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Spiritualité - Page 287

  • Sous Saint-Pierre : un pèlerinage au plus près de celui qui a directement côtoyé le Christ

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    D'i.media via Aleteia.org :

    Les secrets de Saint-Pierre : l’impressionnante nécropole

    Nécropole de la basilique Saint-Pierre.
     

    Seuls 250 visiteurs sont cependant autorisés à pénétrer chaque jour dans les entrailles du Vatican, par petit groupe. L’entrée des Scavi se situe tout près de la sacristie, après l’Arc des cloches, la salle Paul VI et le cimetière teutonique. Après avoir descendu un escalier étroit, le visiteur se retrouve au cœur de ce lieu de sépulture. Débute alors un long et émouvant chemin entre les mausolées.

    By Blue 439 -CC

    Zone funéraire de l’époque romaine, construite à côté du cirque Néron, où l’apôtre Pierre a été crucifié la tête en bas mais à présent disparu, la nécropole semble lever le voile sur la transition entre l’époque païenne et chrétienne. Des mausolées de grandes familles romaines comme des tombes chrétiennes, datant du Ie au IVe siècle après Jésus-Christ, s’y côtoient. Protégées pendant des années par la terre, ces tombes révèlent au visiteur des œuvres splendides témoignant de la naissance du christianisme. Décorant la tombe des Giuli, la mosaïque du Christ Helios en est à ce titre un très bon exemple.

    « Pierre est ici »

    Le trajet de la visite permet de parcourir toute la nef de la basilique Saint-Pierre, d’est en ouest. Elle aboutit donc à son point culminant, sous l’autel majeur et sous l’immense coupole de l’édifice. Là, près d’une série de mausolées datant de 130 après Jésus-Christ, le visiteur peut voir que l’autel actuel a été construit au-dessus de l’autel de la basilique constantinienne, lui-même construit au-dessus d’un étonnant muret. En 1941, une mystérieuse boîte contenant des ossements y a été découverte.

    Quelques années plus tard, un émouvant graffiti est déchiffré dans ce mur rouge : « Pierre est ici ». Les os retrouvés sont alors identifiés comme étant ceux de l’apôtre Pierre. De fait, s’il est impossible de déterminer scientifiquement qu’il s’agit bien de ceux du premier pape, une étude a démontré qu’ils étaient ceux d’un homme d’une soixantaine d’années, de type méditerranéen, exerçant un métier physique. Une description qui correspond bien à Simon-Pierre, pêcheur d’hommes mais tout d’abord pêcheur de poissons.

    Plus qu’une visite, le parcours des fouilles est donc un pèlerinage au plus près de celui qui a directement côtoyé le Christ. Il permet aussi de bien mettre en évidence que toute la magnificence de la basilique vaticane n’est due qu’à la présence de la tombe de celui que Jésus a choisi comme première pierre de son Église.
  • Il faut relire Soljenitsyne pour retrouver une source de vérité et de courage

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    Archive (3 août 2018) du Figaro Vox :

    «Relire Soljenitsyne pour retrouver une source de vérité et de courage»

    «Relire Soljenitsyne pour retrouver une source de vérité et de courage»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - À l'occasion du dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne et du quarantième anniversaire de son discours d'Harvard, Laurent Ottavi revient sur les maux occidentaux que pointait le dissident russe. Il y voit une dimension prophétique.


    Laurent Ottavi est journaliste à la Revue des Deux Mondes et à Polony TV.


    Ce 3 août 2018 est le dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne. Le dissident russe, auteur d'Une journée d'Ivan Denissovitch et de L'Archipel du Goulag, fût une figure controversée, souvent qualifiée de «réactionnaire». Le ressentiment de l'élite libérale américaine à son égard remonte à un discours retentissant, Le déclin du courage, dont c'est le 40ème anniversaire cette année. Le texte de ce discours prononcé à Harvard a été réédité en 2017 aux éditions des Belles lettres.

    Il faut le resituer dans son contexte et dans la biographie de son auteur, pour en saisir toute la portée.

    Du Goulag à Harvard

    À la veille de la victoire des Alliés, Alexandre Soljenitsyne écrit dans une correspondance que Staline est un chef de guerre incompétent, qui a affaibli l'Armée rouge par les purges et s'est imprudemment allié à Adolf Hitler. Cette critique le conduit pendant huit années dans l'enfer du Goulag, «où ce fut, écrit-il, mon sort de survivre, tandis que d'autres -peut être plus doués et plus forts que moi- périssaient». Il révèle l'existence des camps de travaux forcés au monde dans Une journée d'Ivan Denissovitch. Staline, depuis, est mort. Ce texte est publié dans une revue littéraire avec l'autorisation de Nikita Khrouchtchev. Il donne à son auteur une renommée en Russie mais aussi dans le monde.

    Alexandre Soljenitsyne est récompensé du prix Nobel de littérature en 1970. Après d'autres écrits et sa demande de supprimer toute censure sur l'art, il fait paraître en 1973, à Paris, son livre le plus connu, L'Archipel du Goulag. Le dissident est déchu de sa nationalité et exilé. Il vit d'abord à Zurich puis s'installe aux États-Unis. Il y réside depuis deux ans, dans la plus grande discrétion, quand il est invité par l'université d'Harvard à prononcer un discours lors de la séance solennelle de fin d'année, le 8 juin 1978.

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  • Vous qui avez soif, venez aux sources...

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    C'est l'Introït de ce 18e dimanche du temps ordinaire, oeuvre de Tomas Luis de Victoria, interprété par ce choeur d'Extrême-Orient :

    Isai. 55, 1

    SITIÉNTES, veníte ad aquas, dicit Dóminus: et qui non habétis prétium, veníte, et bíbite cum laetítia

    Vous qui avez soif, venez aux sources, dit le Seigneur, et vous qui n’avez pas de quoi payer, venez et buvez avec joie.

  • S'attacher aux biens qui ne passent pas; homélie pour le 18e dimanche du temps ordinaire

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    Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde pour le 18e dimanche du temps ordinaire (archive du 4 août 2013) (homelies.fr)

    « Vanité des vanités, tout est vanité » : cette sentence désabusée du roi Qohélet est devenue proverbiale. Pour se convaincre de sa sagesse, il suffit de porter un regard lucide sur les événements de ce monde : que d’injustices ! Que d’énergies englouties dans des projets éphémères ; que d’espoirs de prospérité légitimes détruits scandaleusement !

    L’épisode présenté dans l’Évangile est une application directe de ce qui choque notre sage : « Un homme s'est donné de la peine ; et voilà qu'il doit laisser son bien à quelqu'un qui ne s'est donné aucune peine ». Ce dernier – le bénéficiaire du travail d’un autre - trouve même le moyen de se disputer avec son frère, en refusant de partager avec lui le don gratuit qui leur est fait à tous deux. Non seulement celui qui a amassé l’héritage ne jouit pas du fruit de son travail, mais en raison de leur « âpreté au gain », ses héritiers n’en profitent pas davantage : ils s’entredéchirent plutôt !

    Celui qui se sent lésé élève la voix : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage ». La démarche peut nous surprendre, mais il était normal dans le monde juif de l’époque, de consulter un « rabbi » pour résoudre ce genre de litige. Pourtant Jésus le repousse vivement : « Homme - le terme est omis dans la traduction liturgique, mais il signifie qu’au-delà de cette rencontre particulière, c’est à tout homme que Jésus s’adresse - qui m'a établi pour faire vos partages ? » - sous entendu « les partages de vos biens terrestres ». Rompant avec la tradition rabbinique, Jésus refuse d’entrer dans la résolution du différent, argumentant que « la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses », car la jouissance de la vie véritable ne saurait découler de la possession de biens éphémères. Le seul problème de succession qui compte porte sur notre véritable héritage, auquel nous avons accès en devenant par la foi, cohéritier avec Jésus de la vie éternelle (cf. Rm 8, 17).

    Nous nous acheminons ainsi vers l’interrogation que nous pose la liturgie de ce jour : à quoi notre cœur s’attache-t-il ? Vers quoi tendons-nous ? Quel sens donnons-nous à notre vie à travers nos choix quotidiens ?

    Le problème de l’homme riche que Jésus met en scène n’est pas d’avoir amassé des richesses, mais de s’être coupé du réel. Il s’est en effet construit un monde imaginaire où il se trouve seul avec lui-même, dans un illusoire dialogue sans interlocuteur, puisque c’est à son « âme » qu’il s’adresse. Or que nous le voulions ou non, nous nous inscrivons dans une réalité organique qui englobe toute l’humanité, appelée à devenir le Corps du Christ, la Famille de Dieu. Cet homme désire « se reposer », sans autre souci que de « jouir de l’existence » dans une vie centrée sur le « boire » et le « manger », c'est-à-dire la satisfaction égoïste de ses besoins. Hélas, le réveil de ce songe sera douloureux : « cette nuit même on te redemande ta vie ! » Au lieu de « s’enrichir aux yeux de Dieu » en partageant ici-bas ses biens avec ceux qui en ont besoin, il va se trouver pauvre et nu dans l’au-delà, tandis que d’autres jouiront de ce qu’il aura amassé dans ses greniers.

    En ne vivant que pour lui-même, sans souci ni de Dieu ni des autres, ce pauvre homme est devenu « fou », c'est-à-dire insensé, n’ayant pas su interpréter le sens des richesses que Dieu lui confiait.
    Cet insensé, c’est nous, chaque fois que, perdant de vue notre destinée de gloire, nous vivons ici-bas en n’ayant d’autre horizon que la satisfaction de nos désirs et de nos envies. Dans la seconde lecture, Saint Paul nous aide vigoureusement à vérifier où nous en sommes de la gestion de notre vie : si nous nous adonnons « à la débauche ou à l’impureté », si nous cédons « aux passions, aux désirs mauvais, et à l’appétit de jouissance », il est clair que nous n’avons pas encore réalisé la « vanité » des plaisirs de ce monde. Aussi longtemps que nous demeurons prisonniers de nos fantasmes, nous « ne recevrons pas en héritage le Royaume de Dieu », auquel nous ne pouvons accéder qu’en adoptant le comportement de l’homme nouveau, celui que le Père « refait toujours neuf à l’image de son Fils pour nous conduire à la vraie connaissance » de son dessein (cf. 2nd lect.).

    Ceci ne signifie pas pour autant que ce monde constituerait un piège satanique : entre l’idolâtrie et la diabolisation des biens éphémères, Saint Paul nous enseigne une voie médiane, qui consiste à rechercher « les réalités d’en haut », tout en poursuivant notre pèlerinage ici-bas. La conclusion de la deuxième lecture est éloquente à cet égard : pour ceux qui orientent leur vie vers le Royaume qui vient, « iI n'y a plus de Grec et de Juif, plus d'esclave, d'homme libre, il n'y a que le Christ : en tous, il est tout ». L’unité finale de l’humanité est anticipée par le disciple, et détermine dès à présent son comportement, en particulier le souci de ses frères. Par contre celui qui s’attache à des futilités, dresse autour de lui les barrières de l’avarice et de l’envie, qui conduisent aux divisions et à la violence. C’est bien ce que confirme l’épisode de ces deux frères, qui au lieu de s’accorder en bonne intelligence par respect pour la mémoire de leur père et dans l’intérêt de leurs familles, viennent demander à Jésus de consacrer leur division.

    L’Eglise nous invite à mettre à profit ce temps estival pour vérifier notre degré de liberté face aux sollicitations de ce monde. Parvenons-nous à conduire nos activités dans l’Esprit de l’Évangile, ou sommes-nous aliénés par les pseudo-besoins créés par une économie de marché qui envahit tous les domaines de notre vie quotidienne ?

    La prière du psaume de ce jour peut nous aider dans ce travail de conversion : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse ». Le souvenir de l’échéance inévitable qui nous attend au terme de cette courte vie, est sans aucun doute un moyen efficace pour « nous débarrasser des agissements de l’homme ancien » (2nd lect.).

    « Oui Seigneur : "apprends-nous la vraie mesure de nos jours", afin que faisant un bon usage des biens qui passent, nous puissions dès à présent et pour toujours, nous attacher aux biens qui ne passeront pas. »

    Père Joseph-Marie
  • En vacances, un peu de chant grégorien pour Emmanuel et Brigitte Macron

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    Lu sur le site web « aleteia » :

    Thoronet 67264203_2378792082398250_8098011066803421184_n.jpg« En vacances depuis le 25 juillet au fort de Brégançon (Var), Brigitte et Emmanuel Macron se sont rendus dimanche dernier à l’abbaye du Thoronet afin de visiter et découvrir les trésors de ce lieu presque millénaire.

    Que ce soit pour trouver un peu de fraîcheur ou par quête de spiritualité, Brigitte et Emmanuel Macron se sont rendus dimanche 28 juillet à l’abbaye du Thoronet, dans le Var. Répondant à une invitation, le couple présidentiel, en vacances au fort de Brégançon, a assisté à une visite privée du lieu « en toute simplicité », précise l’abbaye sur Facebook. « Ils ont notamment pu s’extasier devant l’incroyable sonorité de cette abbaye des moines cistersiens […] d’où la guide-conférencière a entonné des chants grégoriens », rapporte Var Matin.

    Fondée par des moines de l’ordre de Cîteaux dans l’arrière-pays varois, l’abbaye du Thoronet fut édifiée pour l’essentiel entre 1160 et 1190 et achevée en 1250. Avec Silvacane et Sénanque elle est l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence. Chef-d’œuvre en péril après la Révolution, sa restauration a débuté en 1841. Elle a retrouvé en partie sa vocation première à partir du début des années 1980 avec l’installation non loin des sœurs de Bethléem et la présence du chantre Damien Poisblaud qui dirige le chœur grégorien « Les Chantres du Thoronet » et qui y chante la messe en grégorien le dimanche une fois par semaine. »

    Ref. En vacances, un peu de chant grégorien pour Emmanuel et Brigitte Macron

    JPSC

  • Euromoot : 5000 scouts d'Europe se retrouvent à Rome

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    5000 scouts d’Europe sont arrivés à Rome pour l’Euromoot

    Tous les chemins mènent à Rome! Les scouts d’Europe en ont fait l’expérience cette semaine, dans le cadre de l’Euromoot, rassemblement international des Guides et Scouts d’Europe à partir de 17 ans. Ils ont cheminé à travers différentes régions italiennes, sur les traces de célèbres saints, dans un esprit de fraternité et d’approfondissement d’une même foi dans le Christ. Deux guides aînées et une commissaire générale témoignent.

    Adélaïde Patrignani / Svitlana Dukhovych – Cité du Vatican

    «Pour connaître Jésus, il est nécessaire de se mettre en route. Chemin faisant, nous nous apercevons que Dieu se fait rencontrer de diverses manières: dans la beauté de sa création, lorsqu’il intervient avec amour dans notre histoire, dans les relations de fraternité et de service que nous entretenons avec le prochain», écrivait le Pape François en 2014 aux scouts d’Europe, lors d’un précédent rassemblement international. Cinq années plus tard, les participants à l’Euromoot font à nouveau l’expérience concrète de cette «mise en route» et de ses bienfaits spirituels et fraternels.  Le thème retenu pour cette édition 2019 est d’ailleurs “Parate viam Domini” («Préparez le chemin du Seigneur», Lc 3,4).

    Depuis le 27 juillet et jusqu’à hier, des milliers de guides aînées et routiers ont cheminé vers Rome, à partir d’une région italienne de leur choix (Ombrie, Abruzzes, Toscane ou Latium). Chaque itinéraire leur a permis de (re)découvrir leurs racines culturelles et chrétiennes communes, notamment grâce à la figure d’un saint: l’apôtre Paul, Cyrille et Méthode, Benoît de Nursie, Catherine de Sienne, ou François d’Assise.

    Toujours plus de scouts à travers le monde

    Ces jeunes représentent une vingtaine de nationalités différentes. Les effectifs les plus importants sont les Italiens (2498), les Français (837) et les Polonais (453). On compte aussi des Russes, des Ukrainiens, des Suisses, des Turcs, des Biélorusses, et même des Argentins, des Mexicains ou des Canadiens ! L’Union Internationale des Guides et Scouts d’Europe – Fédération du Scoutisme Européen (UIGSE – FSE) est en effet un mouvement en expansion, qui gagne même les pays situés outre-Atlantique. Les adhérents ou potentiels adhérents y sont désireux d’établir des liens avec le catholicisme européen, comme l’explique Isabelle Nicpon, Commissaire générale Guides de l’AGSE. Parfois, l’UIGSE- FSE accueille également des associations protestantes ou appartenant à l’Église orthodoxe, dans un esprit d’ouverture œcuménique (comme au Canada, en Allemagne, en Roumanie ou en Russie). À l’heure actuelle, le mouvement compte environ 70 000 membres dans 22 pays.

    Mais avant d’évoquer la bonne santé du scoutisme «européen», Isabelle Nicpon nous explique en quoi il était important que les jeunes scouts arrivent en pèlerins à Rome.

    Entretien avec Isabelle Nicpon, AGSE

    Les dimensions internationale et spirituelle de l’Euromoot sont évidemment une invitation à fraterniser, à se réjouir et s’émerveiller ensemble, à recevoir et transmettre la paix du Seigneur. Marie-Émeline et Alcina en témoignent par leurs mots et leur chant. Elles viennent du Val d’Oise en France, et font partie du feu Notre-Dame de Oui.

    Témoignage de guides aînées

    Le point d’orgue de l’Euromoot 2019 sera l’audience des 5000 participants avec le Pape François, ce samedi 3 août en salle Paul VI. La dernière audience d’un Pape avec des scouts d’Europe s’est déroulée en 1994. Saint Jean-Paul II avait reçu 7 500 guides et scouts d'Europedans la Basilique Saint-Pierre. «Le Christ veut faire réussir votre vie, pour que resplendisse sa lumière et que vous puissiez parvenir au bonheur dont il veut vous combler. L’Église compte sur vous et sur la grande famille scoute», leur avait-il notamment déclaré lors de cette rencontre marquante.

    02 août 2019
  • Liège : plain-chant, orgue et violons le dimanche 4 août 2019 à 10h00 en l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

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    affiche_premier dimanche du mois.jpg

    L’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132) offre chaque premier dimanche du mois une messe particulièrement soignée sur le plan musical.

    Le dimanche 4 août prochain à 10h00, l’organiste Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers et les violoncellistes de l’Ensemble instrumental Darius interpréteront des extraits de sonates à trois du XVIIIe siècle illustrant l’œuvre  d’Arcangelo Corelli (1653-1713).

    Le propre grégorien de la messe « Suscepimus » du 8e dimanche après la Pentecôte est chanté par la Schola du Saint-Sacrement: il décline le thème de la gloire de Sion et du temple de l’ancienne Alliance accomplie par le Christ dans une Alliance nouvelle portant désormais le nom du très Haut jusqu’aux extrémités de la terre.  Se chante également au cours de la liturgie du jour le Kyriale XI « Orbis factor » (XIVe s.) et le  célèbre « Salve Regina » » dédié à la Vierge Marie depuis le XIIe siècle.

    Extraits musicaux, ici :

    Liège : plain-chant, orgue et violons le dimanche 4 août 2019 à 10h00 en l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

    Plus de renseignements : tel 344 10 89   ou email : sursumcorda@skynet.be

    ________________________________

    Sursum Corda asbl, Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège. Siège social : Rue Vinâve d’île, 20 bte 64. Tel. 04.344.10.89. E-mail : sursumcorda@skynet.be.

    Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Restauration_depliant - Copie.jpgFaire un don pour la restauration de l’église du Saint Sacrement ?  Pour contribuer à la sauvegarde de ce joyau de l’art néo-classique, vous pouvez faire un don fiscalement déductible en versant le montant de votre choix au compte de projet : IBAN BE10 0000 0000 0404 – BIC BPOTBEB1 de la Fondation Roi Baudouin, rue Brederode, 21, 1000 Bruxelles, avec, en communication, la mention structurée (indispensable) : 128/2980/00091.  

    Pour en savoir plus sur les enjeux de cette importante opération, cliquez ici : Restauration de l'église du Saint-Sacrement à Liège . L'évêque s'implique. Et vous?  

    Tous renseignements : Tel. 04 344 10 89.

    JPSC

  • La Bonne Nouvelle de l’Eglise sur le Mariage

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    De Louis Henri sur le site de l'Homme Nouveau :

    La Bonne Nouvelle de l’Eglise sur le Mariage

    Rédigé par Louis Henri, suite à un entretien avec l'abbé Michel-Jean Pillet le 

    La Bonne Nouvelle de l’Eglise sur le Mariage

    L’Église, en France aujourd’hui, apparaît comme la seule institution à croire encore et toujours au mariage et à le promouvoir comme l’union sacrée d’un homme et d’une femme pour la vie. La fragilisation même du mariage et de la famille a contribué à remettre en valeur la bonne nouvelle, la vision transcendante que l’Église seule est en mesure d’apporter aux époux. Ce petit livret de l'abbé Pillet pourra rejoindre et conforter les convictions de tous ceux et celles qui croient, plus que jamais, au mariage et à son sacrement. Henri Louis l'a interrogé pour en savoir plus.

    Quelles sont vos intentions en écrivant ce petit livre et à qui voulez-vous vous adresser spécialement ?

    A l’évidence, ce modeste livret ne prétend pas être un traité sur le mariage. Et on peut trouver aujourd’hui beaucoup de bons livres sur les fondamentaux de la vie conjugale. 

    Mais il me paraît important de rappeler la nouveauté chrétienne du mariage, la bonne nouvelle de l’Eglise sur le mariage, parce qu’aujourd’hui on manque beaucoup de foi et d’espérance à l’égard de ce sacrement. Je rencontre des confrères prêtres plutôt désabusés qui célèbrent des mariages à contrecœur et à reculons, en mettant en avant la fragilité du mariage. Un couple me confiait que, lors de leur rencontre avec le prêtre, celui-ci leur avait surtout parlé… du divorce ! C’est donc important de conforter les convictions de tous ceux et celles qui accompagnent la préparation au mariage. Et aussi d’annoncer cette bonne nouvelle aux couples qui souvent n’ont reçu aucune catéchèse sur ce sacrement mais sont prêts à la recevoir en pressentant confusément la dimension sacrée de leur union. 

    Que pensez-vous de l’interdépendance entre mariage civil et mariage religieux ?

    C’est la première question que je pose au couple qui demande un mariage religieux. Si la salle des mariages ne leur suffit pas pour solenniser leur union, c’est déjà le signe d’une attente plus spirituelle. Et la fragilisation du mariage civil – pour ne pas dire sa dénaturation – a sûrement contribué à revaloriser la démarche à l’église.

    Il semble bien qu’aujourd’hui les jeunes se marient par conviction ; le mariage en est-il pour autant plus solide ?

    On peut faire une double constatation. D’une part, les couples qui se présentent à nous sont moins nombreux mais peut-être plus motivés et plus demandeurs pour une bonne préparation. Mais il y a aussi une grande fragilité de l’engagement. Du fait du climat social, où cette génération n’a pas été formée à construire dans la durée. Du fait aussi de leur propre situation où ils se trouvent déjà souvent en concubinage. Se retrouver ensemble n’est pas forcément un facteur de liberté…

    D’où l’importance de la préparation au mariage qui doit être un temps fort, pour prendre du recul et de la hauteur, et pour permettre à l’un et l’autre de se re-choisir mutuellement en toute liberté et connaissance, avec un projet commun bien élucidé.

    Quels sont donc les accents de votre livre ?

    Je reprends l’enseignement du Catéchisme de l’Eglise Catholique sur le sacrement du Mariage, en insistant sur le message fondamental que nous donne, dès l’origine, le poème de la Création dans le livre de la Genèse : ce projet initial du Créateur que Jésus vient confirmer et consacrer dans l’Evangile.

    Puis j’insiste sur la dimension sacramentelle du mariage où Dieu a l’initiative : ce ne sont pas les mariés qui font leur show !

    Enfin, je « livre » – en toute modestie – mon homélie de mariage à tous ceux et celles qui sont prêts à recevoir cette bonne nouvelle…

    Et je termine en évoquant cette étonnante et paradoxale complémentarité et complicité qu’il y a entre le mariage consacré et le célibat consacré !

    La Bonne Nouvelle de l’Eglise sur le Mariage, Abbé Michel-Jean Pillet, Collection FOCUS, Edition de l’Homme Nouveau, 9€. 

  • Quand une jeune romancière déclare que la messe traditionnelle est le culte le plus utile et l'adoration la plus profonde que nous puissions offrir à Dieu

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    Du site "Paix Liturgique" :

    NATALIA SANMARTIN « LA MESSE TRADITIONNELLE EST LE CULTE LE PLUS UTILE ET L'ADORATION LA PLUS PROFONDE QUE NOUS PUISSIONS OFFRIR A DIEU »

    Natalia Sanmartin Fenollera, née en Galice en 1970, journaliste au grand journal économique espagnol Cinco Días, est une révélation littéraire internationale : elle s’est fait connaître par un roman, L’éveil de Mademoiselle Prim (Grasset, 2013), dont on espère qu’il en annonce bien d’autres, qui a eu un tel succès que l’éditeur espagnol, Editorial Planeta en a vendu les droits pour 70 pays.

    C’est un roman délicieusement décalé, dont l’héroïne, Prudence Prim, débarque dans un petit village, quelque part vers le centre de la France, Saint-Irénée d’Artois, voisin d’une abbaye bénédictine où l’on célèbre la liturgie en latin (qui fait penser à un abbaye des bords de la Creuse…), pour y tenir le rôle de bibliothécaire chez un célibataire aussi cultivé qu’original.

    Dans ce village, volontairement hors du temps présent, les enfants, dont un certain nombre vont à la messe traditionnelle tous les matins, reçoivent une éducation de haute qualité humaniste, non au lycée mais à la maison. On ne parle, dans ce bourg, ni de télévision, ni de téléphone mobile, mais on vit d’art, de lecture, de musique, des plaisirs de la conversation. Les dames se veulent vraiment « féministes », c’est-à-dire qu’elles sont suprêmement féminines. Et le temps coule au ralenti, en marge de la modernité.

    Sans être hermétiquement séparés des circuits économiques d’aujourd’hui, commerçants, artisans, propriétaires de Saint-Irénée vivent dans une espèce de système « distributiste », résolument antilibéral, inspiré de Chesterton (et de la doctrine sociale de l’Eglise). Leur contestation du « système », pour être douce et policée, n’en est pas moins, une contestation assez radicale, qui plus est, une contestation catholique, spécialement du point de vue de l’éducation, pour laquelle la messe traditionnelle tient une place cardinale.

    Nous avons demandé à Natalia Sanmartin de s’en expliquer, et aussi de nous donner quelques lumières sur son propre itinéraire.

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  • Burkina Faso : « Le martyre est d’actualité ! »

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    Burkina premier-ministre-Burkina-Faso-Christophe-Dabire-gauche-car-droite-4-2019_0_730_503.jpgInterview réalisée par Raphaël Habrard et Thomas Belleil pour le magazine « Famille Chrétienne » à propos de la radicalisation de l’Islam dans l’ancienne Afrique Occidentale Française (A.O.F.) :

    "MAGAZINE – Les chrétiens du Burkina Faso font face à une montée inédite de l’islamisme. Analyse du Frère Philippe Bai qui vit sur place depuis quarante ans.

    Le Burkina Faso est depuis peu le théâtre d’actes anti-chrétiens. Quel est le climat sur place ?

    Il n’y a pas de psychose ou de terreur. Mais il y a bien une peur qui existe, on ne peut pas le nier. Après la chute du président Blaise Compaoré en 2015, les violences se sont répandues au Burkina, à partir du Mali notamment. Il y a depuis lors une forte progression de la violence. Quelles que soient nos bonnes relations entre communautés, personne ne peut dire qu’il est vraiment à l’abri. Les dernières agressions depuis deux mois ciblent très nettement les chrétiens, auparavant c’était moins le cas. Aujourd’hui, les terroristes trient les gens par religion pour tuer les chrétiens, c’est clairement ciblé ! La peur est présente, mais les gens mettent leur confiance en Dieu.

    Quelle est l’origine des tensions entre chrétiens et musulmans ?

    Il y a des tensions, bien sûr, et il faut surtout craindre une certaine évolution de l’islam au Burkina. Au sud du pays, des groupes nouvellement islamisés estiment qu’ils sont les vrais musulmans. Ils suivraient un islam plus pur, plus authentique. Il y a une possibilité de radicalisation plus forte chez eux.

    Ce réveil de l’islam n’est pas propre au Burkina. Le pays a été préservé des actions violentes tant qu’il y avait le président Blaise Compaoré, qui gardait le pays en sécurité. Mais aujourd’hui, ce désordre, ces violences gagnent, c’est clair !

    La bonne entente entre les communautés est-elle menacée ?

    Il y a un déisme très présent ici. La présence de Dieu est une évidence, ce qui créé une communauté, une société. Le fait d’être chrétien ou musulman passe après. Si l’on fait un chemin de croix pour le Vendredi saint, des musulmans viendront, certains se battront même pour porter la croix ! J’ai connu des parents musulmans qui se lamentaient que leurs enfants ne pratiquaient plus, ils m’ont dit : « Qu’ils deviennent au moins chrétiens ! » Dans beaucoup de sociétés africaines, être athée est une forme de maladie mentale !

    Les agressions islamistes récentes renforcent les chrétiens dans leur foi. Le martyre est d’actualité, mais cela remplit les églises ! Par ailleurs, cela renforce les musulmans dans leur amitié avec les chrétiens, car les musulmans traditionnels réprouvent les actes violents.

    L’islam a une présence très ancienne au Burkina. Il y a à peu près deux tiers de musulmans dans ce pays. Dans l’ensemble, l’islam ancien, traditionnel a conservé de très bonnes relations avec les chrétiens, surtout les catholiques. On ne pourra pas opposer chrétiens et musulmans.

    Vous êtes enseignant au sein de la congrégation des Frères des écoles chrétiennes. Ces tensions sont-elles visibles dans vos écoles ?

    Quelque chose se rigidifie. Au sein même de mon école, à Bobo-Dioulasso, des signes de radicalisation apparaissent parmi les élèves. On a vu une élève changer de comportement en classe, lorsqu’elle a adopté un islam radical... Et elle n’est pas la seule. Certains garçons refusent de serrer la main des filles. D’autres jeunes réprouvent les rencontres entre chefs de religions différentes, ils considèrent que c’est une impureté. C’est un signe qu’il y a un danger, d’autant plus que le recrutement islamiste se fait en partie parmi les jeunes ! Les terroristes peuvent recruter assez facilement des jeunes de situations sociales difficiles et en faire des tueurs.

    Comment combattre cet islamisme ?

    Il me paraît évident que la solution au radicalisme religieux, c’est l’éducation. Il n’y en a pas d’autre ! Il faut apprendre aux jeunes à avoir une capacité d’approche rationnelle, une profondeur historique, une fréquentation des autres communautés. Il faut vivre mais aussi prier ensemble ! L’idée n’est pas seulement de prêcher la laïcité ou le respect, il faut avoir le sens de la vérité ! Au Burkina Faso, les gens se respectent mutuellement quand ils reconnaissent la recherche par l’autre de la vérité. Un musulman qui voit prier un chrétien le respectera.

    ▶︎ À LIRE AUSSI. Persécutions : nouvelle attaque contre des catholiques au Burkina Faso

    Par ailleurs, l’éducation traditionnelle peut jouer un rôle dans la baisse des tensions. Dans cette pédagogie, il y a non pas des droits mais des devoirs : les devoirs m’ouvrent sur les autres en me mettant en relation avec eux. Au niveau pédagogique, en Occident, revendiquer les droits de l’enfant, les droits de l’homme, est une catastrophe, car cela favorise le repli sur soi-même.

    Vous parlez du modèle occidental. Comment est-il perçu au Burkina ?

    Il existe encore un certain prestige de l’image du missionnaire blanc occidental. Cependant, l’image de l’Occident, aujourd’hui en Afrique, est davantage celle de la décadence morale, avec notamment la promotion de l’homosexualité. Cela n’est pas compris ici.

    Selon moi, la catastrophe de la philosophie occidentale, c’est l’individualisme. Or, l’individualisme et le consumérisme sont perçus en Afrique comme une agression. Là-bas, tout est relation, et les relations sont articulées autour des devoirs des uns envers les autres. Les papes ont d’ailleurs appelé les Africains à ne pas céder.

    Multiplication des actes terroristes

    Si le territoire burkinabé est touché par les djihadistes depuis 2015, les communautés chrétiennes sont de plus en plus ciblées. En l’espace de cinq mois, près d’une dizaine d’attentats ont été perpétrés par des organisations islamistes faisant plus de vingt victimes, dont cinq prêtres ou pasteurs. Le 12 mai, cinq fidèles et un prêtre étaient assassinés en pleine messe. Le 27 juin, quatre laïcs étaient abattus dans la région de Bani, au nord-est du pays.

    Chargée de traquer les terroristes dans la région sahélienne depuis août 2014, l’opération « Barkhane » a neutralisé à ce jour près de six cents djihadistes, selon l’armée. En tout, 4 500 hommes sont sur place pour sécuriser les pays du G5 Sahel, dont le Burkina Faso fait partie.

    Ref. Burkina Faso : « Le martyre est d’actualité ! »

    JPSC

  • Les deux vrais poumons de l'Europe...

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    De Guillaume d'Alançon sur Baskulture (La Lettre du Pays Basque) (et merci au Salon Beige)

    2033 ou les deux vrais poumons de l’Europe

    Guillaume d’Alançon parmi la délégation de « Life Europe » au Mont Athos © DR

    La péninsule de l’Athos est un lieu haut. Située à l’est de la Grèce, ce bras de terre long d’une cinquantaine de kilomètres n’est relié à la terre que par une maigre bande recouverte de végétation. Il n’y a que le bateau pour entrer dans cet Etat dans l’Etat. Oui, cela fait mille ans que ce territoire étonnant n’est peuplé que de … moines. C’est aussi pour cela qu’on l’appelle la Sainte Montagne. Ici la Mère de Dieu, la Theotokos, est partout chez elle ; près de 3000 moines, quelques visiteurs de passage, pour l’essentiel des orthodoxes. Malgré la grande rupture entre l’Orient et l’Occident en 1054, des bénédictins latins sont restés sur l’Athos environ trois siècles encore. On peut admirer ce que furent leurs monastères : une haute tour émerge de la cime des arbres, bien plantée. Quelques catholiques, quoiqu’en nombre réduit, sont aujourd’hui autorisés à se rendre chaque année dans cette patrie du monachisme byzantin.

    Rattachés au Patriarcat de Constantinople, une vingtaine de monastères compose ce terroir de traditions et de spiritualité. Les offices sont souvent nocturnes et durent longtemps. La psalmodie est grave et solennelle ; on est là pour adorer Dieu. Voici quelques noms de ces forteresses de la contemplation : Vatopedi, Saint Panteleimon, Simonos Petra, Chilandar, Koutloumousiou…

    Le sommet de la péninsule n’est autre que le fameux Mont Athos. Il culmine à 2033 mètres d’altitude. Lorsque le soleil couchant libère ses derniers feux, l’ombre de la croix plantée tout en haut se couche littéralement sur la mer. Elle nous dit que le sacrifice du Christ est étroitement lié à la lumière, que la souffrance ne fait jamais écran à l’espérance.

    Catholique, j’empruntais l’an dernier les chemins de la Sainte Montagne, pèlerin vers la Vierge ma Mère, en ami des orthodoxes, avec eux. Nous étions un groupe réuni par la conviction que la société n’est vraiment libre que lorsqu’elle choisit le Christ.

    In hoc signo vinces – par ce signe tu vaincras - avait pu lire sur le fronton du ciel l’empereur Constantin, à la veille d’une bataille. Et c’était une croix qui lui était apparue, incandescente. C’est cette croix que les moines ont choisi de porter, dans leur cœur, comme un appel à marcher à la suite de celui qui est la Résurrection et la Vie. Nous en étions sûr, et nous le demeurons plus que jamais, le relèvement de notre vieille Europe ne pourra se faire en dehors de ses racines. 

    Toujours en Europe, en Occident cette fois, il est une autre citadelle de prière, comment ne pas parler d’elle… Adossée comme sa sœur d’Orient à un calvaire situé sur un sommet à 2033 mètres d’altitude, le « Grand Som », il faut le voir pour le croire, elle est consacrée à la Mère de Dieu depuis les origines.

    Blotti au cœur des Alpes dans un désert de silence et de solitude, le monastère de la Grande Chartreuse prie depuis bientôt mille ans. Près de trois cents monastères sont issus de ce tronc qui ressemble plus à un baobab qu’à un noisetier. Ses hôtes ne sont pas cénobites mais plutôt ermites, comme les anachorètes des kalyves de l’Athos. Et leurs chants, empruntant leurs douces mélodies au pape saint Grégoire le Grand, sont un hymne d’adoration. Plus encore, c’est le Christ lui-même qui chante et aime le Père, dans l’Esprit-Saint. Mystère de don, de vie, capable de susciter chez l’homme le désir de se consacrer tout entier et pour toujours selon les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

    Bientôt, je retournerai à l’Athos, avec au cœur un mot d’ordre de saint Bruno, fondateur de la Chartreuse et homme de l’an mil : « Ce que la solitude et le silence du désert apportent d'utilité et de divine jouissance à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent, qui en ont fait l'expérience ».

    Et cette expérience est unifiante, elle donne un avant-goût du mystère de communion dans le Christ et son Eglise auquel nous sommes tous appelés. Maintenant et à jamais.

    Guillaume d’Alançon

    NDLR.: bien détachés du monde de par leur situation géographique et spirituelle (au statut protégé par le droit international et la Constitution grecque), une bonne partie des vingt monastères athonites – pourtant rattachés au Patriarcat de Constantinople – ont refusé de suivre le patriarche Bartholomée dans sa création de toutes pièces et sur l’instigation (géo-stratégique d'isolement de la Russie, et financière) des USA d’une église ukrainienne « autocéphale » à lui entièrement soumise, envers et contre l’église ukrainienne canonique sous l’omophore du Patriarcat de Moscou (depuis quatre siècles), d’où un ferment de division hélas introduit artificiellement sur la « sainte montagne »… Par ailleurs, voilà déjà près d'une décennie que l'archimandrite Parthénius, abbé du monastère athonite de Saint-Paul (une centaine de moines) avait prédit aux croyants chrétiens « des souffrances qui dépasseraient celles infligées aux grands martyrs des premiers siècles » (…), les événements dans le monde indiquant que « bientôt, les hommes devaient perdre la liberté que le Seigneur leur a donnée - la liberté personnelle - en devenant totalement soumis (…) à ceux qui complotent tout cela, qui sont dans le mal, et veulent régner et gouverner le monde en tous lieux. Par exemple, un Constantin cessera de porter son (pré)nom et sera le numéro cent-trente-cinquième ou cent-cinquante-troisième ». Le Père Parthénius n'en exprimait pas moins sa confiance dans « le renouveau de la Foi en Russie dont témoigne le si grand nombre de saints dans le peuple russe ». Et d’ajouter : « vous pouvez résister à tout ce mal qu’il faut combattre avec courage comme un lion se bat, mais seulement avec la foi et l’espérance en Dieu ».  L'année dernière, le saint moine déclarait encore : « Seul le Seigneur peut nous délivrer de la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons. La nouvelle ère va tout détruire. Elle détruira la famille, elle essayera de détruire l'Église, tout détruire afin qu'il ne reste plus rien. Les gens se dirigent vers le mal à une allure vertigineuse. Qui peut arrêter cette course ? Seul le bon Dieu qui garde le monde... Une tempête arrive, qui est pire que le communisme... Ce qui s'approche maintenant est pire. Que le Seigneur nous bénisse tous ! », concluait l'archimandrite Parthenius Murelatos, un des plus anciens moines d'Athos, bientôt nonagénaire. Installé sur le Mont Athos en 1954, il est depuis plus de 40 ans l’abbé du monastère de Saint-Paul, connu pour conserver les dons des mages parmi ses saintes reliques. ALC 

  • La baisse de la foi en l'Eucharistie est au coeur de la crise actuelle

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    De la messe

    La première messe célébrée par Mgr Michel Aupetit à Notre-Dame de Paris depuis l’incendie, le 15 juin, a suscité des réactions fort instructives, sans doute plus révélatrices de la profonde déchristianisation du pays que bien des démonstrations savantes. Car ce qui était en cause, finalement, c’était le principe même de la célébration de la messe dans ce sanctuaire dévasté. Autrement dit, de l’intérêt d’y célébrer le culte pour lequel il a été construit. Que des personnes étrangères à la foi catholique en la Présence réelle n’en voient pas l’utilité est normal. Mais qu’une telle question puisse seulement se poser parmi les chrétiens, voilà ce qui est particulièrement symptomatique de la déchristianisation des chrétiens eux-mêmes. Georges Bernanos écrivait avant la guerre : "Nous répétons sans cesse, avec des larmes d’impuissance, de paresse ou d’orgueil, que le monde se déchristianise. Mais le monde n’a pas reçu le Christ – non pro mundo rogo – c’est nous qui l’avons reçu pour lui, c’est de nos cœurs que Dieu se retire, c’est nous qui nous déchristianisons, misérables !" (1).

    L’insondable mystère de l’Eucharistie

    Et le signe infaillible de cette déchristianisation des chrétiens est la relativisation de l’importance capitale et centrale de la messe dans toute vie chrétienne, à commencer par celle du prêtre. Toute baisse de la foi en l’Eucharistie engendre inévitablement des situations de crise ou de déclin. Ce n’est pas pour rien que le concile Vatican II a affirmé que la liturgie était "sommet et source de la vie de l’Église" (2). Le Christ, deuxième personne de la Trinité, a vécu parmi les hommes, admirable mystère ; et il nous a donné l’Eucharistie pour que nous le retrouvions là, au milieu de nous, quels que soient le lieu et le temps : réalisons-nous ce que cela signifie d’avoir le Christ lui-même vraiment présent sous nos yeux sous les espèces eucharistiques, mystère plus admirable encore qui ne devrait cesser de nous émerveiller si nous avions un peu plus de foi et si nous n’étions pas aussi blasés ? C’est pourquoi l’Eucharistie est absolument vitale pour la vie chrétienne – puisque c’est le lieu privilégié où nous rencontrons réellement le Christ en personne – et c’est aussi pourquoi il convient toujours de la soigner et de la rendre aussi belle et priante que possible, le culte rendu au Dieu vivant qui s’est incarné parmi nous devant refléter, par sa splendeur et sa sacralité, cet insondable mystère (3) !

    Or, ce que nous nommons la "sécularisation", comme l’a si bien dit Bernanos, plus que les attaques du "monde" contre l’Église (qui, certes, existent bel et bien), n’est-elle pas d’abord la conséquence du recul de la foi des chrétiens, et de la foi en l’Eucharistie en particulier ? En notre époque ubuesque où l’on se demande souvent comment on en est arrivé là – au point, par exemple, de ne plus savoir faire la différence entre un homme et une femme ou entre un humain et un animal, de ne plus voir dans l’avortement, totalement banalisé en raison de nos consciences anesthésiées, un "crime abominable" (Vatican II), ou encore de ne pas se scandaliser que l’enfant devienne, avec la PMA et la GPA, un simple objet de désir que l’on achète sur un marché –, on devrait peut-être réfléchir à nos propres responsabilités de chrétiens. Car infine, c’est bien l’évacuation de Dieu de nos vies et de nos sociétés qui, en bannissant la notion même de limite, a libéré l’hubris prométhéenne qui dort en chacun de nous.

    Horizontalisme et déchristianisation

    Ainsi, tous ceux qui, dans l’Église et depuis bien longtemps, travaillent à tout séculariser, à aplanir au maximum le surnaturel, à désacraliser tout ce qu’ils peuvent, favorisant systématiquement l’horizontalité aux dépens de la verticalité, notamment dans la liturgie, ont, de fait, contribué, bien plus efficacement que les adversaires les plus acharnés du christianisme, au grand mouvement de sécularisation dont crèvent les sociétés occidentales. Et à l’heure des actions à mener contre les "abus sexuels" dans l’Église, ce n’est certainement pas en "désacralisant la figure du prêtre" (Sr. Véronique Margron) que l’on résoudra le problème, cela ne contribuerait qu’à aggraver la sécularisation des chrétiens eux-mêmes.

    Il est dans l’ADN d’un chrétien de s’occuper des pauvres et d’avoir un souci social de justice. Cependant, si cela se fait au détriment de la primauté de la vie intérieure, de la prière et de la messe, on risque fort d’y perdre l’essentiel : la charité. Combien de prêtres ont donné la priorité au "social" en délaissant l’Eucharistie et, absorbé par les combats du monde, ont fini par quitter le sacerdoce ? Sainte Mère Teresa l’a souvent dit : la réussite de son œuvre de charité tient d’abord à l’enracinement de ses religieuses dans la prière continue et la messe quotidienne, tel est le secret de toute "efficacité" chrétienne selon des critères non mesurables par des statistiques !

    Le renouveau dans l’Église ne passera pas par de nouvelles "méthodes" d’évangélisation tirées du marketing, mais par un retour à l’essentiel dans nos vies : la prière et la messe ; le reste nous sera donné par surcroît et nos engagements dans la Cité, évidemment absolument nécessaires, n’en seront que plus fructueux.

    (1) Nous autres, Français, dans Scandale de la vérité, Points/Seuil, 1984.
    (2) Constitution Sacrosanctum concilium (1963), n. 10.
    (3) Cf. saint Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia (2003), n. 48-52.
    Paru dans La Nef, Edtorial juillet-août 2019