C'est l'avis de Monseigneur Bux, théologien, liturgiste, consulteur de l'Office des Célébrations et des Congrégations pour la Doctrine de la Foi et pour les Causes des Saints, surtout connu par les spécialistes comme étant « très proche du Pape Benoît XVI ».
On trouvera sur le site "Benoît-et-moi" la traduction complète de l'interview accordée au quotidien Il Foglio par ce prélat : http://benoit-et-moi.fr
Extrait :
Qu. Comment un catholique devrait-il se situer devant un fait comme la réconciliation entre le Saint-Siège et la Fraternité Saint Pie X?
« Il faut relire avec attention ce que Benoît XVI a écrit le 10 Mars 2009 dans la "Lettre aux évêques" pour expliquer les raisons de la levée de l'excommunication des quatre évêques ordonnés par Mgr Lefebvre: «Une communauté dans laquelle se trouvent 491 prêtres, 215 séminaristes, 6 séminaires, 88 écoles, 2 instituts universitaires, 117 frères, 164 sœurs et des milliers de fidèles peut-elle nous laisser totalement indifférents? Devons-nous impassiblement les laisser aller à la dérive loin de l’Église? Je pense par exemple aux 491 prêtres. Nous ne pouvons pas connaître l’enchevêtrement de leurs motivations. Je pense toutefois qu’ils ne se seraient pas décidés pour le sacerdoce si, à côté de différents éléments déformés et malades, il n’y avait pas eu l’amour pour le Christ et la volonté de L’annoncer et avec lui le Dieu vivant. Pouvons-nous simplement les exclure, comme représentants d’un groupe marginal radical, de la recherche de la réconciliation et de l’unité? Qu’en sera-t-il ensuite? » (source). Ici est le cœur de Benoît XVI. Voilà, je pense que si beaucoup d'hommes d'Église agissaient selon ce cœur, ils ne pourraient que se réjouir de l'heureuse conclusion de cette affaire».
Qu. Peut-être l'opposition à la volonté de Benoît XVI vient-elle du fait que beaucoup de gens font l'équivalence: réconciliation avec les lefebvristes égale rejet de Vatican II.
«Regardez, le premier 'accord', si on veut l'appeler ainsi, advint au Concile de Jérusalem, entre saint Pierre et saint Paul, Alors, le débat, à condition qu'il se fasse pour le bien de l'Église, n'est pas si scandaleux. Une autre observation:.. ceux qui ont isolé de l'histoire de l'Eglise le Concile Vatican II et qui l'ont surévalué par rapport à ses intentions ne se privent pas de critiquer, par exemple, le Concile Vatican I ou le Concile de Trente. Certains prétendent que la Constitution dogmatique "Dei Filius" de Vatican I a été remplacée par "Dei Verbum" de Vatican II, c'est de la 'fantathéologie'. Il me semble au contraire que la bonne théologie est celle qui pose le problème de la valeur des documents, de leur enseignement, de leur signification: dans le Concile Vatican II, il existe des documents de valeurs différentes et, par conséquent, d'une force de contrainte différente, qui permettent différents degrés de discussion. Le Pape, quand il était encore le cardinal Ratzinger, en 1988 (ndt: dans le livre d'entretiens avec Messori), a parlé du risque de transformer Vatican II en "superdogme"; aujourd'hui, avec "l'herméneutique de la réforme dans la continuité", il a fourni un critère pour affronter la question, pas pour la fermer. Il ne faut pas être plus papiste que le Pape. Les Conciles, tous les Conciles et pas seulement Vatican II, doivent être reçus avec obéissance, mais on peut évaluer intelligemment ce qui appartient à la doctrine et ce qui doit être critiqué. Ce n'est pas un hasard si Benoît XVI a lancé "l'année de la foi" parce que la foi est le critère pour comprendre la vie de l'Eglise.»