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Sexualité - Page 64

  • Manifestation du 30 janvier contre le projet de loi italien d’union civile : le pape François et les évêques restent au balcon

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    L’Italie se déchire sur le projet de loi sur la création d’une union civile, discuté au Sénat à partir du 2 février. La manifestation du 30 janvier, contre l’union civile et l’adoption pour les couples homosexuels, n’a pas le soutien officiel de l’épiscopat italien. Le pape François reste distant, tout en rappelant le caractère irremplaçable du mariage chrétien. C'est la méthode Bergoglio. Commentaire de Sébastien Maillard dans « La Croix »:

    À la proposition de loi permettant à des personnes homosexuelles de s’unir civilement et d’adopter des enfants, les évêques italiens disent « non », en particulier à l’adoption. Ils ne sont pas pour autant convaincus de descendre dans la rue le 30 janvier à Rome. Ni de cautionner officiellement cette mobilisation.

    Le 25 janvier, le président de la Conférence des évêques d’Italie (CEI), le cardinal Angelo Bagnasco, n’a fait aucune référence publique au Family Day. Sur le fond, il a réaffirmé que la famille fondée entre un homme et une femme n’avait pas d’autre équivalent, argumentant en particulier contre le volet adoption de la loi : « Les enfants ne sont jamais un droit, parce qu’ils ne sont pas des choses à produire. » À chaque catholique d’en tirer les conséquences politiques.

    Une distance de l’épiscopat et du Vatican

    L’épiscopat italien avait déjà marqué sa distance lors d’un rassemblement du 20 juin 2015 contre le même projet. De grands mouvements catholiques n’avaient pas appelé à s’y joindre, à l’exemple de la communauté de Sant’Egidio ou de Communion et libération dont le dirigeant, le prêtre espagnol Julian Carron, avait expliqué que son expérience en Espagne l’avait laissé sceptique.

    > Lire aussi: L’Italie va devoir reconnaître l’union civile des couples homosexuels

    « Chaque fois que, pour défendre une valeur, on descend dans la rue, il en ressort pour résultat… un mur. Cela n’arrête ni ne ralentit le processus, mais l’accélère », avait-il averti, préférant « montrer un peu plus d’humanité dans le témoignage de la vie quotidienne ».

    À l’inverse, le Chemin néo-catéchuménal ou le Renouveau charismatique apparaissent, parmi d’autres, en première ligne. Mais sans mandat de l’épiscopat italien. Moins encore du Vatican qui, en retrait, envoie des signaux.

    Le 22 janvier, veille d’une mobilisation en faveur de la loi, le pape François avait réaffirmé qu’« il ne pouvait y avoir de confusion entre la famille voulue par Dieu et tout autre type d’unions ». De même, avant la manifestation du 20 juin, il avait dénoncé, sans nommer le mariage gay, « ces colonisations idéologiques, (qui) font beaucoup de mal et détruisent une société, un pays, une famille ». Avant un référendum sur cette question en Slovénie, le mois dernier, il s’était montré plus explicite, encourageant lors d’une audience publique, le 16 décembre, « tous (les Slovènes), spécialement ceux qui ont des responsabilités publiques, à soutenir la famille, structure de référence de la vie en société ».

    Un changement de façon de faire par rapport aux précédents pontificats

    L’implication vaticane s’arrête là. Jorge Bergoglio incite les jeunes à ne pas craindre d’aller à contre-courant et de s’investir en politique, mais en termes généraux. Il a aussi déclaré ne pas reprendre à son compte l’expression de « valeurs non négociables » chère au précédent pontificat.

    « C’est un changement par rapport au temps où le Vatican, sous Jean-Paul II et Benoît XVI, et la Conférence épiscopale italienne, sous le cardinal Ruini, bloquaient des projets de loi », relève Marco Politi, auteur de François parmi les loups. Le projet de loi sur les droits et devoirs des personnes vivant ensemble (Dico) du gouvernement Prodi avait été vivement combattu en 2007, tout comme le référendum sur la procréation assistée de 2005.

    > En 2007: Les catholiques italiens manifestent pour défendre la famille

    « Les évêques italiens misent à présent sur l’efficacité des laïcs, observe l’historien Giovanni Marie Vian, directeur de l’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. L’époque où ils intervenaient directement dans le champ politique est révolue. »

    « C’est un signe de maturité des laïcs italiens », ajoute Marco Tossati, du quotidien La Stampa, qui ignore si certains évêques seront au rassemblement : « Sans attendre des évêques jugés ambigus sur ces sujets, ils prennent leurs responsabilités à la lumière de ce qu’enseigne l’Église et à l’égard de la société ».

    Ref. Les évêques italiens laissent agir les laïcs 

    Le peuple au charbon, les épiscopes au balcon ?

    JPSC

  • Cologne est-il le signe qu’il faut fermer les portes ou fermer les yeux ?

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    De Kamel Daoud sur le site de "L'Hebdo" :

    Viol et fantasmes sur «Europe»

    KAMEL DAOUD Né en 1970 en Algérie, dans la région de Mostaganem, il est journaliste et écrivain d’expression française: Il écrit en français car, dit-il, «l’arabe est piégé par le sacré, les idéologies dominantes. On a fétichisé, politisé, idéologisé cette langue.» Kamel Daoud est l’auteur, notamment, des romans Le Minotaure 504 et Meursault, contre-enquête. Il a été finaliste du Prix Goncourt 2014 et a obtenu le Goncourt du premier roman 2015.

    L’écrivain algérien Kamel Daoud réagit aux agressions sexuelles qui ont bouleversé l’Allemagne à Nouvel An. Des réfugiés, explique-t-il, nous ne voyons que le statut, pas la culture. C’est ainsi que leur accueil est placé sous le signe de la bureaucratie et de la charité, sans tenir compte des préjugés culturels et des pièges religieux.

    Que s’est-il passé à Cologne? On peine à le savoir avec exactitude en lisant les comptes rendus, mais on sait au moins ce qui s’est passé dans les têtes. Celle des agresseurs, peut-être; celle des Occidentaux, sûrement.

    Fascinant résumé des jeux de fantasmes. Le «fait» en lui-même correspond on ne peut mieux au jeu d’images que l’Occidental se fait de l’Autre, le réfugié-immigré: angélisme, terreur, réactivation des peurs d’invasions barbares anciennes et base du binôme barbare-civilisé. Des immigrés accueillis s’attaquent à «nos» femmes, les agressent et les violent. Cela correspond à l’idée que la droite et l’extrême droite ont toujours construite dans les discours contre l’accueil des réfugiés. Ces derniers sont assimilés aux agresseurs, même si l’on ne le sait pas encore avec certitude. Les coupables sont-ils des immigrés installés depuis longtemps? Des réfugiés récents? Des organisations criminelles ou de simples hooligans? On n’attendra pas la réponse pour, déjà, délirer avec cohérence. Le «fait» a déjà réactivé le discours sur «doit-on accueillir ou s’enfermer?» face à la misère du monde. Le fantasme n’a pas attendu les faits.

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  • Mariage chrétien : l’exemple de l’Afrique

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    Rédigé par le chanoine Thibaut de Ternay, ICRSP le 20 janvier 2016 dans Tribune libre sur le site du bimensuel « L’homme nouveau » :

    Famille_africaine.jpgLe Synode sur la famille a laissé plus d’un fidèle désemparé sur les interprétations concernant la question de l’admission ou non des divorcés remariés à la communion. Le chanoine Ternay en mission au Gabon de 2008 à 2011 témoigne en pasteur des fidèles africaines qui, ayant renoncé à une vie irrégulière, trouvaient avec la Croix la joie que donne le Christ.

    En lien avec l’actualité de ces derniers mois, je suis marqué par le synode sur la famille qui a eu le mérite d’aborder un certain nombre de points, même si l’impression laissée pourrait se résumer sur la question des divorcés remariés et l’Eucharistie. Ce synode laissera une source de travail intéressante au service de la Tradition de l’Église multiséculaire, grâce aux nombreux cardinaux et évêques qui ont voulu avec courage défendre la doctrine et la clarté de l’Évangile face à un courant kaspérien qui souhaite pouvoir ouvrir le Sacrement aux Hommes exprimant leur souffrance de privation de la communion eucharistique. Pour cela on mettra en place un chemin pénitentiel où  l’homme et la femme vivant une deuxième union et montrant une capacité à la fidélité dans le temps, pourraient alors recevoir la sainte Eucharistie. En quelque sorte, il faudrait  s’adapter  par  souci pastoral à la personne en fonction des circonstances, et non plus en fonction de l’Évangile, en prenant finalement le risque de devoir écrire un nouvel évangile. Paradoxalement, on  défendra l’Évangile, au prix de mille contorsions, pour ne pas mettre au pilori la doctrine de l’indissolubilité du mariage. Dans la pratique, l’esprit ambiant faisant force de loi, elle deviendra une image d’Épinal.

    Pastoralement, que ferons nous dans nos paroisses ? Faudra t-il mettre sur un même pied d’égalité les couples qui vivent la fidélité dans une deuxième union, et un couple qui vit la fidélité dans l’unité du Sacrement ? Pourront-ils, au même titre que les autres, préparer nos jeunes au mariage? Difficile de ne pas leur donner cet accès si on les admet à l’Eucharistie, et comment pourront-ils parler de l’indissolubilité du mariage ? Que ferons-nous de ceux qui vivent l’exigence de l’Évangile ? Avant d’être un désastre sur le plan doctrinal, le courant kaspérien est d’abord un naufrage sur le plan pastoral.

    Le drame de l'infidélité

    Une des grandes calamités  de notre temps est celle de l’infidélité éloignant l’homme de Dieu. L’idée d’un chemin pénitentiel marqué par une théologie de la gradualité pour mettre en avant la fidélité d’une deuxième union et permettre aux couples de reprendre le chemin de la communion eucharistique, est un péché. C’est un péché, car à la base il y aura toujours l’infidélité du mariage sacramentel rompu par le drame du divorce. L’Évangile ne veut pas dire que l’on ne comprend pas le monde, ni que l’on ferme la porte à celui qui vit dans le péché, parfois malgré lui. Le Christ n’a pas eu peur d’entrer dans la maison du pécheur, non pour le conforter dans sa fange, mais pour l’inviter à sortir du vieil homme pour aller puiser, tel un cerf, à la source de celui qui est l’Amour. Cela demande de faire le choix de la conversion où Dieu notre Créateur devient véritablement le moteur de notre vie. Le choix de vie pour être fidèle à l’exigence de l’Évangile n’est pas facile, mais il est possible si le pécheur rencontre dans le pasteur, le Bon Pasteur  qui aime ses brebis en étant capable de faire confiance aux brebis en bonne santé pour aller chercher la brebis égarée et la ramener au troupeau de l’Unité.  

    Curé de 2008 à 2011 de la paroisse Notre Dame de Lourdes à Libreville au Gabon, j’ai connu des choix de vie qui ont édifié toute la paroisse. Je prendrai l’exemple de ces femmes ayant rencontré un homme qui a eu la bonté de les aider pour payer des études ou un logement. Cette bonté n’était qu’apparente car en réalité cela se traduisait par « un droit de cuissage » où la femme pouvait ainsi montrer sa reconnaissance en devenant « amante » de son mentor. C’est ni plus ni moins qu’une forme de prostitution. Ces femmes qui découvraient la paroisse et qui prenaient l’habitude de pratiquer, ne manquaient pas d’intégrer des groupes de prière, de catéchisme pour adultes, et devenaient ainsi actives dans la vie paroissiale.

    Laisser la grâce agir

    Quand les habitudes de la pratique étaient bien en place, que la grâce agissait dans l’âme et que cette grâce était perçue, acceptée et vécue dans une union au Seigneur, ces femmes me faisaient part de leur grande souffrance de ne pas pouvoir communier, ni recevoir l’absolution, du fait qu’elles vivaient dans une structure de péché. Cette souffrance de voir ces âmes ne pas pouvoir communier transperçait mon cœur de Prêtre. Les voir grandir dans la paroisse de semaine en semaine, de mois en mois… me permettait d’avoir un lien spirituel avec ces âmes qui se traduisait par une grande confiance réciproque. Ainsi, sans aller plus vite que la grâce, pour reprendre l’expression de Saint François de Sales  (« Il ne faut pas enjamber la Providence »), lorsqu’elles venaient pour me demander comment faire pour recevoir Jésus-Hostie et pour pouvoir recevoir l’absolution au confessionnal, je les jugeais prêtes à entendre le langage de l’Amour, lequel  passe par l’exigence de la conversion. Reprenant la Genèse, particulièrement le passage où l’homme est modelé à l’image et à la ressemblance de Dieu, je leur posais cette question : Que fais-tu de ta dignité de femme  par rapport à la création où Dieu t’a créée à son image et à sa ressemblance ?  Es-tu prête à faire un choix de vie pour rompre avec la structure de péché dans laquelle tu vis ? Quelques jours après, j’avais la réponse. Elle se traduisait par un choix de vie basé sur le Christ et l’acceptation de la Croix, et donc une rupture avec le péché entrainant un terme au « droit de cuissage ». Ce choix était courageux, car il entrainait immédiatement l’arrêt de l’aide que le mentor pouvait donner tous les mois. Cela entrainait une misère plus grande pour ces femmes qui devaient trouver un nouveau logement…

    Une joie rayonnante

    Je me souviens d’avoir béni une maison en béton de 12 m², sans fenêtres, où vivait une de ces femmes avec 4 enfants, de pères différents. Cette femme qui avait retrouvé le chemin de la Communion était joyeuse et rayonnante ; elle entrainait de nouvelles âmes à la paroisse. Cette joie rayonnante et missionnaire, nous la trouvions avec mes confrères chez toutes ces femmes qui avaient fait le choix d’une vraie conversion.

    Après, il est évident que l’accompagnement spirituel de ces personnes demande aussi de développer des structures permettant de leur trouver du travail, un logement plus décent, de scolariser les enfants, etc. Une autre phrase de Saint François de Sales marque bien ce qui se passe dans l’âme qui choisit l’exigence de la conversion :« Oh Philothée, plantez en votre cœur la Croix du Christ et vous récolterez une pluie de roses ». Il n’y a pas de conversion sans la Croix, et il n’y a pas de joie sans conversion.

    En cette année jubilaire de la Miséricorde, n’ayons pas peur d’annoncer duc in altum la Croix du Christ pour libérer en nous la joie trop souvent emprisonnée par nos péchés. Saint Louis partait en croisade pour libérer les chrétiens captifs et libérer la Terre Sainte ; aujourd’hui la nouvelle croisade c’est d’annoncer la Croix, la conversion par nos choix de vie pour libérer la joie qui nous permet de mieux s’unir au divin Cœur de Jésus, en utilisant trois armes : l’Amour, il nous faut aimer le pécheur ; la Prudence, il nous faut détester le péché ; et la Prière car sans la grâce je ne suis capable de rien. »

    Ref. Mariage chrétien : l’exemple de l’Afrique

    Toute la question  est de savoir si l’exhortation post-synodale du pape François dissipera ou ajoutera à la confusion « pastorale » ambiante.

    JPSC

  • Le pape François et le « lobby gay » dans l’Eglise

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    Lu sur le site web de l’hebdomadaire « La Vie », cette interview du cardinal  hondurien Maradiaga, coordinateur du  « C 9 » ( commission de 9 cardinaux nommés par le pape François pour l’aider dans le gouvernement de l’Eglise ) : 

    « Dans une interview accordée au journal hondurien El Heraldo le mardi 12 janvier, l’archevêque de Tegucigalpa reconnaît la présence d'un ”lobby gay” au Vatican, relate l’Apic.

    « Qu'en est-il de l'infiltration de la communauté gay au sein du Vatican ? » A la question du journal hondurien, la réponse du cardinal Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa, capitale du Honduras, est claire : « Il ne s'agit pas seulement d'une infiltration, le pape François a même parlé d'un lobby en ce sens. Peu à peu, le pape cherche à “purifier” cette situation, poursuit-il. On peut comprendre les homosexuels, et la législation pastorale est là pour les assister, mais ce qui est erroné ne peut pas être la vérité. » 

    D'après le coordinateur du Conseil des cardinaux (C9) pour la réforme de la Curie, certaines personnes ont interprété les paroles du pape François comme signifiant une ouverture de l'Église au mariage de personnes de même sexe. Le cardinal exclut une telle possibilité : « Nous devons comprendre que certaines choses peuvent être réformées et d'autres ne le peuvent pas ». Et d’insister sur le fait que « la loi naturelle ne peut pas être réformée. Dieu a conçu le corps humain, homme et femme, de manière à se compléter mutuellement et transmettre la vie. Le contraire n'est pas dans le plan de la création. Il y a des choses qui ne peuvent pas être modifiées ».

    Un précédent rapport sur le travail du pape pour contrer le “lobby gay” a été largement diffusé, mais sa précision est incertaine, précise l’Apic. Déjà en juin 2013, ainsi que nous le relations alors, le site Reflexión y Liberación avait affirmé que François mentionnait l'existence d'un “lobby gay”, lors d'une rencontre de la Confédération latino-américaine des religieuses et religieux (CLAR). Mais cette dernière a déclaré que l'affirmation rapportée « ne peut pas être attribuée avec certitude au Saint-Père ».

    Le pape avait lui-même clarifié ses propos durant le vol du retour de Rio, le 28 juillet 2013. « On écrit beaucoup sur ce lobby gay, je ne l'ai pas encore rencontré »déclarait alors le pape. « Tous les lobbies sont mauvais. Ils sont ce qu'il y a de plus problématique pour moi ». Citant l'enseignement du Catéchisme, contre la marginalisation des personnes homosexuelles, il ajoutait :« Si une personne est homosexuelle et qu'elle cherche sincèrement le Seigneur, qui suis-je pour la juger ? ».

    Ref. Le cardinal Maradiaga reconnaît l'existence d'un “lobby gay” au Vatican

    Bref, lobby gay ou pas dans l’Eglise, « on peut comprendre les homosexuels, et la législation pastorale est là pour les assister, mais ce qui est erroné ne peut pas être la vérité ».

    Sur son blog "Chiesa", le « vaticaniste » Sandro Magister note, par ailleurs: « Au mois de juin dernier, lors de l’annonce d’un "Family Day" à Rome contre la légalisation des unions homosexuelles, Nunzio Galantino, le secrétaire de la conférence des évêques d’Italie (CEI), qui informe ces évêques de ce que veut le pape, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour que le projet à peine conçu soit abandonné. La manifestation a tout de même eu lieu et elle a rassemblé un très grand nombre de participants, mais le pape François s’est bien gardé de lui donner sa bénédiction publiquement. Les fidèles peuvent intervenir également dans le domaine politique, mais il ne faut pas qu’ils pensent qu’ils ont des "évêques-pilotes". C’est ce que le pape a déclaré, par la suite, devant les participants aux états-généraux de l’Église italienne réunis à Florence au mois de novembre ». Voir ici.

    JPSC

  • Mariage gay : la Communion anglicane prend des "sanctions"

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    L’ "Église" épiscopale des États-Unis vient d’être exclue des réunions et événements officiels de la Communion anglicane pour une durée de trois ans. Cette décision collégiale fait suite à des prises de positions contestées sur la question du mariage homosexuel, qu’elle accepte de célébrer depuis un an. Hugues Lefèvre dans « famille chrétienne :

    « Justin Welby, l’archevêque de Cantorbéry, avait annoncé la semaine dernière sur Twitter que la Communion anglicane allait être secouée. Il ne s’est pas trompé. À l’issue d’un sommet rassemblant à huis clos les prélats des trente-huit provinces de la Communion anglicane, l’Église épiscopale – qui représente dans les faits la branche américaine de l’Église anglicane – a été sanctionnée. « Pendant trois ans, l’Église épiscopale ne sera plus considérée comme un de nos membres. […] Ses dirigeants ne prendront plus part aux décisions sur les sujets doctrinaires ou de règlements », peut-on lire dans un communiqué en date du 14 janvier.

    Cette suspension est justifiée par les positions très libérales de l’Église épiscopale sur la question du mariage homosexuel. « En changeant récemment ses règles sur le mariage, l’Église épiscopale a créé une rupture fondamentale sur la foi et l’enseignement de la doctrine du mariage portée par la majorité de nos Provinces », détaille le communiqué.

    L’année dernière, après un vote interne, l’Église épiscopale avait en effet décidé d’autoriser les mariages entre les personnes de même sexe. Elle avait également adopté un nouveau rite afin de pouvoir marier aussi bien les couples hétérosexuels qu’homosexuels. Ces décisions avaient alors choqué certaines Églises de la Communion anglicane, notamment en Afrique.

    Le communiqué stipule également que « la majorité » des prélats rassemblés à Cantorbéry réaffirme que « la doctrine traditionnelle de l’Église en ce qui concerne l’enseignement des écritures considère le mariage comme l’union à vie entre un homme et une femme ».

    Ref. Mariage gay : la Communion anglicane prend des sanctions 

    La communion anglicane est l’équivalent religieux du commonwealth britannique : un club sans portée contraignante autre que celle d’exclure les membres qui contreviennent à son règlement d’ordre intérieur.Comme l’a précisé l’ « archevêque » Welby, primat de l’Eglise anglicane, «  nous n’avons pas le pouvoir de sanctionner une Eglise (sic) dans ses activités, seule sa participation à la vie de communion sera impactée », une  « vie commune » qui représente bien peu de chose…

    JPSC  

  • Un synode pour relancer la question d’un clergé marié dans l’Eglise latine ?

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    Et ouvrir une brèche par laquelle l’exception devienne ensuite la règle ?  Nous en avons déjà parlé. Voici quelques précisions: les allemands sont, encore une fois, à la manœuvre. Après l’agitation confuse de deux assemblées synodales sur la question de l’accès des divorcés-remariés à la communion sacramentelle, soulevée par le cardinal Kasper à l’instigation du pape, un autre pétard pourrait être lancé maintenant dans l’hémicycle : doter l’Eglise latine de prêtres mariés. Celle-ci manquerait-elle à ce point de sujets plus fondamentaux de préoccupation? Lu sur le site web « Chiesa » de Sandro Magister  (JPSC). Extraits :     


    "ROME, le 12 janvier 2016 – Un échange de lettres, un entretien, et une innovation qui est déjà devenue une loi confirment que le pape François a la volonté de développer dans l’Église catholique la présence d’un clergé marié, comme www.chiesa l’indiquait déjà par avance dans cet article :

    > Le prochain synode est déjà en chantier. Sur les prêtres mariés (9.12.2015)

    L’échange de lettres a eu lieu à l’initiative d’un théologien allemand de premier plan, Wunibald Müller, âgé de 65 ans. Au mois de décembre 2013, il a écrit au pape une lettre ouverte, dont le site officiel de la conférence des évêques d’Allemagne s’est largement fait l’écho, sous le titre “Pape François, ouvrez la porte”, pour lui demander de supprimer l’obligation du célibat pour les prêtres.

    Müller n’est pas le premier venu. Psychologue et écrivain prolifique, il a fondé et dirige, à l’abbaye bénédictine de Münsterschwarzach, dans le diocèse de Würzburg, la “Recollectio-Haus”, dont l’activité consiste à aider les prêtres et religieux qui traversent une crise existentielle. Elle est également financée par sept autres diocèses (Augsbourg, Fribourg, Limburg, Mayence, Munich-Freising, Paderborn, Rottenburg-Stuttgart) et elle a comme assistant spirituel Anselm Grün, le bénédictin le plus lu non seulement en Allemagne mais dans le monde.

    L'orientation de Müller apparaît clairement dans les titres de son mémoire de maîtrise et de sa thèse de doctorat : "Le prêtre comme guide spirituel des personnes homosexuelles" et “L’homosexualité, un défi pour la théologie et pour le soin des âmes”.

    N’ayant pas reçu de réponse à sa première lettre, Müller est revenu à la charge au mois d’avril 2014  : il a de nouveau écrit à Jorge Mario Bergoglio. Et, presque vingt mois plus tard, le pape lui a enfin répondu.

    Le 25 novembre dernier, la "Katholische Nachrichten-Agentur", l’agence de presse des évêques allemands, a fait état de la correspondance et des signes d’"ouverture" venus du pape. Et, le 4 janvier, le quotidien allemand "Süddeutsche Zeitung" a interviewé Müller et lui a demandé des informations plus détaillées :

    Q. – Vous avez écrit une lettre au pape François.

    R. – J’ai demandé un assouplissement du célibat. Il devrait y avoir des prêtres mariés comme il y a des prêtres célibataires, des homosexuels comme il y a des hétérosexuels.

    Q. – Et quelle a été sa réponse ?

    R. – François m’a remercié de mes réflexions, ce qui m’a fait grand plaisir. Il dit que mes propositions ne peuvent pas être réalisées au niveau de l’Église universelle, mais je pense qu’il n’exclut pas que des solutions soient mises en œuvre au niveau régional. François a déjà demandé à l’évêque brésilien Erwin Kräutler de vérifier si, dans son diocèse, il y aurait des hommes mariés, à l’expérience éprouvée, qui pourraient être ordonnés prêtres. Le pape cherche des domaines dans lesquels il pourrait effectuer un changement qui pourra par la suite développer une dynamique propre.

    Erwin Kräutler , évêque démissionnaire, pour raisons de santé, de l'immense prélature amazonienne de Xingu, reste néanmoins très actif en tant que secrétaire de la commission épiscopale pour l’Amazonie. C’est justement cet évêque brésilien qui, quelques jours avant Noël, a eu avec le pape François un énième entretien, qui a porté précisément sur l'éventuel recours à un clergé marié, dans les territoires dramatiquement dépourvus de clergé célibataire.

    Radio Vatican a fait connaître cet entretien entre lui et le pape par le biais d’une interview que Kräutler lui a accordée le 22 décembre :

    Q. – Que vous a dit le pape à propos des communautés qui ne disposent pas d’un prêtre qui célèbre l'eucharistie ?

    R. – Il m’a dit qu’il faut que nous fassions des propositions concrètes. Y compris des propositions téméraires, audacieuses. Il m’a dit que nous devons avoir le courage de parler. Il ne prendra pas d’initiative tout seul, mais en ayant écouté les gens. Il veut qu’un consensus se crée et que l’on commence dans quelques régions avec des essais dont le but sera que les gens puissent célébrer l’eucharistie. Lorsqu’on lit l’exhortation apostolique “Dies Domini” de Jean-Paul II, on constate qu’elle affirme très clairement qu’il n’y a pas de communauté chrétienne sans réunion autour de l’autel. Dès lors la volonté de Dieu est que nous ouvrions des voies afin que cela se produise. Quant à savoir ce que seront ces voies, une commission y travaille déjà au Brésil.

    Q. – Alors que faut-il attendre du pontificat de François à ce sujet ?

    R. – Un changement. D’ailleurs, nous en sommes déjà en train de changer. Je crois que nous avons déjà atteint un point de non retour. Même le prochain pape, ou celui qui viendra après lui, ne pourra pas revenir en arrière par rapport à ce qu’est François et à ce qu’il est en train de faire aujourd’hui.[…]

    La question de l'ordination sacerdotale d’hommes mariés, "dans des cas particuliers et en raison de nécessités pastorales", a déjà été examinée par un synode, celui de 1971, qui avait pour thème "Le sacerdoce ministériel et la justice dans le monde".

    Cette hypothèse fut mise au vote en compétition avec une autre, qui maintenait le célibat pour tout le clergé latin, sans exceptions.

    Et c’est la seconde hypothèse qui l’emporta, par 107 voix contre 87.

    Depuis cette date, 45 années ont passé et le pape François considère évidemment que le moment est venu de réexaminer la question et d’ouvrir un passage au clergé marié, en commençant par certaines régions d'Amérique latine qui sont particulièrement touchées par la pénurie de prêtres.

    Sans drames. Parce qu’il s’agit – dit-il – d’"une question de discipline, pas de foi".
     

    Tout l’article ici : Prêtres mariés. L'axe Allemagne-Brésil

  • Réflexion sur le "terrorisme sexuel"

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    De Guillaume Bernard, sur le site de la Nef, cette réflexion qui peut notamment contribuer à "éclairer" les évènements de Cologne :

    Le terrorisme sexuel 

    L’islamisme ne se rend pas seulement coupable de tueries. Il pratique aussi une autre forme de guerre : le terrorisme sexuel. Celui-ci prend deux visages qui, tel un Janus, sont intimement liés, l’un étant le revers justifiant l’autre : le premier consiste en un discours moralisateur vestimentaire, le second en tire les conséquences quant au respect de l’intégrité physique dû à la personne.

    Le terrorisme sexuel prend, d’abord, la forme intellectuelle de l’apologie de la pudeur féminine. Pour être décente en public, la femme devrait non pas seulement habiller son corps mais le dissimuler le plus possible, certains considérant même qu’il lui faudrait cacher son regard. Pour masquer ses intentions ? Nombre de celles qui se soumettent à de telles prescriptions – souvent avec une fierté, elle, non-dissimulée – semblent sûres de donner ainsi des leçons de vertu. Une telle position revient à considérer que la vue du corps de la femme – même non dénudé ! – provoque immédiatement chez tout homme un irrépressible désir. Voilà le mâle réduit à des instincts primitifs qui le pousseraient inéluctablement à vouloir posséder physiquement la femme qu’il décide de regarder. Ainsi, le vêtement extérioriserait-il la vertu réelle de la personne et la morale profonde de l’être serait-elle enfermée dans l’apparence.

    Le rejet viscéral de telles considérations est, par un raccourci manichéen, interprété comme une acceptation, voire une promotion de la débauche par la société occidentale. Or, ce ne sont ni le voile couvrant la tête et les cheveux ni la robe longue descendant jusqu’aux chevilles qui, en soi, la heurtent. Les religieuses ne portent-elles pas de telles tenues ? C’est la combinaison de deux revendications contradictoires qui la scandalise : la première met en avant (au nom d’une liberté individuelle) une singularité culturelle, la seconde instrumentalise (dans le cadre public) le souci d’égalité exploité dans le sens d’un égalitarisme entre l’identité du lieu et une pratique exogène. La tenue de la sœur catholique témoigne de son engagement spirituel ; en entrant dans le noviciat, puis en prononçant ses vœux, elle meurt au monde, elle sort de la politique et ne prétend pas y exercer de pression communautariste. À l’inverse, le vêtement islamiste exprime la volonté délibérée de transformer l’ordre social.

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  • Thomas d'Aquin était-il gay friendly ?

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    C'est ce que l'on pourrait croire en lisant le livre d'Adriano Oliva intitulé "Amours", mais cinq dominicains réfutent cette "thèse" (source) :

    Thomas d’Aquin et l’homosexualité

    Cinq dominicains répondent à Adriano Oliva

    Est-ce qu’un thomisme “gay-friendly” va devenir tendance dans le futur ? Est-ce la prochaine étape d’une théologie universitaire sophistiquée ? Telle est l’impression donnée par le médiéviste Adriano Oliva dans son nouveau livre, Amours, publié en français et en italien. Le travail vise un large public. Entre autres choses, le dominicain italien appelle à une révolution dans la pratique pastorale de l’Église à l’égard des divorcés remariés civilement ainsi que des personnes homosexuelles sexuellement actives. De nombreuses prétentions d’Oliva s’enracinent dans une nouvelle interprétation de Thomas d’Aquin. Le livre a déjà provoqué un scandale significatif. Dans ce qui suit, cinq Dominicains (trois de l’Angelicum à Rome et deux de la Dominicain House of Studies, à Washington, DC) répondent à la lecture erronée que fait Oliva du Docteur angélique. Nous allons examiner quatre grandes interprétations et utilisations abusives de saint Thomas. Nous commençons par son traitement du mariage, qui conduit tout droit à sa position qu’un critique a qualifié de “Thomisme gay.” Toutes les références sont faites à partir de l’édition française.

    1) Première erreur : Séparer le lien du mariage du bien des enfants

    Oliva sépare les deux parties essentielles du mariage que Thomas d’Aquin tient fermement ensemble. Saint Thomas note que le mariage s’établit par le consentement du couple. Ce qui survient dans la cérémonie de mariage. Pour saint Thomas, le lien du mariage a une double finalité : 1) la procréation et l’éducation des enfants, et 2) la croissance du couple dans l’amour et le soutien mutuel à travers leur vie commune. Pourtant Oliva prétend que, pour saint Thomas, la procréation ne fait pas partie de « l’essence du mariage » (Amours, p. 20). Comme le montre la conclusion du livre, Oliva soutient que saint Thomas peut nous aider à penser le mariage dans une complète abstraction de la procréation et du bien des enfants. Il déclare (p. 113) : « De même que dans le couple hétérosexuel chacun est poussé à se transcender dans l’amour de l’autre, et ceci non à travers l’ouverture à la procréation qui ne fait pas partie de l’essence du mariage, mais à travers l’amour indissoluble pour le conjoint … ».

    Rien de tout ceci se trouve dans saint Thomas. Bien au contraire, le Docteur angélique insiste sur le fait que « le bien des enfants est la fin principale du mariage » (Commentaire sur les Sentences, livre 4, distinction 33, question 1, article 2, corpus). Nulle part saint Thomas ne dit que le bien des enfants est optionnel pour le mariage. Là où saint Thomas unit l’amour mutuel du couple et la charge de leurs enfants, Oliva divise.

     

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  • Prêtres mariés : le serpent de mer va-t-il refaire surface ?

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    Après deux synodes des évêques focalisés, avec un succès très relatif, sur le thème des divorcés-remariés, le pape François s’apprête-t-il à convoquer le synode suivant sur la question-fétiche de l’ordination de prêtres mariés? Pour mémoire, le synode réuni par Paul VI en 1971 s'était soldé par une réponse négative à ce sujet. Lu sur le « Forum catholique » :

    « Le dernier article de Sandro Magister est particulièrement intéressant car il fait un lien direct entre la prochaine visite du Souverain pontife au Mexique en février 2016... et le prochain Synode qui portera sur les prêtres mariés . Or, dans ce pays avait eu lieu une expérience encourageant la naissance d'un clergé marié, chose vue défavorablement par Saint Jean-Paul II mais qui, avec François, est de nouveau autorisé dans le but éventuel de l'étendre dans le monde. Voici l'article de Sandro Magister sur le sujet :

    « Pendant les quarante ans d’épiscopat - de 1959 à 2000 - de l’évêque Samuel Ruiz García, le diocèse de San Cristobal de Las Casas était devenu un terrain d’expérience, observé par beaucoup de parties du monde, en vue de la création d’un clergé indigène marié.

    L’étape significative conçue pour atteindre cet objectif fut l'ordination, dans ce diocèse, d’un très grand nombre de diacres indigènes mariés, dont on prévoyait que, un jour, ils pourraient aussi être ordonnés prêtres. Toutefois, sous le pontificat de Jean-Paul II, Rome portait sur l’expérience un regard défavorable. Et après un examen de l’affaire confié aux principaux dicastères de la curie, la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements interdit, le 20 juillet 2000, l’ordination de diacres supplémentaires dans ce diocèse, la dernière ordination de ce type ayant eu lieu au mois de janvier de la même année, à la fin du long épiscopat de Ruiz García.
     

    Au mois de mars, Felipe Arizmendi Esquivel a succédé à Ruiz García comme nouvel évêque. Et, dans la lettre qui lui interdisait de continuer dans la même voie que son prédécesseur, Rome déplorait le fait que "au cours des 40 dernières années, 8 prêtres seulement avaient été ordonnés dans le diocèse de San Cristobal de Las Casas, contre plus de 400 diacres"

    Aujourd’hui, d’après les chiffres fournis par l'Annuaire pontifical, il y a encore dans ce diocèse plus de 300 diacres, alors qu’il ne reste plus que quelques dizaines de prêtres. Ce qui donne à penser que les choses n’ont pas tellement changé.

     Au contraire la levée par le Saint-Siège de l’interdiction d’ordonner de nouveaux diacres, au mois de mai 2014, François étant pape, et l'annonce d’une prochaine visite du souverain pontife dans ce diocèse ont été interprétées comme un feu vert donné à la reprise de cette expérience, cette fois-ci avec la possibilité d’en arriver véritablement à la création d’un clergé indigène marié, non seulement au Chiapas mais également dans d’autres régions du monde, en particulier en Amérique latine. 

    Or voici que l’évêque Arizmendi Esquivel nous écrit que le fait de présenter la visite prochaine du pape François comme un soutien apporté à cette solution est au contraire quelque chose de très "négatif" pour le diocèse. Et il explique pourquoi : "Nous ne voulons pas un clergé marié. Cette idée avait été envisagée précédemment, mais on n’y pense plus aujourd’hui. Le développement de notre séminaire est une grâce inexplicable. Il y a seize ans, en 2000, il y avait 20 séminaristes. Aujourd’hui ils sont 76, presque tous originaires du Chiapas, dont 42 sont indigènes, sans préjugés idéologiques en ce qui concerne le célibat. Nous avons déjà 8 prêtres indigènes célibataires conformément aux règles. Les diacres mariés ne m’ont jamais indiqué qu’ils aspiraient à un sacerdoce marié. En 2000, il y avait 66 prêtres, provenant en majorité d’autres diocèses et de congrégations religieuses ; aujourd’hui nous en avons 101, avec une croissance notable du clergé local".

    Le "manque de ministres ordonnés" était le premier des "thèmes essentiels" que le cardinal Carlo Maria Martini, en 1999, souhaitait voir discutés par une Église qui aurait été en état de synode permanent. La solution à ce problème étant bien évidemment, de manière sous-entendue, celle qui aurait consisté à ajouter des prêtres mariés aux prêtres célibataires dont le nombre était en déclin.
    Le Chiapas avait été, pendant les quarante dernières années du XXe siècle, le symbole de ce manque de prêtres célibataires, qu’il fallait pallier par une abondante moisson de prêtres mariés et indigènes. Mais aujourd’hui les choses ont changé, d’après le témoignage donné par l’évêque de San Cristobal de Las Casas. C’est peut-être une "grâce inexplicable" mais, dans ce diocèse, un clergé célibataire et indigène est en pleine floraison, tandis que la campagne en faveur d’un clergé marié s’est éteinte. 

    Quelle leçon le pape François va-t-il en tirer ? »
     

    Ref. l'ordination de prêtres mariés : une expérience qui a mal tourné 

    Un bon évêque suffit souvent à changer la donne, comme l’a montré le quinquennat de Mgr Léonard à la tête de l’archevêché de Malines-Bruxelles. La réciproque se vérifie aussi, tant il est vrai que le poisson périt toujours par la tête (proverbe chinois). 

    JPSC

  • Afrique : le pape François et le préservatif

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    Jouant les nouveaux docteurs de la loi lors de la conférence de presse dans l’avion ramenant le pape à Rome après son périple africain, les journalistes n’ont pas manqué  de lui poser l’inévitable question du préservatif. La réponse de Benoît XVI avait suscité le tollé médiatique attendu . En noyant le poisson, François ne court pas ce risque. Lu sur le site web de « Monde » (extrait) :

    [… ] A la question de savoir s’il n’était pas temps pour l’Eglise de changer sa position et d’admettre l’usage du préservatif pour prévenir des contaminations, le pape a répondu avec une très grande prudence, cherchant ses mots avec soin. Ses propos, pourtant, pourraient être source de controverses tant ils sont touffus. Il a commencé par contester l’angle de la question, « trop étroite et partiale ». « Oui, a-t-il ajouté, c’est une des méthodes. La morale de l’Eglise se trouve sur ce point devant une perplexité », car selon elle « les rapports sexuels doivent être ouverts à la vie ».

    Puis le pape François s’est employé à relativiser la pertinence d’une discussion juridico-théologique sur le préservatif. « Ce n’est pas le problème, a-t-il affirmé. Le problème est plus grand. Cela me fait penser à la question posée un jour à Jésus : “Est-il licite de soigner le jour du shabbat ?” Il y a une obligation de soigner. » Il a ensuite expliqué pourquoi ce débat est à ses yeux secondaire.« La malnutrition, l’esclavagisme, l’exploitation, le manque d’eau potable, voilà les problèmes ! Ne nous demandons pas si on peut utiliser telle méthode pour guérir une blessure. Le grand problème est l’injustice sociale. Je n’aime pas tomber dans des réflexions casuistiques quand les gens meurent par manque d’eau, de pain, de logement. Est-il licite de soigner le jour du shabbat ? Je ne veux pas me poser ce genre de question quand on continue la fabrication et le trafic d’armes. Les guerres sont des causes de mortalité plus grandes. Je ne veux pas penser en termes de licite. Je dirais à l’humanité : travaillez à instituer la justice. Et quand il n’y aura plus d’injustice dans ce monde, on pourra parler du shabbat. »

    Ref. Timide ouverture du pape sur le préservatif

    Traduction médiatique: "le pape François reconnait la perplexité de l'Eglise catholique sur la question du préservatif". Faute de grives...

    JPSC

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  • Mgr de Germay : « La pastorale des personnes divorcées remariées est l’arbre qui cache la forêt »

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    De Samuel Pruvot sur le site de « Famille chrétienne » : 

    8241175-12882556.jpgRéunis en assemblée plénière jusqu’à samedi à Lourdes, les évêques de France ont évoqué, le 4 novembre, l’après-Synode sur la famille. Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio, qui avait été désigné suppléant pour participer au Synode, a fait une intervention remarquée dans l’hémicycle. 

    Est-il légitime de conclure que le Synode a ouvert aux divorcés remariés la porte de la communion ?

    Le rapport final ne parle pas explicitement de cette question. À la suite de Jean-Paul II, le pape François invite à prendre en compte la diversité des situations. Il évoque aussi des « critères de discernement » pour une meilleure intégration dans la communauté, mais sans préciser – ce qui rend le texte ambigu – si ces critères concernent aussi l’accès aux sacrements.

    Pourquoi la communion focalise-t-elle tous les débats ?

    La pastorale des personnes divorcées remariées est un peu l’arbre qui cache la forêt ! En réalité, nous avons un problème avec la pastorale de l’eucharistie. La dimension de repas a été beaucoup mise en avant, au détriment de la dimension de sacrifice. Mais si la messe n’est qu’un repas, on ne comprend plus ce que signifie participer à l’eucharistie sans communier. C’est pourtant ce que faisaient nos ancêtres qui communiaient deux fois par an. Je pense qu’il faut interroger notre pratique de la communion systématique et retrouver le lien avec le sacrement de la réconciliation.

    Sous quelle forme les divorcés remariés peuvent-ils s’associer en vérité à la vie de l’Église ?

    Le Synode invite effectivement à une meilleure intégration de ces personnes. Elles peuvent le faire de bien des manières, car la vie chrétienne ne se limite pas aux sacrements. Je pense par ailleurs qu’il n’est pas juste de dire qu’elles sont exclues de l’eucharistie. Elles peuvent réellement participer à l’eucharistie, non seulement en écoutant la Parole, mais aussi en s’associant au sacrifice du Christ, en faisant de leur vie « une vivante offrande à la louange de [sa] gloire ».

    Accepter de ne pas communier, c’est se libérer de l’autojustification et poser un acte de fidélité au Christ et à l’Église. On est là au cœur du mystère pascal, et ce n’est pas sans grâce ! »

    Ref. Mgr de Germay : « La pastorale des personnes divorcées remariées est l’arbre qui cache la forêt »

    JPSC

  • Synode sur la famille : comment le Pape a perdu sa bataille

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    562339ba35700fb92fcddfa6 (1).jpgLes avis se suivent et, comme prévu ne se ressemblent pas: "Les conclusions du synode sur la famille ont été rendues ce samedi 24 octobre, et témoignent de l'échec du Pape François à convaincre sur les deux thématiques principales des réunions (homosexualité et ouverture aux divorces remariés). Pour autant, ni les conservateurs, ni les progressistes ne peuvent se targuer de l’avoir remporté".

    Alors, un joli flop ? C’est le point de vue de Bernard Lecomte journalisteéditeurblogueur et écrivain français, auteur de plusieurs ouvrages à succès sur la papauté, qui est interrogé ici par « Atlantico ». (25 octobre ) : 

    « Atlantico : Le synode sur la famille s’achève ce week-end au Vatican. Le pape a-t-il réussi son pari ?

    Bernard Lecomte : La réponse, à première vue, est plutôt négative. Rien d’important ne semble avoir émergé de ces deux ans de réunions très sérieuses, de débats et de polémiques, de questionnaires compliqués, de textes contradictoires, de synthèses contestées et d’interventions du pape : pas de texte retentissant, pas de conclusion péremptoire, par de décision spectaculaire ! Sur le plan médiatique, on retiendra que le pape François n’a pas réussi à convaincre la majorité de ses cardinaux sur les deux sujets qui avaient retenu l’attention l’an dernier, et qui étaient devenus emblématiques :l’ouverture aux divorcés remariés et aux couples homosexuels.

    Au contraire, un clivage s’est profondément creusé, sur ces deux thèmes, forçant le pape lui-même à répéter plusieurs fois, et avec insistance, qu’il n’a jamais été question de toucher au dogme de l’indissolubilité du mariage.

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