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  • Franciscaines de l’Immaculée : pourquoi un tel harcèlement ?

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    Lu sur le site « Riposte catholique » :

    Dom_joao_braz_de_aviz.jpgOn sait de quelle manière violente, en ce qui concerne le droit de l’Église, se déroule la visite canonique des Franciscains de l’Immaculée, demandée à la fin du pontificat de Benoît XVI par une minorité de religieux de cette communauté hostile à l’orientation trop traditionnelle de leur institut. Cette visite canonique, ordonnée par le cardinal João Braz de Aviz (photo), préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée, est menée par le P. Volpi, capucin, désigné comme commissaire et disposant des pouvoirs de supérieur de l’institut.En mai dernier, le même cardinal a annoncé à la Mère générale de la branche féminine, les Franciscaines de l’Immaculée, la nomination « avec effet immédiat » d’une visiteuse, dotée de pouvoir équivalents à ceux de commissaire. Il s’agit de la Sœur Fernanda Barbiero, de l’Institut des Sœurs enseignantes de Sainte Dorothée. Cette religieuse a enseigné à l’Université Urbanienne, à Rome, à l’Université Pontificale des Sciences de l’Éducation Auxilium. Elle collabore à un certain nombre de revues, fait de nombreuses conférences sur des thèmes pastoraux, ecclésiologiques, et sur les problèmes des femmes. Elle a publié divers ouvrages, notamment : Le célibat consacré et les valeurs de la féminité dans Mulieris dignitatem, ou encore sur l’œuvre de sainte Dorothée dans la réalité culturelle d’aujourd’hui. Ses options théologiques sont très modernes et sa nomination pour visiter les Sœurs de l’Immaculée a été ressentie comme une espèce de provocation délibérée. Il ne fait pas de doute que la Congrégation pour les Religieux veut remettre au pas ces deux jeunes instituts masculin et féminin de l’Immaculée, aux nombreuses vocations, aux implantations multiples dans l’Italie et dans le monde, qui l’une et l’autre ont adopté un bi-formalisme liturgique qui s’avère très fécond.

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  • Découvrez la plus ancienne prière adressée à Marie

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    topic (13).jpgC'est sur un papyrus égyptien du 3è siècle que l'on a retrouvé la plus ancienne prière à Marie, le "Sub tuum praesidium". Le site « aleteia » commente :

    «  Commençons ce mois de septembre « avec Marie » : la plus ancienne prière adressée directement à la Vierge Marie, Sub tuum praesidium,a été retrouvée près d’Alexandrie sur un papyrus égyptien, copte, qui selon de nombreux spécialistes remonterait au 3e siècle après Jésus-Christ. Cette prière précède de plusieurs siècles l’Ave Maria dans la pratique des chrétiens.

    La prière, écrite en grec, est une demande d’intercession, un appel pressant à la Vierge Marie, venant d’une première communauté chrétienne dans un moment de grand danger : « Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers, délivre-nous, Vierge glorieuse et bénie ».

    Ainsi, si les catholiques invoquent Marie et lui demandent d’intercéder auprès de Dieu, de les protéger et de les libérer des dangers, ils font ce qu’ont toujours fait les chrétiens depuis les origines jusqu’à nos jours. Les catholiques rendent un culte à Marie en essayant d’imiter ses vertus. Ce culte est fondé sur la sainteté singulière et unique de Marie, que l’ange a saluée, l’appelant « Pleine de grâce ».  Et l’histoire nous apporte de nombreuses confirmations de cette sainteté de la Vierge Marie. 

    Si vous visitez les catacombes de Priscille à Rome, les catacombes où se réunissaient les premiers chrétiens, vous y découvrirez une représentation datant du IIIe siècle, où l’on voit très distinctement la figure d’un évêque qui, dans l'acte d'imposer le voile sacré à une vierge chrétienne, désigne comme modèle Marie, représentée avec l’Enfant Jésus dans ses bras. 
    Ainsi, les premiers chrétiens étaient convaincus que la Vierge Marie était un exemple à imiter, en particulier par ceux et celles qui choisissaient la virginité consacrée, comme style de vie au service de Dieu. L’histoire confirme que les catholiques, en vénérant Marie et en cherchant à l’imiter, n’inventent rien, mais continuent de faire ce que les chrétiens ont toujours fait. 

    Texte grec  original :

    Ὑπὸ τὴν σὴν εὐσπλαγχνίαν,
     καταφεύγομεν, Θεοτόκε.
    Τὰς ἡμῶν ἱκεσίας,
    μὴ παρίδῃς ἐν περιστάσει,
    ἀλλ᾽ ἐκ κινδύνων λύτρωσαι ἡμᾶς,
    μόνη Ἁγνή, μόνη εὐλογημένη.

    Version romaine 
    Sub tuum praesidium confugimus, 
     Sancta Dei Genetrix. 
    Nostras deprecationes ne despicias in necessitatibus, 
    sed a periculis cunctis libera nos semper, 
    Virgo gloriosa et benedicta 


    Version ambrosienne (la plus proche du texte original)
    Sub tuam misericordiam confugimus 
    Dei Genitrix 
    (ut) nostram deprecationem 
    ne inducas in tentationem sed de periculo libera nos 
    sola casta et benedicta 

    (Ecoutez ICI l’étude musicale de l’antienne grégorienne du célèbre Maestro Giovanni Vianini, chanteur, organiste et directeur de la Schola Gregoriana mediolanensis, Basilica di San Marco, Milan N.d.R.)

    Ref. Découvrez la plus ancienne prière adressée à Marie

    Une prière traditionnelle que les catholiques chantent encore par coeur, du moins les plus âgés d’entre eux, car la continuité dans l’Eglise n’est plus ce qu’elle était. Hélàs. JPSC

  • Irak : l'Observateur permanent du Saint-Siège à l'ONU dénonce le tragique échec international

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    Irak : un risque pour le monde entier

    Mgr Tomasi demande des "mesures concrètes" à l'ONU

    Rome, 2 septembre 2014 (Zenit.orgAnne Kurian

    Si la communauté internationale ne parvient pas à « protéger tous les citoyens irakiens », l'actuel « climat de paroles creuses qui équivaut à un silence mondial, aura des conséquences tragiques pour l’Irak, pour les pays voisins et pour le reste du monde », prévient Mgr Tomasi.

    Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève, est intervenu lors de la 22ème Session spéciale du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies, hier, 1er septembre 2014.

    L'échec tragique international

    Déplorant « des centres de violence » dans plusieurs régions du monde, il dénonce un « échec tragique » dans la réponse de la communauté internationale face aux attaques contre « la dignité inviolable de la personne humaine ».

    L'archevêque évoque en particulier les crimes de « l’entité destructrice autoproclamée, le fameux groupe de l’"État islamique" (ISIS) » en Irak et en Syrie : « Les gens sont décapités quand ils défendent leur croyance ; les femmes sont violées sans pitié et vendues comme esclaves sur le marché ; les enfants sont obligées de combattre ; les prisonniers sont abattus contre toute disposition juridique. »

    Le Saint-Siège souligne « la responsabilité de la protection internationale, surtout quand un gouvernement n’est pas capable d’assurer la sécurité des victimes ». Il demande de prendre « d'urgence » des « mesures concrètes pour arrêter l’agresseur injuste, rétablir une paix juste et protéger tous les groupes vulnérables de la société ».

    Il met en garde : « une réponse insuffisante, ou même pire, l’inaction totale, a souvent pour effet une nouvelle escalade de la violence » : il y aura alors un « risque de voir se répéter les atrocités. Ce qui se passe aujourd’hui en Irak a déjà eu lieu dans le passé et pourrait se produire demain ailleurs ».

    « Ne pas protéger tous les citoyens irakiens, les laisser être les victimes innocentes de ces criminels dans un climat de paroles creuses qui équivaut à un silence mondial, aura des conséquences tragiques pour l’Irak, pour les pays voisins et pour le reste du monde », insiste Mgr Tomasi.

    Bloquer la circulation d'armes

    Le Saint-Siège appelle à « condamner explicitement le comportement brutal, barbare et sauvage des groupes criminels qui combattent dans l’est de la Syrie et le nord de l’Irak » : « Les auteurs de ces crimes contre l’humanité doivent être poursuivis avec détermination. »

    Il s'agit aussi de bloquer « la circulation d’armes ainsi que tout soutien politique indirect au prétendu groupe de l’"État islamique" ».

    Mgr Tomasi plaide également pour « une aide humanitaire adéquate à ceux qui fuient la violence », aide qui ne peut être que « temporaire » : « les groupes déplacés de force ont le droit de rentrer chez eux, de recevoir une assistance pour reconstruire leurs maisons et de vivre en sécurité ».

    Pour l'archevêque, « la responsabilité de protéger doit être assumée de bonne foi, à l’intérieur du droit international et du droit humanitaire. Les communautés religieuses et ethniques ne doivent pas devenir l’instrument des jeux géopolitiques internationaux » ni non plus « être vues comme un objet d’indifférence ».

    « Si elle n’est pas efficace, la protection n’est pas une protection », ajoute-t-il en soulignant la responsabilité des différentes religions « de dire clairement qu’aucune religion ne justifie ces crimes moralement répréhensibles, cruels et barbares et de rappeler à tous que, comme une seule famille humaine, nous sommes les gardiens de nos frères ».

    Avec une traduction de Constance Roques

  • Avec François, une nouvelle figure de l'Eglise ?

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    Répondre à cette question par l'affirmative est en tout cas le sentiment du père jésuite Pierre de Charentenay, rédacteur à la Civiltà Cattolica, comme on pourra s'en rendre compte ci-dessous. On peut imaginer que cette conviction et cet enthousiasme ne fassent pas l'unanimité...

    Avec le Pape François, une nouvelle figure de l’Eglise (source)

    Lors de la conférence intitulée « Eglises du monde en dialogue », à Espelette, le 26 août 2014, le Père Pierre de Charentenay, sj, Rédacteur à la Civiltà Cattolica (Rome), a abordé la canonisation des Papes Jean XXIII et Jean-Paul II. Il aussi évoqué la spiritualité du Pape François et son action. Extraits.

    Canonisations

    Le 27 avril 2014 ont été canonisés les deux papes Jean-Paul II et Jean XXIII, en présence de deux papes, dont l’un émérite, Benoît XVI.

    C’est l’événement le plus important du pontificat du Pape François. 800 000 personnes étaient venues à Rome pour l’occasion. Rome était envahi de pèlerins, de Pologne et d’Italie notamment.

    Cette double canonisation marque la maturité de ce pontificat. Le Pape François a pris la première grande initiative de son pontificat dans cet événement. Il n’est plus un novice cherchant sa voie, il est pleinement dans sa charge.

    Cette canonisation est le fruit d’une décision personnelle. La canonisation de Jean-Paul II était programmée, les miracles avaient eu lieu, la date était fixée. Le Pape François a voulu canoniser en même temps Jean XXIII, qui était déjà béatifié mais dont on attendait la suite de la procédure. En faisant ainsi une canonisation commune, le Pape François voulait donner un sens à cet événement. Ces deux papes ont été les deux papes du Concile [Vatican II, ndlr], l’un pour le lancer, l’autre pour l’appliquer. C’est une manière de redire que l’Eglise d’aujourd’hui est l’Eglise du Concile : l’Eglise du dialogue avec le monde, l’Eglise de la liberté religieuse, l’Eglise de la collégialité. Ces deux papes signifiaient cette Eglise en solidarité avec le monde. C’était la volonté du Pape François que de réaffirmer la place du Concile dans l’Eglise d’aujourd’hui.

    Comment le Pape en est-il arrivé là ? Quel ressort dynamise son action ? Il faut aller rechercher du côté de sa spiritualité.

    La spiritualité de Jorge Mario Bergoglio

    Dans son interview de septembre 2013, le directeur de la Civilta Cattolica, a posé la question au Pape : « Qui êtes-vous ? » Le Pape a répondu : « Je suis un pêcheur ». Il ne se définit pas par sa fonction dans le monde, ni par son rôle dans l’Eglise. Il se définit comme créature, ayant besoin du pardon de Dieu. Le Pape, comme tout le monde, n’est pas parfait et ne peut se suffire à lui-même.

    De quoi est faite cette spiritualité ? Le Pape a expliqué ce qui l’avait fait entrer dans la Compagnie de Jésus et que l’on retrouve aujourd’hui chez lui :

    - Un esprit missionnaire. Jorge Mario Bergoglio voulait partir au Japon comme missionnaire quand il était jeune jésuite. Mais on l’en a dissuadé étant donné ses problèmes de santé. Mais cet esprit missionnaire reste très fort aujourd’hui, centré sur la personne du Christ qu’il veut faire connaître au monde entier.

    - Une communauté. Il va habiter avec les cardinaux dans la résidence Sainte-Marthe. Il ne veut pas s’isoler dans les appartements pontificaux. Mais plus que cela, il va beaucoup parler de la vie religieuse et de son sens. Vivre en communauté est une valeur évangélique où se vit le partage et la pauvreté. S’il reconnaît la valeur de la vie en communauté, le Pape est aussi très exigeant pour les religieux : il a fustigé en Corée les religieux qui vivent comme des riches.

    - Le discernement. C’est un moyen de connaître la volonté de Dieu ; non pas un moyen psychologique mais un exercice spirituel destiné à orienter vers des décisions. Il se déroule en quatre temps, l’analyse (de la situation ou de la question en débat), la prière (puisque c’est un exercice spirituel), la décision (après consultation) et la relecture (regarder les conséquences de l’action, la paix, la division, etc.). Cette méthode en quatre temps peut s’appliquer à l’action du Pape sur une année : il analyse au printemps, il prie pendant l’été, il décide à l’automne, il fait une relecture en hiver.

    Effectivement, on voit un Pape qui agit et décide, notamment sur des réformes de l’administration du Vatican. Beaucoup de choses se sont passées déjà en un an et demi.

    Il a commencé par la nomination du « G8 », ce groupe de 8 cardinaux en provenance du monde entier, à qui il a donné carte blanche pour proposer des réformes de cette administration. Il a lancé, après Benoît XVI, une réforme approfondie des finances du Vatican, qui est en cours ces mois-ci. Il a ensuite procédé à la nomination de nouveaux cardinaux, la plupart dans des pays « périphériques », avec 4 seulement dans la Curie romaine. Il a lancé un Synode sur la Famille qui aura lieu en octobre 2014. Bien des changements sont donc déjà en cours, qu’il faut analyser.

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  • BXL, 24 septembre : Messe pour l'Europe

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    A l'occasion de la rentrée des institutions européennes sous la présidence italienne

    la COMECE vous invite cordialement à la Messe pour l’Europe

     en l'église de Notre-Dame au Sablon, à Bruxelles,

    mercredi 24 Septembre à 19h00

     Le célébrant principal sera Son Excellence Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles et le prédicateur sera Son Excellence Mgr Giuseppe Anfossi, évêque émérite d'Aoste. Son Excellence Mgr Alain Lebeaupin, nonce apostolique auprès de l'Union européenne, sera également présent.

    La collecte sera faite pour Caritas Ukraine

  • Tournai, 14 septembre : grande procession historique

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    affiche_web.jpg

    http://users.belgacom.net/Grande_Procession_Tournai/accueil_francais.html

    Comme l’an dernier, elle sortira à 10h. Rendez-vous le dimanche 14 septembre avec une nouveauté : un groupe des Corporations.

    La Grande Procession, en l’honneur de Notre-Dame, a retrouvé l’an dernier son ancien horaire, c’est-à-dire une sortie matinale, à 10h. L’expérience va se poursuivre cette année. Le comité organisateur s’est en effet félicité d’avoir ainsi renoué avec cette pratique immémoriale qui lui a fait bénéficier de la « magie » du dimanche matin. Et d’ajouter que « contrairement à certaines craintes, il n’y eut pas vraiment moins de monde le long du parcours ». La Grande Procession débute à la Cathédrale et y reviendra vers 11h45. Pour la première fois, on y verra apparaître un groupe des Corporations. Cette initiative, écrit le comité, « manifeste le souci de la Grande Procession de s’ouvrir à d’autres acteurs faisant la richesse de l’identité tournaisienne. » 

    Chaque année, une statue de la Vierge est mise à l’honneur. Pour 2014, il s’agira de Notre-Dame de la Consolation. Cette statue du 18ème siècle est conservée à l’église Saint-Jean-Baptiste, où se déroulera à 19h la veillée de prière du vendredi 12 septembre.  Le samedi 13 septembre, c’est à 18h à la Cathédrale que sera célébré l’office pontifical, suivi vers 19h15 de la cérémonie de la remise des clés de la ville par le bourgmestre à l’évêque.

  • Le Califat, nouvel horizon du djihadisme international

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    al-quaeda-crucifixions (1).jpgSur FigaroVox, ce billet d’Arnaud de la Grange, rédacteur en chef du quotidien « Le Figaro » :

    L'État islamique (EI) a un territoire, une armée, et il s'est installé si vite dans le paysage moyen-oriental que l'on se demande s'il ne va pas bientôt battre monnaie. En quelques mois, le mouvement djihadiste a réussi ce qu'Al-Qaida n'a jamais réellement accompli en une décennie. En proclamant un califat à cheval sur l'Irak et la Syrie, il a bousculé des frontières vieilles d'un siècle et s'est taillé un sanglant royaume d'où il entend bien rayonner. L'État islamique n'a pas seulement un discours mobilisateur, il a la force d'attraction des vainqueurs.

    La question dès lors se pose de la démonétisation de la «marque al-Qaida». L'État islamique aurait-il réussi une OPA magistrale sur le djihadisme international? Si l'on s'en tient au bruit médiatique et à l'effroi des chancelleries, la réponse est clairement oui. Les sabreurs d'Abou Bakr al-Baghdadi - le nom de guerre du calife - se sont imposés en quelques semaines comme les ennemis publics N°1. Ce sont des maîtres en communication. C'est le terrifiant mariage d'une barbarie anachronique et des technologies connectées.

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  • Répliquer à la violence ou tendre l'autre joue : le dilemme du Pape et des Chrétiens

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    Le-pape-Francois-il-succede-a-Barack-Obama-et-devient-la-Personnalite-de-l-annee-2013-selon-le-Time-Magazine_portrait_w674.jpgFigaroVox a interrogé Jean-Sébastien Philippart, conférencier à l’’Ecole Supérieur des Arts de Bruxelles (extraits) :

    FigaroVox: Le Pape François a récemment suggéré que l'intervention militaire en Irak pouvait être la solution pour aider les chrétiens persécutés. Le recours à la violence s'oppose-t-il à la doctrine de l'Eglise?

     Jean-Sébastien PHILIPPART: En réalité, les propos du Pape François sont plus ambivalents (…):, il s'agirait de faire violence à l'agresseur en le stoppant mais sans user de la violence. On voit donc bien ici que François se réfère de manière embarrassée à la doctrine de la «guerre juste» mais en refusant d'en assumer la dimension guerrière (…).

    La doctrine de la guerre juste, plus précisément, n'est pas une création de l'Eglise, mais Augustin en reprenant les réflexions d'Aristote et Cicéron — pour lesquels la guerre elle-même doit être soumise au droit et avoir la paix pour finalité —, y ajoute l'élément d'une disposition intérieure à laquelle fait référence selon moi François. D'après Augustin en effet, dont les principes seront canonisés par saint Thomas d'Aquin (l'autre pilier de la doctrine ecclésiale), pour se conformer à la justice, il ne suffit pas que le soldat se conforme aux ordres, il doit agir sans haine à l'égard de l'ennemi. Autrement dit, la manière de stopper l'ennemi est aussi importante que le résultat. D'où l'importance d'évaluer les moyens par une conscience éclairée.

    François agit donc conformément au principe de réalité en affirmant qu'une intervention réfléchie et sans passion s'avère nécessaire mais son surmoi l'empêche de prononcer le mot «guerre».

    Dans quels cas, la légitime défense est-elle tolérée par l'Eglise?

    Il faudrait encore distinguer entre «légitime défense» et «guerre juste». Augustin en tout cas le fait. Celui-ci n'admet pas le droit de tuer autrui pour se défendre. Par contre, celui qui ne stoppe pas l'injustice qui frappe autrui est aussi coupable que l'agresseur. C'est en ce sens qu'aux yeux d'Augustin (et d'autres Pères de l'Eglise) le soldat peut être au service de la justice. Toutefois, Thomas d'Aquin admettra comme licite la légitime défense pourvu que la riposte soit mesurée.

    De manière canonique, la doctrine de la guerre juste comporte alors trois conditions. 1) L'autorité juste: la décision de la guerre doit relever d'une authentique autorité, c'est-à-dire au service du bien commun. 2) La cause juste, c'est-à-dire la défense du prochain agressé par un adversaire dont on suppose qu'il a commis une faute (et dont la punition peut conduire à la repentance). 3) L'intention droite: la guerre ne doit pas dissimuler des intérêts personnels.

    Quant à lui, François tente de s'en sortir en substituant au vocabulaire de la guerre connotant la mort, celui de la «légitime» défense de la «vie». Mais la rhétorique papale est par conséquent confuse: ce droit se rapporte à ma vie et non à celle de l'autre qui n'est envisagé dans ce cas que comme un adversaire. Par ailleurs, comment à nouveau éviter de repousser de manière proportionnée un djihadiste armé jusqu'aux dents et courant après la mort, sinon en le tuant?

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  • Les Amis de Dominique Savio sur RCF

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    Les Amis de Dominique Savio, mouvement de jeunesse en Belgique, a récemment été invité à se présenter sur les ondes de RCF. L'émission a été diffusée cette semaine, vous la trouverez sur ce lien : http://www.rcf.fr/radio/rcfsudbe/emission/451987/887533 

  • Marie, pur visage de l'Eglise

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    c1612694cd_59532048_o2.jpgCité du Vatican, 3 septembre 2014 (VIS).

    Durant l'audience générale tenue place St.Pierre, le Pape François a développé le concept de l'Eglise mère: "On ne devient pas chrétien par soi même, de ses propres forces, de manière autonome ou comme en laboratoire. La foi naît et grandit au sein du grand corps qu'est l'Eglise... Réellement mère, elle nous donne la vie dans le Christ et nous fait vivre en frères dans la communion de l'Esprit". La maternité de l'Eglise a pour modèle Marie qu'elle continue. "Dans la fécondité de l'Esprit, l'Eglise continue d'engendrer de nouveaux fils... La naissance de Jésus dans le sein de Marie est le prélude à la renaissance de chaque chrétien dans celui de l'Eglise...

    Ainsi comprend-on le lien si profond existant entre Marie et l'Eglise. En regardant Marie, on découvre le visage le plus beau et le plus tendre de l'Eglise, et dans l'Eglise nous reconnaissant les traits sublimes de Marie... Elle nous a enfantés dans le baptême et depuis se comporte en mère attentive, nous faisant grandir dans la foi et nous indiquant avec la force de la Parole le chemin du salut et le rejet du mal". Elle a reçu le trésor de l'Evangile non pour le séquestrer mais le diffuser généreusement, et "c'est dans ce service d'évangélisation que le manifeste la particularité de l'Eglise. Comme une mère, elle nous alimente spirituellement et fait fructifier en nous la vie chrétienne... Avec un courage maternel, elle sait défendre ses fils de tout danger".

    Puis le Saint-Père s'est demandé pourquoi Satan revient sans cesse alors que Dieu l'a vaincu: "Il revient toujours avec ses tentations et tel un lion rugissant il cherche à dévorer l'homme. Nous ne devons donc pas être ingénus mais vigilants et résistants dans la foi, avec l'aide et en suivant les conseils de la mère Eglise. Elle est toujours près de ses enfants dans la difficulté". L'Eglise, a-t-il rappelé, est constituée de l'ensemble des baptisés, qui "ne doivent pas craindre de témoigner de cette maternité. Confions nous donc à Marie pour que nous ayons son esprit maternel envers nos frères, dans leur accueil sincère comme dans le pardon, afin de leur donner force, confiance et espérance".

  • À propos de la béatification de Mgr Alvaro del Portillo le 27 septembre prochain à Madrid

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    02dal_20140816124939098098 (1).jpgMgr Alvaro del Portillo (1914-1994), successeur direct de saint Josémaria à la tête de l’Opus Dei, sera béatifié à Madrid le 27 septembre. Le Directeur de la Rédaction du mensuel « La Nef » a interrogé Mgr Antoine de Rochebrune, vicaire pour la France de la prélature de l’Opus Dei, sur ce que représente ce nouveau saint et ce qu’est réellement l’Opus Dei au sein de l’Eglise romaine. Extraits :

    La Nef – Qui était Mgr Alvaro del Portillo, comment a-t-il marqué l’Opus Dei ?

    Mgr Antoine de Rochebrune – Né en 1914 et décédé en 1994, il a été le successeur immédiat du fondateur, après en avoir été le bras droit pendant de nombreuses années. Il était, en quelque sorte, un fils aîné pour saint Josémaria, celui dont ce dernier disait qu’il avait le mieux saisi l’esprit de l’Opus Dei et le vivait avec la fidélité la plus exemplaire.(…).  Il a très rapidement occupé diverses fonctions de gouvernement dans l’Opus Dei et a succédé à saint Josémaria à la mort de ce dernier, en 1975. Vous savez que, pour une institution d’Église, la mort du fondateur peut entraîner de fortes perturbations. S’il n’en a rien été dans l’Opus Dei, c’est principalement grâce au futur bienheureux. Il s’est efforcé de gouverner en toute chose comme saint Josémaria l’aurait fait (…)

    Quels étaient les aspects dominants de sa sainteté ?

    Le mot qui me vient spontanément à l’esprit est celui de fidélité : il l’a vécue à un degré héroïque. Dans les années 70, la mode était davantage à la rupture qu’à la continuité. Lui ne s’est pas laissé séduire par ces sirènes, si attirantes qu’elles aient pu être.(…) À côté de cela, j’aimerais mentionner sa profonde bonté. Il régnait autour de lui une sorte de micro-climat empreint de sérénité et de paix, tant son affabilité et sa bonté étaient communicatives. Cette conjonction singulière de force et de douceur était due à un caractère bien trempé, très complémentaire de celui de saint Josémaria, mais aussi à la profondeur de sa piété que je qualifierais à la fois de très mariale et de très eucharistique. Pour résumer, on pourrait dire de lui qu’il était « fondé sur le roc ». Cette façon d’être lui a valu ce beau surnom de Saxum (rocher) par lequel saint Josémaria aimait à le désigner.(…)

    Vous êtes aujourd’hui la seule œuvre d’Église à bénéficier d’une prélature personnelle : pourquoi un tel statut et en quoi consiste-t-il ?

    Si vous me le permettez, j’aimerais rectifier un petit peu votre question : nous ne « bénéficions » pas d’une prélature personnelle. Ce n’est pas un statut privilégié et nous aimerions beaucoup qu’il y en ait d’autres. L’Église a créé les prélatures personnelles dans le cadre du concile Vatican II. Elle s’est rendu compte qu’à côté de structures territoriales, comme les diocèses, il y avait besoin de structures rassemblant des personnes autour d’une caractéristique commune autre que le lieu où elles vivent. Elle a voulu en quelque sorte étendre ce qui était fait pour les diocèses aux armées, à l’intérieur desquels on a rassemblé tous les militaires d’un même pays, à d’autres types de réalités. Dans le cas de l’Opus Dei, cette petite portion du peuple de Dieu, composée de prêtres et de laïcs, porte la mission de diffuser l’esprit de sainteté au milieu du monde en appliquant les enseignements de saint Josémaria.

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  • L'Etat islamique "expliqué à mon fils"

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    Lu sur Oasis, ce beau récapitulatif concernant l'Etat islamique :

    L’Etat islamique expliqué à mon fils

    L’Islam, la violence, la guerre sainte et le califat: voici une conversation à trois voix pour répondre aux questions les plus fréquentes que l’actualité de ces derniers mois impose. Dialogue avec Martino Diez et Michele Brignone, recueilli par Maria Laura Conte.

    Que se passe-t-il en Iraq?

    MD: En Iraq en ce moment on a affaire à un génocide commis par les milices sunnites de l’Etat Islamique contre les minorités religieuses, et contre quiconque ne se reconnaît pas dans leur version de l’Islam. La cause immédiate de ce génocide est la guerre en Syrie, qui a commencé en 2011 pour renverser le régime de Asad. Les groupes les plus fondamentalistes ont fini par prévaloir dans les rangs de l’opposition syrienne, avec notamment l’appui de nombreux combattants étrangers. Mais la guerre a pu se transférer de la Syrie en Iraq aussi facilement parce que l’Iraq n’a jamais pu se stabiliser véritablement après l’intervention américaine et la chute de Saddam Hussein. Plus profondément, il existe dans la région une rivalité séculaire entre sunnites et shiites, deux types d’Islam différents, qui sont en Iraq à peu près aussi forts numériquement l’un que l’autre. C’est à ce point qu’entrent en jeu les intérêts des pays voisins, en particulier de l’Iran shiite et des sunnites wahhabites de l’Arabie Saoudite, qui cherchent à exploiter cette rivalité à des fins politiques. L’idéologie wahhabite-saoudite, depuis le XVIIIème siècle, est un grave facteur de déstabilisation car elle enseigne un Islam pur et dur qui se proclame comme le seul authentique.

    Au début, les medias parlaient de ISIL (Etat Islamique de l’Iraq et du Levant), puis d’ISIS (Etat Islamique de l’Iraq et de la Syrie), à présent, il se donne le nom d’IS (Etat Islamique): qu’est-ce donc que ce califat?

    MB: Le califat est une institution classique de l’Islam. Littéralement, le terme de calife (khalîfa) indique celui qui succède è Muhammad à la tête de la communauté islamique pour « la sauvegarde de la religion et la gestion des affaires terrestres ». Après les premiers califes, appelés les « bien guidés », le califat a assumé – d’abord avec la dynastie des ommayades (661-750), puis surtout avec celles des abbasides (750-1258) – les caractères d’un empire multiethnique et multireligieux à vocation universelle. A l’époque moderne, après l’abolition du califat ottoman en 1924, califat est devenu le synonyme de “Etat islamique”. L’organisation de l’Etat islamique incarne de la manière la plus radicale le mythe de la construction d’une entité politique fondée sur une interprétation rigoriste de la Loi islamique, une entité qui n’a probablement jamais existé dans les termes avec lesquels on l’envisage aujourd’hui.

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