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Eglise - Page 962

  • Le pape aux nouveaux cardinaux : "aimez, faites du bien, bénissez et priez"

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    De zenit.org

    « Aimez, faites du bien, bénissez et priez », les impératifs des nouveaux cardinaux

    Homélie du pape lors du consistoire du 19 novembre (Texte intégral)

    Le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre (cf. Lc 6, 27-36), beaucoup l’ont appelé ‘‘ le discours de la plaine’’. Après l’institution des Douze, Jésus est descendu avec ses disciples là où une multitude l’attendait pour l’écouter et pour se faire guérir. L’appel des Apôtres est accompagné par ce ‘‘se mettre en route’’ vers la plaine, pour la rencontre avec une multitude qui, comme le dit le texte de l’Évangile, était ‘‘tourmentée’’ (cf. v. 18). L’élection, au lieu de les maintenir en haut sur la montagne, au sommet, les conduit au coeur de la foule, les met au milieu de ses tourments, au niveau de leur vie. De cette manière, le Seigneur leur révèle ainsi qu’à nous que le vrai sommet s’atteint dans la plaine, et la plaine nous rappelle que le sommet se trouve dans un regard et spécialement dans un appel : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (v. 36).

    Une invitation accompagnée de quatre impératifs, nous pourrions dire de quatre exhortations, que le Seigneur leur adresse pour modeler leur vocation concrètement, dans le quotidien de l’existence. Ce sont quatre actions qui donneront forme, qui donneront chair et rendront tangible le chemin du disciple. Nous pourrions dire que ce sont quatre étapes de la mystagogie de la miséricorde : aimez, faites du bien, bénissez et priez. Je pense que nous pouvons être d’accord sur ces quatre aspects et qu’ils nous paraissent également raisonnables. Ce sont quatre actions que nous réalisons facilement avec nos amis, avec les personnes plus ou moins proches, proches par l’affection, par les goûts, par les habitudes.

    Le problème surgit lorsque Jésus nous présente les destinataires de ces actions, et en cela il est très clair, il n’utilise pas des figures de style ni des euphémismes. Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous traitent mal (cf. vv. 27-28).

    Et ce ne sont pas des actions qui viennent spontanément envers des personnes qui sont devant nous comme adversaires, comme ennemis. Face à elles, notre attitude première et instinctive, c’est de les disqualifier, de les discréditer, de les maudire : dans beaucoup de cas, nous cherchons à les ‘‘diaboliser’’, en vue d’avoir une ‘‘sainte’’ justification pour nous débarrasser d’elles. Au contraire, en ce qui concerne l’ennemi, celui qui te hait, qui te maudit ou te diffame, Jésus nous dit : aime-le, fais-lui du bien, bénis-le et prie pour lui.

    Nous nous trouvons face à l’une des caractéristiques propres du message de Jésus, là où se cache sa force et son secret ; de là proviennent la source de notre joie, la puissance de notre mission et l’annonce de la Bonne Nouvelle. L’ennemi est quelqu’un que je dois aimer. Dans le coeur de Dieu, il n’y a pas d’ennemis, Dieu n’a que des enfants. Nous élevons des murs, nous construisons des barrières et nous classons les personnes. Dieu a des enfants et pas précisément pour s’en débarrasser. L’amour de Dieu a la saveur de la fidélité envers les personnes, car c’est un amour viscéral, un amour maternel/paternel qui ne les laisse pas dans l’abandon, même lorsqu’elles ont commis des fautes. Notre Père n’attend pas que nous soyons bons pour aimer notre monde, il n’attend pas que nous soyons moins injustes ou parfaits pour nous aimer ; il nous aime parce qu’il a choisi de nous aimer, il nous aime parce qu’il nous a donné le statut de fils. Il nous a aimés même lorsque nous étions ses ennemis (cf. Rm 5, 10). L’amour inconditionnel du Père envers tous a été et est une vraie exigence de conversion pour notre pauvre coeur qui tend à juger, à diviser, à opposer et à condamner. Savoir que Dieu continue d’aimer même celui le rejette est une source illimitée de confiance et un encouragement pour la mission. Aucune main sale ne peut empêcher que Dieu y mette la Vie qu’il désire nous offrir.

    Notre époque est caractérisée par de grandes problématiques et interrogations à l’échelle mondiale. Il nous arrive de traverser un temps où émergent de nouveau de manière épidémique, dans nos sociétés, la polarisation et l’exclusion comme l’unique façon possible de résoudre les conflits. Nous voyons, par exemple, comment rapidement celui qui est à côté de nous non seulement possède le statut d’inconnu ou d’immigré ou de réfugié, mais [encore] devient une menace, acquiert le statut d’ennemi. Ennemi parce qu’il vient d’un pays lointain ou parce qu’il a d’autres coutumes. Ennemi par la couleur de sa peau, par sa langue ou par sa condition sociale, ennemi parce qu’il pense différemment et aussi parce qu’il a une autre foi. Ennemi par… Et, sans que nous ne nous en rendions compte, cette logique s’installe dans notre manière de vivre, d’agir et de procéder. Donc, tout et tous commencent à avoir une saveur d’inimitié. Peu à peu, les différences sont transformées en symptômes d’hostilité, de menace et de violence. Que de blessures s’élargissent à cause de cette épidémie d’inimitié et de violence, qui s’imprime dans la chair de beaucoup de sans-voix, parce que leur cri s’est affaibli et est réduit au silence à cause de cette pathologie de l’indifférence ! Que de situations de précarité et de souffrance sont semées à travers cette prolifération de l’inimitié entre les peuples, entre nous ! Oui, entre nous, dans nos communautés, dans nos presbytères, dans nos réunions. Le virus de la polarisation et de l’inimitié imprègne nos façons de penser, de sentir et d’agir. Nous ne sommes pas immunisés contre cela et nous devons être attentifs afin que cette attitude n’occupe pas notre coeur, car cela serait contre la richesse et l’universalité de l’Église que nous pouvons toucher de la main dans ce Collège Cardinalice. Nous provenons de pays lointains, nous avons des coutumes, des couleurs de peau, des langues et des conditions sociales différents ; nous pensons de manières différentes et nous célébrons aussi la foi par des rites différents. Et rien de tout cela ne nous rend ennemis, au contraire, c’est l’une de nos plus grandes richesses.

    Chers frères, Jésus ne cesse de ‘‘descendre de la montagne’’, il ne cesse de vouloir nous insérer au carrefour de notre histoire pour annoncer l’Évangile de la Miséricorde. Jésus continue de nous appeler et de nous envoyer dans la ‘‘plaine’’ de nos peuples, il continue de nous inviter à passer notre vie en soutenant l’espérance de nos gens, comme signes de réconciliation. Comme Église, nous continuons à être envoyés pour ouvrir nos yeux afin de regarder les blessures de tant de frères et soeurs privés de leur dignité, privés dans leur dignité.

    Cher frère nouveau Cardinal, le chemin vers le ciel commence dans la plaine, dans le quotidien de la vie rompue et partagée, d’une vie dépensée et donnée. Dans le don quotidien et silencieux de ce que nous sommes. Notre sommet est cette qualité de l’amour : notre but et notre aspiration c’est de chercher dans la plaine de la vie, avec le peuple de Dieu, à nous transformer en personnes capables de pardon et de réconciliation.

    Cher frère, aujourd’hui, on te demande de garder dans ton coeur et dans celui de l’Église cette invitation à être miséricordieux comme le Père, en sachant que « si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 49).

    © Librairie éditrice du Vatican

  • Le Christ, Roi de l'univers; quelle royauté ?

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    Prédication (achive du 24 novembre 2013) par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Lc 23, 35-43) pour le Dimanche du Christ Roi.

    http://www.delamoureneclats.fr / http://www.unfeusurlaterre.org  

    Évangile : Le Roi crucifié (Lc 23, 35-43)

    On venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à regarder. Les chefs ricanaient en disant : « Il en a sauvé d'autres : qu'il se sauve lui-même, s'il est le Messie de Dieu, l'Élu ! » Les soldats aussi se moquaient de lui. S'approchant pour lui donner de la boisson vinaigrée, ils lui disaient : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » Une inscription était placée au-dessus de sa tête : « Celui-ci est le roi des Juifs. » L'un des malfaiteurs suspendus à la croix l'injuriait : « N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » Mais l'autre lui fit de vifs reproches : « Tu n'as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c'est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n'a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

  • Samedi 19 novembre 2016 : consécration de la Pologne au Christ-Roi

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    Lu aujourd’hui sur le blog « Salon Beige », ce ‘post’ de Michel Janva :

    Les évêques de Pologne, le président de la République, le Premier ministre, les présidents de la Diète et du Sénat et quelque 100 000 fidèles ont participé aujourd’hui à Cracovie, au Sanctuaire de la Miséricorde Divine, à l’ « Acte d’accueil du Christ comme Roi et Seigneur de Pologne ». Cet acte solennel avait été précédé d’une neuvaine.

    Pologne Christ Roi.jpg

    Début de cet acte :

    "O Roi immortel des âges, Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu et Sauveur ! En cette année jubilaire du 1050e anniversaire du baptême de la Pologne, en ce jubilé extraordinaire de la Miséricorde, nous, les Polonais, nous nous tenons devant Vous, avec nos autorités, le clergé et le laïcat, pour reconnaître votre règne, nous soumettre à votre loi, vous consacrer notre patrie et tout notre peuple. [Lire la suite]

    Conclusion de l'acte solennel :

    Pologne Christ Roi bis.jpg

    "Ici, la Pologne, à l'occasion du 1050e anniversaire de son baptême,

    A officiellement accepté la royauté de Jésus-Christ.

    Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit:
    Comme il était au commencement, est maintenant et sera pour toujours. Amen."

    Ref. Consécration de la Pologne au Christ-Roi

    JPSC

  • Lille, 26 - 27 novembre : "Forum Jésus le Messie" pour mesurer l'extraordinaire force de conviction des musulmans convertis

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    Pour ceux que les relations entre Chrétienté et islam intéresse, pour ceux qui n'ont pas encore eu la chance de mesurer l'extraordinaire force de conviction des musulmans convertis, assister à ce forum et venir écouter une palette de intervenants passionnants est très chaudement recommandé. Inscrivez-vous!

    Du samedi 26 novembre 2016 à 9h15 au dimanche 27 novembre 2016 à 17h00 à MARCQ EN BAROEUL

    Programme des 26 & 27 novembre 2016 à LILLE

    Samedi 26 novembre 2016 : Salle Saint Paul, 22 rue Gallieni - 59700 MARCQ EN BAROEUL

    09H15 : Accueil

    09H30 : Conférence : Dieu miséricordieux en islam et Miséricorde en Jésus-Christ : quelle différence ?, Père Guy PAGES

    10H30 : Présentation des stands et associations

    11H00 : MESSE

    12H15 : Découverte des stands et déjeuner tiré du sac

    14H00 : Conférence : Peut-on annoncer l'Evangile aux musulmans ?, Père Samir Khalil SAMIR

    14H45 : Découverte des stands et associations

    15H15 : Conférence : Quelle liberté d'expression au sujet de l'islam ?, maître Frédéric PICHON

    16H00 : Pause et découverte des stands

    16H30 : Conférence : recherche historique sur les origines de l'islam, Odon LAFONTAINE

    17H30 : Pause et découverte des stands

    18H00 : Conférence : Perspective eschatologique et annonce I, Françoise BREYNAERT               

    19H00 : Dîner, tiré du sac

    20H30 : Veillée prière : chants, témoignage, adoration

    Dimanche 27 novembre 2016 : Salle Saint Paul, 22 rue Gallieni - 59700 MARCQ EN BAROEUL

    9H15 : Accueil

    9H45 : Conférence : Comment évangéliser les musulmans ? Père Henri BOULAD

    11H00 : MESSE

    12H30 : Déjeuner et découverte des stands

    14H00 : Conférence : islam / christianisme : quel Dieu pour quel homme ?, Annie LAURENT

    15H00 : Pause et découverte des stands

    15H30 : Conférence : Perspective eschatologique et annonce II, Odon LAFONTAINE

    16H00 : Atelier : Dialogue et annonce, Mission Angélus

    17H00 : Conclusion Prière finale

    Adresse : Salle Saint Paul
    22 rue Gallieni
    59700 MARCQ EN BAROEUL

    S'INSCRIRE

  • Mgr De Kesel a été créé cardinal

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    Jozef De Kesel est créé cardinal: le primat belge entre dans la plus haute sphère de l'Église

    http://www.lalibre.be/actu/belgique/officiel-mgr-de-kesel-nouveau-cardinal-belge-58302666cd70d913edce5084

  • A Liège le samedi 19 novembre 2016 à 16 heures : deux chorales polonaises chantent le Petit Office de l’Immaculée (XVe siècle). A l’orgue : François Houtart.

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    Affiche_liquescentes.jpg

    A Liège, le samedi 19 novembre 2016 à 16 heures la chorale « Liquescentes » de Poznań et le « Studium » de Musique sacrée de Lódz chantent  le Petit Office de l’Immaculée (XVe siècle) à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132).

    Le Petit Office de l’Immaculée Conception est  une version populaire condensée des offices de Matines, Prime , Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies de la liturgie catholique. Sa composition est attribuée au franciscain milanais Bernardin de Busto (XVe siècle) mais c’est au jésuite espagnol saint Alphonse Rodriguez ( XVIe  siècle)  qu’on doit surtout sa diffusion  au temps de la Contre-Réforme. Les prières de ce Petit Office ont été approuvées solennellement par un bref du pape Pie IX, dans la foulée de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception (1854).

    L’Ensemble vocal polonais  « Liquescentes »  qui interprète ce Petit Office  avec le « Studium » de musique sacrée de Lódz s’est constitué en octobre 2004, lors de la Semaine de la Culture Chrétienne organisée par les Pères dominicains à Poznań . Il se spécialise dans l’exécution et la propagation du chant grégorien et collabore avec les Pères de l’abbaye bénédictine de Triors en France.

     François Houtart tiendra les parties d’orgue dans cette prestation. Il a été l’élève d’Hubert Schoonbroodt au Conservatoire royal de Bruxelles et a travaillé avec des  maîtres de l’orgue tels que Jean Guillou, Carlo Hommel,  Jean Boyer ou  André Isoir  et poursuivi une carrière internationale qui l’a mené dans quatorze pays enropéens, au Canada et en Amérique latine.

    P.A.F. : libre

    Autres renseignements : tel 04.344.10.89 ou email sursumcorda@skynet.be

    JPSC

  • Vatican II : nous ne serions qu'à la moitié du chemin...

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    « Il faut un siècle pour absorber un concile, nous en sommes à la moitié », affirme le pape François

    Interviewé par le quotidien des évêques italiens, le pape François revient sur l’Année de la miséricorde, insiste sur l’unité de l’Église et répond aux critiques les plus virulentes contre lui.

    Dans un entretien paru vendredi 18 novembre dans Avvenire, le quotidien des évêques italiens, le pape François dresse un bilan de l’année jubilaire qui s’achèvera dimanche, insistant sur l’unité de l’Église qui doit se faire, selon lui, dans la ligne du concile Vatican II.

    Le pape commence en effet par replacer l’Année de la miséricorde dans la ligne du concile Vatican II, dont elle entendait marquer le cinquantième anniversaire de la clôture.

    « L’Église existe seulement comme instrument pour communiquer aux hommes le dessein miséricordieux de Dieu, explique-t-il. Au concile, l’Église a senti la responsabilité d’être dans le monde comme un signe vivant de l’amour du Père, comme la Lumen gentium (la « Lumière des nations », titre de la constitution dogmatique sur l’Église votée par Vatican II, NDLR) revenue à la source de sa nature. »

    « Quelques-uns continuent à ne pas comprendre, c’est soit blanc soit noir »

    Pour le pape, « cela déplace l’axe de la conception chrétienne d’un certain légalisme, qui peut être idéologique, à la Personne de Dieu, qui s’est fait miséricorde dans la personne de son Fils. »

    « Quelques-uns – pensez à certaines réponses à Amoris laetitia – continuent à ne pas comprendre, c’est soit blanc soit noir, alors que c’est dans le flux de la vie qu’il faut discerner. C’est ce que nous a dit le concile », ajoute François. Il répond ainsi indirectement à certains cardinaux qui ont récemment exigé de lui une réponse oui/non sur des ambiguïtés qu’ils croient déceler dans son exhortation apostolique.

    Se plaçant dans la ligne directe du concile, le pape assure qu’« un concile, pour être bien absorbé par le corps de l’Église, a besoin d’un siècle ». « Nous en sommes à la moitié ! », relève-t-il.

    Dans ce long entretien de trois pages, le pape revient aussi sur les rencontres œcuméniques qui ont jalonné cette année jubilaire.

    « Je ne dirais pas que ces rencontres sont le fruit de l’Année de la miséricorde », affirme-t-il, en soulignant que lui-même continue « un parcours qui vient de loin ». « Le chemin de la recherche de l’unité des chrétiens s’est fait de petits et grands pas en avant. Je continue à suivre ces pas », explique-t-il.

    Les critiques : « Cela ne m’empêche pas de dormir ! »

    À ceux qui l’accusent de « mettre à l’encan » la doctrine catholique et de « protestantiser » l’Église, le pape répond clairement : « Cela ne m’empêche pas de dormir ! ». « Je continue sur la route de mes prédécesseurs, à la suite du concile », affirme-t-il.

    « Quant aux avis divergents, il faut toujours distinguer l’esprit dans lequel ils sont exprimés. Quand il n’y a pas un mauvais esprit, ils aident aussi à avancer. D’autres fois, on voit immédiatement que les critiques servent çà et là à justifier une position déjà assumée, qu’elles ne sont pas honnêtes, qu’elles sont faites avec un mauvais esprit pour fomenter la division. »

    « On voit immédiatement que certains rigorismes découlent d’un manque, d’une volonté de cacher dans une armure leur triste insatisfaction. Si vous regardez le film Le Festin de Babette, on y voit ce comportement rigide. »

    « L’Adversaire lui-même reconnaît notre unité »

    Le pape revient ensuite longuement sur sa vision de l’unité des chrétiens qui se construit « non pour nous mettre d’accord entre nous mais pour cheminer à la suite de Jésus ». « C’est le chemin à la suite de Jésus qui nous unit », insiste-t-il.

    « En ce moment historique, l’unité se fait selon trois routes », développe le pape. « Cheminer ensemble avec les œuvres de charité, prier ensemble, et reconnaître la confession commune telle qu’elle s’exprime dans le martyre commun reçu au nom du Christ, dans l’œcuménisme du sang. »

    « Et là, on voit que l’Adversaire lui-même reconnaît notre unité, l’unité des baptisés, insiste-t-il. L’Adversaire ne se trompe pas. »

    Commentaire de notre ami Arnaud Dumouch :

    Le pape François apporte une pierre magistérielle importante à l'Eglise en montrant que LA VERITE (que les papes Bx Paul VI, saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont fortement structurée) doit s'accompagner de la PASTORALE (qui s'adresse à des personnes, dans un progrès constant et patient). On pourrait résumer son apport théologique à ce proverbe datant de saint Jean Chrysostome : "Sans amour, la vérité tranche et blesse. Sans vérité, l'amour embourbe et noie". Cependant, au plan pastoral, si son apport est très adaptée à l'Amérique du Sud où des évêques hyper doctrinaux se sont souvent exprimés, il n'en est pas de même en Europe et au Canada où la doctrine est malmenée depuis 50 ans. Un coup de barre de plus dans le sens de "l'amour sans doctrine" transforme l'Eglise en un syndicat humaniste sans fondations, en une sorte de banque alimentaire ou en un resto du coeur qui décourage et démobilise les dernières forces vives de la foi.

  • D'après le chroniqueur religieux de la Libre, Mgr De Kesel aurait répondu à l'interpellation des amis de Sainte-Catherine et de la Fraternité des Saints Apôtres

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    De Christian Laporte sur le site de LaLibre.be :

    Mgr De Kesel: "Il faut rester humble"

    A trois jours de la création à Rome comme cardinal de l’archevêque de Malines-Bruxelles, les Amis de Sainte-Catherine et de la Fraternité (dissoute) des Saints Apôtres ont adressé une lettre ouverte à Mgr Jozef De Kesel "afin qu’il pose un premier geste de justice et de conciliation en tant que cardinal, en réhabilitant en Belgique cette fraternité de jeunes prêtres et séminaristes qu’il a injustement dissoute le 15 juillet".

    Dans cette lettre, les signataires vont plus loin et critiquent les orientations suivies depuis le départ de Mgr Léonard allant jusqu’à voir dans cette politique nouvelle "peut-être le germe d’une réelle et inquiétante dissolution de l’Eglise belge".

    Humble et confessante

    Mgr De Kesel a anticipé ces mises en cause sans en avoir cependant pris connaissance mercredi à la tribune des Grandes Conférences catholiques. Face à une salle plus que remplie - on a dû ajouter des sièges sur la scène -, l’archevêque qui avait été introduit par l’ex-sénatrice CDH Clotilde Nyssens - il avait expressément demandé qu’une femme le présente - a expliqué qu’on ne retournerait, évidemment, plus à l’Eglise dominante et triomphante d’antan mais qu’elle ne disparaîtra pas pour autant. A condition de "rester humble" en se situant dans "une société moderne et sécularisée". Sans doute aussi sera-t-elle plus petite et représentera-t-elle "un point de vue et une possibilité parmi d’autres".

    Mgr De Kesel souhaite "une Eglise plus confessante qui n’a pas peur de sa particularité et de son identité". Mais en même temps, elle doit "rester ouverte comme le veulent le concile et le pape François". Et de préciser pour ceux qui n’auraient pas compris que ce ne serait "pas une Eglise qui se renferme et se replie sur elle-même dans une attitude d’autosuffisance, mais une Eglise ouverte au monde, ouverte à ceux qui cherchent, une Eglise qui les accueille avec bienveillance". Ce ne serait "pas une Eglise qui condamne et vit sur la défensive mais une Eglise solidaire des hommes de ce temps, avec leurs espoirs et leurs joies, avec leurs tristesses et leurs angoisses". Enfin, pour le presque cardinal ce sera aussi "une Eglise qui participe au débat public et qui s’engage pour un monde plus humain et plus fraternel".

     

    Cet article a suscité le commentaite suivant :

    M. Laporte, je ne comprends pas votre article. Comment pouvez-vous associer la lettre ouverte adressée à Mgr de Kesel et sa prise de parole aux Grandes Conférences catholiques alors que vous informez que "Mgr De Kesel a anticipé ces mises en cause sans en avoir cependant pris connaissance mercredi à la tribune des Grandes Conférences catholiques" ? Est-ce Mgr qui vous a mis dans le secret de ses intentions (mais alors je suis surprise qu'il s'adresse de manière voilée à un public qui n'est pas venu pour entendre des mises au point destinées à d'autres) et, dans ce cas, vous omettez de préciser que vous lui reconnaissez des dons de prophète ?

    Je crains que vous donniez comme "information" ce qui ne relève que de votre lecture, fort partisane alors, des propos de Mgr De Kesel et non de ses intentions. Ne trouveriez-vous pas tordu, indigne et stupide d'instrumentaliser les Grandes Conférences catholiques, dont la réputation et la qualité ne sont plus à faire, pour régler ses comptes avec les paroissiens de Sainte-Catherine. Ce serait une attitude de cours de récréation et, qui plus est, aux antipodes de l'Eglise que Mgr De Kesel prône lui-même.

  • Accès des divorcés remariés aux sacrements: "amour et vérité", le point de vue de Mgr Léonard

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    IMG_6912.JPG« Je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité.

    Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement.

    Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend. Lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut. Mais il n’y a que deux manières tout à fait acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :

    D’abord, c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.

    Alors, première solution possible : j’en tire les conséquences. Je suis un chrétien à part entière, je participe à l’Eucharistie mais au moment d’exprimer sacramentellement, publiquement, objectivement, l’alliance nouvelle et éternelle, librement je m’abstiens de poser le geste sacramentel, parce que celui-ci est un geste objectif que contredit publiquement ma situation objective d’alliance rompue. Et je connais des gens qui font cela en sachant pourquoi, qui le font par amour et qui, dans cette abstention même, communient à la personne du Seigneur avec une intensité qui souvent m’émeut. En voyant cela, je me dis qu’ils communient au Seigneur peut-être plus profondément que moi quand il m’arrive (le plus rarement possible) d’être distrait en communiant et de me rendre compte que j’ai communié au Corps du Seigneur en pensant à ce qui allait suivre dans l’heure prochaine. Et bien, cela, c’est une conclusion qu’on peut tirer : si elle est tirée avec amour, en ayant compris la profondeur de ce geste d’abstention, elle porte du fruit. J’en ai fait l’expérience chez toutes les personnes qui vivent cela.

    Il existe une autre voie possible, plus exceptionnelle et qui n’est pas recommandable sans une grande préparation, mais je la cite parce que cela existe et je connais des couples qui ont en effet tiré cette conclusion : après une conversion, ils se sont dit voilà, je vis avec une personne qui n’est pas mon conjoint dans le Seigneur. Je vais continuer de vivre avec cette personne, car on ne peut pas se séparer, il y a les enfants etc., mais je vais vivre avec mon conjoint une amitié qui s’exprime autrement que si c’était ma femme ou mon mari, qui trouve une autre forme d’expression, une tendresse qui n’est pas typiquement conjugale. Mais pour cela, il faut être bien préparé, bien motivé.

    Être dans d’autres situations qui ne sont pas telles que le Seigneur et l’Eglise le demandent cela ne veut pas dire que l’on est abandonné. Quand je reçois des personnes que ne peuvent vivre aucune des deux choses que j’ai évoquées, je vis avec ces personnes avec respect, car je suis aussi un pécheur et je vis avec elles un chemin de conversion, d’espérance et de supplication adressée à la miséricorde de Dieu dans ma vie. Cela peut aussi se vivre positivement »

     « Toujours, il faut l’amour et la vérité. L’amour sans la vérité flatte les gens mais cela ne les construit pas et la vérité sans l’amour les détruit, les écrase et ce n’est pas bon non plus. Tout l’art dans ces formations, c’est de conjuguer les deux : le coeur et la vérité, avec cela je pense qu’on peut aller loin ».

    Extraits d’une conférence prononcée à l'Ulg par Mgr Léonard un an avant la publication de l’exhortation papale « Amoris laetitia ».

    JPSC

  • Une lettre de Soloviev

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    publiée le 14 novembre 2016 sur son blog, par le P. Simon Noël, moine de l’abbaye bénédictine de Chevetogne :

    « Voici un extrait particulièrement intéressant d'une lettre que Vladimir Soloviev écrivait en mai ou juin 1896 à Eugène Tavernier, un de ses amis parisiens. Elle pourrait bien illustrer ce que j'ai écrit récemment sur l’œcuménisme et sur l'antéchrist :

    Vladimir-Soloviev.jpg"Il n'y a que trois choses certaines attestées par la Parole de Dieu :

    1° L’Évangile sera prêché par toute la terre, c'est-à-dire que la vérité sera proposée à tout le genre humain ou à toutes les nations ;

    2° Le Fils de l'homme ne trouvera que peu de foi sur la terre, c'est-à-dire que les vrais croyants ne formeront à la fin qu'une minorité numériquement insignifiante et que la plus grande partie de l'humanité suivra l'Antéchrist ;

    3° Néanmoins, après une lutte courte et acharnée, le parti du mal sera vaincu et la minorité des vrais croyants triomphera complètement. De ces trois vérités aussi simples qu'incontestables pour tout croyant, je déduis tout le plan de la politique chrétienne.

    Et d'abord la prédication de l’Évangile par toute la terre, pour avoir cette importance eschatologique qui lui a valu une mention spéciale de la part de Notre-Seigneur lui-même, ne peut pas être limitée à l'acte extérieur de répandre la Bible ou des livres de prières et de sermons parmi les nègres et les Papous. Ce n'est là qu'un moyen pour le vrai but, qui est de mettre l'humanité devant le dilemme : d'accepter ou de rejeter la vérité en connaissance de cause, c'est-à-dire la vérité bien exposée et bien comprise. Car il est évident que le fait d'une vérité acceptée ou rejetée par malentendu ne peut pas décider du sort d'un être raisonnable. Il s'agit donc d'écarter non seulement l'ignorance matérielle de la révélation passée, mais aussi l'ignorance formelle concernant les vérités éternelles, c'est-à-dire d'écarter toutes les erreurs intellectuelles qui empêchent actuellement les hommes de bien comprendre la vérité révélée. Il faut que la question d'être ou de ne pas être vrai croyant ne dépende plus des circonstances secondaires et des conditions accidentelles, mais qu'elle soit réduite à ses termes définitifs et inconditionnés, qu'elle puisse être décidée par un pur acte volitif ou par une détermination complète de soi-même, absolument morale, ou absolument immorale.

    Maintenant, vous conviendrez sans doute que la doctrine chrétienne n'a pas atteint actuellement l'état voulu, et qu'elle peut encore être rejetée par des hommes de bonne foi à cause de réels malentendus théoriques. Il s'agit donc :

    1° D'une instauration générale de la philosophie chrétienne, sans quoi la prédication de l’Évangile ne peut être effectuée ;

    2° S'il est certain que la vérité ne sera définitivement acceptée que par une minorité plus ou moins persécutée, il faut pour tout de bon abandonner l'idée de la puissance et de la grandeur extérieures de la théocratie comme but direct et immédiat de la politique chrétienne. Ce but est la justice ; et la gloire n'est qu'une conséquence qui viendra se soi-même ;

    3° Enfin, la certitude du triomphe définitif pour la minorité des vrais croyants ne doit pas nous mener à l'attente passive. Ce triomphe ne peut pas être un miracle pur et simple, un acte absolu de la toute-puissance divine de Jésus-Christ, car s'il en était ainsi toute l'histoire du christianisme serait superflue. Il est évident que Jésus-Christ, pour triompher justement et raisonnablement de l'Antéchrist, a besoin de notre collaboration ; et puisque les vrais croyants ne sont et ne seront qu'une minorité, ils doivent d'autant plus satisfaire aux conditions de leur force qualitative et intrinsèque ; la première de ces conditions est l'unité morale et religieuse qui ne peut pas être arbitrairement établie, mais doit avoir une base légitime et traditionnelle, — c'est une obligation imposée par la piété. Et, comme il n'y a dans le monde chrétien qu'un seul centre d'unité légitime et traditionnel, il s'ensuit que les vrais croyants doivent se rallier autour de lui (Note : c'est Rome dont parle ici Soloviev) ; ce qui est d'autant plus idoine qu'il n'a plus de pouvoir extérieur compulsif et que, partant, chacun peut s'y rallier dans la mesure indiquée par sa conscience. Je sais qu'il y a des prêtres et des moines qui pensent autrement et qui demandent qu'on s'abandonne à l'autorité ecclésiastique sans réserve, comme à Dieu. C'est une erreur qu'il faudra nommer hérésie, quand elle sera nettement formulée. Il faut s'attendre à ce que quatre-vingt-dix-neuf pour cent des prêtres et moines se déclareront pour l'Antéchrist. C'est leur bon droit et leur affaire."

    La dernière phrase citée est forte sans aucun doute ; elle concerne ce mystère de l'apostasie universelle à la fin des temps. La phrase qui précède me semble obscure et je ne vois pas ce que Soloviev entend par cette hérésie dont il parle. Je résume donc ainsi sa pensée : vers la fin des temps nous assisterions à un double mouvement : une apostasie massive dans l’Église et l'unité des vrais croyants en une seule Église, autour du pape de Rome. C'est cette conviction qu'il a voulu illustrer dans son Court récit sur l'Antéchrist.

    Ref. Une lettre de Soloviev

    Commentaire de Pierre-René Mélon sous ce texte : « SI je comprends bien Soloviev, l'hérésie dont il parle c'est de "s'abandonner sans réserve à l'autorité ecclésiastique, comme à Dieu". Il distingue donc Eglise et Dieu : on peut s'abandonner à Dieu, mais pas à l'autorité de Eglise... si elle enseigne un "autre évangile" comme disait S. Paul. Nous avons là une piste intéressante pour qui sait lire les signes des temps...

    JPSC