Santé - Page 107
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Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique (29 octobre)
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Moi, médecin, ce que je pense de l'euthanasie...
Lu sur "euthanasie stop", par Léo C. Jadot, médecin psychiâtre :
Moi, médecin, ce que je pense de l'euthanasie...
Par quel que bout que l'on prenne le problème, l'euthanasie est et reste un homicide volontaire avec préméditation, commis sur personne en situation de faiblesse.
Ce n'est jamais le rôle d'un médecin de donner la mort, même (et surtout) s'il en a évidemment la capacité technique. Tuer n'est pas bien compliqué et n'importe quel citoyen un peu entraîné le ferait très bien. Soigner n'est pas tuer, tuer n'est pas soigner.
Dans ma longue carrière j'ai accompagné un certain nombre de dépressifs dont certains voulaient se suicider. Deux ont effectivement réussi à mettre fin leurs jours. Je le vis comme un échec, comme une insuffisance de ma part. Tous les autres ont pu retrouver une confiance suffisante en eux-même et dans la vie pour reconstruire leur vie autrement. Il m'apparaît comme une trahison que d'encourager et plus encore d'aider quelqu'un à se suicider. (Suicide assisté)
Au-delà des choix éthiques et philosophiques de chaque médecin, se pose effectivement la question de la collaboration, volontaire ou obligatoire, à une mise à mort.
Si l'on refuse de considérer le désir de mort comme autre chose qu'une pathologie mentale grave, n'est-ce pas enfermer un patient dans sa désespérance que de lui laisser croire que ce serait la solution?
Et référer un dépressif à un « confrère » dont on sait pertinemment bien qu'il passera à l'acte mortel, n'est pas encore être complice du meurtre, envoyer quelqu'un délibérément dans un mortel traquenard ?
La seule solution honnête et déontologiquement correcte n'est-elle pas de dire « je ne le ferai pas, je ne puis vous empêcher de le faire, mais vous feriez la plus grosse bêtise de votre vie. Je puis adoucir vos souffrances et vous soutenir dans ces moments difficiles que vous vivez » ?
Et si un tribunal s'égare à ordonner des choses criminelles quand bien même conformes à un quelconque texte de loi, la seule attitude possible moralement n'est-elle pas de refuser encore l'injonction insensée ?
Et de même, une institution n'a-t-elle pas aussi parfois un devoir de désobéissance ?
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Belgique : le contrôle de la pratique de l’euthanasie de plus en plus ardu (bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique)
Belgique : le contrôle de la pratique de l’euthanasie
de plus en plus ardu
Sommaire
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Euthanasie des enfants : Philippe Mahoux prêche la "bonne parole" au Grand Orient de France
Lu sur Famille Chrétienne (Arthur Mertens) :
Exclusif : le Grand Orient de France planche déjà sur l’euthanasie des enfants
Alors que la loi sur la fin de vie est réexaminée à l’Assemblée nationale, la principale obédience maçonnique française organisait le 3 octobre à Paris un colloque dédié à la fin de vie des enfants. Pour les intervenants, l’étape suivante est déjà d’introduire l’euthanasie des mineurs, sur le modèle de la loi belge. Famille Chrétienne s’est glissé parmi l’assistance. Récit.
La franc-maçonnerie n’est pas une société secrète, mais discrète. C’est donc au grand jour, mais devant un public restreint, que la commission nationale de santé publique et de bioéthique du Grand Orient de France s’est réunie à Paris, le 3 octobre, pour un colloque intitulé : « La fin de vie des enfants ». Les échanges se tenaient rue Cadet, au Temple Groussier.
Dans cette enceinte, qui reçoit les personnalités politiques lors des « tenues blanches fermées » (conférences invitant un profane, non-maçon), l’ambiance est solennelle. L’assistance qui s’apprête à discuter de la fin de vie des enfants, grisonnante et majoritairement masculine, a pris place dans les fauteuils situés de chaque côté latéral. Pas d’applaudissements, de la musique de Mozart entre les interventions : nous sommes en loge.
L’invité d’honneur du colloque est Philippe Mahoux, sénateur belge de Namur, en Wallonie. Élu depuis 1990, il est président du groupe socialiste du Sénat de Belgique depuis 1999. Chirurgien et maçon, il est le « père » de la loi dépénalisant l’euthanasie en 2002. Il est également l’auteur de la loi qui a étendu l’euthanasie aux enfants, début 2014.
Sur un ton docte, adouci par la bonhomie wallonne, il plaide longuement en faveur de l’exemple donné par son pays. Le but du législateur, explique-t-il, est de « créer un espace de liberté », dans une « démarche humaniste ».
Cette liberté, c’est celle d’un patient à demander une euthanasie, « sans limite d’âge », et avec comme unique critère de validité, « la capacité de discernement par rapport à la souffrance générée par les traitements ». Il précise que, pour les mineurs, la seule souffrance physique a été retenue, alors que les adultes peuvent faire valoir une souffrance psychique. Ainsi, une jeune femme de 24 ans du prénom de Laura, habitant en Flandre et souffrant d’une dépression profonde, a demandé l’euthanasie en juin dernier.
La présence « remarquée » de la présidente de l’INCa
Philippe Mahoux donne sa définition de l’euthanasie : « Un geste ultime d’humanité, qui est un geste de vie ! » Pour lui, « le scandale, ce n’est pas la mort, mais la souffrance et la maladie. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un enfant ». Le parlementaire insiste : « On ne fait pas de métaphysique, ici ! Le sujet, ce n’est pas la mort, mais ’’le mourir’’. On ne s’occupe pas de ce qu’elle signifie. Sinon, on entre dans les opinions personnelles ».
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Le bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique (8 octobre)
Sommaire
Pays-Bas : nouvelle augmentation de 10% des euthanasies
Royaume-Uni : première autorisation pour une greffe d’utérus
UNESCO : le Comité International de Bioéthique (CIB) plaide pour la protection du génome humain
Journée mondiale des soins palliatifs : demande croissante de ressources en Europe
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Suicide en direct et éthique
Du bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :
Belgique : suicide en direct et éthique
24/09/2015 - Fin de vieOn avait déjà le reportage End Credits. Voici aujourd’hui Allow me to dieréalisé par un journaliste d’investigation australien, Brett Mason, nous livrant sa vision de l’euthanasie en Belgique. A l’issue de sa recherche sur le régime le plus libéral au monde en matière d’euthanasie, il a publié le 15 septembre dernier un documentaire dans lequel il suit deux patients en demande d’euthanasie.
Le documentaire interroge sur le bien-fondé d’un régime qui permet l’euthanasie bien au-delà du cadre initialement prévu par la loi et dévoile ainsi le parcours vers « son suicide assisté » d’une personne âgée de 85 ans autonome et faisant ses exercices tous les matins dans une maison de retraite. Simona de Moor souhaite rejoindre sa fille décédée trois mois plus tôt. Elle mourra sans prévenir son autre fille, avec laquelle, depuis 30 ans, elle n’a plus de contact. Le journaliste suit pas à pas les préparatifs de Simona, qui semble indifférente aux réactions de ses compagnons de table, heurtés par sa décision, et la caméra filme tout le processus du suicide assisté, jusqu’au dernier souffle de Simona de Moor. Le Dr Van Hoey lui présente le breuvage létal en lui expliquant « Buvez lentement », et de la féliciter une fois le contenu avalé, juste avant de l’allonger. Cinq minutes après, Simona est morte. La loi dépénalisant l'euthanasie s’applique-t-elle au cas de Simona de Moor ? Le médecin a-t-il respecté le cadre légal ? Pour le Docteur van Hoey, ce qui prévaut est de suivre la volonté du patient et ce geste est « une mort naturelle ».
La deuxième cas de patient en demande d'euthanasie est encore en suspens. Il s’agit de Peter, un père de famille atteint de violents maux de tête dont on ne parvient pas à découvrir la cause. Estimant vouloir « se libérer de la douleur, mais aussi libérer sa famille de sa maladie, afin de ne pas être un fardeau pour sa famille alors qu’il devrait être en mesure de s’occuper de ses enfants », il envisage sérieusement l’euthanasie. Il a été contacté par le Professeur Distelmans qui se tient prêt, dès qu’il aura pris sa décision. Peter attend les résultats d’une nouvelle opération sur con cerveau en octobre pour prendre sa décision.
Le visionnage de ce documentaire ne manque pas de soulever plusieurs questions. Le cas de Simona de Moor entre-t-il dans le cadre de la loi ? Comment la Commission fédérale de contrôle de l’euthanasie se positionnera-t-elle ?
Sur un autre plan, est-il éthique de filmer le suicide d’une personne en direct, même et surtout s’il est assisté par un médecin ?
Enfin, une fois leur histoire médiatisée, les protagonistes, en situation de grande fargilité, sont-ils encore entièrement libres de reculer et de changer d’avis ?
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Sayana Press : quand les pauvres testent la contraception pour les riches
D'Adélaïde Pouchol sur le site de l'Homme Nouveau :
Sayana Press, une contraception pour les riches testée par les pauvres
L’instance britannique UK Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA) a autorisé, le 24 septembre dernier, la mise sur le marché national du Sayana Press, premier contraceptif auto-injectable. Un produit fabriqué par le laboratoire Pfizer, numéro un mondial de l’industrie pharmaceutique, pour éviter aux femmes de « perdre du temps » chez le médecin.
La contraception injectable n’est pas nouvelle et est déjà assez répandue, pratiquée par quelques 35 millions de femmes dans le monde. La nouveauté, c’est que le Sayana Press est utilisable à domicile, sans assistance médicale. Facile d’utilisation, ce contraceptif se présente sous la forme d’une petite seringue à usage unique, qui s’injecte dans les bras, les jambes ou le ventre et prévient de toute grossesse pendant 13 semaines. Les femmes pressées ou trop tête en l’air pour penser tous les jours à leur pilule, n’ont donc plus qu’à aller faire une visite chez le médecin pour qu’il s’assure qu’elles sont bien aptes à s’injecter leur dose trimestrielle. Le suivi ne consiste ensuite qu’en un entretien téléphonique annuel.
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Euthanasie pour souffrance psychique : 38 personnalités manifestent leur inquiétude
Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :
Belgique : euthanasie pour souffrance psychique : mobilisation
16/09/2015 - Fin de vie
Un collectif de 38 personnalités belges, dont la plupart sont psychiatres ou membres du corps médical, ont publié une carte blanche afin de manifester leur vive inquiétude face au nombre croissant de cas d’euthanasie de personnes souffrant de troubles psychiques (entre 50 et 60 cas pour les seules années 2013 et 2014). Cette carte blanche a été publiée par les journaux Le Soir et Het Laatste Nieuws.
Partant du cas très médiatisé de Laura, 24 ans, autorisée à être euthanasiée pour dépression chronique, ces professionnels remettent en cause la légitimité des euthanasies pour souffrance psychique au regard de la loi de dépénalisation de l'euthanasie. Ils expliquent que la loi conditionne l’accès à l’euthanasie aux cas de souffrances qui ne peuvent être apaisées et dans le cas d’affections incurables. Or, « le caractère inapaisable de la souffrance mentale ne peut être constaté car il n’y a pas de paramètres mesurables - ni prélèvement de tissu, ni élément du comportement - qui pourraient l’objectiver. » En outre, les troubles psychologiques ont parfois des issues imprévisibles. Le caractère incurable de telles affections ne peut donc jamais être affirmé.
Ainsi, « la pratique confirmerait que le cadre légal relatif à l’euthanasie pour seule raison psychique est discutable ». Le collectif met en garde contre la substitution de l’euthanasie au suicide. Un cadre trop permissif pourrait en effet faire de l’euthanasie une forme de suicide moderne, permis par la médecine et par le droit.
Source : Le Soir --- La carte blanche ICI
Lire également cette "Ultime histoire belge" par le Docteur Alain Cohen sur le site du Journal International de Médecine
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Les cours hebdomadaires de l'Institut Européen de Bioéthique reprennent le 24 septembre
Cycle de formation
Questions de BIOETHIQUE
A partir du 24 septembre
Cours hebdomadaire
Les jeudis de 9h30 à 11h30 (congés scolaires exclus)
« Mères porteuse, euthanasie des personnes démentes, soins palliatifs, acharnement thérapeutique…. »
- Comment le citoyen peut-il se former pour participer au débat et exercer judicieusement certains choix difficiles?
- Quid de l’engagement en tant que catholiques ?
Ce cours est ouvert à tous, sans exigence d’une formation préalable.
Les cours ont lieu dans les locaux de l’Institut d’Etudes Théologiques (IET),
24 Boulevard St Michel,
1040 Bruxelles
PAF: 120 euros (60 pour les moins de 30 ans)
Coordonnées bancaires de l’asbl Sophia : Banque ING : 363-0055152-96
Infos : 0477 042 367 (Carine Brochier)
Inscriptions : institutsophia@yahoo.fr
Comprendre, penser, communiquer et agir !
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L'euthanasie en Belgique : le rouleau compresseur de la pensée unique
De Camille de Pommereau sur FigaroVox :
Euthanasie en Belgique : le rouleau compresseur de la pensée unique
FIGAROVOX/TRIBUNE - Camille de Pommereau estime que le débat belge autour de l'euthanasie que l'Institut européen de bioéthique tente d'ouvrir, est entièrement verrouillé par les associations pro-euthanasie.
Camille de Pommereau est juriste en droit public.
L'Institut Européen de Bioéthique (IEB) a publié une proposition de «carte de fin de vie», à commander ou télécharger gratuitement depuis le site de l'IEB. Et voilà que cette simple suggestion suscite l'émoi dans la presse belge. Le Soir, repris par le Journal du médecin, RTL, et maintenant la Libre s'emparent du sujet. L'émotion est grande puisque Le Soir va jusqu'à parler de «guerre des cartes» dans le titre de son article, insinuant une opposition de l'IEB aux déclarations anticipées proposées par l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD).
Les déclarations anticipées, relayées activement par l'ADMD belge, ont été mises en place par une loi en 2002. Elles ont pour but de permettre à une personne de consigner ses volontés pour la fin de sa vie, en prévision de l'hypothèse où elle ne serait plus en mesure de s'exprimer. Il en existe deux formes, l'une en faveur de l'euthanasie, l'autre pour l'arrêt des traitements, en cas de forte dépendance.
Ces déclarations peuvent être enregistrées à la commune. Les fonctionnaires municipaux belges sont donc, malgré eux, les maillons actifs de la chaîne d'acteurs qui banalisent l'euthanasie.
Mais les déclarations anticipées n'offrent aucune possibilité d'affirmer explicitement son refus de l'euthanasie. Bien sûr, l'ADMD rétorquera qu'il suffit de ne rien déclarer pour être contre l'euthanasie. C'est un peu court. Car la déclaration anticipée devrait, pour respecter le libre choix des personnes, intégrer la possibilité de refuser l'euthanasie. Ces déclarations peuvent être enregistrées à la commune. Les fonctionnaires municipaux belges sont donc, malgré eux, les maillons actifs de la chaîne d'acteurs qui banalisent l'euthanasie.
«Saturés d'entendre parler de l'euthanasie comme la seule mort sans souffrance», de nombreuses personnes ont fait entendre leur voix pour demander un outil de communication différent. Carine Brochier explique dans un article de La Libre que c'est comme ça qu'est née la carte de fin de vie de l'Institut Européen de Bioéthique en 2008. «C'est le fruit d'une demande de personnes âgées, de leur famille, mais aussi de médecins et de personnels soignants.»
La carte de fin de vie de l'IEB donne au patient la faculté de réitérer sa confiance dans son médecin et éventuellement l'occasion d'échanger avec lui sur ses vœux pour la fin de sa vie. Elle propose aux personnes, outre leur attachement aux soins et au soulagement de leurs douleurs, de se positionner sur d'éventuelles décisions à prendre en fin de vie, telles que le refus de l'acharnement thérapeutique et de toute forme d'euthanasie. En cas de besoin, le signataire de la carte peut désigner une «personne de confiance», qui «coopérerait à la prise de décision médicale à son égard». La personne peut également y inscrire ses volontés relatives à un éventuel prélèvement d'organes, au mode de funérailles, et demander par anticipation une assistance spirituelle.
En définitive, la carte de fin de vie est un pacte de confiance renouvelée entre le patient et le médecin et sa famille, et la garantie que sa vie sera respectée jusqu'à son terme naturel sans que personne ne lui vole sa mort. En faveur de l'apaisement, elle ne peut que faire du bien. Le succès de la carte est si grand, que l'IEB en est à sa cinquième réimpression depuis 2008.
La banalisation médiatique est telle qu'elle imprègne imperceptiblement les citoyens, particulièrement les plus fragiles. L'euthanasie devient la normalité, alors que la loi la prévoyait initialement comme un geste exceptionnel, dans des circonstances exceptionnelles.
Un glissement est en train de s'effectuer en Belgique. La banalisation médiatique est telle qu'elle imprègne imperceptiblement les citoyens, particulièrement les plus fragiles. L'euthanasie devient la normalité, alors que la loi la prévoyait initialement comme un geste exceptionnel, dans des circonstances exceptionnelles. En attestent les différentes extensions progressives de la loi sur l'euthanasie aux enfants et bientôt aux détenus, aux déments, aux dépressifs?
Etonnant de voir, que le camp des laïques purs et durs se lève dès que quelqu'un en Belgique ose prendre une initiative contre l'euthanasie. Surprenant aussi de constater, qu'en mal d'arguments certains dans le plat pays n'attaquent les opposants à l'euthanasie que sur base de leurs convictions religieuses. Comme si le fait d'être contre l'euthanasie établissait un lien direct avec une croyance, alors que des médias du monde entier ne cessent d'attirer l'attention sur l'horreur législative belge. Il semblait que la laïcité prônait la liberté de penser, d'agir, de débattre.
Dans ce contexte, la carte de l'IEB est un outil qui apaise et rassure, réaffirmant la bonté des soins palliatifs. «Elle mise sur la relation de confiance entre les médecins, la famille et le patient, en mettant les choses au point.» explique Carine Brochier. En ce sens, cette carte est dans la droite ligne de l'article 8 de la loi relative aux droits des patients qui mise en priorité sur le consentement du patient et la prise en compte de ses volontés par le personnel médical.
Pour garantir le libre choix des individus, il est fondamental de donner réellement ce choix par une diversité de propositions. La carte offerte par l'IEB est donc une véritable opportunité. Elle s'élève aujourd'hui comme la seule alternative possible aux déclarations anticipées d'euthanasie. Si elle n'a pas de valeur légale, elle a pour autant un poids juridique. Car en l'absence de directives anticipées, la recherche de la volonté du patient devra se faire par tout moyen.
Le buzz médiatique autour de cette carte, et l'inquiétude voire la virulence de l'ADMD à son encontre seraient-ils la preuve qu'elle répond à une prise de conscience croissante des citoyens belges face à l'euthanasie?
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La directrice de l'Institut Européen de Bioéthique défend la "carte de fin de vie"
Sur le site de lalibre.be ("opinions"), Carine Brochier, directrice de l'Institut Européen de Bioéthique, défend la "carte de fin de vie" :
L’Institut européen de bioéthique lance une "carte de fin de vie" (à retrouver ici en PDF) qui refuse l’euthanasie et prône les soins palliatifs. (...)
Il est difficile de penser à notre propre mort. N’avons-nous pas peur d’aborder ce sujet avec nos proches et parfois notre médecin ? La "carte de fin de vie" permet, paisiblement, de réaffirmer notre confiance dans le médecin et de refuser autant l’acharnement thérapeutique que l’euthanasie. C’est aussi le respect de l’opinion de chacun. Un plaidoyer pour les soins palliatifs. Et un succès vu la demande.
Voici sept ans, l’Institut européen de Bioéthique lançait une "carte de dignité en fin de vie" (lire LLB - Débats du 29 avril 2008). Aujourd’hui, vous proposez au public une nouvelle "carte de fin de vie". Pourquoi ?
C’est le fruit d’une demande de personnes âgées, de leur famille mais aussi de médecins et de personnels soignants d’avoir un outil de communication paisible pour ceux qui veulent être accompagnés dignement jusqu’au bout sans qu’on provoque intentionnellement leur mort. Beaucoup sont saturés d’entendre parler de l’euthanasie comme la seule forme de mort sans souffrance. Ils cherchent autre chose.
Comment se présente et que contient cette carte ?
Sur cette carte qu’on garde dans son sac ou portefeuille, on indique son nom et prénom ainsi que le nom et le téléphone du médecin traitant. Dans le cas d’incapacité d’exprimer sa volonté par suite de maladie ou d’accidents, on affirme des directives pour sa mort. En substance, je donne ma confiance aux médecins afin qu’ils m’appliquent des traitements utiles et renoncent à ceux qui paraîtraient disproportionnés. Loin donc de l’acharnement thérapeutique. Ensuite je leur demande d’apaiser mes souffrances autant que possible et de me procurer tous les soins vitaux tels l’alimentation, l’hydratation, les soins de confort et d’hygiène et, au besoin, tous les soins palliatifs nécessaires. Enfin que les médecins respectent ma vie jusqu’à son terme naturel en se gardant de toute forme d’euthanasie. A côté de ce pan "directives pour ma mort", on peut aussi s’exprimer sur ses funérailles - inhumation ou incinération ? -, sur une éventuelle assistance spirituelle (quel ministre du culte ?), sur le prélèvement ou non d’organes après sa mort et désigner le cas échéant une personne de confiance qui pourra coopérer à la prise de décision médicale à mon égard. Les personnes intéressées peuvent télécharger cette carte sur notre site ou nous écrire pour en obtenir. Plusieurs même, comme nous l’avait demandé une dame âgée pour ses amis de la maison de repos, semaine dernière.
Imposer une euthanasie à une personne qui ne l’a pas demandée est illégal en Belgique. Vos détracteurs considèrent donc que cette "carte de fin de vie" qui refuse l’euthanasie ne sert à rien. Que répondez-vous ?
Elle sert à quelque chose et fait bien vu le grand nombre de personnes qui nous la demandent. Quelle meilleure preuve ? Cette carte permet de réaffirmer ses choix et de les communiquer dans une société démocratique où existe la libre expression de toutes les opinions. Ici, ce choix éminemment personnel est de dire non à l’acharnement thérapeutique, non à l’euthanasie et oui aux soins palliatifs. A côté, les soignants sont aidés. On réaffirme leur vocation de soigner et non de provoquer la mort intentionnellement. Combien de médecins sont mis à mal actuellement ! Ils se sentent des exceptions parce qu’ils refusent de pratiquer l’euthanasie. Alors que, rappelons-le, c’est l’euthanasie qui doit rester exceptionnelle. Or, voilà que, banalisée, elle devient aujourd’hui la bonne façon de mourir sans souffrir. Et là, notre devoir de citoyen est de remettre les pendules à l’heure. Non, l’euthanasie n’a pas le monopole de la meilleure façon de mourir. Et les associations qui le prônent trompent les citoyens. Parce que là, est la vocation des soins palliatifs.
Autre grief avancé : cette carte sous-entend l’existence de pratiques de fin de vie dans des centres de soins à l’insu de patients et crée donc la peur.
C’est l’inverse. Loin d’engendrer la peur et une défiance vis-à-vis des médecins, cette carte rassure et mise sur la relation de confiance entre les médecins, la famille et le patient, en mettant les choses au point. Oui, il est possible de mourir paisiblement et dignement avec les soins palliatifs et en étant entouré.
Est-ce une réaction à l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) qui propose, elle, des déclarations anticipées d’euthanasie ?
L’ADMD doit-elle détenir le monopole de la communication sur la mort ? Doit-elle automatiquement et idéologiquement condamner ceux qui ne sont pas en accord avec la pratique de l’euthanasie ? Non. Plus loin, il ne faut pas toujours parler de l’euthanasie quand on veut parler de la mort. On nous sert de l’euthanasie partout. Les personnes sont saturées. Pourquoi ne pourrait-on pas parler des soins palliatifs ? Là nous avons tous une responsabilité. Médias compris.
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Trouver un prêtre, même au milieu de la nuit; une initiative encouragée par le pape
Trouver un prêtre, même au milieu de la nuit : une initiative saluée par le Pape
(RV) Le prochain Jubilé de la miséricorde sera « une bonne occasion pour intensifier la collaboration entre pasteurs et laïcs dans leur mission pour s'occuper avec affection et assister avec tendresse les malades et les mourants ». C'est le message envoyé par le Pape François au président du Service sacerdotal d'urgence, Manuel Martín Sjöberg.
Ce service est né en 1952 dans la ville de Córdoba, en Argentine, pour assurer à chacun la possibilité de rencontrer un prêtre, même au milieu de la nuit. Plus de soixante ans plus tard, le premier Pape argentin de l'Histoire envoie ses encouragements à cette « œuvre de miséricorde chrétienne » et rappelle l'importance de se rapprocher des plus nécessiteux, surtout en cette année de la miséricorde, « car ils sentent la chaleur de notre présence, de notre amitié et de notre fraternité ». C'est sur ce genre d'actions que nous serons jugés affirme le Pape, « sachant que le Christ lui-même est présent en chacun de ces "plus petits" ». (avec l'Osservatore romano)