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Jeunes - Page 80

  • Nigeria : des fillettes utilisées comme bombes vivantes

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    De François Gloutnay sur presence-info.ca :

    Boko Haram utilise des enfants pour commettre des attentats-suicides

    Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, a donné une conférence à Montréal le 14 juin 2018.

    Mgr Ignatius Kaigama, archevêque de Jos, a donné une conférence à Montréal le 14 juin 2018.   (Présence/François Gloutnay)

    Cette fin de semaine, la célébration de l’Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan, fut meurtrière dans le nord-est du Nigeria.

    Le groupe djihadiste Boko Haram y est accusé d'avoir utilisé six fillettes, sanglées d'explosifs, afin de perpétrer des attentats-suicides dans la nuit de samedi à dimanche. Ces bombes humaines, âgées de 7 à 10 ans, ont tué 31 personnes et fait un grand nombre de blessés.

    L'utilisation d'enfants par le groupe Boko Haram ne surprend pas Ignatius Kaigama, l'archevêque de Jos, au Nigeria, et jusqu'à récemment président de la conférence épiscopale nigériane.

    Jeudi soir, lors d'une soirée publique tenue à Montréal, dernier arrêt de sa tournée canadienne d'une semaine, Mgr Kaigama a rappelé que dans son pays, «il y avait jusqu'à récemment, des attaques à la bombe chaque jour ou presque».

    «Si le nombre de ces attentats a beaucoup chuté, cela ne veut pas dire que Boko Haram a cessé ses activités», a-t-il lancé quelques 48 heures avant que Boko Haram ne soit relié aux attentats-suicides de la fin de semaine.

    «Ici, les gens pensent que Boko Haram ne s'attaque qu'aux chrétiens.» C'était sans doute le cas auparavant, «mais ce n'est plus ce qu'on observe aujourd'hui», a-t-il dit à la soixantaine de personnes présentes en soirée dans la salle de conférence de la bibliothèque Atwater.

    «Les objectifs du groupe ont changé. Ils attaquent aujourd’hui tout le monde, y compris leurs propres membres qui ne suivent pas sa philosophie ainsi que les musulmans qui n'approuvent pas ses actions. Les membres de Boko Haram entrent dans les mosquées et tuent les gens.»

    De plus, a révélé jeudi soir l’archevêque, le groupe djihadiste «utilise maintenant des enfants, des garçons ou des fillettes, dont les vêtements sont bourrés d'explosifs. On les envoie au marché, à l'école, à l'hôpital, à tous les endroits où il y a beaucoup de gens. Ils font sauter les explosifs, ils se tuent eux-mêmes et font un maximum de victimes.»

    C'est arrivé dans des églises, y compris dans sa propre cathédrale, ajoute l'archevêquem qui explique que les fêtes de Noël et de Pâques se déroulent dorénavant sous haute surveillance. «Fêter Noël à l’église durant la nuit, il faut oublier cela», dit Mgr Kaigama.

    Travailleurs sociaux

    L'Église du Nigeria fait face a de nombreux défis, dit l'archevêque Kaigama. «Mais je comprends, après ma visite au Canada, que l'Église d'ici éprouve aussi des difficultés», lance-t-il. Il a appris lors de sa tournée canadienne qui l'a mené, du 7 au 14 juin, de Vancouver jusqu'à Montréal, que des églises ferment leurs portes, que les grands séminaires sont déserts et que peu de fidèles participent aux cérémonies religieuses.

    «Nos églises sont pleines», dit-il. Et pas seulement le dimanche. Tous les jours, les gens s'adressent à l'Église pour qu'elle les aide, y compris pour leurs besoins de base comme la nourriture, l'eau, l'éducation, les soins de santé. «Nous sommes devenus des travailleurs sociaux. Nos agent de pastorale passent beaucoup de temps à aider les gens.»

    N'est-ce pas plutôt le rôle du gouvernement? «Bien sûr», répond l'archevêque. «Mais l'État n'a pas la volonté politique de régler ces problèmes.» Il rappelle que le Nigeria possède d'énormes quantités de ressources, pétrolières entre autres, «suffisamment pour que tous puissent en profiter équitablement».

    «Mais ce n'est pas le cas. Les ressources ne sont pas bien distribuées. Cette richesse est concentrée entre les mains de quelques personnes  alors que la vaste majorité souffre», soutient l'archevêque de Jos, un archidiocèse situé au centre du Nigeria. «Ceux qui possèdent» les richesses et le pouvoir, «ne rencontrent jamais les pauvres, car ils habitent dans des quartiers fortifiés, protégés par les policiers et des soldats.»

    «Si les gens vont vers l'Église, c'est qu'elle est toujours ouverte.» Mgr Ignatius Kaigama explique que son bureau à l'archevêché est toujours accessible. «Quand je suis là, je vois se former une longue file de gens qui viennent me voir avec toutes sortes de problèmes. Je les écoute mais je me sens tellement impuissant devant toutes les difficultés que rencontrent les gens.»

    «Chaque jour, malgré nos défis - c'est ainsi qu'il appelle la misère, les meurtres et les attentats auxquels les gens du Nigeria sont confrontés! - nous tentons d'aider du mieux possible.»

    La tournée canadienne de Mgr Kaigama était organisée par l’organisme catholique Aide à l’Église en détresse Canada.

  • L'arrière-petit-fils de Charles et Zita de Habsbourg a été ordonné prêtre

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    Lu sur la page facebook de la Fraternité Eucharistein :

    Nous vous proposons de découvrir le témoignage de Johannes d'Autriche, né en Belgique, actuellement dans la maison de la Fraternité à Saint-Jeoire (Haute-Savoie, France), ordonné le samedi 16 juin à 10h30 :

    -- Johannes, pouvez-vous vous vous présenter en quelques mots ? --

    Je suis né en 1981 à Bruxelles (Belgique). J’ai 5 frères et 2 sœurs, dont trois qui sont aussi entrés dans les ordres. Notre famille a longtemps habité en Suisse près de Fribourg. J’ai fait des études d’économie à St-Gall, puis j’ai travaillé une année à Paris en banque d’affaires. En 2005, j’ai étudié à l’Institut Philanthropos (Fribourg). En 2007, je suis entré au postulat de la Fraternité Eucharistein.

    -- Quel est le facteur qui a déterminé un changement d’orientation si important ?-- 

    A vrai dire, c’est Dieu lui-même. J’ai lu à l’âge de 16 ans la biographie de mes arrière-grands-parents, Charles et Zita de Habsbourg, qui ont régné sur l’Autriche et la Hongrie. J’ai été extrêmement frappé de leur amour pour leur peuple et surtout pour les plus pauvres, qui provenait de leur foi très profonde. J’ai été encore plus frappé… par mon propre égoïsme ! A partir de là le combat spirituel a commencé dans mon cœur : tout pour les autres ou tout pour moi ? Mais à 19 ans, soucieux de me garder quand même un peu pour moi, je pars direction la finance en vue d’une « belle carrière ». Cette carrière s’ouvre effectivement après mes études à St-Gall avec une grande banque d’affaire américaine… Après une petite année, je déchante en moi-même : comment est-il possible de me sentir si seul et si vide intérieurement, alors qu’extérieurement je suis comblé en tout point ? Je me retrouve en 2005, totalement désabusé au sujet du sens de la vie, sur les bancs de l’Institut Philanthropos. Les prises de conscience affluent, d’abord intellectuelles : l’amour vrai existe, il a pour nom la « grâce » ; le vrai combat de ma vie n’est pas ma satisfaction personnelle, mais la recherche de Dieu et de sa volonté. Un matin, lors de la Messe, Jésus vient lui-même me dire toutes ces choses, mais non plus au niveau de la tête, mais dans le cœur… eh oui, car il est vraiment vivant ! C’est à partir de ce moment que j’ai sérieusement commencé à penser Lui donner toute ma vie.

    -- Mais qu’est-ce qui vous a donc attiré à la Fraternité Eucharistein ? --

    Tout d’abord, j’étais assez ouvert à ce que Dieu me demanderait, quitte à ce que cela puisse même ne faire aucun sens de prime abord… comme Abraham quand Dieu lui demanda de quitter sa terre, sans lui dire la destination. J’ai connu la Fraternité et j’étais frappé par la ferveur du désir de Dieu qui y régnait et par l’adoration du Saint-Sacrement. J’ai demandé à y prendre un temps sabbatique d’une année. L’accueil des personnes déshéritées de la vie m’a beaucoup frappé. Le Seigneur me soufflait : « Ces gens qui n’ont rien ni personne, si toi tu ne les aimes pas de façon inconditionnelle, ce sera qui alors ?! » Peu à peu j’ai compris que c’est là que Dieu était en train de me « planter », comme un arbre qui va porter du fruit en son temps. J’ai fait mes vœux simples en 2011.

    -- Et le sacerdoce est venu plus tard ?--

    Tout à fait. Je précise tout de suite que le sacerdoce, le fait de devenir prêtre n’est pas simplement le fruit d’un désir personnel. C’est d’abord Jésus-Christ qui appelle ! Dans la vie spirituelle on est deux - Dieu et nous-même ! C’est donc à un appel de Jésus que j’ai répondu, qui a pris forme dans la communauté. Certains prêtres sont appelés à servir dans les paroisses, d’autres sont en même temps religieux et ceux-là sont appelés à servir dans leur propre communauté. C’est mon cas. Dans notre communauté, nous considérons que le prêtre est d’abord un religieux parmi les autres, puis prêtre au service de la communauté. Ainsi, dans la Fraternité Eucharistein, les prêtres ne sont pas forcément responsables des maisons, ils vivent le même rythme que tous les autres religieux et n’ont bien sûr pas d’avantages découlant de leur statut. Ils travaillent manuellement en compagnie des personnes en accueil. Ils tâchent de vivre la même humilité que les autres à la suite de Jésus.

  • L'Instrumentum laboris du prochain synode consacré à la jeunesse (octobre 2018) est publié

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    L'Instrumentum laboris de la XVe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, sur le thème : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel » [3-28 octobre 2018] a été publié sur le site du Vatican mais il n'est actuellement proposé qu'en italien.

    Le cardinal Baldisseri l'a  présenté et commenté (source : zenit.org - Anita Bourdin) :

    Le «Synode des Jeunes»: le card. Baldisseri présente « l’Instrument de travail » (traduction complète)

    «Accompagner chaque jeune vers la joie de l’amour»

    Le synode des évêques d’octobre 2018, que le cardinal secrétaire du Secrétariat du synode des évêques, le cardinal Lorenzo Baldisseri appelle « Synode des jeunes », a pour objectif principal, dit-il, de « faire prendre conscience à toute l’Eglise de sa tâche importante et nullement facultative d’accompagner chaque jeune, sans exclusion, vers la joie de l’amour ».

    Il définit « les mots-clés du Synode: jeunesse, vocation, discernement, accompagnement ».

    Il souligne que « la référence au ‘choix’ est résolument orientée vers la conversion du cœur et de l’esprit et vers le renouveau des pratiques pastorales ».

    Et si l’Eglise est tentée de déplorer que les jeunes se sont éloignés d’elle, le cardinal Baldisseri ose dire, avec les jeunes, que souvent, « c’est l’Église qui s’est éloignée d’eux ». Il n’hésite pas à affirmer que « leur existence est traversée par la présence de Dieu et par l’action de la grâce qui doit être accueillie, accompagnée et portée à son accomplissement ».

    Il souhaite que « ce Synode soit une occasion de vie et d’espérance pour les jeunes, pour l’Eglise et pour le monde » : que l’Eglise « retrouve, à travers un chemin de discernement authentique dans l’Esprit, un dynamisme juvénile renouvelé » et que tous les hommes et les femmes puissent « se redécouvrir comme des destinataires privilégiés de la bonne nouvelle de l’Evangile ».

    Voici notre traduction complète, rapide, de travail, de l’allocution du cardinal Baldisseri, prononcée en italien.

    AB

    Présentation du card. Baldisseri

    Je vous salue cordialement vous tous qui participez à cette conférence de presse. Je voudrais aider tous et chacun à vous mettre au diapason de l’Instrumentum laboris du prochain Synode des Jeunes sur le thème «Jeunesse, foi et discernement des vocations» qui se déroulera à Rome du 3 au 28 octobre prochain.

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  • France : le samedi 23 juin prochain, 8 prêtres seront ordonnés dans la Communauté Saint-Martin

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    JPSC

  • Quand l'hôpital du Bambino Gesu propose une charte des droits de l'enfant inguérissable

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    31/05/2018)

    L’hôpital pédiatrique Bambino Gesu promeut actuellement un projet de « Charte des Droits de l’enfant inguérissable » pour les hôpitaux européens, inspirée de la « Charte internationale sur les droits des enfants à l’hôpital »mais « actualisée à la lumière des progrès de la médecine et des plus récentes directives européennes ».

    L’hôpital pédiatrique Bambino Gesu, dépendant du Vatican, est celui qui avait proposé de prendre en charge Charlie Guard, puis Alfie Evans, en relai de l’hôpital pédiatrique Alder Hey de Liverpool. Les deux petits garçons sont tous les deux décédés après le refus du transfert. « J’avais demandé au président de l’Alder Hey Hospital de conclure un accord avec le Bambino Gesù et son hôpital ; malheureusement, cela n’a pas été accepté », déplore Mariella Enoc, directrice du Bambino Gesu.« Mais j’espère qu’avec beaucoup d’autres hôpitaux, y compris européens, cet accord pourra voir le jour ».

    La Charte proposée vise à garantir les droits des enfants sans possibilité de guérison, qui conservent le droit de bénéficier des soins de base – alimentation et hydratation – y compris en phase terminale. Elle comprend dix points, dont :

    • l’ « alliance thérapeutique » entre la famille du patient et le médecin, avec une « pleine participation » dans le parcours de soins,
    • le droit à un « second avis » et un approfondissement du diagnostic,
    • le droit de choisir la structure de santé de son choix, y compris dans un autre pays,
    • l’accès aux soins expérimentaux et palliatifs,
    • le droit à un accompagnement psychologique et spirituel.

    Cette charte est « destinée à mieux accompagner ces enfants et éviter les ‘conflits idéologiques et judiciaires’, comme ce fut le cas dans les affaires Alfie Evans et Charlie Gard ». L’hôpital Bambino Gesu a organisé lundi 28 mai un séminaire réunissant médecins, chercheurs, bioéthiciens, politiques italiens et prêtres pour mettre en place un « réseau international » et des normes en cas de conflit. Mariella Enoc compte diffuser cette charte : « Nous la passerons, à travers le Parlement européen, à tous les pays membres », a-t-elle déclaré, et ensuite, à « tous ceux qui, comme les associations de parents ou de malades, ou d’autres hôpitaux pédiatriques en Europe et dans le monde, voudront en tenir compte ».

    Dans son intervention, Mgr Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, a insisté : « Il est indispensable de se retrouver ensemble pour redécouvrir cette alliance thérapeutique ou alliance d’amour entre médecins, membres de la famille, malades et amis, pour accompagner, sans jamais abandonner, même ceux qui ne sont pas guérissables… ». Le directeur du service pédiatrie et réanimation néonatales de l’Hôpital Antoine-Béclère de Paris, Daniele De Luca a décrit les différentes approches thérapeutiques rencontrées selon les pays d’Europe et a fait remarquer qu’en France, on observe une grande disparité de comportement selon les régions, les établissements et les médecins, insistant spécialement sur l’importance « de former des médecins et de faire passer cette culture ».

  • Les fruits pourris de mai 68

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    Du Frère Clément-Marie (Famille missionnaire de Notre-Dame), lors du Grand rassemblement annuel des jeunes amis de Notre-Dame des Neiges à Saint-Pierre-de-Colombier (Pentecôte 2018) :

    Il est interdit d’interdire ? Raisons et conséquences de la crise de 1968

    Introduction

    Nous avons dans nos têtes et dans nos mémoires les images de 1968 que nous avons pu voir dans nos livres d’histoire, où des jeunes aux cheveux abondants jettent des pavés sur les forces de l’ordre… Cet événement social, particulièrement marqué en France, n’est pas arrivé par hasard.

    Cinquante ans après, il nous revient, avec le recul, de nous interroger sur la fécondité de ce mouvement. Quelles en sont les raisons ? Quelles en sont les conséquences ? Dans quelle mesure l’Église en a-t-elle été affectée ? Ces trois question pourraient chacune être l’objet d’un livre… Mais dans les quelques minutes que nous avons, nous allons essayer de les prendre pour plan, et de leur donner une réponse très succincte.

    I.   Les raisons

    Pour comprendre l’esprit qui a animé ce mouvement, on peut regarder les slogans qu’il a revendiqués, ou utilisés. Deux en particulier peuvent retenir notre attention : le premier est le suivant : « il est interdit d’interdire ». Dans son énoncé même il est évidemment contradictoire et révèle la contradiction intrinsèque à ce mouvement. « Il est interdit d’interdire » révèle un rapport erroné à la loi et à l’autorité. Plus que cela : c’est une revendication d’autonomie (au sens étymologique du terme : être à soi-même sa propre loi). C’est donc un refus de tout ce qui se situe au-dessus de l’homme, de tout ce qui pourrait contraindre son autonomie. Poussé à son terme, nous arrivons ainsi à un second slogan utilisé, reprenant le titre d’une chanson : « Ni Dieu ni maître ». On peut même en trouver une version plus développée : « Ni maître ni Dieu. Dieu, c’est moi. » Cette expression est encore révélatrice en ce sens qu’elle est, elle aussi, contradictoire. Mais de plus, elle permet de remonter à sa plus ancienne utilisation : « Vous serez comme des dieux » (Gn 3, 5). Nous reconnaissons le serpent de la Genèse, qui invite l’homme à se débarrasser des interdits, des commandements de Dieu ; autrement dit des limites de la créature, pour devenir autonome.

    C’est donc toute une conception de l’homme et de la vie qui est sous-jacente à ce mouvement de 68. Où prend-il sa source ? Dans le père du mensonge, présent dans le jardin de la Genèse, nous l’avons vu. Mais à l’époque moderne, un mouvement avait déjà été amorcé pour s’émanciper de Dieu : il s’agit des Lumières. En soi, tout n’est pas négatif dans cette pensée des Lumières. Et à plusieurs égards, certains idéaux de ces philosophes sont compatibles avec le christianisme, auquel ils ont puisé en réalité. Mais, selon l’expression de Mgr de Moulins Beaufort, leur « souci premier était de se passer de toute lumière venant d’en haut. »[1]Anticipons un peu, puisque nous faisons le parallèle entre l’époque des lumières et la crise de 1968, en citant un texte saisissant de Joseph Ratzinger soulignant les points de ressemblance entre ces deux époques, dans l’Église : « Les tensions que nous vivons ne sont que la reprise d’un processus depuis longtemps entamé. L’analogie est donc à trouver avec la situation de l’Église et de la théologie au temps de l’Aufklärung. À y regarder de plus près, on ne peut qu’être étonné devant l’extraordinaire similitude entre cette époque et la nôtre. » Il évoque ensuite un célèbre vicaire général de Constance de ce temps, Wessenberg : « À lire ses œuvres on croirait avoir affaire à un progressiste de 1969 : on y réclame la suppression du célibat, les sacrements seront formulés en allemand, les mariages mixtes bénis sans qu’il y ait engagement au sujet de l’éducation religieuse des enfants. »[2]

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  • La radicalité religieuse liée à l'islam est bien plus un phénomène culturel et idéologique qu'un phénomène socioéconomique

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    D'Alexandre Devecchio sur Figaro Vox (LeFigaro.fr) :

    «La radicalisation religieuse n'est pas le fruit de facteurs sociaux ou économiques»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Face aux théories de la «victimisation», le sociologue Olivier Galland démontre dans ses travaux que la radicalisation religieuse chez les lycéens est d'abord produite par le rapport à la violence et l'exposition aux théories du complot

    Olivier Galland est sociologue et directeur de recherche au CNRS. Il a codirigé une grande enquête sur la radicalité des lycéens, lancée à la suite des attentats de 2015.

    FIGAROVOX.- Les résultats de votre enquête sur la tentation radicale de la jeunesse ont fait couler beaucoup d'encre. Beaucoup d'observateurs ont salué votre travail, d'autres l'ont vivement critiqué. Que répondez-vous à ceux qui vous accusent d'avoir construit «un dossier à charge contre l'islam»?

    Olivier GALLAND.- Les résultats de notre enquête sont en décalage avec beaucoup de travaux qui ont été menés en France sur les jeunes d'origine immigrée ou les jeunes musulmans. Ces travaux ont essentiellement analysé cette jeunesse sous l'angle des discriminations qu'elle subit (qui sont réelles). Sous ce seul angle, soit ils ignorent la question de la radicalité, soit ils l'analysent comme le simple résultat de la victimisation. Or notre enquête montre que les choses sont beaucoup plus compliquées et que la radicalité religieuse ne semble pas avoir sa racine, dans la population lycéenne sur laquelle nous avons enquêté, dans un sentiment aigu de victimisation. C'est évidemment très dérangeant. Quant à l'accusation d'avoir construit un dossier à charge contre l'islam, elle ne repose sur aucun élément tangible, c'est un pur procès d'intention. Nous avons pris grand soin au contraire de construire un protocole méthodologique aussi objectif et neutre que possible. Cette exigence était d'ailleurs contenue dans l'idée que nous avons eue dès le départ de conduire une enquête comparative, en interrogeant des jeunes de différentes croyances et de différentes origines. De ce fait nous étions tenus de construire des questions religieusement «neutres», c'est-à-dire qui puisse être adressées à des jeunes de toutes croyances.

    On vous reproche notamment d'avoir privilégié dans votre échantillonnage les lycées à fortes populations musulmanes… Pourquoi ce choix?

    Il faut se rappeler le contexte dans lequel a été engagée cette recherche. Elle a fait suite à un appel à propositions du président du CNRS de l'époque, Alain Fuchs, après les attentats de 2015, pour engager des travaux sur ces questions de la radicalité. Il est indéniable qu'en France et dans le monde un extrémisme religieux, parfois sanglant, s'est développé au nom de l'islam. Ça ne veut pas dire évidemment que l'ensemble des musulmans ou même qu'une grande partie d'entre eux y adhère, mais il serait absurde de nier qu'il y a un lien entre une certaine conception de l'islam, fondamentaliste, et des formes de radicalité et de violence. Pour autant, on n'a pas d'idée précise du degré auquel la population musulmane partage ces idées. C'était précisément l'objet de cette recherche d'essayer d'y voir plus clair en menant une enquête de grande ampleur (près de 7 000 jeunes interrogés).

    La radicalité religieuse ne semble pas avoir sa racine dans un sentiment aigu de victimisation.

    Pour mener à bien ce projet, il fallait donc bien interroger des jeunes de confession musulmane! Sinon, il fallait renoncer à conduire cette recherche! Est-ce ce que proposent nos détracteurs? Par ailleurs, comme je l'ai déjà dit, nous n'avons pas interrogé que des musulmans: notre échantillon comprend 1 753 musulmans, mais également 1 609 catholiques ou protestants, 2 814 lycéens qui se déclarent sans religion et 163 qui déclarent une autre religion. Notre échantillon est donc religieusement diversifié et permet, encore une fois, de comparer les opinions des jeunes qui affichent ces différentes orientations religieuses.

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  • Bazarder l'héritage de mai 68 : une nécessité selon Denis Tillinac

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    Du site de RTFrance :

    Denis Tillinac : «Il faut bazarder intégralement l'héritage de Mai 68» 

    Le gaulliste Denis Tillinac livre pour RT France une critique incisive de Mai 68 et de ses leaders, qu'il définit comme «des générations de jouisseurs égoïstes». L'écrivain constate d'ailleurs que «Mai 68 a désintégré toute la société».

    Ecrivain, Denis Tillinac est l'auteur de près de trente oeuvres littéraires. Il a reçu de nombreuses distinctions comme le prix Roger-Nimier ou le prix Paul-Léautaud. Cet ancien soutien et proche de Jacques Chirac vient de publier, aux éditions Albin Michel, Mai 68, l'arnaque du siècle.

    RT France : Denis Tillinac, vous publiez un livre, Mai 68, l'arnaque du siècle (aux éditions Albin Michel). Tout d'abord, racontez-nous votre Mai 68. Vous viviez à Bordeaux, vous étiez étudiant : comment l'avez-vous vécu ?

    Denis Tillinac (D. T.) : J’ai écrit ce livre pour dire que j’ai très mal vécu Mai 68. J’étais un étudiant de 20 ans, pas politisé, romantique, un peu anar’ – comme toujours à 20 ans – et je m’indigne de voir que, 50 ans après, on persiste à nous présenter Mai 68 comme un moment de ludisme, de créativité, de générosité et de libération, sexuelle entre autres – or ce n’est pas vrai. Personnellement, j’ai vécu quelque chose de très ennuyeux où les copains devenaient au fil des jours – ça avait commencé d’ailleurs dès mai 67 – de plus en plus politisés avec un langage de plus en plus manichéen, des mœurs de plus en plus policières.

    J’ai trouvé cela ennuyeux, oppressif et pas du tout créatif. Je trouvais que les slogans étaient ineptes. En définitive, j’ai pris mon solex et j’ai traversé la route sur des autoroutes désertes à 30 km/h pour aller retrouver à l’autre bout de la France la femme que j’aimais. C’était cela mon acte politique de Mai 68… Une fuite.

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  • Pèlerinage de Chartres : le reportage de Boulevard Voltaire

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    Sur le « salon beige », encore un écho de ce pèlerinage de Pentecôte dont le succès étonnant a galvanisé près de 15.000 jeunes de Paris à Chartres :

    JPSC

  • Le Cardinal Sarah aux 12.000 pèlerins de Chartres: terre de France, réveille-toi !

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    Lu ce commentaire de Gabrielle Cluzel sur le site « Boulevard Voltaire »

    « On peut décider de ne pas en parler. C’est, d’ailleurs, le choix d’une grande partie de la presse qui préfère, ces jours-ci, se concentrer sur Mai 68, le ramadan ou la poignée de bloqueurs d’université.

    Ce n’est pas les intéressés, d’ailleurs, que ça va déranger, leur génération ne regarde plus depuis longtemps la télé. Mais, disons-le tout de suite aux médias : il ne faudra pas, ensuite, aller se plaindre, les gars, s’ébaubir, pousser des oh, des ah (comme pour LMPT), « Menfin ! d’où sortent tous ces gens-là ? » quand ce mouvement de fond silencieux, cette jeunesse florissante, discrète, mais décomplexée – c’est ce qui fait la différence avec ses aînés -, sortira du bois pour telle ou telle cause, et que l’on ne pourra plus l’ignorer.

    Car cela viendra.

    Mai 68 a 50 ans, Daniel Cohn-Bendit, 73. Eux autres, les 12.000 pèlerins lancés sur la route de Chartres en ce week-end de Pentecôte par le pèlerinage Notre-Dame de chrétienté, ont 21 ans en moyenne. 30 pour le clergé qui les encadre.

    Ils rient, ils s’amusent, ils prennent des airs tragi-comiques pour contempler leurs ampoules, leur bronzage agricole et leurs cheveux en pétard après deux nuits sous la tente, comme tous les jeunes de leur âge. Et puis ils prient, ils chantent, ils s’agenouillent, ils souffrent, ils offrent, ils méditent, ils posent leur téléphone pour descendre, durant trois jours, au fond de leur âme, comme aucun jeune de leur âge.

    Ils ont affreusement mal aux pieds et horriblement mal dormi mais – allez comprendre – en redemandent chaque année, et ramènent en sus des copains au « pélé ». La liturgie y est, depuis toujours, en forme extraordinaire mais, par une porosité croissante, l’origine des pèlerins dépasse largement le cercle des chapelles dites « tradi ».

    Sur les réseaux sociaux, même les identitaires, qui ont habituellement la dent dure avec les cathos (naïfs, cuculs, gentillets), s’étonnent, admiratifs : « 12.000 jeunes rassemblés, Ô embrouille, Ô dégradation, pas un papier par terre. Comment ce miracle est-il possible ? Qui est ce peuple éduqué et respectueux ? Quelle est cette communauté qui n’emmerde personne ? », tweete Damien Rieu.

    La messe de clôture solennelle du lundi, en la cathédrale de Chartres, est comparable, mutatis mutandis, à la Rollex de Sarkozy vue par Séguéla : qui n’a jamais assisté à l’immense procession, sous les cantiques, de ce jeune clergé précédé par un interminable cortège de bannières, d’étendards et de statues de la Vierge, a un peu raté sa vie. La bonne nouvelle est que, dans l’Église, toute erreur a sa rédemption : il pourra y aller l’an prochain.

    Cette année, elle était célébrée par le cardinal Sarah, et cette présence symbolique, infiniment touchante, sonnait comme un juste retour des choses : dans son premier livre Dieu ou rien, sans renier sa culture familiale, il disait sa grande reconnaissance pour les missionnaires français : « Mon entrée dans la famille du Christ doit tout au dévouement exceptionnel des pères spiritains. Je garderai ma vie durant une immense admiration pour ces hommes qui avaient quitté la France, leurs familles et leurs attaches afin de porter l’amour de Dieu aux confins du monde. »

    Des dizaines d’années après, c’est lui qui vient transmettre le précieux dépôt à de jeunes Français pas plus vieux que le gamin qu’il était, c’est lui qui vient rendre son héritage à un peuple qui l’a oublié. Et il le fait d’une voix forte, sans ambages, avec des accents de Jean-Paul II au Bourget : « Terre de France, réveille-toi ! », « Peuple de France, retourne à tes racines ! » Il fustige un monde occidental pris en étau entre le nihilisme et l’islamisme, l’exhorte à prendre exemple sur ses ancêtres dont la foi a bâti ces cathédrales, demande aux jeunes d’être « les saints et les martyrs » de demain. Pour la langue de buis, ne pas compter sur lui. Le cardinal guinéen a secoué les puces, pour son bien, de l’Occident chrétien. Et si c’était cela, aussi, l’universalité de l’Église ? »

    Ref : Le cardinal Sarah aux 12.000 pèlerins de Chartres : Terre de France, réveille-toi !

    De ses voyages apostoliques sur le continent noir, le pape, aujourd'hui émérite, Benoît XVI avait déjà retenu ceci:

    La rencontre de Afrique avec sa joyeuse passion pour la foi est un grand encouragement. Là ne se perçoit aucun signe de cette fatigue de la foi, si répandue parmi nous, rien de cette lassitude de l'être chrétien toujours à nouveau perceptible chez nous. Malgré toutes les peines de l'Afrique, la joie d'être chrétien et le fait d'être soutenu par le bonheur intérieur de connaître le Christ donnent les énergies  pour se mettre à sa disposition sans se replier sur son propre bien-être : voilà  un grand remède contre la fatigue du fait d'être chrétien que nous expérimentons en Europe.

    Benoît XVI, discours à la curie romaine, 22/12/2011

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  • Pèlerinage de Pentecôte Paris-Chartres: messe pontificale de clôture ce lundi à 15h00 en direct à Chartres

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    Avec une homélie vigoureuse du célébrant -le Cardinal Robert Sarah, préfet de la congrégation  romaine du culte divin-  prononcée dans une cathédrale archi-comble.

    JPSC

  • Dix mille pèlerins sur la route de Chartres pour la Pentecôte : pourquoi ça marche ?

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    Chartres 10.jpegL’abbé Guilhem Le Coq est un ancien aumônier du pèlerinage de Chartres. Pour l’hebdomadaire « Famille chrétienne », il revient ici sur l’actualité des intuitions des promoteurs de cette grande « migration » annuelle :

    « L'abbé Guilhem Le Coq

    Prêtre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, il fut de 2007 à 2011 l’aumônier général du pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté. Il a été nommé par Mgr Michel Pansard responsable de la communauté traditionnelle dans le diocèse de Chartres, ville où il officie à l’église Saint-Aignan.

    Il célèbre également une messe selon le rite extraordinaire chaque mercredi soir à l’église Saint-François-Xavier à Paris (7e).

    Quels sont les ingrédients du succès de ce pèlerinage ?

    Il y a d’abord les éléments du terrain : la marche, qui exige un effort physique soutenu, plaît beaucoup. La temporalité est aussi très importante. Marcher longtemps permet une véritable interruption de la vie habituelle devant ce mystère de conversion intérieure à laquelle nous sommes tous appelés. On sent qu’il faut plus d’une journée pour se libérer de notre vie quotidienne, puis une deuxième journée pour entrer dans le mystère, et enfin une troisième journée pour se convertir. C’était l’intuition de Charles Péguy qui suivait à peu près ce rythme-là.

    Ensuite, l’accompagnement spirituel est très fort. De nombreux prêtres sont pré­sents pour donner les sacrements, offrir une formation doctrinale autour d’un thème qui change chaque année, et répondre aux questions des pèlerins.

    La force de ce pèlerinage, c’est aussi un clergé qui a quasiment l’âge des pèlerins. Cela frappe beaucoup, dans un monde où le clergé est peu visible, parce que peu nombreux et parce qu’il ne veut plus porter un habit distinctif. Là, ils sont des centaines en habits, en soutane, et leur moyenne d’âge est de 30 ans.

    Autre ingrédient de ce succès, qui cons­titue le cœur de ce pèlerinage, c’est la messe traditionnelle. L’intuition et la volonté des fondateurs étaient d’appuyer ce pèlerinage sur la tradition de l’Église. Si ça a marché il y a trente ans et que ça marche encore aujourd’hui, c’est que cette messe traditionnelle est toujours vécue comme un trésor, trésor vécu pour beaucoup depuis toujours, et trésor découvert récemment pour d’autres.

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