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Sexualité - Page 66

  • Vatican : un coming out calculé à la veille de l’ouverture du synode sur la famille

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    Le Vatican a jugé, ce samedi, «très grave» et «irresponsable» le coming out d'un prêtre polonais et décidé de le suspendre de ses fonctions au Saint Siège, après qu'il ait révélé dans la presse son homosexualité, a indiqué un communiqué du porte-parole du Vatican. «Le choix de faire une déclaration aussi fracassante à la veille de l'ouverture du synode (sur la famille), apparaît très grave et irresponsable», a précisé le Père Federico Lombardi, dans ce communiqué.

    Lu sur le site du "Matin" (Suisse):

    Un prêtre polonais, membre de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, révèle son homosexualité samedi à deux journaux, à la veille du synode sur la famille, afin de faire bouger une Église «en retard» et «paranoïaque» sur le sujet.

    Le père Krysztof Olaf Charamsa, né à Gdynia (Pologne) il y a 43 ans, révèle également qu'il a un compagnon: à cause de cela, «je sais que je devrai renoncer à mon ministère, qui est pourtant tout ma vie», confie-t-il au quotidien italien il Corriere della Sera.

     La suite ici : Un prêtre polonais fait son coming out

    Plus de précisions ICI (blog de J. Smits)

    JPSC

  • Christine Pedotti : pour un usage « pratique » des nouvelles procédures en nullité d’un mariage

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    Lu sur le blog « Pro Liturgia » : 

    220px-Pedotti.JPG"De l’inénarrable Christine Pedotti (1), responsable de la très archaïque “Conférence des baptisés de France” : 
    « Le Synode sur la famille, convoqué par le pape François, a tenté de traiter la question des divorcés remariés ; une situation de plus en plus courante, eut égard, d’abord et principalement, à l’augmentation sans précédent de l’espérance de vie. La mort ne sépare plus les époux qu’au bout de nombreuses décennies. (...) En conséquence, le divorce est le lot commun de tous et toutes, catholiques ou pas, notre lot, celui de nos frères et sœurs, de nos enfants, de nos parents... Et de nouvelles unions se forment et tentent de réussir ce que la précédente avait raté. La loi du catholicisme doit-elle continuer à vouer au péché obstiné d’adultère ces innombrables personnes ? C’est toute la question. Les théologiens, ecclésiologues, moralistes et biblistes, cherchent des moyens de sortir de l’impasse. On citera le cardinal Kasper, Mgr Bonny ou Mgr Vesco, pour les contributions les plus intéressantes [sic]. Tandis que d’autres, tout aussi théologiens, ecclésiologues, moralistes et biblistes, rappellent “la doctrine de toujours” et s’émeuvent que l’on puisse brader un ordre venu, prétendent-ils [re-sic], de Jésus lui-même. (...) Et voilà que François dribble tout le monde, motu proprio au pied. Normal pour un passionné de foot. Il déplace la question du champ théologique au champ juridique. Il est vrai que lorsque François était encore Mgr Bergoglio, il considérait que la moitié au moins des mariages étaient invalides, les époux ne sachant en fait pas bien ce qu’ils faisaient au moment où ils s’engageaient [et que dire des messes où bon nombre de prêtres et de laïcs ne savent plus ce qu’ils célèbrent ? n.d.l.r.]. 
    Les nouveaux textes ouvrent largement les causes de nullité : défaut de foi, ou enfants nés avant le mariage... Là où l’identité de jugement de deux juges était nécessaire, un seul juge va suffire. L’évêque peut même, si les circonstances sont claires, juger lui-même en moins de 45 jours. Les parties seront considérées comme de bonne foi et leur seule déclaration pourra être prise en compte. Une procédure simplifiée, rapide et gratuite... Les conservateurs hurlent : “C’est un divorce catholique.” Les libéraux sont déçus : cette idée de nullité les rebute. A raison : comment dire que des années de vie commune sont annihilées... Surtout quand des enfants sont nés ? 
    Mais le jésuite est rusé et il sait que de bonnes pratiques valent mieux qu’une grande dispute théologique. Qui osera prétendre qu’au jour de leur mariage, les deux époux étaient pleinement, totalement, conscients de l’engagement qu’ils prenaient (...). Allons, qui oserait ! 
    Le pape a ouvert une petite porte, mais le courant d’air va s’engouffrer. Bien vite, on prendra l’habitude de divorcer au civil et, si l’on est assez croyant et motivé, de faire constater la nullité de l’engagement religieux. Sans doute n’est-ce pas idéal mais, ne nous y trompons pas, le pape François sait où il va et il vient de sérieusement déminer les débats du Synode qui commence le 3 octobre. 

    (1) Très proche de Mgr Doré, lui même très proche de la "mafia" dont a parlé le cardinal Danneels"

    Source : “Témoignage Chrétien” en ligne, sous le titre « le rusé jésuite »

    JPSC

  • Afrique : les évêques publient une déclaration commune pré-synodale

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    Archeveques-Gh.jpgLu sur le site « aleteia » :

    Les évêques d’Afrique et de Madagascar rendent aujourd’hui publique une déclaration commune adoptée en juin dernier (8-11 juin 2015) à Accra (capitale du Ghana) lors d’une réunion de tout l’épiscopat africain et de Madagascar, préparatoire au synode ordinaire de la famille qui s’ouvrira le 4 octobre prochain.

    Dans cette déclaration signée par 45 prélats africains dont 32 présidents de Conférences épiscopales représentant 40 pays africains et Madagascar, dix cardinaux et trois prélats africains romains, les évêques africains et malgaches lancent un appel pressant aux dirigeants politiques mais aussi « aux fils et filles du bien-aimé continent africain », demandant à tous de « respecter, aimer et servir l’Afrique en vérité ». Ils le font alors qu’à la fin de la semaine s’ouvre à New York (États-Unis) le Sommet des chefs d’État devant adopter un plan mondial de développement d’ici 2030.

    Dans la tradition de saint Gélase, Pape africain, ils invitent les dirigeants politiques à « écouter la voix de leur conscience » et à se souvenir « que chaque personne humaine aura des comptes à rendre à Dieu pour ses actes ».

    Avertis des avancées culturelles, politiques et juridiques d’agents externes à l’Afrique promouvant « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et « la perspective du genre » sur le continent africain, les évêques africains et malgaches dénoncent sans ambages le mensonge des politiques néo-colonialistes imposant aux cultures et aux gouvernements africains, « comme conditions d’aide au développement », préservatifs, contraceptifs, « services abortifs », « éducation sexuelle » purement technique et immorale, « déconstruction des stéréotypes de genre » : ces denrées, disent-ils, sont devenues plus accessibles aux africains que le mode d’emploi du développement intégral. Ils disent un « non catégorique à ce plan qui assassine [leur] continent ».

    Les évêques ciblent en particulier le Protocole de Maputo et les Observations générales n°2 sur son article 14 qui mettent les gouvernements sous pression notamment de légaliser ou dépénaliser l’avortement et de procurer à leurs populations un accès universel aux contraceptifs modernes. Ils notent que ce programme mortifère, « piloté par des agents externes à l’Afrique », se retrouve également dans des déclarations politiques panafricaines, telles que le Plan d’action de Maputo pour la Mise en œuvre du cadre d’orientation continental pour la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs, la Déclaration d’Abbis-Abeba sur la population et le développement en Afrique après 2014, ou la Position africaine commune sur le programme de développement pour l’après-2015.

    Les évêques d’Afrique et de Madagascar se déclarent « unanimement blessés au plus intime de [leur] cœur de pasteur » par « une résurgence terrifiante de l’esprit colonialiste ». Les Africains ne sont pas des partenaires serviles des agents de la gouvernance mondiale. Ils ont une contribution humaine et spirituelle prophétique à apporter à l’humanité en ce temps où la famille et la foi sont si gravement menacées.

    La déclaration a déjà été envoyée personnellement aux chefs d’État et de gouvernements africains, au Secrétaire général de l’ONU et aux responsables des institutions panafricaines, entre autres.

    Ref. Les évêques d’Afrique disent non au néocolonialisme et à l’esclavagisme idéologique 

    JPSC

  • L'évêque d'Anvers se démarque de l'enseignement traditionnel de l'Eglise sur la sexualité humaine

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Mgr Bonny s’en prend à “Humanae vitae”. L’envoyé de la Belgique au synode critique le concept même de loi naturelle

    L’évêque d’Anvers, à moins de deux mois du synode sur la famille auquel il participera en tant qu’envoyé de l’Eglise catholique en Belgique, s’en est pris dans un livre collectif à l’enseignement traditionnel sur la sexualité humaine, la contraception et jusqu’au concept de loi naturelle qui ne s’accorde pas, selon lui, avec la multiplicité des histoires et des cheminements de chacun. Mgr Johan Bonny s’oppose frontalement à Humanae vitae – ce texte si largement oublié déjà dans les documents officiels sortis du synode extraordinaire en octobre dernier.
    Mgr Bonny avait déjà à plusieurs reprises rallié la cause d’une modification de l’enseignement pérenne de l’Eglise, proposant même une forme de « reconnaissance » des unions homosexuelles (voir ici et ici). Sa nouvelle intervention s’est faite sous forme de contribution à un livre publié par l’édieteur allemand Herder Verlag, Zerreißprobe Ehe (« le mariage à l’épreuve »), sous le titre : Le synode des évêques sur la famille : les attentes d’un évêque diocésain. Le livre est préfacé par le cardinal Lehmann.
    L’encyclique Humanae vitae, soutient-il, n’a pas recueilli le « consensus » des évêques, raison pour laquelle elle a été dès sa publication à l’origine de « tensions, des conflits et de fractures ». Mgr Bonny regrette que l’Eglise ne laisse pas davantage de place à la « conscience individuelle » des fidèles en ce qui concerne « les méthodes de planning familial et du contrôle des naissances » et il espère que le synode sur la famille saura corriger tout cela.
    « Toutes les constitutions et tous les décrets du Concile Vatican, y compris les plus difficiles, ont finalement été acceptés dans le cadre d’un consensus. Il ne restait presque rien de cette collégialité trois ans plus tard, lorsque Humanae vitae a paru. Que le pape rendrait un jugement concernant les problèmes de « la population, la famille et les naissances », le Concile l’avait prévu. Mais qu’il allait ignorer la recherche collégiale du plus large consensus possible, le Concile ne l’a pas prévu. »
    C’est une « déchirure qui ne doit pas durer », selon Mgr Johan Bonny.
    On notera que son idée de la « collégialité » est celle d’une sorte de démocratie épiscopale, où la fidélité à la tradition qui assure à l’Eglise de se conformer à l’enseignement de son Chef, le Christ, peut passer par pertes et profits. C’est le péché commun à toute forme de démocratie positiviste : elle ne se soucie pas de la vérité, faisant toujours primer la majorité numérique.
    Plus largement, Mgr Bonny conteste l’enseignement traditionnel de l’Eglise sur la sexualité et le caractère peccamineux – « intrinsèquement désordonné » – des actes homosexuels. « Le progrès scientifique nous permet de modifier ce point de vue. D’abord, on sait que l’homosexualité existe aussi dans le monde animal. » C’est oublier la différence de nature entre l’homme doué de raison et l’animal, qui n’a pas de responsabilité morale, n’ayant pas de liberté… Après tout, les animaux volent, tuent, torturent, abandonnent leur progéniture ou la dévore sans que cela justifie de semblables comportements humains.
    Mgr Bonny affirme pourtant que selon « saint Thomas, l’homme et la femme s’attirent l’un l’autre par un instinct naturel, comme cela est le cas avec tous les autres animaux. L'attraction à l’égard di sexe opposé est universelle et ne connaît pas d'exceptions. Selon cette approche, une action contre l'inclination hétérosexuelle représente une rupture consciente de l'instinct naturel ; d’où vient le concept d'un “péché contre la nature”, comme l'apôtre Paul l’a répété. » Les « progrès scientifiques » indiqueraient donc  que saint Paul s’est trompé tout comme saint Thomas – sauf que le péché contre nature est celui qui va contre la propre nature de l’homme, à comprendre dans sa différence spécifique par rapport à l’animal : être doué de raison et de liberté.
    Mais pour Mgr Bonny, « dans notre culture personnaliste, l’interdiction des relations homosexuelles est considérée comme une discrimination inacceptable : il y aurait donc des hommes et des femmes qui n’ont pas le droit de vivre leur sexualité, pour la seule raison qu’ils ne vivent pas de la même manière que l’immense majorité des gens ! », s’exclame-t-il.
    C’est dans ce contexte qu’il qualifie lui-même de « personnaliste » que Bonny rejette la « loi naturelle » comme fondement de la moralité parce qu’elle considère certains actes comme bons ou mauvais indépendamment de l’histoire et de la biographie personnelle des individus. C’est le relativisme moral : s’il est vrai qu’une personne ne pèche pas nécessairement en posant un acte mauvais, lorsqu’il n’a pas conscience de faire le mal par exemple, cela n’autorise pas à faire disparaître la distinction objective entre le bien et le mal. Et encore moins à laisser cette appréciation, devenue changeante et subjective, aux hommes – à moins de leur dire « Vous serez comme des dieux » !
    Il va de soi que Mgr Bonny propose de mettre au rebut toutes les exigences de l’Eglise en matière de l’exercice sexualité : il le fait en rejetant toute forme d’interdit général qui ferait porter à l’Eglise une « énorme responsabilité » : « Nous savons désormais que l’interdit imposé de l’extérieur sur la pratique sexuelle provoque des déplacements inconscients des émotions correspondantes : cela peut conduire à des conséquences désastreuses – alcoolisme, drogue et autres abus, maladies psychosomatiques, problèmes relationnels, intolérance, agressivité, autoritarisme, etc. »
    Pour vivre heureux, vivons couchés – avec qui bon nous semble !
    Toutes les citations rapportées ci-dessus proviennent du blog de Mathias von Gersdorff et de LifeSiteNews.
  • Synode : 17 cardinaux font bloc contre les théories réformistes

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    De Sandro Magister sur chiesa.espresso.repubblica.it :

    Les cardinaux anti-Kasper: ils étaient cinq, maintenant ils sont dix-sept

    Et ils interviennent en même temps par le biais de deux livres qui vont être publiés alors que le synode est proche. Au premier rang, Robert Sarah et les Africains 

    par Sandro Magister

    ROME, le 31 août 2015 – Le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin, se trouve ces jours-ci à Ratisbonne, afin d’y présenter l'édition allemande de son livre "Dieu ou rien". Celui-ci a été publié en France au mois de février dernier et il est actuellement sur le point de paraître en neuf autres langues dans le monde entier, en raison de l'énorme intérêt qu’il a suscité, à cause de son contenu et de la personnalité de son auteur, comme www.chiesa l’a déjà montré :

    > Un pape d’Afrique noire

    À Ratisbonne, c’est le cardinal Gerhard Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, qui présentera le livre. La préface de l’édition allemande a été rédigée par l’archevêque Georg Gänswein, préfet de la maison pontificale et secrétaire particulier de Benoît XVI.

    Mais le pape émérite lui-même n’a pas manqué de dire au cardinal Sarah tout le bien qu’il pensait de son ouvrage. Il lui a notamment écrit ceci :

    "C’est avec beaucoup de profit spirituel, de joie et de gratitude que j’ai lu 'Dieu ou rien'. La réponse courageuse que votre ouvrage donne aux problèmes suscités par la théorie du 'genre' pose avec netteté, dans un monde qui n’y voit plus clair, une question anthropologique fondamentale".

    Sur près de quatre cents pages que compte l’ouvrage, il n’y en a que quelques-unes qui concernent le synode consacré à la famille. Mais ces pages-là ont produit une forte impression, en raison de la netteté et de la lucidité avec lesquelles elles s’opposent aux courants de pensée qui sont favorables à un changement dans la doctrine et dans la pastorale relatives au mariage, courants dont le représentant le plus en vue est le cardinal Walter Kasper.

    Sarah ne fait pas partie du groupe de cinq cardinaux – le premier d’entre eux étant Müller – qui, à la veille de la session du synode qui s’est tenue au mois d’octobre dernier, ont fait bloc contre les novateurs en rédigeant un ouvrage collectif qui a provoqué des réactions vives et nombreuses.

    Mais, alors que la seconde et dernière session du synode est proche, voici que de nouveaux combattants se lancent dans la bataille pour défendre la doctrine et la pastorale traditionnelles en matière de mariage : il s’agit non plus de cinq, mais de onze cardinaux, qui ont, cette fois encore, rédigé un ouvrage collectif. Et parmi eux figure Sarah.

    Les dix autres sont, par ordre alphabétique :

    - Carlo Caffarra, archevêque de Bologne, Italie ;
    - Baselios Cleemis Thottunkal, archevêque majeur de Trivandrum de l’Église syro-malankare. Inde ;
    - Josef Cordes, président émérite du conseil pontifical Cor Unum, Allemagne ;
    - Dominik Duka, archevêque de Prague, République Tchèque ;
    - Jacobus Eijk, archevêque d’Utrecht, Pays-Bas ;
    - Joachim Meisner, archevêque émérite de Cologne, Allemagne ;
    - John Onaiyekan, archevêque d’Abuja, Nigeria ;
    - Antonio Maria Rouco Varela, archevêque émérite de Madrid, Epagne ;
    - Camillo Ruini, vicaire émérite du pape pour le diocèse de Rome, Italie ;
    - Jorge Urosa Savino, archevêque de Caracas, Vénézuela.

    Le livre a pour titre :

    "Le mariage et la famille dans l’Église catholique. Onze cardinaux apportent un éclairage pastoral".

    Il sera publié à septembre en cinq langues : anglais (Ignatius Press), italien (Cantagalli), français (Artège), allemand (Herder), espagnol (Ediciones Cristiandad).

    Et il ne s’agit pas d’un travail de compilation. Les textes qui y figurent seront publiés pour la première fois, à la seule exception de celui du cardinal Ruini, qui a déjà été mis en ligne, il y a un an, sur www.chiesa :

    > Le vrai dilemme: indissolubilité ou divorce

    Pour davantage de détails et d’informations en avant-première à propos du contenu de ce livre, voir :

    > Pre-Synod Book "Eleven Cardinals Speak on Marriage and the Family"

    Mais ce n’est pas tout. En effet un autre livre collectif est sur le point d’être publié, également dans la perspective du synode. Ses  auteurs sont tous africains. Pour le moment il est édité uniquement en anglais, aux États-Unis par Ignatius Press et au Kenya par les éditions Paulines.

    Son titre est :

    "L’Afrique, nouvelle patrie du Christ. Contributions de pasteurs africains au synode consacré à la famille".

    Lire la suite sur le site de S. Magister

  • Pour le prochain synode sur la famille : encore un peu de casuistique sur les sujets qui fâchent

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    Comment faire pour baptiser un lapin carpe ? Lu dans le journal « La Croix » :

    "Les épiscopats suisses, français et allemands, qui avaient organisé à huis clos un colloque sur la famille en mai à Rome, ont décidé de rendre publiques les propositions qui y ont été formulées.

    Synode-Pastorale du mariage et de la famille

     « Comment de telles biographies humaines peuvent-elles être accompagnées et encouragées, au plan théologique, pastoral et juridique lorsqu’elles ne peuvent pas réintégrer leur mariage sans commettre de nouvelles fautes graves? », interroge l’exégète allemand Thomas Söding. Si la séparation est bien le signe d’un échec, sa compatriote Eva-Maria Faber propose que l’Église considère une nouvelle union comme « un pas vers un nouvel avenir rempli de sens, et au cours duquel le désespoir devient espérance ». 

     > A LIRE Divorcés remariés, l’Église ouvre une porte   

    L’EGLISE DOIT PRENDRE EN COMPTE UN MONDE PLUS COMPLEXE

     « On ne peut omettre de prendre en compte l’histoire des sujets », insiste également le jésuite Alain Thomasset, professeur au Centre Sèvres, à Paris. Toute évaluation morale d’un acte, poursuit-il, doit tenir compte du contexte dans lequel il se déroule. Comme un homicide peut être qualifié de légitime défense, d’accident, d’assassinat ou de crime passionnel, il faut opérer des distinctions comparables pour les actes sexuels considérés par l’Église comme « intrinsèquement mauvais », ou pour la contraception. Il suggère ainsi de considérer comme « subjectivement non coupables » la contraception non abortive, les actes sexuels de certaines personnes remariées, et ceux des homosexuels « vivant en couple stable et fidèle ». 

    Le monde devient plus complexe, estiment-ils à l’unisson, les repères plus fragiles. Un phénomène que l’Église doit désormais mieux prendre en compte : « des pierres d’achoppement jalonnent une vie conjugale bien plus que ne l’admet une théologie du mariage aujourd’hui facilement idéalisante », juge ainsi la Française Anne-Marie Pelletier.

     > A LIRE Les divorcés remariés « font toujours partie de l’Église », rappelle le pape François   

    ALIMENTER L’INTENSE DÉBAT EN COURS

    C’est aussi au nom de cette complexité grandissante que certains, comme le Suisse François-Xavier Amherdt, de l’université de Fribourg, plaident en faveur de la reconnaissance de certaines relations hors mariage. Les valeurs de « situations intermédiaires » comme le concubinage « ne sont pas nulles », insiste-t-il, évoquant notamment l’attachement à un « projet réel d’alliance future » ou une « dimension relationnelle d’amour » exprimée dans les relations sexuelles. D’où la nécessité, plaide-t-il, de « ne pas jeter un total discrédit sur de pareilles situations ». 

    Lire la suite

  • Malgré (?) la contraception, le nombre des IVG est toujours en hausse

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    C'est en France, mais cela vaut sans doute pour les pays limithrophes dont le nôtre.

    Lu sur Liberté Politique :

    Les IVG en hausse, malgré (ou à cause ?) de la contraception

    Le recours à l’avortement en légère hausse en France en 2013, malgré une relative stabilité depuis une dizaine d’années, d’après les auteurs d’une étude publiée le 9 juillet par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).

    En 2013, 229 000 IVG ont été réalisées en France, dont presque 217 000 en métropole. Ces chiffres correspondent donc à une légère hausse par rapport à 2012 (219 000), alors que la tendance était à la baisse les deux précédentes années, avec 226 100 IVG enregistrées en 2010 et 222 200 en 2011.

    La contraception n’empêche pas l’IVG

    D’après les auteurs de l’étude, « seules 3 % des femmes, ni enceintes ni stériles, ayant des rapports hétérosexuels et ne voulant pas d’enfant, n’utilisaient aucune méthode de contraception », s’appuyant sur les données de l’enquête Fécond, menée par l’Institut national d’études démographiques (INED).

    Ainsi, « le nombre des IVG, y compris chez les plus jeunes, ne s’explique pas principalement par un défaut de couverture contraceptive », alors qu’en 2007, « 2 femmes sur 3 ayant eu une IVG utilisaient une méthode contraceptive qui n’avait pas fonctionné, en raison d’un oubli de pilule ou d’un accident de préservatif ».

    Le Quotidien du médecin note que pour les chercheuses de la DREES, les femmes ont également davantage recours à la contraception d’urgence ; depuis 2005, plus d’1 million de pilules du lendemain et du surlendemain sont vendues chaque année.

    IVG médicamenteuses

    C’est parmi les femmes de 20 à 24 ans que les IVG demeurent les plus fréquentes, avec un taux de 28,8 IVG pour 1 000 jeunes femmes, alors que la moyenne est de 15,6 pour 1 000 pour les 15-49 ans. Chez les moins de 20 ans, les taux continuent de décroître, avec 9,5 recours pour 1 000 femmes chez les 15-17 ans, et 21,8 chez les 18-19 ans.

    Les IVG médicamenteuses représentent 58 % du total des IVG. À l’hôpital, 81 % des IVG sont prises en charge dans le secteur public.

    Sources : DREES, Quotidien du médecin (9/07/15)

  • Ecologie : au-delà des concepts bateaux

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    Extraits de la rencontre entre Mgr Rey, évêque de Toulon-Fréjus et Tugdual Derville. délégué général de l'association Alliance VITA, porte-parole de La Manif pour tous, co-initiateur du Courant pour une Écologie Humaine.

    Ref. Extraits de la rencontre entre Mgr Rey et Tugdual Derville.

    JPSC

  • L’ « instrumentum laboris » du prochain synode sur la famille enfin disponible en français.

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    Le document qui servira de base de travail au deuxième Synode sur la famille, publié par le Saint-Siège le 23 juin, est désormais disponible en français. Les paragraphes en italiques sont directement issus du rapport du synode de l'an passé. Y voit-on réellement plus clair sur les sujets qui fâchent ?

    a)   S’agissant de l’accès des divorcés remariés à la communion sacramentelle les paragr. 1 et 2 de l’article 123 semblent se contredire : en réalité, l’ « instrumentum » se borne à noter (ce  qui est son rôle légitime), mais de façon embrouillée, les thèses divergentes qui s’affrontent:

    "122. (52) La réflexion a porté sur la possibilité pour les divorcés remariés d’accéder aux sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie. Plusieurs  Pères synodaux  ont insisté pour maintenir la discipline actuelle, en vertu du rapport constitutif entre la participation à l’Eucharistie et la communion avec l’Église et son enseignement sur le mariage indissoluble. D’autres se sont exprimés en faveur d’un accueil non généralisé au banquet eucharistique, dans certaines situations particulières et à des conditions bien précises, surtout quand il s’agit de cas irréversibles et liés à des obligations morales envers les enfants qui viendraient à subir des souffrances injustes. L’accès éventuel aux sacrements devrait être précédé d’un cheminement pénitentiel sous la responsabilité de l’évêque diocésain. La question doit encore être approfondie, en ayant bien présente la distinction entre la situation objective de péché et les circonstances atténuantes, étant donné que «l’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées» par divers «facteurs psychiques ou sociaux» (CEC, 1735).

    123. Pour affronter ce thème, un commun accord existe sur l’hypothèse d’un itinéraire de réconciliation ou voie pénitentielle, sous l’autorité de l’évêque, pour les fidèles divorcés et remariés civilement, qui se trouvent dans une situation de concubinage irréversible.  En référence à Familiaris Consortio 84, un parcours de prise de conscience de l’échec et des blessures qu’il a produit est suggéré, avec le repentir et la vérification de l’éventuelle nullité du mariage, l’engagement à la communion spirituelle et la décision de vivre dans la continence.

    D’autres, par voie pénitentielle entendent un processus de clarification et de nouvelle orientation, après l’échec vécu, accompagné d’un prêtre député à cela. Ce processus devrait conduire l’intéressé à un jugement honnête sur sa propre condition, où ce même prêtre puisse faire mûrir son évaluation pour pouvoir faire usage du pouvoir de lier et de dissoudre en fonction de la situation.

    Pour ce qui est de l’approfondissement de la situation objective de péché et de l’imputabilité morale, certains suggèrent de prendre en considération la Lettre aux évêques de l’Église catholique sur l’accès à la Communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (14 septembre 1994) et la Déclaration sur l’admissibilité des divorcés remariés à la Communion eucharistique du Conseil Pontifical pour les Textes Législatifs (24 juin 2000)".

    b)   S’agissant de la reconnaissance ecclésiale des unions entre « gays », le porte-parole des évêques belges, Mgr Johan Bonny, éprouvera manifestement quelque difficulté à faire prévaloir sa thèse : à première vue, l’article 131 ne lui offre pas une grande marge de manœuvre…

    130. (55) Dans certaines familles, des personnes ont une orientation homosexuelle. À cet égard, nous nous sommes interrogés sur l’attention pastorale à adopter face à ces situations, en nous référant à l’enseignement de l’Église : «Il n'y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille». Néanmoins, les hommes et les femmes ayant des tendances homosexuelles doivent être accueillis avec respect et délicatesse. «À leur égard, on évitera toute marque de discrimination injuste» (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, 4).

    131. Il est réaffirmé que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec sensibilité et délicatesse, aussi bien dans l’Église que dans la société. Il serait souhaitable que les projets pastoraux diocésains réservent une attention spécifique à l’accompagnement des familles où vivent des personnes ayant une tendance homosexuelle et à ces mêmes personnes.

    132. (56) Il est totalement inacceptable que les Pasteurs de l’Église subissent des pressions en ce domaine et que les organismes internationaux subordonnent leurs aides financières aux pays pauvres à l’introduction de lois qui instituent le “mariage” entre des personnes du même sexe".

    JPSC

  • Pour le cardinal archevêque de Gênes, c'est la fin, l'Europe est en train de mourir

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    carlo-caffarra-bologna-ansa.jpgSur son blog, Jeanne Smits traduit une interview accordée par le Cardinal Caffarra au journal Il Tempo :

    La lucidité du cardinal Caffarra (cardinal-archevêque de Gênes) : l'idéologie du genre est l'œuvre du diable. « C'est la fin. L'Europe est en train de mourir. »

    Le cardinal Carlo Caffarra a longuement évoqué l'idéologie du genre, le « mariage » gay et la « glorification de l'homosexualité » qui annonce toujours la fin des civilisations, dans un entretien qu'il a accordé au journal italien Il Tempo à la veille de la marche pour la famille à Rome le 20 juin dernier. Je vous propos ici ma traduction de ce texte important, qui est un appel à ne jamais baisser les armes, quoi qu'il en coûte. – J.S.

    Plusieurs réflexions m’ont traversé l’esprit à l’occasion de la motion votée par le Parlement européen. La première est celle-ci : c’est la fin. L’Europe est en train de mourir. Et peut-être même n’a-t-elle aucune envie de vivre, car il n’y a pas de civilisation qui ait survécu à la glorification de l’homosexualité. Je ne dis pas : à l’exercice de l’homosexualité. Je parle de la glorification de l’homosexualité. Et je fais une incise : on pourrait observer qu’aucune civilisation n’est allée jusqu’à  proclamer le mariage entre personnes de même sexe. En revanche, il faut rappeler que la glorification est quelque chose de plus que le mariage. Dans divers peuples l’homosexualité était un acte sacré. De fait, l’adjectif utilisé dans le Lévitique pour juger la glorification de l’homosexualité à travers le rite sacré est celui d’« abominable ». Elle avait un caractère sacré dans les temples et dans les rites païens.

    C’est si vrai que les deux seules réalités civiles, appelons-les ainsi, les deux seuls peuples qui ont résisté pendant de nombreux millénaires – en ce moment je pense surtout au peuple juif – ont été ces deux peuples qui ont été les deux seuls à contester l’homosexualité : le peuple juif et le christianisme. Où sont les Assyriens ? Où sont les Babyloniens ? Et le peuple juif était une tribu, il paraissait n’être rien par rapport aux autres réalités politico-religieuses. Mais la réglementation de l’exercice de la sexualité que nous rencontrons, par exemple, dans le livre du Lévitique, est devenu un facteur de civilisation extrêmement important. Voilà ma première pensée : c’est la fin.

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  • Visite du pape François à Turin (21-22 juin 2015)

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    Retour aux sources pour le pape argentin dont la famille est d’origine piémontaise. De ses multiples déclarations, lors de sa visite au Saint-Suaire et ailleurs, retenons les plus éloignées de son image médiatique :

     Aux jeunes :  "Faites l'effort de vivre chastement"

    Le pape François a exhorté dimanche soir à Turin (nord de l'Italie) les jeunes à "faire l'effort de vivre chastement", même "si c'est une parole impopulaire". Lors d'une rencontre avec des dizaines de milliers de jeunes rassemblés sur la grande place Vittorio, le pape a expliqué qu'il "ne voulait pas faire le moraliste". Mais "le pape, a-t-il remarqué, doit risquer de dire la vérité, de dire une parole impopulaire qui ne plait pas".

     "Dans ce monde hédoniste où la publicité vante le plaisir, je vous dis: soyez chastes!", a-t-il encore lancé aux jeunes, en reconnaissant que l'engagement à la chasteté (avant le mariage) implique pour tous des "moments difficiles". "Pardonnez-moi si je vous dis quelque chose que nous n'attendiez pas. Faites l'effort de vivre l'amour chastement. Il ne faut pas utiliser l'autre pour le plaisir. Votre réaction doit être: je te respecte, je ne veux pas profiter de toi", a insisté François qui s'inscrit dans la ligne de ses prédécesseurs Jean Paul II et Benoît XVI

    "Si vous voulez quelque chose de bien, vivez, ne vivotez pas", a-t-il encore recommandé, se moquant de "ces jeunes qui vont à la retraite à 20 ans", qui "vivent comme des végétaux". Le pape a déclaré comprendre la défiance et le découragement des jeunes à l'égard du monde contemporain, où continue "une guerre mondiale par morceaux", où les puissants "ont l'hypocrisie de parler de paix et de vendre des armes".

    Ref."Faites l'effort de vivre chastement"

    Société du « Welfare » : François dénonce le «péché social» de la mise à l'écart des plus faibles

    (RV) Une étape qui ne pouvait pas manquer au programme de la visite du Pape François à Turin : le Cottolengo, la Petite Maison de la Divine Miséricorde, à la fois monastère, hôpital et asile, fondé au 19° siècle par le « Saint Vincent de Paul italien », Joseph-Benoît Cottolengo. Il s’agit une institution atypique destinée à accueillir tous les malades pauvres, quelle que soit leur pathologie, surtout certains handicapés qui à l’époque du Père Cottolengo étaient refusés par les hôpitaux, comme les épileptiques, les malades mentaux et les sourds-muets.

    Pour animer son institution qui a essaimé à travers le monde, Joseph Cottolengo a fondé une congrégation de religieuses et un institut de frères, prêtres et laïcs. Le Saint-Père s’est rendu, dimanche après-midi, dans ce lieu de charité pour y rencontrer des malades et des handicapés. L’occasion pour lui de relever que l’exclusion des pauvres existe encore aujourd’hui. « La médecine a fait des progrès mais la culture du déchet a provoqué une crise anthropologique : ce n’est plus l’homme qui est au centre des actions mais la consommation et les intérêts économiques » a-t-il répété, dans un ton proche de celui employé dans son encyclique Laudato Si' publiée jeudi dernier.

    Parmi les personnes délaissées, le Pape François a cité les personnes âgées.« Elles sont la mémoire et la sagesse des peuples ; et pourtant leur longévité n’est pas toujours perçue comme un don de Dieu, mais au contraire comme un poids difficile à supporter. » Le Souverain Pontife invite donc à « développer des anticorps » contre cette mentalité qui fait tant de mal à la société. « Il s’agit d’un péché, a-t-il martelé, d’un grave péché social ».

    Le Pape François a rendu un hommage appuyé au père Cottolengo, à son amour évangélique concret. « La raison d’être de cette institution, a-t-il dit, n’est pas une forme d’assistanat ou de philanthropie, c’est l’Évangile, l’amour préférentiel de Jésus pour les plus fragiles et les plus faibles. »  Le Saint-Père a par ailleurs invité les malades à devenir les témoins et les apôtres de la Divine Miséricorde qui sauve le monde. « En contemplant le Christ crucifié, et avec l’aide de ceux qui prennent soin de vous, leur a-t-il dit, vous trouverez la force et la consolation pour porter votre croix tous les jours. »

     Ref. le «péché social» de la mise à l'écart des plus faibles

     JPSC

  • Synode pour la famille : les Africains se préparent à « contrer la stratégie de l’Ennemi du genre humain »

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    De Sandro Magister sur le site « Chiesa » :

    « ROME, le 15 juin 2015 – Cinq cardinaux et quarante-cinq évêques, en provenance du même nombre de pays d’Afrique, ont tenu une réunion à Accra, la capitale du Ghana, du 8 au 11 juin. Une rencontre qui a eu lieu au grand jour et non pas de manière presque secrète comme celle de certains de leurs collègues allemands, français et suisses qui s’étaient donné rendez-vous, quelques jours plus tôt, à l’Université Pontificale Grégorienne, à Rome.

    L’objectif était le même pour les deux rencontres : préparer la prochaine session du synode consacré à la famille. 

    Toutefois, alors que la réunion qui s’est tenue à l’université Grégorienne avait pour objectif de changer le système de l’Église en ce qui concerne le divorce et l’homosexualité, l'orientation de celle qui a eu lieu à Accra avait un but opposé. 

    La feuille de route a été donnée par le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin, dès les premières phrases qu’il a prononcées :

    - "ne pas avoir peur de réaffirmer l'enseignement du Christ à propos du mariage" ;
    - "au synode, parler de manière claire et d’une seule voix, avec un amour filial envers l’Église" ;

    - "protéger la famille contre toutes les idéologies qui tendent à la détruire et, par conséquent, également contre les politiques nationales et internationales qui empêchent de promouvoir ses valeurs positives". 

    Cette feuille de route a recueilli un consensus complet. Même le seul évêque d’Afrique noire à s’être exprimé, au cours de ces derniers mois, en faveur d’«ouvertures» à propos du divorce, Gabriel Charles Palmer-Buckle, d’Accra, élu délégué au synode par les évêques du Ghana, s’est trouvé en accord avec tous les participants pour défendre la doctrine catholique concernant la famille.

    En plus de Sarah, les autres cardinaux africains présents étaient le Camerounais Christian Tumi, le Kenyan John Njue, le Tanzanien Polycarp Pengo et l’Éthiopien Berhaneyesus D. Souraphiel, qui a été créé cardinal par le pape François lors du dernier consistoire.

    Organisée par le Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar, la rencontre avait comme titre : "La famille en Afrique. Quelles expériences et quelles contributions pour la XIVe assemblée ordinaire du synode des évêques ?".

    Afin de répondre à la question contenue dans le titre, les prélats présents ont discuté, le premier jour, sur la base de quatre introductions thématiques, avant de se répartir en groupes de travail et, le jour suivant, à partir de cinq autres schémas de discussion.

    L’un de ces schémas, qui était intitulé "Les attentes du synode", a été lu aux membres du groupe par le théologien et anthropologue Édouard Ade, secrétaire général de l'Université Catholique d'Afrique Occidentale, qui est implantée à Cotonou, au Bénin, et à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

    Le professeur Ade s’est penché sur ce qu’il a appelé "la stratégie de l’Ennemi du genre humain".

    Cette "stratégie" - étant donné que ses objectifs les plus avancés, c’est-à-dire la bénédiction des remariages de divorcés et celle des couples homosexuels, paraissent impossibles à atteindre - consisterait à ouvrir des brèches avec l’idée de les élargir ultérieurement, tout en affirmant verbalement, bien entendu, que l’on ne veut rien changer à la doctrine.

    Ces brèches seraient, par exemple, les "cas particuliers" qui ont été évoqués par les novateurs, en sachant pertinemment qu’ils ne resteraient pas du tout des cas isolés.

     

    Une autre astuce est celle qui consiste à présenter les changements comme une solution "d'équilibre" entre, d’une part, les impatiences de ceux qui voudraient le divorce et les mariages homosexuels tout de suite et, d’autre part, le rigorisme dépourvu de miséricorde de la discipline de l’Église catholique en ce qui concerne le mariage.

    Une autre brèche encore serait celle, pratiquée dès à présent en un grand nombre d’endroits, qui consisterait à donner accès à la communion aux divorcés remariés et à tous les couples qui vivent en dehors des liens du mariage, sans même attendre qu’une décision, quelle qu’elle soit, ait été prise en la matière par le synode et par le pape.

    D’autre part, le professeur Ade a mis les participants en garde contre les "chevaux de Troie" qui sont utilisés par les novateurs, comme celui qui consiste à attribuer une valeur toujours positive à toutes les formes de vie commune en dehors du mariage, ou bien celle qui consiste à considérer que l'indissolubilité du mariage est un "idéal" qui ne peut pas être toujours atteint par tout le monde, ou encore l'utilisation de formes nouvelles de langage qui finissent par transformer la réalité.

    Le rapport d’Adé a été vivement apprécié par les évêques et cardinaux présents. C’est tellement vrai que l’on en trouve la trace dans le communiqué final, dans lequel on peut lire qu’"il faut partir de la foi, la réaffirmer et la vivre afin d’évangéliser les cultures en profondeur", en prenant garde à ne pas adopter et à ne pas légitimer "le langage des mouvements qui militent en vue de la destruction de la famille".

    À l’occasion d’une grande interview de six pages publiée au même moment en France dans l’hebdomadaire "Famille Chrétienne", le cardinal Sarah a déclaré, entre autres :

    "Au Synode d'octobre prochain, nous allons, je l'espère, aborder la question du mariage de façon toute positive, en cherchant à promouvoir la famille et les valeurs qu'elle porte. Les évêques africains interviendront pour soutenir ce que Dieu demande à l'homme sur la famille et accueillir ce que l'Église a toujours enseigné".

    Et encore : "Pourquoi penser qu'il n'y a que la vision occidentale de l'homme, du monde, de la société, qui soit bonne, juste, universelle ? L'Église doit se battre pour dire non à cette nouvelle colonisation".

    Voici ce que dit le titre de l'interview, tel qu’il apparaît dans le journal, qui est disponible en kiosque :

    > Le cardinal Sarah : "Qu'on nous écoute ou pas, nous parlerons"

    La rencontre d’Accra est la preuve que le bloc des évêques africains jouera un rôle de premier plan lors du synode. Comme il ne l’a jamais fait dans le passé.

    Ref. Synode. L'heure de l'Afrique

    JPSC