Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Foi - Page 580

  • Joyeux Noël !

    IMPRIMER

    De l’abbé Christian Gouyaud, sur le site web du mensuel La Nef :

    "Méditons sur Noël avec Benoît XVI…

    Noël-Clotilde-Devillers-620x330.jpgNoël peut d’abord être envisagé du côté du Père qui interpelle le Fils : « Le Seigneur m’a dit : “Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, je t’ai engendré” » (Ps 2). Benoît XVI nous rappelle le fondement du mystère trinitaire. Dieu est unique, mais il n’est pas solitaire, il « n’est pas solitude éternelle mais cercle d’amour où il se donne et se redonne dans la réciprocité ». « Tu es mon Fils » passe ainsi de l’éternité à l’histoire : « L’aujourd’hui éternel de Dieu est descendu dans l’aujourd’hui éphémère du monde et il entraîne notre aujourd’hui passager dans l’aujourd’hui éternel de Dieu. »

    Noël, c’est l’Enfant. Ici, Benoît XVI commente Is 10, 23 : « Dieu a rendu brève sa Parole, Il l’a abrégée. » La Parole de la Sainte Écriture était devenue trop longue et complexe. Toute la Loi et les Prophètes ont ainsi été abrégés dans le double commandement de l’amour. La Parole incarnée a été raccourcie à la taille d’un petit enfant avant d’être réduite aux dimensions d’un morceau de pain. D’où cette abréviation : « Le Créateur qui tient tout dans ses mains, dont nous dépendons tous, se fait petit et nécessiteux de l’amour humain. » La dimension épiphanique de Noël peut aussi être mise en exergue à partir de Tt 3, 4 : « Apparurent la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes. » Apparaissant comme un enfant, il s’oppose à toute violence. Et Benoît XVI de s’exclamer : « En ce moment où le monde est continuellement menacé par la violence en de nombreux endroits et de diverses manières ; où il y a toujours et encore des bâtons de l’oppresseur et des manteaux roulés dans le sang, nous crions vers le Seigneur : Toi, le Dieu-Fort, tu es apparu comme un enfant et tu t’es montré à nous comme Celui qui nous aime et Celui par lequel l’amour vaincra. Et Tu nous as fait comprendre qu’avec Toi nous devons être des artisans de paix. Nous aimons Ton être-enfant. »

    Noël, c’est l’étable, ce « palais un peu délabré », le trône de David qui préfigure la Croix, la « terre maltraitée » qui retrouve son harmonique avec le ciel, ainsi que les anges le chantent. Jusqu’à présent, les anges n’avaient connu Dieu qu’« à travers la cohérence et la beauté du cosmos qui proviennent de Lui et en sont le reflet » et ils avaient transposé la louange muette de la création en musique céleste. Mais l’entrée de Dieu dans l’histoire des hommes suscite chez eux un tel bouleversement qu’il donne lieu à un chant nouveau : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes. » Mais l’homme contemporain n’est-il pas « religieusement privé d’oreille musicale », atrophié qu’il est dans sa sensibilité pour Dieu ?

    Les bergers, quant à eux, se distinguent par leur vigilance. Si celui qui rêve « est enfermé dans ce monde du rêve qui, justement, n’est que le sien et ne le relie pas aux autres », celui qui se réveille entre d’emblée dans la réalité commune. Benoît XVI remarque bien que les bergers se hâtent d’aller à Bethléem, ce qui pose la question de savoir si, nous aussi, nous considérons les affaires de Dieu comme prioritaires et si nous avons la liberté intérieure de mettre au second plan les autres occupations. Ils n’étaient du reste pas très loin de l’endroit de la nativité, ce qui a permis à des Pères de l’Église de voir dans les bergers les « voisins » par excellence, qui vivent dans la proximité de Dieu. Ces bergers, Benoît XVI ne leur fait pas seulement dire : « Voyons ce qui est arrivé » selon une pâle traduction du grec autrement plus vigoureux : « Voyons cette Parole qui, là, est advenue. » La Parole, en effet, « peut être contemplée puisqu’elle s’est faite chair ».

    Le pape s’intéresse aussi à la concision du compte rendu du fait en Lc 2, 7 : « Marie mit au monde son fils premier-né. » Le plus grand événement de l’histoire du monde est raconté « de manière absolument privée de pathos » ! « Premier né » de par le statut des prémices en Israël, ce qui n’implique évidemment pas qu’il soit le premier d’une série d’autres enfants. He, 5-7 le qualifie de « premier-né » dans la perspective sacerdotale de l’Épître : voué au sacrifice. Les Lettres aux Colossiens et aux Éphésiens théologisent encore cette situation : premier-né d’entre les créatures car archétype de l’homme ; premier-né d’entre les morts en raison de sa résurrection qui « a abattu le mur de la mort pour nous tous ». À Noël, il est vraiment le « premier-né » car il nous offre sa fraternité par l’adoption divine.

    Le pape, finalement, évoque l’ouverture basse d’un mètre et demi par laquelle on accède désormais à la Basilique de la Nativité à Bethléem : « L’intention était probablement de mieux protéger l’église contre d’éventuels assauts, mais surtout d’éviter qu’on entre à cheval dans la maison de Dieu. Celui qui désire entrer dans le lieu de la naissance de Jésus, doit se baisser. Il me semble qu’en cela se manifeste une vérité plus profonde […] : si nous voulons trouver le Dieu apparu comme un enfant, alors nous devons descendre du cheval de notre raison “libérale”. Nous devons déposer nos fausses certitudes, notre orgueil intellectuel, qui nous empêche de percevoir la proximité de Dieu. » Et Benoît XVI de nous inviter à suivre le chemin intérieur d’un saint François d’Assise, « le chemin vers cette extrême simplicité extérieure et intérieure qui rend le cœur capable de voir » ".

    Abbé Christian Gouyaud

    Ref.Joyeux Noël !

    Docteur en théologie, curé dans le diocèse de Strasbourg, membre de Totus tuus, il est l’auteur notamment de La catéchèse, vingt ans après le Catéchisme (Artège, 2012), Quelle prédication des fins dernières aujourd’hui ? (La Nef, 2011). Il collabore régulièrement à La Nef.

    JPSC

  • Noël au pays des Grands Lacs

    IMPRIMER

    Les Petits Chanteurs de Kadutu fêtent aussi la Nativité

    Kadutu (11 quartiers) est, avec Bagira (5 quartiers), l’une des deux communes populaires de l’ancien « Belge » (centres extra coutumiers) de Bukavu, une ville congolaise située à la pointe sud-ouest du lac Kivu. Ibanda, la troisième commune, correspond aux anciens quartiers européens : ensemble, ces trois communes rassembleraient aujourd’hui entre un demi-million et un million d’habitants (les statistiques fiables ont disparu : comme la Judée au temps de Jésus, le Congo d’aujourd’hui a besoin d’un bon recensement)    

    JPSC

  • Liège : noël 2017 à l’église du Saint-Sacrement

    IMPRIMER

    LIÈGE : NOËL 2017 À L’ÉGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132

    VE PN 105  pensées sur la nativité .jpg

    Lundi 25 décembre

    MESSE DU JOUR DE NOËL

    10h00, Messe en latin (forme extraordinaire):

     

    Propre « Puer natus est » de la messe du jour, chanté en grégorien

    Kyriale IX cum jubilo, chanté en grégorien

    Hymnes et Motets de Noël : Puer natus in Bethléem, In dulci iubilo, Adeste fideles

    DSC02585.JPG

    A l’orgue : Pierre Matot

    directeur honoraire de l'Académie de musique Grétry à Liège.

    11h15, Messe en français (forme ordinaire) :

    Propre de la messe du jour

    Kyriale VIII de Angelis, chanté en grégorien

    Antienne « Hodie », Hymne « Adeste fideles »

    A l’orgue : Thierry de Marneffe

     

    Pensées sur la Nativité

    L’Enfant

    Dieu n’est pas loin de nous, inconnu, énigmatique, voire dangereux.

    Dieu est proche de nous, si proche qu’il se fait enfant, et que nous pouvons « tutoyer » ce Dieu.

    Soin

    Dieu est ainsi : il ne s’impose pas, il n’entre jamais par la force.

    Mais, comme un enfant, il demande à être accueilli.

    Dans un certain sens, Dieu aussi se présente en ayant besoin d’attention.

    Il attend que nous lui ouvrions notre cœur et que nous prenions soin de Lui.

    Nuit très sainte

    Le cœur de Dieu, dans cette Nuit très sainte, s’est penché jusque dans l’étable.

    L’humilité de Dieu est le ciel et si nous entrons dans cette humilité,

    alors nous toucherons le ciel, alors la terre deviendra aussi nouvelle.

    Nativité

    La gloire du vrai Dieu devient visible

    Quand s’ouvrent les yeux du cœur devant l’étable de Bethléem

    Fête de lumière

    La grâce de Dieu s’est manifestée : voilà pourquoi Noël est une fête de lumière.

    Non pas une lumière totale, comme celle qui enveloppe toute chose en plein jour,

    mais une clarté qui s’allume dans la nuit et se répand à partir d’un point précis de l’univers :

    de la grotte de Bethléem, où l’Enfant-Dieu est « venu au jour ».

    Ressemblance

    C’est aujourd’hui, maintenant, que se joue notre destin futur.

    C’est avec le comportement concret que nous adoptons dans cette vie que nous décidons

     de notre sort éternel.

    Au crépuscule de notre vie sur terre, au moment de notre mort,

     nous serons jugés en fonction de notre ressemblance ou non avec l’Enfant qui va naître

    dans la pauvre grotte de Bethléem.

    Car c’est Lui le critère de mesure que Dieu a donné à l’humanité.

    Benoît XVI

    Extraits choisis d’un livre de méditations

    Publié aux éditions Parole et Silence (2011)

  • Homélie pour le jour de Noël

    IMPRIMER

    Du Père Simon Noël osb, moine à Chevetogne :

    Noël 2017 homélie 

    C'est Noël ! Partout dans le monde chrétien, des crèches de Bethléem s'offrent à notre regard et à notre contemplation. Qu'elles soient napolitaines, provençales ou d'autres pays encore, la même scène ravissante est devant nous : l'Enfant Jésus dans la mangeoire, Marie et Joseph en adoration, l'âne et le bœuf, les bergers avec leurs agneaux, les mages avec leurs présents, et dans le ciel le chœur des anges qui chantent la Gloire de Dieu et la paix sur la terre. Un Dieu éternel s'est fait petit enfant parmi nous.

    Dans un sermon sur la crèche, saint Bernard a eu cette exclamation : Qui ne sait qu'un enfant pardonne facilement. Noël c'est bien cela d'abord : Dieu offre son pardon à l'homme dans le sourire d'un enfant. Dieu pardonne facilement, comme seul un enfant sait le faire. Et comme le pape François aime le dire, quand Dieu pardonne, il oublie vraiment. C'est là du reste le motif le plus profond du secret rigoureux de la confession, auquel le prêtre est tenu. Comment un prêtre pourrait-il se souvenir de choses que Dieu lui-même a oubliées ? A nous d'accepter avec la même simplicité enfantine ce pardon divin et goûter ainsi la paix de ce jour, et la réconciliation définitive entre Dieu et l'humanité.

    Face à un enfant, nous n'avons aucune peur, nous sommes charmés par sa petitesse et sa grâce, nous sommes tout à fait à l'aise. Le Seigneur s'est fait l'un de nous, il a caché entièrement sa gloire divine, pour que nous n'ayons plus cette peur qui fut celle d'Adam dans le jardin après la faute, quand il se cacha, parce qu'il avait peur et avait honte. Le Seigneur veut que nous ayons désormais avec lui une relation de familiarité, d'intimité et de confiance. Il a simplement soif d'être aimé, et c'est tout de suite, tels que nous sommes, que nous devons commencer à l'aimer, sans attendre d'être parfaits pour cela.

    Le verbe s'est fait chair et il a demeuré parmi nous. Et il demeure encore avec nous dans le mystère de l'eucharistie. Ce n'est pas sans raison que toutes les fêtes chrétiennes, et parmi elles celle d'aujourd'hui, se célèbrent principalement par l'eucharistie, ce sacrement qui contient tous les mystères du Christ. Si le Seigneur par amour pour nous s'est fait homme, s'est fait tout proche de nous, Emmanuel, Dieu avec nous, il est aussi celui qui a dit le Jeudi-Saint : J'ai désiré d'un immense désir manger cette pâque avec vous. Dans l'apocalypse il dit ceci : Voici que je me tiens à la porte et que je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et m'ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi. Si nous savions comme Jésus a faim de nous, comme il brûle du désir de venir dans notre cœur, comme il est impatient de descendre en nous, supprimant, entre nous et lui, toute distance, en descendant au fond de notre âme ! C'est le même amour qui a poussé le Seigneur à se faire homme et à instituer l'eucharistie, sacrement par excellence de son amour. Il y a la crèche de Bethléem. Il y a aussi la crèche de notre cœur. En célébrant l'eucharistie, nous fêtons Noël, non plus seulement d'une manière extérieure, mais d'une manière tout intérieure. Celui qui est né à Bethléem il y a 2 000 ans, naît aujourd'hui dans notre cœur.

    Il veut naître en nous, se reposer en nous, s'établir en nous et demeurer avec nous. Certes nous n'en sommes pas dignes, qu'il vienne sous notre toit, notre âme est souvent aussi sale qu'une étable à bestiaux, mais en venant en nous, il en fait un paradis de délices, car il y fait briller sa lumière, sa pureté infinie et il opère en nous une œuvre de sanctification et de divinisation. Chaque fois que le Verbe de Dieu naît ainsi dans notre âme, les anges chantent pour nous aussi : Aujourd'hui un Sauveur vous est né. Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime.

    Alors en cette sainte eucharistie, c'est maintenant que Noël se produit. Ce n'est pas seulement un souvenir du passé, c'est un mystère que nous vivons maintenant, qui doit transformer notre existence et nous faire chanter sans cesse les merveilles de Dieu.

  • Dimanche 24 décembre 2017 : vigile de noël

    IMPRIMER

    Vigile de Noël 000_dv132978.jpg

    Hodie scietis quia veniet Dominus et salvabit nos et mane videbitis gloriam ejus : aujourd’hui vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera et demain vous verrez sa gloire...

    Ref. Liège : noël 2017 à l’église du Saint-Sacrement

    JPSC

  • Vatican : Mgr Maradiaga, le « Cardinal des Pauvres », est accusé de malversations financières

    IMPRIMER

     « Le cardinal Maradiaga, l'un des plus proches cardinaux du Pape François, coordinateur du C9 en charge de réformer la Curie, ancien président de Caritas International et l'un de plus fervents défenseurs de "l'Eglise des pauvres" voulue par le pape argentin, se trouve actuellement sous le coup d'une enquête apostolique.

    D'après les premiers résultats de l'enquête, il aurait touché près de 600.000 dollars en 2015 d'une université du Honduras qui lui versait 41.600 dollars de salaire par mois avec un bonus de fin d'année 64.200 dollars et serait impliqué dans le détournement plus d'1,2 millions de dollars des caisses du diocèse vers des sociétés londoniennes, de l'argent qui s'est ensuite mystérieusement évanoui dans la nature.

    L'enquête porte également sur des flux financiers suspects du gouvernement hondurien vers des fondations lui appartenant.

    Le Vatican s'inquiète du fait que la Cour des Comptes du Honduras a diligenté une enquête sur la comptabilité du diocèse entre 2012 et 2014 pour voir où est passé l'argent destiné à financer d'obscurs projets de "formation des fidèles sur les valeurs et la compréhension des lois et de la vie sociale". Selon les enquêteurs, il n'y a aucun justificatif pour ces dépenses.

    L'enquêteur diligenté par le pape, Mgr Casaretto, a recueilli les déclarations accablantes de 50 témoins dans le diocèse et l'entourage du cardinal incriminé.

    Le bras droit de Maradiaga, Mgr Pineda, qui est soupçonné d'avoir orchestré ces malversations est également soupçonné d'avoir détourné de l'argent des caisses du diocèse ou de l'université pour faire des cadeaux à un certain "Père Eric", un faux religieux mexicain qui n'a jamais prononcé ses voeux et qui vivait sous le même toit que lui. Il lui aurait acheté une voiture et un appartement.

    A Sainte-Marthe, on déclare que "le Pape est très attristé mais déterminé à découvrir la vérité". On sait à présent que le Pape a reçu ce dossier en mains propres il y a six mois et qu'il s'est personnellement réservé toutes les décisions en la matière.

    Maradiaga aura 75 ans le 29 décembre et est censé à cette date remettre sa démission au pape qui décidera s'il le reconduit ou pas dans ses fonctions. ...

    Ref. sur le site d’Europe 1 :  le « Cardinal des Pauvres » est  accusé de malversations financière

    Histoire classique de l’arroseur arrosé

    JPSC

     

  • Rien ne résiste à l’appel de Dieu

    IMPRIMER

    Pour le mensuel « La Nef » , Christophe Geffroy fait le point avec le Père Abbé du Barroux :

    « Dom Louis-Marie, Père Abbé du Barroux, nous parle de son abbaye, des vocations, nous offre le regard d’un moine sur l’Église et un monde qui perd toute mesure.

    Barroux-Vue-aérienne-591x330.jpg

     

    La Nef – Pourriez-vous d’abord nous dire un mot de la situation de votre abbaye et de votre fondation de La Garde ?
    TRP Dom Louis-Marie – Notre abbaye, fondée en 1970 par Dom Gérard, compte désormais 52 moines profès et deux postulants. Sainte-Marie de la Garde, fondée en 2002, compte 14 moines profès et deux postulants qui prendront le saint habit le 24 juin prochain avant l’office de complies. L’âge moyen est à peu près de 50 ans. Nous consacrons nos journées au Seigneur par la prière liturgique dès la nuit, par le travail (agriculture, maraîchage, moulin à huile, boulangerie et pâtisserie, vie de la maison, magasin et vente par correspondance) et par un apostolat monastique qui comporte confessions, prédications, aumônerie de scouts, des chapitres Sainte-Madeleine, Saint-Lazare et autres. Nous avons aussi en charge la direction et l’aumônerie de l’Institution Saint-Louis, collège d’environ 80 garçons. Enfin nous assurons le ministère monastique habituel auprès des personnes qui font chez nous un séjour à l’hôtellerie. Je suis très heureux de voir que Sainte-Marie de la Garde offre à un certain nombre de prêtres la possibilité de se reposer en profitant de la sainte liturgie.

    Avez-vous toujours de nouvelles vocations régulièrement ? Leur profil a-t-il changé au fil du temps ? Et comment analysez-vous ce que l’on nomme la « crise des vocations » ?
    Oui, nous avons régulièrement des vocations. Le Seigneur appelle toujours des âmes à la vie consacrée, à une vie cachée en Dieu, ne cherchant que son bon plaisir dans le cloître, à la vie de prière dans la liturgie solennelle. Le profil des candidats change, certainement, mais pas la nature humaine qui est faite pour Dieu. Les jeunes ont soif d’identité et d’une certaine sécurité que ne donne pas le monde actuel en perpétuel changement. Il me semble très important de pouvoir donner un accompagnement personnalisé à nos jeunes en formation afin qu’ils puissent s’enraciner humainement. La crise des vocations a des causes très variées qui se ramènent à un tronc commun : le déracinement. D’où une conception diffuse de la liberté, qui se définit comme la possibilité de changer, une certaine immaturité des tempéraments due aux innombrables et permanentes gratifications de la technologie, une structure mentale abîmée par les mauvaises méthodes d’apprentissage, une image très sécularisée et même salie du sacerdoce. Mais tout cela ne résiste pas à l’appel de Dieu. Preuve en est que les communautés qui gardent le sens du sacré continuent de recruter.

    Lire la suite

  • Bénin : Mgr N’Koué, archevêque de Parakou, explique comment bien célébrer la messe

    IMPRIMER

     Plaquette à télécharger donnant des directives très pratiques pour bien célébrer la liturgie dans l’archidiocèse de Parakou,  rédigée par Monseigneur Pascal N'Koué et publiée en avril 2017. Quelques extraits :

    « n°1 La liturgie vient de Dieu "Trop souvent, la liturgie est devenue fabrication exclusive desmgrpascal.jpg hommes. On se met en équipe, on compose, on choisit arbitrairement les lectures, on modifie les paroles de la messe… La religion semble réduite à une expression cultuelle et même culturelle pour animer et faire plaisir aux assistants. C'est oublier que la religion chrétienne est d'abord Révélation ! Dieu a l'initiative. Il nous a aimés le premier (cf. 1Jn 4, 19). C'est lui qui nous convoque, c'est lui le grand ordonnateur de la liturgie. Elle ne peut être enfermée dans un cadre culturel ou dans les actes culturels ; c'est plutôt elle qui bouleverse l'ordre purement humain à cause du mystère qui vient de Dieu, même si comme la Révélation, elle utilise notre humanité et sa culture.

    n°2. La célébration orientée "Il est légitime et même normal qu’à partir de l’offertoire, le prêtre soit tourné vers l’Orient, face au Christ, Soleil levant, Soleil de justice sans déclin, Soleil salutaire, qui reviendra de l’Orient (cf. Ac 3, 11 ; Za 14, 4). Ne banalisons pas ce symbole qui fait appel à la participation du cosmos : "Acclamez le Seigneur, terre entière"… (Ps 97,7). Le Saint Sacrifice prend en compte tout l’univers. "L’orientation vers le Seigneur s’avère non seulement plus conforme à la tradition la plus établie mais riche de significations mystagogiques très profondes"[1]. [1] Joseph RATZINGER, La célébration de la foi, p.137. (...) 

    n°5. Les petits autels secondaires "Le Concile Vatican II n’a pas demandé de supprimer les petits autels dans les églises mais de les diminuer. Par ailleurs, l’Eglise recommande au prêtre de célébrer la messe chaque jour, même en l’absence de fidèles[1], "sine populo". Or, là où il n’y a qu’un seul autel face à la grande nef, le prêtre qui ne concélèbre pas ne comprend pas pourquoi il faut célébrer individuellement. [1] "Il est nécessaire de rappeler la valeur irremplaçable qu’a pour le prêtre la célébration quotidienne de la messe, même sans le concours des fidèles", Directoire pour le ministère et la vie des prêtres, 49. "Les autels secondaires seront peu nombreux et, dans les nouvelles églises, on les placera dans des chapelles quelque peu séparées de l’espace principal" PGMR, 267. Les concélébrations se sont généralisées après le Concile Vatican II et cela risque de priver les prêtres de cette intimité exceptionnelle avec le Seigneur.

    n°11. La soutane "La soutane (ou robe longue) qui descend jusqu’aux talons (talare) est toujours le vêtement normatif du clergé séculier, au Bénin, qu’elle soit noire, kaki ou blanche. Aux prêtres, je dis : portez sans honte votre soutane ou tout au moins votre col romain, quand vous sortez de votre lieu d’habitation, et quand vous êtes en service quelque part. Ne vous contentez pas de porter une croix. Serait-ce pour le folklore que vous avez fait le rite de la prise de soutane ? N’ayez pas honte de votre identité. L’habit fait aussi le moine. C’est une pastorale muette. 

    Lire la suite

  • Où en est le protestantisme cinq siècles après sa naissance ?

    IMPRIMER

    Retraçant, en 1688 déjà,  l’ « Histoire des variations des Églises protestantes », Bossuet énumère les différentes confessions réformées et peint le portrait de leurs fondateurs (Luther, Mélanchton, Calvin, Zwingli) sans leur accorder la moindre inspiration divine. Au contraire, tirant argument de leur pluralité, il dénonce ce qu'il considère comme leur incapacité à former un ensemble homogène, signe de leur hérésie. La multiplicité doctrinale est, à ses yeux, synonyme d'instabilité et d'erreur. On imagine ce que pourrait écrire aujourd’hui celui qu’on surnomma « l’Aigle de Maux »…

    Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « Cinq siècles après son apparition, le protestantisme, né du mouvement initié par Luther, est plus divisé que jamais. Petit panorama de sa situation actuelle.

    Protestantisme-1.jpgRien n’est simple quand on parle du protestantisme. Non seulement il n’y a pas unité de foi et unité de pratique entre les différentes dénominations ou « églises », mais c’est un monde en perpétuel mouvement institutionnel. Ce que disait Bossuet en 1688 aux premières lignes de son Histoire des variations des églises protestantes reste toujours vrai : les protestants « se sont séparés premièrement de nous, et puis entre eux », ensuite « ils ont tâché de réparer leurs divisions et de rassembler les membres épars de leur Réforme désunie », sans jamais y parvenir.
    Le mot « protestants » est apparu en 1529, adopté par les princes luthériens allemands opposés à l’empereur catholique Charles Quint. En France, on parlera pendant longtemps des « huguenots », majoritairement « réformés » (c’est-à-dire « calvinistes »). Les « luthériens » ont toujours été une minorité dans le protestantisme français, forts surtout des communautés d’Alsace, intégrées dans le royaume à partir de 1681, et de Montbéliard, intégrées dans les années 1790.
    Patrick Cabanel, dans sa volumineuse Histoire des protestants en France. XVIe-XXIe siècle (1), peut décrire cette histoire comme celle d’un « échec » : les protestants représentaient à leur apogée (en 1560) 10 % des Français ; 2 % après la révocation de l’édit de Nantes (1685) et au XVIIIe siècle ; un peu plus aujourd’hui, grâce à l’essor des « évangéliques ».
    Un long processus d’union, mis en œuvre depuis la fin du XIXe siècle, a abouti partiellement il y a peu d’années. L’Église évangélique luthérienne de France (EELF) a été créée en 1872. En 1938 a été fondée l’Église réformée de France (ERF) qui regroupait les quatre principales unions d’Églises réformées. Le 1er janvier 2013, l’EELF et l’ERF se sont unies pour former l’Église protestante unie de France (EPUF).
    Cette nouvelle entité, jugée la plus représentative du protestantisme français, pèse pourtant peu dans le paysage religieux. Elle ne rassemble que quelque 250 000 fidèles réguliers et moins de 500 pasteurs (un tiers sont des femmes) et quelque 480 paroisses ou « Églises locales ».
    Ce n’est que par la très forte progression des « évangéliques » que le protestantisme français ne se réduit pas à cette peau de chagrin. Les « évangéliques » ne sont ni calvinistes, ni luthériens, mais baptistes, darbystes, méthodistes, pentecôtistes, etc. Jugés plus festifs, plus confessants et plus prosélytes que les réformés ou les luthériens, les évangéliques attirent nombre de populations d’origine africaine ou d’outre-mer. Ils regrouperaient quelque 500 000 fidèles aujourd’hui. Le 15 juin 2010 a été constitué un Conseil national des Évangéliques de France (CNEF) qui regroupe les représentants de quelque 30 Unions, Églises, Communions et de 130 œuvres d’évangélisation ou sociales.

    DIVISIONS
    Ces diverses unions masquent, en réalité, une grande diversité de pratiques, de croyances et d’enseignement. Depuis longtemps, le protestantisme français a été traversé de multiples courants, qui correspondent non seulement à des pratiques variées mais à des enseignements différents. Dans tel temple, il y a célébration de la cène et récitation du Credo tous les dimanches, alors que dans beaucoup d’autres le primat est donné à la lecture de l’Écriture sainte et au sermon, la cène n’étant célébrée que quatre fois par an.
    Le pasteur Pierre Courthial (1914-2009), qui avait été en 1974 un des fondateurs de la Faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence, en réaction contre les facultés de théologie protestante de Paris et de Montpellier jugées trop libérales, affirmait il y a dix ans : « Je suis un protestant confessant, c’est-à-dire fidèle aux confessions de foi de la Réformation et à travers elles aux conclusions des six premiers conciles œcuméniques (et donc aux définitions christologiques de Nicée-Constantinople et de Chalcédoine), alors que le protestantisme moderniste rejette l’autorité normative de l’Écriture et les dogmes confessés par les six premiers conciles. »
    L’Église protestante unie, née en 2013, n’est pas restée unie longtemps. En mai 2015, par 94 voix contre 3, elle a autorisé les pasteurs à bénir les couples homosexuels. Les évangéliques de la CNEF ont déploré cette décision et au sein même de l’EPUF les opposants (environ 80 pasteurs sur 500) ont formé un courant dit des « Attestants » qui entend « retourner vers les fondamentaux que sont la prière et l’autorité des Écritures ».

    CRISE EN SUISSE ET EN SUÈDE
    Les évangéliques sont la seule portion du protestantisme qui progresse en France comme dans le monde. Au Brésil, en trente ans, plusieurs millions de catholiques ont rejoint les églises évangéliques. Évangéliques et pentecôtistes représentent quelque 700 millions de fidèles dans le monde, contre 50 à 70 millions de fidèles pour chacune des autres dénominations (luthériens, réformés, anglicans et épiscopaliens).
    En Suisse, pays de naissance de la deuxième Réforme, celle du Français Calvin venu se réfugier à Genève, la crise est visible. Le Temps, grand quotidien de Lausanne, titrait, chiffres à l’appui, il y a deux ans sur « L’inexorable déclin de l’Église protestante ». Les temples suisses se vident : 50 % des protestants suisses ont plus de 50 ans, le nombre des baptêmes est tombé de 42 000 en 1950 à 15 000 en 2010. Le nombre des personnes qui quittent l’Église protestante est toujours plus élevé : 6000 en 1984, 12 000 en 2010. Genève, la capitale mondiale de la foi réformée, qui comptait 120 pasteurs il y a trente ans n’en compte plus que 40.
    Jörg Stolz, professeur de sociologie des religions à l’université de Lausanne, a expliqué dans Religion et spiritualité à l’ère de l’ego (2) pourquoi le protestantisme suisse était davantage frappé par la désaffection que le catholicisme : « le protestantisme est très individualiste, ce qui est en principe compatible avec la société actuelle. Mais du même coup, il a un problème d’identité, de ligne théologique directrice. Or, pour qu’une offre spirituelle marche, il faut a priori un produit, une ligne, des têtes bien connues et du marketing. » La dernière formule reste à la surface des choses, mais on voit l’impasse où s’engage inéluctablement le protestantisme s’il n’ose se confronter à la modernité. Dans Évangile et liberté, pourtant organe du protestantisme libéral, le professeur Jacques Guin fait écho, le 1er septembre 2016, à ce diagnostic : « En ne cessant de courir après la dernière mode de la vie en société, de céder à toutes les facilités pour ne pas risquer de déplaire, aux jeunes en particulier, en acceptant que notre Église dérive au gré des courants qui bafouent la responsabilité individuelle, n’avons-nous pas laissé le protestantisme perdre sa saveur et surtout sa raison d’être “autre” ? »
    L’Institut suisse de pastorale (SPI), catholique, confirme dans une enquête statistique publiée en 2015 que le nombre des protestants a beaucoup baissé (passant de 56,3 % en 1950 à 26,1 % en 2013), alors que celui des catholiques se maintient autour de 40 % et que celui des personnes se déclarant sans confession ne cesse d’augmenter (22,2 % de la population en 2013).
    En Suède, pays qui fut quasi unanimement luthérien depuis le milieu du XVIe siècle, la situation change beaucoup aussi. Le catholicisme n’y est à nouveau autorisé que depuis 1873 et le luthéranisme y fut Église d’État jusqu’en 2000. Aujourd’hui encore le pays ne compte qu’un diocèse catholique, celui de Stockholm. Son titulaire, Mgr Arborelius, est un converti du protestantisme (à l’âge de 20 ans) et il a été créé cardinal le 28 juin dernier, premier cardinal dans toute l’histoire de la Suède.
    Le déclin de l’Église luthérienne est bien visible dans ce pays (62 % de la population, mais 1 % seulement de pratiquants) tandis que le nombre des évangéliques et des catholiques ne cesse de croître, grâce à l’immigration (Polonais, Croates, Érythréens hier, Irakiens et Syriens aujourd’hui) mais aussi par un fort mouvement de conversion. En mars 2014, le pasteur Ulf Ekman, fondateur en 1983 d’une mega church évangélique, La Parole de la Vie, a annoncé sa conversion au catholicisme. En 2015, ce sont huit des dix membres d’une communauté œcuménique installée à Berget et leur pasteur qui ont été reçus dans l’Église catholique. Ce sont les questions éthiques (notamment l’attitude face à l’homosexualité) et celle de l’ordination des femmes qui ont fait prendre conscience des séparations toujours plus grandes. « Nous sommes entrés petit à petit dans le Mystère de l’Église », dira un des membres de la communauté.

    Yves Chiron

    (1) Fayard, 2012.
    (2) Labor et Fides, 2013.

     Yves Chiron: historien, spécialiste de l’histoire religieuse des XIXe et XXe siècle, ses biographies de Pie IX, Pie X, Pie XI et Paul VI font référence. Collaborateur de La Nef, il est encore l’auteur notamment de Fatima, vérités et légendes (Artège, 2017), Histoire des conciles (Perrin, 2011), Padre Pio (Perrin, 1998, rééd. 2004), Enquête sur les apparitions de la Vierge (Perrin-Mame, 1997, rééd. Tempus, 2007).

    Ref. Le protestantisme aujourd’hui

    JPSC

     

  • Les vertus héroïques du cardinal polonais Stefan Wyszyński sont reconnues

    IMPRIMER

    28047506_1394210358.jpgDe Radio Vatican :

    Le cardinal polonais Stefan Wyszyński est désormais Vénérable

    Le Pape François autorise la Congrégation pour les Causes des Saints à promulguer douze décrets reconnaissant quatre miracles et les vertus héroïques de huit Serviteurs de Dieu, dont celles du cardinal polonais Stefan Wyszyński.
     

    Marie Duhamel

    Primat de Pologne entre 1952 et 1981, fut nommé, pour ses mérites pour le pays et pour l'église catholique, le Primat du millénaire par saint Jean-Paul II. Selon le Pape polonais «un primat tel que Wyszyński apparaît une fois tous les mille ans».

    Stefan Wyszyński est né en 1901 dans un village situé sur le territoire de l'Empire russe, dans une famille catholique modeste. Formé au séminaire de Wloclawek, à 160 km de Varsovie, il sera ordonnée prêtre en 1924. Lors de l’occupation allemande de la Pologne, son évêque le contraint à abandonner ses études de droit canonique, et à excercer son ministère dans la clandestinité. La gestapo avait inscrit son nom sur la liste des religieux polonais considérés comme dangereux, au même titre que saint Maximilien Kolbe. Lors de l’insurrection de Varsovie, en 1944, le père Wyszyński sert comme aumônier militaire. Il recueille la confession et donne les derniers sacrements aux mourants, qu’ils soient polonais ou allemands.

    Fin de  la Seconde guerre mondiale, le Comité de libération nationale, sous contrôle de l’Union soviétique, dirige le pays. A cette époque, le père Wyszyński est ordonné évêque de Lublin, puis nommé archevêque de Gniezno et de Varsovie. Il préside la conférence épiscopale à partir de 1948 à 1981, défendant la liberté religieuse et paix, réclamant un désarmement dans le pays.

    Lutte contre les autorités communistes

    En 1952, une nouvelle Constitution est adoptée. Avec l’avènement de la République populaire de Pologne, le clergé est dans la ligne de mire des autorités qui instaurent une propagande marxiste et athée. Malgré la récurrence d’articles virulents de la Pravda à son encontre, Mgr Wyszyński signe une lettre ouverte au gouvernement polonais, intitulée « Non possumus ». Les évêques polonais en sont tous signataires. Ils refusent de collaborer avec le régime communiste. Le 25 septembre 1953, il est interpellé et incarcéré pendant trois ans, n’emportant avec lui que son bréviaire et son rosaire. Alors qu’il est en prison, le Pape Pie XII le créé cardinal lors du consistoire du 12 janvier 1953. A sa libération, à la faveur de l’Octobre polonais, il reprend son ministère, mais ne pourra se rendre à Rome qu’un an plus tard, en 1957, pour recevoir sa barrette.

    Cardinal électeur lors du conclave de 1978, on perçoit son émotion intense lorsqu’il s’agenouillera et tombera dans les bras de son ami Karol Wojtyla, nommé évêque de Cracovie en 1958 et tout juste élu au siège de Pierre. Le Pape Jean-Paul II le prit alors dans ses bras avant de l’embrasser sur le front.

    Les deux hommes restent des figures nationales majeures aujourd’hui en Pologne. Côte à côte face aux communistes, leur position divergèrent en août 1980. Il choisit de mettre en garde les grévistes de Gdansk contre une intervention soviétique, quand Jean-Paul II choisira lui de soutenir le mouvement.

    Le cardinal Stefan Wyszyński décède le 28 mai 1981, quinze jours après la tentative d’assassinat infructueuse visant Jean-Paul II. Le procès en béatification du Primat fut ouvert en 1989, à l’initiative du Pape polonais.  

    Sept autres Vénérables

    Ce mardi 18 décembre, le Pape François a également reconnu les vertus héroïques de trois autres Serviteurs de Dieu : un père polonais du XIX ème siècle Paolo Smolikowski, profès de la Congrégation de la Résurrection de Notre Seigneur Jésus Christ ; un missionnaire espagnol du XVIème siècle, le père Alfonso Barzana, et un missionnaire irlandais prêtre profès de la Congrégation de la Sainte Croix, le père Patrick Peyton décédé aux Etats-Unis en 1992.

    Le Saint-Père a aussi fait vénérables quatre Servantes de Dieu. Il s’agit de Maria Anna de Saint Joseph, la fondatrice espagnole des Monastères de sœurs augustiniennes Recollette au XVI ème siècle, de Luisa Maria Langstroth Figuera De Sousa Vadre Santa Marta Mesquita e Melo, la fondatrice de la Congrégation des Servantes de Notre Dame de Fatima au XXème siècle, de l’Italienne Anna del Salvatore, sœur de la Congrégation des Sœurs filles de Sainte Anne décédée à la fin du XI Xème siècle, et d’une laïque italienne paralysée à 22 ans, Maria Antonia Samá, décédée à Sant’Andrea Jonio en 1953.

  • Nous ne cédons pas à la tentation de la fatalité, nous restons debout et nous apportons le signe que l’amour est plus fort que la mort

    IMPRIMER

    Extrait de l'homélie du cardinal André Vingt-Trois, Messe d’action de grâce à ND pour les douze ans de son épiscopat au service de l’Église à Paris - Lectures du 3e dimanche de l’Avent – Année B (source)

    Samedi 16 décembre 2017 - Notre-Dame de Paris

    (...) Au moment de quitter ma charge, je voudrais vous laisser avec l’exhortation de saint Paul aux Thessaloniciens : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce à Dieu en toutes circonstances. » (1 Th 5,16-18). Les temps que nous vivons sont médiatisés sur le mode haletant de l’alerte permanente. La dramatisation est devenue un procédé pour accrocher la clientèle des réseaux d’information continue. Dès lors, il n’est pas étonnant que nos concitoyens, sollicités sans cesse d’exprimer leurs peurs et leurs colères, vivent dans un climat anxiogène. On a jadis accusé l’Église catholique de régner sur les esprits par une pédagogie de la peur de l’enfer. Ce n’est pas elle aujourd’hui qui brandit les menaces et qui terrifie les esprits incertains. Notre société qui a voulu assumer la responsabilité du salut sous toutes ses formes et qui est acculée à reconnaître qu’elle ne parvient pas à le garantir, même avec le « principe de précaution », risque de vite devenir une société du soupçon, de la peur et de la délation.

    Pour nous, « la joie du Seigneur est notre rempart » (Né 8, 10). Nous traversons les épreuves de la vie et nous endurons les souffrances de tous sans céder à la tentation du désespoir car nous savons en qui nous mettons notre espérance. « Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal » car je sais que l’amour de Dieu est plus fort que la mort et que rien ne peut nous séparer. Si nous avons quelque chose à craindre, ce n’est pas que notre niveau de vie baisse ou que nos retraites deviennent incertaines, c’est plutôt que notre foi s’affadisse et devienne un sel insipide. C’est pourquoi notre joie est indissociable de la prière constante, même si elle est laborieuse.

    Notre joie, c’est la joie de l’amour. L’amour d’un homme et d’une femme, l’amour des enfants que Dieu donne, l’amour des plus vieux pour la jeunesse, l’amour des jeunes pour leurs anciens. Notre joie, c’est la certitude profonde que, malgré nos faiblesses, nos lâchetés, nos péchés même, Dieu est un roc fidèle qui ne nous fait pas défaut. Notre joie est de savoir que l’Esprit de Dieu repose sur nous, qu’Il nous « a consacrés par l’onction, qu’Il nous a envoyés proclamer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux pauvres leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. » (Is 61,1-2)

    Frères et Sœurs, voilà le beau témoignage qui est attendu et que nous devons rendre : au milieu des misères et des incertitudes que nous partageons avec tous les êtres humains, nous ne cédons pas à la tentation de la fatalité, nous restons debout et nous apportons le signe que l’amour est plus fort que la mort. Nous portons ce signe par notre résolution à secourir celles et ceux qui sont blessés et rejetés. Nous portons ce signe par notre sérénité dans les épreuves, par notre constance dans les difficultés, par notre engagement à être des artisans de paix et non des exploiteurs de la polémique et de la haine. Nous devons être reconnus pour les services que nous rendons et nous réjouir non des belles choses que nous pouvons faire mais de ce que « notre nom est inscrit dans les cieux » (Lc 10,20).

    Que le Seigneur comble chacune et chacun d’entre vous de la joie d’être, selon la belle expression du pape François, des « disciples-missionnaires ».