Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

liturgie - Page 40

  • Liturgie : Le Concile Vatican II et la constitution « Sacrosanctum Concilium » (1962) (Denis Crouan)

    IMPRIMER

    Liturgie 27 : Le Concile Vatican II et la constitution « Sacrosanctum Concilium » (1962) (58 mn) 

    https://youtu.be/DfPfIYLO4yk 

    « Sacrosanctum Concilium... » C’est par ces deux mots latins que s’ouvre la Constitution qui entend donner les grandes lignes devant être suivies pour aboutir à une restauration de la liturgie romaine dans son ensemble. Le but de la restauration liturgique est clairement indiqué. 

    Le Docteur Denis Crouan analyse ce document précieux et précis, chapitre par chapitre, et montre la différence entre le texte du Concile et ce qu’on en a fait.  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Le Club des Hommes en noir reçoit Mgr Schneider

    IMPRIMER

    Dans ce Club des Hommes en noir exceptionnel, Philippe Maxence reçoit Mgr Schneider à l’occasion de la sortie de son livre : La messe catholique (Contretemps). Pour s’entretenir avec lui : les abbés de Tanouärn et Laurans, le père Thomas et Jean-Pierre Maugendre:

  • Le chant grégorien présenté sur "La foi prise au mot" (KTO)

    IMPRIMER

    De KTO Télévision sur Youtube :

    2022_11_21_08_47_48_Greenshot.pngLe chant grégorien est le chant propre de la liturgie de l'Église catholique romaine. Légué par une longue tradition, ce répertoire musical, que le concile Vatican II qualifie de "trésor d'une inestimable valeur", est composé principalement à partir de versets de la Bible dans sa version latine. Il est le fruit d'une longue tradition d'origine byzantine dont on peine à remonter le fil. Comment s'est-il formé ? Quelles sont ses caractéristiques ? Comment l'interpréter aujourd'hui ? A la veille de la sainte Cécile, le bibliste Régis Burnet reçoit François Polgàr, directeur artistique et musical de la Maîtrise de Sainte-Croix de Neuilly - The Paris Boys Choir - depuis 1983.

     

  • Clôture de l’année liturgique

    IMPRIMER


    Gregorien-manuscrit-bis.jpgCe dimanche 20 novembre clôture l’année liturgique. Dans la forme ordinaire du rite romain on chante à cette occasion la messe du Christ-Roi et dans l’une et l’autre forme du rite, la célébration peut se conclure aussi par un « Te Deum » d’action de grâce pour l’année écoulée. Sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau », un moine de Triors commente l’alleluia grégorien de cette messe. JPSC :

    « L’alléluia de la solennité du Christ-Roi (forme ordinaire) s’in­spire de l’alléluia du temps pascal, Christus resurgens. Dans l’un et l’autre cas, on ne peut manquer d’être frappé par le contraste un peu saisissant qui existe entre le texte et la mélodie. À Pâques, on célèbre le Christ vainqueur de la mort à tout jamais ; ici, on exalte un pouvoir, une royauté universels et éternels. Or dans les deux cas, la mélodie paisible du premier mode qui a été choisie à dessein, exprime de façon vraiment singulière le caractère transcendant des réalités divines. On devine que Dieu ne triomphe ni ne règne à la manière des hommes.

    Dieu nous surprendra toujours. Il surgira, dans notre vie personnelle comme à la fin des temps, à la manière d’un voleur qu’on n’attendait pas. La puissance de Dieu, son règne éternel, infini, indestructible, n’ont pas besoin de violence pour s’établir, comme nous l’expérimentons avec les tyrans de la terre.

    Un brise légère

    La douceur de son Amour, cette brise légère presque imperceptible qui suffit à gouverner le monde, est bien plus terrible à ses adversaires qu’une violence physique ou morale qui témoignerait plutôt de sa faiblesse. Sa victoire la plus radicale, Dieu a voulu la remporter silencieusement, à l’aide d’un instrument on ne peut plus délicat. Le poète l’a bien saisi quand il affirme : « Tranquille et nu se pose au-dessus du blasphème le pied d’une petite enfant nazaréenne » (Francis Jammes, Clairières dans le ciel). Comprenons bien cela quand nous célébrons le Christ-Roi, quand nous chantons cet alléluia tout en douceur dont le texte nous parle pourtant de puissance et de règne."

    Pour écouter, cliquez ici:

     podcast

     Réf : Alleluia du Christ Roi

  • Liturgie - Vatican II : un survol des questions et des problèmes (1962-1965) (Denis Crouan)

    IMPRIMER

    Liturgie 26 : Le Concile Vatican II : un survol des questions et des problèmes (1962-1965), par Denis Crouan

    https://youtu.be/M5bwZflUuvk  

    Jean XXIII n’envisageait pas une réforme de la liturgie romaine, mais plutôt sa restauration. Il visait une purification des exagérations accumulées et non la fabrication d’un nouveau missel. La Constitution « Sacrosanctum Concilium » est le premier document du concile Vatican II. Son premier chapitre porte : « Il appartient en propre [à la liturgie] d’être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente dans l’action et adonnée à la contemplation, présente dans le monde et cependant en chemin. Mais de telle sorte qu’en elle ce qui est humain est ordonné et soumis au divin…» 

    Cependant, le Conseil pour l’application de la Constitution sur la liturgie, créé en 1964 par Paul VI, va donner une lecture maximaliste de la restauration - qui donnera lieu à une refonte de tous les livres liturgiques avec un but : promouvoir la « participation active » des fidèles. Cela aboutira à trois dérives non voulues par le Concile : 1° remplacement complet, dans les faits, du latin par les langues vernaculaires (et en conséquence, fin du grégorien) ; 2° simplification exagérée des rites ; 3° adaptation à la mode du temps pour les goûts et les souhaits des fidèles. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • L'Ancien Rite ne doit jamais être méprisé ni dévalorisé (Enzo Bianchi)

    IMPRIMER

    Du blog "Messa in latino" (MIL) :

    15 novembre 2022

    Enzo Bianchi sur Vita Pastorale défend l'Ancien Rite : "il ne doit jamais être méprisé ni dévalorisé" #traditioniscustodes

    Ces dernières années, il y a eu de nombreuses attaques (bien que préjugés, injustes et gratuits) contre l'Ancien Rite sur Vita Pastorale (...); cette fois, nous avons été vraiment agréablement surpris de voir une défense explicite du Vetus Ordo publiée dans le numéro 10 (Nov. 2022). Et notre étonnement incrédule a été encore plus grand en voyant que l'auteur est Enzo Bianchi, ancien prieur de Bose, sur la communion ecclésiale et la liturgie.

    MiL n'a jamais, dans le passé, ignoré les vues et opinions doctrinales et théologiques d'Enzo Bianchi les remettant en question. Mais cette fois, il faut l'admettre, il a écrit des mots étonnamment favorables aux fidèles traditionalistes et a critiqué la guerre contre eux et les accusations portées contre eux.  A LIRE !

    Il reprend quelque peu sa pensée bienveillante, en faveur de la communion liturgique et de la paix ecclésiale, déjà exprimée en décembre 2017 également dans les pages de Vita Pastorale. L'article que nous publions aujourd'hui n'est pas totalement agréable, mais il centre le propos sur la crise actuelle de la liturgie, sur la persécution immotivée et incohérente qui est faite au détriment des traditionalistes, et il y a, en outre, quelques ouvertures sur la liturgie traditionnelle qui nous ont, agréablement, étonnés. 

    "[...] les traditionalistes constituent une minorité bien établie, non négligeable et très efficace en termes de communication et de visibilité. Dans une diaspora catholique, parmi des catholiques toujours moins nombreux, leur présence apparaît significative et capable de s'exprimer avec un militantisme persévérant. [Pratiquer l'œcuménisme avec tant de communautés chrétiennes, parfois gravement appauvries du noyau de la foi dans le Christ, et ne pas savoir dialoguer et marcher aussi avec les traditionalistes n'est certainement pas un signe d'authentique charité fraternelle, ni de conscience d'être unis par l'unum baptisma, l'unique baptême, qui fait de nous des frères et des disciples de Jésus-Christ. [...] J'ai donc envoyé mes frères moines à l'abbaye française du Barroux, une communauté florissante, pour apprendre à faire du pain, et lors de mes séjours dans ce monastère et dans d'autres monastères traditionalistes, j'ai pu vérifier que même avec eux "il est beau et doux de vivre ensemble". J'ai senti qu'ils étaient simplement des frères, et j'avoue que je me sentais mieux parmi eux que dans certains monastères qui prétendent être fidèles à Vatican II mais vivent une vie de résidence religieuse non monastique. [...] A mon avis, la situation est dramatique et je comprends que les amoureux de la tradition ne parviennent jamais à accéder au nouvel Ordo mais restent ancrés au rite ancien qui ne doit jamais être méprisé et dévalorisé."

    Merci !

    La communion ecclésiale

    La messe ne peut être un lieu de contestation et de division fraternelle.
    Et la liturgie, si elle n'est pas une célébration de l'Évangile, ne peut attirer personne.
    Publié dans : Dossier Vita Pastorale - n 10 novembre 2022
    par Enzo Bianchi

    Le pape François écrit dans sa lettre apostolique Desiderio desideravi que les tensions, malheureusement présentes autour de la célébration, ne peuvent pas être jugées comme une simple divergence de sensibilité envers une forme rituelle, mais qu'elles doivent être comprises comme des divergences ecclésiologiques. C'est pourquoi il a senti le devoir d'affirmer que "les livres liturgiques promulgués par les saints pontifes Paul VI et Jean-Paul II, en comparaison avec les décrets du Concile Vatican II, sont l'unique expression de la lex orandi du Rite romain" (TC, art. 1).
    L'expression est forte et péremptoire, mais ne nie certainement pas que le Vetus Ordo en vigueur jusqu'à la Réforme Liturgique était dans ces siècles une expression de la lex orandi du Rite Romain.

    Certes, la liturgie catholique actuelle, qui a de toute façon toujours et continuellement besoin d'être réformée, car l'Eglise est semper reformanda, exprime la prière du rite romain, mais elle exprime surtout la foi de l'Eglise d'aujourd'hui, une foi dans la tradition, mais approfondie, enrichie, car la liturgie grandit avec sa célébration toujours renouvelée. Ce qui se passe pour la liturgie se passe pour la Parole de Dieu : Divina Scriptura cum legente crescit !

    D'autre part, il faut rappeler à tous que la tradition est ce qui transmet le fondement de la foi. Le danger est de s'accrocher à la tradition et non à ce qu'elle transmet. Une tradition ne vit pas si elle n'est pas renouvelée.

    C'est pourquoi le pape François, dans Desiderio desideravi, réaffirme que le mandat qu'il a reçu en tant que successeur de l'apôtre Pierre lui impose de sauvegarder et de confirmer la communion ecclésiale catholique dans une recherche incessante de l'unité. Mais il n'échappe à personne que cette unité à laquelle toute l'Eglise doit tendre, et qui ne sera pleine qu'à l'éschaton, est contredite par des portions de fidèles qui se veulent et se disent fidèles à la tradition, et enfin brisée par la réalité née du schisme de Mgr Marcel Lefebvre. Il est vrai qu'en Italie cette présence des traditionalistes est très limitée et circonscrite, et pour cette raison l'Eglise italienne n'y prête pas beaucoup d'attention, mais nous savons bien que dans d'autres pays - surtout en France, en Allemagne et aux Etats-Unis - les traditionalistes constituent une minorité bien établie, pas petite et très efficace en termes de communication et de visibilité. Dans une diaspora catholique, parmi des catholiques toujours moins nombreux, leur présence apparaît significative et capable de s'exprimer avec un militantisme persévérant.

    Il faut préciser d'emblée qu'il s'agit d'une présence bigarrée, présentant différents visages, différents styles, différentes manières d'être dans la communion ecclésiale, avec des manières très différentes de lutter pour continuer à exister : d'une critique pondérée et légère, à une contestation presque continue, à une délégitimation de l'Église catholique, du pape François et des évêques. Parfois, nous assistons à la transformation d'une critique consciencieuse et filiale en une accusation dure et convaincue de trahison de la foi, et donc en une accusation d'hérésie.

    La situation est grave, et il est temps de cesser de sourire de cette partie de l'église, voire de la railler et de la mépriser. Pratiquer l'œcuménisme avec tant de communautés chrétiennes, parfois gravement appauvries du noyau de la foi en Christ, et ne pas savoir dialoguer et marcher aussi avec les traditionalistes n'est certainement pas un signe d'authentique charité fraternelle, ni de conscience d'être unis par l'unum baptisma, l'unique baptême, qui fait de nous des frères et des disciples de Jésus-Christ.

    Pouvons-nous arriver à un discernement serein et doux de cette réalité ? Dans mon existence de moine et de chrétien catholique, toujours attentif à la vie très différente des églises, de même que j'ai toujours fréquenté des églises et des monastères de communautés chrétiennes non pas catholiques mais orthodoxes ou réformées, de même j'ai toujours fréquenté des communautés ou des monastères qui, désireux de rester fidèles à la tradition antérieure à la réforme liturgique, ont pu continuer à vivre la liturgie en la célébrant avec le Vetus Ordo. Il ne m'a certainement pas suffi de contempler, de participer et d'apprécier la beauté des rites et du chant grégorien, mais j'ai regardé de près la vie humaine et spirituelle de ces communautés, et j'ai toujours observé un amour sincère pour la liturgie, une fidélité sérieuse et profonde à la tradition monastique, vécue avec une intention évangélique, riche d'initiatives et de travail pour vivre la condition de tous les hommes, une vie commune capable d'une grande charité. J'ai donc envoyé mes frères moines à l'abbaye française du Barroux, une communauté florissante, pour apprendre à faire du pain, et lors de mes séjours dans ce monastère et dans d'autres monastères traditionalistes, j'ai pu vérifier que même avec eux "il est beau et doux de vivre ensemble". J'ai senti qu'ils étaient simplement des frères, et j'avoue que je me sentais mieux parmi eux que dans certains monastères qui prétendent être fidèles à Vatican II, mais vivent une vie de résidence religieuse non monastique.

    L'interview que le nouvel abbé de Solesmes a donnée après l'audience avec le pape François le 5 septembre 2022 reste significative. Dom Geoffroy Kemlin est à la tête d'une congrégation de monastères dans laquelle certains célèbrent avec le Vetus Ordo préconciliaire tandis que d'autres suivent la réforme de Paul VI, en vigueur dans toute l'Eglise catholique latine. Il lui incombait donc de faire connaître au pape les réactions à Traditionis custodes en France et de lui demander comment il devait agir dans l'application du Motu proprio dans ses monastères. Le pape François lui aurait dit à ce propos que c'est à lui, l'abbé de Solesmes, de faire le discernement, et non à lui, même s'il est le pape, parce qu'il vit à deux mille kilomètres. Littéralement : "Tu es un moine, et le discernement est propre aux moines. Je ne vous dis ni oui ni non, mais je vous laisse discerner et prendre une décision". Un conseil, celui-là, que le Pape a également donné à certains évêques français, et cela nous dit que ce que le Pape veut vraiment, c'est l'unité, ce qui n'empêche pas une diversité de rite tant que la foi catholique du mystère eucharistique est honorée.

    Lors d'une audience avec le pape François en 2014, le pape m'a demandé ce que je pensais des traditionalistes, et je lui ai dit : " Votre Sainteté, s'ils acceptent le concile Vatican II, s'ils acceptent vraiment votre ministère en tant que successeur de Pierre, s'ils déclarent valides la réforme liturgique et l'eucharistie réglementée par Paul VI, laissez-les vivre... L'église doit accepter une communion plurielle, elle ne peut plus être monolithique dans ses formes.

    Je reste du même avis après toutes ces années où l'Eucharistie, de lien d'unité, est devenue une cause de division. Et pour cela il est nécessaire que non seulement ceux qui rechutent dans la nostalgie du passé - les "indietristes", comme les appelle le Pape - prennent leur responsabilité, mais aussi ceux qui n'ont pas été clairs avec les traditionalistes, ils ont été duplicites et ambigus, les poussant sans en avoir l'air sur des positions de contestation et de rupture avec l'Église.

    L'Ecclesia Dei a-t-elle toujours agi avec véracité, loyauté, transparence en tissant un dialogue avec ces parties de l'Eglise ?

    Et de quel côté se trouvaient certains cardinaux et évêques après le Concile : en adhérant à Vatican II et à la réforme qui s'en est suivie ou en la critiquant au point d'en diminuer l'autorité ?

    Nous connaissons déjà tellement de tensions et d'oppositions dans l'Eglise aujourd'hui que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ne serait-ce que la paix eucharistique. La messe ne peut être un lieu de contestation et de division fraternelle, et pour que s'ouvre un chemin de vraie communion, il est plus que jamais nécessaire que la célébration du Novus Ordo soit pratiquée en évitant le laisser-aller, la banalité, la laideur. Actuellement, la situation fait qu'il est vraiment difficile pour de nombreux catholiques d'assister à la liturgie pour en tirer des fruits spirituels. Trop de mise en avant de la part de l'officiant, trop de verbiage, des chants mal édités et indignes, des homélies qui se nourrissent désormais presque exclusivement de sciences humaines, de psychologie, d'histoire de l'art : tout cela enchante tout le monde mais ne convertit personne.

    A mon avis, la situation est dramatique, et je comprends que les amoureux de la tradition soient toujours incapables d'accéder au nouvel Ordo mais restent ancrés au rite ancien, qui ne doit jamais être méprisé ou dévalorisé. La liturgie, si elle n'est pas un mystère ordonné, si elle n'est pas belle même dans sa simplicité, si elle n'est pas une célébration de l'Évangile, ne peut attirer personne, pas même par la grâce. L'unité catholique ne peut et ne doit donc pas être une uniformité, mais une harmonie multiforme, une communion plurielle, dans laquelle chacun et tous trouvent la possibilité d'une participation vivante. Traditionis custodes et Desiderio desideravi doivent être une invitation pour tous à renouveler la foi eucharistique à travers une belle célébration de l'Eucharistie vécue comme une communion et non comme une occasion de division ecclésiale.

  • Belgique, le 15 novembre, fête du Roi: Domine salvum fac Regem

    IMPRIMER

    Ci-dessous la Prière pour le Roi telle qu’on peut encore l’entendre chanter (chaque dimanche après la grand’messe) dans l’une ou l’autre église du royaume de Belgique…

    Domine salvum fac regem nostrum [Philippum] /et exaudi nos in die qua invocaverimus te.

    Domine exaudi orationem meam/ Et clamor meus ad te veniat  

    Seigneur, protège notre Roi [Philippe] / et exauce-nous le jour où nous t’aurons invoqué

    Seigneur écoute ma prière/ Et que mon cri parvienne jusqu’à toi.

    En plain-chant tel qu’on l’interprétait avant la réforme de Solesmes :

    ou sous la forme d’un motet de Marc-Antoine Charpentier:

     JPSC

  • Liturgie : la crise en préparation dans les années qui précèdent Vatican II (1945-1965) (Denis Crouan) 

    IMPRIMER

    Liturgie 25 : La crise en préparation dans les années qui précèdent Vatican II (1945-1965) (46 mn) 

    https://youtu.be/FLQlEfjpI4w 

    On se demande souvent si la crise est venue de Vatican II. Le Docteur Crouan rappelle que Raïssa et Jacques Maritain écrivaient pendant le Concile, en 1964, alors que des théologiens dits de la « mort de Dieu » étaient entrés en scène tant en Amérique qu’en Europe depuis 1950  « Il me paraît bien significatif que dans le même temps où au Concile, le Saint Esprit fait proclamer des changements d’attitude qui représentent un progrès immense (et qui ont beaucoup trop tardé), dans le même temps un ouragan de bêtise et d’abjection d’une puissance extraordinaire et apparemment irrésistible souffle tout autour sur la vaste étendue du monde catholique et spécialement ecclésiastique. Cette crise me paraît une des plus graves que l’Église ait connue. Elle a à mes yeux un caractère eschatologique et semble annoncer de larges apostasies.  ».  

    Pourtant, en préparation à la convocation du Concile, le pape Jean XXIII était clair : « il existe entre la liturgie et le dogme (les vérités de la foi) un lien tellement indéfectible que celui qui touche à la liturgie sans avoir reçu un mandat de l’Église touche également au dogme et, par ricochet, à la morale ».  

     

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022. 

  • Le cardinal Sarah : un succès éditorial manifeste

    IMPRIMER

    Du Père Danziec sur le site de l'Homme Nouveau :

    CARDINAL ROBERT SARAH, UN SUCCÈS ÉDITORIAL MANIFESTE

    cardinal robert sarah

    Le père Danziec revient sur la trajectoire littéraire du cardinal Robert Sarah, préfet émérite de la congrégation du Culte Divin, à l’occasion de la « journée internationale de l’écrivain Africain », et pose son regard vif sur ses ouvrages majeurs.

    30 ans, ça se fête ! Au regard de la vie du Christ, il s’agit de l’âge apostolique par essence. En 1992, l’Association Panafricaine des Ecrivains décidait de créer une journée internationale de… l’écrivain Africain. Sans nul doute, encore aujourd’hui, l’ancien Président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor reste pour le grand public la figure emblématique de l’homme de lettre africain. Elu en 1983 au fauteuil n°16 de l’Académie Française, l’auteur d’Ethiopiques devint alors le premier africain « Immortel » et le… 666ème membre de l’Académie.

    Depuis, et au-delà de ce que peut laisser entendre ce fameux chiffre de la bête, une personnalité africaine singulière a su empiler les succès éditoriaux ces dernières années. Au point même de faire la Une de Paris Match l’été passé. Cette journée internationale de l’écrivain Africain, nous donne l’occasion, en ce lundi 7 novembre 2022, de revenir sur ces ouvrages majeurs du cardinal guinéen Robert Sarah.

    Le plus personnel : Dieu ou rien, entretien sur la Foi, Cardinal Robert Sarah (Fayard, 2015, 424 p.)

    A 70 ans, le cardinal Sarah revient sur sa vie hors des sentiers battus, de la brousse africaine qui l’a vu naître à la Ville éternelle où le pape Benoît XVI lui a remis la barrette rouge. Confidences intimistes où se dévoilent une liberté de ton inhabituelle pour un homme d’Eglise de son rang.

    Le titre seul « Dieu ou rien » est évocateur d’une savoureuse radicalité évangélique qui manque tant à l’esprit missionnaire dans l’Eglise. Quant au sous-titre « entretien sur la Foi », il s’agit d’une référence explicite au cardinal Ratzinger dont le livre éponyme « Entretien sur la Foi », publié en 1985, avait fait grand bruit. Dans cet ouvrage, celui qui était alors le plus proche collaborateur du Pape Jean-Paul II jetait un premier pavé dans la marre de l’autosatisfaction des années post Vatican II.

    Le plus antimoderne : La force du silence, contre la dictature du bruit, Cardinal Robert Sarah (Fayard, 2016, 347 p.)

    Un an après le succès de Dieu ou rien, le cardinal guinéen s’attaque à la face la plus pernicieuse du monde moderne : sa conspiration implacable contre toute espèce de vie intérieure pour reprendre Bernanos dans La France contre les robots (1947).

    Alors que des hommes d’Eglise s’inquiètent de la montée des populismes, cherchent à modifier le contenu même du dépôt révélé ou se font les apôtres des énergies renouvelables pour sauver la planète, le cardinal Sarah se penche sur la racine du mal être occidental, un cancer intérieur qui ne dit pas son nom : la dictature du bruit et de l’immédiateté.

    Le plus prophétique : Le soir approche et déjà le jour baisse, Cardinal Robert Sarah (Fayard, 2019, 448 p.)

    Profitant résolument de son aura grandissante, le cardinal reprend sa plume à l’image d’un lanceur d’alerte. Crise de la Foi, confusion dans l’Eglise, déclin de l’Occident, trahison des élites, consommation débridée, montée de l’islamisme : notre monde serait-il aux portes de la barbarie ?

    Dans Le Dialogue des Carmélites, au chevalier qui lui dit : « Je sais que le crépuscule vous rend mélancolique », Blanche de la Force répond : « C’est qu’il n’y a jamais eu qu’un seul matin, Monsieur le chevalier : celui de Pâques. Mais chaque nuit où l’on entre est celle de la Très Sainte Agonie… ».

    Trois ans après la publication du Soir approche et déjà le jour baisse, le sentiment qui domine est celui d’être entré dans la nuit. Devant les coups de boutoir du wokisme, les vexations liturgiques et les scandales récurrents qui traversent l’Eglise, l’audace de la Foi invite, encore et toujours, chacun de nous à travailler à l’avènement d’un nouveau matin de Pâques.

    Le plus polémique : Des profondeurs de nos cœurs, Cardinal Robert Sarah (Fayard, 2020, 180 p.)

    Nous sommes en 2020, en pleine incertitude quant aux conséquences du synode sur l’Amazonie. La rumeur laisse entendre que ce dernier pourrait être l’occasion de remettre en cause le célibat sacerdotal. Le cardinal Sarah décide d’adresser au grand public un grand cri en défense de la vision traditionnelle du prêtre, et ce, avec la collaboration de Benoît XVI. Certains commentateurs perplexes estiment que le pape émérite est sorti de sa réserve en s’associant à la démarche du préfet du Culte Divin. La polémique intense, et la confusion qui s’en est suivie, quant à l’apposition de la signature au bas de l’ouvrage témoigne de la gravité des luttes d’influence au cœur du Vatican.

    Il n’empêche, les mêmes qui adulaient le pape François pour avoir ouvert le débat sur le célibat sacerdotal furent ceux qui honnir le pape émérite pour y avoir pris part. La Croix n’hésite pas à voir alors en Ratzinger un être « disruptif », voire d’évoquer un « méchant coup dans le dos du Pape François ». L’hebdomadaire La Vie s’inquiète sur le risque « d’un magistère parallèle ».

    En vérité, indépendamment de la question de la collaboration de Benoît XVI, le cardinal Sarah, n’est pas sorti de son silence mais s’est attaché à nous en livrer le fruit. « Je ne peux pas me taire, ni feindre l’ignorance » invoque l’auteur en citant Saint Augustin. Refuser de garder le silence pour invectiver le Pape François ? Le propos de l’exposé théologique Des profondeurs de nos cœurs ne consistait pas tant à lutter contre Bergoglio qu’à servir l’Eglise. Et par là même justement, d’aider son chef suprême à garder sauf l’un des trésors du christianisme. Et non l’un de ses boulets.

    Le plus sacerdotal : Pour l’éternité, Cardinal Robert Sarah (Fayard, 2021, 300 p.)

    En s’appuyant sur des textes de souverains pontifes ou de saints, le cardinal Sarah poursuit son plaidoyer initié dans Des profondeurs de nos cœurs, mais en le prolongeant cette fois-ci avec l’assise de la Tradition. Le prélat offre au lecteur ses propres méditations spirituelles sur le ministère presbytéral. Précise et enracinée dans le concret et l’expérience d’un pasteur d’âmes, sa réflexion va à rebours de ce que l’on entend habituellement dans les assemblées diocésaines, commissions et autres chemins synodaux.

    Non le prêtre n’est pas un homme comme un autre. Il est un homme à part, pauvre pécheur certes, mais choisi par Dieu pour être son médiateur entre les trésors des bienfaits divins et l’humanité en route vers son éternité. En outre, le grand intérêt du livre est de remettre à l’honneur – et en lumière ! – l’apport de certaines figures méconnues ou oubliées, comme saint Jean Chrysostome ou le pape Pie XII.

    A lire également : Dieu ou rien ! Grand entretien avec le cardinal Robert Sarah – L’Homme Nouveau

    Pour retrouver les livres du Cardinal Sarah : Recherche | Fayard

  • Bahreïn : 30.000 personnes réunies pour la messe du pape

    IMPRIMER

    Lu sur le site du Figaro :

    À Bahreïn, 30.000 personnes réunies pour la messe du pape

    Ces manifestants, parmi lesquels figurent des militants des droits humains comme Hajar Mansour, ont brandi des pancartes à l'entrée de l'école où se tenait la rencontre lorsqu'ils ont été emmenés par la police avant d'être relâchés environ une heure plus tard, a précisé M. Alwadaei. Le pape, qui n'a pas été en contact direct avec eux à ce moment-là, a été reçu avec des danses et des fleurs à l'école du Sacré-Cœur de Manama, où il a appelé les jeunes à «dialoguer».

    «Papamobile»

    Depuis la révolte de 2011, dans le sillage des Printemps arabes, Bahreïn est régulièrement accusé par les ONG et des institutions internationales de mener une répression féroce contre les dissidents politiques, en particulier ceux de la communauté chiite, dans un pays dirigé par une dynastie sunnite. Le gouvernement assure de son côté ne pas tolérer «la discrimination» et avoir mis en place des mécanismes de protection des droits humains.

    Samedi matin, quelque 30.000 personnes de 111 nationalités, selon les autorités, se sont réunies au stade national de Bahreïn à Riffa, la plus grande enceinte du pays, au sud de Manama, pour assister à la messe du pape. Ce dernier a salué la foule à bord de sa «Papamobile», embrassant et bénissant des bébés sur son passage avant de prononcer une homélie en espagnol.

    Marguerite Heida, 63 ans, s'est dite «chanceuse» d'assister au «plus grand événement de l'année». «Les gens vont généralement en Italie pour voir le pape et n'y arrivent pas toujours. Je l'ai vu hier à l'église et je le verrai aujourd'hui. J'ai aussi pu lui serrer la main et obtenir sa bénédiction», a confié cette chrétienne de Bahreïn. Le royaume, qui a formalisé ses relations diplomatiques avec le Saint-Siège en 2000, compte quelque 80.000 catholiques selon le Vatican, principalement des travailleurs asiatiques.

  • Le processus synodal comme instrument de changement de l’Église ? Dieu n’est pas présent dans ce processus synodal accablant

    IMPRIMER

    paus_straalt_hoop_uit.jpgLu sur le web de « Riposte catholique » : sur son blogue, Mgr Rob Mutsaerts, évêque auxiliaire de Bois-le-Duc (Pays-Bas), dénonce le processus synodal :

    « Le jeudi 27 octobre, le Secrétariat du Synode des évêques à Rome a présenté le document de travail pour la phase continentale du synode “Pour une Église synodale : communio, participatio, missio”. Cette déclaration a été faite lors d’une conférence de presse présidée par le cardinal Grech et tenue au centre de presse du Saint-Siège à Rome. Le document était intitulé “Augmente l’espace de ta tente” (Esaïe 54:2). Sur la base de tous les documents finaux des réunions dans les différents Continents, le Secrétariat du Synode des Évêques compile ensuite l’Instrumentum Laboris, le document de travail pour les réunions synodales de 2023 et 2024.

    Le mantra du processus est : écouter. Qui ? Tout le monde. Le document de travail contient un bon nombre de citations.

    “Ces citations ont été choisies parce qu’elles expriment de manière particulièrement puissante, belle ou précise des sentiments qui sont exprimés plus généralement dans de nombreux rapports. L’expérience synodale peut être lue comme une voie de reconnaissance pour ceux qui ne se sentent pas suffisamment reconnus dans l’Église.”

    Les contours du processus synodal sont de plus en plus clairs. Il fournit un mégaphone pour les opinions non religieuses. Le document indique où le chemin synodal devrait finalement mener :

    “Cela signifie une Église qui apprend en écoutant comment renouveler sa mission évangélisatrice à la lumière des signes des temps, afin de continuer à offrir à l’humanité une manière d’être et de vivre dans laquelle tous peuvent se sentir inclus comme protagonistes”.

    Qui sont ceux qui se sentent exclus. Par. 39 :

    ” Parmi ceux qui appellent à un dialogue plus significatif et à un espace plus accueillant, nous trouvons aussi ceux qui, pour diverses raisons, ressentent une tension entre l’appartenance à l’Église et leurs propres relations d’amour, comme : les divorcés remariés, les parents isolés, les personnes vivant dans des mariages polygames, les personnes LGBTQ, etc. “.

    En bref, ceux qui ne sont pas d’accord avec les enseignements de l’Église catholique. Ce que le document de travail semble suggérer, c’est que nous établissions une liste de plaintes et que nous en débattions ensuite. La mission de l’Église est différente. Ce qui n’est pas : examiner toutes les opinions et ensuite arriver à un accord. Jésus nous a commandé autre chose : annoncer la vérité ; c’est la vérité qui vous rendra libres. Le commentaire selon lequel l’Église ne prête aucune attention à la polygamie est particulièrement curieux. D’ailleurs, le document n’accorde aucune attention aux traditionalistes. Ceux-ci se sentent également exclus. En effet, le pape François les considère littéralement comme tels (Traditionis Custodes). Apparemment, il n’y a aucune empathie pour ce groupe.

    Jusqu’à présent, le processus synodal ressemble davantage à une expérience sociologique et n’a pas grand-chose à voir avec l’Esprit Saint censé résonner à travers tous les bruits. On peut presque dire que c’est un blasphème. Ce qui apparaît de plus en plus clairement, c’est que le processus synodal va être utilisé pour modifier un certain nombre de positions de l’Église, le Saint-Esprit étant alors également jeté dans la mêlée en tant que défenseur, même si le Saint-Esprit a réellement insufflé quelque chose de contre-intuitif au cours des siècles. Ce que l’on peut surtout retenir des séances d’écoute, c’est une foi évaporée, qui n’est plus pratiquée et qui n’accepte pas les positions de l’Eglise. Les gens se plaignent que l’Église n’accepte pas leurs points de vue. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait vrai. Les évêques flamands et allemands vont loin avec eux, ce qui est en fait beaucoup plus tragique. Ils ne veulent plus appeler le péché péché. Ainsi, la conversion et la repentance ne sont plus discutées.

    Comme on pouvait s’y attendre, les appels à l’admission des femmes à la prêtrise comprennent

    “le rôle actif des femmes dans les structures de direction des organismes ecclésiastiques, la possibilité pour les femmes ayant une formation adéquate de prêcher dans les paroisses, ainsi qu’un diaconat et un sacerdoce féminins”.

    Un exercice inutile étant donné que les trois derniers pontificats ont explicitement déclaré que c’était une impossibilité. En politique, tout est ouvert à la discussion et au débat. Ce n’est pas le cas dans l’Église. Il existe une chose telle que la doctrine de l’Église qui n’est pas soumise au temps et au lieu. Mais le document de travail semble vraiment tout remettre en question. Ainsi, nous lisons au paragraphe 60 :

    ” L’appel à la conversion de la culture ecclésiale, pour le salut du monde, est concrètement lié à la possibilité d’établir une nouvelle culture, avec de nouvelles pratiques et structures. “

    Et puis ça.

    “Il est demandé aux évêques de trouver les moyens appropriés pour mener à bien leur tâche de validation et d’approbation du document final et de veiller à ce qu’il soit le fruit d’un authentique parcours synodal, respectueux du processus qui s’est déroulé et fidèle aux différentes voix du peuple de Dieu dans chaque continent.”

    Apparemment, la fonction d’évêque est réduite à la simple mise en œuvre de ce qui est finalement le plus grand dénominateur commun comme résultat d’un tirage au sort d’opinions. L’éventuelle phase finale du processus synodal ne peut que ressembler à une journée champêtre. Comme on pouvait s’y attendre, tous ceux qui n’obtiennent pas ce qu’ils veulent diront qu’ils sont exclus. À l’avance, c’est une recette pour le désastre. Si tout le monde obtient ce qu’il veut – ce qui n’est pas vraiment possible – le désastre est complet. L’Église se sera alors reniée et aura dilapidé son identité.

    Lors de la présentation du document de travail, le cardinal Grech a beaucoup insisté sur le fait que la tâche de l’Église est d’agir comme un amplificateur de tout son venant de l’intérieur de l’Église, même s’il est contraire à ce que l’Église a toujours proclamé. C’était différent autrefois. À l’époque de la Contre-Réforme, l’Église ne laissait rien à désirer en termes de clarté de ses opinions. Vous convainquez les gens en défendant la foi catholique de manière argumentée et avec une pleine conviction. Vous ne convainquez personne en vous contentant d’écouter et d’en rester là. Ce qui est ennuyeux, c’est que les évêques ont reçu l’instruction d’écouter et de documenter ce qui a été dit. Ces rapports étaient ensuite collectés au niveau des églises-provinces, puis transmis à Rome. Rapports contenant les hérésies nécessaires avec la signature de la conférence des évêques. Nous ne pouvions pas faire autrement, mais je n’en suis absolument pas heureux. De nombreux cardinaux, d’ailleurs, ont également ventilé ce son à Rome, demandant encore une fois ce qu’est réellement la synodalité. Il n’y a pas eu de réponse claire.

    Jésus a adopté une approche différente. Il a écouté les deux disciples déçus sur le chemin d’Emmaüs. Mais à un moment donné, il a pris la parole et leur a fait comprendre qu’ils s’égaraient. Cela les a amenés à faire demi-tour et à retourner à Jérusalem. Si nous ne faisons pas demi-tour, nous nous retrouverons à Emmaüs et serons encore plus loin de chez nous que nous ne le sommes déjà.

    Une chose est claire pour moi. Dieu n’est pas présent dans ce processus synodal accablant. Le Saint-Esprit n’a absolument rien à voir avec cela. Parmi les protagonistes de ce processus, on trouve à mon sens un peu trop de défenseurs du mariage homosexuel, des gens qui ne pensent pas vraiment que l’avortement est un problème et ne se montrent jamais vraiment défenseurs du riche credo de l’église, voulant avant tout être aimés par leur entourage laïc. Quel manque de pastorale, quel manque d’amour. Les gens veulent des réponses sincères. Ils ne veulent pas rentrer chez eux avec plus de questions. Vous éloignez les gens du salut. J’ai depuis abandonné le processus synodal. »

  • Pour la paix liturgique : comment noyer le poisson Traditionis Custodes ?

    IMPRIMER

    Voici la méthode de Mgr Aillet, évêque de Bayonne, diffusée par le site de la revue « L’Homme nouveau » :