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liturgie - Page 35

  • Réforme liturgique : l’exemple de l’offertoire de la messe, de son ancienne forme à l’actuelle (Denis Crouan)

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    Liturgie 30 : Réforme liturgique : l’exemple de l’offertoire de la messe, de son ancienne forme à l’actuelle (42 mn) 

    https://youtu.be/Rro0pFXaLfo   

    Le docteur Denis Crouan aborde maintenant l’exemple significatif de l’Offertoire de la messe. À la suite de Vatican II, les rites de l’offertoire ont été modifiés. On a beaucoup glosé sur cette modification : qu’y a-t-on gagné, qu’y a-t-on perdu, était-il nécessaire de changer les choses ? Tentons de répondre à ces questions en faisant une comparaison systématique de l’ancien rite (missel « de Saint Pie V ») et du nouveau rite (missel de Saint Paul VI). Il est clair qu’il fallait cette réforme car les formules de jadis portaient des confusions, distinguant mal « le pain non consacré » et « le Corps du Christ ». 

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022.

  • Nuit de Noël à Notre-Dame de Stockel (Bruxelles - Woluwe-Saint-Pierre)

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    Noël approche à grand pas !  Dimanche dernier, celui du Gaudete, nous avons allumé la troisième bougie de la couronne de l'Avent.  Les décorations de Noël sont installées, le sapin est illuminé, les idées de cadeaux fusent en nous, des paquets joliment emballés commencent à remplir nos maisons, la crèche trône au plus bel endroit, Marie et Joseph attendent, Eux aussi, la venue du Divin Enfant !

    Mais la crèche de notre cœur est-elle prête ?

    Venez expérimenter la douce Miséricorde du Père, en recevant le sacrement du pardon ....

    Faites de votre cœur une crèche, en prenant un temps de proximité avec Jésus dans l’Adoration...

    Veillez et priez en ce temps de l'Avent à la lueur des bougies chaque mercredi matin à 6h30 : Messe RORATE suivie d'un petit déjeuner préparé et servi par une merveilleuse équipe de paroissiens.

    Toutes les informations concernant ces activités préparatoires se trouve sur www.ndstockel.be/

    Et la nuit de Noël à Stockel ... :  une nouveauté cette année !

    À l’issue de la messe, un repas tout en simplicité et plein d’amour est organisé dans la nuit de Noël ; Jésus est né dans l’humilité d’une crèche... : voyez l’invitation en annexe.

    Quand ?  Le 24 décembre dès 20h30 (après la messe de 18h30) jusqu’à 22h30.

     ?  Dans la salle catéchèse

    Pour qui ?  Pour toutes les personnes esseulées ou isolées qui recherchent de la compagnie et l’affection en ce soir de Noël.

    2022_12_17_09_37_04_Greenshot.pngcliquer sur l'image pour l'agrandir

    Pour s'inscrire, cliquer ICI

  • Soutenir la restauration de l’Abbaye de Lagrasse

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    L’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse est une abbaye située dans la commune de Lagrasse dans le département français de l'Aude en région Occitanie.

    Monastère bénédictin du viiie siècle au xviiie siècle, l'abbaye fut vendue comme bien national à la Révolution française et coupée en deux lots. Ses bâtiments sont presque laissés à l'abandon et très dégradés au cours du xixe siècle.

    La « grande partie » fut seulement rendue à la vie religieuse en 2004 lors du rachat par la communauté des chanoines réguliers de la Mère de Dieu, tandis que la part médiévale du monastère, la « petite partie », devint propriété du département.

    La communauté des chanoines réguliers de la Mère de Dieu a été fondée par le père Wladimir, premier père abbé de la communauté, à Gap. En 2004, elle déménagea vers Lagrasse (après des démarches infructueuses auprès de l’évêque de Liège, alors Mgr Aloys Jousten, qui refusa de leur confier la reprise de l’abbaye de Val-Dieu au Pays de Herve). Le 3 novembre 2006, le second abbé de la communauté des chanoines, le père Emmanuel-Marie de Saint-Jean, 60e abbé de l'abbaye de Lagrasse, a reçu des mains de Mgr André Fort, évêque d'Orléans, les insignes de sa charge : la crosse, la mitre et l'anneau.

    La communauté des chanoines réguliers de la Mère de Dieu est composée de religieux, en majorité des prêtres, vivant en communauté sous la règle de saint Augustin, attachés à un monastère ou à une église.

    Ces hommes vivent intégralement la réalité de la consécration communautaire et personnelle à la Vierge Marie. La vie d'un chanoine de l'abbaye se déroule alors autour de la liturgie traditionnelle, la contemplation, l'apostolat et les études diverses. Les chants, les prières et la messe font partie de leur vie quotidienne.

     L’Abbaye Sainte-Marie de Lagrasse entame aujourd’hui une nouvelle phase de travaux avec la restauration du transept sud de l’abbatiale. Depuis 18 ans, les Chanoines Réguliers de la Mère de Dieu ont réalisé de nombreux travaux dans cette abbaye millénaire : cloître, bâtiments conventuels, clocher. Mgr Emmanuel-Marie évoque ce nouveau défi :

  • Une brève histoire du rite romain

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    Publiée par le site "Esprit de la Liturgie", la série des volets de la « Brève histoire du rite romain de la messe » du Père Uwe Michael Lang C.O. est accessible en cliquant sur les liens suivants :

    la première partie

    la deuxième partie

    la troisième partie

    la quatrième partie

    la cinquième partie

  • Comment se célèbre concrètement la messe de Vatican II ? (Liturgie 29 par Denis Crouan)

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    Liturgie 29 : Comment se célèbre concrètement la messe de Vatican II ? (71 mn) 

    https://youtu.be/p5wg3yjym8o  

    Le docteur Denis Crouan aborde maintenant, de manière concrète et simple, comment mettre en pratique la liturgie eucharistique restaurée à la suite de Vatican II dans une paroisse qui dispose de ce qu’il faut (des moyens somme toute assez simples) pour que tout soit fait dans le respect de ce que demande aujourd’hui l’Église. Il est frappant de voir le respect et la solennité qui entoure cette réforme liturgique. On est loin de ce qu’il s’est, hélas, réellement passé. 

    Voici le lien qui mène aux deux fascicules (un sur la liturgie, l’autre sur la crise) édités par « Librim Concept ».  

    https://www.librim.fr/18-collection-liturgie-et-priere 

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • L'ancienne messe en latin trouve un nouveau public aux Etats-Unis (New York Times)

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    De Ruth Graham sur le New York Times :

    L'ancienne messe en latin trouve un nouveau public américain, malgré la désapprobation du pape

    Une ancienne forme de culte catholique attire de jeunes traditionalistes et conservateurs. Mais elle est le signe d'une division au sein de l'église.

    15 nov. 2022

    DETROIT - Les huit enfants d'Eric Agustin avaient l'habitude d'appeler le premier jour de la semaine "le dimanche de la fête". La famille se réveillait, assistait à une courte messe matinale dans une paroisse catholique près de leur maison, puis rentrait à la maison pour déjeuner et passer l'après-midi à se détendre et à regarder le football.

    Mais cet été, la famille a fait un "grand changement", a déclaré l'un de ses fils adolescents lors d'un récent dimanche après-midi devant le sanctuaire Saint-Joseph, la nouvelle paroisse de la famille. À Saint-Joseph, la liturgie est ornée, chorégraphiée avec précision et conduite entièrement en latin. La famille fait une heure de route aller-retour pour assister à un service qui commence à 11 heures et peut durer près de deux heures.

    La messe traditionnelle en latin, une ancienne forme de culte catholique que le pape François a tenté de décourager, connaît au contraire un renouveau aux États-Unis. Elle séduit un mélange de traditionalistes esthétiques, de jeunes familles, de nouveaux convertis et de détracteurs de François. Et sa résurgence, stimulée par les années de pandémie, s'inscrit dans le cadre de la montée de la droite au sein du christianisme américain dans son ensemble.

    La messe a déclenché une vaste bataille par procuration dans l'Eglise américaine, non seulement sur les chants et les prières, mais aussi sur l'avenir du catholicisme et son rôle dans la culture et la politique.

    Les adeptes de la messe en latin ont tendance à être socialement conservateurs et soucieux de la tradition. Certains, comme la famille Agustin, sont attirés par la beauté de la messe, son symbolisme et ce qu'ils décrivent comme une forme de culte plus respectueuse.

    D'autres ont également été attirés vers l'ancienne forme par la nouvelle rhétorique de la droite dure et la communauté qu'ils ont trouvée dans certaines communautés catholiques en ligne. Ils considèrent la tentative du pape de limiter l'ancienne messe en latin comme un exemple des périls d'un monde qui se détache des valeurs religieuses occidentales.

    La messe traditionnelle en latin, également appelée "forme extraordinaire", a été célébrée pendant des siècles jusqu'aux transformations du concile Vatican II dans les années 1960, qui visaient en partie à rendre le rite plus accessible. Après le Concile, la Messe pouvait être célébrée dans n'importe quelle langue, la musique contemporaine a fait son entrée dans de nombreuses paroisses et les prêtres se tournaient vers les gens dans les bancs.

    Mais la messe latine traditionnelle, avec toute sa formalité et son mystère, n'a jamais totalement disparu. Bien qu'elle ne représente qu'une fraction des messes célébrées dans les 17 000 paroisses catholiques des États-Unis, elle est en plein essor.

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  • Eglise en RDC : l’Espérance par-delà les épreuves

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    De Kinshasa, l’immense capitale de 17 millions d’habitants, à Goma en état de siège et Bukavu, dans ces provinces de l’Est déchirées par les attaques de groupes armés, la rédaction de KTO vous emmène à la rencontre de l’Eglise catholique en République Démocratique du Congo. L’Eglise accompagne un peuple abandonné à lui-même, qui souffre de dizaines d’années d’instabilité politique et de guerre civile, éprouvée par la pauvreté dans un pays pourtant riche d’immenses ressources naturelles. Dans la perspective de la visite du pape François, cette émission Hors-les-Murs vous invite à prendre la mesure des épreuves et découvrir aussi l’espérance des chrétiens de ce pays. Présenté par Etienne Loraillère. En partenariat avec l’Aide à l’Eglise en Détresse.

  • Les dérives liturgiques viennent-elles de la réforme liturgique de Vatican II ?

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    POUR RECREER LA PAIX LITURGIQUE

    Les dérives liturgiques viennent-elles de la réforme liturgique de Vatican II ?

    L’avis du Docteur Denis Crouan 

    Contrairement à beaucoup d’idées reçues et largement diffusées, les abus liturgiques ne sont pas liés à un rite particulier. Ainsi, dès le début de la prédication apostolique, saint Paul réprouve les dérives qui se glissent dans les assemblées chrétiennes de Corinthe. Dans le chapitre 11 de son Épître aux Corinthiens, l’Apôtre attire l’attention sur le fait que les hommes prient et prophétisent la tête couverte alors que les femmes ont la tête nue. Il poursuit en dénonçant les inégalités entre les riches et les pauvres. Enfin, il regrette l’indignité avec laquelle certains communient. Pour y remédier, saint Paul rappelle que le Christ doit être au centre de la célébration et cite intégralement les paroles de l’institution de l’Eucharistie. 

    Pour réagir face à la diversité des rites qui nuisent de plus en plus à l’unité liturgique de l’Église surtout au du Moyen Âge finissant, le concile de Trente (1545-1563) établit des règles précises pour la célébration de la Messe. Dans ce sens, le missel promulgué par saint Pie V et prévu non pour des messes chantées mais pour des messes « basses » est un chef d’œuvre de codification. Est-ce pour autant la fin des abus liturgiques ? Hélas non, et les innombrables mandements et rappels à l’usage du clergé relèvent régulièrement les erreurs à ne pas commettre. La lecture de certains avis éclaire sur la situation générale. En effet, un cas isolé ne nécessite pas des remontrances collectives. Il est donc permis d’établir qu’un missel, même codifié à l’extrême, ne constitue pas un rempart contre les défauts d’intention et les erreurs des célébrants. 

    En 1909, le Père Caron, prêtre de Saint-Sulpice, publie « Les cérémonies de la messe basse » qui traite des fautes à ne pas commettre lors de la célébration de la Messe. Cet ouvrage, parmi tant d’autres du même genre, illustre le climat liturgique de l’époque et apporte un éclairage sur la formation sacerdotale au début du XXe siècle. A titre d’exemple, le religieux écrit : « On marche précipitamment. Au lieu de quitter la calotte à la sacristie, on la quitte en arrivant à l’autel et on la pose [sur l’autel] : on n’y doit poser que ce qui sert à la messe. Après l’Évangile, en baisant le texte, on baise le premier endroit qui se présente : il faut baiser le commencement. On prononce avec effort les paroles de la consécration, en remuant la tête à chaque mot. A la consécration du vin, certains prêtres tiennent la bouche au-dessus de la coupe, de manière à prononcer les paroles au-dedans du calice : cela n’est pas décent. En faisant l’élévation, tant de l’hostie que du calice, il faut élever l’une et l’autre en ligne droite. Au « Domine non sum dignus », plusieurs étendent entièrement le bras pour se frapper la poitrine avec force : il faut seulement remuer l’avant-bras, se frapper légèrement et poser ensuite sans bruit la main sur l’autel. En prenant le précieux Sang, on suce le calice avec bruit et affection, ce qui choque les assistants. S’il faut éviter la trop grande longueur qui fatigue les assistants, on doit encore plus être en garde contre la précipitation qui les scandalise. Le prêtre sera donc très attentif à prononcer avec gravité, sans manger une partie des mots comme il arrive ordinairement à ceux qui vont trop vite, et à joindre les cérémonies aux paroles qui doivent les accompagner. C’est surtout en faisant le signe de croix sur les dons sacrés, qu’il évitera cette agitation ridicule des mains qu’un saint appelle les cercles du diable. » 

    En lisant ces quelques lignes, on imagine aisément certaines célébrations d’autrefois pourtant régies par une multitude de rubriques très précises ! On peut en conclure que de tout temps, ce qui fait l’abus liturgique, ce n’est pas le rite en lui-même mais la façon de l’appréhender. Ni la liturgie, ni le missel n’appartiennent au prêtre... L’Église lui confie le rite pour qu’il le célèbre intégralement et pas pour qu’il le modifie à sa guise ou selon les goûts du moment. Selon l’intention du célébrant, n’importe quel rite, qu’il soit « ordinaire » ou « extraordinaire », peut être célébré dignement ou donner lieu à un spectacle affligeant. Toute l’histoire de la liturgie nous en donne des preuves éclatantes. 

    Le missel actuel peut être utilisé dans une langue vernaculaire et de ce fait faciliter davantage l’ « improvisation cléricale » que lorsqu’il est utilisé en latin. L’usage des langues courantes devrait donc être pour le prêtre l’occasion d’être d’autant plus rigoureux à lire mot à mot ce qui est écrit, et se rappeler qu’il n’est qu’un instrument au service de Dieu et certainement pas un préfet paroissial du culte divin local. Commençons par exiger des prêtres - et surtout des évêques qui sont les gardiens de la liturgie - qu’ils respectent la liturgie restaurée à la suite de Vatican II et la célèbrent dans le silence et avec toute la dignité requise ; on verra alors qu’il n’est pas nécessaire de faire des kilomètres pour trouver un endroit où la messe est célébrée selon la forme « extraordinaire ». Par la même occasion, on comprendra que ce qu’on appelle la « forme ordinaire » dans nos paroisses n’a strictement aucun rapport avec le missel issu de Vatican II lequel rappelle clairement aux prêtres qu’ils doivent être « attentifs aux normes [rappelées dans la présentation générale de ce missel] et à la pratique reçue du rite romain ainsi qu’au bien commun spirituel du peuple de Dieu, plutôt qu’à [leurs] goûts personnels et à [leur] propres jugements. » 

  • Inculturer la liturgie dans une anti-culture ?

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    De l'abbé Jean-Marie Perrot sur Res Novae :

    De l’inculturation liturgique dans une anti-culture

    L’accélération des évolutions culturelles et sociales dans les pays occidentaux pose avec plus d’acuité une question lancinante depuis la réforme de la liturgie : celle, désirée voire demandée par le concile Vatican II, de son inculturation.

    L’impossible inculturation dans une culture en mutation

    Les essais ont été nombreux, dès avant le dit Concile. Ainsi, dans le cadre des mouvements d’Action catholique, avant la seconde guerre mondiale et surtout après, on vit s’organiser des processions d’offrandes, où les instruments de travail ainsi que leur produit, étaient présentés avec le pain et le vin qui feraient la matière du sacrifice eucharistique. Si l’on s’interrogea alors sur le bien-fondé de présenter ces objets comme matière « associée » du sacrifice alors que c’en sont plutôt des fruits, fruits d’une vie chrétienne œuvrant dans la création et la société, le moins que l’on puisse dire est que, nonobstant la solution à l’objection liturgique et théologique soulevée, la démarche a définitivement tourné court. Ne restent que des dessins d’enfants ou, dans les « messes des peuples », des danses et des fruits bien exotiques pour un européen. On est assez loin d’une ambitieuse incarnation de la liturgie dans la vie moderne, de son inculturation… Mais l’aurait-on poursuivie, qu’est-ce qu’une telle procession, après l’automatisation du travail, la désindustrialisation, la tertiarisation et actuellement son ubérisation, pourrait aujourd’hui apporter qui représente « le fruit de la terre et du travail des hommes » ? Le monde du travail a profondément changé, et change encore, rendant illusoire l’idée d’en tirer une symbolique durable.

    Le langage a lui aussi changé et surtout, exerçant sur lui leur influence, les mœurs. Au risque de choquer quelque lecteur, mentionnons cette assemblée d’adolescents gloussant et se regardant goguenards en entendant le prêtre parler de la « vierge »… Plus profondément et surtout institutionnellement, la parole féministe a conduit à l’intégration aussi dans le langage liturgique de formules qui, si elles sont plus explicites, sont moins élégantes et alourdissent une rhétorique dont, en monde latin, on louait auparavant la finesse et la concision : « frères et sœurs… celles et ceux… », etc. Ces deux exemples illustrent ce à quoi la célébration en langue vernaculaire ne peut manquer d’être confrontée, car, dans ses mots, elle est inévitablement et immédiatement interprétée à l’aune de la langue telle qu’elle est parlée ici et maintenant. On peut certes, pour pallier les difficultés, aller de périphrases et de lourdeurs sémantiques en circonlocutions explicatives. Néanmoins, le processus ne s’annonce-t-il pas sans fin, et ne s’opère-t-il pas au détriment d’une langue liturgique qui a été l’honneur de l’Église latine ? Elle se meurt d’ailleurs, cette langue liturgique ; ne reste que le langage de tous les jours, qu’une certaine pastorale exige d’ailleurs, puisque « tout le monde » doit pouvoir comprendre…

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  • Pas de restauration de la liturgie sans volonté réelle

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    Par Philippe Maxence dans « Res Novae » Perspectives romaines :

    « Il n’y aura pas de restauration de l’Église possible, sans envisager une période de transition liturgique. Outre que celle-ci agira sur une amélioration de la liturgie en elle-même, elle aura aussi des conséquences sur une réappropriation par le peuple chrétien de la doctrine et des mœurs catholiques. Non par un coup de baguette magique, mais par une imprégnation permanente. Lex orandi, lex credendi. Reste que cet effort liturgique, qui s’insère dans une visée plus large, de véritable réforme de l’Église, nécessite des hommes pour l’accomplir. Des prêtres, des évêques, un pape ! Encore faudra-t-il que les artisans de ce « retour » aient la volonté décidée de l’accomplir malgré tous les obstacles qu’ils rencontreront.

    Or, que constatons-nous ? Depuis un peu plus de quarante ans, cette volonté a manqué aux hommes d’Église, alors même qu’ils auraient pu amorcer ce « retour » et qu’ils en parlaient. Plus exactement, ils se sont contentés de vouloir – et encore faiblement – un encadrement de la réforme. Benoît XVI a théorisé cette tentative, qui s’applique notamment à la liturgie, en la qualifiant d’« herméneutique de la réforme dans la continuité », qu’on pourrait aussi qualifier d’herméneutique de conservation des acquis du concile, dans une perspective modérée.

    La liturgie nouvelle rectifiée selon Jean-Paul II

    Il est clair que Jean-Paul II, puissamment aidé par le cardinal Joseph Ratzinger, a voulu imposer une troisième voie entre la réaction traditionaliste et la marche en avant progressiste. En ce qui concerne la liturgie, il s’agissait alors de mettre en application une interprétation de la réforme liturgique en tentant de la placer, dans une certaine mesure, dans le fil de la tradition liturgique. La parole officielle consistait alors à affirmer que la réforme liturgique constituait la dernière étape d’une réforme organique de la liturgie romaine, à l’instar des réformes antérieures de saint Pie X, Pie XII ou Jean XXIII. Une parole officielle qui avait pourtant quelques difficultés à entrer dans les esprits tant le fossé séparant la liturgie traditionnelle de la nouvelle liturgie semblait abyssal à tout spectateur honnête qu’il préfère d’ailleurs l’une ou l’autre de ces liturgies.

    À vrai dire, la difficulté ne venait pas seulement de la compréhension intellectuelle de ces liturgies que de la pratique elle-même de la nouvelle liturgie. D’où la multiplication des textes pontificaux pour à la fois célébrer la réforme liturgique issue du Concile et pour en corriger les mauvaises interprétations.

    Cependant, cette volonté de corriger les abus et de donner une interprétation correcte de ce qu’est « la vraie liturgie » issue du Concile trouvait une première limite dans la pratique liturgique du pape lui-même, notamment de Jean-Paul II. Malgré tout, peut-être sous l’influence de son très bugninien maître de cérémonies, Mgr Piero Marini, le pape de la « restauration », qui était aussi le pape d’Assise, a présidé des Eucharisties dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles s’éloignaient de l’interprétation que le même pape et les organes curiaux compétents en la matière tentaient de faire passer par ailleurs. De la même manière, la célébration d’un rite dit zaïrois en la basilique Saint-Pierre ne s’est pas déroulée la première fois sous le pontificat de François mais sous celui de Jean-Paul II. Il faut dire que Jean-Paul II, qui avait des dons incontestables d’acteur, était parfaitement à l’aise dans la liturgie nouvelle où la part de « jeu » du célébrant est très importante.

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  • Deuxième dimanche de l'Avent : Populus Sion

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    Populus Sion, (Introit du 2e dimanche de l'Avent)
    ecce Dominus veniet ad salvandas gentes :
    et auditam faciet Dominus gloriam vocis suae,
    in laetitia cordis vestri.

    Peuple de Sion,
    voici le Seigneur qui va venir pour sauver les nations ;
    et le Seigneur fera entendre sa voix pleine de majesté.
    Et votre cœur sera dans la joie.

    Prête l’oreille, berger d’Israël, 
    toi qui conduis Joseph comme un troupeau.

    (Isaïe 30, 19.30 / Psaume 80, 1)

  • Triors : 43 moines et un abbé de 35 ans

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    Sur le site de La Nef, Christophe Geffroy interviewe Dom Louis Blanc, père abbé de Triors :

    Triors : une voie balisée par les siècles

    Triors a été fondé par Fontgombault en 1984 et érigé en abbaye en 1994 avec Dom Hervé Courau comme premier Abbé. Élu Père Abbé de Triors le 30 novembre 2021, Dom Louis Blanc, âgé de 35 ans, a reçu la bénédiction abbatiale le 2 février 2022.

    La Nef – Pourriez-vous d’abord nous brosser votre itinéraire et les raisons de votre entrée à Triors ?

    Dom Louis Blanc – Le Seigneur m’a fait naître en 1986 dans une famille chrétienne, aîné de nombreux frères et sœurs. Mes parents ont veillé à ce que notre religion s’enracine sur la conscience aimante que nous vivons en présence de Dieu. Le matin, cartable au dos, nous faisions une rapide prière commune, et le soir nous récitions ensemble le chapelet.

    Ma scolarité s’est déroulée en région versaillaise, à Saint-Jean de Béthune puis à Saint-Dominique. Pour le lycée et la prépa, j’étais dans le public, au contact du monde de l’incroyance, heureux et fier de témoigner de la joie d’être chrétien. J’avais le désir de servir mon pays comme officier de marine, et la voie s’ouvrait bien. Reçu, sans même y avoir rêvé, à l’École Polytechnique, je pus embarquer sur le porte-avions pour une mission dans la mer d’Oman. J’ai certes vu bien des belles choses, en mer et en escale, mais la messe quotidienne dans la microscopique chapelle sous le pont d’envol, et les oraisons auprès du tabernacle m’attiraient toujours plus. « Plus que la voix des eaux profondes, des vagues superbes de la mer, superbe est le Seigneur dans les hauteurs ! » (Ps 92, 4).
    Le désir du sacerdoce s’enracine dans mes jeunes années, peut-être au contact de mes deux oncles moines. Vers 15 ans, j’ai lu la Règle de saint Benoît et je m’émerveillais de la bonté du patriarche qui donne des directives claires, mais qui précise toujours qu’on les adaptera aux capacités de chacun. Je concevais une grande vénération pour cette vie où la sainteté est assurée à la fidélité. Et puis je me suis enthousiasmé pour l’Histoire d’une âme, et je désirais suivre la sainte de Lisieux.

    Mais le flou demeurait sur la destination, et la perspective du mariage ne me paraissait pas non plus fermée. Je demandais à Dieu un signe et en même temps j’investiguais. Un prêtre m’a proposé d’aller voir deux abbayes, mais je n’étais pas tenté : les deux noms m’étaient trop connus ! Je voulais une vie monastique cachée, ignorée. Alors il m’a indiqué l’abbaye Notre-Dame de Triors et cela m’a plu, parce que je ne connaissais pas ! J’avais pourtant déjà rencontré le Père Abbé, Dom Courau, lors d’une conférence qu’il était venu donner en 2004 aux responsables du mouvement de jeunes Missio.

    Après une courte semaine à l’abbaye, où je n’ai vu que cohérence avec mon éducation, je suis revenu à ma vie d’étudiant. Apprendre l’entrée de plusieurs de mes amis au service de Dieu a été le déclencheur final de ma ferme décision, prise dans la cathédrale de Chartres, un lundi de Pentecôte. Je n’ai jamais mis en doute cette résolution, engagement personnel dans l’appel. Les choses n’ont pas traîné : j’ai posé ma démission et je suis entré en octobre 2008, dans ma communauté drômoise.

    Lire la suite sur le site de La Nef