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Politique - Page 315

  • La puberté n'est pas une maladie

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    La puberté n’est pas une maladie (source)

    Le conseil régional du Frioul-Vénétie Julienne (Italie du Nord-Est) a approuvé le 17 juillet une motion demandant au gouvernement italien d’interdire la prescription de substances qui empêchent le développement sexuel normal des adolescents (sous prétexte de « traitement de réassignation sexuelle pour les enfants souffrant de non-conformité de genre »).

    La motion souligne que « la puberté n’est pas une maladie » et qu’on ne doit donc pas l’empêcher par une chirurgie ou une médication aux effets irréversibles. Elle cite un document du Collège américain de pédiatrie indiquant que 61 à 98 % des mineurs dépassent ce que d’aucuns nomment la « dysphorie de genre » après une puberté naturelle. Ledit Collège dénonce le mythe du « transgendérisme », car on ne peut tout simplement pas changer de sexe.
  • La Belgique, ce pays du pire...

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    De Stéphane Buffetaut (source) :

    Belgique : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

    Sur le plan sociétal, la Belgique nous a habitué au pire. Ce petit pays (...) dont la classe politique est sans doute l’une des plus affligeantes de l’Union européenne (ce qui en soi est un record), est devenu le champion de « l’inhumanisme » contemporain au nom, bien entendu, du progrès, de la non stigmatisation et de l’individualisme roi.

    Depuis le 1er janvier 2018, les hommes ou les femmes qui considèrent que le sexe mentionné dans leur acte de naissance ne correspond pas à leur « genre » peuvent faire modifier le sexe mentionné sur l’acte d’état-civil, ainsi que leur prénom, sans conditions médicales et chirurgicales. Avant une loi belge de juin 2017 la démarche n’était possible qu’après une intervention chirurgicale de changement de sexe et l’obtention d’une attestation d’un suivi psychologique. Ce qui paraissait assez raisonnable autant que ce puisse l’être. Mais bien évidemment ces dispositions étaient sans doute trop « discriminantes » et insuffisamment progressistes. Donc la loi du 25 juin 2017 avait donc stipulé que les personnes qui avaient la conviction que leur « genre », tel que mentionné dans leur acte de naissance, ne correspondait pas à leur identité pouvait faire modifier leur état civil. Ainsi, en Belgique, une personne peut donc se déclarer femme tout en gardant son sexe masculin. Et inversement !

    Toutefois cette fabuleuse loi précise que l’on ne peut faire usage qu’une seule fois de cette possibilité pour changer « son marqueur de genre », de masculin à féminin ou de féminin à masculin… Cette demande étant irrévocable, l’intéressé doit se présenter deux fois devant l’officier d’état civil pour confirmer son choix au plus tôt trois mois après la première déclaration, au plus tard six mois après.

    Bien entendu certaines associations militantes, en l’occurrence Cavaria, Rainbow House et Genres Pluriels (une association qui lutte pour la visibilité des personnes aux « genres fluides, trans et intersexes ») ont estimé que la loi restait imprégnée « d’une vision binaire de l’identité de genre » ! Elles ont donc déposé en janvier 2018, un recours en annulation partielle de la loi du 25 juin 2017 devant la Cour Constitutionnelle de Belgique afin de mettre fin à cette intolérable discrimination à l’égard des personnes « non binaires ». L’argument étant que la loi n’avait pas résolu le cas des personnes qui ne se sentent ni homme ni femme.

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  • Nouvelles ombres sur l’accord Vatican-Chine de 2018

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    De Ye Ling sur le site Bitter Winter :

    Le clergé de l’archidiocèse de Fuzhou lutte pour défendre sa foi

    Cathédrale Saint-Dominique dans le diocèse de Fuzhou (LuHungnguong – CC BY-SA 3.0)

    En mai, le gouvernement a obligé Lin Yuntuan, ancien administrateur apostolique nommé par le Vatican à l’archidiocèse de Fuzhou, et plus de 100 prêtres à rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC) en les menaçant d’arrêter tout membre du clergé qui refusait de plier au contrôle du gouvernement.

    Après la signature de l’accord Vatican-Chine de 2018, le PCC a fait pression sur tout le clergé catholique pour qu’il adhère à l’APCC. Les membres du clergé opposés à cette idée sont persécutés et souvent arrêtés, leurs églises sont fréquemment harcelées, les symboles religieux détruits, et beaucoup d’églises sont finalement fermées. Le 28 juin, le Vatican a publié de nouvelles orientations qui stipulent que le Saint-Siège n’oblige pas les objecteurs de conscience catholiques à rejoindre l’APCC.

    Selon une source de l’archidiocèse de Fuzhou, le clergé du diocèse a dû accepter, en signant l’accord d’application rédigé par le gouvernement, le principe d’une Église catholique « indépendante, autonome et auto-administrée » et d’obéir à la direction de l’APCC. Les autorités ont menacé certains prêtres de démolir leurs églises s’ils refusaient de signer, tandis que d’autres se sont vu promettre la clémence pour leur soutien passé à l’Église clandestine. « Si vous rejoignez à l’APCC, nous ne vous causerons pas d’ennuis. Ne vous entêtez pas sinon vous serez durement réprimés ! », ont déclaré les responsables lors de conversations avec le clergé.

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  • Les quatre évêques nord-Irlandais disent non à la légalisation de l’avortement décidée par la Chambre des Communes à Londres

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    A la faveur de la crise politique qui sévit depuis deux ans et demi en Irlande du Nord, en la laissant sans gouvernement, Westminster a approuvé à une très large majorité deux amendements pour légaliser l’avortement et le « mariage » pour les duos d’invertis en Irlande du Nord si le gouvernement nord-irlandais n’est pas rétabli d’ici le 21 octobre prochain.

    Ce véritable coup de force, destiné à faire avancer la culture de mort en Irlande du Nord, a suscité une vive réaction de la part de quatre évêques nord-Irlandais. Ils disent non à la légalisation de l’avortement et à la voie libre au mariage pour les duos d’invertis, décidés par la Chambre des Communes à Londres.

    Mgr Eamon Martin, primat de l’Église Catholique Romaine irlandaise et évêque de Armagh, l’évêque de Down et Connor (Belfast) Mgr Noel Trenor, l’évêque de Derry Mgr Donal McKeown et celui de Clogher Mgr Larry Duffy, à la tête des plus importants diocèses du nord de l’île, ont signé une lettre conjointe où ils expriment leur désapprobation concernant ces décisions prises à Westminster. Une désapprobation que l’on pourrait croire fondée principalement sur les principes catholiques et les droits de Dieu alors qu’en réalité, si elle rappelle il est vrai « le droit égal à la vie de la mère et de l’enfant en son sein », se base cependant avant tout sur l’aspect « anti-démocratique » de la loi votée par la Chambre des Communes :

    « Nous nous unissons, écrivent les évêques, aux centaines de personnes qui ont déjà exprimé leur préoccupation et voulons exprimer notre désappointement pour la manière dont on a usé comme jamais auparavant de la loi pour la formation du nouveau parlement d’Irlande du Nord pour pénétrer dans la législation avec un impact dévastateur sur le droit à la vie des enfants dans le sein de leur mère. Le droit à la vie et à l’amour de la mère et de l’enfant qui va naître et au bien de chaque société est fondamental, les citoyens méritent la plus grande participation au débat démocratique sur la législation qui doit régler un tel droit. »

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  • Le Parti Communiste Chinois traite les églises de maison comme une mafia criminelle

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    De sur le site Bitter Winter :

    Le PCC traite les églises de maison comme une mafia criminelle

    Partout en Chine, les gouvernements provinciaux et municipaux répriment sévèrement les groupes religieux qui ne sont pas contrôlés directement par le gouvernement dans le cadre de la campagne nationale de « lutte contre le crime organisé et d’éradication du mal ». Comme Bitter Winter l’a déjà rapporté, le Shanxi, la Mongolie-Intérieure, le Fujian et d’autres provinces et régions ont mis en œuvre cette campagne, en prenant principalement pour cibles les églises de maison protestantes, le clergé et les croyants refusant d’adhérer à l’Église catholique patriotique ainsi que les mouvements religieux figurant sur la liste des xie jiao.

    La province du Jiangxi, dans le sud-est du pays, ne fait pas exception. Selon les rapports des médias officiels du PCC, le 1eravril, le 15e Groupe central de surveillance pour la lutte contre le crime organisé et l’éradication du mal a organisé une réunion de mobilisation à Nanchang, la capitale du Jiangxi. Immédiatement après la réunion, le gouvernement a lancé une campagne de propagande totale pour encourager les gens à dénoncer les « forces obscures et mauvaises », c’est-à-dire les gens de foi, contre une récompense.

    Des agents de la sécurité publique font la promotion de la campagne « Défendez la science, opposez-vous aux xie jiao » dans la rue.
    Des agents de la sécurité publique font la promotion de la campagne « Défendez la science, opposez-vous aux xie jiao » dans la rue.

    Comme ailleurs en Chine, c’est le même refrain que les autorités répètent lorsqu’ils répriment les croyants « désobéissants » du Jiangxi : les Chinois ne doivent croire qu’au Parti communiste.

    Si vous gardez la foi, vous perdrez vos avantages sociaux

    Juste après la réunion du 1er avril, le gouvernement de Fuzhou, une ville préfectorale du nord-est du Jiangxi, a lancé une série d’opérations pour réprimer la religion. L’un de ses principaux objectifs était d’enquêter sur le statut religieux des employés des institutions publiques et des membres du PCC. Les églises doivent en outre accepter la visite régulière d’agents des autorités mais aussi qu’ils interrogent les fidèles et enregistrent les informations les concernant.

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  • La chrétienté irakienne affaiblie et oubliée mais toujours vivante

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    De David Villeneuve sur le site du Quotidien :

    Les chrétiens de l’oubli

    CHRONIQUE /(...) David Villeneuve, doctorant à l’Université Laval, qui s’est rendu régulièrement au Moyen-Orient dans le cadre de ses recherches, en particulier en Irak et au Liban (...) aborde les persécutions dont ont été victimes les chrétiens irakiens dans leur histoire.

    Des chrétiens dont on ne parle pas

    Chaque fois que je parle des chrétiens d’Irak, je réalise à quel point ils sont méconnus. Pourtant, ils auraient très bien pu faire la manchette au cours des dernières années. Car les chrétiens d’Irak ont enduré bien des misères. En 2010, un commando terroriste a fait irruption en pleine messe dans la cathédrale syriaque catholique de Bagdad, faisant des dizaines de victimes. En 2014, l’organisation de l’État islamique a forcé au départ tous les chrétiens de la ville de Mossoul, dans laquelle ils vivaient depuis près de 2000 ans. Et j’en passe.

    Au fil de mes recherches, j’ai découvert qu’en 1915, les chrétiens de l’Empire ottoman (qui comprenait alors l’Irak) ont fait l’objet d’un génocide (quelques années après celui des Arméniens, aujourd’hui reconnu par la communauté internationale). Selon les estimations, entre 500 000 et 750 000 personnes auraient été tuées, et des centaines de milliers d’autres ont dû fuir la terre de leurs ancêtres.

    Sur le coup, j’étais stupéfait de ne jamais rien avoir entendu sur le sujet. C’est que les chrétiens d’Irak, comme le reste des chrétiens du Moyen-Orient, n’attirent pas l’attention. Est-ce en raison du fait qu’ils soient chrétiens ? Si tel n’était pas le cas, l’Occident aurait-il davantage de compassion pour eux ?

    David Villeneuve, doctorant à l’Université Laval, s’est rendu régulièrement au Moyen-Orient dans le cadre de ses recherches et a voyagé plusieurs fois en Irak.

    Ce que demandent les chrétiens d’Irak

    Il faut le dire, à travers le monde, la religion la plus persécutée est le christianisme. En effet, les chrétiens sont pris pour cible à peu près partout où ils sont minoritaires. Chez les chrétiens du Moyen-Orient, l’appartenance au christianisme fait partie intégrante de l’identité des gens. Pour eux, être chrétien, c’est une fierté. D’ailleurs, c’est parce qu’ils ont refusé de renier leur foi que les 200 000 chrétiens de Mossoul et de la plaine de Ninive ont été contraints à l’exil lors de l’avènement de l’organisation de l’État islamique en Irak.

    Étonnamment, la seule véritable chose que demandent les chrétiens d’Irak est qu’on ne les oublie pas. Pour eux, il s’agit de la meilleure garantie qu’on puisse leur offrir afin de demeurer dans leur pays. Or, les chrétiens irakiens ont en la personne du Pape François un allié précieux. Lors de l’allocution qu’il a prononcée le jour de Pâques 2015, le Saint-Père a longuement entretenu la foule au sujet des chrétiens d’Irak.

    Il avait alors mentionné que pour trouver de vrais croyants, de vrais disciples du Christ, c’est en Irak qu’il fallait aller. De plus, en 2018, le chef de l’Église catholique a mis aux enchères la voiture qui lui a été offerte par le prestigieux constructeur automobile italien Lamborghini.

    L’argent récolté a été investi dans la reconstruction des villages chrétiens de la plaine de Ninive.

    Visite papale

    Tout récemment, le Pape François a annoncé son intention de se rendre en Irak en 2020. Je me trouvais sur place lorsque la nouvelle est sortie. Pour les chrétiens d’Irak, c’est la concrétisation d’un rêve dont ils n’osaient espérer qu’en silence.

    De surcroît, ce sera la première fois qu’un Pape se rendra dans le pays. Et l’éventuelle visite papale est tout aussi bien accueillie par la majorité musulmane. Selon ce qui m’a été confié, tous les Irakiens y perçoivent une initiative visant à donner un coup de main à la réconciliation nationale.

    La chrétienté irakienne est actuellement très affaiblie. Mais elle est toujours vivante. La détermination dont font preuve les chrétiens irakiens est remarquable. Leur résilience est également digne de mention. En Irak, les chrétiens ne cessent de me remercier de m’intéresser à eux. Ils me disent également de parler d’eux et de prier pour eux. J’invite donc tous ceux et celles qui le souhaitent à faire de même.

  • Boris Johnson sera le premier ministre du Royaume-Uni baptisé sur les fonts d'une église catholique

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    D'Augustine Passilly sur le site de La Croix :

    Boris Johnson, premier baptisé catholique à la tête du Royaume-Uni

    Les faits 

    La loi britannique restreint l’accès des catholiques au poste de premier ministre, censé conseiller la reine pour nommer les responsables de l’Église anglicane.

    L’éducation catholique du nouveau locataire du 10 Downing Street ne pose pas de problème dans la mesure où il a reçu sa confirmation au sein de l’anglicanisme.

    Boris Johnson n’a rien d’un fervent catholique, ni dans sa pratique, ni dans sa politique.

    Le 23 juillet, Boris Johnson, qui a été baptisé, enfant, dans l’Église catholique, est devenu chef du gouvernement du Royaume-Uni. Or, une clause du Roman Catholic Relief Act – ou loi d’émancipation des catholiques – de 1829 énonce que les catholiques ne peuvent pas conseiller le souverain pour nommer les responsables de l’Église officielle, c’est-à-dire l’Église anglicane.

    Depuis les années 1970 et le conflit religieux en Irlande du Nord (1968-1998), c’est le premier ministre qui guide le choix de la reine, ce qui exclut théoriquement les catholiques de ce poste. « La loi interdit aux chefs d’État, c’est-à-dire aux monarques, d’être catholiques romains mais pas aux chefs de gouvernement », précise toutefois John Morrill, professeur émérite d’Histoire anglaise et irlandaise à l’Université de Cambridge et diacre dans le diocèse catholique d’Est-Anglie (Angleterre).

    Dans le cas de Boris Johnson, ses origines catholiques n’ont posé aucun problème dans la mesure où ce partisan du Brexit se révèle plus proche de l’Église anglicane. « Sa mère était catholique mais son père ne l’était pas,explique John Morrill. À partir du moment où il est parti en internat, à l’âge de 9 ans, il s’est mis à pratiquer en tant qu’anglican et a fait sa confirmation au collège d’Eton [au sein de l’Église anglicane, NDLR]. »

    L’ancien premier ministre a attendu de quitter son poste pour se convertir

    D’autant qu’il n’a rien d’un fervent catholique, ni dans sa pratique, ni dans sa politique. « Il a certes des points de vue sur la justice sociale, les droits des migrants et le respect de toutes les religions qui peuvent se rapprocher des valeurs chrétiennes libérales, mais sur l’avortement, l’euthanasie et d’autres problèmes névralgiques, il suit une ligne beaucoup plus laïque », affirme le professeur d’histoire.

    Avant Boris Johnson, l’ancien premier ministre (de 1997 à 2007) Tony Blair avait attendu de quitter son poste pour rejoindre le catholicisme. Marié à une catholique, il assistait à la messe depuis longtemps, communiant même parfois jusqu’à ce qu’il soit rappelé à l’ordre par le cardinal George Basil Hume. Il donna également une éducation catholique à ses quatre enfants.

    S’interrogeant sur les raisons de cette trajectoire, le Guardian avait avancé que « les motivations des [hommes et femmes] politiques catholiques sont traditionnellement regardées avec méfiance par les non-catholiques, à la fois ici [au Royaume-Uni] et aux États-Unis, craignant qu’ils appliquent les ordres du Vatican plutôt que de leurs électeurs. »

    Le fait qu’il n’y ait jamais eu de premier ministre catholique pratiquant en fonction au Royaume-Uni s’avère donc plus d’ordre culturel que légal. « Si le monarque ou son héritier devenait catholique, je suis sûr que la loi changerait », estime d’ailleurs l’historien John Morrill.

  • Face au mythe d'Al-Andalus, la vérité s’avère nécessaire

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    D'Annie Laurent sur le site de La Nef :

    L'Alhambra de Grenade © AdobeStock

    Al-Andalus revisité

    Al-Andalus désigne la période de domination musulmane dans la péninsule Ibérique (VIIIe-XVe siècles). Largement mythifiée, cette présence fait aujourd’hui l’objet d’études historiques intéressantes qui remettent les pendules à l’heure. Panorama.

    «L’Espagne sous domination islamique ne se distingue pas radicalement des autres régions de l’Empire islamique. Elle ne constitue nullement une oasis de “tolérance” et de “coexistence” entre les religions. » Tel est le constat établi par l’académicien Rémi Brague dans sa préface au livre de Dario Fernandez-Morera, Chrétiens, juifs et musulmans dans Al-Andalus. Mythes et réalités (1), texte dans lequel il se félicite également de l’édition du volume de Serafin Fanjul, Al-Andalus, l’invention d’un mythe (2). Deux autres auteurs proposent aussi le résultat de leurs recherches sur cette période : Rafaël Sanchez Saus, qui signe Les chrétiens dans Al-Andalus. De la soumission à l’anéantissement (3), et Joseph Pérez, avec Andalousie. Vérités et légendes (4).

    Cette abondance éditoriale, caractérisée par une démarche critique, qui s’appuie sur des sources irréfutables et se distingue par une érudition impressionnante, mérite d’être saluée. Selon des approches diverses, les quatre spécialistes se rejoignent autour d’un même projet : en finir avec l’illusion d’une époque fantasmée qui n’a, en fait, jamais existé telle que la présentent les bien-pensants, surtout français et espagnols, depuis quelques décennies. Ne serait-ce pas le signe d’un réveil opportun alors que l’Europe se trouve confrontée en son sein au défi de l’islam ?

    Bien des idées reçues sont donc corrigées dans ces livres, à commencer par le sens du terme « Al-Andalus » que d’aucuns seraient tentés de confondre avec la province d’Andalousie (5). Al-Andalus est un nom arabe choisi par le pouvoir mahométan en 719 pour désigner l’ensemble des territoires de l’Hispania conquis à partir de 711, à savoir la presque totalité de la péninsule Ibérique, comprenant une partie du Portugal. La libération de cet espace a été progressive jusqu’à la Reconquête scellée par la victoire de Grenade que remportèrent les souverains catholiques, Ferdinand et Isabelle, en 1492.

    Au-delà de la géographie, Al-Andalus est une idée moderne qui, à l’heure de la mondialisation, utilise cet épisode historique pour vanter un soi-disant « paradis » interculturel. Ainsi, discours politiques, manuels scolaires, guides touristiques, articles de journaux « répètent à l’envi que l’influence d’Al-Andalus sur la pensée européenne a été cruciale, incomparable et que la dette culturelle de l’Europe envers l’islam est exorbitante » (6). Cette thèse, contestée, preuves à l’appui, par Fernandez-Morera, qui montre même comment « l’Empire musulman coupa l’Espagne chrétienne – et donc l’Europe chrétienne – de son contact direct avec la science, la médecine, l’art et la littérature de l’Empire chrétien gréco-romain », illustre l’inhibition obsessionnelle qui caractérise la relation de l’Occident avec le monde musulman.

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  • Paris, 6 octobre : grande manifestation unitaire contre la PMA sans père et la GPA

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    PMA : appel à une manifestation unitaire le 6 octobre (source)

    mercredi 24 juillet 2019

    Le collectif appelle à une manifestation massive le 6 octobre

    Alors que le projet de loi sur la bioéthique était présenté ce 24 juillet en conseil des ministres, un collectif d’associations a appelé à une manifestation massive le dimanche 6 octobre "contre la PMA sans père et la GPA".

    La Manif pour Tous, les Veilleurs, Alliance Vita, les Associations Familiales Catholiques, Maires pour l’Enfance... Ces associations - familières des vétérans de la mobilisation contre le mariage pour tous en 2013 - font partie du collectif d’une dizaine de mouvements qui s’est mobilisé ce 24 juillet pour appeler à manifester contre le projet de loi bioéthique qui prévoit notamment l’extension de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules.

    A l’occasion d’une conférence de presse, leurs responsables ont appelé à un grand rassemblement le 6 octobre "pour un monde meilleur et non pour le meilleur des mondes", allusion à la dystopie prémonitoire d’Aldous Huxley parue en 1932. Au-delà de la contestation du projet sur le fond, les membres du collectif dénoncent aussi la façon dont les conclusions des états-généraux de la bioéthique ont été ignorées par le gouvernement en dépit des réserves dont elles faisaient état.

    Le collectif souhaite aussi attirer l’attention sur les enjeux et intérêts économiques qui seraient en jeu derrière ce projet. "La France a jusqu’ici résisté à la marchandisation du corps ; elle serait précipitée dans le marché mondialisé de la procréation, avec la perspective d’une importation massive de sperme pour faire face à ces nouvelles demandes et, aussi, la mainmise grandissante de la bio-médecine et de l’Etat sur le corps des femmes…" estimeTugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita.

    Tugdual Derville@TDerville

    Mobilisation générale pour que l’être humain ne soit pas le grand oublié des débats et .
    J’y serai.

    Voir l'image sur Twitter

    C’est dans ce calendrier que les opposants, unis sous le slogan "Liberté, égalité, paternité", vont tenter de faire entendre leurs voix en portant leur argumentaire sur une série de points particulièrement sensibles induits par le projet comme la conception volontaire d’enfants privés de père, l’établissement d’une filiation à deux vitesses, le remboursement de la PMA pour des femmes fertiles ou encore la suppression partielle de l’anonymat pour les dons de sperme.

    Au cours de la conférence de presse qui a suivi le conseil des ministres, Agnès Buzyn a de nouveau affirmé que ce projet ne faisait pas de la légalisation de la GPA l’étape suivante logique du processus de réforme sociétale. "La bioéthique ne se réfléchit pas en termes d’égalité", a-t-elle affirmé. Argument qui n’a pas manqué d’être relevé par les opposants à l’extension de la PMA, précisément mise en place au nom de l’égalité des droits.

    Jean-Rémi Baudot @jrbaudot

    « la GPA n’est pas dans le projet de loi... Elle poserait la question éthique de la dignité et des la marchandisation des corps. La bioéthique ne se réfléchit pas en terme d’égalité des droits » @agnesbuzyn

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  • France : le gouvernement présente son projet de révision de la loi bioéthique

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Le gouvernement français présente son projet de révision de la loi bioéthique

    26/07/2019

    Auteur / Source : France Info , La Croix , Le Parisien , France 24

    L'un des débats les plus attendus de la mandature actuelle en France arrive enfin. A la suite des « états généraux de la bioéthique » de 2018, le gouvernement français a présenté ce mercredi son projet de révision de la loi bioéthique, en conseil des ministres.

    Comme prévu, la principale mesure du projet est l'ouverture et le remboursement de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes, ainsi qu'aux femmes seules. Pourraient ainsi venir au monde des enfants « sans père ». Simultanément, le critère d'infertilité qui était nécessaire aux couples hétérosexuels pour demander une PMA, saute. La loi modifie également le régime de filiation en ce qui concerne les couples de femmes accédant à la PMA. Pour être considérées toutes deux comme les parents de leur futur enfant, elles devront rédiger une « déclaration commune anticipée » devant le notaire, à déposer à l'état civil après la naissance.

    Le projet va bien au-delà de la question fortement médiatisée de la PMA. Il se penche aussi sur la question de l'anonymat des donneurs de gamètes, puisque celui-ci est partiellement remis en cause. En effet, il est prévu qu'à sa majorité, un individu né d'un tel don puisse demander l'accès à des informations concernant son géniteur inconnu. Celles-ci pourront être des informations non identifiantes, ou directement son identité, selon ce qui aura été choisi lors du don.

    Le projet légalise également la congélation des ovocytes ou du sperme, pour des raisons d'âge (auparavant limitée à des raisons médicales). Il aborde la question des tests génétiques : si les tests préconceptionnels n'apparaissent pas dans le texte, il sera dorénavant possible au médecin découvrant une maladie génétique lors d'un test portant sur une autre caractéristique, de le mentionner à son patient (on parle de découverte « incidente »).

    Enfin, le texte touche également aux questions éthiques concernant les embryons. La recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines (qui implique la destruction d'embryons) est facilitée, puisqu'elle ne nécessitera plus qu'une déclaration préalable à l'Agence de biomédecine, plutôt qu'une autorisation comme c'était le cas auparavant. Des embryons De plus, la loi autorise la destruction d'embryons ne faisant plus l'objet d'un projet parental, et non utilisés depuis 5 ans, ou leur utilisation pour la recherche, sans requérir le consentement des parents. Enfin, concernant l'interruption médicale de grossesse, le texte supprime l'obligation de proposer un délai de réflexion d'une semaine pour prendre la décision.

    Conformément à ce qui était annoncé, ce projet de loi fait la part belle à un « droit à l'enfant » dont il conviendrait ne pas priver certaines catégories de la population. Avoir un enfant ne dépendrait donc plus des possibilités biologiques mais techniques, et du « projet » dont l'enfant ferait l'objet. En cela, le texte s'inscrit dans une mutation de la médecine reproductive : celle-ci ne viserait plus essentiellement la thérapie, mais satisferait dorénavant la simple volonté de devenir parent. Pour le reste, le projet approfondit des pratiques déjà discutables, comme la recherche sur des cellules souches embryonnaires, ou la destruction d'embryons excédentaires.

    Lors d'une conférence de presse mercredi qui a réuni 17 associations et mouvements opposés au projet de loi, Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche chez Alliance VITA, a dénoncé le « dérèglement bioéthique » dans lequel s'inscrit le texte du gouvernement :  « Ce projet de loi se couche devant une sorte de fascination technique et devant des marchés qui se profilent ». Les intervenants ont annoncé une manifestation nationale unitaire, qui aura lieu à Paris le 6 octobre 2019, sous le label « Marchons Enfants ! ».             

    Pour rappel, en Belgique, la PMA est déjà accessible aux couples de femmes et aux femmes seules. La recherche sur les cellules souches embryonnaires y est également possible.

  • Grèce : l'Eglise orthodoxe instaure une journée de l'enfant à naître

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    EN GRÈCE, LE GOUVERNEMENT VEUT RELANCER LA NATALITÉ ; L’EGLISE ORTHODOXE INSTAURE UNE « JOURNÉE DE L’ENFANT À NAÎTRE » 

    de genethique.org

    26 juillet 2019

    En Grèce, le nouveau gouvernement de droite de Kyriakos Mitsotakis a récemment promis des mesures pour relancer la natalité. Il a proposé une subvention de « 2000 euros » pour chaque enfant né en Grèce et « 1000 euros » pour les mères de moins de 30 ans. 

    Cette décision vise à inverser la tendance constatée dans les derniers chiffres sur la natalité. L’office des statistiques Esltat a estimé que le taux de fécondité en Grèce était de 1,3. Le nombre d'avortements en Grèce reste élevé : 300.000 par an, dont 13% concernent des mineures, d'après un institut médical grec. Au total « 22% des femmes ont pratiqué un avortement » selon Elstat.

    L’Eglise orthodoxe de Grèce, via son organe le Saint- Synode, a quant à elle instauré une « journée de l’enfant à naître », qui sera célébrée le premier dimanche après Noël.

  • La tombe de Franco ou l'histoire gommée

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    De Paul Vaute, historien et journaliste honoraire :

    LA TOMBE DE FRANCO OU L'HISTOIRE GOMMÉE

       Après de multiples rebondissements, la quatrième chambre du contentieux administratif de la Cour suprême d'Espagne a ordonné le mois dernier de suspendre, à titre conservatoire, le transfert vers un autre lieu de la dépouille de Francisco Franco. Celui-ci repose donc toujours – au moins jusqu’à nouvel ordre – en la basilique sise au cœur du monument du Valle de los Caídos, élevé au nord de Madrid à la mémoire des morts de la guerre civile. A l'unanimité, les cinq juges ont ainsi accédé à la requête de la famille du Caudillo, de la communauté bénédictine en charge de la nécropole, de la Fondation Franco et de l'Association pour la défense du Valle, opposées à la volonté du gouvernement de Pedro Sánchez de mettre en œuvre la résolution votée au Congrès des députés le 11 mai 2017 [1].

       Celle-ci, présentée par les socialistes (PSOE), approuvée par 198 voix face à 140 abstentions (majoritairement du Parti populaire) et une seule voix contre (celle d'une élue du PP qui a expliqué par la suite s'être trompée…), s'inscrit dans la foulée de la "loi sur la mémoire historique" initiée en 2006 par l'ex-Premier ministre Zapatero, avec en ligne de mire, à l'instar du médiatique juge Garzón, les seuls crimes attribués au franquisme. Parmi les demandes adressées au pouvoir exécutif figure symptomatiquement celle de déplacer aussi, vers "un endroit non prééminent" de la basilique, les restes de José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole, fusillé par les républicains en 1936. 

    LE PRIX DE LA RÉCONCILIATION

       Depuis que le débat est ouvert, on voit se multiplier dans les médias mainstream, en deçà comme au-delà des Pyrénées, bien des affirmations qui ont de quoi surprendre ceux qui sont tant soit peu au fait du sujet. Elles se ressemblent sans surprise, leurs auteurs puisant aux mêmes agences, quand ils ne se copient pas les uns les autres. Ainsi peut-on lire, sur le site d'une radio-télévision de service public comme un peu partout, que le complexe érigé entre 1941 et 1959 à "ceux qui sont tombés" (los Caídos) "fut en partie construit par des prisonniers républicains, contraints au travail forcé et parfois morts sur le chantier" [2]. Ou, dans un journal dit de référence, que "pour nombre d'Espagnols, les lieux rappellent le camp de concentration qu'il fut" [3]. Ou encore, à propos de la décision prise par le général Franco, "pour la réconciliation", de réunir dans l'ossuaire quelque 35.000 combattants des deux camps, que "des centaines de républicains, qui s'opposaient aux franquistes, ont ainsi été exhumés de charniers sur tout le territoire pour y être enterrés sans le consentement de leurs proches" [4]. Avec cette circonstance aggravante, avons-nous entendu à l'occasion, que des incroyants auraient été ainsi condamnés à reposer dans un édifice religieux, sous une croix de 150 mètres de haut…

       Qu'en fut-il ? Selon l'historien Bartolomé Bennassar [5], 14.876 condamnés aux travaux forcés ont purgé leur peine en partie ou totalement dans les bataillons du mémorial. Il s'agissait de volontaires et ils étaient payés par une réduction de peine. Le fait a été reconnu par le Conseil de l'Europe dans le cadre de l'élaboration d'une recommandation, datée du 17 mars 2006, pourtant consacrée à la "nécessité de condamner le franquisme au niveau international" [6]. Selon les chiffres officiels, entre quatorze et dix-huit personnes au total ont perdu la vie au cours de cette construction située en pleine montagne et qui a duré plus de dix-sept ans.

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