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Foi - Page 763

  • Vocations sacerdotales : une lettre emblématique de l’archevêque de Dijon

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    Lu sur « Riposte Catholique » 

    « Mgr Minnerath, archevêque de Dijon, a publié une lettre pastorale pour l’Avent et Noël 2014, qui s’adresse aux prêtres, aux diacres, aux religieux et religieuses, aux laïcs en mission ecclésiale et à tous les fidèles du diocèse de Dijon, sur le thème des vocations sacerdotales. Cette lettre fait 16 pages et est téléchargeable ici (format pdf). L’archevêque commence ainsi :

    « Au cours de la dernière assemblée plénière des évêques à Lourdes, nous avons pu accueillir tous les séminaristes de France pour leur dire notre soutien et notre proximité sur le chemin de leur préparation au ministère. Les séminaristes diocésains sont globalement deux fois moins nombreux qu’il y a encore quinze ans, environ 700 pour toute la France, dont près de la moitié sont formés dans des communautés nouvelles ou traditionnelles. Le phénomène nouveau est que les candidats au sacerdoce se dirigent volontiers vers des diocèses ou des communautés de leur choix, de sorte que le lien entre préparation au sacerdoce et Église locale n’est plus automatique. Par ailleurs, des associations publiques cléricales de fidèles ont obtenu par concession spéciale le pouvoir d’incardiner. Le paysage global du ministère du prêtre diocésain en est modifié. Ces associations sacerdotales sont en mesure d’affecter leurs prêtres en réponse aux demandes des diocèses qui en sont privés, et aussi de les rappeler. Il nous faut donc compter sur des prêtres plus mobiles qu’auparavant, exerçant de manière transitoire la mission que leur confie le diocèse.

    L’attrait des jeunes séminaristes pour ces communautés sacerdotales nouvelles s’explique aisément. Ils y trouvent une réponse à leur recherche de spiritualité, de vie fraternelle, de solidité de la formation, de liturgie soignée, de sensibilité partagée : tout cela est pour eux un milieu rassurant. Nos séminaires diocésains et interdiocésains qui s’efforcent d’être tout aussi attrayants ont une carte d’identité plus axée sur leur environnement local, sur le service d’un peuple enraciné sur un territoire, alors que les jeunes semblent se déterminer avant tout par leur attachement à une spiritualité particulière et une vision plus universelle de leur future mission. »

    Et dans le diocèse de Dijon :

    « Nous avons actuellement trois séminaristes diocésains en formation. Deux sont en stage au Cameroun et en Haïti, un autre est en deuxième cycle au séminaire d’Orléans. Vous me demanderez – avec raison – pourquoi nous n’avons plus de séminaire diocésain. Ce dernier a vécu jusqu’en 1993. Mais les trop faibles effectifs privaient les séminaristes de la vie communautaire et dynamisante des promotions plus fournies. Notre grande Maison diocésaine est encore appelée avec nostalgie le « Grand Séminaire » par ceux qui y ont fait leurs études philosophiques et théologiques. Depuis, nous dirigeons nos séminaristes vers Lyon ou vers Orléans. Nous avons cependant soigneusement examiné la possibilité de rouvrir un séminaire pour la Province de Dijon, sans écho favorable de la part des autres diocèses, sans non plus – il faut le reconnaître – le nombre suffisant de séminaristes pour démarrer une telle entreprise. Nous avions bien les locaux et les professeurs, mais faute de candidats, nous avons dû abandonner le projet. »

    Dans sa 3e partie, Mgr Minnerath liste 10 moyens de faire éclore des vocations dans son diocèse. Des moyens traditionnels, qui avaient sans doute été négligés : service de messe, catéchisme, le rôle des familles, le modèle du prêtre… Mais faut-il le souligner, on ne sent pas cette flamme. Et puis aussi, après avoir, dans les premières parties, évoqué ces instituts et fraternités sacerdotales qui ont du succès, comparativement aux diocèses, Mgr Minnerath ne liste pas dans ses moyens l’appel à ces communautés pour faire éclore des vocations » …

    Ref. Lettre pastorale sur les vocations sacerdotales

    JPSC

  • Divorcés-remariés: après Benoît XVI, François s'exprime à son tour

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    Après la récente publication du point de vue de Benoît XVI dans ses « opera omnia » (voir Belgicatho ici :Le pape émérite Benoît XVI prend la parole sur l’interdiction de communier imposée aux divorcés remariés) c’est le pape François qui s’exprime via un journal argentin, à sa manière toujours un peu fluide. Lu sur le site de « La Vie », sous la plume de Marie-Lucile Kubacki :

    "Dans une interview récente, le pape affirme que la solution concernant les divorcés-remariés est "l'intégration" dans la vie de l'Eglise et non pas "la communion seule". Comme Benoît XVI, il affirme également l'importance de la foi des époux au moment de l'échange des consentements.

    Dans une interview accordée au quotidien La Nacion (en anglais), le pape François, interrogé sur la question des divorcés remariés a confirmé sa volonté d'une ouverture pastorale et d'une meilleure « intégration » dans l'Eglise sans pour autant trancher sur la question de la communion : « Dans mon discours final, j'ai dit une chose intéressante. J'ai dit que nous n'avions touché à aucun élément de la doctrine de l'Eglise concernant le mariage. Dans le cas des divorcés-remariés, nous avons soulevé la question : que faire avec eux ? Quelle porte pouvons-nous leur permettre d'ouvrir ? C'était une préoccupation pastorale : allons-nous leur permettre d'aller communier ? La communion seule n'est pas la solution. La solution c'est l'intégration », a affirmé le pape.

    Ainsi, le pape ne ferme pas la porte à la communion mais il ne donne pas non plus son feu vert. Par cette formule ouverte, il montre son souhait d'élargir le débat à une réflexion sur l'intégration dans l'Eglise qui ne se limite pas à l'alternative : « communier ou pas ». Les divorcés remariés « n'ont pas été excommuniés, poursuit le pape. Mais ils ne peuvent pas être parrains ou marraines de baptisés, ils ne peuvent pas faire de lectures à la messe, ils ne peuvent pas distribuer la communion, ils ne peuvent pas enseigner le catéchisme, soient sept choses environ qu'ils ne peuvent faire, j'ai la liste. Alors, voyons ! Si je vous montre cette liste, vous aurez l'impression qu'ils ont été excommuniés ! Alors ouvrons un peu plus les portes. Pourquoi ne peuvent-ils être ni parrain ni marraine ? « Non, non, non, quel témoignage donneraient-ils à leur filleul ? ». Le témoignage d'un homme et d'une femme disant : « mon cher, j'ai fait une erreur, j'ai eu tort, mais je crois que Dieu m'aime, je veux Le suivre, je n'ai pas été vaincu par le péché, je veux avancer ». Y a-t-il quoi que ce soit de plus chrétien que cela ? Et si l'un de ces escrocs politiques, de ces gens corrompus, est choisi pour être parrain, allons-nous l'accepter ? Quelle sorte de témoignage donneront-ils à leur filleul ? Celui de la corruption ? Les choses doivent changer, nos échelles de valeurs doivent être revues. »

    Ref. François veut ouvrir une porte pour les divorcés remariés, mais laquelle ?

    JPSC

  • La béatification du roi Baudouin pourrait-elle revenir à l'ordre du jour ?

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    Lu sur L'Avenir.net :

    Avec la mort de Fabiola, la béatification de Baudouin pourrait revenir à la surface. Cette question avait été mise de côté tant que vivrait Fabiola.

    L’église catholique Belge est dans l’émotion. Il faut dire que la reine Fabiola était très active au sein des différentes communautés, notamment charismatiques, mais aussi auprès des foyers de l’Arche.

    Dans tout le diocèse de Namur une intention particulière a été prononcée pour le repos de l’âme de la reine Fabiola. «De nombreux prêtres à travers tout le pays ont parlé ce dimanche de la reine Fabiola, comme de celle qui montre le chemin»,explique Tommy Scholtes, le représentant de la conférence épiscopale.

    Avec la mort de Fabiola, la béatification de Baudouin pourrait revenir à la surface. Cette question avait été mise de côté après la mort de Baudouin, et tant que vivrait Fabiola. «Une béatification vient toujours, et d’abord, d’un culte populaire au sein d’une population. Il faut voir si la ferveur de l’époque est toujours là. Ce n’est en tout cas pas aux évêques de prendre ce genre d’initiative», précise le père Scholtes.

    Une béatification délicate

    Une béatification est la déclaration, par décret pontifical, qu’une personne de foi chrétienne a pratiqué les vertus naturelles et chrétiennes de façon exemplaire, ou même héroïque. La vénération publique de celui ou celle qui est alors appelé bienheureux ou bienheureuse est par la suite autorisée, localement ou universellement.

    L’heure est-elle venue pour le roi Baudouin d’être porté ainsi aux nues? Cette béatification pourrait se révéler très délicate par rapport à l’équilibre fragile de notre société belge du XXIe siècle. L’impossibilité de régner du roi, refusant de signer la loi sur l’avortement, laisse encore bien des traces. Elle avait plongé le pays dans de grandes difficultés. «Et cela a fragilisé la monarchie», reconnaît Tommy Scholtes.

    Quoi qu’il en soit, Fabiola aura mis ses pas dans ceux de Baudouin jusqu’au bout.«Elle aura mis en œuvre ce que Mgr Danneels lui avait dit le jour des funérailles du roi: Madame, vous êtes chargée de garder la mémoire vivante de votre époux», témoigne Tommy Scholtes qui a guidé les pas de Fabiola plus d’une fois au Vatican lorsqu’il y était conseiller ecclésiastique de l’ambassade de Belgique auprès du Saint-Siège.

    Fabiola, enfin, était détentrice des fameux «carnets du roi», les notes personnelles de Baudouin. Le moment est-il venu d’en connaître le détail? «Elle était très préoccupée de savoir à qui reviendraient ces notes car leur contenu est important, et sensible», appuie Tommy Scholtes.

  • Irak : les chrétiens processionnent avec Marie

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    Ce samedi 6 décembre 2014, après l'illumination d'un camp de réfugiés, de nombreux chrétiens d'Erbil, au Kurdistan irakien, ont prié la Vierge Marie lors d'une procession aux flambeaux dans la ville. La prière est conduite par le Patriarche chaldéen Louis Raphaël Ier Sako et le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon venu avec une délégation de son diocèse à l'approche de la fête de l'Immaculée Conception chère au coeur des Lyonnais.

  • Rome et Constantinople : les limites d’un dialogue

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    pape_patriarche (1).jpgPaul VI eût beau baiser les pieds d’Athénagoras ou Bartholomée, le 30 novembre dernier,  la calotte de François, la réalité de l’histoire limite la portée de ces gestes plus ou moins spectaculaires.Une réflexion de Gérard Leclerc sur le site de « France-Catholique :

    « La rencontre entre François et Bartholomée ne pouvait se dérouler que dans le climat le plus fraternel. Une solide tradition s’est établie depuis un demi siècle entre Rome et Constantinople, depuis les mémorables retrouvailles entre Paul VI et Athénagoras à Jérusalem, alors que se tenait le concile Vatican II. Depuis lors, les deux sièges historiques de la chrétienté n’ont cessé de multiplier les liens. C’est probablement l’acquis le moins contestable du dialogue œcuménique. Pour autant, la dureté de l’histoire n’a pas permis que la communion renforcée développe ses conséquences plus largement à l’échelle du monde. Simplement, dans le strict contexte de la Turquie, chaque visite papale met en évidence la fragilité de l’hôte réfugié au Phanar, cette humble enclave où se perpétue la mémoire d’un passé grandiose, mais interrompu par l’avènement de l’islam. Aujourd’hui, le contexte est même dramatique, avec les événements de Syrie et d’Irak et leurs terribles conséquences, dénoncées, avec quelle énergie, par le pape François.

    Mais il y a aussi une autre question, interne à l’Orthodoxie, qui s’interpose pour empêcher un développement plus large de la cause de l’unité chrétienne : c’est celle de la Russie. Et sur ce terrain, force est de constater aussi qu’il est difficile d’abstraire la dimension religieuse du contexte géopolitique. La Russie de Poutine aspire à recouvrir une influence internationale à partir de son aire historique traditionnelle, et la puissance du patriarcat de Moscou est nécessairement en relation directe avec le destin du peuple russe, d’autant que sa culture est intimement marquée par la spiritualité orthodoxe. Il faut avoir lu Dostoïevski et Soljenitsyne pour le comprendre. La primauté d’honneur de Constantinople n’est pas équivalente à la primauté effective du siège de Pierre. Et le patriarche de Moscou n’est pas près à se rallier inconditionnellement à Bartholomée. Pour Rome, il y a donc forcément un problème spécifique avec l’orthodoxie russe. L’obstacle, encore une fois, de nature politico-religieuse, est très loin d’avoir été sérieusement entamé, en dépit de rencontres partielles et de gestes significatifs. Une visite de François à Moscou n’est toujours pas d’actualité. Le patriarche Alexis s’était rendu à Notre-Dame de Paris. Son successeur le patriarche Cyrille n’est pas encore annoncé à Saint-Pierre de Rome. »

  • Les mises en garde du Pape François sont sans effet sur une politicienne lesbienne

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    Lu sur le site C-Fam  (Center for Family & Human Rights) :

    « NEW YORK, 5 décembre (C-Fam) Le Pape François a clairement mis en garde les députés européens la semaine dernière, leur expliquant qu’ils avaient perdu la confiance des citoyens en passant des législations « insensibles » ou « néfastes », qui serait à l’origine de l’image d’une « grand-mère, plus guère fertile », qui engendre des « styles de vies plutôt égoïstes ». Pour lui, ils devraient se garder de faire des usages impropres du concept des droits de l’homme.

    Un député a qualifié ses propos d’ « avertissement à point nommé ». Un autre déclarait que sa « sagesse s’adressait à tout le monde ». Pour sa part Ulrike Lunacek, auteur d’une résolution sur les droits homosexuels qui a suscité une forte opposition citoyenne, a offert au Pape une écharpe aux couleurs arc-en-ciel en lui disant : « cela aurait été bien si vous aviez défendu le mariage homosexuel et l’usage des contraceptifs ».

    Et d’ajouter : « Mais je n’ai pas entendu cela, et c’était un peu décevant ».

    Dans son discours au Parlement européen, le Pape a abordé un grand nombre de problèmes, dont par exemple les brutalités que subissent les Chrétiens, l’indifférence envers les vies considérées comme inutiles, et l’isolement des personnes « seules ». Il a également proposé une recette de guérison.

    Protégez la dignité humaine, a-t-il conseillé. La famille, où père et mère élèvent les enfants, est l’ « élément le plus précieux de toute société, et donne une « direction aux nouvelles générations ».

    Ulrike Lunacek est co-présidente de l’Intergroupe du Parlement européen pour les droits LGBT.

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  • Une Reine rentre à la maison

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    Mieux que les communiqués convenus des autorités civiles et religieuses, ce petit mot du chanoine Eric de Beukelaer, Curé-Doyen de Liège (rive gauche), dit les choses avec a-propos et sobriété sur son « minisite » :

    koningin-fabiola-en-pieter-de-crem-met-de-dood-bedreigd-id1873999-1000x800-n (1).jpg« Même si elle gardait un sourire chaleureux et ce sens de l’humour à toute épreuve – rappelons-nous la pomme qu’elle sortit de son sac en plein défilé de la fête nationale, pour défier la menace d’un attentat à l’arbalète  – la reine Fabiola vivait un exil intime depuis la mort de son cher Baudouin. Elle était le double solaire de ce timide, qui fut bien plus qu’un Roi pour son peuple . C’est à travers son cœur et ses yeux qu’elle avait épousé la Belgique. Depuis, si Fabiola poursuivait son œuvre – c’était dans l’ombre omniprésente du royal disparu.

    Ce soir, une Reine rentre à la maison. La maison du Père pour cette chrétienne fervente. Mais aussi la maison du cœur pour cette veuve qui n’avait jamais cessé d’aimer sa moitié invisible. Je me rappelle une visite à la crypte royale. Sur la tombe du roi Baudouin, une petite couronne de roses. Avec cette simple mention : « A l’homme de mon cœur ».

    Ref. Une Reine rentre à la maison

    JPSC

    Lire également, sur le blog de Benoît Lobet qui accompagna spirituellement la reine à la fin de sa vie : rempli-de-tristesse-et-de-gratitude

  • Djihadisme : vaincre le mal par le bien

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    Un éditorial d’Aymeric Pourbaix dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne » de cette semaine : plaidoyer pour sortir de l’analphabétisme chrétien. Comme dit justement un proverbe chinois : « le poisson périt toujours par la tête »…

    «Occupez-vous des jeunes, ou ils s’occuperont de vous ! » Jamais l’adage de Don Bosco n’a semblé autant d’actualité qu’en ces temps où la France regarde avec stupeur ses propres fils transformés en djihadistes barbares. Y compris ceux qui, comme Maxime Hauchard, 22 ans, ont été au catéchisme. Né de parents chrétiens, mais non pratiquants, il avait fait sa première communion et sa profession de foi, avant de se convertir à l’islam, pour ressembler aux superhéros hollywoodiens.

     Mais face au défi du djihadisme, la stupéfaction ne peut être le dernier mot. Psychiatres et spécialistes de la lutte contre les sectes sont convoqués, afin de « déradicaliser » ces jeunes Français. Fort bien. Mais la radicalisation est-elle une maladie, un « virus », et si oui, quelle partie de l’homme concerne-t-elle : son intel­ligence, sa psychologie, son âme ? Faut-il des cellules de décontamination, une thérapie, des groupes de partage comme les Alcooliques anonymes ? Autant d’interrogations qui reflètent le désarroi moderne, symptôme de notre difficulté de nommer correctement le mal… et donc d’y répondre.

    Le mal, c’est aussi le manque d’idéal de notre propre société occidentale.

    Le mal, en l’espèce, ne consiste pas seulement en la fausseté de l’idéal recherché par ces jeunes – le paradis d’Allah. Le mal, c’est aussi le manque d’idéal de notre propre société occidentale. À Strasbourg, le pape François a d’ailleurs remis les pendules à l’heure « C’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence ».

    On ne détruit bien que ce qu’on remplace. Notre société, faute de nommer Dieu et de lui donner la première place, se prive en définitive de la seule véritable réponse à la hauteur de l’enjeu. De nos jours, disait Gustave Thibon, « il faut mettre Dieu tout entier dans la balance pour pencher du côté du bien. » Il est tout aussi nécessaire, dans un contexte de pluralisme religieux, d’affirmer clairement de quel Dieu il s’agit.

    Ce qui suppose un enseignement solide des vérités de la foi , pour sortir d’un certain « analphabétisme » chrétien, selon l’expression de Benoît XVI. C’est-à-dire d’une attitude extérieure et sentimentale, qui n’implique pas une adhésion ferme à ces vérités enseignées par l’Église. Attitude que l’on perçoit, par exemple, dans des documentaires ou films récents qui présentent la vie religieuse en omettant de mentionner sa source : la vie en Dieu.

    Dans une lettre célèbre, saint François Xavier, patron des missions, exprimait son désir de parcourir les universités d’Europe, et d’abord celle de Paris, pour « hurler partout d’une manière folle » : « Hélas, quel nombre énorme d’âmes, exclu du ciel par votre faute, s’engouffre dans l’enfer ! ». Par ces paroles de feu, le jésuite voulait susciter des apôtres parmi des étudiants qui avaient, disait-il, plus de « doctrine que de charité » missionnaire. Aujourd’hui, il semble que les deux soient devenues aussi nécessaires l’une que l’autre.

    Ref. Djihadisme : vaincre le mal par le bien

    JPSC

  • La descente aux enfers de l’occident chrétien : irréversible ?

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    Sur le chemin de l’enfer, Dante vit soudain une porte sur laquelle étaient écrits ces mots tracés d’une sombre couleur : « vous qui entrez, laissez toute espérance » ( La divine comédie, livre un, dantenf07-02-01 (1).jpgchant troisième, vendredi-saint, 8 avril 1300). Lu sur le « metablog », cette réflexion post-synodale :

    « La popularité du pape François, y compris auprès de publics éloignés de l’Église, est un phénomène massif et constant. Un pape qui fait l’objet de plusieurs couvertures de journaux à portée mondiale ; un pape qui suscite l’intérêt de personnalités éloignées de l’Église; etc. Certains hurleraient, d’autres s’en réjouiraient. Mais ce n’est pas la question. Et je crains que les discussions sur le pontificat bergoglien n’oublient certaines choses, à commencer par l’état précaire du catholicisme dans un pays comme la France, qui se vérifie dans tout l’occident sécularisé (de Los Angeles à Berlin ou de Stockholm à Barcelone). On raisonne encore comme si les jeunes de France et de Navarre étaient en contact permanent avec l’Église, comme si celle-ci continuait à drainer massivement les jeunes par ses aumôneries et son catéchisme… Nous ne sommes plus dans les années 1950, on en conviendra. Mais nous ne sommes plus non plus dans les années 1980: cela, on tend à l’oublier, tant chez les catholiques dits traditionnels que chez ceux qui ne le sont pas.

    Permettez-moi une petite séquence rétro. Je ne vais pas vous parler de l’état de l’Église avant le concile, ou même de celui des dernières années pacelliennes ou même du bref intermède roncallien, mais bien de la situation des années 1980. Au cours de ces années, un nombre non négligeable d’enfants allaient au catéchisme et suivaient un parcours sacramentel complet, allant du baptême à la confirmation. Évidemment, ils allaient au catéchisme qui avait, pour ainsi dire, pignon sur rue, au point de susciter la curiosité de leurs collègues. Certes, les jeunes n’allaient pas à la messe tridentine, pas plus qu’ils ne suivaient un catéchisme sous forme de questions-réponses (le manuel Pierres vivantes existait) ; mais dans ces années 1980, le catholicisme existait encore dans l’espace public. Le catéchisme des enfants était un phénomène social. Malgré

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  • Egypte : une embellie pour les Coptes

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    Le nombre de Coptes est l'un des secrets les mieux gardés en Égypte. On admet un chiffre moyen qui tourne autour de 10 % de la population (estimée à 85 millions d’habitants)ce qui en fait la plus importante minorité chrétienne dans le Proche-Orient arabe.

    Depuis l’élimination  du Président  Mohamed Morsi, issu de la Confrérie des Frères Musulmans et renversé  le 3 juillet 2013 par un coup d'État militaire organisé à la suite d'un vaste mouvement populaire protestataire, les chrétiens respirent mieux dans ce vaste pays. Dans le mensuel  « La Nef » de ce mois de décembre 2014, Annie Laurent fait le point sur leur situation (JPSC):

    1173880_10152327350420409_6857836207141729937_n.jpg«Les coptes aiment le maréchal Sissi », me confiait cet automne une amie française établie depuis des années au Caire. Il est vrai que les chrétiens d’Égypte se sentent mieux depuis l’arrivée à la tête de l’État de l’ancien ministre de la Défense, Abdel-Fatah El-Sissi, plébiscité lors de l’élection présidentielle du 28 mai 2014, après avoir renversé, le 3 juillet 2013, le président Mohamed Morsi, membre de la confrérie islamiste des Frères musulmans, qui avait été élu un an auparavant. Ce changement a été cautionné par l’Église au plus haut niveau, notamment par le patriarche des coptes-orthodoxes, Théodore II.

    Le président Sissi, qui se montre bienveillant envers le primat de la principale Église d’Égypte, a visiblement l’intention d’œuvrer à la pacification des relations entre les diverses communautés qui composent la nation. Plusieurs initiatives récentes illustrent aussi sa volonté de considérer les coptes comme des citoyens de plein droit.

    Le 11 octobre, le Premier ministre, Ibrahim Mahlab, a participé à une cérémonie marquant la fin des travaux de restauration d’une église historique, appelée communément « la Suspendue », à laquelle les coptes sont très attachés. Situé dans le quartier du Vieux-Caire, ce très ancien édifice, bâti au Ve siècle, doit son surnom à son impressionnante élévation. L’église a en effet été construite à dix mètres au-dessus du niveau du sol, sur les tours d’une antique forteresse, dite de Babylone, érigée là au temps de l’Empire romain. Selon la tradition copte, la Sainte Famille, fuyant les persécutions d’Hérode, aurait fait halte en cet endroit. L’achèvement du chantier était donc très attendu. Au cours de l’inauguration, le Premier ministre, qui est musulman, a tenu à reconnaître le patriotisme des coptes en citant une parole du défunt Chenouda III, prédécesseur de Théodore II : « L’Égypte n’est pas un État où nous vivons, mais un pays qui vit dans notre âme. »

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  • Noël représente une fête religieuse pour seulement 15 % des Français

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    Lu sur le site du journal « La Croix » :

    « Un sondage CSA réalisé pour le journal Direct Matin et publié mardi 2 décembre pose la question de la signification deNoël aux 1 007 personnes interrogées. Chacune pouvait citer 3 mots se rapprochant le plus du sens de Noël parmi 6 proposés.

     D’après ce sondage, la dimension religieuse de Noël n’est citée que par 15 % des personnes interrogées. Pour 81 % des sondés, le mot « famille » correspond le plus à la signification qu’ils accordent à Noël. Viennent ensuite les mots « cadeaux » (68 %), « bon repas » (53 %) et « dépenses » (30 %). Seul le mot « corvée » (12 %) est moins cité que « religion ».

    La religion est plus souvent mise en avant par les personnes âgées de plus de 65 ans (22 %) que chez les plus jeunes (6 % des personnes âgées de 18 à 24 ans ; 10 % des personnes âgées de 25 à 34 ans ; 14 % des personnes âgées de 35 à 49 ans ; 18 % des personnes âgées de 50 à 64 ans).

    Le mot « famille » se retrouve de manière quasiment équivalente chez les différentes tranches d’âges (82 % pour les personnes âgées de 25 à 34 ans et de 50 ans et plus ; 80 % chez les personnes âgées de 35 à 49 ans ; 79 % chez les personnes âgées de 18 à 24 ans). En revanche, les cadeaux sont plébiscités par les 18 à 24 ans (80 %), alors que les plus de 65 ans ne sont que 58 % à les associer à Noël. Le « bon repas » signifie davantage Noël chez les 18 à 24 ans (65 %) et les 25 à 24 ans (67 %) que chez les plus de 65 ans (36 %).

    Les personnes âgées de plus de 65 ans sont également les plus nombreuses (16 %) à associer la fête de Noël à une « corvée » que les plus jeunes (10 % pour les 18 à 49 ans ; 11 % pour les 50 à 64 ans).

    Enfin, ce sont les retraités qui citent le plus volontiers la « religion » (21 %), devant les cadres supérieurs (14 %) et les catégories populaires (11 %). La « famille » est plus associée à Noël chez les cadres supérieurs (85 %) et chez les retraités (83 %) que chez les catégories populaires (78 %).

    Clémence Houdaille »

    Réf. Noël représente une fête religieuse pour seulement 15 % des Français

    JPSC

  • Le pape émérite Benoît XVI prend la parole sur l’interdiction de communier imposée aux divorcés remariés

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    Le pape émérite Benoît XVI n’a pas attendu le prochain synode sur la famille (octobre 2015) pour réaffirmer et expliciter l’interdiction de communier imposée aux divorcés remariés. Lu sur le site web « Chiesa » de Sandro Magister (extraits) :

    « Dans ses Opera Omnia, Ratzinger est en train de publier à nouveau – avec l’aide du préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Gerhard Ludwig Müller – tous les textes théologiques qu’il a écrits, regroupés par thèmes. Dans le dernier des neuf volumes publiés jusqu’à ce jour en allemand par l’éditeur Herder – il compte près de 1 000 pages et est intitulé "Introduction au christianisme. Profession, baptême, vie religieuse" – on trouve un article de 1972, relatif à la question de l'indissolubilité du mariage, publié cette année-là en Allemagne dans un livre à plusieurs auteurs consacré au mariage et au divorce.

    Cet article publié par Ratzinger en 1972 a été exhumé par le cardinal Walter Kasper qui l’a utilisé, au mois de février dernier, dans le discours qu’il a prononcé pour ouvrir le consistoire des cardinaux convoqué par le pape François afin de débattre sur le thème de la famille en vue du synode des évêques programmé pour le mois d’octobre […]  En effet, dans cet article de 1972, Ratzinger, alors âgé de quarante-cinq ans et professeur de théologie à Ratisbonne, affirmait que le fait de donner la communion aux divorcés remariés apparaissait, si l’on respectait certaines conditions particulières, comme étant "tout à fait en ligne avec la tradition de l’Église" et en particulier avec "ce type d’indulgence que l’on voit apparaître dans l’œuvre de Basile, selon qui, après une période prolongée de pénitence, le "digamus" (c’est-à-dire celui qui vit en secondes noces) se voit concéder l’accès à la communion sans que son second mariage ait été annulé : dans la confiance en la miséricorde de Dieu, qui ne laisse pas sans réponse la pénitence".

    Cet article de 1972 a été la première et la dernière manifestation par Ratzinger d’une "ouverture" à l’accès des divorcés remariés à la communion. Par la suite, en effet, non seulement il a pleinement adhéré à la position rigoriste, consistant à leur interdire de communier, qui a été réaffirmée par le magistère de l’Église au cours du pontificat de Jean-Paul II, mais il a également, en tant que préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, contribué dans une mesure déterminante à l'argumentation déployée en faveur de cette interdiction. 

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