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Médias - Page 88

  • Connaissez vous l'application "Prie en Chemin" ?

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    Une première bougie soufflée pour l’application « Prie en Chemin » !

    L’aventure de « Prie en Chemin » a débuté il y a un peu plus d'un an. A l’origine du projet une expérience heureuse, un objectif et un désir.

    Une expérience heureuse et contagieuse qui s’appelle « Pray as you go ».
    Cette proposition est née il y a plus de 10 ans dans la Province jésuite de Grande Bretagne. L’idée était d’offrir une méditation guidée de la Parole de Dieu du jour dans n’importe quel lieu. Le concept s’est rapidement structuré autour de 3 principes : de la musique, une lecture issue de la liturgie du jour et des pistes pour s’en nourrir. La musique est là pour introduire au temps de prière, et soutenir l’attention ; le passage biblique est choisi parmi les textes de la liturgie du jour ; les pistes enfin, sont rédigées par des jésuites, des religieuses ignatiennes ou des laïcs formés aux Exercices Spirituels.

    A partir  de ces ‘briques’ de bases, les pistes et passages bibliques sont enregistrés, alternant voix d’hommes et voix de femmes, puis le tout est mixé pour obtenir un support de prière guidée audio de 12-14 minutes disponible sur un site ou une application smartphone.

    Quelques temps ont suffi pour que d’autres provinces jésuites prennent le relais dans leurs langues maternelles et c’est aujourd’hui en portugais (Passo-a-rezar), vietnamien (Phút cãu nguyên), espagnol (Rezandovoy), polonais (Modlitwa w drodze), en hongrois (Napi-útra-való) et Flamand (Bidden Onderweg) que l’aventure « Pray as you go » se déploie. Pour chaque langue, une équipe locale fait l’ensemble du travail de sélection des musiques, du suivi d’écriture des pistes et du mixage. En effet le génie de la langue et des cultures oblige à créer du neuf, destiné à des populations bien particulières.

    Mais c’est seulement il y a un an que les Français se sont mis dans la danse. Nous avions pu expérimenter le concept à l’occasion d’une retraite de Carême de Notre-Dame du Web. Les retours furent enthousiastes !

    Un objectif : donner goût à la Parole de Dieu.
    Fils de saint Ignace, les jésuites, comme tous les ignatiens, sont profondément marqués par l’expérience des Exercices Spirituels : découvrir qu’à travers la méditation de la Parole de Dieu, le croyant peut faire l’expérience de Dieu. Or trop souvent cette Parole est seulement entendue, et non pas réellement écoutée. Nous ressemblons alors à des canards : Heureux de nous baigner dans la Parole de Dieu, mais sans lui laisser la chance de nous rejoindre. Celle-ci aura tendance à glisser comme l’eau sur des plumes. Or Prie en Chemin offre justement la possibilité de s’arrêter, d’écouter à deux reprises le passage biblique, de voir comment il rejoint nos vie, à quelle conversion il nous invite. C’est faire l’expérience que la Parole de Dieu s’est incarnée en Jésus et qu’elle s’incarne à nouveau en chacun de nous, quand on se met à son écoute.

    Enfin un désir : faire connaître notre moteur intérieur.
    Le troisième point qui a fait pencher la balance pour se lancer dans l’aventure, aussi étrange qu’il puisse paraître, est celui des vocations… En effet quand on demande à un ignatien ce qui fait la spécificité des jésuites ou de telle ou telle congrégation ignatienne ou de la Communauté de Vie Chrétienne, il faut bien avouer qu’on revient un moment ou l’autre sur ce qui structure profondément notre vie : les Exercices Spirituels. On peut faire des vidéos pour présenter ce que nous faisons au quotidien ; on peut écrire des articles sur notre manière de contempler le monde, d’y être acteur aussi ; mais expliquer ce qui est à la source de nos vies semble plus compliqué : certes un attachement au Christ, certes un regard bienveillant, certes un goût des périphéries… Mais cela dit, au cœur de nos vies sont et resteront les Exercices Spirituels. Et Prie en Chemin a aussi pour but de permettre au plus grand nombre de s’en approcher, de découvrir la joie de suivre le Christ de cette manière, de le contempler dans sa Parole, d’entendre cette parole prendre un sens particulier dans son quotidien.

    Alors concrètement…
    une équipe de 3 personnes œuvre pour « Prie en Chemin » : une laïque responsable à mi-temps pour trouver des partenariats musicaux et des lecteurs, d’enregistrer les pistes et de mixer le tout ; deux jésuites pour coordonner la rédaction des pistes et la relecture de l’ensemble. Nous allons dans quelques jours fêter notre première bougie, lancer une campagne de communication et organiser une soirée avec nos lecteurs et rédacteurs pour faire une relecture de l’aventure !

    Pour conclure, avec Prie en Chemin, nous désirons aider nos contemporains à entrer dans un réelle écoute de la Parole de Dieu, d’avoir des oreilles pour entendre… bref à cheminer toujours davantage avec le Christ. Si vous désirez nous rejoindre, comme lecteur/lectrice, pour rédiger les pistes ou nous faire des retours pour améliorer l’ensemble, vous êtes les bienvenus.

    Plus d’informations :

    •  mail : info@prieenchemin.org

    • Page Facebook : https://www.facebook.com/prieenchemin/

    •  https://prieenchemin.org/accueil/ ou sur Android/iOS

  • Mgr Delville, évêque de Liège, propose cinq clés pour interpréter l’exhortation « Gaudete et exsultate » du pape François

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    Gaudete et exsultate cq5dam.thumbnail.cropped.750.422.jpeg« Gaudete et exsultate » est une exhortation à la sainteté  récemment publiée par le pape François dans le cadre de son magistère ordinaire. Elle ne devrait pas faire polémique, même si certains y ont relevé des « invectives » comme autant de flèches visant des catégories de fidèles qui n’épouseraient pas ses visions « pastorales ». Sur le site web de son diocèse, l’évêque de liège propose cinq clés de lecture qui peuvent aider à placer chaque chose à sa juste place. Voici le texte de cette note:

    « Publiée le 19 mars 2018, en la fête de saint Joseph, l’exhortation apostolique « Gaudete et exsultate » du pape François est centrée «sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel ». Le but général de ce document est d’inviter chaque chrétien à un cheminement personnel sur la voie de la sainteté ; c’est donc une invitation adressée à tous. Pour préciser le cheminement de la pensée du pape, notre évêque Mgr Jean-Pierre Delville propose de voir dans chacun des 5 chapitres une question sous-jacente concernant la sainteté, et il les formule de la façon suivante : la sainteté, pour qui ? (ch. 1), pourquoi ? (ch. 2), c’est quoi ? (ch. 3), comment ? (ch. 4), et quand ? (ch. 5).

    « Parcourons ce questionnement et voyons les réponses que propose le pape. Je choisis pour cela les phrases qui me paraissent les plus emblématiques:

    1.Le chapitre 1, intitulé « L’appel à la sainteté » répond à la question « pour qui ? » et le pape formule sa thèse : « ce que je voudrais rappeler par la présente Exhortation, c’est surtout l’appel à la sainteté que le Seigneur adresse à chacun d’entre nous » (10). « Ce qui importe, c’est que chaque croyant discerne son propre chemin et mette en lumière le meilleur de lui-même » (11). Le pape met cela en lumière en présentant différents exemples de saints, des hommes et des femmes (12), des gens de différentes époques, depuis les martyrs de l’Église primitive jusqu’aux martyrs d’aujourd’hui, et spécialement ceux de toutes les confessions chrétiennes (9). C’est une sainteté qui se vit aussi en peuple et en communauté (6, 7). Dans ce chapitre, le pape s’adresse au lecteur en « tu » : c’est exceptionnel dans un document pontifical. C’est une manière de personnaliser le discours ; il est « pour toi aussi » (14). Le pape rappelle à chacun son itinéraire de foi, depuis son baptême et le don de l’esprit Saint (15). Il épingle les gestes concrets de la sainteté ; par exemple, face à la tentation de parler mal de l’autre, savoir se dire : « Non, je ne dirai du mal de personne » (16). La sainteté, c’est un chemin de conversion. Comme l’écrivait le cardinal Van Thuân lorsqu’il était en prison : « Je saisis les occasions qui se présentent chaque jour, pour accomplir les actes ordinaires de façon extraordinaire » (17). Le pape ajoute : « Toi aussi, tu as besoin de percevoir la totalité de ta vie comme une mission » (23). Pour cela, il faut être en présence du Seigneur, car la sainteté « consiste à s’associer à la mort et à la résurrection du Seigneur d’une manière unique et personnelle, à mourir et à ressusciter constamment avec lui » (20). Il peut y avoir des spiritualités des différents états de vie, « par exemple, d’une spiritualité du catéchiste, d’une spiritualité du clergé diocésain, d’une spiritualité du travail, une spiritualité de la mission, une spiritualité écologique » (28). Le pape conclut ce chapitre en disant : « N’aie pas peur de viser plus haut, de te laisser aimer et libérer par Dieu » (34).

    2. Le chapitre 2 répond à la question « Pourquoi la sainteté ? », en épinglant « deux ennemis subtils de la sainteté » (35). À travers ces deux côtés négatifs, le pape fait apparaître deux raisons positives de la sainteté : on doit être saint pour faire de sa vie un chemin de découverte et pour vivre sa vie dans l’action de grâces et le « merci ». Si on fait l’inverse, on vise une connaissance absolue des choses et on veut tirer son plan tout seul : ce sont les deux ennemis dont parle le pape et qu’il rattache à d’anciennes hérésies : le gnosticisme et le pélagianisme. Le gnosticisme, c’est « un élitisme narcissique et autoritaire, où, au lieu d’évangéliser, on analyse et classifie les autres » ; et dans le pélagianisme, « au lieu de faciliter l’accès à la grâce, les énergies s’usent dans le contrôle » (35). Le gnosticisme est l’aliénation de l’intelligence et le pélagianisme est l’aliénation de la volonté.

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  • Festival de Cannes : le film consacré au pape François sera présenté hors compétition

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    Non, ce n’est pas un poisson d’avril : le film de Wim Wenders, où le pape François joue son propre rôle, sera projeté hors compétition au prochain Festival de Cannes, un dimanche, selon les organisateurs. Lu sur le site « Aleteia » :

    « Le documentaire du cinéaste allemand Wim Wenders intitulé Pape François : un homme de parole, sera projeté hors compétition lors du Festival de Cannes 2018, a annoncé le site du Festival le 12 avril 2018. Le film sera présenté en avant-première lors d’une séance spéciale, « un dimanche », selon les organisateurs, probablement le 13 mai puisque la 71e édition du Festival international du film se déroulera du 8 au 19 mai.

    Ce film, le premier de l’histoire à être directement tourné avec un souverain pontife en exercice, et avec des séquences tournées spécialement, sortira en Italie le 18 mai. En France, il sortira sur les écrans le 12 septembre prochain. Ce documentaire coréalisé par le Vatican est « plus qu’une biographie ou un documentaire, c’est un voyage initiatique dans l’univers du pape François », précise Universal qui commercialise le film.

    La bande annonce du film avait été diffusée début mars à l’occasion des cinq ans du pontificat du pape François. Le film « s’articule autour des idées du message du Pape, afin de présenter son travail ainsi que les réformes et les réponses qu’il propose face à des questions aussi universelles que la mort, la justice sociale, l’immigration, l’écologie, l’inégalité de revenus, le matérialisme ou le rôle de la famille ».

    Ref. Le film où le pape François joue son propre rôle projeté au Festival de Cannes

    Selon Aleteia  « les internautes ont ironisé une partie de la journée sur l’éventuelle venue du Saint-Père sur la Croisette à cette occasion. Ce qui est certain, c’est que cette édition sera marquée par une singulière initiative des organisateurs:l’interdiction des selfies », sans doute pour ne pas faire concurrence au film lui-même.

    JPSC

  • L’Eglise, combien de divisions ?

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    De Philippe Maxence sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    Resurrection.jpg« L’Église, combien de divisions ? On connaît la célèbre phrase de Staline, bien révélatrice de son matérialisme et de sa volonté hégémonique qui entendait écarter définitivement l’Église de la face du monde. L’Église, combien de divisions ? Mais, beaucoup, aurait-on tendance à répondre aujourd’hui. Et, même, beaucoup trop ! Non plus, cette fois, en référence aux unités blindées ou, plus largement, aux armées auxquelles pensait le maître du Kremlin, mais à celles qui divisent les catholiques entre eux. 

    Certes, c’est une vieille histoire. Dès les origines, l’Église fut traversée par des courants et des tentatives de scission. Judas, choisi par le Christ, reste la figure emblématique de la trahison radicale et donc de cette division au sein du collège des Apôtres. Saint Paul ne cesse d’intervenir auprès des chrétientés qu’il a créées pour calmer les passions et ramener les récents prosélytes à l’unité de la doctrine. Plus tard, les grandes hérésies vont traverser l’Église, offrant à celle-ci la possibilité d’approfondir sa doctrine, de la préciser et de la définir. Saint Paul, encore lui, avait d’ailleurs prévenu les Corinthiens : « Oportet haereses esse ». Il faut qu’il y ait des hérésies. Terrible constat ! Terrible nécessité ! 

    Par une étrange sorte d’optimisme, bien peu surnaturel, nous voudrions échapper à cette loi qui n’a cessé d’habiter l’Église, depuis Arius jusqu’au modernisme en passant par le protestantisme. Nous aimerions l’unanimisme que l’on confond facilement avec l’unité. Saint Pie X s’était attaqué avec force au modernisme qu’il qualifiait de « rendez-vous de toutes les hérésies ». Plus récemment, après le concile Vatican II, Jacques Maritain qualifia, dans son Paysan de la Garonne, la crise moderniste de « rhume de foin » en comparaison de « l’espèce d’apostasie “immanente” » qui s’affichait alors. Ne nous y trompons pas ! Maritain n’était en rien ce qu’on appelle couramment un intégriste. Dans le même livre, il dénonce les « ruminants de la Sainte-Alliance », à savoir la droite catholique avec laquelle il avait rompu au temps de la crise de l’Action française. 

    Des aveugles conduisant des aveugles ?

    Et, aujourd’hui ? Il faut vraiment être aveugle, et parfois aveugle volontaire, pour ne pas constater une réelle division dans l’Église. Il suffit de le voir à travers la production des faiseurs d’opinion au sein du catholicisme français. Récemment, Le Figaro publiait un sondage mettant le Pape au centre des discussions des catholiques. Pour ou contre, en tout ou en partie ? À l’aune d’un tel procédé, Pie IX, béatifié par le pape Jean-Paul II, n’aurait eu que peu d’opinions favorables, lui dont les Romains voulurent jeter la dépouille mortelle dans le Tibre. 

    L’esprit du monde a vraiment pénétré l’Église et nous sommes sommés maintenant d’être pour ou contre le Pape, comme s’il n’était qu’un vulgaire chef d’État d’une vulgaire démocratie. Comme si nous oublions aussi sa mission de service de l’unité et de la vérité catholique. Des prêtres sur twitter s’agitent dans ce sens. Des laïcs s’écharpent à ce sujet sur facebook ou via des sites internet. Des livres prétendent expliquer le changement radical de notre époque, que nous n’aurions pas perçu. On est allé jusqu’à demander à Benoît XVI de préfacer l’ouvrage d’un hérétique sous prétexte que ­celui-ci présentait un aspect de la pensée théologique du pape François (cf. p. 11). 

    Ne pas varier

    C’est peu dire que la confusion règne ! Au risque de ne pas suivre ceux qui veulent absolument sauver la situation, il me semble que ce temps d’épreuve est aussi un temps de grâce. La Semaine sainte que nous venons de vivre nous a montré l’abandon du Christ, y compris par ses Apôtres et saint Pierre lui-même. Elle nous a permis de revivre la solitude absolue du Christ face à sa Passion, au point d’avoir sué des gouttes de sang. Mais, nous avons revécu aussi son triomphe, celui de la Résurrection et nous allons suivre désormais les Apôtres autour de saint Pierre et de saint Paul dans la conquête (pacifique) du monde, jusqu’au prix de leur sang, à eux aussi. 

    Dans les périodes de crise, de doute et de souffrance, il faut s’enraciner dans un regard surnaturel. Celui-ci ne nie pas la réalité de ce qui se déroule sous ses yeux. Il ne tente même pas de l’effacer par de pieux discours. Le constatant, et parce qu’il le constate, il recourt encore plus fortement aux moyens certains du salut. Comme l’enseignent nombre d’auteurs spirituels, dans la désolation, il écarte les nouveautés et s’en tient aux vérités de la doctrine et de la théologie traditionnelles, aux sacrements, à une foi renouvelée et une prière plus intense. Il prépare ainsi l’avenir qui débouchera à l’heure de Dieu sur une renaissance et un renouveau. 

    Notre espérance ? C’est bien le Christ ressuscité, l’Église qu’il a établie et la doctrine ne varietur qu’il a enseignée. Le reste n’est certes pas un simple rhume de foin. Il s’agit bien d’une croix. Grave, pénible, source de souffrance. Mais qui conduit involontairement et malgré tout à la Résurrection. Saint temps pascal à tous ! 

    Ref. Oportet haereses esse !

    L’histoire de l’Eglise n’a jamais été un long fleuve tranquille et les grands conciles oecuméniques qui jalonnent son existence ont été le théâtre des enjeux majeurs qu’elle dût maintes fois affronter. A Nicée (325) c’était la divinité même de la personne du Christ qui était la cause d’une controverse dont l’issue incertaine faillit  emporter l’objet de la révélation chrétienne. Et plus tard, à Trente (1545-1563) comme à Vatican II (1962-1965), ce sont des mutations anthropologiques majeures de la société qui ont appelé, de la part de l’Eglise, une réponse fidèle au dépôt de la foi reçue des apôtres. Dans l’un comme dans l’autre cas, une mise en œuvre équilibrée suppose du temps: plus de cinquante ans après la clôture de Vatican II, oscillant aujourd’hui encore entre les pontificats contrastés de Benoît XVI et de François, l'histoire de ce concile n’est manifestement pas encore vraiment écrite, contrairement à celle du Christ ressuscité, seule Espérance de notre salut.

    JPSC  

  • Vient de paraître : le magazine trimestriel « Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle », n° 106, printemps 2018

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    Le magazine trimestriel « Vérité & Espérance – Pâque Nouvelle » édité par l’association « Sursum Corda » (responsable de l'église du Saint-Sacrement à Liège) a publié sa livraison du printemps 2018. Tiré à 4.000 exemplaires, ce magazine abondamment illustré parcourt pour vous l’actualité religieuse et vous livre quelques sujets de méditation.Les articles mentionnés en bleu sont disponibles sur le blog de l'église du Saint-Sacrement (cliquez sur les titres ci-dessous pour y accéder).

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    Au sommaire de ce numéro n° 106 (printemps 2018) : 

    contrat Delta ingenieur stabilité339.jpg

    Liturgie au Pays de Liège

    La réception de l’Eucharistie à travers le temps

    Eclipse de Dieu, éclipse de l’homme

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    Rome et le monde : 

    Comment vivre en chrétien dans un monde qui ne l’est pas ?

    Comment notre monde a cessé d’être chrétien

    RDC : une Eglise qui dérange le pouvoir

    Belgique :

    Le débat sur la laïcité est relancé

    De passage à Bruxelles, le Cardinal Sarah pointe les dérives du monde occidental 

     

    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Rue Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be 

    Les dons de soutien à la revue sont reçus  avec gratitude au compte IBAN:

     BE58 0016 3718 3679   BIC: GEBABEBB de Vérité et Espérance 3000, B-4000 Liège

     JPSC

  • Pape François : une communication chaotique, selon le vaticaniste Sandro Magister

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    Sur son blog « Settimo Cielo », le vaticaniste Sandro Magister publie une réflexion très argumentée relative à la communication estimée chaotique du pape François sur des sujets sensibles concernant la foi et les mœurs. Le site « diakonos.be » en publie la traduction qu’on lira ci-dessous. Il en ressort une image du pontife qui, si elle s’avérait exacte, poserait un vrai problème ou -si elle ne l’est pas- appelle un démenti autorisé et circonstancié. Sandro Magister est spécialiste des questions religieuses au sein de l’un des principaux journaux de la péninsule : « l’Espresso ». Enseignant l'histoire religieuse contemporaine à l’université d’Urbino, Sandro Magister est considéré comme l’un des vaticanistes les plus anciens et les plus fiables. JPSC.

    « En théorie, tous les médias du Vatican devraient travailler main dans la main pour transmettre au grand public l’image fidèle du Pape.

    Mais en pratique, ce n’est pas le cas. La salle de presse du Vatican est prudemment restée à l’écart de l’instrumentalisation ratée d’une lettre privée de Benoît XVI.  Elle a laissé Mgr Dario Edoardo Viganò, le Préfet du Secrétariat pour la communication, se débattre seul dans la tempête et ce dernier n’a été sauvé du naufrage que grâce à la protection du pape qui ne tient décidément pas à se priver de son désastreux « spin doctor ».

    Le Pape, précisément. Parce que François lui-même fait souvent cavalier seul en matière de communication publique, sans prendre la peine de se concerter avec personne.  Et il s’y prend d’au moins trois manières :

    • En disant lui-même ce qu’il veut en public, sans passer par aucun contrôle ni aucune vérification préalable ;
    • En faisant en sorte que d’autres disent en public ce qu’il leur dit dans des entretiens privés ;
    • En recommandant d’écouter des personnes qui disent ce que lui-même ne dit ni en public ni en privé mais qu’il souhaite entendre dire.

    Ces derniers jours, François a eu recours à l’ensemble de ces trois modalités de communication. Avec des effets diversement perturbateurs.

    *

    La première de ces modalités, il l’a utilisée dans l’homélie de la messe du dimanche de Pâques. Il n’a lu aucun texte écrit, parlant à bâtons rompu en italien.  Et pour faire l’éloge des grandes « surprises » que Dieu fait, en particulier l’annonce de la résurrection, voici comment il s’est exprimé : « Pour le dire un peu avec le langage des jeunes : la surprise [de Dieu] est un coup bas  »  (en italique dans la retranscription officielle de l’homélie).

    Sauf que l’expression « coup bas » n’appartient pas au langage des jeunes mais à celui de la boxe. Il désigne un coup décoché sous le ceinture : interdit, répréhensible et qui peut valoir une disqualification.  Un coup vil, en traître.  Une bien mauvaise image pour illustrer l’annonce de la résurrection de Jésus au cours de l’homélie de Pâques place Saint-Pierre.  Il n’en reste pas moins que ce « coup bas » décrit par François a fait mouche dans les médias.  En Italie, il faisait même les titres d’un important journal télévisé du soir.

    *

    La seconde modalité est celle adoptée par François quand il a invité pour un entretien mardi dernier son ami Eugenio Scalfari, fondateur du quotidien « la Repubblica » et figure emblématique de l’intelligentsia laïque italienne.

    Au cours de cet entretien, à l’instar des autres qu’il a déjà eu avec le Pape, Scalfari n’enregistre pas et ne prend pas de notes. Mais il en retranscrit toujours le contenu dans « la Repubblica », avec çà et là quelques omissions et quelques ajouts aux paroles du pape « pour que le lecteur comprenne », comme il l’a lui-même expliqué dans une conférence de presse après la publication du premier compte-rendu.  Et cette fois, il a entre autre attribué à François l’affirmation suivante :

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  • Un dogme d'enfer en dix thèses

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    Philosophe et professeur à Paris I, Rémi Brague revient sur la controverse créée par des propos attribués au pape selon lesquels l'enfer n'existe pas. Lu sur le site de l’Express :

    « Dans un entretien à La Repubblicca, un quotidien italien, le pape François a déclaré que "l'enfer n'existe pas, ce qui existe, c'est la disparition des âmes pécheresses". Des propos qui ont créé un émoi et avec lesquels le Vatican a immédiatement pris ses distances, qualifiant l'entretien de "reconstruction". Rémi Brague, qui vient de publier chez Flammarion « Sur la religion. Pour en finir avec les préjugés et les confusions » revient sur cette controverse et ce dogme chrétien pour L'Express. 

    1. Je ne sais pas ce que le pape a vraiment dit (*). Il devrait se méfier d'une presse qui s'intéresse peu à ce qu'il dit, encore moins à savoir s'il dit vrai ou faux, mais beaucoup à ce qui fera scandale ou en tout cas du bruit. 
    2. Il est intéressant de se demander si ce que l'Église affirme depuis des siècles, en son magistère comme par ses saints et ses mystiques, doit aller aux poubelles de la pensée.  
    3. Ce qui le mérite, ce sont des images naïves qu'il faut vite dépasser : les diables cornus à fourches, la pesée des âmes, idée étrangère au christianisme, et venue de l'Égypte ancienne aux frontons de nos cathédrales. De même, l'idée d'une punition. Elle serait de toute façon hors de proportion avec les fautes, même les plus graves.  
    4. Il y a dans toutes nos actions une logique interne qui les oriente vers toujours plus de bien ou toujours plus de mal. La mort donne un coup de fixatif, elle scelle notre vie, elle nous fait obtenir ce que, au fond, nous avions toujours voulu.  
    5. Par provocation, je dirais presque que l'enfer (qui n'est pas dans le Credo) est le plus beau des dogmes chrétiens : Dieu prend au sérieux la liberté de l'homme, et la respecte jusqu'au bout. Celui qui Lui dit "non !" restera sans Lui.  
    6. Mais Lui, Dieu, a fait avec l'homme une alliance irrévocable et ne nous abandonne jamais. C'est pour cela que l'enfer est éternel. Mais, s'insurge-t-on, comment un Dieu d'amour pourrait-il créer un tel enfer ? Le Cantique des Cantiques l'a dit : "l'amour est fort comme la mort, la jalousie inflexible comme les enfers (¨e'ol)" (8, 6). Dans certaines icônes, le feu de l'enfer s'allume au nimbe de gloire qui entoure Dieu. 
    7. Le paradis, c'est l'amour de Dieu, vécu par ceux qui L'acceptent sans réserve ; l'enfer, c'est l'amour de Dieu, vécu par ceux qui Le refusent jusqu'au bout. Milton l'avait déjà vu : les démons refusent de se repentir précisément parce qu'ils savent que Dieu leur pardonnerait. Un autre anglais, C. S. Lewis, l'a dit très simplement : "la porte de l'enfer est fermée de l'intérieur". 
    8. L'enfer est-il habité ? Si oui, cela veut dire qu'on peut refuser le Bien, l'Amour, la Vie, en connaissance de cause. Nous avons le droit d'espérer que ce n'est pas possible, et donc que l'enfer est vide, non celui de l'affirmer.  
    9. S'il est habité, qui l'occupe ? Nous voudrions tous y voir ceux que nous n'aimons pas. Mahomet y met Abu Lahab -- le bien nommé -- et sa femme (Coran, CXI). Dante, ses ennemis politiques. Levinas, Hitler (Quatre Lectures talmudiques, p. 185). Les Chrétiens n'en ont pas le droit, car pour tous les "méchants", on peut trouver des excuses : enfance malheureuse, démence, influences, etc. Sauf pour une seule personne, celle que nous connaissons de l'intérieur, à savoir... nous-mêmes. Chacun de nous doit se demander s'il ne serait pas le candidat idéal à l'enfer, peut-être le premier damné de l'histoire de l'humanité.  
    10. La gravité des fautes est importante pour un juge humain, qui doit les comparer les unes aux autres : un génocide est pire que le port de la cravate d'un autre College. Mais là où il s'agit de comparer les fautes à leurs auteurs, elle perd sa pertinence. Je n'ai jamais tué ! En ai-je eu l'occasion ? Je n'ai jamais volé ! En ai-je eu besoin ? Je n'ai jamais trompé ma femme ! En ai-je le tempérament ? En revanche, ai-je résisté, non pas aux tentations que je n'ai jamais éprouvées, mais à celles qui m'ont vraiment assailli ? L'enfer, c'est tout le monde, sauf les autres.

    Ref. Un dogme d'enfer en dix thèses

    (*) Démentir est une chose mais la communication du Saint-Siège ne nous informe pas de ce que le pape a exactement dit [ndeB]

    JPSC

  • La vie est une longue marche solidaire : Constance du Bus, porte-parole de la Marche pour la Vie, sur RCF

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    La vie est une longue marche solidaire, Constance du Bus

    Présentée par Jacques Galloy

    La vie est une longue marche solidaire, Constance du Bus

    La vie est une longue marche qui mérite d'être chérie et protégée à toutes ses étapes. Cela n'est possible que par l'entraide. Témoignage de Constance du Bus, étudiante en droit KUL et porte-parole francophone de la marche pour la vie du 22 avril 2018. De père orpheline, passionnée et déterminée, elle s’est également investie dans une unité de soins palliatifs au Chili.

  • Pré-synode des Jeunes : les délégués de la jeunesse ont remis leur copie au pape François

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    Sur la place saint Pierre de Rome, à la fin de la messe des Rameaux, des jeunes ont remis au pape le document élaboré par 300 délégués du monde entier pour évoquer leurs attentes avant le synode des évêques qui doit se tenir au mois d'octobre. Leur rédaction sera remise aux experts chargés de l'élaboration de l' "instrumentum laboris" du synode.  Lu sur le site « aleteia » :

    « C’est un document qui fait douze pages. Douze pages qui vont servir de document de travail pour les évêques qui se réuniront en octobre prochain pour un synode sur « les jeunes, la foi et le discernement des vocations ». “Nous avons besoin de modèles qui soient attractifs, cohérents et authentiques” ont ainsi insisté les 300 jeunes réunis toute la semaine au Vatican pour un pré-synode.

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    Elaboré après une semaine d’échanges, ce document insiste également sur le besoin de formation. En préambule, les jeunes insistent sur son objectif : il doit être une “boussole” pour les Pères synodaux. Il vise ainsi à exposer les “réalités spécifiques” et “les différents contextes” des jeunes d’aujourd’hui. Les jeunes, écrivent-ils eux-mêmes dans cette synthèse, essayent de “donner du sens” dans un monde toujours en mouvement. Pour cela, ils ont tous le souhait d’un “sentiment d’appartenance”, de communautés qui les soutiennent. L’Eglise a un “rôle vital” à jouer pour cela, assurent-ils, en répondant à leur “désir d’avoir des communautés fortes”.

    Pour cela, la première mission de la communauté chrétienne vis-à-vis des jeunes et de leur offrir des “modèles qui soient attractifs, cohérents et authentiques”. Et le document d’expliciter cette demande : “Les jeunes veulent des témoins authentiques, des hommes ou des femmes qui donnent une image vivante et dynamique leur foi”. Trop souvent, déplorent-ils, la sainteté paraît “inatteignable”.

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    Ce besoin concerne en particulier les jeunes femmes, qui cherchent des figures référentes, non pas en terme de responsabilité, mais de mission : beaucoup de jeunes ont une vision “peu claire” de son rôle propre au sein de la communauté des croyants.

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  • Vidéo - Rod Dreher : « Face au déclin du christianisme, nous, laïcs, devons agir »

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    Rencontre avec Rod Dreher, écrivain américain orthodoxe, auteur du Pari bénédictin - Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus (Artège). Il invite l’Occident à une conversion radicale, en s’inspirant de l’action de saint Benoît. Vu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne »  (JPSC) :

  • Quand l’ « Obs’ » fait le point sur le pontificat du pape François…

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    En 5 ans, le pape François a séduit les non-croyants... et s'est fait pas mal d'ennemis. Le pape François a célébré les 5 ans de son pontificat. Vu comme progressiste par les non-croyants, il est isolé au Vatican écrit en substance Marcelle Padovani dans « Le Nouvel Observateur ». En somme, selon cette hagiographe d’un nouveau genre, l’infâme Eglise serait enfin dotée d'un pape selon l’esprit du monde. Deo gratias ?

    « Sa journée d’anniversaire – cinq ans de pontificat –, le pape François l’a commencée comme toutes les autres depuis que le Saint Esprit et les cardinaux réunis en conclave l’ont, le 13 mars 2013, propulsé sur le trône de Pierre : une messe célébrée dans la chapelle de ce couvent Santa Marta où il s’est installé dès son élection. Avec quelques intimes, quelques prêtres des églises de la périphérie romaine invités pour l’occasion. Puis un petit déjeuner frugal, avec buffet, dans la salle commune du couvent.

    Progressiste sur les mœurs

    Une journée comme les autres, donc, pour le pape le plus aimé de l’histoire, le plus célébré, le plus applaudi, même – certains disent "surtout" – par les non-croyants qui le voient comme un révolutionnaire des mœurs. Comme un pape ouvert aux divorcés et aux homosexuels (au point que la revue gay "Advocate" l’a consacré "personne de l’année"), sévère avec les prêtres pédophiles, favorable à l’accueil des migrants et au respect de la nature, et surtout, capable d’utiliser un langage populaire, clair et facilement compréhensible même pour quelqu’un qui n’a pas la foi.

    Migrants : "Le pape François dit avec courage ce que d'autres n'osent pas dire"

    Oui, le pape François est devenu un maître dans l’utilisation des médias, un véritable "boss" de la communication. Même avec ses "bon dimanche" ou "bon déjeuner" familiers et inattendus, il surprend toujours les foules. "Un jour il finira dans un talk-show", plaisantait, ironique, l’autre jour, un de ces "pèlerins du dimanche" qui déambulent sur la place Saint-Pierre avant d’avaler une pizza et d’aller saluer le Colisée et les Forums. Car il faut bien le reconnaître, les touristes qui se pressent sur la place Saint-Pierre pour faire un selfie avec ce pape qui parle aux foules du haut de son balcon ne sont pas forcément des catholiques. 

    Tous les vaticanistes le reconnaissent : 

    "Ce pontife a largement débordé la sphère d’influence des croyants", explique Marco Politi, auteur de "François parmi les loups", un livre qui raconte, justement, l’isolement du pape au sein de l’Eglise.

    Empathie pour le monde

    Et son empathie, au contraire, pour le monde, la vie de tous les jours, les inquiétudes de tout un chacun. Apparaissant au fond comme l’antithèse de son prédécesseur Joseph Ratzinger, ce Benoît XVI qui se fit reconnaître plus comme théologien que comme pasteur.

    "[Jorge Mario] Bergoglio est habile à réaliser des gestes qui ont un impact médiatique très fort", "même s'ils apparaissent contradictoires aux observateurs des choses de la chrétienté", assure le célèbre vaticaniste Sandro Magister, qui depuis son blog observe l’évolution du pape argentin. Et de souligner par exemple l’audience chaleureuse qu’il a offerte lors de son voyage aux Etats-Unis à son ami argentin Yayo Grassi, accompagné de son époux indonésien Iwan Bagus.

    Un geste qui semblait accréditer sa tolérance vis-à-vis des couples homosexuels, lui qui s’était avancé jusqu’à dire "Qui suis-je, pour me permettre de juger un gay ?" Tout cela en dépit du fait que, sur le plan de la doctrine de l’Eglise, il ne bouge pas d’un poil. C’est effectivement lui qui s’en prendra dans une homélie discrète à Santa Marta à la "colonisation idéologique" qui prétend "effacer la différence entre les sexes". Ce qui peut aboutir selon lui à une "guerre mondiale pour détruire le mariage". Mais cela ne suffit pas pour autant à brouiller son image de pape "progressiste".

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  • La popularité du pape François en recul chez les catholiques

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro.fr :

    La popularité du pape François faiblit chez les catholiques

    Cinq ans après son élection, 78 % des Français ont une bonne opinion du Saint-Père, contre 87 % en 2015.

    SONDAGE - Cinq ans après son élection, 78 % des Français ont une bonne opinion du Saint-Père, contre 87 % en 2015. Une baisse plus notable encore chez les pratiquants, où une chute de 12 points est relevée selon notre sondage BVA.

    Même si sa popularité est très élevée, avec 78 % de bonnes opinions - très au-dessus de tous les leaders politiques - le pape François connaît une érosion significative d'image depuis son élection en 2015, avec neuf points en moins dans l'opinion des Français. Et, surtout, 12 points perdus chez les catholiques pratiquants réguliers, et même 17 points chez les sympathisants du parti politique Les Républicains. Ce désenchantement, quoique très relatif, est le principal enseignement du sondage BVA-Le Figaro, lancé à l'occasion du cinquième anniversaire, ce mardi, de l'élection du pape François.

    Une tendance qui n'est pas seulement française. Un sondage américain, publié le 6 mars 2018 à Washington par le Pew Research Center, confirme la même déception chez les catholiques d'outre-Atlantique: 24 % des catholiques pratiquants (contre seulement 15 % en 2015) le trouvent «trop naïf» quand 34 % le jugent «trop libéral», contre 19 % il y a cinq ans.

    «Dans certains milieux, on comprend mal l'ouverture pastorale aux situations d'homosexualité ou au remariage»

    Philippe Portier, directeur d'études à l'École pratique des hautes études

    Philippe Portier, directeur d'études à l'École pratique des hautes études et titulaire de la chaire «Histoire et sociologie des laïcités» - l'une des principales références sociologiques du fait religieux en France (1) - explique: «La baisse est significative dans des catégories très intégrées au catholicisme et ordinairement les plus légitimistes (pratiquants réguliers, ruraux, les catégories supérieures, les plus âgés, Les Républicains). Tout en étant encore très favorables au Pape argentin, ces catégories témoignent là d'une certaine inquiétude, que révèlent aussi les enquêtes par entretiens».

    Ce sociologue met en évidence deux motifs d'interrogation: «le discours du Pape semble en opposition avec la compréhension souvent traditionnelle de la morale familiale. Dans ces milieux, on comprend mal l'ouverture pastorale aux situations d'homosexualité ou au remariage». Philippe Portier relève un second lieu de questionnement: «On trouve dans ces catégories une vision volontiers identitaire de la nation, que le discours papal sur les migrants, et souvent sur les musulmans, vient troubler». Il pense aussi que «la dénonciation du libéralisme économique par le pape François peut susciter la critique dans toute une fraction du catholicisme français, qui n'a jamais accepté totalement la doctrine sociale de l'Église.»

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    Erwan Lestrohan, de l'institut BVA qui a piloté ce sondage, analyse pour sa part que «ce qui surprend, c'est que cette baisse affecte les populations les plus marquées par le catholicisme. On peut donc formuler l'hypothèse que le discours du Pape sur les migrants et sur l'homosexualité a joué. Mais l'importance de cette érosion a aussi du sens: avec 12 points de baisse chez les pratiquants, elle n'est pas due au hasard. Elle est significative parce qu'elle touche précisément des catégories de gens qui sont des “experts”, et donc des connaisseurs du pape François et de l'Église catholique. Le Pape est clivant dans son camp.»

    Une amélioration de l'image de l'Église

    Autre enseignement de ce sondage, 31 % des Français estiment que le Pape a fait évoluer, «en bien», l'image de l'Église catholique dans la société française. Pour Erwan Lestrohan ce «regain de bienveillance ne va pas jusqu'au ré-enchantement», mais mérite l'attention «sans marquer pour autant un basculement». Car «dans ce domaine des convictions, politiques ou religieuses, les avis personnels sont très ancrés, très structurés, profondément cristallisés. Il faudrait un événement d'importance pour constater une évolution forte de ces convictions».

    Philippe Portier estime quant à lui que «le Pape a réconcilié une partie de la société, souvent éloignée du christianisme, avec l'Église, sans doute en raison de son ouverture à ce qu'il appelle les “situations complexes” au plan moral. Et en raison de ses déclarations contre la pédophilie, où il apparaît en phase avec les attentes de la société actuelle. Sans oublier l'option écologique et son encouragement pour l'apostolat social en faveur du peuple des pauvres.»

    Mais, conclut-il, «pour le moment, son action n'a pas inversé la tendance au déclin des indicateurs d'implantation du catholicisme français: vocations, pratiques, militances, croyances». De fait, tandis que 130 jeunes en moyenne entraient au séminaire en France chaque année, pendant les 8 ans du pontificat de Benoît XVI, ils sont à peine 100 par an en moyenne, depuis cinq ans, à choisir cette voie. Une tendance qui, aujourd'hui, s'annonce encore à la baisse.

    (1) Religion et Politique. L'enjeu mondial, aux Presses de Sciences Po, 2017

    Ref. La popularité du pape François faiblit chez les catholiques