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Foi - Page 222

  • Le pape François se rendra en Hongrie en avril

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    D'Hannah Brockhaus sur Catholic News Agency :

    Le pape François se rendra en Hongrie en avril

    27 février 2023

    Le Vatican a annoncé samedi que le pape François se rendra en Hongrie pour la deuxième fois, du 28 au 30 avril.

    Selon l'annonce du 27 février, le voyage papal de trois jours à Budapest comprendra des rencontres avec la présidente hongroise Katalin Novák, le Premier ministre Viktor Orbán, une visite privée avec des enfants à l'Institut Bienheureux László Batthyány-Strattmann, et des rencontres avec des pauvres et des migrants, des jeunes, des membres du clergé, des universitaires et des membres de la Compagnie de Jésus.

    Le pape François revient dans ce pays d'Europe centrale après une courte visite en 2021 pour le 52e Congrès eucharistique international. Le pape avait passé un peu moins de sept heures à Budapest pour célébrer la messe de clôture du congrès le 12 septembre avant d'entreprendre un voyage de trois jours dans le pays voisin, la Slovaquie.

    Le pape François a rencontré M. Orbán lors de sa visite en Hongrie en 2021 et au Vatican en 2022. Mme Novák, qui a été élu présidente de la Hongrie en mars 2022, a rencontré le pape François au Vatican en août dernier. Épouse et mère chrétienne, Mme Novák était auparavant ministre de la famille de Hongrie.

    Katolikus.ma rapporte également que le voyage de François portera sur le thème des jeunes, en prévision des Journées mondiales de la jeunesse qui se tiendront du 1er au 6 août à Lisbonne, au Portugal, et auxquelles le pape devrait également participer.

    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de la Catholic News Agency à Rome. Elle a grandi à Omaha, dans le Nebraska, et est diplômée en anglais de la Truman State University, dans le Missouri.

  • Allemagne : le Nonce Apostolique remet les montres à l'heure

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    Du site de la Conférence des Evêques d'Allemagne :

    Mot de bienvenue de l'archevêque Dr. Nikola Eterović, nonce apostolique à l'occasion de l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence des évêques d'Allemagne, le 27 février 2023 à Dresde

    "Souvenez-vous de vos chefs qui vous ont annoncé la parole de Dieu !
    Considérez le résultat de leur vie ! Imitez leur foi !
    Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et à jamais.
    Ne vous laissez pas égarer par des doctrines ambiguës et étrangères".
    (Hébreux 13,7-9)

    Éminences, Excellences, chers frères dans l'épiscopat !

    Les paroles de l'épître aux Hébreux jettent également une lumière crue sur la situation ecclésiale actuelle. L'appel à la reconnaissance et à la gratitude envers nos supérieurs fait penser à la personne et à l'action du pape émérite Benoît XVI, qui est mort en rendant grâce à Dieu le 31 décembre 2022, dernier jour de l'année. Ce souvenir s'inscrit dans le processus synodal que toute l'Église vit en préparation de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques en octobre 2023 sur le thème : Pour une Église synodale : communion, participation et mission. L'Eglise catholique en Allemagne est sur le point de conclure le Chemin synodal, dont les réflexions seront confiées à une réflexion ultérieure lors du Synode de l'Eglise universelle mentionné. C'est dans ce climat de synodalité que les évêques de la Conférence épiscopale allemande ont effectué leur visite Ad limina Apostolorum du 14 au 18 novembre 2022.

    C'est sur ces thèmes que je voudrais m'arrêter brièvement. Je le fais en soulignant la grande importance de la profession de foi christologique de l'auteur de la lettre aux Hébreux : "Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et à jamais !" (He 13,8). A cette confession est liée l'exhortation à rester fidèle au Seigneur Jésus et au dépôt de la foi : "Ne vous laissez pas égarer par des doctrines ambiguës et étrangères" (He 13,9), ce qui signifie les tentations qui accompagnent depuis toujours l'unique sainte Eglise catholique et apostolique.

    Le pape Benoît XVI

    Le Seigneur de la vie a rappelé à lui son serviteur Joseph Ratzinger - le pape Benoît XVI - le 31 décembre 2022, dans sa 96e année. Né le 16 avril 1927, il a consacré toute sa vie à la recherche du visage du Seigneur Jésus dans l'Église catholique et à la proclamation joyeuse de la beauté de l'Évangile. Il a continué à le faire durant son pontificat du 19 avril 2005 jusqu'à sa démission le 28 février 2013. Dans ce contexte, son œuvre Jésus de Nazareth, publiée durant son pontificat (de 2007 à 2012), est importante. Le Saint-Père François l'a souligné dans son homélie lors des exhortations sur la place Saint-Pierre, en indiquant que le pape Benoît XVI s'est laissé guider par l'Esprit Saint "dans l'effort passionné de communiquer la beauté et la joie de l'Évangile" (cf. Exhortation apostolique Gaudete et exsultate, 57 - Homélie du 5 janvier 2023).

    Ce n'est pas le moment d'évoquer la personnalité étonnante et l'œuvre théologique impressionnante du pape Benoît XVI, dont témoigne d'ailleurs l'ensemble de son œuvre. Mon devoir en cette occasion est de remercier, au nom du Saint-Père François, les plus hauts représentants de la République fédérale d'Allemagne, en premier lieu Monsieur le Président fédéral Dr Frank-Walter Steinmeier, pour leur participation aux funérailles du pape d'Allemagne au Vatican. Merci également à tous ceux qui ont participé à la messe de requiem dans leurs archidiocèses/diocèses allemands respectifs et en particulier dans la basilique Saint-Jean-Baptiste de Berlin. Dans la foi en la résurrection des morts et en la vie éternelle, nous nous unissons dans la prière aux paroles du pape François : "Benoît, ami fidèle de l'Époux, que ta joie soit complète lorsque tu entendras définitivement et pour toujours sa voix" (ibid.).

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  • Essaimage : Une abbaye à construire !

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    Notre-Dame de la Garde 2023.02-07-Vue-axo-generale-620x330.jpg

    "Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « L’abbaye Sainte-Marie de la Garde, fille du Barroux, démarre un magnifique projet : ériger une abbaye au XXIe siècle. Pour soutenir ce projet enthousiasmant, nous avons organisé une campagne de dons en partenariat avec CredoFunding, ce qui nous fournit l’occasion de présenter ce projet et l’abbaye elle-même : soyez généreux en ce temps de carême !

    Entretien avec son Père Abbé, Dom Marc Guillot.

    La Nef – L’abbaye se lance dans d’importants travaux : pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit précisément ?

    Dom Marc Guillot – Dans trois semaines à peine, les pelleteuses s’activeront à Sainte-Marie de la Garde. Implantés depuis vingt ans en ce lieu, le moment est venu pour nous d’agrandir de façon conséquente nos bâtiments. Ces extensions s’imposent tant pour la cohérence du fonctionnement de notre vie conventuelle que pour pouvoir recevoir les fidèles désireux de se ressourcer à l’abbaye. Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas de cloître, ni de lieu de culte et de bibliothèque suffisamment adaptés. De plus, le fait d’avoir été gratifiés par la Providence de quelques vocations ces dernières années exige de nouvelles cellules et des espaces pour le travail. Ajoutons qu’au fil des ans, nous sommes toujours plus connus dans la région, ce qui a pour conséquence une augmentation régulière du nombre de personnes souhaitant venir vivre leur messe dominicale à l’abbaye et bénéficier de l’aide spirituelle qu’ils peuvent y trouver : réalité dont il nous faut tenir compte maintenant.

    Quel style architectural avez-vous choisi et pourquoi ? Quels seront les acteurs de ce chantier ?

    Nous avons fait le choix de construire une abbaye bénédictine d’esprit roman. L’édifice se réinscrira dans une histoire millénaire, celle de l’architecture religieuse monastique européenne. Pensons seulement à ces abbayes parsemant notre terre de France et empreintes de simplicité et de noblesse, d’harmonie et de lumière. Tout cela dans l’unique dessein d’évoquer la beauté de Dieu et de Lui attirer les âmes. Par ailleurs, outre les architectes, les bureaux d’études, les entreprises locales et les frères qui suivront de près l’évolution des travaux, nous aurons un compagnonnage merveilleux : celui de la pierre. Oui ! nous avons dessein de bâtir en pierre pleine, laquelle aura une durée de vie minimale espérée de 500 ans ! Mais si nous optons pour ce mode constructif, c’est surtout parce que les maçonneries de pierre massive offrent un rendu d’une beauté incomparable, une isolation thermique pérenne, une résistance au temps particulièrement intéressante. C’est aussi une réponse aux attentes de notre époque contemporaine, si soucieuse de mettre à l’honneur les matériaux naturels.

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  • La clique de Sant'Anselmo qui mène la guerre contre le rite ancien

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    La clique de Sant'Anselmo en guerre contre le rite ancien

    27-02-2023

    Du secrétaire Viola aux sous-secrétaires García Macías et Marcjanowicz, jusqu'à Ravelli et Midili qui dirigent les célébrations pontificales : ils viennent tous de l'Athénée Sant'Anselmo et ne se déplacent qu'animés par un aveuglement idéologique face à la réalité. Ce sont les personnes qui font la guerre à l'ancienne Messe. 

    Toute personne, même si elle n'est pas très douée intellectuellement, est capable de comprendre que la croisade menée contre le rite ancien, depuis Traditionis Custodes jusqu'au récent Rescrit, n'est rien d'autre qu'un désir de vengeance, une fureur aveugle et morbide. Le constat est simple : l'Église catholique se retrouve presque exsangue, avec des évêques qui saluent l'homosexualité, des prêtres "choyés" qui abusent des religieuses et sont protégés par les plus hautes instances, des couvents fermés de force, des églises et des séminaires de plus en plus vides, des catholiques qui fuient l'Église.

    Si l'on exclut la Pologne, dans les pays occidentaux, la participation à la messe, au moins hebdomadaire, est nettement inférieure à 50 % : l'Italie se situe honteusement à 34 %, mais semble même faire bonne figure par rapport à l'Espagne (27 %), l'Autriche (17 %), l'Allemagne (14 %) et les deux derniers, la France et les Pays-Bas, où moins d'un catholique sur dix va à la messe dominicale.

    Avec ce scénario, le Dicastère du Culte Divin ne songe qu'à perdre du temps et des ressources pour accabler ceux qui vont à la Messe, mais selon un rite qui ne leur convient pas. Dans n'importe quelle entreprise, le préfet dudit dicastère, Mgr Arthur Roche, aurait été licencié sur le champ : non seulement incapable de revitaliser le marché, mais aussi suffisamment incompétent pour stériliser les quelques branches saines.

    A y regarder de plus près, le seul problème de Roche est qu'il est la mauvaise personne au mauvais endroit, ce qui n'est pas rien. Son impréparation liturgique radicale n'est pas un mystère ; mais à l'époque, la seule place vacante était le Culte divin, libéré par le cardinal Sarah ; et Roche a donc dû s'asseoir là, comme un batelier présidant le syndicat des guides de montagne.

    Le résultat est que d'autres personnes sont en charge du Culte Divin ; et ces autres personnes ont toutes une caractéristique commune : elles viennent de l'Athénée Pontifical Sant'Anselmo. À commencer par le secrétaire, Monseigneur Vittorio Viola, qui y enseigne la liturgie depuis 2000 et y occupe toujours la chaire de professeur de liturgie sacramentelle. Viola, en tant que professeur chargé de cours, a le droit de participer au Conseil de l'Institut, un droit qui soulève une question de conflit d'intérêts. Il y a ensuite les deux sous-secrétaires, Mgr Aurelio García Macías et Mgr Krzysztof Marcjanowicz, tous deux docteurs en liturgie de Sant'Anselmo ; Macías est également toujours professeur. Une situation tout à fait inhabituelle dans un dicastère de la Curie romaine, où les différentes écoles théologiques, philosophiques et liturgiques devraient être représentées, et qui se trouve au contraire blindé au sommet par la clique de Sant'Anselmo. Par l'intermédiaire de ses anciens élèves et de ses professeurs occupant des postes à responsabilité au sein du Culte divin, Sant'Anselmo exerce une influence unilatérale sur la liturgie mondiale et tisse des liens bien trop étroits avec la Curie, terrain fertile pour les escalades personnelles au nom des "services" rendus à la Sainte Église.

    Mais l'invasion de Sant'Anselmo est encore plus vaste. Pour remplacer Monseigneur Guido Marini, ordonné évêque et nommé à la tête du diocèse de Tortona, on trouve Monseigneur Diego Giovanni Ravelli, originaire de la Brianza, lui aussi licencié et docteur de Sant'Anselmo. Et puis, l'Office liturgique du Vicariat de Rome ne pouvait pas manquer. Servant comme directeur, depuis 2011, et responsable des célébrations liturgiques du diocèse (à partir de 2019), le père carme Giuseppe Midili, grand ami du père Marko Ivan Rupnik, également titulaire d'une licence et d'un doctorat à l'Athénée, où il est professeur ordinaire de pastorale liturgique.

    Le cas de Midili soulève également des questions sur le respect des Statuts de Saint Anselme eux-mêmes, qui, à la suite de Veritatis Gaudium, 29, affirment que, "pour être "stables" [...] les professeurs doivent être libres de tâches incompatibles avec leurs devoirs de recherche et d'enseignement". Il y a, à vrai dire, d'autres personnes dont on peut difficilement dire qu'elles respectent ce principe : le père Francesco De Feo, abbé du monastère de Grottaferrata, le père Stefano Visentin, abbé de Praglia, et S.E. Monseigneur Manuel Nin, exarque apostolique de Grèce et évêque de Carcabia.

    Pour ces messieurs de Sant'Anselmo, la liturgie a dû être quelque chose de très théorique, puisqu'ils ne peuvent pas faire face à la réalité qui afflige nos églises ; et aussi de très idéologique, étant donné la rage aveugle contre les jeunes, les enfants, les familles, qui dans leur esprit se retrouvent tous sous l'étiquette d'"opposants au Concile", juste parce qu'ils aiment l'Ancien Rite.

    Christophe Dickès, historien et journaliste français, frère du poète Damien, tente de ramener ces liturgistes de bureau à la réalité avec un splendide article paru dans rien moins que les colonnes du Figaro. Dickès souligne que le problème de ce pontificat semble être le petit monde traditionaliste qui, en France, où il est particulièrement répandu, représente environ 4% des catholiques ; donc "une minorité dans une minorité". Une minorité évidemment considérée comme subversive, puisque dangereusement ceux qui en font partie enseignent "le catéchisme à leurs enfants, leur faisant apprendre les dix commandements et les prières que les catholiques doivent connaître", et avec des sacrifices considérables essaient de préserver leurs enfants de la "culture du cachet", en les envoyant dans des écoles privées ou parentales, qu'ils doivent autofinancer.

    Ces familles aiment aller à la messe traditionnelle. Tous snobs ? Tous anti-conciliaires ? Tous lefebvristes ? En vérité, après leur ordination sacerdotale en 1988, ces personnes " ont voulu montrer leur fidélité au Saint-Siège en manifestant leurs besoins spirituels, comme le permet le droit canonique (can. 212 § 2) ". Fidélité qui aujourd'hui est payée par des claques retentissantes.

    Mais que trouvent-ils dans la messe en rite ancien ? Il y a là, reconnaît Dickès, "une verticalité et une sacralité" qui sont moins évidentes dans le rite approuvé par Paul VI. De plus, c'est décidément " un rite moins clérical ", un rite dans lequel tout " personnalisme est banni : les fidèles prient dans un face-à-face avec Dieu ", sans que le prêtre ne prétende être leur interface.

    Il est en effet curieux que, précisément au cours du pontificat qui a fait de la synodalité son pivot - sous la devise "Elargis l'espace de ta tente" !  - et de l'anticléricalisme son uniforme, ce sont précisément eux qui sont frappés. Et sans aucune pitié. Personne n'a pensé à recevoir une délégation d'entre eux, à écouter leurs demandes, à répondre à leurs besoins, comme c'est le devoir précis des pasteurs de le faire. Rien. Seuls deux représentants de la Fraternité Saint-Pierre ont été reçus. "Quant aux laïcs, les mères de prêtres, âgées de 50 à 65 ans, qui ont marché 1500 kilomètres de Paris à Rome pour déposer une pétition aux pieds du Vicaire du Christ, ont été reçues pendant à peine trois minutes. 1500 kilomètres pour une poignée de secondes".

    Ce comportement révèle la fausse rhétorique qui est maintenant devenue la règle à Rome : on dit que tout le monde doit trouver une place dans l'Église, mais pas le "Tridentin" ; on parle de valoriser les laïcs, mais pas ceux qui vont à l'ancienne Messe ; on se démène pour montrer combien les familles et les enfants sont appréciés et aimés, mais seulement ceux qui vont à la "nouvelle Messe" ou qui ne mettent même pas les pieds à l'église. Pas d'accueil, pas de pitié, pas d'écoute de ceux qui sont traités d'"indiétristes" chaque semaine ; envers ceux de la messe latine, il semble n'y avoir qu'un seul commandement : "rééduquez-les. Par la force des choses ou par la ruse. La synodalité semble être à la mode, mais "ils" n'ont qu'un seul droit : celui de souffrir en silence", conclut Dickès.

    Il semble y avoir à Rome une version particulière de la parabole du fils prodigue, où le père chasse le fils aîné parce qu'il en a assez de l'avoir toujours avec lui.

  • L’Église dans tous ses états

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    Lu dans le mensuel « La Nef » n° 356 Mars 2023 :

    « Mgr André Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, nous offre des mémoires passionnants brossant 50 ans de débats dans l’Église.

    La Nef – Vous évoquez à propos du concile Vatican II un « agenda caché » et un « méta-concile » : que voulez-vous dire ? Le concile est-il une des causes de la crise que connaît l’Église ?

    Mgr André Léonard – Tous les textes du concile sont doctrinalement corrects, sans quoi ils n’eussent pu être adoptés à une large majorité. Mais le contact avec certains experts et journalistes me donna à penser que certains textes seraient interprétés ensuite de manière tendancieuse. Ce que me confirma plus tard mon évêque, secrétaire de la Commission doctrinale. Il avait contribué, judicieusement, à ce que la Constitution sur l’Église parle de l’ensemble du Peuple de Dieu et, seulement après, de la hiérarchie. Il comprit après le concile que l’agenda caché de certains théologiens était d’en conclure que l’autorité des évêques découlait démocratiquement du peuple et non du Christ lui-même. Ce fut le début de ce que certains appelèrent le « méta-concile », à savoir le concile revu et corrigé « par après » (« méta », en grec).

    Que retenez-vous de plus marquant de votre formation philosophique ? Où en sont les études de philosophie dans les séminaires et que faire pour rendre ces derniers plus « attractifs » pour les futures vocations ?

    Le plus important pour moi fut de confronter la pensée de Thomas d’Aquin avec la philosophie moderne (Descartes, Kant, Hegel) et la philosophie contemporaine (Sartre, Husserl, Heidegger). Je le fis dans un ouvrage intitulé : Foi et philosophies. Guide pour un discernement chrétien (Bruxelles, Culture et Vérité/Lessius). Pas mal de séminaires en Europe se servent encore de ce livre pour confronter la pensée chrétienne avec la culture contemporaine.

    Quant aux Séminaires, ils doivent posséder trois qualités pour attirer les jeunes d’aujourd’hui : une vie liturgique et spirituelle intense, une doctrine irréprochable et une initiation pratique au contact pastoral avec les croyants et les incroyants.

    Vous expliquez l’importance d’Humanae vitae (1968) : en quoi cette encyclique fut-elle un tournant ? En quoi la contraception « artificielle » a-t-elle été une révolution sous-estimée ?

    L’enjeu essentiel était, pour Paul VI, de protéger le lien étroit entre l’amour conjugal et le don de la vie. Il eut le tort d’avoir raison trop tôt. Aujour­d’hui, nous constatons le grand danger d’une dissociation entre les deux aspects : d’une part, une vie sexuelle qui tourne en rond sur elle-même et, d’autre part, une procréation sans lien avec une union conjugale concrète.

    Paul VI et Jean-Paul II n’ont pas réprouvé la contraception parce qu’elle est « artificielle ». Les méthodes non contraceptives, très fiables aujourd’hui, pour pratiquer une parenté responsable, sont aussi « artificielles » à leur manière, en exigeant quelques observations. Mais elles ont le grand mérite de mettre l’homme et la femme sur pied d’égalité, par la concertation, tandis que la contraception hormonale est toujours à charge de la femme seule…

    Comment analysez-vous la réforme liturgique de Paul VI et la situation présente, avec un mouvement traditionaliste fermement attaché à la messe dite de saint Pie V ?

    Les Églises d’Orient connaissent plusieurs rites. L’Église latine d’Occident en connaît deux formes, celle qui dérive de Vatican II et celle qui fut fixée par saint Pie V. Ce fut sagesse de la part de Benoît XVI de conserver l’une et l’autre. On ne peut pas proscrire un rite qui a nourri tant de saintes vies et attire toujours aujourd’hui des catholiques épris de recueillement, de silence et de chant grégorien. Le nouveau missel est parfaitement correct. Il a même l’avantage d’avoir une très riche liturgie de la Parole. Célébré le plus souvent par un prêtre faisant face à l’assemblée (ce qui n’a pas été voulu par le concile et n’avait jamais existé auparavant et n’existe toujours pas en Orient), il comporte le danger du « cléricalisme », l’individualité du prêtre risquant d’être trop importante. L’idéal serait que, de part et d’autre, un certain nombre de prêtres soient disposés à célébrer dans les deux formes du rite romain selon les nécessités pastorales. Un peu de souplesse…

    Que retenez-vous de votre expérience d’évêque ? Comment être évêque dans notre Europe déchristianisée avec des diocèses dont le nombre de fidèles et de prêtres ne cesse de baisser ?

    Je n’ai pas de leçons à donner. Mais je fus bien inspiré de pratiquer ce que le concile de Trente demandait aux évêques : la visite régulière de toutes les paroisses. Durant mes 25 années d’épiscopat (19 à Namur et 6 à Bruxelles), j’ai passé près de 5 ans, hors de l’évêché, visitant, en habitant sur place, tous les doyennés et presque toutes les paroisses des deux diocèses. Ce furent des occasions splendides de connaître les gens, croyants ou incroyants, d’apprendre beaucoup, d’enseigner et d’évangéliser.

    Propos recueillis par Christophe Geffroy »

    Ref. L’Église dans tous ses états

     

  • Le chemin inverse du péché ; homélie pour le 1er dimanche du carême

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    Du blog de l'abbé Christophe Cossement :

    Le chemin inverse du péché

    homélie du 1er dimanche de carême (archive du 1er mars 2020)

    Le récit du péché originel nous montre ce qu’est le péché dans sa racine. Pécher, c’est acquiescer à la tentation de ne plus voir ce que Dieu demande comme un chemin de vie mais comme ce qui empêche d’être heureux (Gn 3,5). Valider la tentation de trouver que Dieu exagère, qu’il ne faut pas faire si attention à lui. Accepter la tentation d’imaginer que Dieu est concurrent de l’homme, que nous devons entretenir une certaine distance avec lui pour ne pas être ses marionnettes, pour pouvoir être libre. Réaliser la tentation de se donner à soi-même son bonheur sans chercher comment le Créateur voudrait nous le donner (Gn 3,6). Succomber à la tentation de tester une action douteuse pour savoir si c’est bien ou mal (c’est d’ailleurs ce qu’est cet arbre de la connaissance du bien et du mal : la licence de faire le mal comme le bien, de les expérimenter tous les deux).

    Ce péché originel est un péché d’orgueil. C’est l’homme qui sait mieux que Dieu ou qui le juge. Nos problèmes commencent toujours ainsi. Ah, si nous pouvions apprendre l’humilité ! Si nous pouvions accepter que Dieu est grand et que nous sommes petits !

    Saint Paul nous conduit plus loin dans la méditation. Il souligne que le péché produit la mort, car il coupe du Dieu de vie (Rm 5,12). Ce n’est pas une condamnation qui doit être déclarée suite à une transgression, mais la logique de la vie (Rm 5,13). Bien sûr, la mort existait sur la Terre avant qu’il y ait des hommes, sinon nous ne serions pas là. Mais le péché a fait de la mort un drame, une séparation qui semble pour toujours, un anéantissement, plutôt qu’un passage, l’entrée dans la gloire.

    Sur fond de ce drame, qui se joue plus d’une fois dans notre vie, Dieu veut donner plus encore que ce que nous avons perdu. La grâce a surabondé. L’image de Dieu en nous est restaurée. Nous pouvons à nouveau penser que nous sommes les intimes du Père, que nous sommes sur son cœur, que rien ne nous sépare de lui. (Rm 5,16)

    Pour réaliser cela le Christ a fait le chemin inverse du péché. Il s’est battu avec le diable, l’adversaire, l’accusateur, lui qui aime à nous éloigner du Père par toute sorte de désirs, à nous décourager de revenir au Père, à nous faire croire finalement indignes de Lui. Jésus se bat avec le diable en affrontant les tentations (Mt 4), des tentations qui germent dans notre faiblesse humaine.

    Il y a d’abord la tentation du manque. « il eut faim ! » Comment combler nos manques ? Qu’est-ce qui nous rendra heureux ? Quand le manque surgit dans nos vies, le défi est de compter vraiment sur Dieu, se redire qu’il a la capacité de nous rendre heureux si nous suivons ses commandements.

    Puis vient la tentation de l’amour. « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas ! » Est-ce qu’il y a quelqu’un qui m’aime ? Est-ce que Dieu m’aime, alors que je ne le sens pas ? Le défi est de croire à l’amour de Dieu et de chercher cet amour sans demander des preuves, humblement, dans la confiance, dans l’ordinaire des jours semblables. Croire à l’amour de Dieu le fait découvrir.

    Enfin, la tentation de la réussite. « Tout cela, je te le donnerai ». Jésus est venu pour être roi, pour attirer tous les royaumes à son Père. Mais sa réussite ne sera pas visible pour lui. C’est par une grande confiance qu’il saura qu’il est vainqueur du mal. Puis sa résurrection le lui montrera. Comme il a dû souhaiter un raccourci, un moyen de savoir comment il réussirait ! Le défi est de s’en remettre totalement à Dieu pour les moyens, sans vouloir mesurer humainement l’efficacité. Dans une phrase lumineuse sur l’espérance, le pape François disait avant-hier aux prêtres de Rome : « espérer, ce n’est pas être convaincu que les choses vont s’améliorer, mais plutôt que tout ce qui arrive a un sens à la lumière de Pâques ».

    Les tentations de Jésus, tous nous les éprouvons dans une certaine mesure. Tous nous devons lutter contre elles à la suite de Jésus. Car la vie chrétienne est en même temps un cadeau et une lutte. Ne soyez pas effrayés d’être tentés. Tant que vous n’avez pas acquiescé, tant que cela se passe sans votre volonté, vous n’avez pas péché. Et si vous péchez, il y a le sacrement de réconciliation. Il est fait pour ceux qui se donnent leur bonheur sans écouter ce que Dieu attend d’eux. Pour ceux qui se laissent aller à des doutes et des hésitations dans leur confiance en Dieu. Pour ceux qui cherchent la réussite ou une situation en trouvant des arrangements avec la justice ou la vérité. Sans cesse, le Père cherche notre cœur et veut le réunir au sien.

  • Premier dimanche de Carême : Jésus tenté au désert

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    Le tentazioni di Gesù nel deserto | A tempo di Blog

    source : missel.free.fr

    Suite du saint Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ selon Saint Matthieu (IV, 1-11).

    Jésus, après son baptême[1], fut conduit au désert par l'Esprit[2] pour être tenté par le diable.

    Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits[3], il eut faim[4]. Le tentateur[5] s'approcha et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains[6]. » Mais Jésus répondit : « Il est écrit : l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu[7]. »

    Alors le diable[8] l'emmena à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas ; car il est écrit[9] : Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui déclara : «  Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu[10]. »

    Le diable l'emmena encore sur une très haute montagne et lui fit voir tous les royaumes du monde avec leur gloire[11]. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai[12], si tu te prosternes pour m'adorer. » Alors, Jésus lui dit : « Arrière, Satan ! car il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c'est lui seul que tu dois adorer. » Alors le diable le quitta. Voici que des anges s'approchèrent de lui, et ils le servaient.

    Textes liturgiques © AELF, Paris


    [1] Il fallait que tous les baptisés apprissent à ne point s'étonner si, après la grâce reçue, ils éprouvent de grandes tentations ; la chose est dans l'ordre : vous avez reçu des armes, c'est pour combattre et non pour vous reposer. Enfin, pour que vous ayez une preuve de la grâce qui vous a été faite : le démon ne vous aurait pas attaqué si Dieu ne vous avait élevé à cet honneur. C'est ainsi qu'il s'attaqua à Adam et ensuite à Job (saint Jean Chrysostome : homélie XIII du commentaire de l'évangile de saint Matthieu).
    Vous qui êtes devenus chrétiens, vous devez vous attendre à des attaques plus violentes du démon ; car la victoire qu'il remporte sur les saints lui donne plus de gloire, et il la désire avec plus d'ardeur. (saint Hilaire : commentaire de l'évangile de saint Matthieu, III 1).

    [2] Ce fut l'Esprit Saint qui conduisit lui-même Jésus au désert, voulant exprimer l'assurance avec laquelle il possède celui qu'il remplit de sa présence et l'offre aux traits du tentateur (saint Hilaire : commentaire de l'évangile selon saint Matthieu, III 1).

    [3] Vous reconnaissez-là un nombre à signification mystique. Ce fut pendant ce nombre de jours que les eaux du Déluge se répandirent sur la terre, que le prophète Elie jeûna dans sa caverne, que Moïse jeûna avant de recevoir la Loi. Il convient donc de passer dans le jeûne un nombre semblable de jours pour préparer notre entrée dans la vie (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, IV 15).

    [4] Le démon devait être vaincu, non par Dieu, mais par l’homme et par la chair de l’homme. Et c’est pourquoi l’homme en Jésus est abandonné à lui-même. C’est pourquoi il eut faim. Cette faim était aussi le signe de la faim qu’il devait éprouver, la faim de nos âmes, quand à la fin des quarante jours passés sur terre après sa Passion, il ramènerait près de Dieu la nature humaine qu’il avait assumée (saint Hilaire : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, III 2).

    [5] Que personne, étant dans l’épreuve, ne dise : « C’est Dieu qui m’éprouve » ; car Dieu est à l’abri des épreuves du mal, et lui-même n’éprouve personne (épître de saintJacques, I 13). La tentation est la sollicitation au mal qui vient du démon ; Dieu ne nous tente pas mais permet que nous soyons tentés.

    [6] Faisant cette proposition astucieuse, le démon nous décèle aussi sa faiblesse. Il ne peut lui-même précipiter les hommes, il faut qu’ils y consentent, et l’homme ne tombe que quand il abandonne les choses du ciel pour celles de la terre (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, IV 25).

    [7] Au lieu d’écraser son adversaire du poids de sa puissance, et de le rejeter dans l’abîme, il ne fait qu’évoquer les préceptes de la Sainte Ecriture, nous apprenant, toutes les fois que nous sommes attaqués, à bien nous établir dans la vérité plutôt qu’à faire sentir notre colère (saint Grégoire le Grand : Homélie XVI sur les péricopes évangéliques).

    [8] Le Mal n’est pas une abstraction, mais il désigne une personne, Satan, le Mauvais, l’ange qui s’oppose à Dieu. Le « diable » est celui qui « se jette en travers  » du dessein de Dieu et de son « œuvre de salut » accomplie dans le Christ. « Homicide dès l’origine, menteur et père du mensonge » (Jean, VIII 44), « le Satan, séducteur du monde entier » (Apocalypse, XII 9), c’est par lui que le péché et la mort sont entrés dans le monde et c’est par sa défaite définitive que la création toute entière sera « libérée du péché et de la mort » (« Catéchisme de l’Eglise catholique », publié en 1992).

    [9] Le démon se sert de l’Ecriture comme les hérétiques le feront plus tard, non pour devenir meilleur mais pour tromper (saint Jean Chrysostome : homélie XIII sur l’évangile selon saint Matthieu, 3).

    [10] Celui qui entrepend des choses trop hautes que Dieu ne lui ordonne ni ne lui conseille, sous prétexte qu’il ferait en sa faveur des choses extraordinaires qu’il n’a point promis, tente le Seigneur son Dieu. Il tente le Seigneur son Dieu lorsqu’il veut entendre par un effort de son esprit les inaccessibles mystères, sans songer que celui qui entreprend de sonder la majesté sera opprimé par sa gloire. Ceux-là donc tentent le Seigneur leur Dieu et n’écoutent pas ce précepte : Ne cherchez point des choses plus hautes que vous. Celui aussi qui entreprend de grands ouvrages dans l’ordre de Dieu, mais le fait sans y employer des forces et une diligence proportionnées, tente Dieu manifestement et attend de lui un secours qu’il n’a point promis. Il en est de même de celui qui se jette volontairement dans un péril qu’il peut éviter ; car s’il le peut, il le doit, et non par une téméraire confiance hasarder volontairement son salut. Celui qui dit, par le sentiment d’un faux repos, je m’abandonne à la volonté de Dieu, et je n’ai qu’à le laisser faire, au lieu d’agir avec Dieu et de faire de pieux efforts, tente le Seigneur son Dieu qui veut que nous soyons coopérateurs de sa sagesse et de sa puissance(Jacques-Bénigne Bossuet).

    [11] En entendant dire que le Sauveur fut tenté par le démon, porté par ses mains sacrilèges sur une montagne et sur le sommet du Temple, notre âme se révolte. Qu'y-a-t-il d'étonnant qu'il ait permis au démon de le transporter sur une montagne, quand il a permis à ses membres de le tuer. Car les méchants appartiennent au démon, ils sont ses membres : Pilate, les Juifs, les soldats qui crucifiaient Jésus, étaient les membres du démon. Il n'était pas indigne du Sauveur de subir la tentation, lui qui est venu pour subir la mort. Et comme il a guéri notre mort par sa mort, il nous a fortifiés par sa tentation contre nos tentations (saint Grégoire le Grand : homélie XVI sur les péricopes évangéliques).

    [12] Le démon sentait que cet homme venait le combattre ; mais à quoi bon combattre, s’il pouvait lui donner les royaumes de la terre ? Il n’y mettait qu’une condition, c’est qu’il reconnût sa suprématie. Notre Seigneur et Sauveur veut régner en effet . Il veut que toutes les nations lui soient soumises, mais pour être soumises à la vérité, à la justice et à toutes les autres vertus ; il veut régner par la justice et il ne veut point recevoir sans labeur son royaume d’un maître à qui il sera soumis. Il veut régner afin de conduire les âmes au service et à l’adoration de Dieu (Origène : homélie XXX sur l’évangile selon saint Luc).

  • Que change le nouveau rescrit du pape François ? Pourquoi préférer la messe traditionnelle à la nouvelle messe ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Que change le nouveau rescrit du pape François ? Pourquoi préférer la messe traditionnelle à la nouvelle messe ? Les réponses du Club des Hommes en noir avec cette semaine autour de Philippe Maxence, les abbés Barthe et Guelfucci, le père Thomas et Jean-Pierre Maugendre.

  • Les évêques de France ont rencontré des fidèles traditionalistes; communiqué de presse

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  • Une future bienheureuse et cinq nouveaux vénérables

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    De Vatican News :

    L’Église compte une future bienheureuse et cinq nouveaux vénérables

    Ce jeudi 23 février, le Pape François a reçu le cardinal Semeraro, préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints. Il a autorisé son dicastère à promulguer plusieurs décrets, permettant à une fondatrice italienne, Elisabetta Martinez, de devenir bienheureuse, et à cinq serviteurs de Dieu originaires d’Italie, d’Espagne ou encore du Brésil de devenir vénérables.

    Au cours de l'audience accordée ce jeudi matin au cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour les Causes des saints, le Souverain pontife a autorisé la promulgation des décrets concernant:

    - le miracle attribué à l'intercession de la vénérable servante de Dieu Elisabetta Martinez, fondatrice de la congrégation des Filles de Sainte Marie de Leuca, née le 25 mars 1905 à Galatina (Italie) et décédée le 8 février 1991 à Rome (Italie);

    Sr Elisabetta Martinez sera prochainement béatifiée
    Sr Elisabetta Martinez sera prochainement béatifiée

    - les vertus héroïques du serviteur de Dieu Giuseppe di Sant'Elpidio (né Giulio Bocci), prêtre profès de l'ordre des Frères mineurs capucins, fondateur de la congrégation des Sœurs franciscaines de la vocation, né le 15 mars 1885 à Sant'Elpidio a Mare (Italie) et mort le 23 novembre 1974 à Pesaro (Italie);

    Père Giuseppe di Sant'Elpidio
    Père Giuseppe di Sant'Elpidio

    - les vertus héroïques du serviteur de Dieu Aloísio Sebastião Boeing, prêtre profès de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus, fondateur de la Fraternité mariale du Cœur de Jésus, né le 24 décembre 1913 à Vargem di Cedro (Brésil) et mort le 17 avril 2006 à Jaraguá do Sul (Brésil);

    Don Aloísio Sebastião Boeing (1913-2006)
    Don Aloísio Sebastião Boeing (1913-2006)

    - les vertus héroïques de la servante de Dieu Maria Margherita Lussana (née Teresa Caterina), cofondatrice de la Congrégation des Ursulines du Sacré-Cœur d'Asola, née le 14 novembre 1852 à Seriate (Italie) et morte le 27 février 1935 dans cette même ville;

    Sr Maria Margherita Lussana (1852-1935)
    Sr Maria Margherita Lussana (1852-1935)

    - les vertus héroïques de la servante de Dieu Francisca Ana María Alcover Morell, fidèle laïque, poétesse et journaliste, née le 19 octobre 1912 à Sóller (Espagne) et morte le 10 mars 1954;

    La désormais vénérable Francisca Ana María Alcover Morell (1912-1954)
    La désormais vénérable Francisca Ana María Alcover Morell (1912-1954)

    - les vertus héroïques de la servante de Dieu Albertina Violi Zirondoli, fidèle laïque et mère de famille, membre du mouvement des Focolari, née le 1er juillet 1901 à Carpi (Italie) et morte le 18 juillet 1972 à Rome (Italie).

    Albertina Violi Zirondoli (1901-1972)
    Albertina Violi Zirondoli (1901-1972)
  • Les ecclésiastiques de l'année

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    De George Weigel sur First Things :

    LES ECCLÉSIASTIQUES DE L'ANNÉE

    Mgr Gudziak et Sa Béatitude Shevchuk, archevêque Majeur de Kyiv-Halytch.

    22 février 2023

    Lorsqu'ils travaillaient ensemble il y a quelques années à l'Université catholique ukrainienne - la seule institution catholique d'enseignement supérieur dans l'ancien espace soviétique - le père Borys Gudziak et le père Sviatoslav Shevchuk ne s'imaginaient pas occuper leurs fonctions actuelles. Ils ne pouvaient pas non plus imaginer qu'ils seraient au centre d'événements historiques épiques en 2022-2023, défendant l'ordre et la décence dans la politique mondiale au milieu d'une guerre brutale. Dans cette circonstance totalement imprévue, cependant, et à partir de leurs positions actuelles de responsabilité dans l'Église ukrainienne gréco-catholique, l'archevêque majeur Shevchuk (le chef de l'UGCC) et l'archevêque Gudziak (l'archéparque de Philadelphie pour les Ukrainiens gréco-catholiques) ont apporté un témoignage mondial puissant aux vérités de la foi catholique au milieu de l'assaut génocidaire d'un monstre moral sur le peuple d'Ukraine. 

    Lorsque j'ai rencontré Borys Gudziak pour la première fois chez des amis communs lors d'une réception après le baptême, il était étudiant en doctorat à Harvard. Et je n'avais pas la moindre idée que j'allais un jour transmettre la thèse qu'il écrivait (et qui est devenue par la suite un livre important) à Jean-Paul II autour de la table du dîner papal. Mais en ce dimanche après-midi du milieu des années 1980, j'ai eu le sentiment qu'il s'agissait de quelqu'un avec qui je serais en conversation pour le reste de ma vie - et il en a été ainsi. 

    C'est le père Gudziak qui a incité l'archevêque Shevchuk, le chef nouvellement élu de la plus grande des Églises catholiques orientales, à me rencontrer lorsque Shevchuk et moi étions à Rome en avril 2011. Huit semaines auparavant, j'avais passé deux heures avec le métropolite Hilarion Alfayev du Patriarcat orthodoxe russe de Moscou, qui avait dit plus d'une fois des choses amères (et fausses) sur l'UGCC (Ukrainian Greek Catholic Church) lors de notre rencontre à la Bibliothèque du Congrès. J'avais rédigé un mémorandum sur cette réunion, que Gudziak pensait que son ancien collègue devrait voir pendant que Shevchuk rencontrait divers officiels du Vatican (souvent très intéressés par l'orthodoxie russe) après son accession au siège métropolitain de Kyiv-Halych. Le nouvel archevêque majeur était terriblement occupé, mais il m'a accordé une heure pendant laquelle j'ai été frappé à la fois par son amabilité immédiate et par son calme remarquable alors qu'il lisait un mémorandum qui lui annonçait de sérieuses difficultés œcuméniques - sa seule remarque pendant la lecture du mémorandum étant un "Oh, mon Dieu" occasionnel. 

    Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, l'archevêque Shevchuk a inspiré son Église et le peuple ukrainien tout entier par des réflexions quotidiennes qui abordent la souffrance de l'Ukraine à travers le prisme d'une foi cruciforme. Il est resté à son poste alors que Kiev était bombardée à maintes reprises par les agresseurs, maintenant un programme rigoureux de prière et de culte liturgique qui démontre sa détermination, et celle de toute son Église, à maintenir une vie spirituelle de louange, de culte et d'intercession dans les conditions les plus difficiles. L'archevêque majeur a également travaillé sans relâche pour sensibiliser les autorités romaines aux réalités de la guerre, à sa cause et à la conduite barbare de la Russie dans le cadre de son "opération militaire spéciale", offrant un jour au pape François un fragment de mine russe qui avait détruit la façade d'une église gréco-catholique au début de la guerre. 

    L'archevêque Gudziak, tout en dirigeant et en renouvelant son archéparchie, a soutenu sans relâche l'université qu'il a construite de toutes pièces avec d'autres, et qui est restée au service du pays qu'elle contribue à former. Il a également été un défenseur très convaincant de la cause de l'Ukraine aux États-Unis, à Rome et dans toute l'Europe. Je ne peux imaginer un autre homme d'Église qui aurait pu retenir l'attention des participants au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, comme l'a fait récemment Mgr Gudziak, alors qu'il parlait des enjeux en Ukraine comme étant rien de moins que les principes fondamentaux de la doctrine sociale catholique, notamment la dignité de la personne humaine, le bien commun et la solidarité. Dans un environnement dominé par les préoccupations de l'élite en matière de résultats financiers, Mgr Gudziak a fait réfléchir les "gens de Davos" au sens transcendant de la vie humaine, qui se dévoile chaque jour lorsque les Ukrainiens affrontent courageusement la mort, sachant que la mort n'est pas la fin de leur histoire individuelle, ni de l'histoire humaine. C'était un message pascal et évangélique bien plus puissant que tous ceux que j'ai pu voir transmis par les diplomates du Vatican lors de leurs apparitions occasionnelles à Davos. 

    L'archevêque Shevchuk et l'archevêque Gudziak sont de brillants exemples de zèle et de courage apostoliques. Ils peuvent être de tels modèles parce qu'ils sont des hommes de sainteté. Puissent-ils nous inspirer tous, et en particulier leurs frères évêques, à vivre la foi sans crainte, en toute saison et hors saison - et en tout danger.

    La chronique de George Weigel est diffusée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver. 

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.

    Lire également : Mgr Shevchuk : "Nous ne nous sentons pas abandonnés"

  • Il y a 75 ans : la mort de Franz Stock

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    Du Centre International Franz Stock (Chartres) :

    HISTOIRE DE FRANZ STOCK – AUMÔNIER EN ENFER

    Franz_Stock_portrait

    Franz Stock est né à Neheim, en Rhénanie du Nord-Westphalie, dans une famille ouvrière et avait adhéré très tôt aux Compagnons de Saint-François pour organiser des pèlerinages et des rencontres en France et en Allemagne. Ses goûts et sa culture le portaient vers la France, pays qu’il aimait profondément.

    Il fut ordonné prêtre au diocèse de Paderborn, après avoir passé deux années à Paris, au Séminaire des Carmes. Il reviendra à Paris comme aumônier de la colonie allemande.

    En 1940, devenu aumônier des prisons de Fresnes, du Cherche-Midi et de la Santé, il incarna pour les résistants prisonniers, dans cet univers de tortures, de brutalités et de grandes angoisses,  la miséricorde divine et l’amour du Christ pour l’humanité souffrante, sans acception de classes, de nationalités, de convictions politiques ou d’opinions.

    C’est en remplissant ce rôle difficile, au péril de sa propre vie, dans l’enfer des prisons, en faisant preuve d’une étonnante audace, de prudence et de tact, que Franz Stock mérite d’être appelé l’aumônier de l’enfer, ou archange dans l’enfer.

    Accompagnant jusqu’au bout, parfois jusqu’au poteau d’exécution, les résistants condamnés à mort, il s’employait de tout son être à consoler les condamnés et à apporter, du mieux qu’il le pouvait dans ces circonstances tragiques, un soutien discret aux familles des prisonniers vivant dans l’angoisse perpétuelle.

    À la libération de Paris, fait prisonnier, il accepta, sur demande de l’abbé Le Meur, lui-même un rescapé des prisons, à former et à diriger près de Chartres, au Coudray, un Séminaire pour les prisonniers allemands, étudiants en théologie.

    C’est là qu’il assura, deux années durant, avec des professeurs de théologie venus du diocèse de Fribourg-en-Brisgau, la formation de plusieurs centaines de prêtres et de théologiens appelés à renouveler le clergé dans l’Allemagne d’après-guerre, en leur transmettant son immense charité et son idéal de paix.

    Quelques mois seulement après la fermeture de son « Séminaire derrière les Barbelés », Franz Stock expira (le 28 février 1948), à l’âge de 44 ans seulement, le cœur brisé à la vue des souffrances incommensurables endurées par ceux, prisonniers français ou allemands, dont le destin lui avait confié la garde.