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liturgie - Page 33

  • Il y a quatre siècles : la mort de William Byrd, "papiste obstiné"

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    De Massimo Scapin sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    William Byrd, musicien polyvalent et "papiste obstiné".

    4 juillet 2023

    Le 4 juillet, il y a quatre siècles, mourait le compositeur anglais William Byrd, "papiste obstiné" sous le règne d'Élisabeth I. Son corpus compositionnel, qui comprend également des œuvres de musique sacrée, est vaste. Son corpus compositionnel, qui comprend également des œuvres de musique sacrée, est vaste.

    Il y a quatre siècles, le 4 juillet 1623, mourait à Stondon Massey, en Angleterre, le plus grand des polyphonistes anglais, "papiste obstiné" sous le règne d'Élisabeth Ire (excommunié et déposé par le pape saint Pie V en 1570) : William Byrd.

    Il est émouvant de lire son testament, dans lequel on retrouve sa foi catholique inébranlable, ce qui n'est pas courant pour un musicien anglais qui a vécu de près les blessures infligées au corps du Christ au XVIe siècle : "Moi, William Byrd de Stondon Place dans la paroisse de Stondon dans le comté d'Essex, un gentleman, maintenant dans la 80e année de mon âge, mais par la bonté de Dieu en bonne santé et avec une mémoire parfaite, je fais et j'ordonne ceci pour mon testament : Premièrement : je donne et lègue mon âme au Dieu tout-puissant, mon créateur, mon rédempteur et mon conservateur, demandant humblement sa grâce et sa miséricorde pour le pardon de tous mes péchés et de toutes mes offenses, passés, présents et futurs. Cependant, je peux vivre et mourir comme un membre vrai et parfait de sa sainte Église catholique, sans laquelle je crois qu'il n'y a pas de salut pour moi [...]" (B. C. L. KEELAN, The Catholic Bedside Book, New York 1953, p. 421. Notre traduction).

    Né dans le Lincolnshire vers 1540, il fut l'élève et l'ami de l'organiste et compositeur anglais Thomas Tallis († 1585), organiste à la cathédrale de Lincoln (1563) et cantor de la chapelle royale (1570). À partir de 1593, il alla vivre comme gentilhomme campagnard dans un village de l'est de l'Angleterre. Les différences religieuses qui le séparaient de ses contemporains passés à l'anglicanisme ne l'excluaient pas de leur estime, de l'appréciation de ses collègues et de la vénération de ses élèves. L'un de ces derniers, le compositeur anglais polyvalent Thomas Morley († 1603), l'appelle "mon maître bien-aimé, dont aucun musicien ne peut se souvenir du nom sans un profond respect" (T. Morley, A plaine and easie introduction to practicall musicke, Londres 1597, p. 115).

    Son vaste corpus compositionnel, caractérisé par la polyvalence, la fécondité, le sentiment et l'excellence technique, comprend de la musique vocale catholique sacrée, de la musique vocale anglaise sacrée et profane et de la musique instrumentale (notamment pour virginal, un petit clavecin très populaire dans l'Angleterre élisabéthaine).

    Arrêtons-nous brièvement sur les trois messes composées par Byrd, pour 4 voix SATB (soprano, alto, ténor, basse), 3 voix STB et 5 voix SATTB, et publiées respectivement en 1592-93, 1593-94 et 1594-95 (P. CLULOW, Publication Dates for Byrd's Latin Masses, in Music and Letters 47, Oxford University Press 1966, pp. 1-9). Il s'agit d'une musique écrite pour un contexte intime et secret, pour des maisons de campagne, destinée à être interprétée par un petit chœur d'amateurs compétents et écoutée par une petite assemblée, tous prêts à prendre le risque de participer à ces liturgies illégales, punies dans de nombreux cas par l'emprisonnement à vie, voire par l'exécution.

    William Weston († 1615), missionnaire jésuite, décrit un rassemblement daté du 15 au 23 juillet 1586 : "Arrivés à la maison de ce gentleman, nous avons été reçus, comme je l'ai déjà dit, avec toute l'attention que la gentillesse et la courtoisie pouvaient suggérer [...]. Il possédait une chapelle, utilisée pour la célébration des offices de l'Eglise. Il possédait un orgue et d'autres instruments de musique, ainsi que des choristes, hommes et femmes, membres de sa famille. À l'époque, c'était comme si nous célébrions une octave ininterrompue d'une grande fête. M. Byrd, le très célèbre musicien et organiste anglais, faisait partie de la compagnie" (W. WESTON, The autobiography of an Elizabethan, Londres 1955, pp. 70-71, 76-77. Notre traduction).

    Dans les messes, Byrd a un style concis et très personnel par rapport à ses quatre illustres contemporains, le Romain Giovanni Pierluigi da Palestrina († 1594), le Flamand Orlando di Lasso († 1594) et l'Espagnol Tomás Luis de Victoria († 1611). La technique varie : le Kyrie de la messe à 4 voix est riche en imitations, celui de la messe à 3 voix s'articule à travers une litanie ostinato. Les mélodies sont toutes originales, presque audacieuses : elles ne sont jamais basées sur le chant grégorien ou sur des motets connus, comme c'est souvent le cas, notamment dans les messes parodiques de Palestrina. Un autre aspect original des messes de Byrd est la structure des longs mouvements du Gloria et du Credo : le premier comporte une subdivision aux mots Domine filii, avant l'habituel Qui tollis ; le second comporte deux subdivisions, aux mots Qui propter, au lieu de l'habituel Crucifixus, et Et in Spiritum Sanctum.

    Peut-être la musique sacrée de Byrd ne nous enchante-t-elle pas et ne nous fait-elle pas sentir, comme celle de cet homme d'Église, de ce parfait interprète de la liturgie que fut Palestrina, la douceur inexprimable du bonheur du ciel, de la béatitude de Dieu. Mais il est certain que l'art sacré de Byrd est modelé sur la vie des mots qu'il met en musique. Dans la dédicace par laquelle Byrd offre à Lord Northampton son premier livre de Gradualia (1605), il déclare "avoir découvert par expérience un certain pouvoir caché dans les pensées qui se cachent sous les mots ; de sorte que, en méditant sur les mots sacrés et en les considérant constamment et sérieusement, les notes appropriées s'offrent spontanément d'une manière inexplicable".

  • Notre-Dame de Paris : un nouveau mobilier liturgique qui ne fait pas l'unanimité

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    De Cécile Mérieux sur le site du journal La Croix :

    Notre-Dame de Paris : le nouveau mobilier liturgique ne fait pas l’unanimité

    Le projet d’aménagement intérieur de la cathédrale ne fait pas l’unanimité. Dévoilé vendredi 23 juin, les avis sont partagés sur le choix du diocèse de Paris et de son archevêque Mgr Laurent Ulrich, après avis du comité artistique.

    27/06/2023

    Un autel incurvé, en haut de trois marches, une cathèdre design, un pupitre très épuré, un tabernacle stylisé, le tout dans un bronze brun, sombre et massif. C’est le nouveau mobilier liturgique choisi pour la cathédrale Notre-Dame de Paris restaurée. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, en a confié, vendredi 23 juin, après consultation du comité artistique, sa réalisation au designer Guillaume Bardet.

    Toutefois, le projet de l’artiste, ancien résident de la Villa Médicis à Rome, et auteur d’autres projets liturgiques, n’a pas convaincu tout le monde par son style épuré, jugé austère par certains. Des critiques se sont exprimées sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter avec le hashtag #saccageNotreDame.

    D’autres nouveaux aménagements sont prévus dans la cathédrale : un baptistère rond et doré de Guillaume Bardet, un parterre de chaises au design signé Ionna Vautrin et un reliquaire pour abriter la couronne d’épines du Christ, réalisé par l’artiste Sylvain Dubuisson. Plusieurs personnalités du domaine de l’art sacré ont émis des critiques, à l’instar de Pierre Téqui, historien de l’art.

    Dans une tribune publiée par Famille chrétienne, il regrette notamment que le reliquaire de la couronne d’épines ne fasse pas aussi l’objet d’un concours. « L’une des reliques les plus insignes de toute l’histoire de la chrétienté (…) va donc être placée sur un treillage de bois, s’indigne-t-il, choix qui prive les créateurs du monde entier d’une formidable occasion de faire le don de leur talent. »

    « Une dimension artistique au second plan »

    S’il vante « un ensemble unifié » et une « solide réflexion spatiale », Pierre Téqui regrette l’absence de crucifix, mais plus largement un « manque de monumentalité » et une « omniprésence de l’abstraction »« À toujours reléguer la dimension artistique au second plan, on s’abîme dans le fonctionnalisme. L’Église aurait-elle peur des artistes ? », questionne-t-il.

    Sur Facebook, il émet des critiques sur l’autel lui-même, qui « doit être signe de la présence du Christ ». Selon lui, « cette austérité est mal venue : car elle n’est pas au service d’un Dieu qui s’est fait homme, qui a pris chair pour souffrir la passion et nous guider vers le Père ».

    La créatrice de mobilier liturgique Fleur Nabert alerte, elle, sur des « questions d’ordre purement liturgique et technique » : « La taille de l’autel semble très réduite pour la concélébration. » Elle alerte également sur l’étroitesse des marches autour de l’autel, qui présente selon elle un risque de chute. Elle regrette par ailleurs la présence de seulement deux confessionnaux.

    Débat après débat

    Au lendemain de l’incendie, en avril 2019, le lancement d’un concours d’architecture pour restaurer l’édifice avait déjà suscité beaucoup de réactions. Les défenseurs du patrimoine s’étaient émus que l’on puisse remodeler la cathédrale, avant d’obtenir gain de cause. La cathédrale est en cours de restauration dans la version identique à celle de Viollet-le-Duc, précédant l’incendie.

    L’espace liturgique de la cathédrale a également été le sujet de débats. Le choix de l’architecte a été confié au diocèse de Paris et plus particulièrement à son archevêque. Dans le communiqué du diocèse, Mgr Laurent Ulrich a expliqué vouloir « donner à notre cathédrale un mobilier liturgique d’une “noble simplicité”, qui soit le support le plus respectueux et le plus digne pour notre prière, dans le respect de la liturgie de l’Église catholique, capable de toucher le cœur de chaque visiteur y compris en dehors des célébrations ».

    Une cathédrale qui s’ouvre à tous, aux fidèles et aux touristes : c’est la ligne directrice de l’artiste Guillaume Bardet. « Les pièces doivent avoir une forme d’évidence pour les catholiques et être remarquables pour les non-chrétiens », argue-t-il. « Elles doivent exister pendant et hors la liturgie : sans crier, mais sans se cacher non plus. Être une présence évidente. »

    Écouter et rassurer

    Du côté du diocèse de Paris, on dit être à l’écoute des remarques pour tenter de rassurer ceux qui s’inquiètent sur différents points du réaménagement. Bien conscient qu’un tel projet ne peut pas plaire à tout le monde, il assure prendre en considération les craintes exprimées quant au respect de la vocation du mobilier. Le diocèse souligne le sérieux du travail de sélection de l’artiste avec un cahier des charges très rigoureux, soixante-neuf candidatures étudiées, et neuf mois nécessaires au comité artistique pour se positionner sur le projet.

    Le comité artistique est composé de membres du ministère de la culture, des bâtiments publics, des spécialistes de l’art sacré, de la liturgie et de la création artistique. Parmi eux, des chanoines de Notre-Dame qui connaissent les besoins de la cathédrale. Les images diffusées depuis le choix de l’artiste sont issues de son dossier de candidature. Désormais, un dialogue va s’engager avec l’artiste et le projet est ainsi encore susceptible d’évoluer.

  • Le Vatican refuse au pèlerinage Summorum Pontificum l'autorisation de célébrer la messe en latin à Saint-Pierre

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    De Michael Haynes sur LifeSiteNews :

    Le Vatican refuse au pèlerinage Summorum Pontificum l'autorisation de célébrer la messe en latin à Saint-Pierre

    Les catholiques ne pourront pas assister à la messe traditionnelle au Vatican, qui marque le pèlerinage annuel depuis plus de dix ans.

    26 juin 2023

    VILLE DU VATICAN (LifeSiteNews) -- Pour la première fois depuis sa création, le pèlerinage international de la messe traditionnelle qui se tient à Rome chaque année n'obtiendra pas la permission d'organiser une messe traditionnelle à l'intérieur de la basilique Saint-Pierre.

    Depuis ses débuts en 2011, le pèlerinage Summorum Pontificum, désormais connu sous le nom de pèlerinage Ad Petri Sedem, a attiré à Rome des milliers de catholiques du monde entier par amour de la messe et des sacrements traditionnels. À l'exception des perturbations causées par les restrictions imposées par le COVID-19, le pèlerinage a toujours inclus la célébration d'une messe traditionnelle dans la basilique Saint-Pierre.

    Joseph Shaw, président de la Fœderatio Internationalis Una Voce (FIUV), a relaté les détails des précédentes célébrations des messes du pèlerinage à l'intérieur du Vatican. Il a décrit la progression graduelle du pèlerinage, qui est passé de l'utilisation des chapelles latérales autour de la basilique en 2007 à la célébration de la messe sur l'autel du trône.

    C'est ce qui s'est passé l'année dernière, avec environ 1 700 personnes qui se sont rassemblées à Rome pour célébrer les rites traditionnels de l'Église à l'autel de la Chaire de saint Pierre. Monseigneur Marco Agostini, qui fait partie de la Secrétairerie d'État du Vatican et qui est l'un des maîtres de cérémonie du pape, a célébré la messe pour les pèlerins lors de l'édition 2022, alors que les pèlerinages précédents avaient été marqués par des évêques ou des cardinaux offrant la liturgie du Vatican.

    READ : "Extrêmement encourageant" : Plus de 1 000 personnes participent au pèlerinage de la messe en latin au Vatican

    Cependant, dans une mise à jour fournie par les organisateurs ces derniers jours, la nouvelle de l'arrêt de la messe traditionnelle pour le pèlerinage au Vatican a été communiquée. Evoquant un "changement important et délicat" - le pèlerinage se déroule du vendredi 27 au dimanche 29 octobre - les organisateurs ont révélé que la messe traditionnelle ne pourrait pas avoir lieu.

    La déclaration se lit comme suit :

    Puisque le cardinal (Mauro) Gambetti - certainement en raison d'un ordre supérieur - n'autorise pas la célébration d'une messe cette année (c'est-à-dire que la directive ne concerne que cette année, et même ainsi, sous réserve d'un éventuel changement de dernière minute), notre célébration sur place consistera en.. :

    1. La procession au tombeau du Prince des Apôtres et le chant du Credo.

    2. Le chant de l'office de sexte des saints apôtres Simon et Jude à l'autel de la Chaire.

    3. La vénération des reliques des saints apôtres Simon et Jude (leurs corps se trouvent dans la basilique vaticane), la bénédiction et le chant final.

    Le cardinal Gambetti est l'archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, le vicaire général du pape pour la Cité du Vatican et le président de la fabrique de Saint-Pierre depuis février 2021. Peu après l'entrée en fonction de M. Gambetti en 2021, les messes traditionnelles privées ont été pratiquement interdites dans la basilique et les prêtres ont reçu l'ordre de concélébrer les messes du Novus Ordo plutôt que de dire ces liturgies en privé. Ces restrictions émanaient de la Secrétairerie d'État du Vatican, mais certains ont émis l'hypothèse que Gambetti n'était pas à l'origine de cette décision.

    Fin juin 2021, le cardinal a également émis des restrictions sur l'utilisation du latin dans les messes de la basilique papale, stipulant largement l'utilisation de l'italien pour la liturgie.

    Cependant, avec la publication plus récente du motu proprio Traditionis Custodes du pape François et les dubia et Rescript ultérieurs du cardinal Arthur Roche, l'accès à la messe traditionnelle a été largement restreint.

  • L'hymne célèbre « Ut queant laxis » pour la fête de saint Jean Baptiste (24 juin)

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    Cette hymne célèbre a été composée par Guido d’Arezzo (entre Sienne et Florence) au XIe siècle. Remarquable pédagogue, ce moine musicien est à l'origine du système de notation musicale encore en vigueur. Ce système a révolutionné l'apprentissage de la musique car il a dispensé les artistes d'apprendre par coeur, à l'oreille, les morceaux de musique et de chant. Il a facilité la transcription des notes et leur lecture.

    Les premières notations musicales à base de portées et de notes sont apparues au VIIIe siècle à Metz et à Saint-Gall (aujourd'hui en Suisse) à l'initiative des chanoines en charge du chant liturgique (ainsi appelle-t-on le chant qui accompagne les cérémonies religieuses).

    Les musiciens ont d'abord utilisé des signes musicaux ou neumes en « campo aperto »sans ligne. Ensuite, pour aider les copistes à conserver les proportions verticales, on a introduit une, puis deux puis trois lignes.

    Une main musicale

    téléchargement (15).jpgGuido d'Arezzo a ajouté une quatrième ligne à la portée et, ce faisant, il a introduit un moyen mnémotechnique, la « main guidonienne », pour représenter les notes : dans ce système d'écriture, en effet, tous les degrés de l'échelle musicale peuvent être assimilables aux jointures et aux phalanges des cinq doigts de la main gauche ouverte.

    Guido d'Arezzo a aussi ajouté au début de chaque ligne une lettre clef qui indique la valeur d'intonation de la série considérée et qu'il a appelé gamma, d'où le nom de« gamme » aujourd'hui donné à son système de notation musicale.

    Les notes étaient auparavant désignées par les premières lettres de l'alphabet. Pour désigner les notes qui prennent place sur les quatre lignes de sa portée, Guido d'Arezzo s'est servi des premières syllabes d'une hymne à Saint-Jean-Baptiste (la dernière note, SI, est une contraction des deux initiales de Sancte Johannes) :

    « UT queant laxis / Pour que puissent
    « REsonare fibris / résonner des cordes
    « MIra gestorum / détendues de nos lèvres
    « FAmili tuorum, / les merveilles de tes actions,
    « SOLve polluti / ôte le péché,
    « LAbii reatum, / de ton impur serviteur,
    « Sancte Iohannes. / ô Saint Jean.

    Les écoliers italiens du temps de Guido connaissaient bien cette hymne, en effet, et la chantaient avec une mélodie qui montait de degré en degré. C'était pratique pour apprendre les hauteurs relatives de chaque degré de la gamme. Le si fut ajouté par Anselme de Flandres à la fin du XVIe siècle et le ut, jugé trop dur à l'oreille, transformé en do par Bononcini en 1673. Quant au mot solfège, il vient tout simplement des notes sol-fa.

    La portée de Guido, étendue à cinq lignes, s'est généralisée très vite à l'ensemble du monde musical mais, à la différence des Latins, les Anglais et les Allemands sont restés fidèles aux lettres de l'alphabet pour désigner les notes. En anglais, do ré mi fa sol la si devient : C D E F G A B.

    Ref. Guido d'Arezzo nous lègue sa notation musicale

    JPSC

  • Que dire de l’Instrumentum laboris de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques « pour une Église synodale » ?

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    Selon Cyril Farret d’Astiès, dont le point de vue est publié sans ménagement par le site web du Salon Beige, « probablement rien »: un peu court ?

    « Cette bouillie pour les chats et pour les chiens était inéluctable. Le « processus » était bien trop prévisible. Ne nous épuisons pas à critiquer ce gloubi-boulga. Si nous sommes bien disposés, tant de bêtise prétentieuse, de charabia managérial peut même nous faire rire un peu ; il suffit de lire quelques lignes au hasard.

    Que l’Instrumentum laboris du Synode sur la synodalité (tiens, il reste du latin) nous conforte cependant dans notre intime conviction que l’Église, mère et maîtresse de Vie et de Vérité, sortira de cette crise inouïe par une réforme profonde qui ne fera l’économie ni d’une restauration liturgique, ni d’une renaissance des séminaires (Pour une formation traditionnelle de prêtres diocésains – Res Novae – Perspectives romaines), ni d’une résurrection de l’enseignement des vérités à contempler, ni d’une régénérescence de la morale qui en découle, ni d’une rénovation du droit canon. Les demi-mesures ne servent à rien, les jérémiades non plus.

    Bien sûr, l’Église sainte mais non sans pécheurs est aujourd’hui un peu plus salie, obscurcie, voilée par cette littérature du wokistan chrétien et par cette clique de fadas en phase terminale. Mais ne nous frappons pas, tout cela n’est pas le catholicisme, ce n’est rien. Tournons bien le dos à tous ces mabouls, relisons notre missel, nos maîtres spirituels, les saintes écritures… Prions beaucoup, offrons des sacrifices, usons des sacrements, soutenons nos prêtres. Espérons que nos frères catholiques qui se cachent parfois derrière une compréhension erronée de l’obéissance et se tiennent volontairement en marge de nos réflexions et de nos combats comprennent enfin combien notre posture anti-mondaine et farouchement traditionnelle est cohérente, saine, salvatrice.

    Chers évêques encore catholiques, chers prêtres diocésains zélés, prêtres dévoués de la communauté Saint-Martin ou de l’Emmanuel, pieuses religieuses des Carmels ou des Visitations, fidèles déboussolés du bout du banc… prenez le temps cet été de méditer, si vous en avez le loisir, d’où vient cette crise, quelle en est la source, mais surtout quel est le remède le plus efficace, le plus accessible, le plus sanctifié. Vous comprendrez alors pourquoi « notre attachement à la messe de toujours et à la doctrine immuable de l’Église est total et il est radical parce que c’est le meilleur service, le plus grand signe d’AMOUR que nous pouvons rendre au monde et à l’Église ! » comme l’a si bien dit l’abbé Raffray aux pèlerins de Chartres.

    Sursum corda ! »

    Ref. Que dire de l’Instrumentum laboris de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques « pour une Église synodale » ?

  • Les Etats-Unis à l'heure du réveil eucharistique

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    De Catholic News Agency (Peter Pinedo) :

    Voici ce qu'il faut savoir sur le réveil eucharistique national américain

    Monstrance
    20 juin 2023

    Le Réveil eucharistique national, lancé le jour de la Fête-Dieu en 2022, a pour mission de "renouveler l'Église en ravivant une relation vivante avec le Seigneur Jésus-Christ dans la sainte Eucharistie", comme l'indique son site web.

    Parrainé par les évêques catholiques américains, ce réveil vise à inciter les gens à rencontrer Jésus dans l'Eucharistie. 

    Voici ce qu'il faut savoir sur le réveil eucharistique national :

    Qu'est-ce que le réveil eucharistique national ?

    Le Réveil eucharistique national est une initiative triennale des évêques américains qui vise à inspirer, éduquer et unir les fidèles dans une relation plus intime avec Jésus dans l'Eucharistie. 

    Dans une société où le Seigneur est souvent oublié et où même une majorité de catholiques ne croient pas en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie, le réveil a pour but de consacrer à nouveau la nation entière à Jésus dans l'Eucharistie. 

    Les évêques américains espèrent changer la vie des catholiques et des non-catholiques grâce à une série d'événements centrés sur l'Eucharistie, notamment des pèlerinages eucharistiques dans tout le pays et un Congrès eucharistique national en 2024. 

    Comme le disent les organisateurs de la campagne sur le site web du réveil, ceux qui ont été "guéris, convertis, formés et unifiés" par l'Eucharistie ont pour mission d'enseigner aux autres "pour la vie du monde". C'est ce que le Réveil eucharistique national envisage pour l'avenir de ce mouvement.

    Pourquoi les évêques américains font-ils cela ?

    Selon le Pew Research Center, seuls 31% des catholiques croient en la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. 

    C'est à ces 31 % qu'il revient de diffuser la vérité à tous. Comme le dit le site web du réveil : "Nous avons tous besoin de guérison, mais beaucoup d'entre nous sont séparés de la source même de notre force. Jésus-Christ nous invite à revenir à la source et au sommet de notre foi - sa présence réelle dans la sainte Eucharistie".

    C'est le moment de faire face aux difficultés auxquelles les gens sont confrontés dans la vie quotidienne. Le réveil eucharistique national est un moyen puissant et stimulant de relever ce défi.

    Que s'est-il passé jusqu'à présent ?

    Tout a commencé par une adoration eucharistique généralisée et des processions dans tout le pays à l'occasion de la solennité du Corpus Christi 2022. 

    La première année du renouveau s'est concentrée sur le renouveau diocésain. Des diocèses de tout le pays ont organisé des événements pour promouvoir et inspirer la compréhension de l'Eucharistie. 

    Des "missionnaires eucharistiques" de tous horizons ont également été formés grâce aux ressources en ligne et en personne mises à disposition par l'initiative pour enseigner le Christ et la présence réelle.

    Que se passera-t-il ensuite ?

    Chaque année est consacrée à un objectif spécifique de la mission du Réveil eucharistique national. La première année du mouvement a été consacrée au réveil diocésain.

    La deuxième année du réveil, qui vient de commencer, est consacrée au développement de la dévotion eucharistique au niveau des paroisses. 

    Le mouvement culminera avec deux événements majeurs impliquant les catholiques de tout le pays. Au cours de l'été 2024, des milliers de personnes devraient participer au Pèlerinage eucharistique national, qui partira de tous les coins du pays et se terminera à Indianapolis pour le Congrès eucharistique national, du 17 au 24 juillet. 

    La troisième et dernière année, après le Pèlerinage eucharistique national et le Congrès, sera consacrée à l'Église "en mission" pour renouveler le monde. 

    Qu'est-ce que le Pèlerinage eucharistique national ?

    Les organisateurs du pèlerinage l'appellent "notre moment Emmaüs national", d'après le passage biblique où Jésus marche avec deux de ses disciples sur la route d'Emmaüs.

    Les pèlerins porteront collectivement le Seigneur eucharistique sur 6 500 kilomètres, en passant par les grandes villes, les lieux saints et la campagne. 

    Il débutera pendant la fête de la Pentecôte, du 17 au 19 mai 2024, à partir de quatre points d'origine : San Francisco à l'ouest, Bemidji, Minnesota, au nord, New Haven, Connecticut, à l'est, et Brownsville, Texas, au sud.

    Tous les fidèles sont invités à se joindre au pèlerinage pour marcher avec Jésus eucharistique dans les villes et les campagnes du pays.

    Bien que tout le monde soit invité à se joindre au pèlerinage, quatre douzaines de pèlerins à temps plein provenant de chaque coin des États-Unis feront le voyage en entier. Ces pèlerins à temps plein seront de jeunes adultes catholiques âgés de 19 à 29 ans.

    Qu'est-ce que le Congrès eucharistique national ?

    Le Congrès eucharistique national sera "un moment décisif pour notre génération", selon le site web de l'événement.

    Le congrès, qui durera cinq jours et comprendra des prières, des conférences et des célébrations liturgiques, sera le point culminant de la campagne triennale des évêques sur le réveil eucharistique national.

    Cet événement national majeur se tiendra à Indianapolis du 17 au 21 juillet 2024. 

    Environ 80 000 catholiques sont attendus pour "adorer notre Seigneur ressuscité sous son humble déguisement" et permettre à l'Esprit Saint "d'allumer un feu missionnaire au cœur de notre nation", selon le site web du réveil. 

    Le congrès se déroulera à la fois en personne et à distance, afin que chacun puisse prendre part à cette joyeuse célébration.

    Les catholiques ont la possibilité de devenir des partenaires de prière, de partager des témoignages et d'appeler l'Esprit Saint à encourager et à renforcer ce mouvement. Le réveil appelle "les laïcs, les familles, les ordres religieux et les prêtres à donner de leur temps, de leurs talents et de leurs prières à la poursuite du renouveau populaire dont notre monde a si désespérément besoin", peut-on lire sur son site web.

    Les ressources pédagogiques disponibles comprennent des neuvaines du Corpus Christi en anglais et en espagnol, un document préparé par la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) sur l'Eucharistie, une page de questions et réponses sur l'Eucharistie et un cours gratuit donné par l'évêque Andrew H. Cozzens de l'archidiocèse de Crookston, Minnesota, sur l'apprentissage de l'accueil du don de l'Eucharistie. D'autres ressources seront disponibles tout au long du mouvement.

    https://www.eucharisticrevival.org/

  • Heiligtumsfahrt : les fêtes de la foi battent leur plein à Aix-la-Chapelle

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    De kath.net/news (Michael Hesemann) (traduction revue et corrigée; merci de nous avoir signalé les inexactitudes de la première traduction) :

    … la robe de Marie de la nuit de la naissance de Jésus.

    Au contact de Jésus et Marie

    15 juin 2023

    Des dizaines de milliers de personnes affluent au voyage du sanctuaire d'Aix-la-Chapelle pour vivre, sans se soucier du chemin synodal, l'Église en Allemagne telle qu'elle devrait être : Pieuse et joyeuse, tout en étant entièrement centrée sur Jésus et Marie.

    Aix-la-Chapelle (kath.net) Tous les sept ans, l'ancienne ville impériale d'Aix-la-Chapelle devient la principale destination de pèlerinage de l'ouest allemand - et ce depuis le haut Moyen-Âge. Lorsque Charlemagne, couronné empereur un an plus tard par le pape à Rome, inaugura sans doute en 799 sa chapelle palatine conçue par un architecte arménien, tout son empire s'émerveilla de l'incroyable trésor de reliques que le souverain franc avait accumulé. Que ce soit le pape à Rome, l'impératrice romaine Irène, le calife de Bagdad Harun ar-Rashid ou le patriarche de Jérusalem, quiconque voulait améliorer ses relations avec le nouvel homme fort de l'Occident savait que l'on gagnait son cœur pieux avec de précieuses reliques. C'est ainsi que la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, cette vision de la Jérusalem céleste incarnée dans la pierre, qui jette déjà un pont entre l'Ouest et l'Est, mais aussi entre le ciel et la terre, devint un reliquaire qui pouvait tout à fait rivaliser avec son "concurrent", la cathédrale de l'ancienne ville impériale romaine de Trèves. Le pape a contribué à ce que le flux de pèlerins vers le sanctuaire octogonal ne s'arrête jamais, en accordant une indulgence à tous ceux qui venaient à Aix-la-Chapelle pour la fête annuelle de la dédicace de l'église, le 17 juillet.

    Le "voyage du sanctuaire" - le terme est attesté depuis 1239 - est devenu une grande fête de pèlerinage suprarégionale sous Frédéric II. Si les reliques étaient encore emmurées au début du Moyen-Âge, elles étaient sorties de leur cachette au Haut Moyen-Âge et montrées aux fidèles lors de ces occasions particulières, ce qui était également le cas pour Aix-la-Chapelle. Pour les conserver dignement en dehors de ces occasions, on créa à l'époque la grande châsse dorée de la Vierge, un chef-d'œuvre d'orfèvrerie gothique. Alors qu'à l'origine, le voyage du sanctuaire avait lieu à intervalles irréguliers, entre un et cinq ans, il fut décidé en 1349 d'instaurer un cycle de sept ans, qui fut respecté, à quelques exceptions près, jusqu'en 2014. En 2021, le voyage au sanctuaire a dû être annulé en raison d'une pandémie, raison pour laquelle l'évêque d'Aix-la-Chapelle, Mgr Helmut Dieser, l'a reporté cette année au 9-19 juin 2023.

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  • Une messe géante à Lubumbashi a clôturé le congrès eucharistique national

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    De rfi (Radio France Internationale):

    RDC: messe géante à Lubumbashi pour la fin du congrès eucharistique national

    11 juin 2023

    Les évêques venus de toute la RDC et plus de 20 000 fidèles ont assisté, ce dimanche matin 11 juin, à Lubumbashi, à la messe de clôture du 3e congrès de l’Église catholique sous le thème « Eucharistie et famille ». Quatre mois après la visite du pape en RDC, le Saint-Siège y a envoyé son émissaire, monseigneur Luis Antonio, pour présider la cérémonie de clôture de ce grand rassemblement. Occasion pour les chrétiens catholiques de réaffirmer l’unité du peuple congolais. Reportage.

    Avec notre correspondante à LubumbashiDenise Maheho

    C’est dans un stade du Tout Puissant Mazembe plein à craquer que, drapelet à la main, des milliers des fidèles ont assisté à une messe solennelle dans une ambiance de fête.

    Matilde Ngombe était là à 4H du matin pour ne pas rater l’évènement : « Aujourd'hui, c’est un grand jour, un jour de bénédiction. C’est ma première fois de participer à un congrès, c’est donc un jour de joie. » 

    Monseigneur Luis Antonio, envoyé du pape François, a saisi cette occasion pour interpeller l’assistance sur les maux qui peuvent anéantir le monde. « Nous nous ressassons trop de colère, de jalousie et de compétition. Nous buvons au puits de la cupidité, de la corruption et de la manipulation. »

    Pour sa part, monseigneur Marcel Utembi, président de la Cenco a exprimé sa compassion pour les victimes de la guerre et des catastrophes : « Nos familles ont faim. Plusieurs parents, suite à leur maigre salaire, n’arrivent pas à subvenir aux besoins alimentaires et autres de leurs enfants. »

    Enfin, l'archevêque de Lubumbashi, Fulgence Muteba, a mis en garde les politiciens congolais contre la balkanisation du pays. « Quiconque osera diviser ce pays pour des velléités politiques, trouvera ce peuple sur son chemin », a-t-il déclaré.

    D’un ton ferme, monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, a déclaré :

    « Qu’il s’agisse du cuivre et du cobalt du Katanga, du diamant du Kasai, ou encore du bois de l’Équateur et des recettes douanières des frontières de neuf pays qui nous entourent, les dividendes de ces immenses richesses, sont accaparés par une rare gloutonnerie d’une élite au pouvoir et des multinationales peu scrupuleuses. » 

    Un discours approuvé par Tshikez Diemo, membre du PPRD de Joseph Kabila, parti de l’opposition : « C’est un appel à la responsabilité parce que , ce que nous voyons dans ce pays, nous ne l’avons pas connu à un tel niveau et c’est dommage. »

    Sur le chapitre de l’unité et de la paix recherchées en RDC, évoquée aussi par l’archevêque de Lubumbashi, la députée Solange Masumbuko, membre de la majorité au pouvoir, se veut rassurante : « Tous ensemble, nous sommes unis pour la paix en RDC. Il n’y a pas de clivage, ni opposition ni majorité. »

    Pour l'archevêque de Lubumbashi, malgré la guerre et la misère, le peuple congolais espère toujours un lendemain meilleur, surtout en cette période électorale qui s'ouvre dans le pays.

  • L’esprit de la messe de Paul VI (abbé Nadler)

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    Du site "Esprit de la Liturgie" :

    L’esprit de la Messe de saint Paul VI (Jean-Baptiste Nadler)

    Les éditions Artège ont récemment publié un ouvrage intitulé L’esprit de la Messe de Paul VI. L’auteur de cet ouvrage très intéressant, l’abbé Jean-Baptiste Nadler, prêtre du diocèse de Vannes et membre de la communauté de l’Emmanuel, a bien voulu répondre à nos questions.

    Pourquoi avoir écrit ce livre ?

    Je l’avais en tête depuis plusieurs années. Ce livre est l’assemblage de convictions que je porte depuis trente ans, depuis mes années lycéennes et étudiantes, où j’ai fait l’expérience de l’ancienne forme du rite romain au pèlerinage de Chartres. Ces convictions se sont fortifiées lors de mon noviciat à Solesmes et mes années de séminaire diocésain, puis comme membre de la communauté de l’Emmanuel (ayant été membre de son bureau liturgique international). Dans tous ces endroits, j’ai mené une vie liturgique intense, mais en constatant aussi que l’on faisait parfois dire à Vatican II ce qu’il n’avait pas dit. L’on prend des libertés par rapport à Sacrosanctum Concilium (dont nous fêtons les soixante ans) et au missel et aux textes liturgiques. Par exemple, l’un de mes supérieurs de séminaire disait : « le concile a enlevé le grégorien » ; j’ai bondi sur ma chaise ! C’est le contraire qui est vrai, le concile a fait du grégorien le chant propre de la liturgie romaine. J’en ai conclu que beaucoup de conflits reposent sur une certaine ignorance du concile et des textes liturgiques qui l’ont suivi. J’ai donc voulu faire une présentation de base sur le missel de saint Paul VI afin de confronter nos pratiques : n’y aurait-il pas encore des efforts à faire pour être en concordance avec Sacrosanctum Concilium et les textes liturgiques ?

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  • Liturgie : du Concile de Trente à saint Pie V

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    De Denis Crouan :

    DU CONCILE DE TRENTE À SAINT PIE V

    La Constitution apostolique « Quo primum tempore » qui oblige à utiliser le Missel restauré et approuvé par saint Pie V, est promulguée le 13 juillet 1570. Elle entre en vigueur dans la limite de délais partant de la date de la première édition du « Missale Romanum », soit un mois pour les prêtres en résidence à Rome, trois mois pour ceux qui sont en Italie et six mois pour les autres qui sont « au-delà des monts ».

    Le Concile de Trente avait pris conscience du désir d’unité liturgique manifesté par le peuple dans son ensemble. De nombreux orateurs du Concile avaient relevé comment les « réformés » qui avaient suivi Martin Luther s’étaient emparés de cette volonté d’unité pour justifier une simplification des rites qu’ils présentaient comme un « retour aux sources ». Les Pères du Concile de Trente comprennent qu’il est urgent de faire aussi quelque chose : il n’est pas question de laisser l’initiative aux seuls « réformés ». Cependant, les Pères conciliaires manquent d’arguments pour avancer des propositions précises ; parmi eux se trouvent des théologiens mais très peu de liturgistes. Ils se contenteront donc de faire des recommandations et de formuler des « vœux pieux ».

    Les années passent ; les papes se succèdent (quatre en 16 ans !) ; les « réformés » consolident leurs positions ; les travaux de la Curie pontificale se font attendre ; de nombreux évêques inquiets des vœux du Concile prennent l’initiative de maintenir les anciens usages liturgiques de leurs diocèses respectifs.

    Paul IV (1555-1559) prescrit les premiers travaux : rassembler les documents de la bibliothèque vaticane afin de pouvoir les étudier. On s’aperçoit immédiatement des difficultés : les documents dont on dispose sont nombreux et riches, surtout ceux de source orientale. On ne trouve pas moins de 89 formules de consécration en usage !

    Rassembler les documents ne suffit donc pas. Pie V (1559-1565) crée une commission de travail qui constate la stérilité des efforts tentés dans le passé pour assurer l’unité de la liturgie : ni Innocent Ier en 416, ni Vigile en 538 ne sont parvenus à imposer leurs vues. Saint Grégoire le Grand (590-604) sera plus heureux sans pour autant réussir à imposer un texte liturgique unique ; son travail ne consistera qu’à simplifier les rites et à réduire le nombre des formules. Travail identique à celui que fera Vatican II, des siècles plus tard.

    La Commission se trouve devant un choix à faire : quel rite adopter pour l’ensemble de l’Église occidentale dite « romaine » ? Le choix est vaste : le gélasien ? l’ambrosien (en usage à Milan) ? le gallican ? le gothique ? le mozarabe ? Tous peuvent être considérés comme vénérables ; tous célèbrent une même foi. Faut-il reprendre certaines anaphores orientales très riches du point de vue doctrinal  ? La Commission se décide à prendre pour base de travail l’ « Ordo Missae » qu’elle connaît le mieux : celui qui en usage au sein de la Curie romaine depuis de VIIe siècle.

    Beaucoup de diocèses étant attachés à leurs particularismes liturgiques, la Constitution « Quo primum tempore » de Saint Pie V n’est pas partout accueillie dans l’allégresse. Et comme Saint Pie V a précisé que certains Ordres religieux ainsi que les diocèses pouvant se prévaloir de rites deux fois centenaires ne seront pas obligés d’adopter le nouvel « Ordo Missae », beaucoup d’évêques s’emploieront à contourner l’obligation faite par le pape d’adopter le nouveau « Missel romain ». Il n’est pas inutile de rappeler ici que jusqu’au milieu du XIXe siècle, de nombreux diocèses conserveront leurs rites particuliers. Le maintien de ces particularismes étant surtout dû à la manifestation d’un attachement souvent passionnel aux vieilles habitudes ajouté à une connaissance insuffisante de la liturgie.

    Le « Missel romain » promulgué par Saint Pie V ne sera véritablement découvert et mis progressivement en application qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, à la suite des travaux de Dom Guéranger qui fera de l’étude de la liturgie une véritable science ; découverte qui viendra en complément des injonctions du pape Saint Pie X qui entendra débarrasser les célébrations liturgiques d’habitudes ne convenant pas au culte dû à la Majesté divine et au droit inaliénable du peuple de Dieu de « prier sur de la beauté ».

  • Liège : clôture solennelle de la Fête-Dieu par l’évêque de Liège le samedi 10 juin à 18h00 en l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) :

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    Le samedi 10 juin 2023 à 18h00, Mgr Jean-Pierre Delville, célébrera en l'église du Saint-Sacrement une messe grégorienne solennelle pour clôturer la semaine de festivités liée à la Fête-Dieu.

    Cette année, la messe sera interprété par la Schola Gregoriana de l'Université de Varsovie et par l'Ensemble polyphonique liégeois "Praeludium".

    Dès 16h30 aussi, une audition concertante de chants médiévaux interprétés par les choristes de la Schola de l’Université Cardinal Wyszynski (dir. Michal Slawecki) sera offerte au public (entrée libre).

    Toutes les informations via ce lien : https://miniurl.be/r-4kwu

  • Liège : grand succès pour la 777e Fête-Dieu

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    De la page Facebook de Liège Fête-Dieu :

    Grand succès pour la 777e Liège Fête-Dieu placée sous le signe de la communauté, à commencer par les nombreuses communautés d’origine étrangère qui partagent la même foi et leurs beaux chants. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » dit Jésus, pain de Vie, à la fin de l’Evangile de Matthieu.

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    Peut être une image de 3 personnes, foule et texte

    Peut être une image de 1 personne et la Basilique du sanctuaire national de l’Immaculée Conception