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  • Le déclin du catholicisme : une rupture anthropologique profonde

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    Une tribune de Bruno Dumons (Historien - Directeur de recherches CNRS - Diacre (diocèse de Lyon)) sur le site du journal La Croix :

    Le déclin du catholicisme et l’hypothèse d’une « rupture anthropologique »

    L’historien Bruno Dumons revient sur l’analyse de Guillaume Cuchet sur le déclin du catholicisme en France. Pour lui, il faut surtout y voir une rupture anthropologique profonde, qui affecte le catholicisme dans tous les pays développés.

    « Effondrement », « déclassement », « implosion » : les diagnostics posés sur le catholicisme français sont tous alarmants selon les enquêtes et les sondages les plus récents. Guillaume Cuchet a repris l’analyse du dossier dans un livre Comment notre monde a cessé d’être chrétien (2018). Il a tenté de fournir quelques clés d’explication autour de l’abandon de la pratique obligatoire, de la communion solennelle et de la prédication des fins dernières… bref tout ce qui représentait un catholicisme immuable avec sa « messe de toujours ».

    Aujourd’hui, l’historien constate que « le catholicisme risque de ne plus rester longtemps la première religion du pays » (La Croix du 22 mai 2023) au vu des résultats de l’enquête « Trajectoires et origines » (TEO2) de l’Insee qui pointe les évolutions récentes des diverses religions en France.

    De son côté, le théologien protestant Christophe Chalamet observe (Recherches de science religieuse 2023/1) que la question du salut, centrale dans le christianisme, est désormais incompréhensible pour nos contemporains, du moins en Occident, alors que les paysans du Moyen Âge l’avaient parfaitement intégrée en méditant le Jugement dernier sur les tympans des églises et cathédrales romanes. Et que dire de « la vie éternelle » qui n’a plus aucun sens pour eux. C’est le cœur de la foi chrétienne, c’est-à-dire en un Christ sauveur et donnant la vie (Jean 3, 16-18), qui devient obsolète.

    De nombreux efforts de l’Eglise pour s’adapter

    Le processus de désaffiliation que les historiens et les sociologues observent depuis le début des années 1960, s’est donc progressivement accéléré, surtout dans la décennie 2010 selon TEO2. Et pourtant, que d’efforts pastoraux ont été menés dans l’Église de France depuis le milieu du XXe siècle. Dès 1951, l’épiscopat publie un Directoire pour la pastorale des sacrements. Chacun d’eux sera rénové, de l’initiation chrétienne à la guérison. Certains changent de nom : la réconciliation remplace la confession et l’extrême-onction devient l’onction des malades. Le mariage nécessite une préparation. Les nouveaux militants du CLER sont convaincus qu’une régulation des naissances est possible avec des « méthodes naturelles » conformes à un discours pontifical qui se fige dans Humanæ vitæ (1968).

    Plus timidement émerge une pastorale en faveur des personnes divorcées puis remariées. Pour le sacrement de l’ordre, sa rénovation intervient avec la sacramentalité de l’épiscopat et le renouveau du diaconat comme degré stable et ouvert à l’ordination d’hommes mariés. Malgré des tâtonnements, beaucoup d’efforts sont faits pour rénover et adapter l’économie sacramentelle.

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  • Quand Dieu Lui-même devient notre trésor (homélie pour le 13ème dimanche du T.O.)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 13e dimanche de l’année A (2 juillet 2023) :

    Rhodo d'Irlande

    La richesse du Seigneur

    Le Seigneur est si riche pour nous, il a tant à nous apporter. Le bonheur de vivre avec lui, d’être son disciple, de se mettre à son école, ce bonheur est immense. Il remplit l’âme ; il établit dans une immense paix. Nous vivons dans la lumière de l’Esprit Saint. Dieu lui-même devient notre trésor ; comment, alors, ne pas avoir l’âme qui déborde ? Pourtant, ce n’est pas notre lot de tous les jours. Nous ne croisons pas souvent un chrétien qui nous dit : mon âme déborde de lumière et de paix… Oui, si nous croisons quelqu’un qui vient de gagner au lotto ou de tomber amoureux, nous trouvons quelqu’un de joyeux, mais la vie ce n’est pas la loterie nationale et surtout : il y a tant de déçus. Tandis que Dieu nous a tous créés pour être comblés. Où est le problème alors, pour que nous le sentions si peu ?

    Le Seigneur vient de nous donner la réponse. Celui qui est digne de lui c’est celui qui le préfère, lui, à son père, sa mère, son fils, sa fille… saint Luc ajoutera même : sa femme et ses frères et sœurs… Les deux évangélistes résument cela : perdre sa vie à cause du Seigneur Jésus. Ce n’est pas notre démarche spontanée. Nous aimerions bien, nous, pouvoir vivre notre vie comme nous l’entendons et accorder au Seigneur quelques minutes, quelques heures de notre semaine, en se disant que c’est bien assez pour qu’il nous comble de ses dons. En faisant cela, ne faisons-nous pas déjà bien plus que d’autres qui murmurent contre Dieu alors qu’ils ne lui accordent que si rarement leur attention ? Et pourtant, tout cela reste tellement en deçà de l’évangile !

    Pourquoi le Seigneur est-il si exigeant ? Parce que ce qu’il a à nous donner passe par le cœur.

    Un cœur qui désire.

    Un cœur qui se creuse.

    Un cœur qui connaît les dangers et s’en méfie (dangers de l’orgueil, de la convoitise, de l’endormissement).

    Un cœur qui écarte tous les obstacles.

    Un cœur tendu par amour.

    Bref, comme disait saint Paul, un cœur qui accepte de mourir avec le Christ pour ressusciter avec lui et mener une vie nouvelle.

    Seigneur, fais-nous la grâce de tourner fréquemment nos regards vers toi. De te consulter avant chaque décision. De nous imprégner de ta Parole en lisant fréquemment les Écritures. De nous arrêter pour prendre un temps de silence avec toi dans le secret de notre chambre. De rejoindre ton Église pour prier avec elle et avoir le cœur qui bat en union avec elle.

  • L'Evangile de ce treizième dimanche du temps ordinaire

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    De Marie-Christine Lafon sur le site de Famille Chrétienne (archive du 26 mai 2005) :

    Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (10, 37-42)

    Jésus disait aux douze Apôtres : "Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n'est pas digne de moi. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra la vie à cause de moi la gardera. Qui vous accueille m'accueille ; et qui m'accueille accueille Celui qui m'a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité d'homme juste recevra une récompense d'homme juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d'eau fraîche, à l'un de ces petits en qualité de disciple, amen, je vous le dis : il ne perdra pas sa récompense".

    Prendre sa croix

    Après avoir été flagellé, le condamné à la crucifixion devait porter lui-même sa croix au lieu du supplice. A l'époque de Jésus, cette exécution par la mort en croix était courante. Ce supplice romain s'appliquait aux esclaves, aux non-citoyens, et parfois aux citoyens en cas de haute trahison ; il sanctionnait tout manquement à l'ordre public. Considéré comme infamant, il exposait à l'opprobre des foules et à la risée des passants celui qui méritait d'être retranché du peuple.

    Donc, prendre sa croix avec Jésus, c'est être uni à Lui, c'est accepter d'être injustement rejeté, humilié devant tout le monde, comme ces crucifiés ; mais c'est aussi ressusciter avec Lui.

    Accueillir

    Loi sacrée du monde antique, l'hospitalité est aussi prônée dans la Bible.

    L'hôte rappelle à celui qui l'accueille sa condition de passager sur la Terre. Il doit donc être reçu avec soin et traité avec amour et désintéressement, au nom de Dieu qui l'aime.

    Dans la Nouvelle Alliance, qui accueille un hôte, accueille Jésus. Et Le recevoir chez soi, c'est-à-dire Lui faire de la place, c'est Le connaître et croire en Lui.

    Aussi, l'exercice empressé de l'hospitalité est un trait de la vie chrétienne : "N'oubliez pas l'hospitalité, car c'est grâce à elle que, sans le savoir, certains ont hébergé des anges" (He 13, 2).

    Récompense

    Par une évolution sémantique, dans l'Ancien Testament, la conduite conforme à la Loi étant source de mérites et de prospérité, le mot "justice", qui désignait cette conduite, finit par en signifier aussi les diverses récompenses. Ainsi, l'hospitalité désintéressée devient une justice devant Yahvé, ce que l'on pourrait presque traduire par "mérite".

    Cette justice-récompense équivaut à vie et gloire, et la bénédiction de Dieu peut récompenser la piété.

    Dans l'intention de Dieu comme ici, il ne s'agit pas de donnant donnant, puisqu'en amour, on ne compte pas. Jésus nous donne pour récompense rien moins que la vie éternelle, c'est-à-dire la vie dans l'intimité de la Trinité. Or, nous n'avons d'autre mérite à recevoir cette récompense que d'être son élu.

    Marie-Christine Lafon

  • La Cour suprême des Etats-Unis continue sa révolution conservatrice

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    États-Unis — La Cour suprême continue sa révolution conservatrice

    1er juillet 2023

    Après avoir décrété jeudi inconstitutionnelle la pratique de la discrimination positive dans les universités, les juges ont annoncé vendredi, pour le dernier jour de leur session annuelle, de nouveaux arrêts qui restreignent la portée de lois votées par les démocrates.
     

    La Cour suprême (bâtie en 1935)

    Par six contre trois, la majorité conservatrice de la Cour suprême s’est prononcée en faveur de la liberté religieuse contre les droits des homosexuels, estimant qu’une artiste graphique chrétienne avait parfaitement le droit de refuser de créer des sites internet de mariage pour des couples de même sexe, en dépit d’une loi censément antidiscriminatoire de l’État du Colorado

    Une autre décision a donné raison à un postier chrétien qui refusait de travailler le dimanche.

    Dans une autre décision, la Cour a bloqué le plan de l’administration Biden visant à annuler une partie des dettes des étudiants aux revenus modestes, l’une des promesses de campagne du président

    Ces arrêts viennent parachever la deuxième année de session de la Cour la plus conservatrice qu’aient eue les États-Unis depuis un siècle.

    Après ce revers, Joe Biden a annoncé vendredi « un nouveau plan » pour alléger la dette étudiante. « Je sais qu’il y a des millions d’Américains qui se sentent déçus, découragés, et même un peu en colère, à cause de l’arrêt pris par la Cour aujourd’hui sur la dette étudiante, et je dois admettre que moi aussi », a-t-il déclaré.

    Depuis le coup de tonnerre de l’annulation de l’arrêt Roe c. Wade en juin 2022, qui avait mis fin à la garantie constitutionnelle de l’avortement (l’avortement peut être permis au niveau des États de la fédération), la Cour suprême a poursuivi son démantèlement de pans entiers de l’édifice juridique progressiste américain mis en place depuis les années 1970.

    Animée par la doctrine de l’originalisme, consistant à privilégier une lecture littérale de la Constitution américaine, texte rédigé à la fin du XVIIIsiècle, la majorité des six juges conservateurs rejette l’approche progressiste consistant à faire évoluer le droit avec la société. Rappelons quand, dans l’arrêt Roe c. Wade de 1973, les juges progressistes non « littéralistes » avaient justifié le droit à l’avortement en invoquant le XIVamendement à la Constitution des États-Unis, ratifié en 1868 vise à protéger le droit des anciens esclaves afro-américains émancipés par le Treizième amendement de la Constitution des États-Unis, en particulier dans les États du sud. Il garantit la citoyenneté à toute personne née aux États-Unis et affirme la nécessité de garantir l’égale protection de tous ceux qui se trouvent sur son territoire. Du droit à la « liberté » protégée par la clause de procédure régulière (Due Process Clause), découlait un droit à la vie privée. Cette conception large de la liberté et ce droit à la vie privée servit de base à l’arrêt Roe c. Wade (1973). Cette inventivité des juges progressistes confirmait cette opinion de Giraudoux selon qui « Le droit est la plus puissante des écoles de l’imagination. Jamais poète n’a interprété la nature aussi librement qu’un juriste la réalité. »

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  • Ce dimanche 2 juillet 2023, l'ECLJ fête ses 25 ans d'existence! 

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    Madame, Monsieur,

    Ce dimanche 2 juillet 2023, l'ECLJ fête ses 25 ans d'existence! 

    C'est au début du mois de juillet 1998, que Jay Sekulow et d'autres avocats créèrent, à Strasbourg, le Centre européen pour le droit et la justice.

    C'est une grande grâce pour nous de fêter cet anniversaire, en contemplant ce que notre association a pu réaliser pour la protection de la vie, de la famille et de la liberté religieuse en France, en Europe et dans le monde. 

    Ces dizaines d'interventions à la CEDH, l'affaire des crucifix, l'affaire Lambert, nos rapports sur la CEDH et sur l'ONU, ces conférences, ces chrétiens emprisonnés dont nous avons obtenu la libération... Tous ces combats n'auraient pas pu être menés sans votre soutien! Alors du fond du cœur, Grégor Puppinck et toute l'équipe de l'ECLJ vous remercient!

  • Papabili, dérives allemandes, idéologie du genre... : un nouveau numéro du magazine Cardinalis très instructif

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    Le nouveau numéro, accessible en ligne, du magazine Cardinalis propose un entretien avec le cardinal Arinze, qui estime que l’épiscopat allemand s’engage dans la voie de l’hérésie et du schisme, une longue analyse sur le pape et l’idéologie du genre, prônée par un certain nombre de prélats dont le fameux jésuite Martin, un portrait du cardinal Koch, ainsi qu’une liste des cardinaux papabili, que voici (cliquer sur l'image pour l'agrandir):

  • La lettre interpellante du Pape au Préfet nouvellement nommé du Dicastère pour la Doctrine de la Foi

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    Du blog "Messa in Latino" :

    La lettre (glaçante) du Pape au Préfet nouvellement nommé du Dicastère pour la Doctrine de la Foi (foi qui sera toujours une et catholique ?)

    Nous publions ici la traduction de la lettre redoutable du Pape au nouveau Préfet. Il lui confie un mandat qui fait froid dans le dos. Ne citant (entre autres) que lui-même....

    Voici la première phrase qui annonce l'édulcoration de la doctrine et la réduction des contrôles (et donc l'avilissement du dicastère lui-même) : 

    "Le département que vous présidez en d'autres temps en est venu à utiliser des méthodes immorales. Il s'agissait d'époques où, au lieu de promouvoir la connaissance théologique, on persécutait les erreurs doctrinales. Ce que j'attends de vous est sans aucun doute quelque chose de très différent".

    (Ah, bien : on apprend ainsi qu'ils se sont trompés pendant des siècles...). Cette deuxième phrase prélude alors à la croissance du relativisme doctrinal (déjà condamné, encore tout récemment, par Benoît XVI :

    "Sachez, en outre, que l'Église "a besoin de grandir dans l'interprétation de la Parole révélée et dans la compréhension de la vérité"[6], sans que cela implique l'imposition d'une seule façon de l'exprimer. Car "les différentes lignes de pensée philosophique, théologique et pastorale, si elles se laissent harmoniser par l'Esprit dans le respect et l'amour, peuvent aussi faire grandir l'Église"[7]. Cette croissance harmonieuse préservera la doctrine chrétienne plus efficacement que n'importe quel mécanisme de contrôle".

    En résumé : il semble bien que le but du Dicastère sera désormais d'approuver toutes les nouvelles propositions doctrinales provenant des ramifications les plus diverses de la terre, d'approuver ou de tolérer les poussées hérétiques déjà présentes, fragmentant ainsi l'Unité du depositum Fidei, et d'interdire aux prêtres, qui le demandent, d'apaiser la célébration traditionnelle.

    Roberto

    À Son Excellence Révérendissime Mgr Víctor Manuel Fernández

    Vatican, 1er juillet 2023

    Cher frère,

    en tant que nouveau Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, je vous confie une tâche que je considère très précieuse. Son objectif central est de veiller sur l'enseignement qui découle de la foi afin de "donner raison à notre espérance, mais non comme des ennemis qui montrent du doigt et condamnent"[1].

    En d'autres temps, le Département que vous présidez en est venu à utiliser des méthodes immorales. Il s'agissait d'époques où, au lieu de promouvoir la connaissance théologique, on persécutait les erreurs doctrinales. Ce que j'attends de vous est sans doute très différent.

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  • Un bergoglien radical à la tête du dicastère pour la doctrine de la foi

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    De José Lorenzo sur Religion Digital

    La presse souligne que le nouveau préfet de la doctrine de la foi "est mal vu par les conservateurs".

    La nomination de Tucho Fernández "a fait l'effet d'une bombe au Vatican" : "François opte pour la rupture".

    Víctor Manuel Fernández, nuevo prefecto de Doctrina de la Fe

    "Le tour de François. Le pape a nommé à la tête du puissant dicastère pour la doctrine de la foi, l'ancien Saint-Office, l'évêque argentin Victor Manuel Fernandez, 60 ans, dit 'Tucho', un réformateur mal vu des conservateurs", indique La Repubblica.

    "Sa nomination a suscité une grande surprise au Vatican en raison de son jeune âge et de sa proximité avec le pape. En dix ans de pontificat et après mûre réflexion, selon La Nación, il est le premier prélat argentin et de confiance que Jorge Bergoglio a décidé de faire venir à Rome pour occuper un poste plus que pertinent au sein de la Curie romaine", précise le quotidien argentin La Nación.

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