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Sexualité - Page 65

  • L’importance de l’institution de la famille et du mariage

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    Extrait du Discours du Pape en conclusion du synode : « Au-delà des questions dogmatiques bien définies par le Magistère de l’Église, nous avons vu aussi que ce qui semble normal pour un évêque d’un continent, peut se révéler étrange, presque comme un scandale, pour l’évêque d’un autre continent; ce qui est considéré violation d’un droit dans une société, peut être requis évident et intangible dans une autre; ce qui pour certains est liberté de conscience, pour d’autres peut être seulement confusion. En réalité, les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué. Le Synode de 1985, qui célébrait le vingtième anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II, a parlé de l’inculturation comme de l’« intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures humaines»3. L’inculturation n’affaiblit par les vraies valeurs mais démontre leur véritable force et leur authenticité, puisqu’elles s’adaptent sans se transformer, mais au contraire elles transforment pacifiquement et graduellement les différentes cultures. »

    C’est ici que le discernement s’impose : en Afrique on refuse la communion aux polygames. En Europe, on veut absoudre le concubinage des divorcés-remariés et bénir les unions homosexuelles. Question de culture ou question de foi ? La question est de savoir qui, au bout du compte, transforme qui. 

    JPSC

  • Clôture du synode sur la famille : un peu de tout pour satisfaire chacun ?

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    Synode sur la famille : sauf surprise, l’assemblée adoptera aujourd’hui un rapport cosmétique permettant à chaque courant de se déclarer satisfait (1).  De toute façon, comme lors du concile Vatican II, le synode virtuel a déjà gagné : Sandro Magister le constatait opportunément ici.

    Pour Jean-Marie Guénois, dans le Figaro d’aujourd’hui, le synode se lavera les mains dans l’eau de l’aiguière du pape François :

    Ce samedi après-midi, les jeux seront faits au Vatican. On saura si le pape François a gagné son pari d'emporter l'adhésion de la majorité des évêques, réunis depuis trois semaines en synode, en vue de renouveler la pastorale de l'Église catholique sur le mariage et la famille. Dont une nouvelle approche de l'épineuse question des divorcés remariés. L'an passé, lors de la première session de ce synode, les évêques n'avaient pas donné l'indispensable quitus des deux tiers des voix pour que les paragraphes sur les divorcés remariés et les personnes homosexuelles soient adoptés. Mais cette année, le texte final a été préparé avec un tel soin par une commission de rédaction intégralement nommée par le pape François - qui veut à tout prix éviter un second échec - que le document «apprécié et équilibré», selon plusieurs sources de tendances opposées, devrait, sauf surprise, passer avec succès l'examen du vote final.

    Jeudi soir, les 265 votants - tous des évêques et quelques prêtres - ont reçu une première version, en italien, du projet de document final mais sans avoir… le droit de l'emporter chez eux! Ce qui a aussitôt provoqué une bronca dans l'assemblée car la majorité des évêques ne comprenant pas l'italien, ils voulaient prendre le temps de le traduire dans la nuit pour, tout de même, savoir précisément sur quoi ils allaient voter… Le cardinal Baldisseri, organisateur du synode, a finalement cédé. Ce qui a permis aux évêques de formuler, vendredi matin, leurs remarques, qui ont été ensuite intégrées dans un texte de synthèse sur lequel ils voteront, ce samedi matin. Ce sera alors la dernière séance du synode avant la messe de clôture, dimanche matin, où l'homélie de François est très attendue.

    Tout l'enjeu étant effectivement de présenter un texte qui ne soit «pas de l'eau tiède» (le cardinal africain Turkson)

    Les derniers vrais débats, vendredi matin, ont porté sur la question du rapport entre «la conscience individuelle et la norme morale», selon le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Ce pourrait être la clé de voûte de la réforme voulue par le pape François. Échaudée, l'an passé, par le refus des évêques d'ouvrir une voie générale qui admettrait les divorcés remariés à la communion eucharistique, l'Église s'oriente, pas à pas, vers une approche beaucoup plus individuelle en réhabilitant le statut de la conscience personnelle face à la loi morale. Une conscience souveraine, en dernière analyse, à qui le Pape, en bon jésuite, veut redonner toute sa place sans pour autant l'opposer à la norme morale.

    Mais les demandes de corrections ont aussi porté sur les paragraphes plus directement concernés par l'accès à la communion des divorcés remariés. L'idée est d'éviter «toute ambiguïté», explique un témoin. Tout l'enjeu étant effectivement de présenter un texte qui ne soit «pas de l'eau tiède», a commenté le cardinal africain Turkson, tout en rassurant les tenants de la doctrine, sans fermer la porte aux réformes. Sauf que ces réformes seront de la responsabilité du Pape, qui «seul décidera», insiste-t-on. Et non du ressort d'un synode qui, faute d'accord - pour la seconde fois - sur les points sensibles, préfère jouer l'apaisement et montrer au monde un visage uni de l'Église catholique. » 

    Ref. Synode sur la famille: journée cruciale au Vatican

     (1 ) Journée cruciale ? Lire ici dans "La Libre" : "Nous avons réalisé le synode que nous espérions" (dixit l'évêque de Gand, Mgr Van Looy, sans même attendre le vote final.)

    JPSC

  • Synode : les évêques africains optimistes sur la bonne issue des travaux

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    web-cardinal-wilfrid-napier-s-africa-afp-photo-rajesh-jantilal-c2a9.jpgL’Afrique a-t-elle sauvé le Synode sur la Famille d’une dangereuse dérive pastorale et doctrinale ?  Après tant de défaitisme, les paroles élogieuses et optimistes du cardinal Wilfrid Fox Napier, archevêque de Durban, relatées ci-dessous,  arrivent comme une bouffée d’air frais, alors que la session de l’assemblée synodale vient d’entrer dans sa dernière ligne droite. Les travaux en carrefours sont terminés. La présentation du rapport final et son vote sont programmés pour le samedi 24 octobre.

    Reste à en prendre connaissance et, en premier lieu, à savoir si le pape, qui enfourche déjà d’autres chevaux à maîtriser (pour une Eglise plus décentralisée, tout en créant à Rome un grand dicastère pour les laïcs et la famille), décidera de le publier ou pas. JPSC

    Lu sur le site « aleteia » (extraits) : 

     […] Contrairement au synode extraordinaire de 2014, où les travaux « semblaient poussés dans une certaine direction et suivaient un agenda déjà mis en place », a déploré l’archevêque de Durban, cette année évêques et laïcs ont eu « plus de temps » pour réfléchir en petits groupe et apprendre « ce qui se passe ailleurs », dans d’autres parties de l’Église, là où « tant de braves familles et de bons mariages » ont pu aider le synode à trouver « sa direction », a-t-il relevé.

    Le cardinal Napier a salué les « effets directs et immédiats » de la nouvelle méthode de travail qui a permis de « faire tomber les barrières géographiques » et aux pères synodaux de ne pas se focaliser sur des problématiques « occidentales » – divorcés-remariés, couples non mariés et homosexualité – comme ils avaient déploré à l’issue des travaux du premier synode, l’année dernière.

    Leur vision audacieuse du monde

    Les évêques africains – une cinquantaine – souhaitaient faire entendre leur voix mais craignaient une « nouvelle colonisation idéologique » – crainte exprimée tout haut par le cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso) le 14 octobre dernier – les voilà rassurés et ils se félicitent d’avoir pu « travailler ensemble comme dans une vraie équipe », a souligné le cardinal Napier, sans avoir peur d’exposer leur vision du monde.

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  • Synode sur la famille : les Africains auraient réussi à écarter les ouvertures jugées néfastes

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    De Sébastien Maillard dans le journal « La Croix » :

    2010-11-20_Courtesy_visits_20.jpg« Ils se sont préparés pour ce Synode dans le but de remplir une mission. Celle d’empêcher leur Église de se renier, selon eux, sur la famille. La cinquantaine d’évêques africains présents à l’assemblée y participe avec leur propre document, 89 pages de commentaire sur l’Instrumentum laboris, le texte sur lequel travaillent les pères synodaux.

    Ce document, adopté en juin dernier à Accra (Ghana) par les épiscopats du continent, « sert de référence », comme l’assure l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye.

    >> Lire aussi: Synode sur la famille, les évêques africains veulent peser sur les débats

    « Les Africains se sont organisés pour s’exprimer », observe un archevêque d’Europe : « Ils sont intervenus très équitablement dans les sessions plénières. C’était suffisamment clair pour faire comprendre qu’ils composent une partie importante de l’Église, plus importante que l’épiscopat allemand… Ils ne sont pas prêts à se laisser instrumentaliser par les Occidentaux, qui considèrent leurs problèmes universels. »

    LES CARDINAUX ROBERT SARAH ET WILFRID NAPIER, DEUX VOIX D’AUTORITÉ

    La préparation en amont du Synode s’est poursuivie à Rome, pendant l’assemblée, par une concertation environ tous les deux jours. Comme encore hier après-midi dans une salle louée à Radio Vatican. Divers évêques africains confirment avoir participé à ces réunions, sans y être toujours assidus.

    À leur tête, les cardinaux Robert Sarah et Wilfrid Napier forment deux voix d’autorité, qui se complètent. Le premier, préfet de la congrégation pour le culte divin, vient d’un petit pays pauvre d’Afrique francophone, la Guinée-Conakry. De tempérament réservé, il connaît bien la Curie romaine. L’autre, archevêque de Durban (Afrique du Sud), représente un puissant pays d’Afrique anglophone et s’exprime devant la presse, comme hier, « au nom des évêques africains ».

    Plus extraverti, il s’était fait remarquer au Synode de l’an dernier en s’opposant publiquement au document de travail intermédiaire qui introduisait un regard considéré trop accueillant à l’égard des couples homosexuels. À ce Synode, dont le pape François l’a nommé président délégué, il a reconnu avoir signé la lettre mettant en doute l’impartialité de la conduite des travaux.

    EMPÊCHER L’ENTRÉE DANS L’ÉGLISE DE« COLONISATIONS IDÉOLOGIQUES »

    Mais, à Rome, les évêques africains sont aussi attentifs à d’autres voix. La plus respectée est celle de leur doyen d’âge, le cardinal Francis Arinze, bientôt 83 ans. Autre voix influente, celle de l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, père synodal et membre du C9, l’instance de concertation dont le pape François s’est entouré.

    « Au Concile Vatican II, il y avait des pères d’Afrique mais qui étaient en réalité presque tous Européens. Il y avait une homogénéité avec nous »,compare un évêque occidental, qui mesure l’écart qui s’est creusé, depuis, avec ses homologues africains.

    Ceux-ci se sentent aujourd’hui investis du devoir d’empêcher l’entrée dans l’Église de « colonisations idéologiques », non sans prendre des accents jugés par d’autres trop « messianiques ». « Nous ne sommes pas venus pour épouser les valeurs, qui sont des non-valeurs, des uns des autres »,a prévenu ainsi le cardinal Philippe Ouedraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso) : « Mais pour nous recentrer à fond sur Dieu ». »

    Ref. Synode : les Africains se posent en défenseurs de la famille traditionnelle

     JPSC

  • Synode sur la famille : vers un échec des "progressistes" ?

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    ob_88e455_6829372-3x2-700x467 (1).jpgDernier galop avant la conclusion du synode à la fin de cette semaine. Le journal « La Croix », dont les orientations sont bien connues, s’inquiète : « La plupart des propositions pastorales les plus ouvertes aux situations familiales irrégulières n’ont pas été retenues par les groupes linguistiques qui ont achevé leurs travaux mardi 20 octobre » estime-t-il. Quant à savoir ce que contiendraient les propositions « moins ouvertes », on attendra samedi pour en savoir officiellement plus.  

    Sauf erreur, ou nouvelle intervention pontificale dans la procédure des débats, le vote final en assemblée plénière se fera paragraphe par paragraphe puis sur l’ensemble du texte. Pour être adoptés tous et chacun requièrent la majorité des deux tiers. Rien de plus classique pour une assemblée délibérante appelée à se prononcer sur un sujet aussi important que la famille. Voici l'article signé Céline Hoyeau. JPSC.

    " Les évêques s’accordent essentiellement sur une nouvelle pastorale plus miséricordieuse.

    Même les Allemands ne semblaient pas avoir opté pour l’accès aux sacrements des divorcés remariés.

    « Il ne sortira pas grand-chose de ce synode », lâchait, mardi 20 octobre à midi, un observateur en sortant de la salle de l’assemblée. Alors que les groupes linguistiques ont achevé leurs travaux sur la formulation de propositions pastorales pour les familles, les réactions laissaient penser que les évêques n’avaient pas opté pour l’audace.

    Les discussions de ces derniers jours avaient pourtant donné lieu à plus de créativité. Ainsi dans un groupe francophone, le délégué du Patriarcat de Constantinople, Mgr Stephanos, avait avancé des pistes, héritées du modèle orthodoxe, sur la possibilité pour les divorcés remariés de communier après une période de pénitence de plusieurs années, ou une fois par an à Pâques, selon l’exhortation de saint Jean Chrysostome. Un autre évêque avait proposé qu’ils aient au moins la possibilité de recevoir le sacrement de réconciliation. Mais ces pistes n’ont pas été retenues à l’issue des votes.

    >> Lire aussi: « Sur les divorcés remariés, certains évêques ont apporté des solutions très concrètes »

    Des propositions concrètes, moins audacieuses, ont toutefois été faites. Sur la récente réforme des nullités de mariage, plusieurs évêques y voient une manière efficace de régler le problème des divorces, mais ont plaidé pour qu’elle soit davantage accompagnée pastoralement, et pas seulement juridiquement.

    AU MOINS 600 AMENDEMENTS VOTÉS POUR LA TROISIÈME PARTIE

    « Sur la contraception, nous avons proposé un modus qui donne beaucoup plus de poids à la décision en conscience des couples et c’est passé ! », se réjouissait un père synodal hispanophone.

    Plus nouveau et dans un autre domaine, deux cercles linguistiques ont aussi proposé d’ouvrir le diaconat aux femmes. Dans l’un, l’amendement a été refusé, dans l’autre, le résultat n’était pas encore connu hier. Reste qu’il s’agissait de la première fois qu’une telle proposition était faite à ce niveau.

    In fine, au moins 600 amendements pour cette seule troisième partie ont été votés (les première et deuxième partie en avaient recueilli 400 chacune), au point que la présentation du projet de rapport final devait être repoussée d’une demi-journée, à jeudi après-midi. Mais « les évêques restent très divisés, commentait hier une observatrice. Ils convergent sur l’idée d’une pastorale de la miséricorde, d’un accompagnement au plus près des familles blessées, mais sans entrer dans le détail de son application. »

    UNE DÉCONVENUE MANIFESTE

    Pour certains évêques, la déconvenue mardi était manifeste. « Nous avions réussi à mieux nous comprendre, à travailler ensemble dans la confiance, mais au moment de voter les amendements, les plus stricts ont bloqué, la moindre ouverture a été refermée », lâchait l’un d’eux. Les partisans d’une ouverture pour les divorcés remariés sont restés minoritaires, peut-être un évêque sur quatre, selon la même observatrice. « Nous avons passé trois semaines à amender un texte très long sans aboutir à une seule proposition forte. Quel signe donne-t-on ? », s’inquiète un père synodal.

    Le groupe germanophone, qui avait détonné par sa belle alchimie, votant à l’unanimité les rapports des deux premières semaines, n’a semble-t-il pas transformé l’essai. Interrogé hier, Mgr Grégoire III Laham, patriarche de l’Église grecque-melkite en Syrie, participant de ce groupe, laissait entendre qu’il n’avait opté in fine que pour un rappel de la doctrine de l’Église à propos des divorcés remariés, sans exceptions. « Le synode ne peut pas dresser la liste des cas particuliers », relève Mgr Laham. « Nous nous sommes entendus sur le fait de donner plus de poids à la responsabilité de chaque pasteur. » Bien loin des ouvertures audacieuses avancées par le cardinal Walter Kasper.

    Un groupe francophone a travaillé à redéfinir le chemin pénitentiel avancé par le théologien allemand pour lui donner une dimension plus large, qui prenne en compte une relecture de l’échec, la responsabilité personnelle des personnes, mais aussi l’accompagnement de la reconstruction de toute la famille, sous la responsabilité de l’évêque.

    Au-delà de leurs délibérations et de l’adoption d’un rapport final, toujours attendue samedi 24 octobre, les pères synodaux s’en remettent surtout au pape et à son éventuelle future exhortation."

    Ref. Les évêques restent timides dans leurs propositions

    JPSC

  • Communion aux divorcés remariés : un théologien dominicain italien a trouvé la solution

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    p-giovanni-cavalcoli-c2a9-arpatotyn-youtube.jpgLa trouvaille du père Giovanni Cavalcoli, rapportée par le vaticaniste Andrea Tornielli et publiée sur le site « aleteia », s’exprime comme suit : 

    Question : Le divorcé ayant contracté une seconde union vit-il dans une condition de péché ? 

    Réponse du révérend père :« Le péché est un acte, pas une condition ni un état permanent. Le problème des divorcés remariés tient dans le fait que l’adultère, doublé de la circonstance aggravante du concubinage, est un péché mortel. Le couple, en s’unissant, commet donc un péché mortel, s’il n’y a pas de repentir. Cependant, certaines conditions poussent parfois facilement au péché, puisqu’elles en constituent des occasions presque inévitables, comme dans le cas notamment des divorcés-remariés, qui vivent une union adultère, étant l’un et/ou l’autre, liés par un précédent mariage légitime. »

    Ainsi donc, selon cet aimable théologien, l’état de péché n’existe pas, la faute continue non plus (zéro pointé à l’examen de droit pénal) et le fait d’être divorcé-remarié est, si je lis bien, une circonstance atténuante voire absolutoire de chaque acte sexuel peccamineux. C’est bien pratique. Je suppose que c’est pour nous faire rire qu’ « Aleteia » a publié ce raisonnement casuistique dont on peut lire tous les développements ici :  La communion des divorcés-remariés ne relève pas de la doctrine, mais de la « discipline »  

    JPSC

  • Le 3eme sexe

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    Pour la première fois, un Français né sous l’état civil masculin a été reconnu "de sexe neutre". Quelle est la portée biologique, philosophique et juridique de l’intersexualité ? "Libre" examen : une chronique de Drieu Godefridi (photo) dans « La Libre » de ce jour.

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    "De l’efflorescence des études de genre aux travaux de Bernard Saladin d’Anglure sur "le troisième sexe" chez les Inuits, en passant par les toilettes transgenres réclamées à Berlin, le prix Pulitzer pour l’essai "Middlesex" de J. Eugenides, ou le triomphe critique du film "XXY" sur un ado de 15 ans intersexué, l’époque est à la réflexion sur les cas limites du genre et de la sexualité.

    Faisant suite à la parution de mon essai "La loi du genre" (Belles lettres), une revue canadienne de sciences sociales me demande un article sur le cas de l’intersexualité. De quoi s’agit-il ? Les personnes intersexuées présentent une ambiguïté sexuelle, provenant d’une anomalie dans les gonades (ovaires et testicules) ou dans les organes génitaux. On estime le nombre de cas, en France, à 200 par an, soit 1 pour 5 000 naissances ("Le Monde", 19/8/2013). L’idée est d’interroger la portée biologique, philosophique et juridique de l’intersexualité.

    Ma thèse est nuancée. La récupération de l’intersexualité par une partie du mouvement LGBT (Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender) pour dénoncer la binarité sexuelle me semble à la fois adroite, et totalement infondée. L’argument consiste à dire : voyez, tous ces individus qui ne naissent ni hommes ni femmes ! C’est la preuve que votre modèle sexuel binaire est tout culturel, idéologique, et pas du tout "naturel".

    La récupération est adroite, car elle ancre dans la réalité naturelle, le rejet de la binarité sexuelle. Elle n’en est pas moins infondée. Rien de ce qui est naturel ne possède la pureté des mathématiques. Je veux dire : il n’y a pas une seule distinction biologique, qui ne doive s’accommoder d’anomalies statistiques, à la marge. Or, c’est bien d’une telle anomalie que nous parlons dans le cas de l’intersexualité : 200 naissances par an en France, 1 cas sur 5 000, il n’y a là rien que de très "normal". Si elle devait accéder à la pureté mathématique pour être reçue en science, aucune distinction biologique ne recevrait jamais le label scientifique. Si 1 personne sur 5 000 naît avec un sexe indéterminé, 4 999 personnes sur 5 000 naissent soit homme, soit femme. Ces deux catégories, honnies par des auteurs tels que Judith Butler et Anne Fausto-Sterling comme des impostures "culturelles", "hétéronormées", n’en sont pas moins la vérité scientifique du sexe.

    La question juridique est plus intéressante. Elle est de savoir s’il faut imposer une détermination sexuelle H/F à la personne intersexuée à la naissance (lorsqu’il n’y a pas de réassignation médicale, voir point suivant), ou s’il est de droit "libéral" de créer une troisième catégorie : sexe indéterminé. C’est le chemin emprunté par l’Allemagne, sur une recommandation de son Conseil constitutionnel. Libre à la personne intéressée, à n’importe quel moment de son existence, d’opter ensuite pour le sexe masculin ou féminin. Cette option me paraît naître de réalités concrètes qui, pour être ultraminoritaires, ne doivent pas être niées, et répondre à d’authentiques préoccupations du respect de l’individu, de son autonomie. Car, par définition, si le sexe reste indéterminé à la naissance, il y a de l’arbitraire à classer en homme ou femme; pourquoi ne pas s’en remettre à la décision future de la personne intéressée ?

    Plus délicate encore, la question biologique proprement dite, de la réassignation sexuelle. Faut-il intervenir d’emblée, par le moyen de la chirurgie et/ou de l’administration d’hormones, sur les personnes qui naissent intersexuées ? Cette question paraît si délicate qu’il est malaisé d’y répondre de façon générale et abstraite. Si le sexe d’un nouveau-né, dans ses différentes composantes, est majoritairement porté vers le masculin ou le féminin, pourquoi ne pas donner à la nature le petit coup de pouce qui, sans doute, évitera au sujet des problèmes d’identité ? (je suis conscient que cette phrase repose sur des présuppositions, je les assume). Mais quid de tous les autres cas, c’est-à-dire l’intersexualité au sens le plus fort du terme ? Une intervention chirurgicale lourde sur ce qui est une anomalie, à n’en pas douter, mais qui n’est pas une maladie, se justifie-t-elle ? Je n’en suis pas convaincu, et à cette dernière question je vous laisse répondre vous-même !"

    Ref. Le 3eme sexe 

    Essayiste, Docteur en philosophie (Paris IV-Sorbonne), masters en droit et philosophie (UCL) et d'un DEA en droit fiscal (ULB), Drieu Godefridi sera l’invité de l’Union des étudiants catholiques à l’Université de Liège, le mercredi 13 janvier prochain à 18h00  (salle des professeurs, bâtiment du Rectorat, 7 place du 20 août, 1er étage, parcours fléché), dans le cadre d’un lunch débat sur un tout autre sujet, l'écologie intégrale, pour répondre à cette question : un esprit libéral classique peut-il se retrouver dans les préconisations du pape François face à la crise écologique ? Rendez-vous à la salle des professeurs, bâtiment du Rectorat, 7 place du 20 août, 1er étage, parcours fléché.

    Renseignements et réservations: tel. O4.344.10.89

    ou email  uniondesetudiantscatholiqueliege@skynet.be

    JPSC

  • Synode sur la famille : « La rébellion n’a pas cessé depuis Humanae vitae »

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    319bd3b.jpgDe Samuel Pruvot, rédacteur en chef de « Famille chrétienne » :

    « Les Pères du Synode ne sont pas tous d’accord sur l’enseignement de Karol Wojtyla sur le couple et la famille, estime Mgr Livio Melina, doyen de l’institut pontifical Jean-Paul II.

    Certains Pères synodaux semblent prendre une distance avec la vision de Jean-Paul II sur la famille. Pourquoi ?

    Le point de départ peut être le rejet de l’encyclique Humanae vitae dans beaucoup de secteurs de l’Église après 1968. C’est vrai que le message de l’Église apparaît très exigeant, à contre-courant de l’opinion. En réponse à la crise, Jean-Paul II a voulu montrer les fondements de l’amour humain intégral et manifester l’importance d’une anthropologie adéquate. Il suit ainsi en cela le meilleur de la Tradition, qui a cherché une authentique valorisation du corps. Le développement de la théologie du corps est capital (1) !

    Pour autant, la rébellion ou l’incompréhension souterraine n’a pas cessé. La raison de ce refus dépasse aujourd’hui la simple ignorance ou l’absence de traduction pastorale de son enseignement. Il peut s’agir d’une volonté manifeste de ne pas voir fructifier cette œuvre de Jean-Paul II.

    Humane vitae reste une fracture en 2015 ?

    Le Synode butte toujours sur Humanae vitae. Il y a cette question radicale qui hante le monde contemporain. Quel est le lien entre la sexualité, la procréation et le mariage ? Cette question centrale demeure entière. Il ne faut pas la réduire à la contraception seule. Il convient de développer cette question selon le sens et la signification de l’altérité sexuelle. Face à cette réflexion, la révolution sexuelle des années 60, qui perd le lien entre la sexualité, la procréation et le mariage, peut aboutir aujourd’hui à l’idéologie du gender.

    Si on veut être chrétien aujourd’hui, il faut avoir l’audace d’aller à contre-courant ! On ne peut pas être d’accord avec la conception mondaine de l’amour et de la famille. Le rejet du message de l’Église par une telle conception ne se limite pas à celui de l’enseignement de Jean-Paul II. Cela va plus loin. Par conséquent, l’Église a un choix à faire : veut-elle être fidèle à son Magistère de toujours, ou suivre la conception mondaine ?

    L’opposition dont nous parlons n’est pas une chose étrangère à la vie de l’Église. La frontière entre la vie de foi et la vie du monde passe en chacun de nous. Nous devons décider de suivre l’Esprit de Jésus ou celui du monde. Dans l’impossibilité d’une telle décision, on pourrait verser dans une religion new age qui promet un bonheur superficiel, ou une conception subjectiviste de la foi qui retient seulement ce qui lui plaît. Mais l’Église est appelée à se convertir à une vérité plus grande, bien éloignée des idéologies actuelles. Elle doit annoncer la nécessité d’un changement et d’une conversion qui va jusque dans notre propre chair. Elle est en mesure de le faire, en accueillant toujours plus la puissance salvifique du Verbe qui s’est fait chair, Celui qui est le « Chemin, la Vérité et la Vie » (Jean 14,6).

    Certains Pères synodaux hésitent entre « tout changer » ou « ne rien changer ». Quelle est la bonne mesure à propos de la famille ?

    La problématique est mal posée. La vérité est un don qui suit une révélation dynamique, et non un prêt à porter à notre disposition. Saint Vincent de Lérins parle d’un développement organique du dogme. Cela veut dire que la vérité se déploie dans le temps avec une cohérence profonde. La Tradition est une croissance harmonieuse. Dans cet ordre, il est impossible de retrancher tel ou tel aspect de la doctrine qui ne plairait pas. Cette cohérence organique et intrinsèque est le trésor le plus précieux de l’Église, et elle nous fait entrer dans un réel service de la bonne nouvelle de la famille.

    Doit-on changer la discipline de l’Église au nom de la miséricorde ?

    La miséricorde constitue le cœur de l’Évangile. Mais il convient de distinguer la miséricorde de ses contrefaçons. Par exemple, la compassion et la tolérance n’ont pas grand-chose à voir avec la miséricorde. La compassion est un sentimentalisme qui n’arrive pas à l’action. Par contre, la tolérance se base sur une indifférence et permet donc le mal sans le juger. Pour cette raison, elle ne peut pas régénérer le cœur du pécheur.

    En revanche, la miséricorde a l’espoir de changer, de relever et de guérir celui qui est blessé. Dans cette œuvre, il ne faut pas oublier que la première œuvre de miséricorde est d’enseigner (aux ignorants) la vérité. Saint Thomas d’Aquin note que la miséricorde des païens se limite à la compassion, alors que le chrétien voit sa misère intérieure. C’est le péché qui est la racine de la misère ! La miséricorde veut préserver autrui de la damnation et vient déraciner le péché. Saint Grégoire conclut : « Le vrai pasteur dénonce les péchés, il ne cherche pas à gagner les faveurs avec un silence complice. Il risque une parole de vérité pour le salut de l’autre ! »

    Samuel Pruvot

    (1)  Voir par exemple le master Fertilité et sexualité conjugale, organisé en langue française par l’Institut Jean-Paul II :http ://www.istitutogp2.it/dblog/articolo.asp ?articolo=342. Le parcours pédagogique a été conçu pour répondre à l’invitation du Synode « d’offrir des itinéraires de formation qui nourrisent la vie conjugale, de même que l’importance d’un laicat pouvant offrir un accompagnement fait de témoignages vivants ».

    Ref. Synode sur la famille : « La rébellion n’a pas cessé depuis Humanae vitae »

    JPSC

  • Synode sur la famille : un fort appel à plus de doctrine

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    Aymeric Pourbaix fait le point sur le site de  « Famille chrétienne » :

    « Au terme de l'examen de la deuxième partie de l'Instrumentum laboris, les Pères synodaux ont présenté la synthèse de leurs réflexions en petits groupes. Avec des disparités certaines.

    Faudra-t-il un document magistériel pour préciser et renforcer la doctrine de l'Église sur le mariage ? À mi-parcours, c'est en tout cas une des lignes de force qui parcourt les compte-rendus établis par les groupes linguistiques - les circuli minores -, rassemblés en réunion plénière ce mercredi 14 octobre.

    Cardinal_Philippe_OUEDRAOGO.jpgUn souhait qui s'exprime notamment par une demande insistante, qui revient dans beaucoup de compte-rendus, d'un retour à l'Écriture sainte - une « boussole », affirme un groupe francophone - pour ancrer davantage la théologie de la famille. Et mieux définir le mariage. Les évidences n'en sont plus... Peut-être faudrait-il commencer, suggère un groupe anglophone, par un ancrage dans le livre de la Genèse, qui présente le mariage comme une « unique union entre un homme et une femme ».

    Cette demande de recours au magistère a été confirmée par le cardinal burkinabé Philippe Ouédraogo (photo) devant la presse, car dit-il, les débats synodaux ont manifesté « beaucoup de divergences, d’ambiguïté, de préoccupations ». Sans pour autant qu'il en soit effrayé : le synode, pour l'archevêque de Ouagadougou, est comme une « palabre de famille », qui réunit tous ses membres sans que tout le monde soit forcément d'accord...

    De fait, le seul groupe de langue allemande, dont le rapporteur est Mgr Koch, archevêque de Berlin, se « distingue » par des propositions très étonnantes. Comme de considérer qu'un même principe général - l'indissolubilité par exemple - peut admettre non pas des exceptions, mais des applications concrètes très différentes selon les lieux. Ou encore qu'il convient de considérer que la notion même de mariage a évolué dans l'histoire, et doit continuer à le faire. Refusant du même coup une seule définition du mariage fondée sur la nature, mais devenant purement « culturelle ». On retrouve là, curieusement, des arguments employés pour justifier le « mariage gay » lors des débats français...

    C'est dire que l'unité doctrinale sur le mariage et la famille reste à faire dans la deuxième moitié du synode. Selon le cardinal Ouedraogo, c'est justement la mission essentielle du successeur de Pierre que de « confirmer ses frères et ses sœurs dans la foi, de sauvegarder la communion ecclésiale ».

    Ref. Synode : un fort appel à plus de doctrine

    JPSC

  • Synode sur la famille : le choc des cultures

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    Lu sur Diakonos.be - Rédaction

    " Dans une interview, l'évêque d'Anvers Johan Bonny évoque les "préjugés" des autres membres de son groupe de travail, notamment des Africains qui ont selon lui des idées reçues sur la pastorale occidentale et avoue que le synode se déroule surtout dans les couloirs. Il laisse également entendre que les travaux sont relatifs vu que les rapports seront ensuite de toute façon confrontés aux experts et au Saint-Père"

    "Si un évêque africain était dans mon diocèse il serait un autre évêque".

    Johan Bonny défend également dans cette interview le droit à chaque évêque de pouvoir disposer d'une plus grande latitude au niveau des conférences épiscopales locales et de pouvoir prendre ses distances par rapport à Rome au nom de la pastorale pour s'adapter à la réalité occidentale".

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    On peut écouter l'interview de ce possible futur archevêque de Malines-Bruxelles sur le site officiel du Vatican ici

    ***

    Le père Edouard Ade,  secrétaire général de l’Université Catholique d’Afrique Occidentale lui répond en quelque sorte sur le site "Notre-Dame de l’inculturation" (extrait) :

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  • Synode sur la famille : le « cadrage » du cardinal Erdö pour les divorcés remariés

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    peter-erdo.jpgDans son rapport introductif présenté lundi matin lors de l’ouverture du Synode et destiné à orienter les travaux, le cardinal Peter Erdö, qui en est le Rapporteur général,,s’est longuement attardé sur la question des divorcés remariés. On parle de (re) cadrage, mais il n’a rien dit de bien neuf sur fond du problème posé par une « voie pénitentielle » ouvrant l’accès aux sacrements sans renoncer à une vie de type marital, avec les conséquences logiques qui devraient s’en suivre pour les autres formes de concubinage. Lu sur le site de famille chrétienne sous la signature de Jean-Marie Dumont(extrait) :

    La nécessité de la conversion

    […] Sur ce thème, le cardinal Erdö commence par rappeler si « l’accompagnement pastoral miséricordieux de ces personnes » est un « devoir », il ne doit en aucune manière remettre en question « la vérité de l’indissolubilité du mariage enseignée par Jésus Christ lui-même ». La miséricorde, ajoute-t-il aussi, « offre au pécheur le pardon, mais demande la conversion ». À la suite des évêques et cardinaux qui ont pris position au fil des mois contre la proposition du cardinal Kasper, le cardinal Erdö souligne que ce n’est « pas avant tout le comportement qui peut avoir provoqué le divorce » ou le « naufrage » du « premier » mariage qui empêche les divorcés remariés d’accéder aux sacrements mais « le maintien d’une seconde relation ». Une critique à peine voilée des propositions du cardinal Kasper qui évoquait, comme première condition pour que les divorcés remariés puissent accéder aux sacrements, un énigmatique« repentir de l’échec de leur premier mariage ».

    La voie pénitentielle

    Autre sujet sur lequel le cardinal Erdö cadre les débats : l’idée d’un « chemin pénitentiel » pour les divorcés remariés (et pour toute personne en situation de péché grave ?), aux contours encore très flous. Il note d’ailleurs que cette notion peut être appréhendée de manière très diverse. L’une d’entre elles correspondrait à la mise en œuvre de ce que l’exhortation apostolique Familiaris Consortio (1981) prévoyait pour des personnes divorcées remariées ne pouvant pas, « pour de graves motifs – par exemple l’éducation des enfants » nés de cette seconde union, rompre avec leur nouvelle relation. Comme l’expliquait l’exhortation apostolique, ceux-ci peuvent sous certaines conditions – notamment le repentir « d’avoir violé le signe de l’Alliance et de la fidélité au Christ » et l’engagement à la continence – recevoir à nouveau les sacrements. Avec des règles harmonisées pour toute l’Église, un tel « chemin pénitentiel »pourrait permettre d’inscrire la démarche de conversion de ces personnes dans un cadre plus organisé qu’il ne l’est aujourd’hui.

    Une autre piste évoquée par le cardinal Erdö concerne « les personnes qui ne sont pas prêtes au changement de leur condition » (c’est-à-dire à rompre avec leur nouveau conjoint ou à vivre dans la continence si cette rupture est impossible du fait de raisons graves), mais qui « manifestent un désir de conversion » : pour celles-ci, le cardinal Erdö évoque une « voie pénitentielle » qui impliquerait que les prêtres puissent entendre leur confession, leur donner des bons conseils, leur proposer des exercices de pénitence, sans leur donner l’absolution. Cette proposition peut être rapprochée de celle, plus vaste, présentée dans le dernier numéro de Famille Chrétienne : le rétablissement d’un ordre des pénitents pour les personnes ayant besoin de temps pour se convertir. Dans cet ordre qui pourrait être instauré au niveau de chaque diocèse, les personnes en état de péché grave (adultère, concubinage, etc.) pourraient bénéficier d’un accompagnement spécifique et progressif vers la conversion, par étapes. Et accéder, une fois qu’elles auraient pris les moyens de lever la « contradiction objective » de « leur état et de leur condition de vie » (Familiaris consortio) avec l’Évangile, aux sacrements.[…]

    Ref. Synode sur la famille : le « cadrage » du cardinal Erdö pour les divorcés remariés

    JPSC

  • Réflexion en marge d’un récent coming out : selon le cardinal Kasper « on naît gay »

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    De  Roberto Marchesini, psychologue et spécialiste des questions du genre, sur le site web " Diakonos.be : Regards sur l’Eglise catholique ": 

    Divorces-remaries-les-cinq-conditions-du-cardinal-Kasper_article_popin.jpg« On me demande mon avis sur l’étrange interview du cardinal Kasper (voir ici), dans laquelle le cardinal (photo) accuse certains pères synodaux de fondamentalisme.

    C’est cependant une autre petite phrase de cette interview qui a particulièrement frappé mon attention : « Pour moi, cette tendance est un point d’interrogation : il ne correspond pas au dessein original de Dieu et il est pourtant une réalité parce que l’on naît gay. »  C’est vraiment ce que j’ai lu: « on naît gay ». 

    Et en effet, dans l’édition ad experimentum (1992) du catéchisme de l’Eglise catholique, nous pouvons lire : « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. »  (§ 2358).  Toutefois, cette affirmation a été remplacée dans l’aeditio typica (1997) par la suivante : « Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles profondément enracinées. »  Cette correction est opportune parce que l’Eglise a le droit et le devoir de s’exprimer au niveau moral et doctrinal mais les questions scientifiques (dans ce cas quelles sont les causes des tendances homosexuelles) ne relèvent pas de sa compétence.  On ne peut pas lier les fidèles à une théorie scientifique susceptible, par sa nature même, d’être dépassée ou contredite.  Galilée lui-même aurait voulu que l’on modifie les Ecritures Saintes (Josué 10, 12) parce que ce qui y était écrit contredisait ses théories ; la réponse que le Cardinal Bellarmino donna alors au scientifique est désormais célèbre : « l’Ecriture sacrée nous enseigne comment aller au ciel et non pas comment il tourne ».

    Mais c’est justement sur le plan scientifique que l’affirmation du cardinal Kasper me rend perplexe.  Depuis la fin des années 1950 du siècle dernier, des montagnes de temps et d’argent ont été investis pour chercher une cause biologique à l’homosexualité, quelque chose sur la base de quoi on aurait pu affirmer que l’on serait « homosexuel de naissance ».  Au fur et à mesure que la technologie progressait, on a exploré des possibilités hormonales, chromosomiques, cérébrales, génétiques, épigénétiques.  Le résultat est toutefois toujours le même : on ne trouve rien.  Même si l’hypothèse de la cause biologique de l’homosexualité est encore répandue dans le grand public, au niveau scientifique elle semble définitivement dépassée.

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