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liturgie - Page 39

  • Le cardinal Müller publie un livre accablant pour le pape François

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    D'Open.online :

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    Le cardinal Müller est impitoyable envers le pape François : "Ses amis sont privilégiés même s'ils sont accusés d'abus : un cercle restreint fait les nominations au Vatican".

    20 janvier 2023

    Le cardinal allemand lance une série d'accusations cinglantes à l'encontre du souverain pontife, dans son dernier livre intitulé "In buona fede", qui sera bientôt disponible en librairie.

    Un cercle restreint graviterait autour du pape François. Les abus dans l'Église seraient traités de manière partiale. Le "non" à la messe en latin aurait chagriné et aliéné les franges traditionalistes. Ce ne sont là que quelques-unes des révélations faites par le cardinal Gerhard Müller dans son livre In buona fede with Franca Giansoldati (Solferino), qui sortira dans quelques jours. L'ancien préfet de la Doctrine de la Foi ne ménage pas ses critiques à l'égard de la ligne adoptée par le Pontife, qui selon lui s'entourerait de personnes "non préparées d'un point de vue théologique". En outre, selon lui, au Vatican, les informations circuleraient désormais "de manière parallèle" : "d'une part, il existe des canaux institutionnels qui sont malheureusement de moins en moins consultés par le pontife, et d'autre part, il existe des canaux personnels utilisés même pour les nominations d'évêques ou de cardinaux".

    La question des abus

    Des mots forts, qui ne font même pas l'économie d'un commentaire sur les scandales qui ont éclaboussé l'Église ces derniers temps. On cite notamment le cas de Monseigneur Gustavo Zanchetta, l'évêque argentin qui a été condamné en mars dernier à quatre ans et demi de prison pour avoir abusé sexuellement de deux séminaristes. Son cas, écrit Müller, "fait débat parce qu'il jouissait d'un statut privilégié en tant qu'ami du pape". En règle générale, les amitiés ne peuvent influencer le cours de la justice, tout le monde doit être traité de manière égale". Don Mauro Inzoli, un prêtre proche de Communion et Libération, est également mis en cause. "Le tribunal du Vatican, lit-on dans le livre, a ouvert un procès à son encontre à l'issue duquel il a été décidé de le réduire à l'état laïc car il a été reconnu coupable de crimes. Mais malheureusement, il y a eu un cardinal de la curie qui est allé frapper à Santa Marta, demandant la "clémence". Müller raconte que "face à cet interventionnisme", le pape s'est laissé convaincre et a choisi de modifier la sentence, en aménageant la peine d'Inzoli, stipulant qu'il devait rester prêtre. Mais avec l'interdiction de porter l'habit sacerdotal ou de clerc en public, et sans se présenter aux communautés comme consacré : "Il restait consacré mais ne pouvait pas se montrer aux étrangers comme tel. Ce n'est qu'un exemple".

    Le "non" à la messe en latin et l'affaire Becciu

    Le travail de Mgr Müller fait écho aux propos de Georg Gänswein, secrétaire de Benoît XVI, selon lesquels le "non" du pape François à la messe en latin a "brisé le cœur" de Joseph Ratzinger. La décision, a ajouté Mgr Müller, est "une gifle" pour les traditionalistes, "elle a creusé des fossés et causé de la douleur". Et cela a donné l'impression, selon lui, que le souverain pontife avait choisi "d'écouter un groupe de conseillers, sans tenir compte du fait que la mesure aurait pris les apparences d'une simple démonstration de pouvoir". Le cardinal est un fleuve en crue, et ne ménage même pas les critiques sur la gestion de l'affaire Becciu, le cardinal accusé de s'être enrichi, lui et sa famille, avec des fonds de la Secrétairerie d'État du Vatican. "Vous ne pouvez pas punir quelqu'un sans avoir la preuve de sa culpabilité en main. Cette façon d'agir s'est produite fréquemment au Vatican et ne concerne pas seulement le cas singulier de Becciu, mais s'est même produite au sein de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi lorsque des prêtres ont été renvoyés sans raison, du jour au lendemain", a condamné Müller. Le reproche du cardinal s'adresse en premier lieu aux médias, coupables selon lui d'avoir amplifié une "question macroscopique".

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  • Vatican II : la messe orientée vers l'Orient ou la messe face au peuple ? (Denis Crouan)

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    Liturgie 33 : Vatican II : Messe orientée vers l'Orient ou messe face au peuple ? (28 mn) 

    https://youtu.be/S1JWmIkdKPI  

    Le docteur Denis Crouan montre qu'il peut arriver que la liturgie devienne un instrument du narcissisme. Un prêtre peut devenir le levain qui fait « fermenter » la foi de toute une assistance, vers le Seigneur ou au contraire, vers lui-même. Il existe en effet dans certaines personnalités une entrave à cette nécessaire « diminution de soi » sans laquelle le Christ n’a plus « sa » place. Le Dr Fitzgibbons montre que le narcissisme peut même pousser vers le sacerdoce des jeunes dont l’équilibre affectif est mal assuré ; car ils croient qu’une fois prêtres, ils pourront célébrer des liturgies conviviales dont le succès leur permettra de répondre à leurs besoins de se montrer. 

    Un remède à ce risque peut être dans la reprise, dès que commence la partie eucharistique de la messe, ce que demandent les textes du Concile Vatican II : une célébration où le prêtre et les fidèles sont tournés dans la même direction, vers l'Orient, où le Soleil du Christ se lève.  

     

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2023

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2022-2023 

  • Vatican II : L'usage du chant et de la musique au service de la liturgie (liturgie 32 par Denis Crouan)

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    Liturgie 32 : Vatican II : L'usage du chant et de la musique au service de la liturgie (20 mn) 

    https://youtu.be/yGGQDvfZvw4 

    Le docteur Denis Crouan montre que dans l’Exhortation post-synodale « Sacramentum caritatis » (février 2007), le Pape Benoît XVI consacre plusieurs lignes à l’art en général et au chant liturgique en particulier. Son enseignement permet de saisir le rôle important de l’art dans la liturgie. L’Histoire nous montre que lorsque la liturgie se décompose, l’art libéré de l’Église se met peu à peu au service du mondain pour n’être plus que « religieux » au sens le plus large et imprécis du terme. Il cesse alors d’être liturgique.  

    Les critères qui permettent à un chant d’avoir sa place dans la liturgie sont : 

    1° Des mélodies directement enracinées dans les paroles de l'Ecriture.

    2° Des paroles peu nombreuses.  

    3° Le chant véritablement liturgique qui met toujours le Seigneur au premier plan et entraîne au silence de méditation  

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2023.

  • Omnis terra adóret te, Deus, et psallat tibi (introit du 2e dimanche du TO)

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    Introitus Introït
    Ps. 65, 4  
    OMNIS terra adóret te, Deus, et psallat tibi: psalmum dicat nómini tuo, Altíssime. Ps. ibid., 1-2 Iubiláte Deo, omnis terra, psalmum dícite nómini eius: date glóriam laudi eius. Que la terre T'adore et chante en Ton honneur, qu'elle dise une hymne à Ton nom. Ps. Poussez vers Dieu des cris de joie, ô terre entière; chantez un psaume à Son Nom : rendez glorieuse Sa louange.
  • Une nouvelle constitution apostolique pour enterrer définitivement l'ancienne messe ?

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    Lu sur le blog Summorum-Pontificum.de :

    Coup de théâtre ou rumeurs ?

    13 janvier 2023

    Le télégraphe de la jungle romaine, auquel nous sommes reliés par plusieurs stations, n'est pas toujours fiable - c'est pourquoi nous nous abstenons généralement de rendre publiques les informations qu'il reçoit. Tout n'est pas digne d'être communiqué : le fait que le chef des autorités en charge de la liturgie, Arthur Roche, ait réagi à la nouvelle de la mort de Benoît en disant : "Maintenant, nous pouvons enfin signer le document !" nous semblait au mieux d'un intérêt anecdotique.

    Or, des nouvelles nous parviennent sur la forme et le contenu de ce document - et elles font sonner toutes les sonnettes d'alarme. Il s'agirait d'une nouvelle constitution apostolique par laquelle François, très mécontent de la lenteur de la mise en œuvre de Traditionis Custodes, voudrait enfin en finir avec l'ancienne messe. François aurait choisi la forme d'une constitution apostolique afin de se rattacher à la constitution Missale Romanum de Paul VI et de souligner l'égalité de ses prescriptions actuelles avec l'acte législatif de 1969.

    Selon nos informations, la constitution attendue contient 4 dispositions principales :

    • Dans aucune église (diocésaine ?), on ne peut célébrer que l'ancienne messe.
    • Dans les églises (diocésaines ?), on ne peut pas célébrer tous les dimanches selon l'ancien rite.
    • L'utilisation des livres de 1962 (avec les modifications ordonnées par François) n'est autorisée que pour la célébration de la messe, mais pas pour l'administration des sacrements et des sacramentaux.
    • Chaque prêtre est tenu de célébrer également (publiquement ?) selon le missel de Paul VI.

    Voilà où en étaient nos informations le 13 janvier. Nous gardons un œil sur la question et une oreille sur le télégraphe.

    lien permanent )

  • Le pape François a-t-il brisé le cœur du pape Benoît XVI par son Motu Proprio sur la liturgie ?

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    Le pape François a-t-il brisé le cœur du pape Benoît XVI par son Motu Proprio sur la liturgie ? Par Denis Crouan 

    https ://youtu.be/IhRgsUG-9BU

    Le Docteur Denis Crouan parle ici avec fermeté et en connaissance de cause, ayant connu personnellement Benoît XVI, qui l’a soutenu dans son oeuvre « Pro liturgia » 

    Paix liturgique ou trêve liturgique ?

    « On entend dire qu’avec son Motu proprio « Desiderio desideravi », le pape François a détruit la paix liturgique que souhaitait instaurer Benoît XVI avec « Summorum pontificum ».  

    En réalité il n’y a jamais eu de « paix liturgique » au sens où l’entendait Benoît XVI ; il n’y a eu qu’une trêve des hostilités, les uns cessant de traiter les autres de « traditionalistes » et les autres cessant de traiter les premiers de « progressistes ». Mais en réalité, dans les paroisses, le but que souhaitait atteindre Benoît XVI, à savoir la correction des erreurs introduites par voie d’autorité épiscopale dans la messe de saint Paul VI n’a pas eu lieu.  

    Concrètement, les fidèles attachés à la messe de saint Pie V sont attachés à une liturgie stable tandis que les fidèles attachés à la messe de saint Paul VI doivent de contenter de célébrations confuses et variables qui ne ressemblent en rien à ce qui a été déterminé par Vatican II. 

    Deux exemples : le Concile (et le missel « de S. Paul VI ») rappellent que personne, même prêtre, n’a le droit de changer, d’ajouter ou de retrancher quoi que ce soit à la liturgie déterminée par l’Église et aussi que le chant grégorien doit avoir la première place dans les actions liturgiques. Si les évêques obligeaient les prêtres diocésains à appliquer ces deux principes, ce serait déjà faire un pas de géant dans la bonne direction. » 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2023.

  • L’origine des séquences et l’usage de l’encens dans la liturgie, par le Dr Denis Crouan

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    Liturgie 31 : L’origine des séquences et l’usage de l’encens dans la liturgie, par le Dr Denis Crouan

    https://youtu.be/V7eSlyaKnuY  

    Le docteur Denis Crouan aborde les séquences qui sont des chants populaires introduits dans la liturgie.  Au Moyen Âge, on les appelait « proses » ou parfois « hymnes ». Elles sont le fruit d’une étroite collaboration de la science humaine avec l’inspiration divine. Les séquences approuvées par l’Eglise ont une grande profondeur théologique qui devient de plus en plus marquée au cours des siècles.  

    L’usage de l’encens est attesté dès la plus haute autiquité. Puisque nous sommes des êtres de chair, nous appréhendons les réalités qui nous entourent par nos sens. Quant à la fumée de l’encens qui s’élève et parfume l’espace sacré, elle « aiguise » notre esprit en utilisant deux de nos sens pour évoquer les choses de Dieu : la vue et l’odorat. Malachie 1, 11 : « Du levant au couchant du soleil, mon Nom est louable parmi les nations. En chaque lieu, on brûle de l’encens pour mon Nom et on présente une offrande pure, car mon Nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur de l’univers. » 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr/fichiers/InstitutDocteurAngelique.htm, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan 2023. 

  • Avant-première : Quand et comment François a détricoté la paix liturgique créée par Benoît XVI

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    Avant-première. Quand et comment François a détricoté la paix liturgique créée par Benoît

    Non, on ne retrouve écrit nulle part comme tel que le Pape François aurait « brisé le cœur » du Pape Benoît avec son interdiction de la messe latine de l’ancien rite dans le livre « Nient’altro che la verità » dans lequel Georg Gänswein raconte sa vie aux côtés du Pape défunt, un livre qui va bientôt sortir en plusieurs langues.

    Mais dans les quatre pages du livre qui décrivent ce qui s’est passé à cette occasion, on découvre toute l’amertume que Benoît a éprouvée le 16 juillet 2021 quand « il a découvert, en feuilletant ‘L’Osservatore Romano’ de cet après-midi, que le Pape François avait promulgué le motu proprio ‘Traditionis custodes’ sur l’usage de la liturgie romaine antérieur à la réforme de 1970 », un décret par lequel il limitait pratiquement jusqu’à la révoquer la liberté de célébrer la messe en rite ancien que le Pape Benoît avait lui-même autorisée par son motu proprio « Summorum pontificum ».

    Benoît « a lu avec attention le document » et « quand on lui a demandé son avis » – raconte Mgr Gänswein – il a déclaré assister à « un changement de cap décisif et à considéré qu’il s’agissait d’une erreur, parce que cela menaçait la tentative de pacification qui avait été menée quatorze ans plus tôt ».

    Le Pape émérite « a en particulier considéré que c’était une erreur d’interdire la célébration de la messe en rite ancien dans les églises paroissiales, parce qu’il est toujours dangereux de confiner un groupe de fidèles dans un coin au risque qu’ils se sentent persécutés et de leur inspirer la sensation de devoir préserver à tout prix leur propre identité contre ‘l’ennemi’ ».

    Mais ça ne se termine pas là, au contraire. « Quelques mois plus tard, en lisant ce que le Pape François avait déclaré le 12 septembre 2021 durant la conversation avec les jésuites slovaques de Bratislava, le Pape émérite a froncé les sourcils devant une de ses affirmations : ‘J’espère maintenant qu’avec la décision de mettre fin à l’automatisme de l’ancien rite, nous pourrons revenir aux véritables intentions de Benoît XVI et de Jean-Paul II. Ma décision est le résultat d’une consultation menée l’année dernière avec tous les évêques du monde’ ».

    « Et il a encore moins apprécié – poursuit Mgr Gänswein – l’anecdote racontée tout de suite après par le Pape ». Une anecdote retranscrite comme suit par « La Civiltà Cattolica », qui a intégralement publié la conversation du Pape François avec les jésuites de Slovaquie :

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  • L'Eglise va-t-elle entrer dans des zones de turbulence ?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro (via Il Sismografo) :

    ANALYSE - Le pape François n’hésiterait désormais plus à renoncer à sa charge, chose qu’il s’interdisait avant pour qu’il n’y ait pas deux papes émérites plus un successeur régnant.

    6 janvier 2023

    Obsèques de Benoît XVI: à Rome, certains observateurs prophétisent des «zones de turbulences» 

    Dans quelles pensées le pape François était-il plongé, la main longuement posée sur le cercueil de son prédécesseur, à l’issue de la messe d’enterrement? Une image saisissante, rare, comme si le pape allemand, cette fois, passait définitivement le témoin à son successeur.

    Le symbole était toutefois trompeur car ce passage de témoin, dans l’esprit des deux hommes, avait été effectué depuis longtemps, sans ambiguïté, ni retour, avant même l’élection du pape François, le 13 mars 2013. Benoît n’était plus pape, et s’était engagé à l’obéissance à son successeur, sans interdire de s’exprimer mais en restant à sa place.

    La mort du pape émérite change-t-elle la donne? François va-t-il se sentir plus libre d’agir? Son pontificat va-t-il prendre une nouvelle dimension? La question s’est beaucoup posée à Rome et dans l’Église ces jours-ci. La réponse apparaît évidente, en apparence: nombreux sont ceux qui estiment que rien ne devrait changer puisque la frontière entre les territoires de compétences des deux papes avait été clairement délimitée. Aussi le départ de l’un ne changerait rien au pontificat de l’autre.

    Mais les choses ne sont pas aussi simples, en raison de la nature des dossiers en cours mais aussi en raison de l’état de santé et de l’âge du pape François, 86 ans, quasiment l’âge où Benoît XVI s’est retiré, en 2013. La renonciation donc. Le pape François, entend-on, n’hésiterait désormais plus à renoncer à sa charge, chose qu’il s’interdisait avant pour qu’il n’y ait pas deux papes émérites plus un successeur régnant, soit trois papes au Vatican! Impression renforcée par le fait que François a dit publiquement à plusieurs reprises que, si les conditions de santé le lui imposaient, il suivrait le chemin ouvert par le pape Benoit XVI. Il est certain que la voie de la renonciation éventuelle de François est maintenant plus ouverte que jamais.

    Mais c’est oublier une autre donnée du problème, la nature de la responsabilité papale. La raison profonde de la renonciation du pape Benoît XVI était certes liée à un affaiblissement de ses forces mais aussi au constat qu’il n’avait plus les moyens d’accomplir la mission qui lui était confiée. Il se trouvait enfermé par une administration centrale du Saint-Siège, la curie, qui avait fini par prendre le contrôle sur le pontificat. Plus qu’une décision de confort personnel, comme elle a été souvent interprétée, la renonciation de Benoît XVI fut avant tout une décision de conscience personnelle, celle de ne plus pouvoir assumer son devoir d’État.

    Grand dessein

    De ce point de vue, le pape François est en pleine possession de ses moyens et bien conscient de sa responsabilité. La récente réforme de la curie romaine, publiée le 19 mars 2022 et appliquée depuis le 5 juin, a notamment consisté, à renforcer le pouvoir du pape au détriment de son administration. On dit facilement au Vatican, sans médire, que beaucoup de décisions sont prises par le pape en personne. François est un homme de gouvernement, un pape qui dirige de près, comme le Saint-Siège n’en avait pas connu depuis longtemps.

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  • Le vrai Ratzinger

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    De George Weigel sur le National Catholic Register :

    Le vrai Ratzinger

    La dernière des figures monumentales du catholicisme du XXe siècle ne ressemble en rien à la caricature créée par ses adversaires théologiques et culturels.

    4 janvier 2023

    Le Joseph Ratzinger que j'ai connu pendant 35 ans - d'abord en tant que préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (CDF), puis en tant que pape Benoît XVI et enfin en tant que pape émérite - était un homme brillant et saint qui ne ressemblait en rien à la caricature créée d'abord par ses ennemis théologiques, puis coulée dans le béton médiatique.  

    Le Ratzinger de la caricature était un inquisiteur/exécuteur ecclésiastique sinistre et implacable, "le Rottweiler de Dieu". L'homme que j'ai connu était un gentleman accompli à l'âme douce, un homme timide qui avait néanmoins un solide sens de l'humour, un amateur de Mozart qui était fondamentalement une personne heureuse, pas un grincheux aigri.   

    Le Ratzinger de la caricature était incapable de comprendre ou d'apprécier la pensée moderne. Le Ratzinger que j'ai connu était sans doute l'homme le plus érudit du monde, avec une connaissance encyclopédique de la théologie chrétienne (catholique, orthodoxe et protestante), de la philosophie (ancienne, médiévale et moderne), des études bibliques (juives et chrétiennes) et de la théorie politique (classique et contemporaine). Son esprit était lumineux et ordonné, et lorsqu'on lui posait une question, il répondait par paragraphes complets - dans sa troisième ou quatrième langue.  

    Le Ratzinger de la caricature était un réactionnaire politique, déconcerté par les manifestations estudiantines de 1968 en Allemagne et aspirant à une restauration du passé monarchique ; ses ennemis les plus vicieux laissaient entendre qu'il avait des sympathies pour les nazis (d'où le sobriquet désagréable de Panzerkardinal). Le Ratzinger que j'ai connu était l'Allemand qui, lors d'une visite d'État au Royaume-Uni en 2010, a remercié le peuple britannique d'avoir gagné la bataille d'Angleterre - un chrétien-démocrate bavarois (ce qui le placerait légèrement à gauche en termes de politique américaine) dont le dédain pour le marxisme était à la fois théorique (il n'avait aucun sens philosophique) et pratique (il n'a jamais fonctionné et était intrinsèquement totalitaire et meurtrier). Le Ratzinger caricatural était l'ennemi du Concile Vatican II. Le Ratzinger que je connaissais était, au milieu de la trentaine, l'un des trois théologiens les plus influents et les plus productifs de Vatican II - l'homme qui, en tant que préfet de la CDF, a travaillé de concert avec Jean-Paul II pour donner au Concile une interprétation faisant autorité, qu'il a approfondie au cours de son propre pontificat.

    Le Ratzinger caricatural était un troglodyte liturgique déterminé à faire reculer l'horloge de la réforme liturgique. Le Ratzinger que j'ai connu était profondément influencé, spirituellement et théologiquement, par le mouvement liturgique du XXe siècle. Ratzinger est devenu un pape beaucoup plus généreux dans son acceptation du pluralisme liturgique légitime que son successeur papal, parce que Benoît XVI croyait que, à partir d'un tel pluralisme vital, les nobles objectifs du mouvement liturgique qui l'a formé seraient finalement réalisés dans une Église habilitée par un culte révérencieux pour la mission et le service.    

    Le Ratzinger caricatural était une histoire d'hier, un intellectuel dépassé dont les livres prendraient bientôt la poussière et s'effondreraient, ne laissant aucune empreinte sur l'Église ou la culture mondiale. Le Ratzinger que j'ai connu était l'un des rares auteurs contemporains qui pouvait être certain que ses livres seraient lus dans des siècles. Je soupçonne également que certaines des homélies de ce plus grand prédicateur papal depuis le pape Saint Grégoire le Grand finiront par se retrouver dans la prière quotidienne officielle de l'Église, la Liturgie des Heures. 

    Le Ratzinger de la caricature avait soif de pouvoir. Le Ratzinger que j'ai connu a essayé à trois reprises de démissionner de son poste à la Curie, n'avait aucun désir d'être pape, a déclaré à ses confrères de l'Église en 2005 qu'il n'était "pas un homme de governo [gouvernance]" et n'a accepté son élection à la papauté qu'en obéissant à ce qu'il considérait comme la volonté de Dieu, manifestée par le vote écrasant de ses frères cardinaux.  

    Le Ratzinger de la caricature était indifférent à la crise des abus sexuels commis par des clercs. Le Ratzinger que j'ai connu a fait autant que n'importe qui, en tant que cardinal-préfet de la CDF puis en tant que pape, pour nettoyer l'Église de ce qu'il a brutalement et précisément décrit comme une "saleté". 

    La clé du vrai Joseph Ratzinger, et de sa grandeur, était la profondeur de son amour pour le Seigneur Jésus - un amour affiné par une extraordinaire intelligence théologique et exégétique, manifeste dans sa trilogie, Jésus de Nazareth, qu'il considérait comme la pierre angulaire du projet scientifique de toute sa vie. Dans ces livres, plus de six décennies d'apprentissage ont été distillées dans un récit qui, espérait-il, aiderait d'autres personnes à aimer Jésus comme il l'a fait, car, comme il l'a souligné dans tant de variations sur un grand thème, "l'amitié avec Jésus-Christ" était le début, la condition sine qua non, de la vie chrétienne. Et favoriser cette amitié était le but même de l'Église. 

    La dernière des figures monumentales du catholicisme du XXe siècle est rentrée chez elle auprès de Dieu, qui ne manquera pas de récompenser son bon serviteur.      

    George Weigel est membre éminent et titulaire de la chaire William E. Simon d'études catholiques au Ethics and Public Policy Center de Washington.

  • Mgr Gänswein : "Je crois que Traditionis Custodes a brisé le cœur de Benoît XVI"

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    D'Enrico Roccagiachini sur le site "Messa in latino" :

    Mgr Gänswein : "Je crois que Traditionis Custodes a brisé le cœur de Benoît XVI"

    Les déclarations de Mgr Georg Gänswein, dernier secrétaire particulier de Benoît XVI, rendues publiques ce matin, sur la réaction de Benoît XVI au Motu Proprio Traditionis Custodes, par lequel son successeur a tenté de contrecarrer la grande libéralisation de la liturgie traditionnelle opérée par le Motu Proprio Summorum Pontificum (voir aussi ici), font le tour du web.

    Les paroles de l'archevêque Gänswein sont tellement frappantes et dérangeantes que nous nous sentons presque coupables de leur donner la place nécessaire et due en ces moments de deuil. Mais, en même temps, nous estimons qu'il est de notre devoir de rendre justice, dès ces premières heures, à la mémoire de Benoît XVI, et de reconnaître la souffrance qu'il a dû affronter face à la tentative systématique de démanteler les actes les plus importants et les plus féconds de son difficile pontificat. Une tentative que la Providence n'a pas permis de mener à bien, comme le montre le grand élan d'affection et de dévotion dont il fait l'objet en ces heures mêmes.

    Pour en revenir à Mgr Gänswein, il a parlé de Traditionis Custodes dans l'interview qu'il a accordée - probablement avant la mort de Benoît XVI - à Guido Horst, rédacteur en chef de l'hebdomadaire catholique allemand Die Tagespost, qui a été publiée aujourd'hui.

    Voici l'extrait qui nous intéresse ; nous vous en proposons ci-dessous notre traduction (artisanale) :

    "Guido Horst : La levée par le pape Benoît des restrictions sur la célébration de la forme extraordinaire du rite romain selon le missel de 1962 n'a pas duré comme il l'entendait : en tant que pape émérite, il a assisté à la promulgation du Motu Proprio Traditionis Custodes du pape François. A-t-il été déçu ?

    Mgr Gänswein : Cela l'a beaucoup affecté. Je pense que la lecture du nouveau Motu Proprio a brisé le cœur du pape Benoît, car son intention était d'apporter une paix intérieure, une paix liturgique, à ceux qui avaient simplement trouvé un foyer dans l'ancienne messe, pour les éloigner de Lefebvre. Et si l'on pense au nombre de siècles pendant lesquels l'ancienne messe a été une source de vie spirituelle et de nourriture pour de nombreuses personnes, y compris de nombreux saints, il est impossible d'imaginer qu'elle n'a plus rien à offrir. Et n'oublions pas que de nombreux jeunes qui sont nés après Vatican II et qui ne comprennent pas pleinement tout le drame du Concile - que ces jeunes, même s'ils connaissent la nouvelle Messe, ont trouvé un foyer spirituel, un trésor spirituel même dans l'ancienne Messe. Pour enlever ce trésor aux gens.... et bien, je ne peux pas dire que je me sente à l'aise avec ça."

    Il s'agit d'une affirmation totalement fiable, non seulement en raison de l'autorité et de la certitude de la source, mais aussi parce qu'elle confirme - en ajoutant la triste référence à Traditionis Custodes - ce que l'on sait déjà depuis 2016, depuis la célèbre réponse à Peter Seewald dans Ultime conversazioni (Milan, Garzanti, 2016, esp. pp. 189-190) :

    Peter Seewald : La réhabilitation de l'ancienne messe est souvent interprétée comme une concession à la fraternité sacerdotale de Saint Pie X.

    Benoît XVI : C'est absolument faux ! Pour moi, il était important que l'Église préserve la continuité interne avec son passé. Que ce qui était auparavant sacré ne devienne pas d'un moment à l'autre quelque chose de mauvais. Le rite doit évoluer. C'est pourquoi la réforme a été annoncée. Mais l'identité ne doit pas être brisée. La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X est fondée sur le sentiment que l'Église s'est reniée elle-même. Cela ne doit pas se produire. Mon intention, cependant, comme je l'ai dit, n'était pas tactique : je me souciais de la chose elle-même. Bien sûr, il est également important que le pape, lorsqu'il voit un schisme se profiler, soit obligé de faire tout son possible pour l'empêcher, y compris en essayant de ramener ces personnes à l'unité de l'Église.

    Ainsi, la référence au lefebvrisme est également bien comprise : le souci qu'une juste exigence - faire en sorte que l'Église n'ait jamais à se renier - ne soit pas satisfaite en s'éloignant d'une certaine manière de l'Église elle-même, où, comme l'a enseigné Benoît XVI en une autre occasion, personne n'est de trop. Et cela se fait en veillant à ce que l'identité ne se brise pas, à ce que ce qui était autrefois sacré ne devienne pas faux d'un moment à l'autre : un objectif important en soi, même en dehors du devoir incontournable d'un pape de faire ce qu'il peut pour prévenir un schisme potentiel.

    À la lumière de tout cela, il est facile de comprendre comment le caractère intrinsèquement diviseur et pourri de Traditionis Custodes et, surtout, sa portée idéologiquement anti-traditionnelle, a vraiment brisé le cœur de Benoît XVI. Et elle brise aussi la nôtre, si l'on considère avec quelle et combien d'amertume il a dû vivre les dernières saisons de sa vie terrestre, même s'il savait et voulait offrir efficacement ses souffrances pour que l'Église puisse bientôt sortir, triomphante, de la crise qui la frappe. C'est aussi pour ces raisons que ce que nous avons appris aujourd'hui de l'archevêque Gänswein accroît encore notre gratitude envers le pape émérite.