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  • RDC après les élections : des cent mille truquages aux cent mille défis de Félix Tshisekedi

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    Le titre de l’article est de Belgicatho, et celui-ci une excellente synthèse proposée par Christophe Rigaud, journaliste, directeur du site Afrikarabia consacré à l'actualité en République démocratique du Congo (RDC) et en Afrique centrale:

    Biden IMG-20211030-WA0038.jpg"Félix Tshisekedi a dû savourer sa cérémonie d’investiture, samedi, dans un stade des Martyrs plein à craquer et devant une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Cette reconnaissance internationale était une première pour un président congolais dont les prestations de serment étaient le plus souvent boudées pour ses pairs africains et ses partenaires internationaux. Malgré la contestation de l’opposition qui dénonce toujours un « simulacre d’élection » et un « coup d’Etat électoral », Félix Tshisekedi a pu compter sur la présence de principaux chefs d’Etat de la région, à l’exception du président rwandais, et tenter de redonner ainsi une touche de légitimité à son second mandat.

    Ramener la paix à l’Est

    Une fois passée l’euphorie de sa victoire écrasante à la présidentielle, avec 73,4% des voix, et sa mainmise sur plus de 90% de l’Assemblée nationale, Félix Tshisekedi aura du pain sur la planche. Le président-candidat s’était présenté aux élections avec un bilan des plus maigres, et un seul satisfecit, répété à l’envie : la mise en place de la gratuité de l’enseignement primaire et de l’accès à la maternité. Félix Tshisekedi devra tout d’abord s’attaquer au plus gros échec de son premier mandat : ramener la paix à l’Est. On se souvient qu’en 2019, le tout nouveau président avait fait de sa lutte contre l’insécurité, sa principale promesse de mandat. Il avait même promis « de sacrifier [s]a vie pour que la paix revienne ». Au bout de 5 ans, le conflit à l’Est du Congo a redoublé de violence, la rébellion du M23 a resurgi au Nord-Kivu, les ADF se sont ralliés à l’Etat islamique et le nombre des réfugiés internes a atteint le chiffre record de 7 millions.

    Cinq années d’échec sécuritaire

    Pour juguler une situation sécuritaire en dérapage permanent, Félix Tshisekedi avait lancé plusieurs initiatives, toutes couronnées par un échec cuisant. Le chef de l’Etat s’était d’abord tourné vers l’Ouganda et le Burundi, puis avait tenté de négocier à Nairobi, avant de faire appel à la force régionale de l’Afrique de l’Est, ou de mobiliser des groupes armés anti-M23, baptisés « Wazalendo », pour combattre la rébellion soutenue par la Rwanda. Ces stratégies avaient toute échoué. Félix Tshisekedi, qui a promis pour son second mandat de mettre fin au M23, se trouve donc dans l’obligation de réussir. Pour cela, le président mise sur l’arrivée de nouvelles troupes régionales : celles de l’Afrique australe (SADC), que Kinshasa espère plus offensives que la force est-africaine. Le hic, c’est que le mandat de la mission de la SADC reste des plus flous, et donc sans garanties de combattre réellement sur le terrain le M23.

    Tshisekedi compte sur ses drones et la SADC

    Les premiers soldats de la SADC se sont positionnés autour de Goma et de Sake, la porte d’entrée vers la capitale provinciale du Nord-Kivu. Le but semble être principalement d’empêcher les rebelles d’entrer dans Goma. Pour lutter contre le M23, Félix Tshisekedi dispose depuis peu d’une nouvelle arme : des drones d’attaque chinois. Le 17 janvier, un drone de combat de l’armée congolaise a tué deux commandants du M23, derrière la ligne de front, dans la zone de Kitshanga, dans le Masisi. Cette attaque signe un premier tournant dans le conflit entre l’armée congolaise et la rébellion. Félix Tshisekedi espère pouvoir affaiblir le M23 et avancer sur le terrain grâce à son armée et à ses supplétifs, mais aussi avec les deux sociétés militaires privés engagées par Kinshasa.

    Le cas Nangaa

    Sur le front sécuritaire, Félix Tshisekedi devra également gérer les autres conflits communautaires, dans le Maï-Ndombe, la Tshopo, ou l’ex-Katanga. Autre épine dans le pied de Kinshasa : la nouvelle alliance politico-militaire nouée par le M23 avec Corneille Nangaa, l’ancien président de la Commission électorale (CENI), sous le nom d’Alliance Fleuve Congo (AFC). Cette plateforme est censée servir de vitrine politique au M23 en cas de négociations avec le gouvernement congolais. Car en cas d’échec de sa stratégie offensive, le président Tshisekedi sera dans l’obligation d’ouvrir des discussions avec les rebelles, ce que le président refuse pour l’instant. Mais cela n’exonérera pas Kinshasa de devoir, à court ou moyen de terme, de renouer avec le vrai donneur d’ordre du M23, le Rwanda.

    Le défi du développement

    Le second chantier, et non des moindres, de Félix Tshisekedi, sera celui de l’économie et du social. On se souvient qu’en 2019, Félix Tshisekedi s’était engagé à faire de son pays « l’Allemagne de l’Afrique », à développer l’économie et à créer des emplois. Mais l’inflation grimpe (21%), la croissance plafonne (7%) et le franc congolais continue de se déprécier. Stabiliser la monnaie et relancer l’économie seront donc une priorité, avec notamment la construction d’infrastructures, conditions sine qua non au développement. L’économie est encore largement dominée par le secteur informel et l’argent manque cruellement dans les caisses de l’Etat. Certes, le budget a été porté à 16 milliards de dollars, mais c’est une goutte d’eau pour ce pays de 100 millions d’habitants, grand comme l’Europe occidentale. Les Congolais vivent encore largement en dessous du seuil de pauvreté et le train de vie de l’Etat accapare encore la majorité du budget.

    Combattre « les voleurs »

    Pour lutter contre la pauvreté et mieux redistribuer les recettes de l’Etat, il faudra combattre « le mal congolais » qu’est la corruption. Des initiatives ont été prises avec l’Agence de lutte contre la corruption (APLC) ou la remise en ordre de bataille de l’Inspection générale des finances (IGF) et de la Cour des comptes. Mais, si des procès retentissants pour détournements de fonds publics ont bien eu lieu, les inculpés ont tous retrouvé la liberté ou ont été blanchis. Il faudra donc « dépolitiser » une lutte contre la corruption trop « sélective » pour qu’elle soit efficace. Pendant la cérémonie d’investiture de Félix Tshisekedi ce week-end, le pasteur Roland Dalo a fustigé au micro devant les caciques du pouvoir et le président lui-même « les voleurs et ceux qui s’enrichissent » en ne voyant que « leurs intérêts ». Le message est bien passé, mais, pour l’instant, la lutte contre la corruption reste un voeux pieux et continue de gangrener la société congolaise à tous les étages.

    Un hyper président aux pieds d’argile

    Le dernier chantier de Félix Tshisekedi est politique et se déroulera surtout en coulisse. Le chef de l’Etat devra clarifier sa coalition, qui sera certes ultra-dominatrice dans les deux chambres, mais qui reste un agrégat composite de petits partis qu’il faudra tous récompenser. Félix Tshisekedi devra également trouver la juste place pour ses alliés de poids que restent Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba, même si le MLC de ce dernier est en net recul aux législatives. D’autant que le patron de l’UNC et celui du MLC n’ont sans doute pas renoncé à briguer le fauteuil présidentiel. Tshisekedi devra canaliser les ambitions de ces deux poids lourds s’il veut mener son second mandat à bon port. La composition du futur gouvernement devra être un subtil dosage entre une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques que va vouloir pousser Félix Tshisekedi et l’ancienne génération toujours en embuscade. Le président a beaucoup de monde à remercier et il y aura également beaucoup de déçus qui seront autant d’épines dans le pied du président.

    Une seconde chance de mieux faire?

    Le second mandat ne sera donc pas un long fleuve tranquille. Le problème de la légitimité de Félix Tshisekedi reste posé. Au tour de passe-passe avec Joseph Kabila pour se partager le pouvoir en 2018, vient s’ajouter le score stratosphérique et quasi-soviétique du dernier scrutin qui interroge tout autant. Il planera toujours un parfum de fraude sur le vote du 20 décembre. Les machines à voter retrouvées chez des particuliers, l’absence de chiffres sur les bureaux de vote réellement ouverts, la prolongation du scrutin pendant six jours… font dire à l’Eglise catholique que « ces élections ont été caractérisées, en général, par la fraude, et la corruption à grande échelle ». Et contrairement à ce que clame le camp présidentiel, les Congolais ne se sont pas vraiment rués aux urnes le 20 décembre : seuls 43% des électeurs ont pu déposer un bulletin dans l’urne, signant ainsi le plus faible taux de participation depuis 2006. Avec ce second mandat, Félix Tshisekedi s’est donc offert une seconde chance de mieux faire à la tête du Congo. Sera-t-il à la hauteur ? Au vu du scrutin chaotique du 20 décembre, on peut dire que c’est plutôt mal parti."

    Christophe Rigaud – Afrikarabia

  • Oecuménisme : Fiducia Supplicans suscite " quelques réactions négatives " de la part de dirigeants chrétiens

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    De Catholic News Agency (Matthew Santucci et AC Wimmer) :

    Préfet du Vatican : Fiducia Supplicans suscite " quelques réactions négatives " de la part de dirigeants chrétiens

    20 janvier 2024

    Les dirigeants orthodoxes et les dirigeants d'autres religions chrétiennes ont fait part au Vatican de leurs préoccupations concernant sa récente déclaration autorisant la bénédiction non liturgique des couples de même sexe, selon un cardinal chargé des affaires œcuméniques.

    Dans une interview exclusive avec EWTN et dans des commentaires séparés à l'agence de presse du Vatican, le cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens, a révélé qu'il avait reçu des réactions négatives à la déclaration Fiducia Supplicans du 18 décembre 2023. Ces deux entretiens ont été réalisés à l'occasion de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, qui se déroule cette année du 18 au 25 janvier.

    "J'ai reçu une longue lettre de toutes les Églises orthodoxes orientales. Elles veulent des explications et des éclaircissements sur ce document", a déclaré Mgr Koch à EWTN.

    Dans l'interview avec EWTN, qui sera diffusée le dimanche 21 janvier sur 'Vatican', Koch a également parlé des implications de la réception de Fiducia Supplicans par les Églises orthodoxes et de la façon dont la question des bénédictions homosexuelles a divisé les Églises occidentales.

    "Nous avons connu une grande division dans le monde anglican lorsque l'Église d'Angleterre a introduit la possibilité d'avoir des bénédictions pour les couples... du même sexe. Il y a une très forte opposition, en particulier en Afrique", a déclaré le prélat suisse de 73 ans, en réfléchissant à la décision de l'Église d'Angleterre d'autoriser les bénédictions pour les couples de même sexe en 2023.

    Le cardinal a indiqué qu'il s'était également entretenu avec le métropolite Hilarion de Budapest, de l'Église orthodoxe russe, qui s'est dit "très choqué à la lecture de ce document".

    Interrogé sur les prochaines étapes de ce processus de dialogue avec les Églises, Mgr Koch a indiqué que la Commission mixte internationale entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes orientales se tiendrait à Rome pendant la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens.

    "L'assemblée plénière des orthodoxes orientaux se tiendra à Rome la semaine prochaine et ils ont déjà annoncé qu'ils pourraient discuter de ces questions", a déclaré le prélat suisse à EWTN.

    Mgr Koch a également indiqué qu'à la lumière des réactions des Églises orthodoxes, il avait écrit au cardinal Víctor Manuel Fernández, préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, pour lui demander des éclaircissements avant cette réunion, afin d'"obtenir des explications".

    La réunion plénière de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l'Église catholique et les 14 Églises orthodoxes autocéphales se tiendra du 22 au 26 janvier.

    Quelques réactions négatives

    Dans une autre interview accordée à la section allemande de Vatican News, Mgr Koch a déclaré avoir "reçu quelques réactions négatives du monde œcuménique au sujet de Fiducia Supplicans".

    Interrogé sur le fait qu'une lecture de la Fiducia Supplicans pourrait "presque justifier l'hospitalité eucharistique [l'extension de l'Eucharistie aux non-catholiques] dans certaines conditions étroitement définies", Mgr Koch a déclaré : "Je pense que dans le dialogue œcuménique, nous devons repenser cette question : qu'est-ce que la bénédiction et quelle est la relation entre la doctrine et l'attention pastorale ? "Ces questions sont revenues sur le tapis et nous devons en parler", a ajouté le prélat.

    Mgr Koch s'ajoute à une liste croissante de hauts prélats du Vatican qui ont commenté publiquement l'accueil polarisé du document du dicastère du 18 décembre.

    Lors d'une conférence tenue à Rome le 12 janvier, le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a déclaré que "ce document a suscité de très vives réactions ; cela signifie que l'on a touché à un point très délicat, très sensible, qui nécessitera un examen plus approfondi".

    À une question ultérieure d'un journaliste italien demandant si le document était une erreur, le plus haut diplomate du Vatican a répondu brusquement : "Je n'entre pas dans ces considérations ; les réactions nous indiquent qu'un point très sensible a été touché".

    Le pape François a répondu publiquement aux questions concernant la déclaration du Vatican sur la bénédiction des couples de même sexe pour la première fois lors de l'émission télévisée italienne "Che tempo che fa", diffusée le 14 janvier à une heure de grande écoute.

    Interrogé sur le fait qu'il s'était "senti seul" après la résistance à Fiducia Supplicans, le pontife de 87 ans a déclaré : "Il arrive que des décisions ne soient pas acceptées. Mais dans la plupart des cas, lorsque vous n'acceptez pas une décision, c'est parce que vous ne la comprenez pas", a-t-il ajouté.

    Cette année, la célébration de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens marque le 60e anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche œcuménique orthodoxe Athénagoras Ier de Constantinople sur le mont des Oliviers à Jérusalem en 1964. Il s'agissait de la première rencontre officielle entre un pape et un patriarche œcuménique depuis 1438, marquant un changement de paradigme dans les relations œcuméniques entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe orientale.

    Matthew Santucci est un correspondant du CNA à Rome, basé au bureau d'EWTN au Vatican. Il a grandi dans le Connecticut et vit à Rome depuis 2020. Il est titulaire d'une licence en histoire de Fordham et d'une maîtrise en relations internationales de Luiss Guido Carli.

    AC Wimmer est le rédacteur en chef fondateur de CNA Deutsch. Cet Australien multilingue, qui a grandi en Bavière et en Afrique du Sud, a occupé des postes à responsabilité à la chaîne australienne SBS et a été rédacteur en chef de la revue historique Münchner Kirchenzeitung. Diplômé en philosophie et en études chinoises de l'université de Melbourne, Anian Christoph Wimmer - nom chinois 刘威猛 - a fait partie du jury du Prix des médias de la Conférence épiscopale allemande, a été chercheur honoraire en communication à l'université de Melbourne et a siégé au conseil d'administration de Caritas Munich.

  • Le pape considère que les universités pontificales sont trop nombreuses mais, en attendant, il en a créé une de plus

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Les universités pontificales sont trop nombreuses, dit le Pape François. Mais en attendant, il en a créé une de plus

    (s.m.) Le 15 janvier dernier, à l’occasion d’une audience avec des professeurs et des étudiants du « Studium Biblicum Franciscanum », le Pape François ne s’est pas privé de lancer ce reproche, qui ne s’adressait pas seulement à eux : « Je profite de l’occasion pour vous dire qu’il y a trop d’universités ecclésiastiques à Rome. Vous devez vous mettre d’accord et faire une sorte d’unité : unité dans les programmes d’étude. Mettez-vous d’accord, parlez-vous ! »

    Ce n’était pas la première fois que le Pape François enfonçait le clou sur son idée fixe. Il l’avait déjà fait le 25 février dernier, en recevant les professeurs de toutes les universités, les athénées, les instituts et les facultés pontificales de Rome, auxquels il avait ordonné sur un ton péremptoire de faire équipe commune, et de cesser « de se battre entre nous pour prendre un élève, une heure de plus », dans un contexte de diminution générale d’étudiants et d’enseignants.

    Il y a sept universités pontificales à Rome : l’ « Angelicum » des dominicains, l’ « Antonianum » des franciscains, la Grégorienne des jésuites, l’université de Latran du diocèse de Rome, celle de Sainte-Croix de l’Opus Dei, la Salésienne et l’Urbanienne du Dicastère pour l’Évangélisation.

    Il y a en outre deux athénées pontificaux : l’ « Anselmanium » des bénédictins et la « Regina Apostolorum » des Légionnaires du Christ auxquelles il faut ajouter quatre facultés pontificales et neuf instituts d’études pontificaux, pour un total de vingt-deux établissements d’enseignement supérieur, chacun avec ses propres responsables.

    Jusqu’à présent, les velléités unitaires du pape n’ont guère produit de résultats significatifs. Au contraire, les institutions sont entretemps passées de vingt-deux à vingt-trois, et cela précisément grâce à une initiative personnelle de François.

    Et ceci parce que, en vertu d’un chirographe du pape daté du 15 août 2023, encore jamais publié jusqu’ici et qui est accompagné d’un message pontifical lui aussi seulement « virtuel », une neuvième université vient de s’ajouter à la liste « avec son Siège dans l’État de la Cité du Vatican », qui porte le nom surréaliste d’ « Université du Sens », et dans laquelle « ce qu’on enseigne n’est pas une chose mais la vie elle-même ».

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  • Marche pour la Vie à Paris : l'émergence d'une nouvelle génération pro-vie

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    IVG : à la marche pour la vie, l’émergence d’une nouvelle « génération pro-vie »

    Reportage

    Plusieurs milliers de manifestants, dont de nombreux jeunes, se sont retrouvés dimanche 21 janvier à Paris pour « défendre la vie ». Au cœur des revendications, les débats sur la fin de vie et l’inscription de l’IVG dans la Constitution, qui devrait être discutée à l’Assemblée nationale à partir du 24 janvier.

    21/01/2024

    C’est la première fois qu’Anne-Sophie vient à Paris pour la marche pour la vie. Originaire de Lille, cette membre des Associations familiales catholiques (AFC) n’avait jamais eu l’occasion de rejoindre cette manifestation qui se réunit tous les ans en janvier depuis 2005 pour défendre la vie, « de sa conception à la mort naturelle ». Cette année, c’est sa fille de 17 ans qui l’a convaincue d’y aller.

    Au cœur des préoccupations de cette 19e édition : la loi sur la fin de vie, et l’inscription de l’IVG dans la Constitution, qui sera discutée à l’Assemblée nationale à partir du 24 janvier. « Ma fille, qui veut faire médecine, craint de voir son objection de conscience remise en question. Elle a aussi récemment accompagné sa meilleure amie dans le deuil de sa mère, et a vu à quel point les derniers moments d’une vie sont précieux et doivent être accompagnés. »

    Départ du Saint-Sulpice et drapeaux du Sacré-Coeur

    Autour d’Anne-Sophie, plusieurs centaines de personnes sont réunies sur la place Saint-Sulpice à Paris, au départ du parcours qui les mène jusqu’à Denfert-Rochereau. Difficile de s’entendre au milieu du brouhaha des enceintes, qui diffusent « Stayin’ Alive » des Bee Gees. Les pancartes distribuées aux manifestants évoquent les inquiétudes partagées par ces militants : « Accompagner la mort, pas la donner »« Soigner n’est pas tuer », ou encore « Arrêtez d’emmerder les embryons ». Certains brandissent aussi le drapeau français frappé du Sacré-Cœur. Dans les rangs de la marche pour la vie, les manifestants sont de tous les âges, mais les jeunes sont particulièrement nombreux. Tous répondent au même cri de ralliement scandé au micro : « Génération pro-vie ! »

    Benoît, 29 ans, est venu seul de Grenoble en train. « Je viens renflouer les rangs, je fais ma part. » Proche d’Alliance Vita, le jeune ingénieur se dit inquiet de la direction que prend le gouvernement vis-à-vis des questions de bioéthique. « L’euthanasie est une ligne rouge à ne pas franchir, explique-t-il sous sa casquette “Osez la vie”Quant à l’IVG, la Constitution a un côté sacré. Le fait de sacraliser la mort m’inquiète. »

    « On voit bien qu’on est les seuls dans notre classe à être pro-vie »

    « Quand on croit en Dieu, c’est important de protéger la vie qu’Il nous a donnée », insiste Timothée, 18 ans, étudiant en théologie à Strasbourg et catholique pratiquant, comme la grande majorité des manifestants. Comme beaucoup d’entre eux, aussi, le jeune homme était enfant au moment de La Manif pour tous. De l’autre côté de la place, Fleur et Capucine, étudiantes à Angers, ainsi que leur ami vigneron Arnaud, sont venus à la fois pour manifester et se retrouver. « On voit bien qu’on est les seuls dans notre classe à être pro-vie, avoue Capucine. C’était important de montrer qu’on est toujours là, mais aussi pour nous de voir qu’on n’est pas tout seuls. »

    Outre le rejet de la constitutionnalisation de l’IVG, de la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, les organisateurs réclament une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d’« entendre battre le cœur du fœtus », ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG. Selon les derniers chiffres officiels, 234 300 IVG ont été enregistrées en France en 2022, soit 17 000 de plus qu’en 2021. « Il faut aussi encourager l’accouchement sous X en accompagnant les mères, rappelle Hedwige, 20 ans, venue du Mans. Emmanuel Macron veut enclencher une dynamique de natalité : il s’agirait de commencer par protéger la vie qui est déjà là ! »

  • « C’est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout. »

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    Du cardinal Gerhard Müller sur kath.net/news :

    « C’est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout. »

    21 janvier 2024

    En raison de l’idéologie athée du genre, les jeunes sont perturbés dans leur identité et « séduits par les sociétés médicales pour qu’ils se mutilent le corps pour beaucoup d’argent ». Sermon pour la fête de St. Agnès 2024. Par Card. Gerhard Müller, Rome

    Rome (kath.net) kath.net documente dans son intégralité le sermon du cardinal Gerhard Müller pour le patronage de son église titulaire Sainte-Agnès à Agone le 21 janvier 2024 et remercie SE pour l'aimable autorisation de publier :

    La critique des Juifs et des Chrétiens contre l’ancien polythéisme n’est pas du tout que les païens se tournaient vers une puissance supérieure, mais qu’ils adoraient ses créatures comme des dieux au lieu du Dieu unique et véritable. Bien que chaque être humain soit capable de reconnaître la puissance éternelle et l'existence de Dieu à partir des œuvres de la création grâce à sa raison, la plupart des gens étaient encore séduits par la splendeur du monde, la richesse, la puissance, la renommée. La tragédie qui s'est produite ici est résumée par Paul au début de sa lettre aux Romains : « Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge ; ils ont adoré la créature et l'ont honorée au lieu du Créateur. » (Rm 1, 25) .

    Dans un monde nihiliste où prévaut la devise : « Mangeons et buvons, car demain nous serons morts » (1 Co 15, 32), l'idéal de vie ascétique et sacrificiel des chrétiens doit agir comme un chiffon rouge sur lequel le taureau de la jouissance nue de la vie bondit avec une fureur sauvage. Ce qui était le culte des idoles dans le monde antique est maintenant le culte de la personnalité des riches, des beaux et des puissants. Mais la vérité s’applique également aux oligarques frivoles et aux élites arrogantes du Nouvel Ordre Mondial et de l’Agenda 2030 : la gloire du monde s’estompe et tous les peuples doivent mourir un jour. Les machinations criminelles entourant le banquier d’investissement américain Jeffrey Epstein et ses amis éminents, qui ont été étouffées par la grande presse, prouvent le mensonge mortel du nouveau paganisme, qui ne peut être exposé et vaincu que par la vérité de Dieu.

    "Car le salaire du péché, c'est la mort, mais le don de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur." (Romains 6:23)

    Si cette parole de l’Écriture est vraie, alors la conclusion est la suivante : aucun prêtre du Christ ne peut bénir, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, un péché qui est contre la nature de l’homme créé par Dieu. C'est vrai : Dieu aime tout le monde. Mais il faut ajouter : Dieu n’aime pas tout, mais il déteste le péché parce qu’il nous entraîne dans la mort éternelle. Par conséquent, nous devons interpréter l’amour divin non pas comme il convient aux gens, mais comme il nous montre sa miséricorde en Christ. Dieu lui-même nous révèle la raison et le sens de son amour pour les pécheurs comme seule voie de salut : « Tant que je vis - déclare le Seigneur Dieu - je n'ai pas de plaisir à la mort du coupable, mais à ce qu'il se détourne de sa voie et reste en vie » (Ez 33, 11 ; cf. Jr 31, 20).

    Sainte Agnès, que nous vénérons aujourd'hui, fut une martyre chrétienne lors des dernières étapes de la persécution des chrétiens dans l'Empire romain. Cette vierge martyre est l'idéal d'une vie nouvelle en Dieu notre Créateur et Rédempteur. Nous n’avons pas besoin d’une idole sexuelle de l’ancien et du nouveau paganisme comme objet de notre désir, engourdissant le sentiment nihiliste d’être sans Dieu. Les catholiques du monde entier admirent la jeune Romaine de 12 ans pour son héroïsme et la vénèrent comme une sainte et une défenseure de la jeunesse chrétienne. À propos de sa mort consacrée à Dieu, le grand père de l'Église Ambroise de Milan dit : « Ainsi, dans l'unique sacrifice, vous avez un double martyre, celui de la virginité et celui de l'adoration : elle est restée vierge, elle a obtenu la couronne du martyr. (De virg. II, 9).

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