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  • Traditionis custodes : sortir de la crise par le haut

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    De Jean Bernard sur le site de La Nef :

    Sortir de la crise par le haut

    Traditionis custodes a provoqué de fortes secousses dans l’Église, un peu comme l’avait fait la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV. Point de vue et propositions – à débattre – pour sortir de cette crise.

    Lorsque, en 1685, Louis XIV révoqua l’édit de Nantes, cette décision, motivée par la volonté d’assurer l’unité religieuse et politique du Royaume, fut accueillie par un concert de louanges émanant de la très grande majorité des catholiques français. Pourtant, chacun s’accorde à dire que la révocation de ce qui constituait un édit de tolérance religieuse fut non seulement une faute morale et une catastrophe économique, mais également un piteux échec : la destruction des temples et les dragonnades n’empêchèrent nullement la reconstitution d’un protestantisme clandestin (« le Désert ») et provoquèrent même des révoltes sporadiques, la plus connue étant celle des Camisards (1702).

    Or, à plus de quatre siècles d’écart, et toutes choses étant égales par ailleurs, il n’est pas certain que la postérité réserve, dans le long terme, un jugement nettement plus favorable au motu proprio du pape François Traditionis custodes du 16 juillet 2021 au regard tant de son contenu, de ses conséquences et de ses justifications.

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  • Une initiative pour prévenir un nouveau schisme allemand

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    De Catholic News Agency :

    Une nouvelle Réforme est-elle en train de naître en Allemagne ? L'initiative “New Beginning” écrit aux évêques du monde entier.

    3 février 2022

    Alors que l'assemblée d'ouverture du Chemin synodal se déroule en Allemagne, l'initiative “New Beginning” ("Nouveau départ") a mis en garde contre un schisme issu du pays. Dans une lettre adressée aux évêques de ce pays et du monde entier, les organisateurs décrivent "un esprit de rébellion" à l'œuvre qui trahit l'évangile.

    Dans leur essai "Sept questions à l'Église catholique d'Allemagne sur la liberté et l'autonomie", l'initiative exprime sa crainte que le Chemin synodal ne proclame un nouveau paradigme d'autodétermination radicale et absolue qui pourrait conduire l'Église d'Allemagne au schisme.

    L'initiative se décrit comme une association de théologiens, philosophes et anthropologues qui appellent à une réforme radicale de l'Église catholique, mais qui ne considèrent pas la Voie synodale allemande comme une solution viable.

    L'essai dit : "L'accent n'est plus mis sur le Seigneur - sa parole et sa volonté - mais sur l'homme - sa volonté, ses intérêts, son identité, ses désirs, sa liberté de déterminer ce qui est l'affaire de l'Église, ce qui semble encore plausible devant le tribunal de la modernité ... ce qui peut et ne peut pas être enseigné et vécu."

    L'initiative demande aux évêques de l'Église catholique d'user de leur influence pour prévenir le schisme : "Le fait que le pape Léon X ait un jour rejeté les thèses de Martin Luther comme une "chamaillerie de moines" sans intérêt a peut-être été l'erreur la plus importante de l'histoire de l'Église. Exactement 500 ans plus tard, l'Église catholique romaine s'apprête à nouveau à minimiser un débat théologique dans un pays pas si lointain, à l'ignorer et à le considérer comme un problème allemand. Le prochain schisme de la chrétienté n'est pas loin. Et il viendra à nouveau d'Allemagne". 

    En janvier, l'initiative “New Beginning” a remis au pape François un "manifeste pour la réforme", signé par 6 000 catholiques. Elle affirmait que la voie synodale "abuse de l'abus", c'est-à-dire qu'elle instrumentalise les discussions nécessaires et urgentes à la suite du scandale des abus sexuels pour changer l'Église selon son agenda.

    L'initiative indique qu'outre les 67 évêques allemands, environ 2 000 évêques dans le monde, ainsi que 500 congrégations, institutions et mouvements catholiques, ont reçu un texte explicatif intitulé "Ceci n'est pas l'Évangile" et une invitation théologique à un débat scientifique : "Sept questions à l'Église catholique en Allemagne sur la liberté et l'autonomie".

    Le groupe a également ajouté à ces deux documents une collection de citations et de déclarations de théologiens et d'évêques dans le processus de la Voie synodale, ainsi que des déclarations typiques du processus qui, selon eux, montrent "que son agenda n'est pas compatible avec l'enseignement continu de l'Église universelle."

  • Mais qu'a donc dit le pape François sur les pécheurs, le baptême et la communion des saints ?

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    De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency :

    Qu'a dit le pape François sur les pécheurs, le baptême et la communion des saints ?

    3 févr. 2022

    Toute discussion sur les apostats et les anciens catholiques qui persécutent l'Église attire forcément l'attention, et l'audience de mercredi du pape François a suscité des réactions de la part de certains qui se demandaient s'il avait intentionnellement inclus les damnés dans la communion des saints. Malgré toute cette controverse, les commentaires du pape semblent refléter l'accent qu'il met personnellement sur les liens des chrétiens catholiques non seulement avec les saints du ciel, mais aussi avec nos proches et ceux qui sont baptisés mais rejettent actuellement la foi.

    "Nous sommes des frères. C'est la communion des saints. La communion des saints tient ensemble la communauté des croyants sur terre et au ciel, et sur terre les saints, les pécheurs, tous", a déclaré le pape lors de son audience générale du 2 février. Au cours de sa catéchèse, il a souligné que le recours à l'intercession d'un saint "n'a de valeur que par rapport au Christ." "Le Christ est le lien qui nous unit à lui et les uns aux autres, et qui a un nom spécifique : ce lien qui nous unit tous, entre nous et nous avec le Christ, c'est la 'communion des saints'", a déclaré le pape.

    Il a cité le Catéchisme de l'Église catholique, qui définit la communion des saints comme "l'Église". "Qu'est-ce que cela signifie ? Que l'Église est réservée aux parfaits ? Non", a ajouté le pape. "Cela signifie qu'elle est la communauté des pécheurs sauvés". "Personne ne peut s'exclure de l'Église, nous sommes tous des pécheurs sauvés. Notre sainteté est le fruit de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ, qui nous sanctifie en nous aimant dans notre misère et en nous en sauvant. Grâce à lui, nous formons un seul corps, dit saint Paul, dont Jésus est la tête et nous les membres", a-t-il déclaré. L'image de l'Église comme Corps du Christ nous aide à comprendre ce que signifie être liés les uns aux autres dans la communion, a poursuivi le pontife. Ce corps peut souffrir ensemble, ou être glorifié ensemble. Résumant Saint Paul, le Pape François a dit : " nous sommes tous un seul corps, tous unis par la foi, par le baptême... Tous en communion : unis dans la communion avec Jésus-Christ. Et ceci est la communion des saints". La joie et la douleur de la vie de chaque chrétien affectent tous les autres chrétiens, a déclaré le pape, et cela a des conséquences sur la façon dont les chrétiens se répondent les uns aux autres. "Je ne peux pas être indifférent aux autres, car nous sommes tous dans un seul corps, en communion", a-t-il expliqué. "En ce sens, même le péché d'une personne individuelle affecte toujours tout le monde, et l'amour de chaque personne individuelle affecte tout le monde." En vertu de la communion des saints, chaque chrétien est lié à un autre d'"une manière profonde", a-t-il dit, ajoutant que "ce lien est si fort qu'il ne peut être brisé même par la mort." La communion des saints inclut les morts, a dit le pape. "Eux aussi sont en communion avec nous", a-t-il dit. "Considérons, chers frères et sœurs, que dans le Christ, personne ne peut jamais vraiment nous séparer de ceux que nous aimons, car le lien est un lien existentiel, un lien fort qui est dans notre nature même ; seule la manière d'être ensemble les uns avec les autres change alors, mais rien ni personne ne peut briser ce lien."

    Le pape François a ensuite soulevé une objection d'un interlocuteur hypothétique : "pensons à ceux qui ont renié la foi, qui sont des apostats, qui sont les persécuteurs de l'Église, qui ont renié leur baptême : Ceux-là sont-ils aussi chez eux ?" Le pape a répondu : "Oui, ceux-là aussi. Tous ceux-là. Les blasphémateurs, tous. Nous sommes des frères. C'est la communion des saints. La communion des saints tient ensemble la communauté des croyants sur terre et au ciel, et sur terre : les saints, les pécheurs, tous. " "Dans ce sens, la relation d'amitié que je peux établir avec un frère ou une sœur à côté de moi, je peux aussi l'établir avec un frère ou une sœur au ciel", a-t-il dit, poursuivant son explication de la dévotion aux saints.

    Les remarques du pape sur les apostats, les persécuteurs et ceux qui nient leur baptême ont suscité quelques réactions sur Internet. CNA a demandé un commentaire au Père Roch Kereszty, un moine cistercien et professeur de théologie retraité de l'Université de Dallas. Il a déclaré que les discours papaux sont du genre "exhortation paternelle, mais pas un document contraignant" et doivent toujours être interprétés dans un contexte catholique. 

    "La majeure partie du discours de mercredi est une belle méditation sur la communion des saints dans laquelle le pape François souligne avec tant d'enthousiasme la force du lien baptismal que certaines de ses déclarations peuvent facilement être mal comprises", a déclaré Kereszty le 3 février. "Conscient de ses nombreuses attestations selon lesquelles il est un fils de l'Église et n'enseigne que ce que l'Église enseigne, j'exclus une intention de contredire la foi de l'Église." "Le baptême imprime dans l'âme une marque indélébile, appelée caractère baptismal, et s'il n'y a pas d'opposition de l'âme, il en résulte aussi la grâce sanctifiante en vertu de laquelle le Christ vit dans l'âme et nous unit à lui-même et à tous les chrétiens tant sur la terre que dans le ciel", a-t-il poursuivi. "Par le péché grave, mortel, nous perdons la grâce sanctifiante et donc l'habitation du Christ dans l'âme et, bien sûr, le droit au ciel. Mais aucun pécheur, aussi obstiné soit-il, ne peut perdre la marque indélébile du caractère baptismal." "Chaque péché mortel brise le lien d'amour de la part du pécheur, mais il ne supprime pas le caractère", a déclaré Kereszty.

    "Le pape a cité le catéchisme : "La communion des saints est l'Église. Oui, mais les membres vivants de l'Église sont ceux qui sont en état de grâce sanctifiante", a ajouté le prêtre. "Les membres baptisés en état de péché mortel sont des membres morts, mais les prières de l'Église les entourent avec l'amour d'une mère en deuil. Ils ne seront sauvés que s'ils se repentent." "Il semble donc que lorsque le pape parle du lien baptismal, il ne fait pas la distinction entre le caractère du baptême que l'on ne peut pas perdre, mais qui ne sauve pas en soi, et le lien d'amour qui sauve parce qu'il assure la présence du Christ dans l'âme", explique Kereszty. "Mais ce lien d'amour est détruit par le péché mortel de la part du pécheur. L'Eglise, par ses prières, essaie cependant d'obtenir la grâce du repentir pour le pécheur. Et le caractère baptismal du pécheur peut agir dans son cœur pour obtenir sa conversion."

    Interrogé sur le baptême et l'enfer, Kereszty a répondu que "la communion des saints et le lien baptismal n'incluent pas ceux qui sont en enfer. On doit parler de l'enfer, mais pas nécessairement dans le même discours". Le pape François ne se concentre pas particulièrement sur l'enfer dans ses prédications, mais il a fait référence à l'enfer et au jugement de Dieu dans le passé. Le 22 novembre 2016, lors d'une méditation matinale dans sa résidence, la Maison Sainte Marthe, il a rappelé à son auditoire "(l') appel du Seigneur à penser sérieusement à la fin : à ma fin, au jugement, à mon jugement." Le pape a fait remarquer que les enfants apprennent traditionnellement les "quatre dernières choses" dans le catéchisme, à savoir "la mort, le jugement, l'enfer ou la gloire." Alors que certains pourraient dire "Père, cela nous effraie", le pape François a répondu : "C'est la vérité. Parce que si vous ne prenez pas soin de votre cœur... (et) que vous vivez toujours loin du Seigneur, peut-être y a-t-il le danger, le danger de continuer ainsi, loin du Seigneur pour l'éternité. C'est très mauvais !" "Aujourd'hui, il sera bon pour nous de réfléchir à ceci : comment sera ma fin ? Comment sera-t-elle lorsque je me retrouverai devant le Seigneur ?", a déclaré le pape. Il a relaté les paroles du Christ tirées du livre de l'Apocalypse : "Sois fidèle jusqu'à la mort... et je te donnerai la couronne de la vie". "La fidélité au Seigneur : cela ne déçoit pas", disait-il en 2016. "Si chacun de nous est fidèle au Seigneur, quand notre mort viendra, comme nous dirons ce que saint François a dit : 'Sœur mort, viens'. Elle ne nous effraiera pas."

  • Des "hommes enceints" parmi les émoticônes d'Apple

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Emoji d’homme « enceint » : où est passé le combat contre les « fake news » ?

    3 Fév, 2022

    La société Apple a élargi ses propositions d’émoticônes, dévoilant des « hommes enceints ». « Le Parti finirait par annoncer que deux et deux font cinq et il faudrait le croire », était-il écrit dans 1984. Georges Orwell « ne savait pas que c’était le wokisme qui accomplirait ses prophéties », analyse Eugénie Bastié.

    Le fait est « révélateur » pour la journaliste qui souligne que « les émoticônes d’Iphone, présents dans toutes les poches sur tous les continents, sont les marqueurs d’une révolution insidieuse des mentalités, selon une mécanique d’ingénierie sociale visant à nous faire accepter une humanité nouvelle, déconstruite et multiculturelle ».

    L’oubli de la science ?

    « Il est étonnant que les Big tech, qui promeuvent bien souvent un combat pour la science et chassent sans merci de leurs réseaux sociaux quiconque diffuse des “fake news“, se fassent les relais de propositions aussi anti-scientifiques », pointe Eugénie Bastié. Car « la froide vérité biologique est que les changements de sexe sont impossibles. Chaque cellule de nos corps, à l’exception des cellules sanguines, contient pour la vie le code de notre genre de naissance », rappelait la féministe américaine Camille Paglia, citée par Claude Habib dans La question trans, Le débat parue aux éditions Gallimard.

    « Ce n’est peut-être pas scientifique, mais “ça n’enlève rien à personne” répondront les chantres du Progrès », anticipe la journaliste. Pourtant, « la promotion de la figure de l’homme enceint contribue à l’effacement du féminin, ce qui est plutôt cocasse à une époque qui prône la “visibilité” des femmes », relève-t-elle. Car « le féminisme entendait bousculer les représentations traditionnelles des rapports entre hommes et femmes, il n’a jamais prétendu abolir la biologie, sans laquelle d’ailleurs on n’explique pas grand-chose des inégalités qui subsistent entre les sexes », rappelle Eugénie Bastié.

    «L’alliance de l’inclusivité et du capitalisme, du woke et de la Silicon Valley »

    « Le Consortium Unicode, l’association qui décide quels seront les nouveaux émojis est composée de représentants de toutes les plus grandes entreprises technologiques : Facebook, Microsoft, Google, Netflix et Apple », précise la journaliste. Ainsi, « le plus frappant dans cette histoire est l’alliance de l’inclusivité et du capitalisme, du woke et de la Silicon Valley » juge-t-elle. Et « le wokisme permet ainsi d’éveiller les esprits sur de pseudo-inégalités horizontales pour mieux faire oublier (et racheter) les véritables et grandissantes inégalités sociales provoquées par la numérisation de l’économie », décrypte Eugénie Bastié.

    Source : Le Figaro, Eugénie Bastié (02/02/2022)

  • "Leur souffle" : une expérience inédite, sans jugement ni parti pris

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    De KTO Télévision :

    Leur Souffle

    31/01/2022

    Au milieu des paysages chers à Cézanne, Soeur Bénédicte va faire ses voeux perpétuels. Elle s’apprête à vivre cloîtrée dans une abbaye bénédictine surplombant la vallée de la Durance, à Jouques. Avec d’autres soeurs, elle consacrera ses journées au travail et à la prière. Cécile Besnault et Ivan Marchika nous invitent à vivre une expérience inédite, sans jugement ni parti pris. Leur Souffle 120` - UNE PRODUCTION SAJE 2019 - Réalisée par Cécile Besnault et Ivan Marchika

  • Pourquoi ne se parle-t-on pas plus souvent entre catholiques de tendances différentes ?

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    De Christophe Geffroy, en éditorial, sur le site de La Nef :

    Plaidoyer pour le dialogue

    Messe à l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux © Le Barroux

    ÉDITORIAL

    Le motu proprio Traditionis custodes puis les Responsa ad dubia restreignant fortement l’usage de l’ancien missel ont choqué bien au-delà du cercle des traditionalistes, beaucoup ne comprenant pas la sévérité et la généralisation des mesures ni la dureté du ton, aucune empathie envers cette portion du troupeau n’apparaissant dans ces textes publiés brutalement sans aucune discussion préalable. Souffrance et incompréhension se sont depuis largement manifestées, mais sans qu’un véritable échange public ait eu lieu. Cela s’est réalisé grâce à la chaîne de télévision KTO, au cours d’un débat courtois où des traditionalistes ont pu s’exprimer (1). Nous-mêmes, dans une tribune de La Croix cosignée avec Dom Jean Pateau, Père Abbé de Notre-Dame de Fontgombault, l’abbé Pierre Amar et Gérard Leclerc, avons appelé à un dialogue fraternel au sein de l’Église sur ces questions douloureuses (2).

    Une chose, en effet, était frappante en regardant le débat de KTO et, au reste, tous les débatteurs en convenaient : pourquoi ne se parle-t-on pas plus souvent entre catholiques de tendances différentes ? Alors que l’Église, à juste titre, est si ouverte aux dialogues œcuménique et interreligieux, pourquoi semble-t-elle incapable de susciter de tels dialogues en son sein avec ses franges plus ou moins marginalisées ?

    Deux niveaux de dialogue

    Il convient cependant de distinguer deux niveaux indépendants : le dialogue dans l’Église qui relève principalement de la responsabilité de la hiérarchie et le débat qui s’organise dans les médias (télévision, radio, journaux, internet, colloques…). Or, force est de constater que les « tradis » sont très peu présents dans ces deux instances. Pour la première, la Conférence des évêques de France (CEF) a mis sur pied depuis peu une structure de dialogue conduite par deux évêques, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, et Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Arras. C’est assurément une très bonne chose et, dans les temps troublés actuels, on pourrait espérer que cette structure redouble d’activité. Mais il me semble que ce n’est pas suffisant : il est essentiel que des échanges personnels et réguliers puissent avoir lieu entre chaque responsable de communauté traditionnelle et des évêques ; il serait aussi utile d’instaurer une commission d’études où siégeraient des théologiens de ces communautés traditionnelles et d’autres délégués par la CEF pour examiner, d’une part, les points de blocage sur certains aspects de Vatican II et de la réforme liturgique, comme Benoît XVI l’avait réalisé avec la Fraternité Saint-Pie X, et, d’autre part, d’une façon positive, de réfléchir aussi aux aspects pouvant faire l’objet d’avancées.

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  • Les origines de la crise liturgique depuis 1945, entretien avec Denis Crouan

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    D'Arnaud Dumouch :

    Denis Crouan reçoit quantité de messages disant que l’arrêt de Pro Liturgia est une perte. C'est un plaisir de voir que son association était appréciée. Il répond à chaque personne en précisant que Pro Liturgia n’est pas totalement « hors service » puisqu’on pourra retrouver des informations sur la liturgie sur l'Institut belge "Docteur Angélique" et sur « Belgicatho ». Hier, ce sont les amis anglais de l’« Association for Latin Liturgy » lui ont envoyé un message…

    De son coté, Denis Crouan prépare quelque chose sur le thème de la liturgie et de l’eschatologie (thème pas facile !) et aussi une série de cours sur les origines de la liturgie et son histoire au cours des siècles… jusqu’à Vatican II et le « fameux » Motu proprio du pape François.

    Les origines de la crise liturgique depuis 1945, entretien avec Denis Crouan (59 mn) On croit souvent que la crise date de Vatican II (1964). On se trompe. La crise trouve ses racines bien plus profondément, dans les attaques contre la vérité et la charité. Le beau n’entre en crise que parce que le vrai et le bien le sont, comme un corps privé de l’Esprit Saint. Analyse de la réforme liturgique de Vatican II (missel de 1969). La falsification qui en a suivi dans l’Occident, parallèlement à la crise occidentale de déconstruction de « mai 68 ». Une vague est passée sur l’Occident, emportant tout. La tentative pastorale de Benoît XVI en 2007 par son Motu Proprio espérant une paix liturgique entre deux camps antinomiques. Liturgie ordinaire et liturgie extraordinaire. Le rétropédalage du pape François par un autre Motu Proprio, à cause, semble-t-il, d’un effet indésirable grave constaté par quelques évêques : une Eglise parallèle rigide et élitiste était en train de se créer.
  • Le pape, ceux qu'il favorise, ceux qu'il réprouve et ceux qui pourraient lui succéder

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    Un article de Sandro Magister sur Settimo Cielo (traduction de diakonos.be) :

    Enquête parmi les préférés et les réprouvés du Pape Bergoglio. Avec un successeur en lice, ou plutôt deux

    La vérification est simple. Il suffit de comparer dans un tableau synoptique les actes posés par le Pape François concernant la Communauté Sant’Egidio avec ceux concernant le monastère de Bose et les Chevaliers de Malte pour constater combien ses critères de gouvernance sont contradictoires, combien ses sympathies sont inconstantes et combien ses décisions sont indéchiffrables.

    Entre le Pape François et Sant’Egidio, l’idylle est au beau fixe, en revanche avec le fondateur de Bose, Enzo Bianchi, l’amour d’un temps s’est mué en aversion, et avec les Chevaliers de Malte, c’est je t’aime moi non plus. Sans que le Pape François n’en explique jamais les raisons.

    *

    Avec les Chevaliers de Malte, on peut le déduire facilement rien qu’en observant les nominations erratiques des cardinaux auxquelles le pape a confié la responsabilité de l’Ordre. Au cardinal patron Raymond L. Burke, désigné à ce poste en 2014 après avoir été démis, lui, un canoniste de valeur, de ses fonctions de Préfet du tribunal suprême de la Signature apostolique, le Pape a préféré en 2017 le délégué spécial Giovanni Angelo Becciu, qui sera à son tour scandaleusement démis de toutes ses charges et même dépouillé de ses « droits » de cardinal et remplacé à l’Ordre de Malte par le cardinal Silvano Tomasi. Le tout sans que François n’ait jamais fourni la moindre justification sur la chute en disgrâce des deux premiers, le second d’entre eux ayant même été condamné « a priori » par le Pape des mois avant que ne s’ouvre au Vatican le procès contre lui, d’ailleurs toujours dans les starting-blocks, un procès dont la régularité juridique a été a contestée à plusieurs reprises et dont l’avenir reste incertain.

    Mais ce n’est pas tout. Alors qu’au début, le Pape avait obligé de façon péremptoire le Grand Maître de l’époque, le britannique Matthew Festing, à démissionner, alors qu’il était un défenseur acharné, tout comme le cardinal Burke, de la dimension spirituelle et de la fidélité doctrinale de l’Ordre, pour favoriser le parti des opposants internes emmenés par le Grand Chancelier, l’allemand Albrecht Freiherr von Boeselager, de tendance plus « laïque », aujourd’hui les rôles se sont inversés et François, en s’accaparant toutes les décisions et en imposant l’obéissance à tous, pousse à présent pour renforcer l’aspect religieux de l’Ordre et sa subordination au Saint-Siège, contre Boeselager et les siens qui revendiquent au contraire davantage de laïcité et d’autonomie.

    Là aussi, sans que le Pape n’ait jamais expliqué le pourquoi de cette volte-face, recevant en audience tantôt l’un, tantôt l’autre des prétendants et faisant mine à chaque fois de donner raison à son interlocuteur du jour.

    *

    Concernant le fondateur du monastère de Bose, la rupture de l’amourette entre lui et le Pape François n’aura pas été moins brutale, et là encore, demeure à ce jour inexpliquée.

    En 2019, le Pape François avait nommé Enzo Bianchi consulteur du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. Mais ce n’était là que la face visible d’une solidarité de longue date entre eux deux, une relation cimentée par le formidable réseau de relations que le fondateur de Bose entretenait avec des cardinaux et des évêques parmi les plus appréciés de Jorge Mario Bergoglio et plus encore avec des chefs d’Églises orthodoxes et protestantes en bons rapports avec le Pape actuel, avec en tête le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée et le primat de la communion anglicane Justin Welby.

    Puis, tout à coup, les foudres de François se sont abattues sur Bianchi, culminant dans le décret du 13 mai 2020 le condamnant à « se séparer » d’esprit et de corps de Bose, signé par le cardinal Secrétaire d’État, Pietro Parolin, mais approuvé par le Pape « en forme spécifique », le rendant définitif et sans appel.

    Mais Bianchi ne s’est pas facilement plié à ce « diktat ». Et ses partisans ont également résisté, en attribuant dans un premier temps la trame de la répudiation à des courtisans du Pape, sans plus de précision. Mais un an plus tard, le 15 juin 2020, même le partisan le plus fidèle de Bianchi et du Pape Bergoglio, l’historien de l’Église et chef de file de ce que l’on appelle « l’École de Bologne », Alberto Melloni, accuse pour la première fois directement le Pape François d’être à l’initiative de la rupture.

    Aujourd’hui, il y a un nouveau prieur à Bose, Sabino Chialà, élu le 30 janvier dernier avec la bénédiction du Vatican. Mais Bianchi ne s’est pas résigné à la perte de son premier amour. Il continue à écrire, à tenir des conférences, à cultiver son réseau international et œcuménique d’amitiés. Et il a acheté, à une dizaine de kilomètres de Bose, à Albiano d’Ivrea, une grande ferme qui, une fois restaurée, l’hébergera en compagnie de la dizaine de moines restés avec lui.

    *

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  • Liturgie : Au Bénin, Mgr Pascal N’Koué, archevêque de Parakou donne une interprétation bantoue du Motu Proprio « Traditionis Custodes » du pape François

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    Lu sur le site web du Forum Catholique :

    mons-nkoue-arcivescovo11.jpg« Comme je l’évoquais dans la Vie Diocésaine du mois d’août 2021, le Pape François a publié un document intitulé "Traditionis Custodes", le 16 juillet 2021. Il y aborde la question des formes liturgiques. En peu de mots, il limite les possibilités de la célébration de la messe selon le missel ancien dit "de saint Pie V". Mais il ne l’abroge pas comme certains parmi nous le pensent et le clament tout haut.

    Ce texte, qui se veut normatif et non dogmatique, a été écrit par le propre mouvement (initiative) du Pape, d’où le nom latin de "Motu Proprio". Sa portée est donc, par nature, différente d’autres documents magistériels. Une exhortation post-synodale, par exemple, est revêtue d’une autorité plus grande. Une encyclique encore davantage. Cependant, cet écrit propose un cadre liturgique que les évêques doivent mettre en place. Cela étant, des dispenses peuvent être obtenues de Rome si les évêques estiment que le bien spirituel de leurs propres diocèses le demande (cf. CIC 1983, c. 87 § 1).

    Le Motu Proprio qui nous occupe vient modifier la discipline proposée par saint Jean-Paul II et confortée par le pape émérite Benoît XVI. Plus qu’une opposition de principe, il faut vraisemblablement y voir deux appréhensions d’une seule situation, deux façons différentes de chercher le bien du Corps Mystique du Christ. Peut-être que le prochain pape restera sur la voie de François. Peut-être qu’il reviendra à ce que préconisaient les précédents pontifes. Peut-être même qu’il proposera une troisième voie. Bien malin qui peut le savoir avec une certitude absolue aujourd’hui !

    Les réactions à ce Motu Proprio ont été nombreuses et variées, tantôt pour, tantôt contre ; parfois on a utilisé des textes normatifs de la liturgie sacrée comme un pilon pour écraser celui qui n’est pas d’accord, parfois même contre l’Autorité suprême de l’Église. Alors qu’en fait, il ne s’agit pas tant d’être pour ou contre un document pas plus que d’être pour Paul, Apollos ou Pierre. Il s’agit d’être uni au Christ, pour étendre son règne parmi les nations.

    Je crois qu’il est temps pour les catholiques du monde entier de faire preuve d’un amour vrai (non d’une vague sympathie ou simple affection) envers le Saint-Siège, et cela dans un respect filial et une soumission authentique envers le Saint-Père.

    Pour aider à atteindre cet objectif de paix et d’union, je voudrais faire quelques considérations au sujet de ce Motu Proprio, tant sur son fond que sur les raisons qui ont poussé le Pape François à rédiger ce document. Ma contribution modeste n’apportera probablement pas d’éléments nouveaux à tout ce qui a déjà été dit et écrit sur le sujet. Mais elle pourra avoir son utilité pour le peuple de Dieu de Parakou un peu embrouillé.

    Remarquons d’emblée que si cette problématique est essentiellement occidentale, du fait de l’histoire, elle ne l’est pas exclusivement, car l’Église est universelle. Il suffit de regarder les origines si variées des cardinaux qui se sont exprimés à ce sujet : un Asiatique, le cardinal Zen ; un Européen, le cardinal Müller ; un Africain, le cardinal Sarah ; un Américain, le cardinal Burke etc.

    Ensuite, je comprends que le Pape s’inquiète des déviances et durcissements. C’est son rôle de Pasteur universel de veiller au grain. Je le soutiens de tout mon cœur dans son désir de communion. Lorsqu’il parle de certaines attitudes négatives qui l’ont amené à faire son choix, et qu’il expose ses craintes, il est manifestement sincère. Je ne peux aussi qu’être d’accord avec lui lorsqu’il évoque la nécessité de la reconnaissance par tous de la légitimité du Missel Romain de Paul VI. Mais parmi les prêtres utilisant habituellement l’ancien missel, les travers mis en causes sont, je pense, assez rares et minoritaires. En tout cas dans notre diocèse, nous ne rencontrons aucun problème sur cette réalité.

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  • "Les évêques allemands ne défendent pas la foi" (cardinal Müller)

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    De Karl Gustel Wärnberg sur le Catholic Herald :

    Les évêques allemands ne défendent pas la foi

    27 janvier 2022

    En arrivant à Ratisbonne en provenance de Stockholm, la pandémie était omniprésente. Même à St Wolfgang, le bâtiment du séminaire du XIXe siècle où j'ai rencontré le cardinal Gerhard Müller, on ne pouvait échapper à ce moment de l'histoire. Les couloirs étaient vides ; le cardinal, habituellement imposant, est entré dans le petit salon en portant un masque facial et une simple tenue cléricale.

    Nous parlions en plein milieu de la pandémie, et nous avons commencé par la réponse de l'Église à celle-ci. Beaucoup ont demandé comment l'abrogation de l'obligation de la messe dominicale a affecté la vie de l'Église. Le cardinal a été clair : les effets négatifs sont nombreux, a-t-il dit. "Les gens s'habituent à l'idée qu'il n'est pas si important d'être présent corporellement. Certains pensent qu'il suffit d'être présent virtuellement. " 

    Cette juxtaposition du virtuel et du réel a été un thème récurrent dans l'explication du cardinal. "Nous croyons en la présence réelle. Dieu s'est fait chair et a vécu parmi nous. Ce n'est pas un symbole, c'est un passage réel et absolu de la mort à la vie. Il est présent dans l'Église, qui est son corps. Avant tout, nous avons l'Eucharistie, la présence corporelle réelle du Christ parmi nous, et la nourriture de notre vie." C'est pourquoi nous avons l'obligation de participer corporellement à la messe, car il découle de notre nature humaine que la physicalité est essentielle à notre vie. Le cardinal a insisté sur ce point : assister à la messe "n'est pas une question de discipline, mais a trait à la substance de notre foi".

    En parlant de la nécessité d'assister à la messe, notre conversation s'est naturellement tournée vers le motu proprio récemment promulgué par le pape François, Traditionis custodes, qui restreint la célébration du rite dit tridentin, et son contraste avec le Summorum Pontificum du pape Benoît XVI qui était plus libéral en autorisant la célébration du rite extraordinaire. Assis dans une ville si fortement associée à Benoît XVI et dans le diocèse d'origine du cardinal, j'ai demandé si le pape émérite avait surmonté les divisions de l'Église ou, comme le prétend le nouveau motu proprio, s'il les avait accentuées. "Le pape Benoît", a-t-il répondu, "a surmonté les divisions de l'Église concernant la forme du rite en latin. Il y a plus de 20 rites légitimes dans l'Eglise et au sein du rite latin nous avons des subdivisions comme la liturgie ambrosienne. Le fond n'a pas changé au Concile, seulement la forme. Mais cela ne supprime pas les autres rites. Il était sage [du pape Benoît] de parler d'une forme extraordinaire et d'une forme ordinaire, car ce sont des versions de la même liturgie." 

    Pour le cardinal, le même argument que pour le pape Benoît tient : ce qui est considéré comme la forme ordinaire depuis plus de 500 ans ne peut être supprimé, et il n'est certainement pas dogmatiquement erroné. Après le Concile Vatican II, la forme a changé, mais la foi qui sous-tend les deux formes reste la même. 

    En ce qui concerne Traditionis custodes, le cardinal Müller estime qu'il ne s'agit pas d'une "décision profondément réfléchie et qu'il est faux de dire que la liturgie réformée est la seule "lex orandi"." Le cardinal, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi poursuit : "Il n'y a pas de théologie bonne et réfléchie derrière ces documents ; c'est de l'idéologie et cela ne respecte pas le Concile Vatican II. Nous ne pouvons pas gouverner l'Église par simple réaction. Nous avons besoin d'une argumentation précise."

    Notre discussion a eu lieu le jour même où de nouvelles clarifications sur la forme extraordinaire ont été publiées par le Vatican. Nous avons parlé de la manière dont le nouveau motu proprio a été mis en œuvre dans l'Église, selon l'expérience du cardinal Müller. 

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  • Samedi 19 mars 2022 : 12ème marche des hommes avec saint Joseph

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    12ÈME MARCHE DES HOMMES AVEC SAINT-JOSEPH

    ..ils marcheront le samedi 19 mars 2022. Cette année encore, la marche des hommes avec saint Joseph se déploie partout en Belgique. En 2021, plus de 25 routes autour d’abbayes et hauts-lieux spirituels avaient rassemblés environ 500 hommes un peu partout en Belgique. C’était la 11ème marche des hommes avec Saint Joseph, comme chaque 19 mars depuis 2010.

    • Nous marcherons autour d’abbayes, dont 4 trappistes, partout en Belgique
    • La route bruxelloise arrivera au Congrès Mission de Koekelberg

    Nous nous laisserons interpeller par Jésus qui dit à Zachée, perché sur son arbre : “Descends vite car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi” Lc 19,5. Comment Zachée, homme d’affaires de son temps, réagit-il ? Et nous, comment réagir quand quelqu’un nous appelle, nous sollicite ? Et en particulier Jésus ?

    José, Joseph, Pino, Jo, ont Saint-Joseph comme patron. Il est aussi le patron de tous les travailleurs et est invoqué pour des demandes concrètes: travail, habitation, famille. Depuis 2010, nous avons déjà entendu de nombreux témoignages surprenants.

    Toutes les infos sur www.marche-de-saint-joseph.be – Voor de vlaamse tochten, bezoek – Inscriptions pour les marches en Flandres: https://sint-jozefstocht.be/.

    Marche des mères 2022

    L’édition 2022 de la Marche des mères aura lieu les samedi 2 et dimanche 3 avril 2022. Pour plus d’information, consultez le site www.marchedesmeres.be.

    Une initiative de membres et d’amis de la Communauté de l’Emmanuel de Belgique,
    en partenariat avec RCF, CathoBel/Dimanche, Egliseinfo.be et le Congrès Mission BXL.

  • Redécouvrir la figure de l’archéologue Giovanni Battista de Rossi

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    De Vatican News :

    Le Pape invite à redécouvrir la figure de l’archéologue Giovanni Battista de Rossi

    Le scientifique italien, considéré comme le fondateur de l’archéologie chrétienne moderne, est évoqué dans une lettre du Souverain Pontife écrite à l’occasion de la remise du prix des Académies pontificales, qui a lieu ce 1er février à Rome.

    Les traces des premières communautés chrétiennes foisonnent à Rome, mais ce n’est qu’au 19e siècle que leur protection et leur analyse s’est formalisée, grâce à une coopération étroite entre le Saint-Siège et des érudits passionnés.

    Parmi eux, l’Italien Giovanni Battista de Rossi (1822-1894), dont on célèbre cette année le bicentenaire de la naissance. Comme le rappelle le Pape François dans une lettre adressée au cardinal Gianfranco Ravasi, président du conseil pontifical pour la Culture, on peut voir en de Rossi le fondateur de l’archéologie chrétienne moderne. Son contemporain Theodor Mommsen a déclaré qu'il avait «élevé cette discipline du rang de simple passe-temps érudit à celui de véritable science historique», ajoute le Saint-Père.

    Un modèle pour les universités chrétiennes

    François salue «l’extraordinaire engagement» de Giovanni Battista de Rossi, «savant infatigable qui a jeté les bases d'une discipline scientifique (…) encore présente aujourd'hui dans de nombreuses universités». L’archéologue italien a vécu «avec passion» «ce qui était pour lui une véritable vocation : découvrir et faire mieux connaître la vie des premières communautés chrétiennes de Rome, à travers toutes les sources possibles, à commencer par les sources archéologiques et épigraphiques», souligne le Successeur de Pierre.

    Son exemple «mérite d'être reproposé» là où sont enseignés aujourd’hui l’archéologie chrétienne, mais aussi la théologie et l’histoire du christianisme, estime le Pape.  

    Développement du culte des martyrs

    Dans sa missive, le Saint-Père évoque quelques traits marquants de la vie et de l’œuvre de Giovanni Battista de Rossi. Ses travaux «ont été fortement encouragés par le bienheureux Pie IX qui, le 6 janvier 1852, a créé la Commission d'archéologie sacrée». Celle-ci vise «la protection et la surveillance les plus efficaces des cimetières et des anciens bâtiments chrétiens de Rome et de la banlieue, pour les fouilles et les explorations scientifiques des cimetières eux-mêmes, et pour la conservation et la sauvegarde de tout ce qui a été trouvé ou mis en évidence au cours des fouilles».

    L'archéologue romain était également proche de Léon XIII, «qui l'a voulu comme hôte dans le palais apostolique de Castel Gandolfo pendant la dernière période de sa vie». Le soutien du Pape «s'est également traduit par l'achat par le Saint-Siège de terrains surplombant les catacombes les plus importantes», afin de préserver celles-ci. Ce fut notamment le cas de la catacombe de San Callisto, où fut découverte une crypte des Papes datant du IIIe siècle, ainsi que la tombe de sainte Cécile.

    Giovanni Battista de Rossi a aussi découvert de nombreuses tombes de martyrs romains «et, avec des collaborateurs et de jeunes chercheurs, a relancé le culte de ces martyrs». «Il a perçu et mis en évidence le sens profond de ces nécropoles souterraines, parsemées de milliers de niches funéraires identiques, comme pour exprimer plastiquement la fraternité et l'égalité de tous les membres de l'Église», fait remarquer François.

    Ces nombreux tunnels de catacombes découverts et étudiés par de Rossi sont encore parcourus de nos jours par de nombreux pèlerins, marchant sur les traces des premiers fidèles chrétiens.

    Les lauréats 2022

    Dans sa lettre, le Pape François désigne enfin les vainqueurs 2022 de la Médaille d’or du Pontificat, qui sera remise ce 1er février à Rome, en présence des cardinaux Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, et Gianfranco Ravasi. La médaille d’or revient au professeur Gyözö Vörös, membre de l'Académie hongroise des arts, pour ses recherches sur "Les fouilles archéologiques de Machaerus". La Médaille d'argent du Pontificat est quant à elle décernée ex-aequo au docteur Domenico Benoci, pour sa thèse sur "Les inscriptions chrétiennes de l’aire I de Saint Calixte", et au docteur Gabriele Castiglia, pour sa monographie "Topographie chrétienne de la Toscane centro-méridionale".