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liturgie - Page 37

  • Le pape François a-t-il brisé le cœur du pape Benoît XVI par son Motu Proprio sur la liturgie ?

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    Le pape François a-t-il brisé le cœur du pape Benoît XVI par son Motu Proprio sur la liturgie ? Par Denis Crouan 

    https ://youtu.be/IhRgsUG-9BU

    Le Docteur Denis Crouan parle ici avec fermeté et en connaissance de cause, ayant connu personnellement Benoît XVI, qui l’a soutenu dans son oeuvre « Pro liturgia » 

    Paix liturgique ou trêve liturgique ?

    « On entend dire qu’avec son Motu proprio « Desiderio desideravi », le pape François a détruit la paix liturgique que souhaitait instaurer Benoît XVI avec « Summorum pontificum ».  

    En réalité il n’y a jamais eu de « paix liturgique » au sens où l’entendait Benoît XVI ; il n’y a eu qu’une trêve des hostilités, les uns cessant de traiter les autres de « traditionalistes » et les autres cessant de traiter les premiers de « progressistes ». Mais en réalité, dans les paroisses, le but que souhaitait atteindre Benoît XVI, à savoir la correction des erreurs introduites par voie d’autorité épiscopale dans la messe de saint Paul VI n’a pas eu lieu.  

    Concrètement, les fidèles attachés à la messe de saint Pie V sont attachés à une liturgie stable tandis que les fidèles attachés à la messe de saint Paul VI doivent de contenter de célébrations confuses et variables qui ne ressemblent en rien à ce qui a été déterminé par Vatican II. 

    Deux exemples : le Concile (et le missel « de S. Paul VI ») rappellent que personne, même prêtre, n’a le droit de changer, d’ajouter ou de retrancher quoi que ce soit à la liturgie déterminée par l’Église et aussi que le chant grégorien doit avoir la première place dans les actions liturgiques. Si les évêques obligeaient les prêtres diocésains à appliquer ces deux principes, ce serait déjà faire un pas de géant dans la bonne direction. » 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2023.

  • L’origine des séquences et l’usage de l’encens dans la liturgie, par le Dr Denis Crouan

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    Liturgie 31 : L’origine des séquences et l’usage de l’encens dans la liturgie, par le Dr Denis Crouan

    https://youtu.be/V7eSlyaKnuY  

    Le docteur Denis Crouan aborde les séquences qui sont des chants populaires introduits dans la liturgie.  Au Moyen Âge, on les appelait « proses » ou parfois « hymnes ». Elles sont le fruit d’une étroite collaboration de la science humaine avec l’inspiration divine. Les séquences approuvées par l’Eglise ont une grande profondeur théologique qui devient de plus en plus marquée au cours des siècles.  

    L’usage de l’encens est attesté dès la plus haute autiquité. Puisque nous sommes des êtres de chair, nous appréhendons les réalités qui nous entourent par nos sens. Quant à la fumée de l’encens qui s’élève et parfume l’espace sacré, elle « aiguise » notre esprit en utilisant deux de nos sens pour évoquer les choses de Dieu : la vue et l’odorat. Malachie 1, 11 : « Du levant au couchant du soleil, mon Nom est louable parmi les nations. En chaque lieu, on brûle de l’encens pour mon Nom et on présente une offrande pure, car mon Nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur de l’univers. » 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2023. 

  • Avant-première : Quand et comment François a détricoté la paix liturgique créée par Benoît XVI

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    Avant-première. Quand et comment François a détricoté la paix liturgique créée par Benoît

    Non, on ne retrouve écrit nulle part comme tel que le Pape François aurait « brisé le cœur » du Pape Benoît avec son interdiction de la messe latine de l’ancien rite dans le livre « Nient’altro che la verità » dans lequel Georg Gänswein raconte sa vie aux côtés du Pape défunt, un livre qui va bientôt sortir en plusieurs langues.

    Mais dans les quatre pages du livre qui décrivent ce qui s’est passé à cette occasion, on découvre toute l’amertume que Benoît a éprouvée le 16 juillet 2021 quand « il a découvert, en feuilletant ‘L’Osservatore Romano’ de cet après-midi, que le Pape François avait promulgué le motu proprio ‘Traditionis custodes’ sur l’usage de la liturgie romaine antérieur à la réforme de 1970 », un décret par lequel il limitait pratiquement jusqu’à la révoquer la liberté de célébrer la messe en rite ancien que le Pape Benoît avait lui-même autorisée par son motu proprio « Summorum pontificum ».

    Benoît « a lu avec attention le document » et « quand on lui a demandé son avis » – raconte Mgr Gänswein – il a déclaré assister à « un changement de cap décisif et à considéré qu’il s’agissait d’une erreur, parce que cela menaçait la tentative de pacification qui avait été menée quatorze ans plus tôt ».

    Le Pape émérite « a en particulier considéré que c’était une erreur d’interdire la célébration de la messe en rite ancien dans les églises paroissiales, parce qu’il est toujours dangereux de confiner un groupe de fidèles dans un coin au risque qu’ils se sentent persécutés et de leur inspirer la sensation de devoir préserver à tout prix leur propre identité contre ‘l’ennemi’ ».

    Mais ça ne se termine pas là, au contraire. « Quelques mois plus tard, en lisant ce que le Pape François avait déclaré le 12 septembre 2021 durant la conversation avec les jésuites slovaques de Bratislava, le Pape émérite a froncé les sourcils devant une de ses affirmations : ‘J’espère maintenant qu’avec la décision de mettre fin à l’automatisme de l’ancien rite, nous pourrons revenir aux véritables intentions de Benoît XVI et de Jean-Paul II. Ma décision est le résultat d’une consultation menée l’année dernière avec tous les évêques du monde’ ».

    « Et il a encore moins apprécié – poursuit Mgr Gänswein – l’anecdote racontée tout de suite après par le Pape ». Une anecdote retranscrite comme suit par « La Civiltà Cattolica », qui a intégralement publié la conversation du Pape François avec les jésuites de Slovaquie :

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  • L'Eglise va-t-elle entrer dans des zones de turbulence ?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via Il Sismografo) :

    ANALYSE - Le pape François n’hésiterait désormais plus à renoncer à sa charge, chose qu’il s’interdisait avant pour qu’il n’y ait pas deux papes émérites plus un successeur régnant.

    6 janvier 2023

    Obsèques de Benoît XVI: à Rome, certains observateurs prophétisent des «zones de turbulences» 

    Dans quelles pensées le pape François était-il plongé, la main longuement posée sur le cercueil de son prédécesseur, à l’issue de la messe d’enterrement? Une image saisissante, rare, comme si le pape allemand, cette fois, passait définitivement le témoin à son successeur.

    Le symbole était toutefois trompeur car ce passage de témoin, dans l’esprit des deux hommes, avait été effectué depuis longtemps, sans ambiguïté, ni retour, avant même l’élection du pape François, le 13 mars 2013. Benoît n’était plus pape, et s’était engagé à l’obéissance à son successeur, sans interdire de s’exprimer mais en restant à sa place.

    La mort du pape émérite change-t-elle la donne? François va-t-il se sentir plus libre d’agir? Son pontificat va-t-il prendre une nouvelle dimension? La question s’est beaucoup posée à Rome et dans l’Église ces jours-ci. La réponse apparaît évidente, en apparence: nombreux sont ceux qui estiment que rien ne devrait changer puisque la frontière entre les territoires de compétences des deux papes avait été clairement délimitée. Aussi le départ de l’un ne changerait rien au pontificat de l’autre.

    Mais les choses ne sont pas aussi simples, en raison de la nature des dossiers en cours mais aussi en raison de l’état de santé et de l’âge du pape François, 86 ans, quasiment l’âge où Benoît XVI s’est retiré, en 2013. La renonciation donc. Le pape François, entend-on, n’hésiterait désormais plus à renoncer à sa charge, chose qu’il s’interdisait avant pour qu’il n’y ait pas deux papes émérites plus un successeur régnant, soit trois papes au Vatican! Impression renforcée par le fait que François a dit publiquement à plusieurs reprises que, si les conditions de santé le lui imposaient, il suivrait le chemin ouvert par le pape Benoit XVI. Il est certain que la voie de la renonciation éventuelle de François est maintenant plus ouverte que jamais.

    Mais c’est oublier une autre donnée du problème, la nature de la responsabilité papale. La raison profonde de la renonciation du pape Benoît XVI était certes liée à un affaiblissement de ses forces mais aussi au constat qu’il n’avait plus les moyens d’accomplir la mission qui lui était confiée. Il se trouvait enfermé par une administration centrale du Saint-Siège, la curie, qui avait fini par prendre le contrôle sur le pontificat. Plus qu’une décision de confort personnel, comme elle a été souvent interprétée, la renonciation de Benoît XVI fut avant tout une décision de conscience personnelle, celle de ne plus pouvoir assumer son devoir d’État.

    Grand dessein

    De ce point de vue, le pape François est en pleine possession de ses moyens et bien conscient de sa responsabilité. La récente réforme de la curie romaine, publiée le 19 mars 2022 et appliquée depuis le 5 juin, a notamment consisté, à renforcer le pouvoir du pape au détriment de son administration. On dit facilement au Vatican, sans médire, que beaucoup de décisions sont prises par le pape en personne. François est un homme de gouvernement, un pape qui dirige de près, comme le Saint-Siège n’en avait pas connu depuis longtemps.

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  • Le vrai Ratzinger

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    De George Weigel sur le National Catholic Register :

    Le vrai Ratzinger

    La dernière des figures monumentales du catholicisme du XXe siècle ne ressemble en rien à la caricature créée par ses adversaires théologiques et culturels.

    4 janvier 2023

    Le Joseph Ratzinger que j'ai connu pendant 35 ans - d'abord en tant que préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), puis en tant que pape Benoît XVI et enfin en tant que pape émérite - était un homme brillant et saint qui ne ressemblait en rien à la caricature créée d'abord par ses ennemis théologiques, puis coulée dans le béton médiatique.  

    Le Ratzinger de la caricature était un inquisiteur/exécuteur ecclésiastique sinistre et implacable, "le Rottweiler de Dieu". L'homme que j'ai connu était un gentleman accompli à l'âme douce, un homme timide qui avait néanmoins un solide sens de l'humour, un amateur de Mozart qui était fondamentalement une personne heureuse, pas un grincheux aigri.   

    Le Ratzinger de la caricature était incapable de comprendre ou d'apprécier la pensée moderne. Le Ratzinger que j'ai connu était sans doute l'homme le plus érudit du monde, avec une connaissance encyclopédique de la théologie chrétienne (catholique, orthodoxe et protestante), de la philosophie (ancienne, médiévale et moderne), des études bibliques (juives et chrétiennes) et de la théorie politique (classique et contemporaine). Son esprit était lumineux et ordonné, et lorsqu'on lui posait une question, il répondait par paragraphes complets - dans sa troisième ou quatrième langue.  

    Le Ratzinger de la caricature était un réactionnaire politique, déconcerté par les manifestations estudiantines de 1968 en Allemagne et aspirant à une restauration du passé monarchique ; ses ennemis les plus vicieux laissaient entendre qu'il avait des sympathies pour les nazis (d'où le sobriquet désagréable de Panzerkardinal). Le Ratzinger que j'ai connu était l'Allemand qui, lors d'une visite d'État au Royaume-Uni en 2010, a remercié le peuple britannique d'avoir gagné la bataille d'Angleterre - un chrétien-démocrate bavarois (ce qui le placerait légèrement à gauche en termes de politique américaine) dont le dédain pour le marxisme était à la fois théorique (il n'avait aucun sens philosophique) et pratique (il n'a jamais fonctionné et était intrinsèquement totalitaire et meurtrier). Le Ratzinger caricatural était l'ennemi du Concile Vatican II. Le Ratzinger que je connaissais était, au milieu de la trentaine, l'un des trois théologiens les plus influents et les plus productifs de Vatican II - l'homme qui, en tant que préfet de la CDF, a travaillé de concert avec Jean-Paul II pour donner au Concile une interprétation faisant autorité, qu'il a approfondie au cours de son propre pontificat.

    Le Ratzinger caricatural était un troglodyte liturgique déterminé à faire reculer l'horloge de la réforme liturgique. Le Ratzinger que j'ai connu était profondément influencé, spirituellement et théologiquement, par le mouvement liturgique du XXe siècle. Ratzinger est devenu un pape beaucoup plus généreux dans son acceptation du pluralisme liturgique légitime que son successeur papal, parce que Benoît XVI croyait que, à partir d'un tel pluralisme vital, les nobles objectifs du mouvement liturgique qui l'a formé seraient finalement réalisés dans une Église habilitée par un culte révérencieux pour la mission et le service.    

    Le Ratzinger caricatural était une histoire d'hier, un intellectuel dépassé dont les livres prendraient bientôt la poussière et s'effondreraient, ne laissant aucune empreinte sur l'Église ou la culture mondiale. Le Ratzinger que j'ai connu était l'un des rares auteurs contemporains qui pouvait être certain que ses livres seraient lus dans des siècles. Je soupçonne également que certaines des homélies de ce plus grand prédicateur papal depuis le pape Saint Grégoire le Grand finiront par se retrouver dans la prière quotidienne officielle de l'Église, la Liturgie des Heures. 

    Le Ratzinger de la caricature avait soif de pouvoir. Le Ratzinger que j'ai connu a essayé à trois reprises de démissionner de son poste à la Curie, n'avait aucun désir d'être pape, a déclaré à ses confrères de l'Église en 2005 qu'il n'était "pas un homme de governo [gouvernance]" et n'a accepté son élection à la papauté qu'en obéissant à ce qu'il considérait comme la volonté de Dieu, manifestée par le vote écrasant de ses frères cardinaux.  

    Le Ratzinger de la caricature était indifférent à la crise des abus sexuels commis par des clercs. Le Ratzinger que j'ai connu a fait autant que n'importe qui, en tant que cardinal-préfet de la CDF puis en tant que pape, pour nettoyer l'Église de ce qu'il a brutalement et précisément décrit comme une "saleté". 

    La clé du vrai Joseph Ratzinger, et de sa grandeur, était la profondeur de son amour pour le Seigneur Jésus - un amour affiné par une extraordinaire intelligence théologique et exégétique, manifeste dans sa trilogie, Jésus de Nazareth, qu'il considérait comme la pierre angulaire du projet scientifique de toute sa vie. Dans ces livres, plus de six décennies d'apprentissage ont été distillées dans un récit qui, espérait-il, aiderait d'autres personnes à aimer Jésus comme il l'a fait, car, comme il l'a souligné dans tant de variations sur un grand thème, "l'amitié avec Jésus-Christ" était le début, la condition sine qua non, de la vie chrétienne. Et favoriser cette amitié était le but même de l'Église. 

    La dernière des figures monumentales du catholicisme du XXe siècle est rentrée chez elle auprès de Dieu, qui ne manquera pas de récompenser son bon serviteur.      

    George Weigel est membre éminent et titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques au Ethics and Public Policy Center de Washington.

  • Mgr Gänswein : "Je crois que Traditionis Custodes a brisé le cœur de Benoît XVI"

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    D'Enrico Roccagiachini sur le site "Messa in latino" :

    Mgr Gänswein : "Je crois que Traditionis Custodes a brisé le cœur de Benoît XVI"

    Les déclarations de Mgr Georg Gänswein, dernier secrétaire particulier de Benoît XVI, rendues publiques ce matin, sur la réaction de Benoît XVI au Motu Proprio Traditionis Custodes, par lequel son successeur a tenté de contrecarrer la grande libéralisation de la liturgie traditionnelle opérée par le Motu Proprio Summorum Pontificum (voir aussi ici), font le tour du web.

    Les paroles de l'archevêque Gänswein sont tellement frappantes et dérangeantes que nous nous sentons presque coupables de leur donner la place nécessaire et due en ces moments de deuil. Mais, en même temps, nous estimons qu'il est de notre devoir de rendre justice, dès ces premières heures, à la mémoire de Benoît XVI, et de reconnaître la souffrance qu'il a dû affronter face à la tentative systématique de démanteler les actes les plus importants et les plus féconds de son difficile pontificat. Une tentative que la Providence n'a pas permis de mener à bien, comme le montre le grand élan d'affection et de dévotion dont il fait l'objet en ces heures mêmes.

    Pour en revenir à Mgr Gänswein, il a parlé de Traditionis Custodes dans l'interview qu'il a accordée - probablement avant la mort de Benoît XVI - à Guido Horst, rédacteur en chef de l'hebdomadaire catholique allemand Die Tagespost, qui a été publiée aujourd'hui.

    Voici l'extrait qui nous intéresse ; nous vous en proposons ci-dessous notre traduction (artisanale) :

    "Guido Horst : La levée par le pape Benoît des restrictions sur la célébration de la forme extraordinaire du rite romain selon le missel de 1962 n'a pas duré comme il l'entendait : en tant que pape émérite, il a assisté à la promulgation du Motu Proprio Traditionis Custodes du pape François. A-t-il été déçu ?

    Mgr Gänswein : Cela l'a beaucoup affecté. Je pense que la lecture du nouveau Motu Proprio a brisé le cœur du pape Benoît, car son intention était d'apporter une paix intérieure, une paix liturgique, à ceux qui avaient simplement trouvé un foyer dans l'ancienne messe, pour les éloigner de Lefebvre. Et si l'on pense au nombre de siècles pendant lesquels l'ancienne messe a été une source de vie spirituelle et de nourriture pour de nombreuses personnes, y compris de nombreux saints, il est impossible d'imaginer qu'elle n'a plus rien à offrir. Et n'oublions pas que de nombreux jeunes qui sont nés après Vatican II et qui ne comprennent pas pleinement tout le drame du Concile - que ces jeunes, même s'ils connaissent la nouvelle Messe, ont trouvé un foyer spirituel, un trésor spirituel même dans l'ancienne Messe. Pour enlever ce trésor aux gens.... et bien, je ne peux pas dire que je me sente à l'aise avec ça."

    Il s'agit d'une affirmation totalement fiable, non seulement en raison de l'autorité et de la certitude de la source, mais aussi parce qu'elle confirme - en ajoutant la triste référence à Traditionis Custodes - ce que l'on sait déjà depuis 2016, depuis la célèbre réponse à Peter Seewald dans Ultime conversazioni (Milan, Garzanti, 2016, esp. pp. 189-190) :

    Peter Seewald : La réhabilitation de l'ancienne messe est souvent interprétée comme une concession à la fraternité sacerdotale de Saint Pie X.

    Benoît XVI : C'est absolument faux ! Pour moi, il était important que l'Église préserve la continuité interne avec son passé. Que ce qui était auparavant sacré ne devienne pas d'un moment à l'autre quelque chose de mauvais. Le rite doit évoluer. C'est pourquoi la réforme a été annoncée. Mais l'identité ne doit pas être brisée. La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X est fondée sur le sentiment que l'Église s'est reniée elle-même. Cela ne doit pas se produire. Mon intention, cependant, comme je l'ai dit, n'était pas tactique : je me souciais de la chose elle-même. Bien sûr, il est également important que le pape, lorsqu'il voit un schisme se profiler, soit obligé de faire tout son possible pour l'empêcher, y compris en essayant de ramener ces personnes à l'unité de l'Église.

    Ainsi, la référence au lefebvrisme est également bien comprise : le souci qu'une juste exigence - faire en sorte que l'Église n'ait jamais à se renier - ne soit pas satisfaite en s'éloignant d'une certaine manière de l'Église elle-même, où, comme l'a enseigné Benoît XVI en une autre occasion, personne n'est de trop. Et cela se fait en veillant à ce que l'identité ne se brise pas, à ce que ce qui était autrefois sacré ne devienne pas faux d'un moment à l'autre : un objectif important en soi, même en dehors du devoir incontournable d'un pape de faire ce qu'il peut pour prévenir un schisme potentiel.

    À la lumière de tout cela, il est facile de comprendre comment le caractère intrinsèquement diviseur et pourri de Traditionis Custodes et, surtout, sa portée idéologiquement anti-traditionnelle, a vraiment brisé le cœur de Benoît XVI. Et elle brise aussi la nôtre, si l'on considère avec quelle et combien d'amertume il a dû vivre les dernières saisons de sa vie terrestre, même s'il savait et voulait offrir efficacement ses souffrances pour que l'Église puisse bientôt sortir, triomphante, de la crise qui la frappe. C'est aussi pour ces raisons que ce que nous avons appris aujourd'hui de l'archevêque Gänswein accroît encore notre gratitude envers le pape émérite.

  • Tout ce qu'il faut savoir sur les funérailles de Benoît XVI

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    De Catholic News Agency :

    Funérailles de Benoît XVI : Tout ce que vous devez savoir

    3 janvier 2023

    Suite au décès du Pape émérite Benoît XVI, voici les détails que vous devez savoir sur ses funérailles au Vatican.

    Benoît XVI est décédé le 31 décembre à 9 h 34, heure de Rome. Comme l'a confirmé son secrétaire personnel, l'archevêque Georg Gänswein, ses derniers mots ont été "Signore, ti amo !". (Seigneur, je t'aime !) Et il les a prononcés en italien.

    Contrairement à la mort de saint Jean-Paul II en 2005, le décès du pape émérite n'a pas été annoncé sur la place Saint-Pierre et il n'y a pas eu de sonnerie de cloches. La confirmation de son décès a été rapportée par le directeur du Bureau de presse du Vatican, Matteo Bruni.

    M. Bruni a déclaré aux journalistes que "selon la volonté du pape émérite, les funérailles se dérouleront sous le signe de la simplicité", soulignant qu'il s'agira de "funérailles solennelles mais sobres".

    "La demande expresse de la part du pape émérite est que tout soit simple, tant en ce qui concerne les funérailles que les autres célébrations et gestes en cette période de douleur", a-t-il ajouté.

    Après sa mort, le corps de Benoît XVI est resté au monastère Mater Ecclesiae, son lieu de résidence depuis sa démission en 2013. Le petit monastère est situé dans les jardins du Vatican, sur une colline derrière la basilique Saint-Pierre. 

    Le 1er janvier, le Saint-Siège a publié les premières images du corps du pape émérite, un chapelet à la main et gisant au pied de l'autel de la chapelle du monastère. La chapelle est le même endroit où, en plus de la célébration de la messe, les visites publiques du pape François et des nouveaux cardinaux étaient effectuées chaque fois qu'il y avait un consistoire au Vatican. Puisqu'il s'agit toujours de Noël sur le plan liturgique, la chapelle possède encore un petit sapin de Noël et une crèche.

    A côté de la dépouille de Benoît XVI, quelques agenouilloirs ont été placés pour la prière.

    Quelques heures plus tard, des dizaines de personnes, dont des cardinaux, des évêques, des prêtres, des employés du Vatican, des religieuses de différentes congrégations et même des journalistes qui couvrent les activités du Saint-Siège, ont pu entrer dans le monastère pour veiller et prier avec la dépouille du pape avant qu'elle ne soit transférée à Saint-Pierre.

    À 7 heures du matin, le 2 janvier, le corps du pape émérite a été transféré du monastère Mater Ecclesiae à la basilique Saint-Pierre pour commencer la veillée et permettre aux milliers de pèlerins de faire leurs derniers adieux. 

    L'archiprêtre de la basilique, le cardinal Mauro Gambetti, a accueilli la dépouille de Benoît XVI par un acte liturgique qui a duré environ 30 minutes.

    Parmi les participants figuraient Mgr Gänswein, qui était son secrétaire personnel depuis 2003, et le maître des célébrations liturgiques, Monseigneur Diego Ravelli.

    De 9 h à 19 h, les fidèles du monde entier ont été autorisés à entrer dans la basilique Saint-Pierre pour se recueillir devant le corps de Benoît XVI.

    On estime qu'au moins 65 000 personnes sont venues rendre visite au pape émérite le premier jour de sa veillée funèbre. 

    La dépouille de Benoît XVI restera exposée dans la basilique Saint-Pierre jusqu'au mercredi 4 janvier, de 7 h à 19 h (heure de Rome).

    Funérailles de Benoît XVI

    Le Pape François présidera les funérailles de Benoît XVI le jeudi 5 janvier à 9h30 (heure de Rome), sur la place Saint-Pierre.

    Voici les prières et les lectures pour la messe des funérailles du pape émérite Benoît XVI.

    Le Vatican a publié le livret contenant les prières et les lectures pour la messe des funérailles. Les lectures de la messe seront Isaïe 29, 16-19 en espagnol, le psaume 23 chanté en latin, 1 Pierre 1, 3-9 en anglais et l'évangile de Luc 23, 39-46 lu en italien.

    Deux délégations officielles d'État, celles de l'Italie et de l'Allemagne, assisteront aux funérailles du pape émérite Benoît XVI. 

    Le président de l'Italie, Sergio Mattarella, a été l'un des premiers à visiter la chapelle funéraire du pape Benoît XVI. La première ministre Giorgia Meloni, accompagnée d'autres responsables de son gouvernement, s'est également rendue dans la matinée du lundi 2 janvier et a prié pendant plusieurs minutes devant la dépouille du pape émérite.

    De nombreux autres chefs d'État viendront rendre hommage et assister aux funérailles à titre officieux, notamment la présidente de la Hongrie, Katalin Novak, le président de la Pologne, Andrzej Duda, le roi Philippe de Belgique et la reine Sofia d'Espagne, entre autres. 

    Lorsque le cercueil de Benoît XVI sera porté jusqu'à son lieu de sépulture dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, le chœur chantera le Magnificat en latin.

    Vous pouvez regarder les funérailles en direct sur KTO ici.

  • Benoît XVI : un chantre de la beauté

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    De Stefano Chiappalone sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Benoît XVI : la beauté qui ouvre le cœur à Dieu

    2-01-2023

    Un fil conducteur important du riche enseignement de Joseph Ratzinger est le concept de "raison élargie". Une raison qui ne rejette pas l'étonnement et ne s'enferme pas dans l'horizon matériel, mais reste capable d'accueillir les diverses expressions de l'art et de la beauté comme autant de manières d'être fasciné par le Mystère de Dieu.

    Malgré la profondeur intellectuelle qui le place à juste titre parmi les "grands" de la pensée contemporaine et - en perspective - parmi les "docteurs" de facto de l'Église, Benoît XVI était aussi une "petite voie" - comparable en quelque sorte à celle de la "petite" Sainte Thérèse de Lisieux - capable de s'émerveiller de la beauté comme voie privilégiée pour trouver (ou redécouvrir) la foi. Tout le contraire de l'étiquette de panzerkardinal ou de " berger allemand ", qui ne pourrait être crue que par ceux qui n'ont jamais fait l'effort (pourtant agréable) d'approcher ses discours, préférant ingurgiter la rumeur injuste répandue chez de nombreux catholiques (plus enclins à un sentimentalisme bon marché compatible avec les sirènes du conformisme médiatique).

    Benoît XVI ne s'oppose pas à l'émerveillement et à la lucidité de la pensée, mais il les intègre dans la perspective de ce qu'il a lui-même défini à plusieurs reprises comme une "raison élargie", c'est-à-dire capable d'englober également la beauté, l'amour, toutes ces réalités qui ne sont pas "mesurables" et dont l'existence et la nécessité ne peuvent être niées. Au contraire, "une raison qui voudrait en quelque sorte se dépouiller de la beauté serait réduite de moitié, ce serait une raison aveuglée". Cette complémentarité est inhérente au christianisme, puisque " le "Logos" créateur n'est pas seulement un "logos" technique ", mais " est amour et donc de nature à s'exprimer dans la beauté et la bonté ", a-t-il affirmé en été 2008 à Brixen (reprenant en partie la lectio de Ratisbonne). C'est pourquoi le pape émérite était convaincu que "l'art et les saints sont la plus grande apologie de notre foi".

    S'il faut lui coller une étiquette, Benoît XVI était plutôt le pape de la beauté, qu'il définissait comme "la grande nécessité de l'homme ; c'est la racine d'où jaillissent l'arbre de notre paix et les fruits de notre espérance" : c'est ainsi qu'il s'exprimait à l'occasion de son voyage apostolique en Espagne en novembre 2010, à Saint-Jacques-de-Compostelle et à Barcelone, où il est allé consacrer la basilique de la Sagrada Familia. Il a souligné le lien entre la beauté du bâtiment et la spiritualité de l'architecte Antoni Gaudí, qui n'était pas une star de l'architecture, mais "un architecte brillant et un chrétien conséquent, dont le flambeau de la foi a brûlé jusqu'à la fin de sa vie, vécue avec une dignité et une austérité absolues". À partir des trois livres de la Création, de l'Écriture et de la Liturgie, Gaudí a donné vie au "miracle architectural" de la Sagrada Familia, "un espace de beauté, de foi et d'espérance, qui conduit l'homme à la rencontre de Celui qui est la vérité et la beauté même".

    Depuis son enfance, Joseph Ratzinger voit dans la beauté un chemin privilégié vers Dieu. De sa Bavière festive et très catholique, il a rapporté "le parfum émanant des tapis de fleurs et des bouleaux verdoyants ; les ornements de toutes les maisons, les drapeaux, les chants ; j'entends encore les instruments à vent de la fanfare locale". Une jubilation qui trouve son fondement dans le matin de Pâques, ou plutôt le samedi saint : le jour même de sa naissance (16 avril 1927), une coïncidence qui constituait pour lui - comme il l'a rappelé dans son autobiographie Ma vie, publiée en 1997 - un "signe prémonitoire" sur le plan personnel mais aussi "une caractéristique de notre existence humaine, qui attend encore Pâques, n'est pas encore en pleine lumière, mais s'en approche avec confiance". Et il le fait aussi à travers l'art, la beauté du paysage et des bois, et la musique, qui chez les Ratzinger est dans l'air depuis l'enfance (après tout, ils vivaient aux frontières de la Salzbourg de Mozart), dans une continuité naturelle avec la liturgie. Et c'est leur père qui jouait et expliquait les lectures pour les préparer à la messe du dimanche : à l'époque, "lorsque le Kyrie commençait, c'était comme si le ciel s'ouvrait".

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  • Le cardinal Jozef De Kesel célèbrera une messe en hommage au pape émérite Benoît XVI

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    De bx1.be :

    Décès du pape émérite Benoît XVI : une messe du souvenir organisée à Bruxelles

    Le cardinal Jozef De Kesel célèbrera vendredi à 19h00 en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles une messe du souvenir en hommage au pape émérite Benoît XVI décédé le 31 décembre, indique un communiqué de son porte-parole Geert De Kerpel lundi.

    Le cardinal De Kesel assistera jeudi au nom de la communauté ecclésiale de Belgique aux funérailles de Benoît XVI.

    Le défunt pape sera inhumé jeudi 5 janvier dans une crypte de la basilique Saint-Pierre de Rome. La capitale italienne attend jusqu’à 60 000 personnes pour les funérailles qui seront célébrées par le pape François.

  • Trois décisions historiques de Benoît XVI

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    De Philippe Maxence sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    Les trois décisions historiques de Benoît XVI

    31/12/2022

    TRIBUNE – Après avoir donné le cap doctrinal du long pontificat de Jean-Paul II, le cardinal Ratzinger entama en tant que pape d’importantes réformes consistant à épurer le passif né de Vatican II, analyse le journaliste et écrivain Philippe Maxence.

    Philippe Maxence est journaliste et écrivain, rédacteur en chef de «L’Homme Nouveau».

    Il faudra certainement encore du temps pour mesurer exactement la portée de l’œuvre de Benoît XVI. Sa renonciation en 2013 avait pu laisser croire qu’il prenait définitivement le chemin du silence, voire celui de l’oubli. Certainement, l’avait-il voulu lui-même ainsi. Mais, sur ce point également, il avait dû apprendre à ne plus s’appartenir. Même silencieux, même retiré, même reclus, Benoît XVI restait une référence.

    Peu de temps après avoir répondu à l’appel de Jean-Paul II en 1981 pour prendre la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, Joseph Ratzinger se vit affubler du sobriquet de « Panzer-Kardinal ». Parlante, l’expression faisait choc. Mais elle était fausse. Tous ceux qui ont pu le rencontrer peuvent en témoigner. L’homme était physiquement petit. Seuls un sourire avenant et des yeux pétillants d’intelligence cachaient une sorte de timidité. En lui, rien d’un char d’assaut déferlant sur la France en 1940. Rien non plus d’un inquisiteur tel que se l’imaginent ceux qui repeignent l’ère médiévale de couleur sombre. Tout, en revanche, d’un « cardinal sourire ».

    À la tête de l’ex-Saint-Office, le cardinal Ratzinger donna le cap doctrinal du long pontificat de Jean-Paul II. Les rôles semblaient partagés. Au pape, le devant de la scène, les bains de foule, les voyages, l’évangélisation des peuples et des nations quasiment en prise directe. Des actes aussi salués par le monde mais qui restent incompris d’une partie des fidèles comme les réunions interreligieuses d’Assise ou le baiser au Coran. Au cardinal, en revanche, le travail de bureau, les explications de la doctrine catholique, la réalisation d’un catéchisme universel, le fignolage des encycliques papales pour éviter de donner prise à des interprétations hétérodoxes. Des avertissements et des condamnations aussi. À chaque fois, du point de dentelle, du sur-mesure, du cousu main. De l’art à l’état pur, dans une époque qui ne vivait plus que de la grosse industrialisation à la chinoise. Le hiatus était inévitable.

    À lire aussi : L’ultime leçon de Benoît XVI : son abdication

    Quand Jean-Paul II rendit son âme à Dieu, Joseph Ratzinger lui succéda. Ce fut une surprise et pourtant c’était inévitable. Le pape défunt avait laissé une telle empreinte qu’il était impossible de lui imaginer un successeur qui ne fut pas un proche. Il fallait aussi un homme de l’intérieur du système ecclésial afin de le réformer. Il y avait urgence car la marmite pontificale était prête à exploser. Le cardinal Ratzinger était l’homme tout désigné. Il l’était d’autant plus qu’il n’avait pas craint lors du Vendredi Saint 2005 d’évoquer clairement la fange qui salissait l’Église.

    Élu rapidement, Joseph Ratzinger prit le nom de Benoît XVI. On attendait donc de lui qu’il réformât la curie tambour battant. L’attente était légitime mais c’était décidément mal connaître le nouveau Souverain Pontife. Il voyait les choses de haut. De trop haut ? Peut-être ! Il préféra une réforme de grande ampleur, une réforme bénédictine qui visait à restaurer l’unité de l’Église et la paix en son sein à travers quelques actes décisifs.« Autre geste historique, Benoît XVI décida en 2007 de mettre fin à la querelle liturgique née du changement du rite de la messe en 1969… Il rappela que l’ancienne messe n’avait jamais été interdite et que tout prêtre pouvait la célébrer. »

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  • 7 janvier : célébration festive de la fête de l'Epiphanie à l'église du Saint-Sacrement à Liège

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