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Eglise - Page 501

  • La pilule de Benoît XVI et la pilule de Houellebecq

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    Le diagnostic répété (93 ans) de Benoît XVI sur les effets sociaux de la pilule contraceptive étonne ou dérange, mais il rejoint aussi celui d’auteurs peu suspects de ringardise, comme Michel Houellebecq. Tous deux, relève Henri Quantin, y ont vu « un palier dans la montée historique de l’individualisme ». Une tribune publiée le 22/09/21 sur le site web « aleteia »:

    « Dans l’introduction ajoutée au recueil de ses textes sur l’Europe, le pape émérite Benoît XVI écrit que la pilule a « transformé les consciences des hommes, lentement d’abord, puis de plus en plus clairement ». La séparation entre la sexualité et la fécondité fût en effet « un bouleversement fondamental », menant peu à peu à l’idée que toutes les formes de sexualité étaient équivalentes. Avec la pilule, le monde est entré dans une nouvelle ère aux deux pans symétriques : une sexualité sans procréation ; une procréation sans sexualité.

    Un crime de lèse-modernité

    benoit-xvi.jpgCertains s’offusqueront sans doute de cette nouvelle attaque contre la pilule, cachet plus adorable, y compris chez certains catholiques déclarés, que l’hostie consacrée. Dans leur certitude de « momies progressistes exsangues » (le terme est de Houellebecq), ils répéteront une fois de plus que l’encyclique Humanae vitae, qui mettait en garde contre la contraception artificielle dès 1968, a vidé les églises. Les historiens sérieux, comme Guillaume Cuchet, ont montré que la dégringolade de la pratique avait eu lieu quelques années plus tôt, mais il reste bien des militants aveugles qui savent, d’une science quasi divine, que l’Église a commis le péché sans rémission, le crime de lèse-modernité.

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  • Eglise romaine et Liturgie : pour une véritable réforme.

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    Lu dans l’ Éditorial du bimensuel « L’Homme nouveau rédigé par Philippe Maxence le 17 septembre 2021

    « Depuis la publication du motu proprio Traditionis custodes, l’inquiétude des catholiques vivant de la forme extraordinaire ne cesse de grandir. Est-elle fondée ? J’ai dit ici même que des informations convergentes laissaient entendre que les séminaires des instituts traditionnels seraient particulièrement visés. Leurs supérieurs ont de ce fait publié un communiqué commun (disponible sur notre site) faisant part de leur crainte et demandant un évêque comme médiateur. Comme le remarquait Jean-Marie Guénois dans Le Figaro (4 septembre 2021), ils n’ont, en effet, plus d’interlocuteur à Rome alors que certains membres de la Curie rêvent de prendre leur revanche sur une famille spirituelle riche en vocations et qui à leurs yeux incarne le pontificat de Benoît XVI.

    Le thermomètre de l’inquiétude grimpe

    À vrai dire, l’inquiétude commence à gagner également certaines communautés qui célèbrent la forme ordinaire en tentant de l’inscrire dans une herméneutique de la continuité. Craintes là aussi vaines ? L’avenir le dira concrètement, mais le passé récent parle. Il y a un an, la Congrégation pour le Clergé ordonnait la fermeture du séminaire diocésain de San Rafael en Argentine. Son crime ? Continuer à distribuer la communion de manière traditionnelle. On se souvient aussi de l’affaire des Franciscains de l’Immaculée, congrégation très florissante et dont les prêtres célébraient dans les deux formes. Elle a été anéantie. Faut-il rappeler aussi la triste affaire des Petites Sœurs de Marie Mère du Rédempteur, absolument pas traditionalistes, mais dont les usages ont été jugés trop conservateurs ? Cette congrégation, aussi, a été réduite à sa plus simple expression. En juillet dernier, au Costa Rica, la conférence épiscopale a non seulement interdit toute célébration de la forme extraordinaire mais aussi celle de la forme ordinaire en latin, tournée vers l’orient, ainsi que l’utilisation de vêtements liturgiques anciens. Un prêtre aurait été sanctionné dans ce sens. Forts de ces faits, des laïcs ont signé une Lettre aux catholiques du monde entier en demandant au Pape de revenir sur son motu proprio (texte sur notre site). Même demande de la part d’un prêtre, l’abbé Pellabeuf, au nom du respect e la constitution de Vatican II sur la liturgie? (ici).

    Prendre acte du réel

    Le constat est donc là : la paix liturgique installée par Benoît XVI semble brisée ; les discussions reprennent et les oppositions s’affirment. Au nom de quoi ? De la fidélité au concile dont nombre d’historiens affirment aujourd’hui qu’il a représenté dans les faits davantage l’étendard d’une remise en cause permanente qu’une règle certaine. Dans son dernier livre, L’Ivresse et le Vertige (1), l’historien Yvon Tranvouez, venu pourtant de l’extrême-gauche de Dieu et qui partage avec François une admiration pour Michel de Certeau, note ainsi que « Vatican II n’est plus qu’un mot de passe, un pavillon de complaisance ». Les mots sont forts. Ils traduisent au moins une certaine réalité trop souvent mise de côté par les clercs. Et pourtant, l’Église a besoin d’une véritable réforme pour faire face à un monde anti ou postchrétien pour que ses fidèles aillent au Ciel.

    Dans une telle situation, la première urgence, le premier pas d’une telle réforme serait de prendre acte de la réalité et de cesser de vivre comme si le monde ne reniait pas le christianisme. Voici des années que nous demandons une vraie réforme. Voici des années que nous l’attendons. Ecclesia semper reformanda : l’Église est toujours réformable. Encore faut-il la vouloir et la voulant, la réaliser.

    Difficile mais d’autant plus nécessaire

    Réforme encore, ou plutôt refondation, cette fois-ci. Le mot vient à l’esprit en observant le jeu des primaires en vue de l’élection présidentielle ainsi que les déclarations de candidature. Pas sûr que nous allions ainsi à l’essentiel. L’homme étant d’abord et par nature un être sociable et politique, il est urgent de dépasser les simples joutes électorales pour avancer vers une refondation d’une véritable polis. C’est le sens d’une tribune libre de notre ami Guilhem Golfin (2) dont nous faisons nôtre la conclusion : « il n’est d’autre voie que de procéder à une refondation politique afin de retrouver le sens de la communauté politique, du droit et de la justice, de la res publica authentique. L’avenir de la France passe par un tel changement, à fondement moral et spirituel. Y parvenir sera difficile, mais suppose pour commencer d’en percevoir la nécessité »…

    1. Yvon Tranvouez, L’Ivresse et le Vertige, DDB, 252 p., 20,30 €.
    2. Valeurs actuelles, 9 septembre 2021. Auteur notamment de Babylone ou l’effacement de César, Éditions de L’Homme Nouveau, 128 p., 12 €.

    Ref. Pour une véritable réforme !

    JPSC

  • Motu proprio « Traditionis custodes » du pape François : en route pour le réveil des divisions et des querelles liturgiques ?

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    Dans une tribune, le couple fondateur du chapitre missionnaire des « Pèlerins d’Emmaüs » au pèlerinage de Chartres, Stanislas et Maylis Choné, supplie l’Eglise de ne pas ressusciter le clivage entre « tradis » et « non tradis », au nom de la jeune génération de plus en plus adepte des deux formes du rite romain. Lu sur le site de l'hebdomadaire "Famille chrétienne":

    "Stanislas et Maylis Choné font partie de ces couples formés malgré des sensibilités liturgiques éloignées, l’un étant plutôt « tradi », et l’autre « charismatique ». Ils ont créé en 2019 le chapitre missionnaire des « Pèlerins d’Emmaüs » pour annoncer le Christ aux passants sur la route du célèbre pèlerinage de Chartres organisé par Notre-Dame de Chrétienté. Forts de cette diversité qui est pour eux l’une des caractéristiques de la jeune génération, souvent à l’aise avec les deux formes du rite romain, ils appellent l’Eglise à la voir comme une richesse et non comme une source de clivages, alors que le motu proprio Traditionis custodes risque de réveiller la guerre liturgique."

    À lire aussi

    En route avec le nouveau chapitre missionnaire du pèlerinage de Chartres

    Voici leur tribune :

    "Depuis la parution du motu proprio du pape François « traditionis custodes », et à l’approche de son application concrète dans les diocèses, les inquiétudes grandissent chez les prêtres et les fidèles attachés à la messe célébrée selon la forme extraordinaire du rite romain, dite aussi messe de Saint Pie V ou messe tridentine. Si de nombreux évêques Français ont annoncé qu’ils feraient tout pour garder la paix et l’unité au sein de leur diocèse, d’autres sembleraient plus prompts à réduire de manière drastique la voilure des communautés Ecclesia Dei de leur diocèse.

    Comment réagir ? Comment faire comprendre aux autorités religieuses que nous, les jeunes générations épargnées par les querelles qui ont suivi la mise en application des réformes liées au Concile Vatican II, nous sentons si loin des étiquettes que l’on voudrait coller sur le front des « tradis », ou des « non-tradis », des « diocésains », ou des « réacs » ? Comment leur dire que nous nous sentons catholiques avant tout, que nous sommes attachés de tout cœur au successeur de Pierre, à notre Eglise de Rome et ce, quel que soit le missel employé ? Comment leur dire que les jeunes d’aujourd’hui recherchent du sacré, de belles liturgies célébrées aussi bien au Pèlerinage de Pentecôte de Notre Dame de Chrétienté qu’aux sessions de Paray-le-Monial ?

    Car c’est bel et bien notre réalité de chrétien aujourd’hui. En minorité dans tous nos milieux de travail ou d’études, nous avons besoin d’une chose : rester un corps, unis derrière le Christ qui est la tête. Nous avons besoin, aussi peu que nous soyons aujourd’hui en France, non pas de nous écharper mais d’être rassemblés par nos pasteurs pour « mettre le feu au monde » qui ne connaît plus Dieu. Au sein même de notre couple le débat peut exister alors que nous n’avons pas reçu la même chose dans notre biberon : faut-il ainsi que l’on se sépare ? N’y a-t-il pas une voie qui permet d’exister dans nos différences qui font toute la richesse de l’Eglise ?

    Il y en a bien un, « comme un lion rugissant, rôdant autour de nous », qui se réjouirait de la division qui pourrait poindre dans l’Eglise… Alors si nous voulons faire la peau à la forme extraordinaire, rappelons-nous la grande vitalité des familles et des vocations sacerdotales et religieuses qu’elle entraîne au sein de l’Eglise. Si, au contraire, nous sommes tentés de tourner le dos au pape, souvenons-nous toujours que l’Esprit-Saint est aux commandes et que la Vierge veille sur la barque de Pierre « afin que tous soient un ; comme toi Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. »  (Jean 17, 20-23). Et encore : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaîtront que vous êtes mes disciples » (jean, 13-35). Alors oui, que nous soyons laïcs, prêtres ou évêques, au cœur de nos faiblesses, de nos fragilités et de nos défauts, gardons en tête et dans nos cœurs, humblement, que notre pèlerinage sur la Terre doit faire jaillir sur nos frères l’Amour du Christ et l’annonce de son Evangile. C’est là notre essentiel. Engageons-nous à prier encore et encore pour notre Eglise, pour la paix et l’unité de son petit troupeau groupé derrière le Saint-Père. "

    À lire aussi :

    Dom Pateau : « Il faut sortir de ce combat liturgique qui épuise l’Église »

    Camille Lecuit.

    Ref. Motu proprio : le vibrant appel d'un jeune couple à ne pas réveiller des querelles liturgiques

    JPSC

  • Le pape s’inquiète de la « tentation de revenir en arrière »

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    De La Civilta Cattolica :

    “LA LIBERTE NOUS FAIT PEUR”. Conversation du pape François avec les jésuites slovaques

    “LA LIBERTE NOUS FAIT PEUR”. Conversation du pape François avec les jésuites slovaques
    21 septembre 2021

    Bratislava, dimanche 12 septembre 2021 à 17h30. Le pape François vient de terminer la réunion avec les représentants du Conseil Œcuménique des Églises à la Nonciature. Le temps de ranger les chaises après le moment précédent, et voilà que 53 jésuites slovaques prennent place dans la salle. François entre et salue : « Bonsoir et bienvenue ! Merci pour cette visite. Je ne savais pas qu’il y avait autant de jésuites ici en Slovaquie. On voit bien que “la peste” se répand partout ». Le groupe éclate de rire. François demande qu’ils posent des questions parce que, dit-il, provoquant à nouveau des rires, « je n’ai vraiment pas envie de faire un discours aux Jésuites ».

    Le Provincial de la Province slovaque adressa quelques mots de salutation au Pape : « Père, je veux vous remercier de tout cœur pour cette invitation, qui a été une surprise pour nous. C’est un encouragement pour notre vie communautaire et pastorale. Il y a beaucoup de jésuites en Slovaquie. Je voulais confirmer que la Compagnie veut être à votre disposition pour les besoins de l’Église ».

    Le Pape répond par une plaisanterie : « Merci. L’idée d’inviter des jésuites dans mes voyages apostoliques était celle du P. Spadaro, parce que de cette façon il a de la matière pour faire un article pour La Civiltà Cattolica qui publie toujours ces conversations ! » Et il continue : « Je suis là, j’attends les questions. Lancez le ballon au gardien de but. Allez ! »

    Un jésuite demande : « Comment allez-vous ? »

    Toujours en vie. Bien que certaines personnes veuillent ma mort. Je sais qu’il y a même eu des réunions entre prélats qui pensaient que l’état du Pape est plus grave que ce qui était dit. Ils préparaient le conclave. Patience ! Dieu merci, je vais bien. Cette opération était une décision que je ne voulais pas prendre : c’est une infirmière qui m’a convaincu. Les infirmières comprennent parfois mieux la situation que les médecins, car elles sont en contact direct avec les patients.

    Un jésuite qui a travaillé pendant près de 15 ans à Radio Vatican demande ce que les jésuites devraient avoir à cœur pour la pastorale en Slovaquie.

    Un mot me vient toujours à l’esprit : « proximité ».

    La proximité avec Dieu, tout d’abord : n’abandonnez pas la prière ! La vraie prière, celle du cœur, pas la prière formelle qui ne touche pas le cœur. Une prière qui lutte avec Dieu et qui connaît le désert où l’on ne ressent rien. Proximité avec Dieu : Il nous attend toujours. Nous pouvons être tentés de dire : je ne peux pas prier parce que je suis occupé. Mais Lui aussi est très occupé. Il est occupé à être à vos côtés, à vous attendre.

    Deuxièmement : la proximité entre vous, l’amour entre frères, l’amour austère des jésuites, qui est très beau, charitable, mais aussi austère : l’amour des hommes. Cela me fait mal quand vous et les autres prêtres vous vous « écorchez » les uns les autres. Et cela bloque les choses, cela ne nous aide pas à aller de l’avant. Mais ces problèmes existent depuis le début de la Compagnie. Pensez, par exemple, à la patience qu’Ignace avait avec Simon Rodriguez. Il est difficile de faire communauté, mais la proximité entre vous est vraiment importante.

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  • Décès de Mgr Aloys Jousten

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    Communiqué du diocèse de Liège :

    Aloys Jousten est décédé à Cologne.

    Décès de Mgr Aloys Jousten

    Le diocèse de Liège a la profonde douleur de vous annoncer le décès de Mgr Aloys Jousten, évêque émérite de Liège, décédé inopinément ce lundi 20 septembre 2021 à Cologne.

    Né le 2 novembre 1937, Aloys Jousten a été ordonné prêtre le 8 juillet 1962. Nommé 91e évêque de Liège le 9 mai 2001 par le pape Jean-Paul II, il a été consacré le 3 juin 2001. Il est devenu évêque émérite le 31 mai 2013.

    Il fut professeur au Grand-Séminaire de 1964 à 1975, Directeur du Heidberg-Institut à Eupen de 1975 à 1985, Curé-Doyen à St-Vith 1985-1990, Curé-Doyen à Eupen de 1990 à 2001, Vicaire épiscopal de Mgr Albert Houssiau de 1986 à 2001. Il a été unanimement apprécié dans son ministère et a été porté par l’affection de ses diocésains, en particulier celle de sa famille. Dans la confiance en la bonté du Seigneur, nous prions qu’il accueille son fidèle serviteur Aloys dans la paix et la joie éternelles qu’il a promises à ses disciples. Comme le disait sa devise : « La joie du Seigneur est notre force ! »

    Les funérailles auront lieu lundi 27 septembre 2021 à 10.30 h. à la cathédrale de Liège. Les visites au corps du défunt se feront à la cathédrale à partir de vendredi 24 septembre.

  • Menacés par le radicalisme hindou, des chrétiens demandent la protection du président indien Ram Nath Kovind

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Madhya Pradesh : des chrétiens demandent la protection du président indien Ram Nath Kovind

    21/09/2021

    Le 17 septembre, un groupe de chrétiens de l’État du Madhya Pradesh, dans le centre du pays, s’est adressé au président indien Ram Nath Kovind pour l’appeler à les protéger contre des attaques de militants nationalistes hindous, menaçant de détruire certaines églises « illégales ». Le père Maria Stephan, porte-parole de l’Église catholique au Madhya Pradesh, souligne que « les chrétiens aiment la paix ». « Certaines personnes et organisations proches de l’idéologie pro-hindoue ont commencé à menacer ouvertement les chrétiens. C’est une tendance dangereuse », dénonce le prêtre.

    Le 16 octobre 2020, des chrétiens de l’État de Jharkhand manifestent pour la libération du père Stan Swamy, mort en prison le 5 juillet 2021.

    Des chrétiens de l’État du Madhya Pradesh, dans le centre du pays, ont appelé le président indien Ram Nath Kovind à les protéger contre les attaques de certains extrémistes hindous, menaçant de démolir leurs églises. « Des militants hindous, majoritairement de l’organisation nationaliste hindoue VHP [Vishwa Hindu Parishad], menacent de démolir nos églises d’ici le 26 septembre, en affirmant que ces constructions sont illégales », a déploré Mgr Paul Muniya, évêque auxiliaire de l’Église protestante locale Shalom, basée dans le district de Jhabua où l’on compte une majorité de populations indigènes. Le VHP a aussi menacé des chrétiens indigènes en leur demandant de renoncer à la pratique du christianisme et en les forçant à retourner vers l’hindouisme, a également déclaré l’évêque protestant le 20 septembre. « Le 17 septembre, nous avons remis un mémorandum au président indien Ram Nath Kovind via le collecteur du district, en lui demandant son intervention urgente afin d’assurer notre sécurité et celle des chrétiens indigènes », a ajouté Mgr Muniya. Ce dernier a également affirmé que certains dirigeants locaux défendent les groupes nationalistes hindous et harcèlent les chrétiens, qui représentent près de 4 % de la population du district sur environ un million d’habitants. Une situation qui entraîne une augmentation des violences antichrétiennes.

    « Les chrétiens aiment la paix »

    Le père Maria Stephan, porte-parole de l’Église catholique au Madhya Pradesh, estime que les autorités du district sont partiales contre les chrétiens. « Les chrétiens aiment la paix. Nous cherchons des recours judiciaires afin d’assurer la paix et l’harmonie dans notre société. Certaines personnes et organisations proches de l’idéologie pro-hindoue ont commencé à menacer ouvertement les chrétiens de démolir leurs églises. C’est une tendance très dangereuse », confie le prêtre. Le 26 août, le commissaire adjoint de la police du district, dans une lettre adressée à la police locale, a donné des instructions afin de soutenir l’initiative du VHP contre les lieux de culte chrétiens « illégaux » et les activités de conversions religieuses « forcées » dans le district.

    Par ailleurs, le 13 septembre, un responsable de district a également demandé aux prêtres chrétiens de se présenter devant lui afin d’expliquer la nature de leurs activités religieuses avant le 22 septembre. Il a également exigé des détails de leurs nominations comme prêtres et concernant les activités liées aux conversions religieuses. Les prêtres ont aussi dû certifier s’ils ont eux-mêmes été convertis par ruse ou par force. Ils ont été avertis de poursuites judiciaires en cas de soupçon de conversions illégales. « Cela ne nous pose aucun problème de partager tous les détails officiels sur notre travail et notre parcours personnel au gouvernement, du moment que ses intentions sont justes », confie le père Stephan, tout en ajoutant que le fait d’interroger ainsi seulement les prêtres chrétiens sur leurs activités et leur choix de religion est injuste. « Est-ce que les autorités ont fait de même avec les prêtres d’autres religions ? Ce n’est qu’une tentative d’intimider les minorités chrétiennes », dénonce-t-il. Le père Stephan maintient qu’il n’y a eu aucune conversion via des moyens illégaux, et que le choix d’une religion est un droit constitutionnel pour chaque citoyen. Mgr Muniya, de son côté, évoque également une menace visant systématiquement la communauté chrétienne. « S’il y a effectivement une structure illégale, laissons l’administration officielle intervenir elle-même. Pourquoi des individus et des organisations privées profèrent de telles menaces ? » Il a aussi cherché à savoir si « le même critère est appliqué pour les autres lieux de culte dans le district et dans l’État [du Madhya Pradesh] », en demandant au gouverneur et au ministre en chef de l’État d’intervenir pour apaiser la situation.

    (Avec Ucanews)

  • Les valeurs qui devraient être présentes dans une bonne Constitution

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AMÉRIQUE/CHILI - Le Cardinal Aós au Te Deum: les valeurs qui devraient être présentes dans la nouvelle Constitution

    lundi, 20 septembre 2021

    Santiago (Agence Fides) - Le samedi 18 septembre, le " Te Deum " œcuménique d'action de grâce pour l'indépendance du Chili a été célébré dans la Cathédrale Métropolitaine, comme d'habitude en présence des plus hautes autorités du pays, conduites par le Président de la République, Sebastián Piñera.

    Dans son homélie, le Cardinal Celestino Aós, Archevêque de Santiago, a déclaré que lorsque quelque chose ne va pas dans notre relation avec la réalité, nous devons revenir aux fondements de notre propre culture : "L'importance de l'écologie est incontestable aujourd'hui. Nous devons écouter le langage de la nature et y répondre de manière cohérente". Il a rappelé qu'il existe également une écologie de l'homme, "qu'il doit respecter et qu'il ne peut pas manipuler à sa guise", car "l'homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais aussi nature, et sa volonté est juste quand il respecte la nature, l'écoute, et quand il s'accepte tel qu'il est, et admet qu'il ne s'est pas créé lui-même. C'est ainsi, et seulement ainsi, que se réalise la véritable liberté humaine.

    L'Archevêque a profité de l'occasion pour évoquer, au nom de l'Église, ce que devrait contenir la nouvelle Constitution, principalement sur les questions de valeur, et a remercié " les femmes et les hommes qui travaillent au sein de la Convention constituante, qui préparent et rédigent une nouvelle Constitution qui nous guidera et nous gouvernera " (voir Fides 03/07/2021).

    "Nous remercions tous ceux qui cherchent à respecter et à protéger des valeurs non négociables : le respect et la défense de la vie humaine de sa conception à sa fin naturelle, la famille fondée sur le mariage entre un homme et une femme, la liberté des parents de choisir le modèle et l'institution d'éducation de leurs enfants, la promotion du bien commun sous toutes ses formes et la subsidiarité de l'État, qui respecte l'autonomie des organisations et coopère avec elles", a déclaré le Cardinal.

    Le Cardinal Celestino Aós a remercié le Seigneur pour tous ceux qui "avec bonne volonté, s'engagent et travaillent pour trouver des secours et des solutions au problème des peuples indigènes tant en Araucanie, qui subissent des violences, que des autres peuples". Il a également remercié ceux qui se soucient de l'accueil, de la protection, de la promotion et de l'intégration des immigrés, des femmes et de ceux qui les accompagnent, "et qui favorisent leur respect en tant que personnes et la promotion de leurs droits".

    Ce Te Deum a été le dernier du deuxième gouvernement du président Sebastián Piñera. Au début de la célébration, le Cardinal Aós a rappelé les victimes du coronavirus et a prié pour ceux qui sont morts à cause de cette pandémie. (CE) (Agence Fides 20/09/2021)

  • L’engagement chrétien dans la cité et la bonne manière d’agir dans le monde

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    Du père Jean-Baptiste Bienvenu sur Padre Blog :

    DIEU OU LE MONDE : SE PRÉPARER POUR L’ANNÉE ÉLECTORALE

    21 Sep 2021r
     

    Au début d’une année dont la teneur politique va aller croissant jusqu’à l’élection présidentielle, Don Maxence Bertrand (communauté Saint-Martin) propose avec Dieu ou le monde (éditions du Cerf) une contribution sur l’engagement chrétien dans la cité. Une lecture nourrissante pour chercher la bonne manière d’agir dans le monde, une lecture exigeante pour résister à la tentation d’utiliser l’évangile de manière mondaine, c’est-à-dire avec les moyens et les objectifs du monde. Padreblog est parti à la rencontre de l’auteur.

    Padreblog : Vous pointez le fait que l’engagement des chrétiens dans les activités de l’Église peut prendre le pas sur leur engagement dans la cité qui est leur vocation première. Comment un employé chrétien peut-il changer le monde dans son travail ?

    Don Maxence : Nous avons la grâce d’avoir de très belles communautés chrétiennes en France, peu nombreuses, mais souvent accueillantes, ferventes et missionnaires. La vie familiale de nos paroisses est fondamentale pour la mission de l’Église. Beaucoup d’énergie s’y déploie et c’est une grande grâce ! Mais, en effet, à la suite du Christ et forts de ce soutien communautaire, il nous faut entrer dans le monde et garder une énergie et une audace pour traduire l’évangile en acte dans la vie du monde, dans la vie professionnelle, dans la vie publique, dans la vie sociale. Ces engagements qui, sur le plan de la mission, sont apparemment silencieux, sont en réalité éloquents et féconds : le témoignage exemplaire d’un employé peut vraiment être une semence de la grâce. La bonté, le service, l’honnêteté, la bienveillance et la paix sont autant d’attitudes chrétiennes qui témoignent d’une vraie force d’âme et évangélisent en profondeur.

    Vous déployez, à la suite de saint Paul, la figure de l’ambassadeur. Comment cette image peut-elle s’appliquer aux chrétiens dans l’année électorale qui se profile ?

    Saint Paul évoque l’image de l’ambassadeur pour parler du chrétien dans le monde. L’image est géniale, parce que l’ambassadeur est un homme épris de son pays, de sa culture et de sa langue et il veut communiquer tout cela. Mais il ne peut le faire qu’en rencontrant et en connaissant vraiment ceux auxquels il s’adresse. Dans cette année qui risque d’être tendue médiatiquement, il nous faudra demander un surcroît de paix et de profondeur. Il faudra surtout distinguer ce que veut dire « agir avec les moyens du monde » et « agir de façon mondaine ». Agir avec les moyens du monde : électoraux, intellectuels ou politiques, oui ! Agir de façon mondaine : par l’anxiété, la colère déversée sur des réseaux sociaux, la fascination pour une personnalité politique, non ! Notre espérance est une ancre dans le ciel, pas sur la terre (Hébreux 6, 19).

    La force de l’évangile, c’est d’affirmer le surcroît de vie que nous apporte le salut (en grec, zoè), au-delà de la préservation de la vie biologique (bios). Comment votre livre peut-il éclairer les lecteurs pris dans les convulsions du Covid ?

    L’expérience que nous avons de la vie divine, de ce surcroît de vie, nous la trouvons ordinairement dans l’Église et dans les sacrements. C’est une magnifique participation à la vie de Dieu, anticipée dès ici-bas. C’est aussi l’assurance que Dieu conduit notre histoire. Il est le bon berger qui nous ramène à la maison. Dans les épreuves du désert, Israël est souvent tombé dans le piège des ruminations intérieures alors que Dieu éprouvait sa confiance (Deutéronome 8, 1-5). Notre foi ne nous épargne pas les épreuves, mais nous éduque à la confiance et à la paix intérieure. Ce livre voudrait aider à discerner les racines de nos actions, de nos jugements et de nos engagements. Pour que notre vie soit imprégnée de l’évangile. 

    En écho à Blaise Pascal, vous décrivez l’attitude de « chercher en gémissant ». Y a-t-il dans le rapport des catholiques au monde une tentation idéaliste qui les empêche d’assumer cette nécessaire souffrance ? 

    Chercher en gémissant, c’est en effet consentir à l’imperfection de ce monde sans résignation, mais sans idéalisme non plus. Dans telle ou telle situation éprouvante et parfois malveillante, quel bien puis-je tout de même accomplir ? Je ne peux pas trouver des prétextes pour attendre que les conditions soient meilleures pour agir chrétiennement. Je crois profondément à l’originalité et à l’inventivité de l’Esprit-Saint. Au XIXème siècle, en pleine crise industrielle, les pères de familles disparaissent dans les usines et désertent malgré eux leur famille et leurs enfants. La crise est industrielle mais elle devient rapidement familiale et éducative. Saint Jean Bosco aurait pu s’insurger contre l’industrie et ses méfaits, il aurait pu attendre et espérer des temps meilleurs. Mais, docile à l’Esprit-Saint, il a pris la question de la pauvreté à bras le corps et il a fondé des écoles. Aujourd’hui, la crise n’est plus industrielle, elle est spirituelle, sociale, sanitaire… Quelle sera la réponse de Dieu ? Quelle sera la sainteté du XXIe siècle ?  

    [Propos recueillis par le père Jean-Baptiste Bienvenu]

  • Cette mère italienne a sacrifié sa vie pour son bébé à naître

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    De Katie Yoder sur Catholic News Agency :

    Une nouvelle sainte pro-vie ? Cette mère italienne a sacrifié sa vie pour son bébé à naître
     
     Maria Cristina Cella Mocellin, who sacrificed her life for the sake of her baby.
    Maria Cristina Cella Mocellin, qui a sacrifié sa vie pour son bébé.
    Capture d'écran Facebook de la photo de Maria Cristina Cella Mocellin, une mère italienne qui a sacrifié sa vie pour son bébé./ Facebook

    Salle de presse de Washington, D.C., 18 sept. 2021

    "Riccardo, tu es un cadeau pour nous". Ce sont les mots qu'une mère italienne de 26 ans a écrits à son nouveau-né il y a 26 ans. Ce sont des mots pour lesquels elle était prête à vivre - et à mourir.

    Le 30 août, le pape François a avancé la cause de sainteté de Maria Cristina Cella Mocellin, qui a sacrifié sa vie pour son bébé. Selon EWTN Pro-Life Weekly, les catholiques la comparent déjà à une autre sainte, Sainte Gianna Beretta Molla, car les deux femmes ont refusé un traitement médical qui aurait mis en danger leur bébé à naître. Après un examen approfondi, l'Église reconnaît désormais Maria Cristina comme une "vénérable" pour avoir mené une vie héroïquement vertueuse.  

    Voici l'histoire de cette vie.

    Maria Cristina est née en 1969 dans une ville appelée Cinisello Balsamo, située à Milan. Selon La Stampa, elle a grandi à côté des Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne Antida Thouret, et a été catéchiste et animatrice de jeunesse. Elle a fortement envisagé la vie religieuse alors qu'elle était encore une jeune adolescente. 

    "Seigneur, montre-moi le chemin : peu importe que tu me veuilles comme mère ou comme religieuse, ce qui compte vraiment, c'est que je fasse toujours ta volonté", écrit-elle dans son journal spirituel en 1985.

    Sa vocation est devenue claire lorsque, à 16 ans, elle a rencontré Carlo Moccellin. Elle était appelée au mariage - un mariage avec lui. Elle ne s'est jamais départie de cette conviction, même lorsque les médecins ont découvert un sarcome dans sa jambe gauche, rapporte Vatican News. 

    "J'ai réalisé que tout est un cadeau, même une maladie, car si elle est vécue de la meilleure façon possible, elle peut vraiment aider à grandir", a-t-elle écrit à Carlo en 1988.

    Soignée avec succès, elle a terminé ses études secondaires avant d'épouser Carlo en 1991. Ils ont rapidement accueilli deux enfants dans leur foyer, Francesco et Lucia. Ils en attendent un troisième, Riccardo, lorsqu'ils apprennent que son cancer est revenu. 

    Sa première pensée a été pour son petit garçon à naître. 

    "Ma réaction a été de dire encore et encore : 'Je suis enceinte ! Je suis enceinte ! Mais docteur, je suis enceinte", écrit-elle dans une lettre adressée en 1995 à son petit Riccardo. "Je me suis battue de toutes mes forces et je n'ai pas abandonné l'idée de te mettre au monde, à tel point que le médecin a tout compris et n'a plus rien dit."

    Maria Cristina a refusé les traitements de chimiothérapie qui auraient menacé la vie de son futur bébé. Au lieu de cela, elle a attendu la naissance de Riccardo, en 1994. Mais à ce moment-là, le cancer s'était déjà propagé à ses poumons et lui causait d'immenses souffrances. 

    "Je crois que Dieu ne permettrait pas la douleur s'il ne voulait pas obtenir un bien secret et mystérieux mais réel", écrit-elle. "Je crois qu'un jour je comprendrai le sens de ma souffrance et j'en remercierai Dieu."

    Le 22 octobre 1995, elle est morte à l'âge de 26 ans. 

    Mais son histoire - et son bébé - perdurent. Dans sa lettre à Riccardo, qu'elle a écrite un mois avant sa mort, elle a souligné la beauté de sa vie.

    "Cher Riccardo, tu dois savoir que tu n'es pas au monde par hasard", commence-t-elle. "Le Seigneur a voulu ta naissance malgré tous les problèmes qu'il y avait... quand nous avons appris ton existence, nous t'avons aimé et désiré de tout notre cœur."

    "C'est ce soir-là, dans la voiture sur le chemin du retour de l'hôpital, que tu as bougé pour la première fois. C'était comme si tu disais : 'Merci maman de m'aimer'. Et comment ne pas t'aimer ?" a-t-elle ajouté. "Tu es précieux, et quand je te regarde et que je te vois si beau, si vif, si amical, je me dis qu'il n'y a aucune souffrance au monde qui ne vaille la peine d'être supportée pour un enfant."

    Maria Cristina écrivait régulièrement, et tenait un journal spirituel, selon l'Associazione Amici di Cristina (Association des amis de Cristina), qui promeut la dignité de la vie humaine en l'honneur de son homonyme. Le site Web de l'association présente des extraits de son journal et de ses lettres.

    "Seigneur, je ne veux que Toi ! Je n'aime que Toi ! Je ne cherche que Toi !", l'organisation cite ses propos. "Qu'importe de souffrir dans la vie si tu es au coin de la rue à m'attendre pour me donner une joie immense ?".

    La joie apparaît à plusieurs reprises dans ses écrits.

    "C'est ma devise : "Fais tout avec joie !"" souligne-t-elle dans une lettre adressée à Carlo en 1985. "Même si parfois cela me coûte beaucoup, surtout quand mon moral est bas ou quand... 'il te semble que tout est contre toi...' comme tu le dis, dans ta belle lettre. Mais, comme la lumière vient après l'obscurité, ainsi, après le désespoir, retrouve la joie".

    Cette joie a façonné son amour de Dieu et son amour pour Carlo.

    "Tu ne trouves pas ça extraordinaire ?" Maria Cristina a demandé à Carlo en 1987. "S'il n'y avait pas toi et moi qui nous aimons, le monde manquerait de ce quelque chose que personne d'autre à notre place ne pourrait donner".

    Elle a également écrit sur l'amour de Dieu - et l'appel à la perfection.

    "Je deviens sainte dans la mesure où je me vide de tout, j'enlève tout obstacle de mon esprit, de mon cœur et de ma vie pour me laisser pénétrer complètement par l'amour de Dieu", soulignait-elle à Carlo en 1990. "Plus concrètement, cela signifie vivre la vie quotidienne avec une grande simplicité, dans la famille, dans l'étude, dans la relation avec toi, Carlo. Ma place est dans la simplicité et la "routine"".

    Dans le simple, elle a trouvé le miraculeux. Dans l'ordinaire, elle a découvert l'extraordinaire.

    L'année de sa mort, elle écrit dans une autre lettre : "Bien que ma santé soit précaire... JE SUIS HEUREUSE !" Elle conclut : "J'ai honte de demander autre chose au Seigneur, pour nous le miracle est déjà là : s'Il nous aime et que nous nous aimons, rien d'autre ne compte."

  • La communauté Saint-Martin pourrait représenter entre 20 et 40 % du clergé actif en France dans trente ans

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    De Mikael Corre sur le site du journal la Croix :

    Communauté Saint-Martin, l’avenir de l’Église de France ?

    Communauté Saint-Martin, l’avenir de l’Église de France ?

    Cérémonie d'ordination de 13 prêtres à la basilique d'Evron, le 26 juin 2021. Sébastien Leban / Divergence

    En quarante-cinq ans, cette communauté de prêtres classiques, née à Gênes (Italie), est devenue l’un des principaux pourvoyeurs du clergé français. Elle vient d’arriver au Mont-Saint-Michel et devrait prendre une place de plus en plus importante dans l’Église de France.

    Souvent, la communauté Saint-Martin crispe. Par exemple quand on annonce son arrivée imminente au Mont-Saint-Michel en remplacement d’un prêtre de la Mission de France. Faut-il imaginer une escouade d’abbés en soutane à l’assaut de l’abbatiale ? Certes, le débarquement est le mode de déplacement préféré de cette communauté, dont les statuts précisent que « la formation au séminairea pour but de constituer un corps mobile (de prêtres) préparé au ministère diocésain ». La formulation est un peu martiale, à l’image de saint Martin, ancien légionnaire romain, et traduit bien la vocation originelle de cette communauté : former des curés prêts à débouler dans les paroisses où il n’y en a plus. SOS églises vides.

    → À LIRE. Un prêtre de la communauté Saint-Martin nommé recteur du sanctuaire du Mont-Saint-Michel

    Ce service et toute l’ingénierie des « Saint-Martin » – prêtres envoyés en petits groupes, règles de vie communautaire, formation continue, suivi, etc. – sont très prisés des évêques qui les jugent souvent « fiables », et même plus adaptables à la pastorale du diocèse que d’autres prêtres venus de communautés nouvelles. Une grosse vingtaine d’évêques a fait une demande, actuellement en attente. La liste reste à la discrétion du modérateur général de Saint-Martin, Don Paul Préaux, qui n’a pas souhaité la transmettre à La Croix. « Pour choisir, il faut prendre le temps de connaître les contenus de la mission, les collaborateurs et vérifier si le soutien de l’évêque se fera dans le temps long», note-t-il. L’attente dure en moyenne cinq ans. Déjà 168 prêtres de Saint-Martin sont installés dans trente diocèses.

    20 à 40 % du clergé dans trente ans

    Leur séminaire d’Évron (Mayenne) forme en ce moment une centaine de jeunes. C’est le plus gros de France, et de loin. Conscients de leur poids à venir, les responsables de la communauté se défendent d’avoir un agenda. « J’ai conscience que je forme des cadres. Certains seront peut-être nommés évêques, je m’en réjouirais, mais ce n’est pas un but en soi », jure Don Paul Préaux. « Ce qui m’importe, c’est surtout de former des pasteurs humbles et audacieux ». Selon les chiffres qui circulent jusqu’au sein de la Conférence des évêques de France, la communauté pourrait représenter entre 20 et 40 % du clergé actif dans trente ans, quand les prêtres nés dans les années 1950 ne seront plus là. Avec à la clé un changement de style.

    C’est précisément ce qui fait un peu râler au Mont-Saint-Michel, où des pétitions ont été lancées (pour l’instant peu suivies) contre l’arrivée d’un « Saint-Martin », Don Maurice Franc, pour remplacer le recteur de 72 ans, le père Henri Gesmier, dit « Riton ». Ce prêtre presque toujours en pull, les cheveux en bataille et très marqué par le catholicisme social en vogue à sa sortie de séminaire, a été trente-cinq ans éducateur à la prison de Fleury-Mérogis, dans l’Essonne.

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  • Synodalité : le discours du pape aux fidèles du diocèse de Rome

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    TEXTE INTEGRAL DU DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS AUX FIDÈLES DU DIOCÈSE DE ROME (source)

    Salle Paul VI, Samedi 18 septembre 2021

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Comme vous le savez, ce n'est pas nouveau ! -, un processus synodal est sur le point de commencer , un cheminement dans lequel toute l'Église s'engage sur le thème : « Pour une Église synodale : communion, participation, mission » : trois piliers. Trois phases sont prévues, qui se dérouleront entre octobre 2021 et octobre 2023. Cet itinéraire a été conçu comme une dynamique d'écoute mutuelle, je veux souligner ceci : un dynamisme d'écoute mutuelle, mené à tous les niveaux de l'Église, impliquant tout le peuple de Dieu. Le Cardinal Vicaire et les Évêques auxiliaires doivent s'écouter, les prêtres doivent s'écouter, les les religieux doivent s'écouter, les laïcs doivent s'écouter. Et puis, tout le monde s'inter-écoute. Écoutez-vous; parler et s'écouter. Il ne s'agit pas de recueillir des opinions, non. Ce n'est pas une enquête; mais il s'agit d'écouter l'Esprit Saint, comme on le trouve dans le livre de l' Apocalypse: « Quiconque a des oreilles, écoutez ce que l'Esprit dit aux églises » (2,7). Avoir des oreilles, écouter, est le premier engagement. Il s'agit d'entendre la voix de Dieu, de saisir sa présence, d'intercepter son passage et son souffle de vie. Il est arrivé au prophète Elie de découvrir que Dieu est toujours un Dieu de surprises, même dans la façon dont il passe et se fait sentir :

    « Il y avait un vent impétueux et fort qui fendait les montagnes et brisait les rochers […], mais le Seigneur n'était pas dans le vent. Après le vent, un tremblement de terre, mais le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n'était pas dans le feu. Après le feu, le murmure d'une brise légère. Dès qu'il l'entendit, Elie se couvrit le visage de son manteau" ( 1R 19, 11-13).

    C'est ainsi que Dieu nous parle. Et c'est pour cette « brise légère » - que les exégètes traduisent aussi « fine voix de silence » et quelqu'un d'autre « un fil de silence retentissant » - que nous devons préparer nos oreilles, pour entendre cela brise de Dieu.

    La première étape du processus (octobre 2021 - avril 2022) concerne les différentes Églises diocésaines. Et c'est pourquoi je suis ici, en tant que votre Evêque, pour partager, car il est très important que le diocèse de Rome s'engage dans ce chemin avec conviction. Ce serait une folie de la part du diocèse du Pape de ne pas s'engager là-dedans, n'est-ce pas ? Un imbécile pour le Pape et pour vous aussi.

    Le thème de la synodalité n'est pas le chapitre d'un traité d'ecclésiologie, encore moins une mode, un slogan ou le nouveau terme à utiliser ou à exploiter dans nos rencontres. Non! La synodalité exprime la nature de l'Église, sa forme, son style, sa mission. Et donc on parle d' Église synodale , en évitant cependant de considérer qu'elle est un titre parmi d'autres, une manière de la penser qui offre des alternatives. Je ne dis pas cela sur la base d'une opinion théologique, pas même comme une pensée personnelle, mais en suivant ce que nous pouvons considérer comme le premier et le plus important "manuel" d'ecclésiologie, qui est le livre des Actes des Apôtres .

    Le mot « synode » contient tout ce qu'il faut comprendre : « marcher ensemble ». Le livre des Actes, c'est l'histoire d'un voyage qui part de Jérusalem et, traversant la Samarie et la Judée, se poursuivant dans les régions de Syrie et d'Asie Mineure puis en Grèce, se termine à Rome. Cette route raconte l'histoire dans laquelle la Parole de Dieu et les gens qui tournent leur attention et leur foi vers cette Parole marchent ensemble. La Parole de Dieu marche avec nous. Tout le monde est le protagoniste, personne ne peut être considéré comme un simple extra. Il faut bien le comprendre : tout le monde est protagoniste. Le Pape, le Cardinal Vicaire, les Évêques Auxiliaires ne sont plus les protagonistes ; non : nous sommes tous des protagonistes, et personne ne peut être considéré comme un simple figurant. A cette époque, les ministères étaient encore considérés comme des services authentiques. Et l'autorité est née de l'écoute de la voix de Dieu et du peuple - ne les sépare jamais - qui maintenait ceux qui la recevaient "en bas". La "base" de la vie, à qui il fallait rendre service de la charité et de la foi. Mais cette histoire n'est pas seulement en mouvement en raison des lieux géographiques qu'elle traverse. Exprime une continuation-agitation intérieure : c'est un mot clé, agitation intérieure . Si un chrétien ne ressent pas cette inquiétude intérieure , s'il ne l'éprouve pas, il manque quelque chose ; et cette inquiétude intérieure naît de sa propre foi et nous invite à évaluer ce qu'il y a de mieux à faire, ce qu'il faut maintenir ou changer. Cette histoire nous enseigne que l'immobilité ne peut pas être une bonne condition pour l'Église (cf. Evangelii gaudium , 23). Et le mouvement est une conséquence de la docilité au Saint-Esprit, qui est le metteur en scène de cette histoire dans laquelle chacun est un protagoniste agité et incessant.

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  • KTO : les Racines juives de la liturgie

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    « De nos jours, on assiste dans l’Église à une prise de conscience de plus en plus marquée des origines juives du christianisme. Comme une sorte de retour aux sources. L’apôtre Paul n’affirmait-il pas déjà clairement à la première génération de croyants d’origine païenne : « c’est la racine qui vous porte » (Romains 11.18) ? Le Christ lui-même n’a-t-il pas affirmé qu’il n’était pas venu non « abolir mais accomplir » la Loi (Matthieu 5,17). Les deux traditions de foi, juive et chrétienne , ont pour fondement le Dieu unique, le Dieu de l’Alliance qui se révèle aux hommes à travers sa Parole. Dans la recherche d’un comportement juste envers Dieu, les juifs se tournent vers l’enseignement de la Torah, les chrétiens vers le Christ comme source de vie nouvelle. Ce documentaire s’intéressera tout particulièrement à cet enracinement de la tradition chrétienne dans la religion juive visible dans la liturgie de la messe. Les Racines juives de la liturgie - Une production SUNSET PRESS 2020 - Réalisée par Alexandre Dolgorouky » (KTO)

    JPSC