Du Catholic World Report :
Un évêque anglican du Pays de Galles se convertira au catholicisme pour devenir prêtre
14/06/2023
Le très révérend Richard Pain, qui a été évêque anglican de Monmouth, rejoindra l'Église catholique le dimanche 2 juillet 2023.
''Un ancien évêque anglican du Pays de Galles sera reçu dans la pleine communion avec l'Église catholique romaine le mois prochain et servira comme prêtre au sein de l'Ordinariat anglican, qui a été créé par l'ancien pape Benoît XVI en 2011.
Le très révérend Richard Pain, qui a été évêque anglican de Monmouth, rejoindra l'Église catholique le dimanche 2 juillet à St. Basil et St. Gwladys à Rogerstone, au Pays de Galles. Il est le premier évêque anglican gallois à se convertir au catholicisme par le biais de l'Ordinariat personnel de Notre-Dame de Walsingham.
"Nous sommes ravis qu'après de nombreuses prières, Richard ait demandé à être reçu dans la pleine communion de l'Église catholique", a déclaré Mgr Keith Newton, qui est l'ordinaire de l'ordinariat, dans un communiqué.
"Il sera le premier évêque de l'Église anglicane du Pays de Galles à être reçu dans l'ordinariat depuis sa création en 2011", a déclaré Mgr Newton. "Richard a un ministère long et distingué dans l'Église du Pays de Galles. Il a de nombreux dons qu'il continuera d'utiliser pour proclamer l'Évangile de Jésus-Christ au peuple du Pays de Galles.
L'ordinariat est structuré de la même manière qu'un diocèse et permet aux anciens prêtres et évêques anglicans d'entrer en pleine communion avec l'Église catholique tout en conservant certaines traditions anglicanes. Il a sa propre liturgie eucharistique, qui est distincte de la liturgie standard du rite romain, et incorpore des éléments du Livre de la prière commune (Book of Common Prayer) qui ne sont pas en conflit avec la doctrine catholique.
Aux États-Unis et au Canada, l'ordinariat est connu sous le nom d'ordinariat personnel de la chaire de Saint-Pierre et accueille les convertis anglicans et méthodistes.
Grâce à l'ordinariat, un prêtre ou un évêque anglican peut entrer en pleine communion avec l'Église catholique et servir en tant que prêtre même s'il est marié. Richard Pain a épousé sa femme, Juliet, il y a plus de 40 ans, et ils ont deux fils.
Dans une déclaration, Richard Pain a déclaré que la compréhension bénédictine de l'obéissance et de l'écoute du Seigneur fut importante pour sa formation personnelle et son ultime conversion à la foi catholique.
"L'appel à la conversion qui suit m'a conduit à me convertir à l'Église catholique par le biais de l'ordinariat", a déclaré Richard Pain. «J'ai beaucoup de raisons d'être reconnaissant pour l'expérience acquise tout au long de ma vie en tant qu'anglican. Pourtant l'appel au catholicisme semble à la fois naturel et spirituel. Recommencer à zéro est un défi qui sera le bienvenu et je viens - comme nous le faisons tous - en tant qu'apprenant et disciple. L'ordinariat, à travers la vision du pape Benoît, offre un chemin généreux pour parcourir un chemin de pèlerinage et je demande vos prières.
Richard Pain est né à Londres en 1956 et a été ordonné prêtre dans l'Église anglicane du Pays de Galles à la cathédrale de Newport en 1986. Il a été ordonné évêque de Monmouth en 2013 et a pris sa retraite en 2019. Durant le temps qu'il a fait dans l'église anglicane, il a aidé au discernement et à la formation du clergé.
Au moins 15 évêques anglicans se sont convertis au catholicisme par le biais de l'ordinariat anglican depuis sa création, qui comprenait quatre évêques en 2021.
L'un des convertis de 2021, le très révérend Michael Nazir-Ali, avait été un membre éminent de la hiérarchie anglicane. Il était considéré comme un futur candidat au poste d'archevêque de Cantorbéry, qui est le poste le plus élevé de l'Église d'Angleterre et de la communion anglicane.''
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Le très révérend Richard Pain, qui a été évêque anglican de Monmouth, rejoindra l'Église catholique le dimanche 2 juillet 2023
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La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado
De Roberto de Mattei sur Corrispondenza Romana :
La disparition de Silvio Berlusconi et d'Antonio Borelli Machado
14 juin 2023
Le 12 juin 2023, Silvio Berlusconi, fondateur de Fininvest et de Forza Italia, chef de quatre gouvernements, protagoniste incontesté de trente ans de vie italienne, est décédé à Milan à l'âge de 86 ans. Une vie de grand engagement et de forts contrastes, dans les domaines des affaires, des médias et de la politique, dont il est sorti, malgré ses blessures, toujours gagnant. Un seul entrepreneur avant lui a exercé autant de pouvoir, mais pour des raisons héréditaires et non personnelles : Gianni Agnelli. Alors que le président de Fiat avait accompagné la révolution culturelle et politique italienne en s'alignant sur les indications des "pouvoirs forts" internationaux, Berlusconi a été un "outsider" qui a osé remettre en cause le compromis historique, en s'engageant en 1994 contre la "joyeuse machine de guerre" socialo-communiste et en en payant toutes les conséquences, y compris une lourde persécution judiciaire et médiatique, qui lui a coûté plus de 30 procès et 130 inculpations, avec une seule condamnation définitive, pour fraude fiscale.
L'anticommunisme a été une constante et le grand mérite de Silvio Berlusconi. Comment ne pas rappeler que le 27 février 1998, il s'est présenté à la convention de l'Alleanza Nazionale avec un livre en cadeau pour chacun des 2 500 participants : Le livre noir du communisme de Stéphane Courtois, traduit cette année-là par sa maison d'édition Mondadori. La grande erreur de Berlusconi est de ne pas avoir compris qu'il n'y avait pas d'anticommunisme possible en dehors d'une réaction contre la dégradation morale qui attaquait l'Italie dans ces années-là et que, malheureusement, ses réseaux de télévision alimentaient. Dès 1987, le Centre culturel Lepanto, dans un appel intitulé Dove va l'Italia (Où va l'Italie ?), paru le 5 juin sous forme de publicité dans Il Giornale de Berlusconi, rappelait que "la véritable alternative à laquelle l'Italie est confrontée aujourd'hui se situe entre la défense de la civilisation occidentale et chrétienne et la capitulation devant le relativisme moral qui trouve dans le socialisme et le communisme son expression la plus radicale. Il n'y a pas d'opposition au communisme qui puisse être séparée de la lutte contre ce relativisme, c'est-à-dire de la défense des principes religieux et moraux de l'Évangile. D'autre part, aucun appel à ces principes ne peut être efficace s'il n'est pas accompagné d'une opposition radicale et active au social-communisme, qui représente la menace la plus insidieuse pour notre civilisation".
Silvio Berlusconi avait l'âme d'un conquérant. Son horizon était avant tout l'Italie, dont il se sentait le représentant par excellence. Au cours de sa longue vie, il a réalisé tout ce qu'un homme, avec de l'argent, mais surtout avec ses talents et ses capacités, peut conquérir sur terre, jusqu'à son dernier succès : l'hommage "bipartisan" de ses amis et de ses détracteurs.
L'Italie lui a rendu les plus grands honneurs : deuil national, funérailles nationales célébrées au Dôme par l'archevêque de Milan, avec la participation du président de la République et des plus hautes fonctions institutionnelles, 33 pages du Corriere della Sera et 27 pages de la Repubblica (autrefois ennemi acharné) pour illustrer sa vie publique et privée. Dans ses dernières heures terrestres, selon le Corriere, Berlusconi a regardé la finale de la Ligue des champions et semblait "obsédé" par l'idée de la réorganisation de Forza Italia et par la préoccupation du conflit en Ukraine et de sa possible dégénérescence en un affrontement nucléaire. Nous ne savons rien du moment décisif, celui où peut basculer le sens d'une vie qui n'a pas été donnée à Dieu.
Une semaine avant Berlusconi, le 5 juin 2023, l'écrivain Antonio Augusto Borelli Machado s'est éteint à Sao Paulo, au Brésil, à l'âge de 92 ans. Le "Dr Borelli", comme on l'appelait familièrement, bien que titulaire d'un diplôme d'ingénieur, vivait dans un petit appartement du quartier d'Higiénopolis, mais son regard embrassait le monde entier. En effet, pendant de nombreuses années, il a dirigé le centre de documentation et de recherche de l'Association brésilienne de la tradition, de la famille et de la propriété, qui a suivi et analysé plus de quatre cents publications provenant de 25 pays, en treize langues. Ses archives, créées à l'époque où l'Internet n'existait pas, étaient riches en coupures de presse des correspondants de la TFP en Amérique et en Europe, et permettaient au Dr Borelli d'être constamment informé des événements religieux et politiques les plus importants de notre époque, sous la direction du professeur Plinio Corrêa de Oliveira, qu'il suivait depuis 1954.
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L'avenir de l'Église est en Afrique, mais avec les guerres tribales en dot
Du blog Settimo Cielo de Sandro Magister :
L'avenir de l'Église est en Afrique, mais avec les guerres tribales en dot
Il n'y a qu'un seul continent où le catholicisme ne recule pas mais s'étend : l'Afrique. Cinq des dix pays ayant les taux de fréquentation des messes les plus élevés sont africains. Les seuls séminaires qui, au lieu de se vider, se remplissent sont africains.
C'est également d'Afrique que vient la résistance au courant qui pousse de nombreuses églises catholiques du Nord à bénir les couples homosexuels. Dans l'Église anglicane, un schisme s'est déjà produit sur cette même question, et même là, les chiffres sont tous en faveur du Sud.
Bref, il n'est pas abusif de voir dans l'Afrique le futur axe de la chrétienté mondiale. Le synode qui se tiendra en octobre à Rome, convoqué par le pape François, sera un terrain d'expérimentation de ce tournant.
Mais, dans le catholicisme africain, il y a autre chose et ce n'est pas brillant : c'est l'affrontement entre les tribus qui tourne souvent à la guerre armée.
François l'a évoqué lors de sa visite au Congo et au Sud-Soudan en février dernier. Et il en a ressenti à plusieurs reprises les répercussions destructrices lorsqu'il a nommé en Afrique des évêques rejetés par les tribus ennemies, avec des différends qui ont duré des années et n'ont pas toujours été résolus, avec des suites sanglantes. Settimo Cielo a publié le 6 mars une analyse impressionnante à ce sujet.
Lors de la conférence de presse dans l'avion qui le ramenait de Juba, François n'a pas hésité à qualifier le tribalisme de "diabolique", tout en admettant qu'il "ne sait pas vraiment ce que c'est". Mais s'il avait lu le dernier numéro de "La Civiltà Cattolica" - qui, comme toujours, lui a été remis pour qu'il le feuillette à l'avance - ces doutes auraient dû disparaître.
Dans son numéro du 3 au 17 juin, "La Civiltà Cattolica" a publié un vaste entretien entre son rédacteur Antonio Spadaro et l'évêque de Rumbek Christian Carlassare, qui, précisément en raison d'inimitiés tribales, a été victime, après sa nomination en 2021, d'une embuscade armée tendue par un prêtre et quatre laïcs du diocèse.
Avec 12 millions d'habitants, le Sud-Soudan compte près de deux tiers de chrétiens et a échappé à la domination du Nord musulman, dont la capitale est Khartoum, après plus de deux décennies de guerre. Mais dès son indépendance en 2011, des divisions irrémédiables sont apparues entre les 64 ethnies présentes dans le pays, chacune avec sa langue et ses traditions, et surtout entre les deux plus grandes tribus, les Dinka et les Nuer.
Mais laissons la parole à l'évêque Carlassare :
- Un premier élément est la violence, qui surgit de manière tout à fait inattendue et peut atteindre des niveaux incompréhensibles sans susciter d'indignation ou de condamnation. Il y a donc une forte tendance à se regrouper, à chercher protection et sécurité" ;
- Le proverbe africain "Je suis parce que nous sommes", si beau soit-il, met aussi en évidence une faiblesse. L'individu, en effet, ne peut survivre qu'au sein de son propre groupe - famille, clan, tribu -, qui lui assure sécurité et justice distributive. Cette appartenance passe avant toute autre, avant la communauté élargie et l'État. Dès lors, la fidélité à la tradition et au droit ethnique de la tribu prime sur le droit civil, assumé par la nation, mais inspiré par une philosophie du droit totalement étrangère à la mentalité locale".
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Pour survivre, l’Église, doit-elle s’adapter et moderniser sa doctrine ?
D'Etienne Montero sur didoc.be :
Faire évoluer la doctrine chrétienne ?
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L’Eglise doit adapter sa doctrine à la société moderne, entend-on souvent aujourd’hui. Mais comment distinguer un vrai développement d’une corruption ? L’auteur esquisse une réponse en convoquant Newman.
Un changement d’époque
Le pape François dit volontiers que « nous ne vivons pas une époque de changements, mais un changement d’époque ». Quelques mots suffisent pour prendre la mesure des changements : internet, IA, biomédecine, sécularisation, mondialisation, crise climatique, migrations massives… La représentation de l’homme s’est modifiée, au gré des nouvelles mœurs et idées : révolution sexuelle, maîtrise de la fécondité, reproductions artificielles, mères porteuses, déclin du mariage, théories du genre, antispécisme, transhumanisme, wokisme… Nous sommes confrontés à une modification anthropologique sans précédent, dit-on, non sans raison.
Dans ce contexte de profonds et rapides changements, beaucoup pensent que l’Église, pour survivre, doit s’adapter et moderniser sa doctrine.
Vrai développement ou corruption de la doctrine ?
Le ruisseau est plus limpide près de sa source. Ainsi pensaient les humanistes de la Renaissance, animés du grand projet de « revenir aux sources ». Cette image, estime Newman, ne s’applique pas à l’histoire d’une philosophie ou d’une croyance. Celle-ci devient au contraire plus pure, plus forte quand elle s’est creusé un lit profond, large et plein.
Le temps est nécessaire pour atteindre la pleine intelligence des grandes idées. Comme toute pensée, la doctrine chrétienne évolue nécessairement au fil du temps, à mesure qu’elle entre en relation avec d’autres doctrines, affronte des questions nouvelles, fait un sort aux critiques, réfléchit sur elle-même, mûrit intérieurement… Une grande idée ne peut se développer et rayonner sans être « engagée », sans rejeter, corriger ou assimiler les modes de pensée ou d’action. Elle doit courir le risque des contacts avec le monde, et se grandir dans l’épreuve, s’enrichir et s’affiner en ferraillant avec ses détracteurs.
On peut toutefois se demander : qu’est-ce qui fait qu’une doctrine reste vivante et intacte au long de l’histoire, se développe sans se corrompre, évolue tout en restant elle-même ? Chaque changement interroge : sommes-nous en présence d’un vrai développement ou d’une corruption de la doctrine originelle ?
Sept critères d’un vrai développement
Dans son brillant Essai sur le développement de la doctrine chrétienne (1845, éd. Ad Solem, 2007), saint J.H. Newman suggère sept notes ou critères garantissant qu’une doctrine ou une institution se développe en demeurant fidèle à elle-même. On les présente brièvement, tour à tour.
La première note d’un vrai développement est ce que Newman appelle la préservation du type. Il s’agit qu’en dépit des changements externes, le sujet soit capable de conserver son identité, c’est-à-dire saisir et défendre ce qui le définit et le caractérise de manière essentielle. On peut faire une analogie avec la croissance physique, où les parties et les proportions de la forme développée, bien qu’ayant changé, correspondent à celles de son état rudimentaire. L’adulte a la même structure qu’à sa naissance (les jeunes oiseaux ne deviennent pas des poissons…).
Deuxième note : la continuité des principes. Les doctrines se développent, s’approfondissent et s’élargissent, mais leurs principes demeurent inchangés, à l’instar des axiomes ou postulats des mathématiques. Un développement qui contrarie les propres principes de la doctrine ne serait qu’une corruption.
Troisième note : la capacité d’assimilation. Toute vie se caractérise par la croissance au point que ne croître d’aucune manière, c’est cesser de vivre. L’être vivant croît en assimilant — c’est-à-dire en transformant en sa propre substance — des matériaux extérieurs. Face aux nouveautés de l’histoire, une doctrine ou une institution ne doit pas se fermer, mais tâcher d’assimiler les éléments extérieurs jusqu’à ce qu’ils entrent dans son unité. Comme le fait un organisme vivant qui assimile ce qui le rend plus fort et rejette les corps étrangers.
Quatrième note : la conséquence logique. La nouveauté, une fois assimilée, doit augmenter la cohérence logique d’ensemble de la doctrine. Autrement dit, un développement a toutes les chances d’être fidèle, et non une corruption, s’il peut être regardé comme l’aboutissement logique de la forme originelle. Il aide à mieux comprendre ce que l’on possède déjà. Ce n’est pas à dire qu’un développement est le fruit d’une opération logique. Un cheminement s’effectue en silence, spontanément, dans l’esprit ; ce n’est que plus tard qu’il vient à la lumière : on en prend conscience et on lui donne une expression logique, puis une articulation scientifique. Après coup, cependant, le caractère logique de l’ensemble apparaît comme une garantie que le travail n’a pas été une corruption, mais un vrai développement.
Cinquième note : l'anticipation du futur. Une autre preuve de la fidélité d’un développement ultérieur est qu’il était déjà implicite dès le commencement ; autrement dit, les changements ne représentent aucune violence, mais une explicitation de ce qui était déjà possédé.
Sixième note : la conservation active du passé. Un vrai développement s’inscrit dans la ligne des développements antérieurs, en même temps qu’il apporte quelque nouveauté. C’est une addition qui n’embrouille pas, ne rompt pas avec le passé, mais qui illumine d’une lumière nouvelle le corps de pensée dont elle procède.
Septième note : la vigueur durable. Enfin, les vrais développements tiennent sur la longueur ; ils rendent le sujet plus vigoureux, plus stable et sain.
Si elle incorpore et assimile les nouveautés de l’histoire suivant ces critères, une doctrine se maintient et se développe de façon homogène ; à défaut, elle se corrompt, entre en décadence et périt, comme il est arrivé à tant de doctrines au cours de l’histoire. Newman observe, exemples à l’appui, que le christianisme s’est développé précisément en accord avec ces critères, et c’est pourquoi il a résisté au long des siècles comme aucune autre institution, en dépit des grands changements d’époque.
Passer les adaptations au crible
A l’heure où de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer des modifications de la doctrine chrétienne afin qu’elle soit plus en phase avec les « valeurs du temps », les notes d’un vrai développement proposées par Newman peuvent servir de guide.
Voici donc un exercice exigeant, mais indispensable : passer les modifications souhaitées au crible des sept critères succinctement exposés. On est loin évidemment d’adaptations au gré des sondages d’opinion ou modes du temps, ou selon l’agenda des lobbies. Car, enfin, à quoi bon l’Eglise, si elle n’avait le souci de continuer d’enseigner ce que le Christ et les apôtres eux-mêmes ont enseigné ? A quoi bon, en d’autres termes, si l’on fait fi de la tradition apostolique et de la règle de la foi ? Si l’on fait fi du témoignage des Pères, des enseignements des grands conciles, des lumières et charismes des saints ?
Dans la superbe biographie qu’il a consacrée à Newman (éd. du Cerf, 2012), Louis Bouyer rapporte combien les mots de Thomas Scott : Holiness rather than peace (la sainteté plutôt que la paix) avaient frappé Newman. Ils se trompent, pensait-il, ceux qui prêchent une religion qui console d’emblée, plutôt qu’une religion qui d’abord inquiète. C’est une grande leçon du converti d’Oxford : la vraie Église est celle qui exige et produit la sainteté. Un christianisme accommodé au monde, ayant fait sa paix avec ce monde, renonçant à sa vocation d’instance critique et de « lumière » pour le monde, n’est qu’un christianisme de décadence.
Etienne Montero est prêtre, docteur en droit et en théologie, et Professeur à l’Université de Namur.
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Une messe géante à Lubumbashi a clôturé le congrès eucharistique national
De rfi (Radio France Internationale):
RDC: messe géante à Lubumbashi pour la fin du congrès eucharistique national
11 juin 2023
Les évêques venus de toute la RDC et plus de 20 000 fidèles ont assisté, ce dimanche matin 11 juin, à Lubumbashi, à la messe de clôture du 3e congrès de l’Église catholique sous le thème « Eucharistie et famille ». Quatre mois après la visite du pape en RDC, le Saint-Siège y a envoyé son émissaire, monseigneur Luis Antonio, pour présider la cérémonie de clôture de ce grand rassemblement. Occasion pour les chrétiens catholiques de réaffirmer l’unité du peuple congolais. Reportage.
Avec notre correspondante à Lubumbashi, Denise Maheho
C’est dans un stade du Tout Puissant Mazembe plein à craquer que, drapelet à la main, des milliers des fidèles ont assisté à une messe solennelle dans une ambiance de fête.
Matilde Ngombe était là à 4H du matin pour ne pas rater l’évènement : « Aujourd'hui, c’est un grand jour, un jour de bénédiction. C’est ma première fois de participer à un congrès, c’est donc un jour de joie. »
Monseigneur Luis Antonio, envoyé du pape François, a saisi cette occasion pour interpeller l’assistance sur les maux qui peuvent anéantir le monde. « Nous nous ressassons trop de colère, de jalousie et de compétition. Nous buvons au puits de la cupidité, de la corruption et de la manipulation. »
Pour sa part, monseigneur Marcel Utembi, président de la Cenco a exprimé sa compassion pour les victimes de la guerre et des catastrophes : « Nos familles ont faim. Plusieurs parents, suite à leur maigre salaire, n’arrivent pas à subvenir aux besoins alimentaires et autres de leurs enfants. »
Enfin, l'archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba, a mis en garde les politiciens congolais contre la balkanisation du pays. « Quiconque osera diviser ce pays pour des velléités politiques, trouvera ce peuple sur son chemin », a-t-il déclaré.
D’un ton ferme, monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, a déclaré :
« Qu’il s’agisse du cuivre et du cobalt du Katanga, du diamant du Kasai, ou encore du bois de l’Équateur et des recettes douanières des frontières de neuf pays qui nous entourent, les dividendes de ces immenses richesses, sont accaparés par une rare gloutonnerie d’une élite au pouvoir et des multinationales peu scrupuleuses. »
Un discours approuvé par Tshikez Diemo, membre du PPRD de Joseph Kabila, parti de l’opposition : « C’est un appel à la responsabilité parce que , ce que nous voyons dans ce pays, nous ne l’avons pas connu à un tel niveau et c’est dommage. »
Sur le chapitre de l’unité et de la paix recherchées en RDC, évoquée aussi par l’archevêque de Lubumbashi, la députée Solange Masumbuko, membre de la majorité au pouvoir, se veut rassurante : « Tous ensemble, nous sommes unis pour la paix en RDC. Il n’y a pas de clivage, ni opposition ni majorité. »
Pour l'archevêque de Lubumbashi, malgré la guerre et la misère, le peuple congolais espère toujours un lendemain meilleur, surtout en cette période électorale qui s'ouvre dans le pays.
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Le scout (d'Europe) qui s'est interposé lors du drame d'Annecy
De Pierre Jova sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :
Henri d’Anselme, le scout qui s'est interposé lors du drame d'Annecy
Ancien chef scout d’Europe, le jeune homme de 24 ans suscite l’admiration pour avoir affronté l’homme qui a grièvement blessé six personnes jeudi 8 juin dans la Venise des Alpes. Une attitude qui honore ses idéaux d’éclaireur, et rappelle que de tels actes d'héroïsme ont quelque chose d'universel.09/06/2023
« Même le plus noir nuage a toujours sa frange d’or. » Le refrain du chant « L’Espérance » a bercé bien des veillées scoutes, autour d’un feu de camp dans une clairière. Il s'applique étonnamment au drame qui a ensanglanté Annecy, le 8 juin 2023, et illustre le retournement qui s'y est opéré. Alors qu’un demandeur d'asile syrien s’attaquait à des enfants et des adultes dans les fameux Jardins de l’Europe, le parc au bord du lac de Haute-Savoie, un jeune homme s’est interposé : Henri d’Anselme, 24 ans.
À mains nues, armé de son seul sac à dos, il a affronté l’assaillant. Avec d’autres, il a permis sa neutralisation. « Je n’ai pas réfléchi. Pour moi, c’était impensable de ne rien faire. J’ai agi comme un Français devrait agir, c’est-à-dire que j’ai suivi mon instinct et j’ai tout fait pour protéger le plus faible », a-t-il déclaré sur CNews, le 9 juin au matin. Et de préciser, sur LCI : « Il ne faut pas me traiter en héros national. »
Pourtant, en quelques heures, le « héros au sac à dos » a été plébiscité sur les réseaux sociaux. Son anonymat n’a guère tenu. On sait désormais que Henri d’Anselme, diplômé d’une licence en philosophie et d’un master management international, est un pèlerin. Il effectue depuis le 27 mars un tour de France des cathédrales, parsemant sa route de prières diffusées sur Instagram et Telegram. Arrivé à Annecy, il s’apprêtait à rallier l’abbaye d’Hautecombe, perchée sur le lac voisin du Bourget. « Quand j’ai agi au square, ce qui m’a poussé, c’est cette grandeur dont je me nourris », a encore expliqué le jeune homme à CNews, déclarant vouloir « faire découvrir au plus grand nombre, à tous ceux qui le veulent, qui sont sensibles à ça, la beauté de nos cathédrales ».
« Message chevaleresque »
Henri d’Anselme a aussi confessé sa foi catholique, avec pudeur et simplicité.« La foi, c’est quelque chose de très mystérieux, puisque ce n'est pas quelque chose dont on peut parler aisément, a-t-il témoigné sur BFM TV. C’est très intime. Ce n'est pas quelque chose d’intellectuel, c’est une rencontre personnelle qu’on vit avec le Christ, et cette rencontre, j’invite tout le monde à la faire parce qu’elle est merveilleuse, elle transforme des vies ! Et surtout, une fois qu’on se sait aimé du Bon Dieu et qu’il nous a sauvé la vie, on peut agir sans trop penser à la sienne, pour essayer de sauver celles des enfants. »
Interrogé sur le christianisme dont se prévaut l’assaillant, le jeune homme a eu des mots définitifs : « C’est profondément antichrétien de s’en prendre à des êtres innocents. (...) Toute la civilisation chrétienne sur laquelle s’est construit notre pays est justement un message chevaleresque de défendre la veuve et l’orphelin. (...) Au contraire, c’est quelque chose de très mauvais qui l’habitait », ajoute-t-il, dans une allusion à peine voilée à l'idée de possession démoniaque, la même qui faisait dire au père Jacques Hamel, face à son agresseur de Saint-Étienne-du-Rouvray : « Va-t-en Satan ! »
De même que le geste de courage a frappé, la simplicité de ce témoignage force le respect – même s’il suscite déjà l’ironie de certains commentateurs. Il rappelle aussi ceux, en d’autres circonstances, de Danielle Merian, avocate retraitée et militante de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, qui lança un message d’optimisme devant le Bataclan, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, ou du colonel Arnaud Beltrame, assassiné après avoir pris la place de l’otage d’un djihadiste, à Trèbes, le 23 mars 2018. Le geste d’Henri d’Anselme renvoie aussi à la noblesse du scoutisme, dont il est un éminent représentant.
« Servir et sauver son prochain »
Actuellement routier, la branche adulte de l'Association des Guides et Scouts d’Europe, il a été chef de la 3e Port-Marly, une troupe scoute affiliée à la paroisse Saint-Louis du Port-Marly, dans les Yvelines, d’où le jeune homme est originaire. L’église est desservie par l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, une communauté traditionaliste.
Comme tant d'autres scouts et guides, Henri d’Anselme a baigné dans cet idéal transmis de génération en génération : la « B.A. » (bonne action) quotidienne, le salut scout signifiant que « le plus fort protège le plus faible »... Il a dû méditer les commandements de la loi scoute : « Le scout est fait pour servir et sauver son prochain. Le scout est l’ami de tous et le frère de tout autre scout. Le scout est courtois et chevaleresque. Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu : il aime les plantes et les animaux. Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié… »
À l’acmé de leur parcours, les routiers scouts doivent réaliser une « longue piste » : un chemin initiatique pour entrer au fond d’eux-mêmes, toucher leurs limites et s’en remettre à Dieu et aux autres. Henri d’Anselme l’avait-il déjà effectuée, ou la faisait-il en pèlerinant de cathédrale en cathédrale ? En attendant sa réponse, le goût de la marche, vécue dans la prière et la médiation, semble être au cœur de sa vie.
Pas de scoutisme sans service, y compris au péril de sa vie : les scouts connaissent « Les excuses de l’aspirant », chanson poignante inspirée du destin d’Albert Hatswell, Londonien de 12 ans, tué le lundi de Pâques 1914 en ayant arrêté un cheval qui s’était emballé. « Faut pas me traiter de martyr !, chante un couplet. Moi, je cherchais l'occasion / De faire ma Bonne Action, / Et je l'ai faite. » Beaucoup de scouts penseront sans doute ces prochains jours à Henri d’Anselme en fredonnant ces paroles.
Un héroïsme rare, mais universel
Le héros, qui a confié en 2021 sur les ondes de Radio Courtoisie son amour pour l’écrivain royaliste Jean Raspail, ne plaira sans doute pas à tout le monde, à mesure que ses convictions seront connues. Mais le scoutisme puise dans la fougue de la jeunesse, et il n’en demeure pas moins que le pèlerin d'Annecy a porté haut l’authentique esprit scout, parfois tristement ridiculisé, parfois réduit à une affaire de milieu social.
De tels actes d'héroïsme sont rares ; ils ont pourtant quelque chose d'universel. À plusieurs reprises, ces dernières années, les tragédies et les attentats qui endeuillent la France ont révélé des personnes intervenant au péril de leur vie. Comme Franck Terrier, qui avait pris en chasse sur son scooter le camion fonçant dans la foule à Nice, le 14 juillet 2016. Comme Lassana Bathily, l'employé malien de l'Hypercacher de Vincennes, qui avait sauvé plusieurs personnes lors de la prise d’otages du 9 novembre 2015. Comme Yoav Hattab, l’autre héros de ce même attentat, fils de rabbin, âgé de 21 ans, tué après avoir essayé de s’emparer d’une des armes du terroriste.
Peu après la mort du colonel Beltrame, un ami gendarme de l’auteur de ces lignes lui écrivit ce message : « Je formule le vœu que le sacrifice de cet officier catholique, collant si bien au modèle du héros dont nous avons été bercé depuis tout petit, ne nous fasse pas oublier l'universalité de l'esprit de sacrifice et la diversité des femmes et des hommes qui ont donné ou donneront demain leur vie pour protéger ou sauver leur prochain. » À Annecy, Henri d’Anselme ne fut pas seul à s’interposer. Mais en devenant l'emblème du juste qui se dresse face à l'agresseur, il a honoré ce que sa promesse scoute porte peut-être de plus humain : aider son prochain, en toutes circonstances.
Lire également, sur Atlantico, cet entretien avec Rémi Brague:
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L’esprit de la messe de Paul VI (abbé Nadler)
Du site "Esprit de la Liturgie" :
L’esprit de la Messe de saint Paul VI (Jean-Baptiste Nadler)
Les éditions Artège ont récemment publié un ouvrage intitulé L’esprit de la Messe de Paul VI. L’auteur de cet ouvrage très intéressant, l’abbé Jean-Baptiste Nadler, prêtre du diocèse de Vannes et membre de la communauté de l’Emmanuel, a bien voulu répondre à nos questions.
Pourquoi avoir écrit ce livre ?
Je l’avais en tête depuis plusieurs années. Ce livre est l’assemblage de convictions que je porte depuis trente ans, depuis mes années lycéennes et étudiantes, où j’ai fait l’expérience de l’ancienne forme du rite romain au pèlerinage de Chartres. Ces convictions se sont fortifiées lors de mon noviciat à Solesmes et mes années de séminaire diocésain, puis comme membre de la communauté de l’Emmanuel (ayant été membre de son bureau liturgique international). Dans tous ces endroits, j’ai mené une vie liturgique intense, mais en constatant aussi que l’on faisait parfois dire à Vatican II ce qu’il n’avait pas dit. L’on prend des libertés par rapport à Sacrosanctum Concilium (dont nous fêtons les soixante ans) et au missel et aux textes liturgiques. Par exemple, l’un de mes supérieurs de séminaire disait : « le concile a enlevé le grégorien » ; j’ai bondi sur ma chaise ! C’est le contraire qui est vrai, le concile a fait du grégorien le chant propre de la liturgie romaine. J’en ai conclu que beaucoup de conflits reposent sur une certaine ignorance du concile et des textes liturgiques qui l’ont suivi. J’ai donc voulu faire une présentation de base sur le missel de saint Paul VI afin de confronter nos pratiques : n’y aurait-il pas encore des efforts à faire pour être en concordance avec Sacrosanctum Concilium et les textes liturgiques ?
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Solennité du Corps du Christ : "Je T'adore, ô Dieu caché"
Divinité de Jésus-Christ, en ce pain caché,
devant toi je me prosterne, tout mon être t'adore.
O divinité de Jésus-Christ, divinité du Père et de l'Esprit
que nul en ce corps ne peut voir sans mourir et ressusciter,
je t'adore et m'abîme en toi.
La vue, le goût, le toucher, Ici n'ont plus sens,
mais ma foi est entière, attentive à ta Parole :
je crois au Fils de Dieu, la vérité par excellence.
Je ne vois pas tes plaies, Thomas les voyait !
Mais je reconnais mon seul vrai Dieu en sa parfaite offrande.
Augmente ma foi !
Avive mon espérance !
Comble mon coeur de ton amour !
Sur la croix Dieu se cache, en l'Eucharistie l'homme aussi !
Je crois et confesse l'Un et l'Autre en ta Personne unis.
Mienne soit la prière du larron repentant qui parfaitement t'innocente.
Toi qui fais toujours nouvelle,
toi qui fais toujours actuelle la Passion de Jésus-Christ,
sa mort et sa résurrection,
O Eucharistie !
Vivant mémorial de ton offrande,
Pain de vie qui donnes la Vie aux hommes,
donne-moi, je t'en prie, que de toi je vive !
Qu'en toi seulement mon espérance, et tout mon amour !
Qu'en éternité, en douceur et suavité, j'ai goût de toi !
que maintenant,que désormais,
qu'en éternité, ma vie soit vivante ,
toute pleine de toi!
fais,je t'en prie!
apaise ma soif!
qu'enfin je voie
sans aucun voile
et sois comblé
en éternité!
Amen.Saint Thomas d'Aquin, Adoro Te
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Un sacrement qui ne s’approche qu’avec le cœur (homélie pour la fête du Corps et du Sang du Christ)
L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour la fête du Corps et du Sang du Christ :
Ce sacrement ne s’approche qu’avec le cœur
11 juin 2023
Deux choses me frappent spécialement dans les lectures d’aujourd’hui. La manne, qui annonce l’eucharistie, est donnée au peuple dans un contexte où Dieu lui dit qu’il veut savoir ce qu’il a dans le cœur (Dt 8,2). Et Jésus annonce que le pain qu’il donnera, c’est sa chair, donnée pour la vie du monde (Jn 6,51). Dieu, qui est amour, s’intéresse à notre cœur. C’est par là qu’il peut nous rencontrer et qu’il peut nous combler. L’homme qui a le cœur ailleurs ne peut jamais comprendre le salut ; il reste étranger aux dons de Dieu, il n’en comprend que la dimension matérielle. Pour lui, les miracles devraient être des prodiges extérieurs, et il en conclut qu’ils n’existent pas ou qu’ils sont fort rares. Il n’en va pas de même pour l’homme intérieur, qui s’avance vers le Seigneur le cœur ouvert et plein de désir. Chez lui, Dieu a trouvé la porte d’entrée pour y déposer sa paix et sa joie.
Parmi les dons de la grâce, il y a ce sacrement de l’eucharistie, le pain devenu vraiment, réellement et substantiellement le corps du Christ, et le vin devenu le sang du Christ. Ce sacrement se goûte par le cœur plus encore que par l’intelligence. On en a discuté depuis la fondation de l’Église ; de grands théologiens en ont dit des choses admirables, tandis que d’autres n’ont réussi qu’à le minimiser. Je n’en dirai rien aujourd’hui, car je voudrais méditer sur ceci : c’est un sacrement à aimer plus encore qu’un sacrement à comprendre. On s’approche bien de lui en faisant grandir en nous le désir d’une union d’amour avec le Seigneur Jésus, au point que se réalise ce qu’il annonçait dans l’Évangile : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. » (Jn 6,56)
Voilà pourquoi l’Église demande de recevoir ce sacrement en état de grâce, afin que notre amour soit pur. Que ce ne soit pas avec un amour négligent que nous allions communier, un amour pour qui tout est toujours bon, car il n’estime pas vraiment l’être aimé, ou en tout cas moins que lui-même. Que ce ne soit pas non plus un amour hypocrite, qui se croit dans l’amour du Seigneur alors que le cœur est mobilisé par des choses qui lui sont contraires. Oui, vraiment, ce sacrement s’approche avec un cœur sincère, à la fois désolé du mal commis — c’est pourquoi on se confesse de tout péché mortel avant la communion —, conscient de la tiédeur de son amour — c’est pourquoi on demande si souvent dans la messe « prends pitié de nous » —, et désireux d’aimer toujours plus — c’est pourquoi il est bon de faire une longue action de grâce, une prière de reconnaissance après la communion, et de profiter fréquemment d’un temps d’adoration eucharistique ou de prière silencieuse devant le tabernacle ou même à la porte d’une église fermée.
Enfin, ce sacrement réalise chaque fois pour le monde l’œuvre du salut. Dans chaque messe, l’univers entier est réconcilié avec son Créateur. Dans chaque messe, tous les cœurs sont offerts à Dieu par le don du Christ, et le Père peut y faire pénétrer son amour. Pour les uns, un amour qui purifie ; pour les autres, un amour qui comble au-delà de toute mesure ; et prions qu’il ne soit pour personne un amour qu’ils refuseraient en n’ayant plus que l’enfer comme lieu. Dans chaque messe, nous offrons le sacrifice du Christ pour le salut du monde, pour que le monde vive de la vie de Dieu. Venons-y avec toutes les détresses humaines que nous connaissons et auxquelles nous osons nous ouvrir sans les fuir parce que nous savons qu’il y a un Sauveur. Le sacrement de l’amour embrasse le monde entier et nous voulons y participer de tout notre cœur.
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Un prêtre tué dans une embuscade dans le sud du Nigeria
Une dépêche de l'Agence Fides :
AFRIQUE/NIGERIA - Un prêtre tué dans une embuscade dans le sud du Nigeria
9 juin 2023Abuja (Agence Fides) - Il ne s'agit plus d'une embuscade pour enlever un prêtre mais pour le tuer. La victime, le Père Charles Onomhoale Igechi, prêtre de l'archidiocèse de Benin City, dans le sud du Nigeria, a été tuée le 7 juin par des hommes armés sur la route d'Agbor, dans la zone de gouvernement local d'Ikpoba Okha, dans l'État d'Edo.
"C'est avec une grande consternation que nous avons appris ce matin que le père Charles Onomhoale Igechi avait été abattu alors qu'il retournait à son travail le 7 juin et que sa dépouille avait été retrouvée dans la rue Boundary à Ikpoba Hill, Ikpoba Okha Local Government Area, Edo State", a annoncé Mgr Augustine Akubeze, archevêque de Benin City.Le prêtre assassiné avait été récemment ordonné, comme le rappelle l'évêque Akubeze : "Fr. Charles Onomhoale Igechi, qui a été ordonné prêtre le 13 août 2022, était vice-principal du collège St. Michael, à Ikhueniro".
"L'agence de sécurité compétente a été informée et travaille actuellement sur l'affaire", a ajouté l'archevêque. "Nous prions pour que les auteurs de cet acte malveillant soient traduits en justice.
L'archevêque Akubeze a annoncé une messe de suffrage pour le père Igechi le 9 juin 2023, dans la chapelle du centre pastoral Bishop Kelly.
Dans d'autres États du sud et du sud-est du Nigeria, au moins trois enlèvements de prêtres dans des embuscades routières ont été enregistrés au cours des deux derniers mois (voir Fides 5/6/2023). (LM) (Agence Fides 9/6/2023)
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"Moi, cardiologue, je vous parle des miracles eucharistiques"
De Lorenza Formicola sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :
"Moi, cardiologue, je vous parle des miracles eucharistiques".
10-06-2023
Cinq miracles eucharistiques, du VIIIe siècle à 2013, étudiés avec la technologie la plus sophistiquée d'aujourd'hui. La présence constante de "tissu musculaire myocardique humain - et parfois de sang - présentant des signes de détresse ; et toujours le même groupe sanguin". La Bussola s'entretient avec le cardiologue Franco Serafini.
Les linges les plus importants de la Passion du Christ, à commencer par le Saint Suaire, et cinq miracles eucharistiques, parmi ceux reconnus par l'Église au cours des 13 derniers siècles, partagent un fil conducteur surprenant, constitué de traces de sang du même groupe sanguin et de résidus similaires de tissu musculaire myocardique sur lesquels on peut reconnaître des signes cliniques de stress intense et de violence, que l'on retrouve chez les victimes d'agressions, d'accidents de la route ou d'exécutions. Tel est le résumé des conclusions auxquelles est parvenu Franco Serafini. Le médecin qui, après la publication du livre Un cardiologo visita Gesù. I miracoli eucaristici alla prova della scienza (Edizioni Studio Domenicano), est devenu pour beaucoup "le cardiologue de Jésus".
Les études révèlent un diagnostic clinique précis, ponctuel et détaillé qui n'est pas en contradiction, mais au contraire en parfaite adéquation avec ce que nous lisons dans les Évangiles et ce qu'annonce la Tradition catholique. Il s'agit d'hosties consacrées d'où se sont échappés du sang et des tissus cardiaques, en différents lieux et à différentes époques, à savoir à Lanciano (VIIIe siècle), à Buenos Aires en Argentine (1992-1994-1996), à Tixtla au Mexique (2006) et en Pologne à Sokółka (2008) et à Legnica (2013).
Dr Serafini, d'où vous est venue l'envie de travailler sur un tel ouvrage ?
Il y a quelques années, j'avais pris conscience de l'existence d'enquêtes de médecine légale sur des tissus miraculeusement remontés à la surface d'hosties consacrées. Cela me semblait un argument très fort : si les miracles étaient authentiques, cela signifiait qu'il y avait eu de vraies biopsies du corps de Jésus de Nazareth. Qui sait quelles données, certainement intéressantes, peut-être choquantes, avaient été trouvées ! Mais ce que j'ai trouvé en librairie ou sur le web, vers 2015-2017, était décevant : des données incertaines, contradictoires, rapportées par des vulgarisateurs plus sensibles à l'aspect dévotionnel qu'à l'aspect médico-scientifique. J'ai donc décidé de m'y intéresser moi-même, en recherchant les dossiers originaux et en me rendant sur place chaque fois que possible pour rencontrer les témoins oculaires des événements et les chercheurs impliqués dans la recherche. Ce fut une merveilleuse aventure intellectuelle et spirituelle, qui a certainement changé ma vie et qui a donné naissance à ce livre.
Peut-on dire, ou est-ce un hasard, que pour la première fois un cardiologue rend visite à Jésus dans cinq endroits différents du monde avec le même diagnostic ?
Même si le titre de mon livre, choisi par l'éditeur, me met dans l'embarras, oui, on peut le dire. Les cinq miracles auxquels je me suis intéressé, cinq événements reconnus par l'Église catholique, mais aussi soumis à une investigation scientifique de qualité, présentent un schéma répétitif.
Lequel ?
Il y a toujours du tissu musculaire myocardique humain - et parfois du sang - qui présente des signes de détresse ; et on retrouve toujours le même groupe sanguin. Cette répétition des mêmes tissus dans différents miracles, à de grandes distances temporelles et spatiales les uns des autres, me réconforte : c'est un signe supplémentaire d'authenticité. Comment des faussaires auraient-ils pu les faire correspondre à ce point ?
Mais revenons au diagnostic : les lames histologiques dans lesquelles le tissu cardiaque est reconnu convergent avec une forte probabilité vers le diagnostic d'un type particulier d'infarctus du myocarde.
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Qui est Henri, ce jeune qui a fait fuir l'assaillant à Annecy et sauvé des vies?
"Catholique, croyant, pratiquant, ancien chef scout, pèlerin pédestre marchant de cathédrale en cathédrale, passionné par le patrimoine religieux de notre pays, ce jeune homme, qui semble sorti tout droit d'un livre de Péguy, coagule l'ensemble des traits anthropologiques détestés par l'idéologie dominante. Représentant ordinaire du catholicisme français, il figure le type humain que la galaxie progressiste veut enfermer…" (Robert Redeker sur le Figaro)
Du site de Var Matin :
Il faisait un "tour de France des cathédrales": qui est Henri, ce jeune qui a fait fuir l'assaillant à Annecy et sauvé des vies?
Armé de deux énormes sacs à dos qu'il transporte avec lui lors d'un "tour de France des cathédrales" de neuf mois, cet étudiant de 24 ans a pris Abdalmasih H. en chasse à Annecy, où a eu lieu le drame de ce jeudi 8 juin. Deux enfants sont encore en "urgence vitale".
09/06/2023Lien permanent Catégories : Actualité, Défense de la Vie, Eglise, Foi, Jeunes, Patrimoine religieux, Spiritualité, Témoignages 0 commentaire