De Solène Tadié sur le National Catholic Register :
En souvenir des martyrs catholiques de la Commune de Paris
À l'occasion du 150e anniversaire de la Commune de Paris, un gouvernement révolutionnaire et anticlérical qui a pris le contrôle de la capitale française pendant 72 jours, l'Église souhaite honorer la mémoire des ecclésiastiques arrêtés et tués en haine de la foi pendant la "Semaine sanglante".

L'exécution de l'archevêque de Paris Georges Darboy et de quatre autres "otages de la Commune" à la prison de la Grande Roquette, le 24 mai 1871.
28 mai 2021
PARIS - Le 28 mai 1871 s'achève le sombre épisode de la Commune de Paris, une guerre civile sanglante qui a opposé le gouvernement français légitime de la Troisième République aux républicains socialistes et révolutionnaires qui ont contrôlé Paris pendant 72 jours.
La terrible vague de répression qui a suivi cette période d'insurrection, considérée comme l'épisode le plus violent de l'histoire du pays depuis la Révolution française (avec environ 6 500 morts), tend à couvrir les exactions impitoyables commises par les Communards sur ceux qu'ils considéraient comme leurs ennemis, dont de nombreux ecclésiastiques.
Cent cinquante ans plus tard, la paroisse de Notre-Dame-des-Otages, à Paris, commémore les événements de la Commune par plusieurs manifestations, dont des nouvelles sur l'avancement de la cause de béatification des cinq ecclésiastiques morts aux mains des partisans de la Commune, appelés les Communards.
La Commune a commencé peu après que la France a perdu la guerre contre le Royaume de Prusse à la bataille de Sedan, le 2 septembre 1870, entraînant la capture de l'empereur Napoléon III et l'effondrement du Second Empire. L'humiliation causée par la défaite, à laquelle s'ajoute l'extrême pauvreté qui se répand dans le pays, exacerbe une colère croissante au sein de la population. Le gouvernement national de la Troisième République nouvellement créée, à forte composante monarchiste, est fortement contesté par de nombreux citoyens parisiens, notamment les ouvriers et les petits-bourgeois, qui reprochent également au chef du nouveau gouvernement, Adolphe Thiers, de capituler devant les exigences de la Prusse.
C'est dans ce contexte que, le 18 mars 1871, une foule soutenue par des régiments de la Garde nationale lance une insurrection contre le gouvernement, dont les membres quittent la ville et se réfugient dans la ville voisine de Versailles. Le 28 mars, la Commune de Paris - présentée comme un gouvernement populaire autonome contre la bourgeoisie et les aristocrates et soutenue par quelques unités militaires - est officiellement établie. Karl Marx décrira plus tard cette expérience politique (envers laquelle, aujourd'hui encore, de nombreux anarchistes et une partie importante de la gauche continuent de manifester leur nostalgie) comme le premier exemple de la dictature du prolétariat.
Un anticléricalisme féroce
L'une des facettes peu connues de cette dictature éphémère du prolétariat était son anticléricalisme féroce, principalement parce que les communards - fidèles à leurs ancêtres de la Révolution française - associaient l'Église catholique au conservatisme, à l'aristocratie et au pouvoir impérial. Ils étaient en outre considérablement galvanisés par l'athéisme militant de l'une de leurs figures de proue, le socialiste révolutionnaire Auguste Blanqui.
Peu après sa création, la Commune révoque le Concordat de 1801 qui fait du catholicisme la "religion de la grande majorité des Français" et classe les membres du clergé parmi les fonctionnaires. Le 2 avril, les Communards ont ensuite proclamé la séparation entre l'Église et l'État, ce qui impliquait la sécularisation des biens des congrégations religieuses.
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