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Politique - Page 315

  • C'est le moment d’en venir à un catholicisme affirmatif

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    De Jean-Jacques Durré sur cathobel.be :

    Montrer le vrai visage de l’Eglise

    C’est là bien mal connaître l’action de l’Eglise. On remarquera au passage que c’est en général l’Eglise catholique qui est visée, mais, si suppression du financement il y a avait, tous les cultes et organisations philosophiques non confessionnelles – y compris la laïcité organisée – seraient concernés.

    Pour ne parler que de l’Eglise catholique, ses détracteurs mettent en avant la baisse de la pratique dominicale. C’est réducteur, parce que c’est faire fi de l’action concrète que mènent les pasteurs, clercs, animateurs paroissiaux et pastoraux, laïcs engagés et bénévoles auprès de nos compatriotes les plus fragiles, exclus ou mis au ban de la société. L’Eglise est présente à leurs côtés, non pas par prosélytisme, mais pour apporter cette espérance que nous procure la Bonne Nouvelle. Imagine-t-on notre société privée de cela?

    Certes, l’Eglise n’est pas la seule à se préoccuper des problèmes sociétaux difficiles, heureusement. Mais, quoi qu’en pensent ses opposants, elle en prend largement sa part.

    Et si dans notre monde sécularisé, elle apparaît aux yeux de certains comme « archaïque » ou relevant simplement de la sphère privée, il faut pouvoir leur rappeler l’action de l’Eglise universelle en faveur du bien commun.

    Car, dans une société moderne, est-il permis que des gens soient encore à la rue? Est-il normal que des associations doivent encore récolter de l’argent pour offrir des repas aux plus démunis? Est-il logique que des personnes sans domicile fixe en arrivent à commettre des larcins pour se faire condamner à une peine de prison et ainsi passer l’hiver au chaud?

    Même si l’Eglise a connu en son sein des actes douloureux commis par certains de ses membres, c’est plus que jamais le moment d’en venir à un catholicisme affirmatif. Pas pour partir dans une quelconque « croisade », mais pour montrer le vrai visage de cette Eglise qui nous anime.

  • Euthanasie : la mise hors-jeu des institutions qui accueillent des personnes âgées en professant le respect de la vie accompagnée jusqu’à son propre terme

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    Lu dans La Libre de ce jour (11 décembre), p. 41: 

    Euthanasie et liberté institutionnelle 

    Extrait de l'opinion de Xavier Dijon s.J., professeur émérite de l’Université de Namur:

    ... voici qu’apparaît une redoutable menace à l’encontre des institutions qui croient pouvoir s’appuyer jusqu’ici sur cette seconde position présente dans l’avis du Comité d’éthique. Il s’agit de la proposition de loi déposée le 10 octobre dernier, et déjà adoptée en première lecture par la Commission de la Santé de la Chambre (Doc.55K0523/005), modifiant la loi de 2002 sur l’euthanasie dans le sens où “aucune clause écrite ou non écrite ne peut empêcher un médecin de pratiquer une euthanasie dans les conditions légales”.

    Liberté, égalité...

    Pareille proposition s’inscrit bien dans le mouvement général qui vise à étendre de plus en plus les conditions d’application de l’euthanasie dans notre pays : après l’euthanasie des mineurs et la suppression du délai de validité de la directive anticipée, voici la mise hors-jeu des institutions qui accueillent des personnes âgées en professant le respect de la vie accompagnée jusqu’à son propre terme. Voici, du même coup, le triomphe de l’idéologie qui conçoit les rapports sociaux comme la rencontre de deux droits individuels à exercer en tout lieu : droit du malade à ce que soit posé sur lui le geste de mort, droit du médecin à poser librement ce geste. Peu importe, alors, que ce patient soit accueilli dans une maison qui compte d’autres résidents logés à la même enseigne que lui et qu’il soit soigné jour après jour par du personnel qui s’emploie à lui rendre la vie plus supportable ; peu importe l’éthique propre de ceux et celles qui pratiquent généreusement et jusqu’au bout la belle vertu de l’hospitalité, la loi l’emporte. Loi commandée sans doute, on l’a dit, par les exigences de liberté et d’égalité. Mais où donc est passée la fraternité ?

    Article complet

  • Prétendre que la planète sera bientôt foutue et nous avec, ne sauvera personne, bien au contraire

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du jour :

    La panique sur le climat est mauvaise conseillère

    OK, nous allons tous mourir ! Mais prétendre que la planète sera bientôt foutue et nous avec, ne sauvera personne, bien au contraire. D’autant que cette panique est souvent organisée sur la base d’exagérations et même de mensonges assumés sous prétexte de mobiliser l’opinion !

    Pour les sauveteurs autoproclamés de la planète, tout semble permis. Ils jouent les prophètes de malheur en multipliant les déclarations anxiogènes et vouent aux gémonies tout contradicteur accusé d’être climato-sceptique, le nouveau péché capital. Leur nouvelle icône, la jeune Greta Thunberg, affirme que « vers 2030, nous serons en situation de déclencher une réaction en chaîne irréversible hors du contrôle humain, qui conduira à la fin de la civilisation telle que nous la connaissons. » « Des milliards de gens mourront », « la vie sur Terre est en train de s'éteindre », renchérit le mouvement l’écologiste Extinction Rebellion qui préconise la désobéissance civile et les actions coups de poing pour obliger les gouvernements à agir contre le changement climatique. Des personnalités politiques embrayent… et s’emballent, telle la représentante démocrate américaine Alexandria Ocasio-Cortez annonçant la fin du monde dans 12 ans…

    Le seul résultat vérifiable de ces déclarations apocalyptiques, c’est la panique qu’elles créent dans la population, en particulier auprès des jeunes générations. Certains en viennent à se faire stériliser pour ne pas infliger à la nature un nouvel exemplaire de ce grand nuisible, l’homme ! Pourtant les rapports scientifiques sur le climat ne se hasardent pas à affirmer que la survie de l’humanité serait menacée par les changements climatiques. Rien ne dit par exemple que ceux-ci soient la cause principale des déplacements de population que l’on observe aujourd’hui dans le monde. Selon le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale et le Programme des Nations unies pour l'environnement), « il existe des preuves solides que les catastrophes déplacent des personnes dans le monde entier, mais des preuves limitées que le changement climatique ou l'élévation du niveau de la mer en sont la cause directe. » Le GIEC observe que « la majorité des mouvements de population (…) ont tendance à se produire à l'intérieur des frontières des pays touchés ». Quant aux migrants qui fuient leur pays, c’est le plus souvent l’instabilité politique, l’insécurité, les guerres, et la misère économique qui les en ont chassés.

    Il faut raison garder, affirme l’écologiste Michael Shellenberger dans une tribune publiée par Le Point (en lien ci-dessous). Nommé « héros de l'environnement » par le magazine Time en 2008 et fondateur du think thank Environmental Progress, il se définit comme un écologiste pragmatique et pronucléaire. Il ne nie pas la réalité du réchauffement climatique mais rappelle à l’encontre des partisans de la décroissance, que le développement économique et technologique nous a rendus moins vulnérables aux aléas du climat : le nombre de victimes de catastrophes naturelles a diminué de 99,7% depuis son point culminant de 1931 : 3,7 millions de personnes sont mortes des suites de catastrophes naturelles cette année-là, contre 11 000 seulement en 2018, bien que la population mondiale ait quadruplé pendant cette  période. Aujourd’hui, souligne-t-il, la croissance des rendements agricoles permet de nourrir 10 milliards de personnes, soit la population mondiale estimée à l’horizon 2050 (7,7 milliards aujourd'hui). D’ici-là, les rendements agricoles, même freinés par le réchauffement climatique, pourraient croître en moyenne de 30% selon l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec des pointes de 80 à 90% dans les régions aujourd’hui les plus pauvres du monde, comme l'Afrique subsaharienne.

    Quant à l'élévation du niveau de la mer, elle pourrait atteindre deux pieds (0,6 mètre) d'ici 2100, selon le GIEC. On dispose donc d’un peu de temps pour permettre aux régions situées sous le niveau de la mer de mettre en œuvre les technologies permettant d’y faire face – comme l’ont fait depuis quatre siècles les Pays-Bas… À condition, naturellement, que la volonté politique et la solidarité économique soient au rendez-vous, plutôt qu’une multiplication de guerres civiles ou qu’une troisième guerre mondiale… Encore faut-il que « l'accent monomaniaque mis sur le climat » ne détourne pas notre attention de telles menaces.

    Pour aller plus loin :

    Pourquoi les affirmations catastrophistes sur le climat sont fausses

    >>> Lire l'article sur : Le Point

  • Chaque Flamand paie 79 euros par an pour la religion...

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    Cela devait arriver : le poids représenté par le financement des cultes, en particulier du culte catholique, paraît de plus en plus insupportable à une population devenue indifférente à l'égard de la religion.

    De Metro, 10 décembre, p. 2 :

    Les Flamands paient 79 euros chaque année pour la religion (en 2018, les religions reconnues en Flandre ont reçu 474.621.366 euros d'impôts, selon le calcul du député flamand Maurits Vande Reyde (Open Vld). Chaque Flamand paie 79 euros par an pour la religion, principalement pour les professeurs de religion, ensuite pour les salaires et les pensions des ministres du culte. Vande Reyde propose de supprimer le financement par le gouvernement. "Les diocèses ont d'énormes ressources financières. Qu'ils paient les salaires des pasteurs et l'entretien des églises. Et faisons des cours de religion un cours de formation générale au lieu de donner à chaque religion son propre professeur."

    https://www.knack.be/nieuws/belgie/het-wordt-tijd-dat-we-geen-belastinggeld-meer-aan-religie-geven/article-opinion-1541345.html

  • L'écologie : une idéologie comme le communisme ?

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    Du Point via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Climat — « L'Occident est fatigué et déprimé »

    Posted: 09 Dec 2019 01:32 PM PST

    Extinction Rebellion, Greta Thunberg, catastrophisme, nucléaire... Rencontre avec Pascal Bruckner et l’écologiste pragmatique Michael Shellenberger.  Farouches contempteurs de l’écologie radicale, ils se connaissent depuis 2012. Nommé « héros de l’environnement » par le magazine Time en 2008, l’Américain Michael Shellenberger est un écologiste pragmatique qui défend le nucléaire comme meilleur outil pour lutter contre le réchauffement climatique. Bien connu de nos lecteurs, l’essayiste et romancier Pascal Bruckner, qui vient de publier Une brève éternité (Grasset), voit dans l’écologisme politique une tentation totalitaire.


    Bruckner (à gauche) et Shellenberger (à droite)

    Le Point — Vous êtes tous les deux des critiques de l’écologie radicale. Pourquoi ?


    Michael Shellenberger — Je pense qu’il y a un lien entre les changements globaux que sont l’élection de Trump, le Brexit ou la montée du nationalisme et Extinction Rebellion, et Greta Thunberg. L’argument développé par Pascal dans Le Fanatisme de l’apocalypse, c’est que le climat s’est imposé comme un problème à la fin de la guerre froide. J’étais moi-même alarmiste à propos de la guerre froide et du risque de guerre nucléaire et, lorsqu’elle a fini, très abruptement, je me suis dit « où est passé mon millénarisme  ? ».

    J’ai donc recyclé ma crainte de la fin du monde vers une peur de catastrophe environnementale. Quand les activistes climatiques parlent du changement climatique, ils le font de la même manière qu’ils parlaient de la guerre nucléaire avant la chute du mur de Berlin. Aujourd’hui, nous assistons à une désintégration de l’ordre politique planétaire, avec un repli sur les frontières nationales. On le voit avec le retrait des États-Unis du Moyen-Orient. Extinction Rebellion et Greta Thunberg sont des réactions à Trump et au Brexit, le signe d’une panique chez les progressistes, internationalistes et cosmopolites contre ce retour à un nationalisme de droite. Je pense que ça ne fonctionnera pas, parce qu’il y a trop peu de raisons de garder une solidarité internationale libérale aujourd’hui. On risque de revenir à un monde bipolaire, États-Unis contre Chine. Je ne sais pas ce que l’Europe sera dans ce nouveau monde.

    Pascal Bruckner — Il y a beaucoup de choses dans ce que vient de dire Michael. La fin de la guerre froide a posé un problème majeur à l’Occident : la disparition de l’ennemi. On a donc cherché un ennemi de substitution. L’altermondialisme a d’abord succédé au communisme, puis ont suivi l’écologie et l’islam radical. Avec l’écologie profonde, l’ennemi est devenu l’homme lui-même. L’homme en ce qu’il est le créateur de son destin et en tant que dominateur de la nature pour imposer sa culture et sa civilisation. Toute l’ambiguïté de l’écologie est qu’on ne sait jamais si elle cherche à sauver la Terre ou à punir les hommes. Il semblerait qu’on ait envie de punir les hommes, et il y a d’ailleurs toute une fraction de l’écologie qui est exterminatrice. C’était déjà le cas avec le commandant Cousteau qui préconisait la disparition de plusieurs centaines de millions d’hommes, c’est vrai aussi avec les collapsologues comme Yves Cochet qui envisage avec un grand sourire l’extinction de l’espèce humaine. Sur ce plan-là, Extinction Rebellion est intéressant parce que ce sont des enfants de la classe moyenne supérieure, plutôt bien élevés et bien éduqués [enfin... plutôt qui ont fréquenté l’école pendant de nombreuses années].

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  • "Il y a une remarquable continuité diplomatique entre François et Benoît XVI"

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    De  sur le site du Figaro Vox :

    Diplomatie: à quoi joue le Pape François?

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans un essai captivant, l’historien Jean-Baptiste Noé expose les grandes lignes de la diplomatie du Vatican, et certains des défis que doit relever l’Église: quel regard porter sur la mondialisation? Et comment défendre une vision chrétienne au sein d’institutions internationales qui ne le sont plus?

    Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire, rédacteur en chef de Conflits. Il vient de publier François le diplomate (Salvator, 2019).


    FIGAROVOX.- Le pape François a récemment tenu des propos très controversés contre la dissuasion nucléaire. À la lecture de votre livre, on est assez surpris de découvrir l’influence du Vatican et l’importance de sa diplomatie. Celle-ci est-elle méconnue?

    Jean-Baptiste NOÉ.- Le rôle diplomatique du Saint-Siège est en effet méconnu des catholiques eux-mêmes. Il remonte pourtant aux origines de l’Église puisque les papes ont eu des envoyés (des nonces) dès l’époque antique. En 1701, Clément XI a créé une école destinée à former les futurs diplomates, qui existe encore et qui a servi de modèle aux autres États européens. Lors du congrès de Vienne (1814), il est reconnu aux nonces le titre honorifique de doyen du corps diplomatique, titre qui a été confirmé en 1961. Le Saint-Siège est aujourd’hui l’un des États qui a le plus de relations diplomatiques, sans compter les représentants à l’ONU et ses satellites.

    Le Saint-Siège a joué un rôle crucial au cours du dernier siècle. Durant la Seconde Guerre mondiale, Pie XII a été le pivot de la résistance à Hitler, structurant des réseaux d’espionnage et de fuite des prisonniers, organisant, chose sans précédent, plusieurs attentats pour tuer le dictateur ; dont le plus connu est l’opération Walkyrie. Jean XXIII est intervenu auprès de Kennedy et de Khrouchtchev pour éviter le drame du feu nucléaire lors de la crise de Cuba. Quant à Jean-Paul II, son action pour détruire le totalitarisme communiste a été décisive, comme l’a reconnu Gorbatchev lui-même.

    L’action diplomatique du pape François, contre toute attente là encore tant ce pape est connu pour sa volonté de rupture, semble au contraire largement en continuité avec la diplomatie de ses prédécesseurs?

    En effet, il y a une remarquable continuité diplomatique entre François et Benoît XVI. Dans les affaires du monde, le pape François a repris et achevé les dossiers ouverts par le pape Ratzinger: rapprochement avec la Russie, relations avec les mondes musulmans, dossier chinois, etc.

    Bergoglio est devenu pape en n’ayant aucune expérience diplomatique.

    Bergoglio est devenu pape en n’ayant aucune expérience diplomatique, contrairement à ses prédécesseurs qui soit étaient diplomates (Paul VI et Pie XII par exemple), soit avaient eu une intense expérience du monde (comme Wojtyla et Ratzinger). François s’est appuyé sur l’État profond du Vatican et une administration bien rodée. Les hommes de la Secrétairerie d’État (qui s’occupe des questions diplomatiques) sont remarquables à cet égard: ils sont peu nombreux, mais ils parviennent à abattre un travail intense.

    François s’est aussi appuyé sur des hommes de grande qualité, comme les cardinaux Tauran, Parolin et Mamberti, dont la principale des qualités est le silence et la discrétion. Tout cela donne un appareil diplomatique qui fonctionne bien, avec très peu de moyens.

    Vous parlez d’une «géopolitique du polyèdre», qu’est-ce que cela veut dire?

    Cette expression est du pape François. Il désigne par celle-ci la mondialisation. Il explique que la mondialisation n’est pas un cercle, où tout se rejoindrait et où tout serait équivalent, mais un polyèdre, donc un monde avec plusieurs faces, plusieurs cultures, plusieurs intérêts, où chacun aperçoit les relations internationales avec son paradigme.

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  • Sur les écrans : le portrait d'un père de famille catholique autrichien résistant au nazisme

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    De Jean-Marie Dumont sur le site de Famille Chrétienne :

    Franz Jägerstätter

    Portrait de Franz Jägerstätter -  ©IRIS PRODUCTIONS

    MAGAZINE – Le héros du film de Terrence Malick, Une vie cachée, qui sort le 11 décembre, est un père de famille catholique autrichien résistant au nazisme. Un bienheureux encore peu connu dans l’Église.

    « Jägerstätter ! » : ces quatre syllabes prononcées avec une froideur métallique par un homme en uniforme à la prison nazie de Brandebourg annoncent le dénouement de la tragédie que raconte Une vie cachée, le dernier film de Terrence Malick : l’exécution d’un agriculteur autrichien catholique qui a refusé de servir dans les armées allemandes à l’époque d’Hitler. En ce 9 août 1943, il est à peine plus de 15 h, et Franz s’abandonne à la Providence, après avoir écrit un dernier mot à son « épouse bien-aimée » et à sa mère : « Ces dernières semaines, j’ai souvent demandé à notre Mère du Ciel que, si cela était la volonté de Dieu, je meure bientôt pour fêter avec elle la fête de l’Assomption au Paradis. […] À vous que j’aime plus que tout, je souhaite une belle vie. Ne m’oubliez pas dans vos prières ! Suivez les commandements de Dieu, et par sa grâce nous nous reverrons bientôt au Ciel. » Quelques instants plus tard, Franz Jägerstätter est guillotiné pour « entrave à l’effort de guerre ».

    Qu’est-ce qui a pu conduire cet homme chaleureux de 36 ans, apprécié de tous dans son village de Haute-Autriche, aimant profondément Franziska avec laquelle il était marié depuis sept ans, père de trois petites filles, à cette fin brutale et odieuse ? Le désir poussé jusqu’à l’héroïsme d’aimer Dieu, de réaliser sa volonté et de ne l’offenser en rien, confronté à la déferlante du nazisme sur l’Europe. « Avant l’annexion (Anschluss) de l’Autriche par l’Allemagne en 1938, Franz était déjà très préoccupé », explique Cesare Giacomo Zucconi, auteur d’une biographie intitulée Christ ou Hitler ?. « Son village, Sankt Radegund, était situé à quelques kilomètres de la frontière allemande. Il entendait parler depuis plusieurs années du nazisme, de sa réalité, de ses conséquences pour l’Église. Certaines déclarations de l’évêque de Münster, Mgr Clemens August von Galen, sur les euthanasies pra­tiquées par les nazis, arrivaient en Autriche. » La préoccupation de ce paysan à la foi profonde s’accroît avec l’Anschluss, puis lorsqu’il est contraint de suivre un entraînement militaire en 1940-1941 à Enns. Jusqu’à ce 2 mars 1943 où, après avoir mûrement réfléchi et longuement échangé avec sa femme, il se rend à la caserne d’Enns où il est convoqué et exprime son refus d’être incorporé à l’armée allemande.

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  • Et pourquoi pas un sain et légitime « communautarisme chrétien »?

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    De Michel Janva sur le site du Salon Beige :

    Agir en chrétiens enfouis ou en tant que chrétiens identitaires ?

    7 décembre 2019

    Dans le nouveau numéro de L’Homme Nouveau, Rémi Fontaine publie une nouvelle contribution sur le communautarisme catholique. Extrait :

    […] Des sociologues comme Guillaume Cuchet ou Jérôme Fourquet l’ont assez répété : les catholiques ne sont plus qu’une infime minorité, même si elle demeure créative. De son côté, Yann Raison du Cleuziou nous a bien expliqué comment, pour se perpétuer et durer, les catholiques observants ont besoin, en sus de leurs propres paroisses, de communautés temporelles et autres réseaux autonomes explicitement confessionnels (écoles, scoutisme, médias…). Mais pour ne pas se replier sur eux-mêmes dans un communautarisme de mauvais aloi, ils ont également besoin de s’adresser aux autres, de s’ouvrir à eux non seulement dans un message missionnaire (spirituel et confessionnel) mais aussi dans une action politique à destination universelle (par nature aconfessionnelle).

    Pour le dire autrement, si en chrétienté les institutions confessionnellement catholiques étaient souvent pour tous (infidèles et incroyants compris) à cause de leur respect du droit naturel et de la liberté religieuse, les institutions aconfessionnelles mais conformes au droit naturel ne sont pas aujourd’hui exclusives des catholiques ! Cette apparence d’inversion copernicienne n’est pas contradictoire, au sens où loi naturelle et loi surnaturelle proviennent du même Dieu. Elle souligne simplement, hélas, la perte d’influence de la loi évangélique et la réduction des catholiques à cette faible minorité. Laquelle minorité, cependant, peut encore être politiquement réformatrice, avec d’autres, sous l’angle du bien commun temporel ouvert à la loi surnaturelle, comme le bon sol à la semence, dans la mesure d’une juste soumission et donc d’un retour au réel. […]

    Selon Leonardo Lugaresi, la question fondamentale que nous devrions nous poser à l’égard des premiers chrétiens n’est pas : « Comment ont-ils fait pour conquérir l’Empire romain ? » mais bien : « Comment ont-ils fait pour vivre en chrétiens dans un monde qui ne l’est pas encore ?… », en milieu hostile ? Cela vaut aussi pour les « derniers »chrétiens ! Non pas : « Comment conquérir l’empire séculariste ? » mais :« Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus ? » C’est la question que pose Rod Dreher dans son fameux livre si disputé sur Le Pari bénédictin.

    Un sain et légitime « communautarisme chrétien » est objectivement fondé dans la réalité. Ordonné au bien commun de la nation, dans cet équilibre vital entre l’enfouissement et l’identité, la dispersion et le regroupement, il ne correspond évidemment pas aux caricatures qu’on en fait habituellement, le comparant par exemple à l’entre-soi des végans ou des mormons ! « Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetées dans le ciel », disait Maritain. […]

  • "Vingt-six ans plus tard, je pense encore à cet enfant qui n'a pas vu le jour"

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    Du site du Vif, en Carte blanche :

    J'ai avorté il y a 26 ans: "un geste qui est tout sauf anodin"

    7/12/19 à 09:26

    En ce moment, plusieurs partis politiques veulent soumettre au vote une proposition visant à allonger le délai légal d'avortement de 12 à 18 semaines, en réduisant le délai de réflexion obligatoire de 6 jours à 48h et en supprimant tout volet pénal pour une interruption de grossesse qui enfreindrait le cadre légal. Au vu des débats en cours, je n'ai pu m'empêcher de songer à mon propre vécu. Au drame que j'ai traversé.

    En ce jour, je souhaite témoigner pour que nos politiciens prennent conscience de l'impact que laisse un tel geste, qui est tout sauf anodin. Un avortement ne sera jamais un acte médical ordinaire.

    Cela s'est passé il y a 26 ans. J'avais alors 27 ans, la fleur de l'âge, un âge où l'on est jeune, un âge où l'on est insouciante. J'entretenais depuis quelque temps une relation avec un homme un peu plus âgé, marié et père de trois enfants.

    Je ne chercherai pas ici à me justifier : le passé appartient au passé, ce qui est derrière nous est révolu. Pour la première fois, on m'accordait de l'importance. Je me sentais aimée, désirée, choyée, et même admirée. Nous vivions une passion sans se soucier de quoi que ce soit.

    Avec le temps, nous nous sommes montrés négligents, et ce qui devait arriver se produisit. Appelons cela le destin ou la fatalité.

    J'ai d'abord traversé une longue période de déni. Les jours passaient, et je ne voulais rien savoir de ce qui m'arrivait. Et puis j'ai dû me rendre à l'évidence. Mon corps changeait, je sentais en moi un bouleversement, quelque chose de l'ordre de l'hormonal, et même plus que cela : j'étais enceinte. Une vie se développait en mon sein.

    J'ai pris rendez-vous chez le gynécologue. Cela a pris du temps, trop de temps.

    Je suis bientôt arrivée à 15 semaines de grossesse. J'ai dit au médecin que je ne voulais pas de cet enfant, que je ne voulais pas le garder, que c'était impossible. D'emblée, il m'a donné les coordonnées pour avorter aux Pays-Bas. Cela se passait en septembre 1993.

    J'ai prévenu le papa ainsi que ma meilleure amie, mais je ne voulais écouter aucun conseil. Tout ce que je savais, c'est que c'était impossible.

    Le père voulait que je garde l'enfant. Quelle folie ! Comment allait-il faire pour garder le secret, lui, marié et père de trois enfants? Comment pourrait-il continuer à vivre cette double vie ?

    J'ai décidé toute seule de ce que j'estimais être le meilleur choix, au vu des circonstances, même si je l'ai longtemps regretté depuis. Je refusais surtout de détruire une famille. Mais je n'avais pas réalisé alors ce que j'allais vivre.

    Le corps n'est pas une machine qu'on peut activer et désactiver comme on l'entend. Nous sommes ce corps que nous habitons. Nous sommes la vie qui l'anime. Interrompre la vie qui naît dans notre sein ne peut se vivre comme un geste anodin, mais seulement comme un acte qui nous affecte à jamais. On n'oublie jamais. Il y avait une vie humaine qui naissait en moi, une vie que j'hébergeais, une vie à laquelle j'ai mis fin. Une partie de moi est partie avec cet enfant.

    Chaque situation est singulière. Chaque situation est difficile. Aucune femme ne doit être jugée pour ce qu'elle a vécu. Mais il faut que chacun soit bien conscient de ce qui se vit dans ce drame de l'avortement. J'ai parlé à de nombreuses femmes qui ont vécu des situations similaires à la mienne. Toutes continuent à y penser, des années durant. Et on voudrait normaliser ce drame ?

    Vingt-six ans plus tard, ce vécu est toujours là, en moi. Vingt-six ans plus tard, je pense encore à cet enfant qui n'a pas vu le jour.

    Je voudrais que nos politiques réfléchissent bien avant de légaliser un acte qui nous blesse, en tant que femmes, dans notre "moi" le plus intime, au plus profond de nous-mêmes. Les débats en cours passent complètement à côté de ces blessures, estimant que la "liberté de la femme" justifie tout, jusqu'à se faire violence à elle-même.

    Le plus important, à mes yeux de femme meurtrie, serait aujourd'hui de tout faire pour éviter à d'autres de vivre ce drame. La priorité devrait être de les accompagner. Quand mettra-t-on en oeuvre une politique de santé publique visant à réduire le nombre d'avortements ? J'ai lu dans la presse qu'une femme belge sur cinq recourt à l'avortement au moins une fois dans sa vie. C'est trop ; c'est beaucoup trop.

    Carine Van H

  • URGENT ET IMPORTANT ! Signez pour vous opposer à la proposition de loi avortement

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    LA PROPOSITION DE LOI : 5 POINTS CLÉS

    • Augmentation du délai légal d'avortement

    La proposition de loi rend possible l’avortement jusque la moitié de la grossesse, c’est à dire 20 semaines d’aménorrhée (18 semaines de grossesse)

    • Diminution du délai de réflexion

    La proposition de loi divise par trois le délai de réflexion minimum, de 6 jours à 48h. Ce qui augmentera nécessairement les situations de regrets.

    • Suppression du devoir d’information

    La proposition de loi supprime l’obligation d’informations sur les aides psychologiques et matérielles disponibles pour poursuivre la grossesse.

    • L'IVG comme "acte médical"

    La proposition de loi définit l’IVG comme “un acte médical à part entière”, selon le projet de loi “il n’y a aucune raison de maintenir des sanctions pénales spécifiques à l’encontre des médecins qui agiront pour ces actes médicaux avec la même conscience professionnelle que lorsqu’ils accomplissent tout autre acte médical”

    • Remise en cause de la liberté des institutions

    La proposition de loi  remet en cause la liberté des institutions en inscrivant : « aucun médecin ne peut être empêché de pratiquer une interruption volontaire de grossesse en vertu d’une convention. Le cas échéant, une telle clause d’interdiction est réputée non écrite »

    SIGNER

    LA CARTE BLANCHE PUBLIEE DANS LALIBRE ET DEMORGEN

  • Namur, 11 décembre : "Un évêque selon le coeur de Dieu" (Mgr Sloskans)

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    Un film sur Mgr Sloskans présenté à Namur

    Ce mercredi 11 décembre à 20h, à l'auditoire L21 de l'UNamur sera projeté le documentaire ''Un évêque selon le cœur de Dieu''. Envoyé dans les camps soviétiques, Mgr Sloskans a vécu 35 ans en Belgique. Reconnu vénérable par l'Eglise catholique, un dossier de béatification de Mgr Sloskans est en cours d'examen.

    Né en 1893, d'origine Lettonne, Mgr Boleslas Sloskans a été envoyé dans les camps soviétiques avant d’être déporté en Sibérie. Sa faute? La fidélité à sa conscience et son amour pour le Christ et les hommes. Il a ainsi été victime des persécutions antireligieuses menées dans l'Union Soviétique et ensuite en Allemagne Nazie. Des années de persécutions, de tortures.

    Il écrivait: ''La prison est le plus grand et le plus magnifique événement de ma vie intérieure… Je suis si heureux que maintenant je suis prêt à aimer tous les hommes, même ceux qui semblent ne mériter aucun amour. Ce sont les plus malheureux.''

    Il a vécu les 35 dernières années de sa vie en Belgique. Il a incarné l'image du Bon Pasteur, un homme doux et humble. Un prêtre qui vouait une dévotion particulière à Notre-Dame de Beauraing. En Belgique, vivant dans une communauté religieuse, il fonde un séminaire destiné aux réfugiés du régime soviétique.

    Un homme qui ne peut laisser indifférent. Le cardinal Joseph De Kesel: ''La personne de Mgr Sloskans est une personne très importante pour notre pays, pour le monde d’aujourd’hui et pour l’Eglise actuelle. Je souhaite de tout mon cœur que le pape François puisse le béatifier, parce que c’est une figure qui inspire.''

    Ce documentaire est l'occasion d'en apprendre plus sur la vie de cet homme. Le film réalisé par Rita Lelde Briede, par Pascal Jérumanis et par Hubert van Ruymbeke sera présenté à l'auditoire L21 de la faculté de philosophie et lettres, 1, rue Grafé à Namur.

  • L'aide médicale à mourir : "un nihilisme ayant en plus le culot de se présenter comme l'ultime accomplissement de la démocratie et de l'humanisme"

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    AIDE MÉDICALE À MOURIR : « UN NIHILISME AYANT EN PLUS LE CULOT DE SE PRÉSENTER COMME L’ULTIME ACCOMPLISSEMENT DE LA DÉMOCRATIE ET DE L’HUMANISME »

    05 décembre 2019

    Dans une tribune pour le Journal de Montréal, l’essayiste Mathieu Bock-Côté revient sur l’évolution « facile à prévoir » de la loi sur le suicide assisté. Il réagissait aux propos de Luc Ferrandez[1] qui suggère d’élargir l’aide médicale à mourir pour « des raisons environnementales, sociales et économiques », afin de « ne pas constituer un fardeau pour notre famille et la société en général ».

    Au départ, « une mesure se présentant comme un geste nécessaire d’empathie », uniquement « réservée aux personnes en fin de vie, victimes d’une maladie incurable et souffrant de douleurs extrêmes ». Un droit nouveau certes, mais dont la société « savait la gravité ». Puis, une fois voté, « les réserves se sont dissipées » et l’objectif est devenu de « faire tomber les limites » qui l’avaient d’abord encadré. Finalement, c’est « une révolution philosophique » qui a eu lieu. L’essayiste le déplore : « C’est moins le suicide assisté qui nous révolte, aujourd’hui, que l’idée même de l’encadrer ». Il analyse : « L’homme de notre temps se veut absolument maître de lui-même ». Ainsi, « mourir doit devenir un acte volontaire, et le système de santé, dans la mesure du possible, doit aider l’individu à réaliser ses volontés ».

    Face à ces évolutions, Mathieu Bock-Côté interroge : « Suffira-t-il un jour de simplement se présenter dans une clinique pour en finir, à condition de remplir le formulaire administratif de consentement approprié ? » Le patient « devra-t-il au moins ajouter un motif ? Par exemple, à la raison du suicide, devra-t-il répondre : ‘ je ne veux plus être un fardeau pour mes enfants’ ? Ou encore : ‘je ne veux plus contribuer aux changements climatiques’ ? » Finalement l’essayiste se demande : « Comment ne pas y voir le triomphe d’un nihilisme ayant en plus le culot de se présenter comme l’ultime accomplissement de la démocratie et de l’humanisme ? »  

    Pour aller plus loin :

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    [1] Ex-maire du Plateau-MontRoyal au Québec.

    Sources: Journal de Montréal, Mathieu Bock-Côté (04/12/2019)