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  • Ne tuez pas, ne tuez plus les prêtres !

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    Rédigé par Philippe Maxence le 20 août 2021 pour l’éditorial du bimensuel « l’Homme Nouveau » :

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    L’assassinat d’un homme est toujours une tragédie. La mort violente d’un prêtre apparaît, elle, toujours comme une double catastrophe : humaine et spirituelle.

    Non contente d’enlever la vie à un être humain, elle prive l’Église d’un ouvrier pour la moisson, même si nous ne devons pas oublier que pour porter du fruit, il est nécessaire que le grain meure.

    Terrible paradoxe de l’Évangile qui s’est appliqué à tant de prêtres depuis le début du christianisme et qui s’est renouvelé plus récemment pour le Père Hamel (2016) et le 9 août dernier pour le Père Olivier Maire, supérieur provincial des montfortains. Tué par l’immigré qu’il hébergeait, ce prêtre a été fidèle à l’idée qu’il se faisait de la charité.

    Bien commun et confusion mentale

    Beaucoup ont mis en cause le principe même de cet accueil parce que, en situation illégale, l’assassin avait fait l’objet de plusieurs avis d’expulsion et qu’il devait être jugé pour l’incendie de la cathédrale de Nantes. S’il apparaît logique qu’un acte criminel qui s’est déroulé en France soit jugé selon les lois françaises, il semble moins normal que le suspect, atteint de défaillances psychologiques, se promène en liberté et ne trouve de refuge qu’auprès de la charité d’un prêtre. La faillite ne se trouve donc pas d’abord du côté de ce dernier, mais de l’État et de la justice, empêtrés à la fois dans l’idéologie et dans des textes juridiques contradictoires. Plus profondément, ce fait tragique oblige à s’interroger à nouveau sur notre conception de la politique. Celle-ci vise-t-elle le bien commun ou se limite-t-elle à permettre à chaque individu d’agir à sa guise ?

    Les différentes politiques migratoires de ces dernières décennies vont malheureusement dans ce dernier sens, en traduisant au plan judiciaire l’absolutisation des droits de l’individu. À force d’ignorer la primauté du bien commun (1), un prêtre a été assassiné, tué vraisemblablement dans un moment de folie. Il n’est pas mort seulement des coups mortels à la tête portés par son agresseur, ni encore de la défaillance pratique de l’État et de la justice. Il est mort aussi de la confusion mentale, fruit de philosophies qui ne sont, hélas, pas seulement mortifères intellectuellement, moralement et spirituellement.

    Il existe malheureusement d’autres manières de tuer des prêtres : l’étouffement dans l’œuf des vocations sacerdotales qui ont besoin d’être entourées.

    On me permettra de dire mon inquiétude devant une des conséquences probables du motu proprio Traditionis Custodes remettant en cause Summorum Pontificum de Benoît XVI. En affirmant l’existence légale de la seule messe de Paul VI pour le rite latin, ce texte vise sans le dire mais directement les séminaires constitués sous Jean-Paul II et Benoît XVI pour former de futurs prêtres selon la tradition latine.

    Comme l’a très bien vu le Père Daniel-Ange dans un texte très émouvant et animé d’une charité véritable, ces lieux de formation donnent à l’Église un grand nombre de vocations qui ne cherchent ni le confort ni une carrière ecclésiastique mais sont animées le plus souvent d’un idéal surnaturel et d’un vrai zèle missionnaire.

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  • Traditionis Custodes : le cri de détresse des supérieurs « tradis » aux évêques

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    « Les supérieurs des communautés « Ecclesia Dei » ont adressé le 1er septembre une lettre aux évêques de France pour solliciter leur soutien « dans leur désir de paix et d’unité » après la publication du motu proprio Traditionis Custodes sur la messe tridentine. L’hebdomadaire « Famille Chrétienne » rend compte ici de cette démarche que les autorités ecclésiastiques, romaines ou autres, auraient tort de mésestimer.

    « Alors que cette rentrée devrait être marquée par des échanges dans plusieurs diocèses sur l’application du motu proprio Traditionis Custodes restreignant l’usage de la messe tridentine, les supérieurs généraux des principales communautés « Ecclesia Dei » ont pris les devants. Réunis le 31 août septembre à Courtalain, dans la maison générale de l’Institut du Bon Pasteur (Eure-et-Loir), ils ont adressé une lettre aux évêques de France que Famille Chrétienne retranscrit dans son intégralité. Cette lettre, qui a été remise aux représentants des évêques français mercredi 1er septembre, est co-signée par les supérieurs de douze de ces principaux instituts – neuf masculins, trois féminins.

    Une lettre « filiale et confiante »

    Il s’agit d’une lettre « filiale et confiante pour solliciter [l’] aide [des évêques] dans [notre] désir de paix et d’unité », a écrit sur Facebook la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, publiant le 1er septembre une photo des membres présents à la réunion. Dans la lettre, les signataires réaffirment leur fidélité au Saint Père et leur « adhésion au magistère (y compris à celui de Vatican II et à ce qui suit) selon la doctrine catholique de l’assentiment qui lui est dû ». Si des fautes ont été commises, ils se disent « prêts, comme l’est tout chrétien, à demander pardon si quelques excès de langage ou de la défiance vis-à-vis de l’autorité ont pu s’introduire chez tel ou tel de nos membres. Nous sommes prêts à nous convertir si l’esprit de parti ou l’orgueil a pollué nos coeurs. »

    Les signataires appellent à un véritable dialogue, « humain, personnel, plein de confiance, loin des idéologies ou de la froideur des décrets administratifs », et demandent de pouvoir « rencontrer une personne qui sera pour nous le visage de la Maternité de l’Eglise. » Par cette phrase, ils font entendre qu’ils espèrent la nomination d’un médiateur entre Rome et les Instituts ‘’Ecclesia Dei’’, précise une source à Famille Chrétienne. Pour la France, la CEF avait nommé avant l’été et avant la parution du motu proprio, deux évêques responsables du dialogue avec les communautés « Ecclesia Dei », et une réunion avait été organisée le 14 juin.

    Une lettre qui traduit aussi une « grande souffrance »

    Appelant à l’unité et au dialogue, les Supérieurs des communautés ''Ecclesia Dei'' font aussi part de leur profond désarroi face aux mesures du motu proprio et à la dureté de la lettre qui l’accompagne. « Cet amour filial [qu’ils renouvellent explicitement au Saint-Père dès le début de la lettre, ndlr] se teinte aujourd’hui d’une grande souffrance. Nous nous sentons soupçonnés, mis en marge, bannis. Cependant, nous ne nous reconnaissons pas dans la description donnée par la Lettre d’accompagnement du motu proprio Traditionis custodes du 16 juillet 2021. » Répondant à l’un des reproches qui leur sont faits, ils assurent : « Nous ne nous considérons aucunement comme la « vraie Église ». Au contraire, nous voyons en l’Eglise catholique notre Mère en qui nous trouvons le salut et la foi ».

    Ils rappellent les promesses qui leur ont été faites par Rome à plusieurs reprises, et voudraient « pouvoir raconter » au médiateur qu’ils espèrent voir nommé « la souffrance, les drames, la tristesse de tant de fidèles laïcs du monde entier, mais aussi de prêtres, religieux, religieuses qui ont donné leur vie sur la parole des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI », et à qui on avait « promis que ‘’ toutes les mesures seraient prises pour garantir l’identité de leurs Instituts dans la pleine communion de l’Église catholique [1]’’ ».

    Une ombre plane sur ces Instituts, alors que des rumeurs circulent sur des « visites apostoliques pour nos Instituts ». « Nous demandons des rencontres fraternelles où nous puissions expliquer qui nous sommes et les raisons de notre attachement à certaines formes liturgiques. Nous désirons avant tout un dialogue vraiment humain et miséricordieux : « Sois patient envers moi ! », supplient les signataires.

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  • Le procès de George Pell : une "vendetta politique" à l'encontre du cardinal

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    De fsspX.news :

    Procès du cardinal Pell : « un coup monté qui a mal tourné »

    2 septembre 2021

    Le père Brennan est un jésuite qui ne pratique pas la langue de buis dans cette matière du droit qu’il affectionne, et dont il est un spécialiste reconnu en Australie. Professeur de droit et recteur du Collège Newman de l’Université de Melbourne, le père Frank Brennan revient sur le procès du cardinal George Pell, auquel il a assisté aux moments-clé.

    Dans un entretien exclusif accordé au Catholic Weekly – semaine religieuse de l’archidiocèse de Sydney – du 27 août 2021, le père Brennan met ouvertement en cause le travail de la police et des magistrats, dans l’affaire qui a mené en prison treize mois durant le cardinal George Pell, avant sa libération par une décision unanime de la Haute Cour d’Australie, en avril 2020.

    « Dès que le procès du cardinal a débuté, il ne faisait plus aucun doute qu’un grand nombre de personnes en Australie – que ce soit dans les médias ou dans la police de l’Etat de Victoria – cherchaient avant tout à trouver un bouc émissaire et une victime », déclare le jésuite qui a pu consulter l’intégralité des minutes du procès.

    Pire : pour le juriste, les systèmes de police et de justice de Victoria ont commis « une erreur grave à l’égard du cardinal George Pell », au point de « compromettre leur crédibilité », et de faire dégénérer le procès en « vendetta politique » à l’encontre du haut prélat.

    Le père Brennan n’a jamais été un fervent soutien du cardinal, il reconnaît volontiers un certain nombre de « divergences publiques » avec lui.

    Mais le jésuite s’est convaincu de son innocence lorsqu’il a vu le procureur Mark Gibson, « un homme honorable et un bon juriste » lutter en vain pour trouver les six minutes où l’infraction contre deux choristes après une grande messe solennelle dans la cathédrale Saint-Patrick, aurait pu se dérouler. Et encore, ce n’était là que l’un des nombreux dysfonctionnements dans toute cette affaire.

    Alors pourquoi tant d’acharnement contre un innocent ? Il faut, toujours selon le père Brennan, remonter à 1996, année de la nomination de Mgr Pell comme archevêque de Melbourne.

    Le prélat australien établit alors – à la demande de la police et de la justice de l’Etat de Victoria qui lui demandent de lutter plus efficacement contre les abus commis par des clercs – tout un ensemble de mesures connues sous le nom de Melbourne Response.

    Un dispositif critiqué d’emblée dans la presse et aussi dans les couloirs des palais de justice, car on estimait que le cardinal « n’avait pas apporté les changements nécessaires dans l’intérêt des enfants et de l’Eglise ».

    Le procès du haut prélat ne serait alors qu’un « coup monté ayant mal tourné », dont le but était surtout de porter un discrédit sur sa personne, et qui s’est, en définitive, retourné contre la police et l’institution judiciaire.

    Le professeur de droit a annoncé une analyse complète de ce procès, à paraître sur huit pages, dans le numéro du 5 septembre du Catholic Weekly.

    Depuis l’épilogue de cette triste saga, le jésuite reconnaît avoir noué une certaine amitié avec le cardinal : « je dirais que c’est un homme honorable, et après avoir appris à le connaître davantage, j’ai eu encore moins de doutes, s’il était possible, sur son innocence ».

    (Sources : The Tablet/Catholic Weekly – FSSPX.Actualités)

  • Motu proprio "Traditionis custodes" : une ignorance de l'histoire de la liturgie ?

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    Du site "Esprit de la Liturgie" :

    Traditionis custodes ignore-t-il l’histoire de la Liturgie ?

    Note d’Esprit de la Liturgie : Nous proposons dans ce qui suit, avec la permission de l’auteur, une traduction d’une tribune de Dom Alcuin Reid O.S.B. , publiée le 6 août dernier dans le journal catholique en ligne Catholic World Report. Dom Alcuin Reid est historien de la liturgie, spécialiste du Mouvement Liturgique et des réformes du rite romain au XXème siècle. Il est également le prieur du Monastère Saint-Benoît de Brignoles, une communauté bénédictine de droit diocésain du diocèse de Fréjus-Toulon


    Le cardinal Walter Brandmüller élève l’hostie consacrée lors d’une messe selon le missel préconciliaire célébrée à l’autel de la Chaire à Saint-Pierre de Rome, le 15 Mai 2011. (CNS photo/Paul Haring)

    Dans le brouhaha qui a suivi la promulgation du Motu Proprio Traditionis custodes le 16 juillet, nous avons eu droit à un torrent de commentaires de la part des vainqueurs. Ceux-ci déforment tant l’Histoire de la liturgie qu’on ne peut s’empêcher de les comparer aux journalistes les moins scrupuleux qui encensent de commentaires révisionnistes leur candidat favori le matin après sa victoire dans une élection quelconque. Ne prétendons pas maintenant qu’il s’agit d’autre chose que d’une guerre politique ecclésiastique, aussi perturbante que soit cette réalité – d’autant plus qu’il y a trois semaines, la tolérance liturgique, à défaut d’une vraie paix, s’était enracinée, avait grandi et porté ses fruits dans de nombreux diocèses, sinon la plupart.

    Le pape François est “revenu avec force aux paroles de Vatican II a dit et les a appliquées », nous dit-on. « Une partie de ce que Benoît XVI a fait était contraire au Concile Vatican II », affirme-t-on encore. « L’Église tout entière reviendra à la messe de 1970 « , claironne-t-on. On dit allègrement que « le missel de 1970 » est « en un sens supérieur, plus fidèle à la volonté du Seigneur telle qu’elle est comprise par le Concile Vatican II ». La « participation active » à la liturgie et la liturgie de Vatican II « sont synonymes », assène-t-on. Nous devons être soulagés que les éléments « médiévaux » corrompus de la liturgie aient été écartés une fois pour toutes.

    De même, le tout premier article du Motu Proprio lui-même, qui cherche à établir les livres liturgiques modernes comme « l’unique expression de la lex orandi du rite romain », trahit une compréhension fondamentalement défectueuse de l’histoire de la liturgie, de la relation entre la lex orandi et la lex credendi et du pouvoir de ceux dont le ministère dans l’Église est effectivement de veiller sur sa Tradition vivante.

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  • Curie, démission, Motu proprio, Afghanistan... : une nouvelle interview fleuve du pape

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    De Vatican News (Salvatore Cernuzio):

    1/9/2021

    Interrogé par une radio espagnole, le Pape réfute toute idée de démission

    La longue interview du Pape François par Carlos Herrera, sur Radio Cope, a été diffusée ce mercredi matin. Pour la première fois, il a parlé de son opération chirurgicale en juillet et a également abordé les questions sensibles de l’actualité de cet été, notamment l'Afghanistan, la Chine, l'euthanasie et la réforme de la Curie.

    Contrairement aux prétendues rumeurs qui circulent dans les médias italiens et argentins, le pontificat de François, qui en est presque à sa neuvième année, ne se terminera pas de façon prochaine: «Il ne m'a jamais traversé l'esprit de démissionner», assure le Pape. L'entretien qu’il a accordé le week-end dernier à Radio Cope, le diffuseur de la Conférence épiscopale espagnole, a duré une heure et demie. C'était la première interview du Pape depuis son opération.

    Son état de santé deux mois après son hospitalisation

    En conversation avec le journaliste Carlos Herrera, sous le regard de Marie qui défait les nœuds, exposée dans le hall de la Maison Sainte-Marthe, le Pape aborde tous les sujets d'actualité et ne recule pas devant les questions les plus personnelles. En commençant par la question la plus simple mais, en cette période de rétablissement postopératoire, la plus importante: «Comment allez-vous?»«Je suis toujours en vie», répond François avec un sourire. Et il raconte que c'est un infirmier du service de santé du Saint-Siège, «un homme avec plus de 30 ans d'expérience», qui lui a «sauvé la vie» en insistant pour qu'il soit opéré: «Il m'a sauvé la vie! Il m'a dit: '"l faut vous opérer"», explique le Pape.

    Et ce, malgré l'avis contraire de certains qui suggéraient plutôt un traitement «aux antibiotiques». L'insistance de l'infirmier s'est avérée providentielle, car l'opération a révélé une section nécrosée: maintenant, après l'opération, révèle François avec précision, «j'ai 33 centimètres d'intestin en moins». Cela ne l'empêche toutefois pas de mener une vie «tout à fait normale»«Je peux tout manger», assure-t-il, et, en prenant «les médicaments appropriés», assurer tous les engagements inscrits à son agenda de rentrée, qui comprend également un voyage en Slovaquie et en Hongrie du 12 au 15 septembre, le 34e de son pontificat.

    François ne veut pas démissionner

    Toujours à propos de sa santé, le Pape dément catégoriquement les spéculations de certains journaux italiens et argentins sur une éventuelle démission de la papauté. Interrogé à ce sujet, François a déclaré: «Cela ne m'a jamais traversé l'esprit... Je ne sais pas où ils ont eu l'idée que je démissionnerais!». Avec une pointe d'ironie, François reconnaît que dans la presse, «chaque fois qu'un Pape est malade, il y a toujours une brise ou un ouragan de Conclave».

    Des «petits ajustements» dans l’organisation de la Curie romaine

    La réforme de la Curie romaine, de nouveaux progrès dans la transparence des finances du Vatican et la prévention des cas d'abus au sein de l'Église sont les trois dossiers sur lesquels le Pape travaille intensément. En ce qui concerne la réforme de la Curie, François assure que «cela avance pas à pas» et révèle que cet été, il était sur le point de terminer la lecture et la signature de la nouvelle constitution apostolique Praedicate Evangelium, dont la publication a toutefois été retardée «à cause de ma maladie», précise-t-il.

    François précise cependant que ce texte «ne contiendra rien de nouveau par rapport à ce que nous voyons actuellement», seulement quelques fusions de Dicastères, comme l'Éducation Catholique avec le Conseil Pontifical pour la Culture, et le Conseil pontificale de la Nouvelle Evangélisation qui rejoindra Propaganda Fide«De petits ajustements», explique le Pape.

    La crise en Afghanistan

    Un large espace dans l'interview est consacré à l’actualité internationale la plus grave de cet été, la crise en Afghanistan, meurtrie par les récents attentats et l'hémorragie de citoyens après la prise de pouvoir des talibans. «Une situation difficile», note le Pape François, qui ne s'étend pas sur les efforts que le Saint-Siège déploie au niveau diplomatique pour éviter les représailles contre la population, mais salue le travail de la Secrétairerie d'État.

    Le Pape exprime son estime pour la chancelière allemande Angela Merkel, «une des grandes figures de la politique mondiale», qui avait déclaré dans son discours du 20 août à Moscou: «Il faut mettre fin à la politique irresponsable qui consiste à intervenir de l'extérieur et à construire la démocratie dans d'autres pays, en ignorant les traditions des peuples». «J'ai ressenti un sentiment de sagesse face aux paroles de cette femme», explique François.

    Le Pape définit comme «licite» le retrait des États-Unis d'Afghanistan, après vingt ans d'occupation, même si «l'écho qui résonne en moi est autre chose», ou plutôt le fait de «laisser le peuple afghan à son sort». Il lui semble que la sortie du pays n’a pas été bien négociée: «Pour autant que je puisse voir, toutes les éventualités n'ont pas été envisagées ici, il semble, je ne veux pas juger, pas toutes les éventualités. Je ne sais pas s'il y aura une révision ou non, mais il y a certainement eu beaucoup de tromperie, peut-être de la part des nouvelles autorités. Je dis tromperie ou beaucoup de naïveté, je ne comprends pas».

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  • Quand le Directeur de Rédaction de Cathobel appelle à partir au combat

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    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Edito : Partir au combat

    En voyant le recul de la pratique religieuse gagner notre société, certains se sentent l’envie de partir au combat. Leur objectif: la reconquête. Animés d’un feu puissant, d’un désir ardent, ils entendent se battre. Sans doute sont-ils plus en quête d’un nouveau passé que soucieux d’écrire un avenir. Au-delà, et plus fondamentalement, ils se trompent de registre: une personne n’est assurément pas une cible; et la foi n’invite pas à se battre, mais à rayonner.

    Il est un autre phénomène qui mérite sans doute notre vigilance et, pour le coup, de se battre. Il s’agit de cette tendance visant à supprimer toute référence religieuse de l’espace public. A reléguer religions et confessions à la maison. A supprimer signes et symboles. A ôter toute trace de sacré – et même à en perdre la notion.

    Cette tendance est bien réelle. C’est elle qui se cache derrière la volonté de supprimer les cours de religion – en Flandre comme en Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est elle qui ne saurait imaginer que pourrait se révéler, au-delà du voile, une foi libre et belle. C’est elle qui ne supporte pas de voir dans des pierres autre chose que des pierres – et pour qui la transformation d’une église en bordel ne poserait sans doute pas de problème.

    Bien réelle, cette tendance ne cherche pas d’abord à résoudre des problèmes concrets. Elle ne s’appuie pas d’abord sur un travail de la raison. Elle ne vise pas forcément à rendre les gens plus heureux. Elle ne s’intéresse pas directement à la construction d’un monde meilleur. Ni plus juste. Ou plus durable. Elle se fonde sur l’idéologie. Sur le monde des idées et des fictions. Sur des plaies demeurées ouvertes. Sur l’agitation de peurs. Et de vieux démons.

    Bien réels, les tenants de cette tendance sont plus en quête d’un nouveau passé que soucieux d’écrire un avenir. Car la religion et la spiritualité sont des évidences que personne ne saurait nier. Car l’apport de celles-ci à la vie en société est éminemment précieux. Car connaître les religions, c’est comprendre notre histoire et être davantage acteurs de nos choix. Car la religion est rarement plus dangereuse que lorsqu’elle est menacée, souterraine, attaquée.

    Bien réelle, cette tendance doit donc être combattue. Vraiment. Franchement. Avec un feu puissant et un désir ardent, n’ayons pas peur de mener ce combat.