une « attitude suicidaire »

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    De Jonah McKeown sur CNA :

    Le pape François déclare que les critiques conservateurs ont une « attitude suicidaire ».

    Dans un entretien avec Norah O'Donnell de 60 Minutes, diffusé ce dimanche, le pape François s'en est pris à ses « détracteurs conservateurs » aux États-Unis.

    16 mai 2024

    Dans une interview accordée à l'émission « 60 Minutes » diffusée ce dimanche, le pape François s'en prend à ses « détracteurs conservateurs » aux États-Unis, déclarant qu'un conservateur est quelqu'un qui « s'accroche à quelque chose et ne veut pas voir au-delà ».

    « C'est une attitude suicidaire », a déclaré le pape, comme l'a rapporté l'émission « 60 Minutes », qui a diffusé un bref extrait de l'interview menée par Nora O'Donnell, de la chaîne CBS. 

    « Car une chose est de prendre en compte la tradition, de considérer les situations du passé, mais une autre est de s'enfermer dans une boîte dogmatique.

    En août 2023, il a déclaré que l'Église catholique américaine se caractérisait par « une attitude réactionnaire très forte ». Il a récemment pris des mesures pour limiter l'influence de certains de ses plus éminents critiques cléricaux aux États-Unis, en retirant certains privilèges du Vatican au cardinal Raymond Burke et en démettant de ses fonctions d'évêque de Tyler, au Texas, l'évêque Joseph Strickland, qui critiquait fréquemment le pape en ligne. 

    Selon CBS, le pape a parlé franchement avec Mme O'Donnell des guerres en Israël et à Gaza, de l'Ukraine et des crises migratoires dans le monde et à la frontière sud des États-Unis. 

    « La vaste conversation porte également sur la gestion par l'Église de ses propres scandales d'abus sexuels, sur l'engagement profond de François en faveur de l'inclusion au sein de l'Église, sur les réactions négatives à l'égard de son pontificat de la part de certains secteurs du catholicisme américain et sur l'exploration de sa pensée sur la gestation pour autrui », indique la chaîne, ajoutant que l'interview est « la première fois qu'un pape accorde une interview approfondie en tête-à-tête à une chaîne de télévision américaine ».

    L'intégralité de l'interview, réalisée le 24 avril, sera diffusée dans le cadre de l'émission « 60 Minutes » le 19 mai de 19 à 20 heures sur CBS et sera disponible sur Paramount+. D'autres extraits de l'interview seront diffusés dans le cadre d'une émission spéciale d'une heure diffusée en prime time le lundi 20 mai à 22 heures (heure de l'Est) sur CBS et Paramount+.

    L'interview précède la toute première Journée mondiale de l'enfance, les 25 et 26 mai, une nouvelle initiative du pape François parrainée par le dicastère du Vatican pour la culture et l'éducation, en collaboration avec la communauté catholique de Sant'Egidio, la coopérative Auxilium et la Fédération italienne de football. Le Vatican s'attend à ce que des enfants de plus de 100 pays se rendent à Rome pour participer à ce week-end en compagnie du pape.

    Jonah McKeown est rédacteur et producteur de podcasts pour la Catholic News Agency. Il est titulaire d'une maîtrise de l'école de journalisme de l'université du Missouri et a travaillé comme rédacteur, producteur pour la radio publique et vidéaste. Il est basé à St. Louis.

  • Gaza : vive le cardinal Pizzaballa !

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    De "Ptilu" sur le Forum catholique

    16 mai 2024

    Bravo au cardinal Pizzaballa qui est en ce moment même à Gaza, avec les chrétiens catholiques et gréco-orthodoxes (30 morts depuis octobre dernier, 18 dans une frappe de l'armée israélienne en octobre 2023, d'autres tués par les bombardements et les snipers dans un silence proprement assourdissant de la quasi totalité des autorités religieuses occidentales, tradis y compris).

    Vraiment, vive le cardinal Pizzaballa !

    Communiqué du patriarcat latin de Jérusalem

    “Le 16 mai 2024, Son Excellence, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, est entré à Gaza et a atteint la paroisse de la Sainte Famille pour une visite pastorale.

    Aux côtés de Sa Béatitude se trouvaient Son Excellence Fra’ Alessandro de Franciscis, Grand Hospitalier de l’Ordre Souverain de Malte, le P. Gabriele Romanelli, curé de Gaza et une petite délégation. Ils ont rencontré la population en souffrance pour l’encourager et lui délivrer un message d’espoir, de solidarité et de soutien. Sa Béatitude a présidé la messe dans l’église paroissiale avec la communauté locale. Durant son séjour, Son Excellence a effectué une visite de courtoisie à la paroisse orthodoxe Saint-Porphyre [touchée par une frappe israélienne le 19 octobre dernier qui a causé 18 morts].

    La visite est également la première étape d’une mission humanitaire conjointe du Patriarcat latin et de l’Ordre souverain de Malte, en collaboration avec Malteser International et d’autres partenaires, visant à fournir de la nourriture vitale et une aide médicale à la population de Gaza.

    (RC)

    Le cardinal a aussi publié une vidéo d’une minute le jour même : il y confirme être à Gaza « pour visiter enfin notre communauté chrétienne. Il y a longtemps que je voulais et désirais les rencontrer pour être avec eux, avant tout pour les embrasser, pour les serrer dans mes bras et les soutenir autant que possible ». Mais il s’st également rendu à Gaza pour vérifier « leurs conditions et voir ce que nous pouvons faire pour les améliorer. Nous avons besoin de votre prière. J’ai besoin de toute la communauté chrétienne pour prier et être unis dans la prière avec notre communauté chrétienne de Gaza », conclut-il.

    La Croix relate les conditions de cette visite, accordée par les autorités israéliennes après des mois de négociation : “les visages souriants de la photo collective prise jeudi 16 mai sur le perron de l’église de la Sainte-Famille attestent du symbole que représente la visite, inédite dans ce contexte de guerre et de restriction drastique d’accès à la bande de Gaza, du cardinal Pierbattista Pizzaballa. En autarcie dans une enclave soumise à un tapis de bombes et à la famine depuis sept mois, la petite communauté chrétienne de Gaza a accueilli avec enthousiasme la venue de son patriarche. « Il a visité toutes les pièces et a pris le temps de parler avec les familles », raconte Diana, jeune paroissienne de 24 ans, jointe par WhatsApp.

    Cela faisait des mois que le Patriarcat latin de Jérusalem négociait un accès à Gaza auprès des autorités israéliennes. Cette visite de soutien est la première que l’armée israélienne autorise à un responsable religieux. […] Les photos prises sur le chemin témoignent de l’ampleur des destructions aux alentours : immeubles effondrés, bâtiments brûlés…

    Après sept mois de bombardements et de vie confinée dans les paroisses, les chrétiens disposant d’un double passeport ou ayant réuni le faramineux montant requis pour traverser la frontière égyptienne sont partis. La communauté chrétienne de Gaza est réduite à peau de chagrin : d’un petit millier de personnes, elle est passée à 700 (500 réfugiés dans la paroisse latine, et 200 chez les grecs-orthodoxes). Les catholiques latins ne sont plus que 90, contre 135 avant la guerre. Une trentaine de chrétiens sont morts, ou ont été tués depuis le 7 octobre“. la plupart dans la frappe qui a touché le 19 octobre dernier l’église Saint-Porphyre, gréco-orthodoxe, d’autres par les bombardements ou des snipers de l’armée israélienne…

  • Portrait de l’abbé Matthieu Raffray, le prêtre qui évangélise les milieux identitaires

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    D'Héloïse de Neuville et Matthieu Lasserre sur le site du journal La Croix :

    Qui est l’abbé tradi Matthieu Raffray, le prêtre préféré des jeunes identitaires ?

    À l’écran, sur le réseau social Instagram où il est suivi par 74 000 personnes, il est un prêtre conservateur et provoc qui ne craint aucun raccourci clivant. À la ville, cet abbé traditionaliste enseigne la philosophie à l’Angelicum, la prestigieuse université pontificale de l’ordre dominicain à Rome. Portrait de l’abbé Matthieu Raffray, qui s’est donné comme mission « d’évangéliser » les milieux identitaires.

    Un sermon aux allures de tribune politique. « Une foule d’ennemis voudront vous faire taire (…). Les communistes, les francs-maçons, les mondialistes, les wokistes, les libéraux, les progressistes, les sans-Dieu et ceux qui adorent de faux dieux, les hérétiques et les schismatiques, les socialistes, de droite comme de gauche. » Sur la scène montée dans une prairie de la Beauce, l’abbé Matthieu Raffray harangue les milliers de catholiques réunis pour la messe du dimanche de Pentecôte, célébrée durant l’édition 2023 du pèlerinage de Chartres. Avec 16 000 marcheurs, jamais le rassemblement, organisé chaque année depuis quarante ans par l’association traditionaliste Notre-Dame-de-Chrétienté, n’avait enregistré une affluence comparable. Face à une assistance conquise, l’homélie enflammée du père Raffray fait mouche.

    Évangéliser les milieux identitaires

    Le prêcheur n’a pas été choisi au hasard : beaucoup des jeunes fidèles qui auront parcouru les 97 kilomètres du pèlerinage le suivent déjà sur les réseaux sociaux. Nombreux y ont même participé sur ses conseils. Car avec le frère Paul-Adrien d’Hardemare et la sœur consacrée Albertine Debacker, il fait désormais partie des influenceurs catholiques les plus suivis, en France. Mais contrairement à ses deux coreligionnaires qui cultivent la rondeur, l’abbé traditionaliste Raffray, 44 ans, ne craint pas la polémique. « J’aime bien le côté provoc’, les choses qui font du bruit », assume celui qui récemment a fait l’objet d’un signalement – classé sans suite – par la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, après des propos sur l’homosexualité.

    L’aventure numérique de ce prêtre, ordonné en 2009 pour l’Institut du Bon-Pasteur, commence en 2020, lorsque, essoré par les querelles de gouvernance de sa communauté, il se lance sur Instagram pour se donner un peu d’air. Son contenu conservateur, prônant un catholicisme « viril » et antimoderne, est aujourd’hui suivi par 74 000 personnes sur Instagram. Sa chaîne YouTube cumule près de 800 000 vues. « Il attire les jeunes non chrétiens, qui vont s’intéresser au christianisme dans le cadre de leur quête d’identité », analyse l’un de ses amis Victor Aubert, président de l’association catholique Academia Christiana, proche de la mouvance identitaire.

    L’intéressé confirme : « Je me sens comme mission d’évangéliser ces milieux identitaires et nationalistes. C’est une faiblesse de l’Église de France de ne pas être capable de répondre à ces milieux en quête de foi », déplore le prêtre qui, lui, occupe sans complexe le créneau, citant à son actif le baptême du youtubeur d’extrême droite Papacito et la « conversion » du vidéaste et essayiste Julien Rochedy, ancien directeur national du Front national de la jeunesse. « Un de mes objectifs est que Zemmour se convertisse », s’enflamme le prêtre, qui en est certain : « L’attachement à la patrie charnelle est un vecteur de conversion immense aujourd’hui. »

    Pourfendeur d’une Église « bisounours et guitare »

    De fait, alors qu’historiquement les identitaires se tiennent à distance du catholicisme et de son universalisme associé à une forme de mondialisme, depuis le début des années 2000, « certains d’entre eux défendent une réconciliation avec le christianisme, décrypte Marion Jacquet-Vaillant, maîtresse de conférences en science politique à l’université Paris-Panthéon-Assas, autrice d’une thèse sur le mouvement identitaire français. Sur le plan des valeurs, ceux qui se convertissent cherchent avant tout à rajouter un niveau d’identité, catholique, qui soit cohérent avec ce qu’ils sont déjà. Souvent, cela se fait par cercles traditionalistes car ils ont en commun l’attachement à la notion de permanence. L’abbé Raffray constitue un pont entre ces deux mondes ».

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  • La paix en Terre sainte : quand le patriarche de Jérusalem en indique le chemin

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    La paix en Terre sainte. Le patriarche de Jérusalem en indique le chemin

    Selon le cardinal Pierbattista Pizzaballa, une tragédie « sans précédent » est en train de se dérouler en Terre sainte. Sans précédent et sans solution écrite à l’avance, d’une gravité unique au monde. Parce que le poids des douleurs, des conflits et des incompréhensions accumulés dans le temps est tel qu’une paix véritable ne pourra y germer « qu’après un long parcours de purification de la mémoire », politique et religieuse.

    Âgé de 59 ans, originaire de Bergame, frère franciscain, spécialiste de la Bible et du judaïsme et pendant douze ans custode de Terre sainte, le P. Pizzaballa est depuis 2016 le patriarche latin de Jérusalem. Le 10 octobre 2023, trois jours après le massacre perpétré par le Hamas qui a fait plus de 1200 victimes innocentes et après l’enlèvement de plus de 240 personnes de tous âges, il s’était offert lui-même en échange de la liberté des enfants pris en otage. Son nom figure sur la liste pour un futur conclave.

    Il a partagé son opinion sur la guerre en cours à Gaza et sur le rôle que l’Église peut y jouer dans la « lectio magistralis » qu’il a tenue à Rome le 2 mai dernier à l’aula magna de l’Université pontificale du Latran, intitulée « Caratteri e criteri per una pastorale della pace », ainsi que, plus brièvement, dans l’homélie de la messe de sa prise de possession de l’Église romaine qui lui a été assignée en tant que cardinal, celle de Sant’Onofrio au Janicule.

    Il serait bon de tenir compte de cette « lectio », tant elle est originale et exigeante, appliquée à une situation indéchiffrable à bien des aspects. Il n’y a en effet ni analyse ou solution, parmi celles qui sont sur la table pour les Juifs et les Palestiniens, qui ne se révèle irréaliste ou contradictoire. Même la solution à deux États, qu’on ne cesse d’évoquer, n’est que pure abstraction dans l’état actuel des choses.

    Le P. Pizzaballa souhaite avant tout rendre tout son sens au mot « paix ». Il s‘agit « d’une réalité qui vient de Dieu et de la relation avec lui », c’est « l’accomplissement des promesses messianiques », c’est la paix « annoncée par Jésus ressuscité ». Donc « toute action pastorale de l’Église, tout comme chacune de ses œuvres sociales, ne peut jamais être en aucune façon déconnectée de l’évangélisation ». Et celui qui évangélise sait qu’il doit « annoncer la paix aux ennemis, précisément comme Pierre le fit à Corneille, qui était – et il ne faut jamais l’oublier à cette époque – centurion des forces militaires d’occupation de sa terre ».

    Il faut aller à la rencontre du frère-ennemi même en ayant conscience de ses propres limites, de sa propre faiblesse, comme Jacob qui, quant il embrassa Ésaü, était boiteux et exténué après sa lutte avec l’ange, et pourtant il était parvenu à s’exclamer : « J’ai vu ton visage comme on voit le visage de Dieu » (Genèse 33, 10).

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  • Elections : A quel parti vais-je donner ma voix ? Les lignes rouges qu'il ne faut pas franchir

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    Tous les partis belges francophones franchissent les lignes rouges mentionnées dans l'article ci-dessous. Alors, faut-il opter pour le vote blanc ou nul ? Qu'en pensent nos visiteurs ? Des candidats font-ils exception et seraient-ils susceptibles de recueillir nos suffrages ? On attend vos suggestions en commentaires...

    De kath.net/news :

    'Les lignes rouges ne doivent pas être franchies'.

    16 mai 2024

    A quel parti vais-je donner ma voix ? « Il y a simplement des choses qui sont mauvaises en soi. Le nationalisme populaire est mauvais en soi, l'avortement est mauvais en soi ». Conseils pour les élections européennes du père cistercien Isaak M. de Neuzelle.

    Pour qui puis-je voter en tant que chrétien en toute bonne conscience ? Le père cistercien allemand Isaak M. de Neuzelle a saisi l'occasion des prochaines élections européennes du 9 juin pour définir quelques critères.

    La tâche de l'Eglise est de préserver notre liberté en tant que chrétiens et c'est pourquoi l'Eglise ne donne pas de décisions électorales concrètes, a déclaré le père Isaak dans une homélie le 14 mai. Il a cité le cardinal Joseph Ratzinger, qui a estimé qu'il n'appartenait pas à l'Eglise de développer des solutions concrètes ou même exclusives pour les questions temporelles. L'Église doit cependant préserver des principes moraux, en quelque sorte « poser des jalons » et dire : « Jusqu'ici et pas plus loin » !

    Il existe en principe une séparation entre l'Église et l'État, ce qui signifie que l'État et l'Église sont chacun autonomes et que personne ne peut s'immiscer dans les affaires de contenu et d'organisation de l'autre. Cela ne concerne toutefois pas l'ordre moral, a expliqué le père cistercien. Concrètement, l'État ne doit pas « déclarer l'injustice en tant que droit ». C'est là que l'Église doit faire entendre sa voix.

    Un principe chrétien fondamental est que nous avons une âme immortelle. C'est la raison pour laquelle l'individu est supérieur à la communauté et non subordonné aux intérêts collectifs. Les constructions sociales et les États sont éphémères, mais l'âme humaine est immortelle, et c'est pour cette raison qu'elle est prioritaire.

    Le P. Isaak a cité quelques « lignes rouges à ne pas franchir ». Si elles sont franchies, « c'est l'humain qui est en jeu ». Il y a une tendance à considérer certaines décisions comme un petit pas. Ce qui est dangereux, c'est que derrière ce petit pas, il y a un abîme qui est éthiquement un « slippery slope », une pente glissante.

    Le thème de la protection de la vie humaine en est un exemple concret. « Les partis qui souhaitent étendre l'avortement et l'euthanasie ne sont pas éligibles pour un chrétien », a constaté le père Isaak. Jean-Paul II a déclaré dans « Evangelium Vitae » que l'on pouvait tout à fait choisir le « moindre mal » parmi les partis, par exemple lorsque ceux-ci se prononcent pour une législation moins libérale en matière d'avortement. En revanche, les partis qui « veulent faire le saut dans l'abîme » ne sont pas éligibles, car un progrès dans cette direction est « méprisant pour l'homme ».

    Le deuxième critère important est la protection et la promotion de la famille. Les partis qui propagent l'idéologie du genre, qui veulent un prétendu progrès vers un prétendu libéralisme, ne sont « que partiellement ou difficilement éligibles », car il s'agit de « violations de principes », a indiqué le père Isaak en se référant à une prise de position du pape François sur le genre.

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