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  • Peut-on comparer violence chrétienne et violence islamique ?

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    Notre ami Arnaud Dumouch propose cette video en lien avec les réflexions du pape dans l'avion au retour des JMJ :

    A propos des paroles du pape dans l’avion : Peut-on comparer violence chrétienne et violence islamique ? (16 mn)
    Par Arnaud Dumouch, 2 août 2016

    En revenant des JMJ en Pologne, le pape François a comparé la violence partout où elle existe et a refusé de parler de violence « islamiste ». Beaucoup ont été scandalisés. Comment situer l’autorité canonique de tels propos ?

    1° Ce ne sont pas des propos qui engagent l’autorité infaillible. A propos de l’islam, le Magistère infaillible se résume à ces deux propositions : « 1° En tant que tel, l’islam ne donne pas le salut qui est donné par le Verbe incarné seulement (C’est un ancien repère dogmatique), 2° mais il contient des préparations à ce salut, des semences de la vérité venant de l’Esprit Saint (Concile Vatican II, Nostra Aetate). »

    2° Ce sont des propos personnels où le pape, tel un pasteur, donne avec humilité sa conviction : « Je pense que… ». Le pape Benoît XVI indiquait en 2007 que de tels propos qui engageant la prudence et sont donc faillibles doivent être reçus avec « une attitude positive, en cherchant à comprendre ce que le pape a voulu dire ».

    3° Le pape François a voulu nous rendre attentif aux personnes, aux frères. C’est sa perspective permanente. Il ne se place donc pas dans l’analyse nécessaire et complémentaire de la doctrine musulmane du djihad, ou de sa tentation communautariste que le Cardinal Christoph Schönborn reconnait avoir découvert récemment. Ces aspects doivent donc aussi être approfondis.

  • Paris : une église évacuée par la force

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    Du parisien.fr :

    Paris : l'église Sainte-Rita en cours d'évacuation, la droite indignée

    ILLUSTRATION. L'église de la sainte patronne des causes désespérées doit être transformée en lotissement immobilier.  

    Ce mercredi matin, les CRS sont intervenus pour évacuer l'église Sainte-Rita, dans le XVe arrondissement de Paris. Celle-ci, fermée depuis plus d'un an, était occupée illégalement par les défenseurs de cette église dévouée à la sainte patronne des causes désespérées qui doit être transformée en lotissement immobilier d'une dizaine de logements.

    C'est l'actuel propriétaire de l'église , l'association cultuelle Les Chapelles Catholiques et Apostoliques, et le promoteur du projet immobilier qui ont fait la demande de démolition. 

    De nombreux élus de droite , dont le maire du XVe, Philippe Goujon, ont pris position contre le projet. En mai dernier, le tribunal administratif de Paris avait donné son feu vert pour une évacuation du site. 


    De nombreux militants de droite et d'extrême droite dénoncent cette intervention des forces de l'ordre. Plusieurs élus des Républicains ont réagi sur Twitter dénonçant cette action qui, soulignent-ils, intervient au lendemain de l'hommage au père Hamel, prêtre assassiné une semaine plus tôt en NormandiE.

    Le numéro 2 du FN Florian Philippot n'a pas non plus hésité à faire le parallèle avec l'action terroriste contre le père Hamel.

    Action française, mouvement royaliste et nationaliste, a également dénoncé cette évacuation. 

    Ian Brossat, l'adjoint communiste à la mairie de Paris, a aussi réagi mais lui pour s'étonner que «ceux qui appellent au respect des règles se conduisent comme des zadistes quand elles ne leur conviennent pas». 

  • "Nous vivons dans un moment de destruction de l’homme en tant qu’image de Dieu"; le pape dénonce l'enseignement du genre

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    Lu sur lefigaro.fr :

    Le pape regrette l'enseignement du genre

    Le pape François déplore qu'"aujourd’hui, on apprenne à l’école à des enfants -à des enfants! - que tout le monde peut choisir son sexe", dit-il dans un compte-rendu d'une rencontre avec les évêques de Pologne publiée hier et relayée par Le Monde . Il s'agit d'un résumé d'une discussion tenue le 27 juillet dernier, au début de la visite du pape à Cracovie. "Nous vivons dans un moment de destruction de l’homme en tant qu’image de Dieu", estime-t-il.

    François a notamment critiqué les ouvrages de "personnes et des institutions qui donnent de l’argent", fruit d'une "colonisation idéologique" menée par des "pays très influents". Lors d'une tournée en Asie en 2015, il avait d'ores et déjà évoqué l'idée d'une "colonisation". Il s'est d'ailleurs souvent élevé contre la théorie du genre, l'assimilant à une "manipulation éducative".  

    Le pape a cité Benoît XVI, son prédécesseur, lors de cette discussion. " Il me disait: votre Sainteté, c’est l’époque du pêché contre Dieu le créateur. Il est intelligent. Dieu a créé l’homme et la femme. Dieu a créé le monde ainsi et nous faisons le contraire."

  • L'homélie de l'archevêque de Rouen lors des funérailles du Père Jacques Hamel

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    Homélie de Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, aux funérailles du P. Jacques Hamel, le 2 août 2016, en la cathédrale de Rouen. Agé de 86 ans, le prêtre fut assassiné le 26 juillet alors qu’il célébrait l’Eucharistie à Saint-Etienne-du-Rouvray. (source)

    Livre des Actes des apôtres 10, 34-43 ; Psaume 62
    Evangile selon saint Matthieu 5, 38-48

    Dieu est impartial, dit l’apôtre Pierre : Il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes.

    Chers amis,

    Le prêtre Jacques Hamel n’a plus à craindre Dieu. Il se présente à lui avec ses œuvres justes. Bien sûr, nous ne sommes pas juges du cœur de notre frère. Mais tant de témoignages ne peuvent tromper ! Le Père Jacques Hamel avait un cœur simple. Il était le même en famille, avec ses frère et sœurs, avec ses neveux et nièces, au milieu de sa ville avec ses voisins, dans sa communauté chrétienne avec les fidèles.

    58 ans de sacerdoce ! Cinquante-huit ans au service de Jésus comme prêtre, c’est-à-dire serviteur de sa Parole, de son eucharistie, … de son eucharistie, et de sa charité. Je me sens tout petit. De Jésus, St Pierre dit que « Là où il passait, il faisait le bien ». Jacques, tu as été un fidèle disciple de Jésus. Là où tu es passé, tu as fait le bien.

    A Pâques dernier, Jacques, tu écrivais pour tes paroissiens : « Christ est ressuscité, c’est unmystère, comme un secret, une confidence que Dieu nous donne à partager ». Peut-être cemystère, ce secret, cette confidence au sujet du Christ ressuscité, trouve-t-elle sa racine dans l’expérience de la mort côtoyée en Algérie dont ta famille nous rappelle le souvenir. Peut-être cemystère, ce secret, cette confidence est-elle en train de gagner des cœurs dans notre assemblée : oui, Christ est ressuscité. La mort n’a pas le dernier mot.

    Pour toi, Jacques, la résurrection de Jésus n’est pas une leçon de catéchisme, c’est une réalité, une réalité pour notre cœur, pour le secret du cœur, une réalité en même temps, à partager aux autres, comme une confidence. Et Dieu sait si, devant la réalité de ta mort aussi brutale qu’injuste et horrible, il faut puiser dans le fond de nos cœurs pour trouver la lumière.

    Frères et sœurs, soyons vrais avec nous-mêmes. Vous connaissez l’histoire de Jésus qu’aucun historien ne peut qualifier de fable. Pierre dit l’essentiel : Jésus de Nazareth, homme juste et bon, « guérissait ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui … puis Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité  le troisième jour. Il lui a donné de se manifester … »

    Frères et sœurs, soyons simples et vrais avec nous-mêmes. C’est dans notre cœur, dans le secret de notre cœur que nous avons à dire « oui » ou « non » à Jésus, « oui » ou « non » à son chemin de vérité et de paix ; « oui » ou « non » à la victoire de l’amour sur la haine, « oui » ou « non » à sa résurrection.

    La mort de Jacques Hamel me convoque à un oui franc, non pas, non plus un oui tiède. Un « oui » pour la vie, comme le « oui » de Jacques à son ordination. Est-ce possible ? A chacun de répondre. Dieu ne nous force pas … Dieu est patient … Dieu est miséricordieux. Même quand, moi Dominique, j’ai dit non à l’amour … même quand j’ai dit à Dieu, « je verrai plus tard », même quand je l’ai oublié, Dieu m’attend car il est infini miséricorde. Mais aujourd’hui, le monde peut-il attendre encore la chaîne de l’amour qui remplacera la chaîne de la haine ?

    Faudra-t-il d’autres tueries pour nous convertir à l’amour, et à la justice qui construit l’amour ? La justice et l’amour entre les personnes et les peuples, de quelque côté de la méditerranée ils se situent. Trop de morts au Moyen orient, trop de morts en Afrique, trop de morts en Amérique ! Trop de morts violentes, cela suffit !

    Le mal est un mystère. Il atteint des sommets d’horreur qui nous font sortir de l’humain. N’est-ce pas ce que tu as voulu dire, Jacques, par tes derniers mots ? Tombé à terre à la suite de premiers coups de couteau, tu essaie de repousser ton assaillant avec tes pieds, et tu dis : « Va-t’en, Satan » ; tu répètes : « Va-t’en, Satan ». Tu exprimais alors ta foi en l’homme créé bon, que le diable agrippe. « Jésus guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable » dit l’Evangile.

    Il ne s’agit pas d’excuser les assassins, ceux qui pactisent avec le diable, il s’agit d’affirmer avec Jésus que tout homme, toute femme, toute personne humaine peut changer son cœur avec sa grâce. Nous recevons ainsi la parole de Jésus qui peut sembler au-delà de nos forces aujourd’hui : « Eh bien ! moi, je vous le dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent ».

    Vous que la violence diabolique tourmente, vous que la folie meurtrière démoniaque entraîne à tuer, laissez votre cœur, que Dieu a façonné pour l’amour, prendre le dessus ; souvenons-nous de notre maman qui nous a donné la vie ; priez Dieu de vous libérer de l’emprise du démon. Nous prions pour vous, nous prions Jésus « qui guérissait ceux qui étaient sous le pouvoir du mal ».

    Roselyne, Chantal, Gérald et vos familles, le chemin est dur. Permettez que je vous dise mon admiration et celle de beaucoup d’anonymes pour votre dignité. Votre frère, votre oncle était un appui. Il continue de l’être. Il ne m’appartient pas de déclarer « martyr » le Père Jacques. Mais comment ne pas reconnaître la fécondité du sacrifice qu’il a vécu, en union avec le sacrifice de Jésus qu’il célébrait fidèlement dans l’Eucharistie ? Les paroles et les gestes nombreux de nos amis musulmans, leur visite sont un pas considérable.

    Je me tourne aussi vers vous, communauté catholique. Nous sommes blessés, atterrés mais pas anéantis. Je me tourne vers vous les baptisés de notre Eglise catholique, surtout si vous ne venez pas souvent à l’église, si vous en avez oublié le chemin. Avec Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, à mes côtés, je vous lance un appel aussi simple, comme un premier pas, aussi simple que la vie du Père Jacques Hamel :

    En hommage au Père Hamel,
    nous vous invitons à visiter une église dans les jours qui viennent,
    pour dire votre refus de voir souiller un lieu saint,
    pour affirmer que la violence ne prendra pas le dessus dans votre cœur,
    pour en demander la grâce à Dieu ;
    nous vous invitons à déposer une bougie dans cette église, signe de résurrection, à vous y recueillir, à ouvrir votre cœur dans ce qu’il a de plus profond ; si vous le pouvez à prier, à supplier.
    Le 15 août serait un jour propice. La Vierge Marie vous y accueillera avec tendresse. Souvenons-nous de notre maman.

    Dieu, ne reste pas insensible à la détresse de tes enfants qui se tournent vers toi !

    Dieu, poursuis dans nos cœurs ce que ton Fils Jésus a commencé !

    Dieu, merci pour ton fils Jacques : console sa famille et fais lever parmi nous, parmi les jeunes des JMJ, de nouveaux prophètes de ton amour ! Amen !

    Mgr Dominique  Lebrun
    Archevêque de Rouen

  • Polémique autour des propos du pape sur le terrorisme

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    Selon Patrick Karam interviewé par Alexandre Devecchio (Le Figaro), le pape s'abandonnerait au relativisme (source) :

    INTERVIEW - Le président de la Coordination des chrétiens d'Orient en danger (CHREDO) réagit aux propos du pape François sur l'islam et la violence.

    LE FIGARO. - Le pape François a déclaré: «Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique…»

    Patrick KARAM. - Lorsque le Pape rappelle qu'on ne peut pas identifier l'islam avec la violence, il a raison. Ce serait inacceptable pour cette religion et injuste pour la grande majorité des musulmans, notamment en Occident, qui vivent leur foi paisiblement et qui souvent dans les pays où la religion est instrumentalisée sont les premières victimes du dévoiement de l'islam.

    En revanche, c'est bien l'islam qui sert de prétexte et de base idéologique à des organisations terroristes qu'il faut bien appeler islamistes. C'est bien certains versets du Coran aux accents guerriers qui sont sollicités par des dirigeants politico-religieux fanatiques en Orient pour soumettre les populations, persécuter les minorités, notamment les chrétiens, massacrer à grande échelle, violer, réduire en esclavage des fillettes et des femmes, notamment les yazidis, et commettre des attentats.

    Le catholicisme a eu certes dans le passé sa part de violence et de totalitarisme. Mais cette comparaison n'a plus de sens aujourd'hui. Mettre sur le même plan les «violences» islamistes systématiques, voulues et assumées, qui visent à établir un système de gouvernement totalitariste, qui justifient terreur, massacre, persécution, terrorisme à grande échelle avec des violences individuelles commises sous le coup de la folie amoureuse ou de la vengeance personnelle comme, pour reprendre les exemples du Pape, le meurtre d'une fiancée ou d'une belle-mère, est un non-sens total.

    Ces folies individuelles sont faites sous le coup de l'émotion, elles ne sont pas dictées par les responsables politiques ou religieux catholiques ou par une interprétation de la Bible et sont d'ailleurs réprouvées comme péché mortel par l'Église.

    Le 22 mars 2013, le pape François, élu depuis quelques jours, fustigeait «la dictature du relativisme». Est-il lui-même tombé dans ce piège?

    Il est en plein dedans. Comment peut-on mettre sur le même plan des organisations terroristes, un système qui autorise et encourage tous les reniements de droits de l'homme, avec des dérapages individuels? Le mot même «violence» utilisé par le Pape interpelle. Nous parlons de crimes contre l'humanité et de génocide, notamment contre les populations chrétiennes et yazidies, en raison de leur appartenance à une religion ou à une ethnie. Le Pape aurait-il parlé de simples violences pour décrire le nazisme et le génocide des Juifs?

    Le Pape cherche-t-il à apaiser la situation?

    Ce relativisme pose problème, car il entretient la confusion avec la pratique de la grande majorité des musulmans. En refusant de nommer et d'identifier le phénomène comme étant le mal absolu, le Pape, qui part d'un bon sentiment, stigmatise au contraire tous les musulmans en étant incapable de séparer le bon grain de l'ivraie.

    En considérant que «le terrorisme est partout» et qu'il «grandit lorsqu'il n'y a pas d'autre option», en s'interrogeant sur les «jeunes Européens abandonnés sans idéal et sans travail», en comparant Daech, «petit groupe de fondamentaliste», aux «fondamentalistes catholiques», le Pape relativise le terrorisme par des comparaisons absurdes. Que se serait-il passé si des chrétiens avaient perpétré des attentats à grande échelle dans les pays à majorité musulmane? En Europe, il n'y a pas de massacres de musulmans, voulus et encouragés par des catholiques fondamentalistes, il n'y a pas de persécutions de musulmans qui peuvent pratiquer leur foi en toute quiétude, qui bénéficient de la protection de l'État. S'il y a des dérapages, comme placer un cochon devant une mosquée, ceux-ci sont immédiatement condamnés et font l'objet de poursuites judiciaires. Ce faisant il donne des arguments idéologiques à nos ennemis et aux jeunes tentés par rejoindre Daech.

    Les chrétiens d'Orient se sentent-ils oubliés?

    Faut-il rappeler que les chrétiens sont des citoyens de seconde zone dans la plupart des pays en Orient? Qu'ils n'ont pas les mêmes droits que les musulmans, que dans certains pays, la liberté de culte leur est refusée, que la fonction publique ou l'armée leur est interdite, qu'ils ne peuvent accéder à certains postes politiques. Le Pape, dans son dialogue avec les autorités étatiques musulmanes, devrait exiger que les chrétiens en Orient aient les mêmes droits que les autres citoyens.

    Même son de cloche Outre-Manche : pope-francis-was-wrong-to-equate-islamist-terror-with-catholic-violence/.

    De son côté, Marc Fromager, directeur de l'Aide à l'Eglise en Détresse (France), reproche au pape d'oublier les chrétiens persécutés d'Orient : les-chretiens-persecutes-d-orient-grands-oublies-du-discours-du-pape-francois.

    Mais Erwan Le Morhedec alias Koz ne l'entend pas de cette oreille; il prend la défense du pape en prenant à partie les intransigeants qui s'en prennent au pape... : le-pape-n'est-toujours-pas-un-chef-de-guerre

  • Occident, christianisme, islamisme : la première arme est celle de la vérité

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    « L 'islamisme menace la civilisation occidentale et la chrétienté, déclare Philippe Capelle Dumont. Pour le prêtre et philosophe, il faut fourbir les armes élémentaires de protection, mais aussi celles de la vérité et de la bonté. Philosophe et théologien, le père Philippe Capelle Dumont est professeur et doyen honoraire de la Faculté de Philosophie de l'Institut Catholique de Paris. Il est également président de l'Académie catholique de France ». Après les étranges propos du pape François, voici le  billet du P. Capelle-Dumont lu sur le site FigaroVox :

    « Sous une forme brutale et sans préavis, l'islamisme vient de révéler sa vraie nature. Le prêtre égorgé à Rouen par deux agents de Daech, alors qu'il posait, en vertu de la Tradition inspirée qu'il représentait, les gestes les plus élevés de l'échange humano-divin, symbolisera longtemps pour l'Eglise mais aussi pour un peuple et une civilisation, ce qui jusque-là était soigneusement évité voire lâchement dissimulé: le lien entre l'entreprise islamiste, le catholicisme et la survie de l'Occident. Et c'est leur mérite, comme à ceux qui leur ressemblent, de l'avoir compris devant les faux-penseurs hexagonaux. Plus de place dorénavant pour l'alibi psychiatrique du forcené isolé, plus d'étais au prétexte social du chômeur désespéré: c'est nous, dans notre existence citoyenne héritière de vingt siècles d'inspiration judéo-chrétienne, qui sommes, comme tels, visés, inquiétés et menacés par une stratégie de destruction totale.

    La ritournelle de l'indignation et le lexique compassionnel tout à coup se sont épuisés. Exténués, ils demandent où sont les armes à hauteur du combat engagé.

    Les armes de protection d'abord. Elles doivent être fourbies comme aux plus graves heures du destin national. Pensons qu'aucun religieux chrétien n'est désormais en sécurité sur la terre de France dont la beauté doit tant à sa vocation. Demain, l'attaque d'un monastère comme à Tibhirine? On le comprend: le politique qui décide doit moins communiquer sur son effort qu'anticiper sur son effet.

    Mais aussi et plus profondément les armes de la vérité! Inscrits dans la série des attentats contre les chrétiens d'Irak du Pakistan et d'Egypte, il nous faut mobiliser toutes les intelligences quant au fil de de continuité théorique qui désagrège ainsi la vie. Oui, l'islam fondamental qui recèle des richesses de spiritualité n'est pas l'islamisme radical qui pulvérise toute réalité antérieure au message coranique.

     Pour autant, la connexion de facto entre islam et islamisme devrait enjoindre les autorités religieuses à sortir du silence peureux et à dénoncer ardemment, munis de tous les porte-voix, les discours, répandus dans maintes moquées, de la récompense des 70 vierges promis aux kamikazes ou de la dégradation du musicien en porc. Le fameux «vivre-ensemble» dont on se réclame si commodément est impensable et impossible sans les armes de la vérité, celles qui osent dénoncer le lien entre les actes et leurs motifs religieux textuels.

    Les armes de la bonté aussitôt. Le pire serait de s'approprier, au motif de la légitime voire sainte colère, les armes de l'adversité criminelle. La guerre de religions n'est point co-naturelle aux chrétiens. Idéologiquement et politiquement instrumentalisés dans des passés peu glorieux, ceux-ci ne sont pas disponibles pour une confrontation de ce genre ; ils se veulent résolument tournés vers les racines qui font la cohésion humaine.

    L'absence de haine n'est ni l'absence de protection ni l'absence de lucidité. Si l'islamisme pose aujourd'hui un problème majeur comme en d'autres temps le nazisme et le stalinisme, les musulmans, nos frères et sœurs en paient un lourd tribut. Les armes de la protection , de la vérité et de la bonté peuvent-elles nous être communes? La question est en attente.

    Ref. Occident, christianisme, islamisme : la première arme est celle de la vérité

    JPSC

  • Notre jeunesse, ou quand l’heure est venue de retrouver la fierté de notre héritage

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    De Fabrice Hadjadj sur le site de la Revue Limite :

    Notre jeunesse

    Au lendemain des Journées Mondiales de la Jeunesse de Cracovie, la jeunesse est tout naturellement à l’honneur.

    Le jour de l’ouverture des Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie aura été aussi celui d’une autre jeunesse, en France, à Saint-Étienne du Rouvray, dans la proche banlieue de Rouen. Car ce sont bien des jeunes qui ont égorgé le Père Jacques Hamel alors qu’il célébrait la messe de sainte Anne et saint Joachim, et que Jérémie, en première lecture, faisait entendre ces versets prophétiques : Si je sors dans la campagne, voici les victimes de l’épée […] Même le prophète, même le prêtre parcourent le pays sans comprendre. Et nous fûmes choqués par cette « horreur ». Et nous eûmes aussi honte d’être choqués, comme si ce qui venait d’arriver chez nous, en Europe, n’avait pas lieu presque tous les jours en Orient (oh ! nous étions au courant, les informations nous l’avaient bien dit, mais être informé n’est pas connaître). Et nous eûmes encore le vertige devant cette jeunesse qui croyait elle aussi servir Dieu.

    Adel Kermiche avait 19 ans. L’âge de Jeanne d’Arc quand elle fut brûlée à Rouen (tout près de chez lui). Un autre jeune de son quartier, Bodri, de quatre ans son aîné, le décrit comme un garçon gentil : « Il était stagiaire pour le BAFA [ce qui signifie, rappelons-le, Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur], il était adorable avec les enfants, il se comportait bien. Il était polyvalent, s’occupait des ateliers manuels et de danse, et il était une force de proposition pour organiser des grands jeux. » Autant d’expressions qui se revêtent d’une ironie cruelle. On sait quel « grand jeu » Adel a fini par se proposer avec force. On sait ce que fut son dernier « atelier manuel » et sa dernière « danse » : il l’avait apprise, comme beaucoup d’autres, par une de ces vidéos que n’importe qui peut atteindre en deux clics, et, avec son camarade, et un portable, ils ont fait eux-mêmes la leur, de video, qui pourra aussi se rechercher sous le tag « égorgement rituel ».

    Il faut croire que l’« Aptitude aux Fonctions d’Animateur » n’a pas suffi à combler son existence. Il faut croire que l’ « Aptitude aux Fonctions d’Animateur en accueils collectifs de mineurs » – car telle est l’appellation complète de cette compétence brevetée par la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports – avait fini de le faire rêver… Je m’imagine Adel en train de s’occuper de jeunes adolescents (« Tu t’appelles Adèle, comme la chanteuse ? », devaient lui dire certains gamins en rigolant). Il les motive pour faire du foot, du hip hop, de la pâte à sel… Et puis voilà qu’il se demande, en face d’eux, en face de leur désir naturel de grandeur phagocyté par les envies artificielles de la consommation (une consommation qui est le vide et la frustration sans cesse recommencés, mais qui les fascine quand même et dont ils se sentent frustrés – frustrés de ne pas pouvoir entrer dans le cycle de cette frustration toujours innovante), voilà qu’Adel se demande quel est le sens de cette garderie pour rien, de cette jeunesse immolée d’avance à un système qui n’est que fuite devant l’angoisse de la mort…

    Certes, le BAFA n’était peut-être pour lui qu’une couverture, une manière de pratiquer la dissimulation, cette taqiya commandée par Mahomet. Mais, si tel était le cas, pas moindre ne serait la désespérance de ce jeune Français pour qui « Français », comme pour la plupart, ne voulait plus rien dire dans l’interchangeabilité mondiale des travailleurs-consommateurs. Aussi crut-il pouvoir dépasser son angoisse en essayant de rejoindre Daech en Syrie – confondant martyre et attentat-suicide, confondant le dépassement de la peur de la mort dans le témoignage pour la vie et la précipitation par laquelle la peur ne disparaît que parce qu’on s’identifie soi-même à la mort, parce qu’on devient soi-même mortifère…

    Ainsi ce jeune a-t-il perdu sa jeunesse. Ainsi s’est-il laissé marquer par la sénilité de la destruction. Sa jeunesse, pourtant, n’était pas loin. Il aurait pu la retrouver dans ce vieux prêtre de 86 ans, dans sa naïveté, dans sa fidélité au Dieu qui s’est fait enfant et qui est mort jeune, en portant les armes du désarmement, en se laissant porter par cette Croix qui est le vrai sceptre de la force, capable de dominer jusqu’au cœur de l’ennemi (Ps 109) – car pour dominer l’ennemi jusqu’au cœur, c’est-à-dire, ce qui est bien le plus fort, pour le changer en frère vivant et non en adversaire mort, il n’y a que la force de l’amour humilié.

    Dans sa Somme de Théologie, Thomas d’Aquin explique à la suite d’Aristote pourquoi la jeunesse est cause d’espoir : « D’abord, les jeunes ont beaucoup d’avenir et peu de passé. Et, parce que la mémoire porte sur le passé, tandis que l’espoir regarde l’avenir, ils ont peu de mémoire, mais beaucoup d’espoir. – De plus, les jeunes gens, à cause de leur chaleur naturelle, abondent en esprits vitaux, ce qui donne à leur cœur beaucoup d’ouverture. Or c’est la dilatation du cœur qui fait tendre aux choses difficiles. C’est pourquoi les jeunes sont entreprenants. » Qu’en est-il néanmoins quand un jeune a l’impression de ne plus avoir d’avenir ? En quoi sa chaleur naturelle va-t-elle tenter de trouver une issue ?

    Thomas parle ici de l’espoir comme passion sensible et non de l’espérance comme vertu théologale. De l’un à l’autre, c’est la même logique qui opère. L’espérance théologale est elle aussi causée par une jeunesse surnaturelle, qui est celle de Dieu (« Dieu est plus jeune que tout » dit saint Augustin dans son De Genesi). Par la promesse de la vie éternelle, même un vieux prêtre de 86 ans a toujours plus d’avenir que de passé – et d’attente que de mémoire… Il a aussi ce cœur dilaté, non par les « esprit vitaux », mais par cet Esprit Saint qui le pousse aux choses grandes et ardues comme Jésus au désert. Cette espérance, par qu’elle se fonde sur Dieu, et non sur le monde, peut ouvrir un chemin là même où il n’y a plus d’espoir. Et comme elle a l’éternité pour elle, elle a l’ardeur, mais aussi la patience, une « ardente patience » (qui n’a rien à voir avec l’impatiente froideur de nos égorgeurs en herbe).   

    Telle est notre jeunesse. Une jeunesse qui s’égare, toutefois, si on ne lui propose pas de grandes choses. Qui se dissipe dans les petitesses ou les fausses grandeurs. Or à quelles grandes choses appelle-t-on les chrétiens aujourd’hui ? Pourquoi leur a-t-on si souvent prêché une humilité à telle point séparée de la magnanimité qu’elle n’apparaît plus que comme une bassesse complaisante, très loin de l’héroïcité à laquelle aspire un jeune cœur ?

    Le temps de la charité réduite à une Aptitude aux Fonctions d’Animateur est fini. L’heure est venue de retrouver la fierté de notre héritage. L’heure est venue de recouvrer ton honneur, qui est de courir au combat pour la justice, la clémence et la vérité (Ps 44, 5)… Nous saurons nous battre comme il faut. Et nous aurons trop de gorges pour ne pas épuiser leurs couteaux.

    Photo du profil de Fabrice Hadjadj
    Philosophe. Directeur de l’Institut Philanthropos en Suisse.
    Conseiller éditorial de la revue Limite
  • L'émouvante prière du pape François pour les terroristes

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    Sortant de son programme, le pape s’est rendu le 30 juillet à la paroisse franciscaine de Cracovie, où il a prononcé une prière pour la paix, demandant à Dieu qu’il « touche le cœur des terroristes, afin qu’ils reconnaissent le mal de leurs actions et reprennent le chemin de la paix et du bien ». Texte intégral. Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

    « Ô Dieu tout puissant et miséricordieux, Maître de l’univers et de l’histoire. Tout ce que Tu as créé est bon et Ta compassion pour les erreurs de l’homme est inépuisable. 

    Aujourd’hui, nous venons à toi pour Te demander de conserver le monde et ses habitants dans la paix, d’éloigner de lui l’onde dévastatrice du terrorisme, de rétablir l’amitié et d’infuser dans les cœurs de Tes créatures le don de la confiance et de la disponibilité à pardonner.

    Ô Source de toute vie, nous Te prions aussi pour ceux qui sont morts comme victimes de brutales attaques terroristes. Donne-leur une récompense éternelle. Qu’ils intercèdent pour le monde, déchiré par les conflits et les oppositions.

    Ô Jésus, Prince de la Paix, nous Te prions pour tous ceux qui ont été blessés par ces actes de violence inhumaine : enfants et jeunes, femmes et hommes, personnes âgées, personnes innocentes touchées par le hasard du mal. Guéris leur corps et leur cœur et console-les par Ta force, en supprimant en même temps la haine et le désir de vengeance.

    Esprit Saint Consolateur, visite les familles des victimes du terrorisme, familles qui souffrent sans aucune faute de leur part. Enveloppe-les du manteau de Ta miséricorde divine. Fais qu’elles retrouvent en Toi et en elles-mêmes la force et le courage de continuer à être frères et sœurs pour les autres, surtout pour les immigrés, en témoignant par leur vie de Ton amour.

    Touche les cœurs des terroristes, afin qu’ils reconnaissent le mal de leurs actions et reprennent le chemin de la paix et du bien, du respect pour la vie et la dignité de tout homme, indépendamment de sa religion, de son origine, de sa richesse ou de sa pauvreté.

    Ô Dieu, Père éternel, daigne exaucer dans Ta miséricorde la prière que nous élevons vers Toi dans le grondement et la désespérance du monde. Nous nous adressons à Toi avec une grande espérance, liés par la confiance en ton infinie Miséricorde, en nous confiant à l’intercession de Ta très sainte Mère, rendus fortes par l’exemple des bienheureux martyrs du Pérou, Zbigniew e Michele, dont tu as fait de courageux témoins de l’Evangile, au point qu’ils ont offert leur sang. Nous Te demandons le don de la paix et que s’éloigne de nous la plaie du terrorisme. 

    Par le Christ, notre Seigneur.

    Amen. »

    Ref. L'émouvante prière du pape François pour les terroristes

    JPSC

  • Pour le pape, il ne faut pas parler de violence islamique

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    De Jean-Marie Guénois sur lefigaro.fr :

    Pape François: «Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique»

    Au retour des JMJ de Pologne, questionné dans l'avion par les journalistes, le pape François a expliqué sa vision des attentats perpétrés au nom de l'islam. Voici le texte intégral de sa réponse.

    «Je n'aime pas parler de violence islamique, parce qu'en feuilletant les journaux je vois tous les jours que des violences, même en Italie: celui-là qui tue sa fiancée, tel autre qui tue sa belle-mère, et un autre… et ce sont des catholiques baptisés, hein! Ce sont des catholiques violents. Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique. Non, les musulmans ne sont pas tous violents, les catholiques ne sont pas tous violents. C'est comme dans la macédoine, il y a de tout… Il y a des violents de cette religion... Une chose est vraie: je crois qu'il y a presque toujours dans toutes les religions un petit groupe de fondamentalistes. Nous en avons.

    Quand le fondamentalisme arrive à tuer… mais on peut tuer avec la langue comme le dit l'apôtre Jacques, ce n'est pas moi qui le dit. On peut aussi tuer avec le couteau, non?

    Je crois que ce n'est pas juste d'identifier l'islam avec la violence, ce n'est pas juste et ce n'est pas vrai. J'ai eu un long dialogue avec le grand iman de l'université Al-Azhar et je sais ce qu'ils pensent. Ils cherchent la paix, la rencontre. Le nonce d'un pays africain me racontait que, dans la capitale où il se trouve, il y a une file d'attente toujours pleine pour passer la porte sainte du Jubilé (de la miséricorde, ndlr). Certains s'approchent du confessionnal, les catholiques, mais la majorité avance pour prier à l'autel de la Vierge. Ceux-là sont des musulmans qui veulent faire le jubilé. Ce sont des frères! Quand je suis allé en République Centrafricaine, je suis allé les voir et l'iman est aussi monté sur la papamobile. On peut vivre ensemble bien.

    Il y a des petits groupes fondamentalistes. Et je me demande, c'est une question: combien de jeunes, nous, Européens, avons-nous laissé vides d'idéal, qui n'ont pas de travail, s'approchent de la drogue, de l'alcool. Ils vont là-bas et ils s'enrôlent dans les groupes fondamentalistes.

    Oui, nous pouvons dire que le soi-disant ISIS est un État islamique qui se présente comme violent. Quand ils présentent leur carte d'identité, ils font voir comment ils tuent les Égyptiens sur les côtes libyennes ou autre, mais ceci est un petit groupe fondamentaliste, qui s'appelle ISIS.

    Mais on ne peut pas dire, ce n'est pas vrai et ce n'est pas juste, que l'islam soit terroriste. Le terrorisme est partout. Pensez au terrorisme tribal dans certains pays africains. Le terrorisme est aussi… je ne sais pas si je peux le dire car c'est un peu dangereux, mais le terrorisme grandit lorsqu'il n'y a pas d'autre option. Et au centre de l'économie mondiale, il y a le Dieu argent, et non la personne, l'homme et la femme, voilà le premier terrorisme. Il a chassé la merveille de la création, l'homme et la femme, et il a mis là l'argent. Ceci est un terrorisme de base, contre toute l'humanité. Nous devons y réfléchir.»